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Le commerce international du Canada: Le point sur le commerce et l'investissement – 2012

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V. Points saillants de l’évolution du commerce des marchandises du Canada en 2011

Les chapitres précédents ont montré que l’économie et le commerce du Canada ont continué à progresser sur le sentier de la reprise en 2011. La robustesse de la demande intérieure, la solidité de la situation financière et budgétaire et l’amélioration relative des termes de l’échange du Canada ont soutenu une forte croissance des importations. Par ailleurs, la reprise de l’activité économique dans le monde — notamment les perspectives plus encourageantes que laissait entrevoir l’économie américaine durant la seconde moitié de l’année — ont stimulé globalement la demande pour les exportations canadiennes, ce qui a contribué à stimuler davantage l’économie intérieure. Il en est résulté un taux de croissance du commerce dans les deux chiffres qui a consolidé la reprise économique continue du Canada au sortir de la récession mondiale.

Le présent chapitre examine plus attentivement l’évolution du commerce des marchandises du Canada en 2011. L’utilisation des données douanières1 sur le commerce des marchandises permet d’analyser les statistiques commerciales plus en détail que dans les chapitres précédents — par pays de destination, par produit et par province d’origine. Ces données diffèrent de celles de la balance des paiements, utilisées dans le chapitre précédenti.

du Canada ont augmenté pour atteindre 447,8 milliards de dollars en 2011, tandis que les importations de marchandises progressaient à 445,9 milliards de dollars. Ainsi, après deux années déficitaires, le solde du commerce des marchandises du Canada est revenu en territoire positif. Les exportations ont augmenté avec chacun des partenaires figurant sur la liste des 20 plus importantes destinations des exportations canadiennes. Dans la foulée d’une progression similaire en 2010, on peut donc affirmer que les exportations de marchandises du Canada ont enregistré une reprise soutenue après le recul important survenu en 2009. Néanmoins, les exportations vers la plupart des partenaires de l’OCDE n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant la récession : c’est notamment le cas pour les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France et l’Italie. Parallèlement, les importations de marchandises ont atteint leur plus haut sommet de tous les temps, principalement en raison d’une hausse des achats canadiens aux États-Unis et en Chine.

Alors que la majorité des échanges du Canada se déroulent avec quelques partenaires, il faut souligner que la concentration est plus forte du côté des exportations. Les 10 principales destinations ont accaparé 89,7 p. 100 des exportations totales de marchandises du Canada (comme l’an dernier) et les 20 plus importantes destinations ont reçu 94,4 p. 100 des exportations totales de marchandises. Du côté des importations, les 10 principaux fournisseurs ont été à l’origine de 79,0 p. 100 des importations totales de marchandises du Canada (en baisse aussi sur le niveau de 80,6 p. 100 observé en 2010), tandis que les 20 premiers fournisseurs représentaient 87,0 p. 100 des importations totales. Pour l’essentiel, la différence entre la concentration des exportations et des importations s’explique par le profil des échanges avec les États-Unis, qui ont reçu 109,2 milliards de dollars de plus d’exportations canadiennes de marchandises qu’ils n’ont fourni d’importations au Canada en 2011. Le Canada enregistre un important excédent dans son commerce de marchandises avec seulement quelques autres pays : 8,5 milliards de dollars avec le Royaume-Uni, 2,6 milliards de dollars avec Hong Kong et 2,2 milliards de dollars avec les Pays-Bas. À l’opposé, les déficits les plus importants au chapitre des échanges de marchandises du Canada sont enregistrés avec la Chine (31,3 milliards de dollars), le Mexique (19,1 milliards de dollars), l’Allemagne (8,8 milliards de dollars) et l’Algérie (5,2 milliards de dollars).

Il y a eu très peu de mouvement parmi les 10 premières destinations du commerce du Canada. Du côté des exportations, les cinq principaux pays destinataires n’ont pas changé. L’Allemagne a reculé de deux rangs passant de la 6e à la 8e place, alors que la Corée et les Pays-Bas ont avancé, respectivement, en 6e et 7e position. Le Brésil et la Norvège ne figuraient plus parmi les 10 principales destinations en 2011, après être entrés dans ce groupe en 2010; la France et Hong Kong les ont remplacés au 9e et 10e rang, respectivement (voir la figure 5-1). On observe une stabilité encore plus grande du côté des importations, alors que les huit principaux fournisseurs du Canada ont conservé leur classement. Le seul changement observé concerne l’Algérie, qui a bondi de la 13e à la 9e place, repoussant l’Italie et Taiwan d’un cran, en 10e et 11e position, respectivement (voir la figure 5-2).

Pour ce qui est des produits qui ont exercé une influence sur la performance commerciale du Canada en 2011, on note le rôle de plus en plus important joué par le pétrole brut, qui a engendré le plus important excédent (plus de 40 milliards de dollars) et la plus forte variation globale dans le solde commercial l’an dernier (gain de plus de 12 milliards de dollars). La liste des autres excédents commerciaux notables est dominée par les voitures de tourisme; pour le reste, il s’agit de ressources — gaz de pétrole, charbon, or, potasse, aluminium, blé et pâte de bois. Il y a lieu de noter que le rôle des gaz de pétrole, du papier et du pétrole non brut dans l’excédent du commerce des marchandises du Canada a diminué de façon spectaculaire depuis la période ayant précédé la récession. Ces trois produits ont été à l’origine d’un excédent commercial d’un peu plus de 17 milliards de dollars, comparativement à un excédent de près de 46 milliards de dollars en 2008. Par ailleurs, les produits manufacturés — dont les camions, les pièces de véhicules automobiles, les ordinateurs, le matériel de télécommunications et les médicaments — expliquent la plus grande partie des déficits commerciaux. Les produits qui ont enregistré un excédent commercial ont généralement contribué à améliorer le solde global du commerce du Canada l’an dernier, tandis que les produits dont le commerce était déficitaire l’ont aggravé, à l’exception déjà notée des gaz de pétrole et du pétrole non brut, ainsi que des génératrices électriques.

Les changements au niveau des prix et des volumes ont été plus complexes qu’en 2010, alors que les valeurs des ressources étaient en forte reprise dans l’ensemble. Bien que les prix du blé, de l’or, du charbon et du canola aient augmenté sensiblement, ceux des gaz de pétrole et des produits du bois ont fléchi. La situation des prix du pétrole est plus nuancée. Les prix du pétrole non brut ont augmenté uniformément, mais le prix moyen obtenu pour les exportations de pétrole brut plus lourd du Canada est inférieur à celui des diverses variétés de pétrole WTI (West Texas Intermediate) et n’a augmenté qu’à environ la moitié du rythme des prix des importations de pétrole brut du Canada, lesquels sont liés au prix des variétés de pétrole Brent (voir l’encadré sur la divergence entre les pétroles WTI et Brent en 2011). Cela a limité les gains potentiels du Canada dans ses échanges de pétrole brut.

Les volumes échangés ont augmenté de façon significative pour la potasse, l’huile de canola, le nickel et les minerais de cuivre. En volume, les exportations de gaz de pétrole ont diminué, mais les volumes importés ont bondi. Les quantités d’or et d’argent importées ont aussi augmenté de façon significative. Les exportations de pétrole brut ont progressé en volume, tandis que celles de pétrole non brut ont fléchi; on observe l’inverse pour les volumes importés.

La reprise du secteur de l’automobile semble avoir atteint un plateau, les exportations de voitures de tourisme et de pièces de véhicules automobiles n’enregistrant qu’une modeste progression. La situation était similaire dans le secteur du bois et de la pâte de bois. Ces secteurs pourraient encore faire des gains à l’exportation si la reprise économique aux États-Unis continue à se raffermir au cours de la prochaine année.

Les exportations de charbon et de potasse ont presque triplé durant les cinq dernières années et occupent une place beaucoup plus importante dans la composition des exportations; cela est vrai également pour les graines et l’huile de canola dont les exportations sont en croissance rapide. Par contre, les exportations de papier et de papier journal n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux d’avant la récession, et le marché du papier journal et celui de la publicité demeurent déprimés. Du côté des importations, le Canada a vu augmenter sensiblement sa dépendance à l’égard du pétrole non brut importé (principalement en provenance des États-Unis) et du matériel de télécommunication (principalement en prove-nance de la Chine), bien que ces hausses aient principalement été une question de choix plutôt que de nécessité.

Toujours en tête : le commerce canado-américain, premier en importance au monde

Les Canadiens et les Américains peuvent se vanter de partager le commerce bilatéral de marchandises le plus développé au monde. Aucune autre paire de pays n’arbore des échanges commerciaux aussi élevés que le Canada et les États-Unis — une affirmation qui tient bon depuis une décennie.

Dans cet encadré nous examinons les dix plus importantes relations bilatérales au chapitre du commerce des marchandises dans le monde en 2002 et en 2011. Les données font voir la somme des importations de marchandises par paire de pays. Les importations sont utilisées parce que les pays suivent habituellement les biens qui entrent à l’intérieur de leurs frontières et leur attribuent un classement en fonction du pays d’origine plutôt que du pays d’où ils ont été expédiés. Cette approche permet d’éviter certains problèmes que soulèvent les statistiques sur les exportations, comme le cas de transbordement et de sous-déclaration.

Canada et les États-Unis arrive en tête de liste en 2002 et en 2011, ce qui indique que ces deux pays profitent de la relation commerciale la plus développée au monde (tableau 1). En 2011, les échanges commerciaux entre les États-Unis et la Chine occupaient le second rang, ceux liant les États-Unis et le Mexique venaient au troisième rang, tandis que les liens commerciaux entre les États-Unis et le Japon se trouvaient au neuvième rang. Bien que les États-Unis figurent dans quatre des dix premières positions en 2011, cela représente une baisse par rapport aux six présences dans le tableau de 2002, les paires États-Unis—Allemagne et États-Unis—Royaume-Uni ne figurant plus parmi les dix premières.

Tableau 1 :
Les dix plus importantes relations bilatérales dans le commerce des marchandises
20022011
Relation commercialeCommerce total
(milliards $)
Relation commercialeCommerce total
(milliards $)
É.-U.—Canada546,8É.-U.—Canada533,9
É.-U.—Mexique378,.7É.-U.—Chine511,8
É.-U.—Japon281,5É.-U.—Mexique432,7
É.-U.—Chine239,4É.-U.—Japon374,3
Chine—Japon181,1Chine—Corée du Sud245,4
Allemagne—France172,3Allemagne—Pays-Bas245,0
Chine-Hong Kong155,6Chine—Hong Kong227,9
É.-U.—Allemagne144,9Allemagne—France225,7
Allemagne—Pays-Bas141,4É.-U.—Japon201,1
É.-U.—R.-U.128,9Chine—Allemagne180,1

La Chine a la deuxième relation commerciale en importance avec les États-Unis et est également le partenaire de quatre autres pays; elle apparaît ainsi dans cinq des dix premières positions au classement de 2011. La paire Chine—Japon occupe le quatrième rang, la paire Chine—Corée, le cinquième, la paire Chine—Hong Kong, le septième, et la paire Chine-Allemagne, le dixième rang. Les paires commerciales Chine—Corée et Chine—Allemagne ont fait leur entrée au classement des dix plus importantes relations commerciales en 2011.

L’Allemagne figure dans trois des dix premières positions : la paire Allemagne— Pays-Bas vient au sixième rang, la paire Allemagne—France, au huitième rang, et la paire Allemagne—Chine au dixième rang.

Le Japon est le seul autre pays qui figure plus d’une fois dans les dix premières positions en 2011 : il apparaît au quatrième rang (avec la Chine) et au neuvième (avec les États-Unis).

Le Canada (premier rang), le Mexique (troisième rang), la Corée (cinquième rang), les Pays-Bas (sixième rang) et Hong Kong (huitième rang) occupaient tous une place parmi les dix premières en 2011.

L’émergence bien documentée de la Chine comme géant du commerce mondial ressort du classement des dix principales relations commerciales bilatérales. Si l’on compare le nombre de paires de pays où la Chine figurait au classement des dix premières en 2002 et 2011, on note que ce pays a fait entrer deux nouveaux partenariats dans les dix premiers — la Corée et l’Allemagne — déplaçant la paire États-Unis- Allemagne et la paire États-Unis-Royaume- Uni hors du classement. En 2011, la Chine apparaissait plus que tout autre pays au classement des plus importantes relations commerciales bilatérales, ce qui donne une indication de l’influence grandissante de la Chine sur l’échiquier commercial.

En termes de valeur des échanges, le commerce bilatéral des marchandises entre le Canada et les États-Unis occupait le premier rang en 2002 par une marge très importante. Atteignant 547 milliards de dollars, le commerce bilatéral des marchandises entre ces deux partenaires était 168 milliards de dollars plus élevé que celui de la paire de partenaires commerciaux qui venait après au classement : les États-Unis et le Mexique, à 379 milliards de dollars. En outre, la valeur du commerce canado-américain représentait plus du double (307 milliards de dollars de plus) que la valeur des échanges entre les États- Unis et la Chine, à 239 milliards de dollars. En 2011, l’écart entre la première et la seconde paire au classement avait fondu à 22 milliards de dollars, alors que le commerce entre les États-Unis et la Chine a bondi devant le commerce bilatéral entre les États-Unis et le Japon et celui liant les États-Unis et le Mexique, pour devenir la deuxième plus importante relation commerciale au monde.

Au cours de la période 2002-2011, le commerce bilatéral entre les États-Unis et la Chine a progressé à un taux annuel moyen de 8,8 p. 100. Par comparaison, le commerce bilatéral canado-américain a enregistré un taux annuel moyen de décroissance de 0,3 p. 100 durant la même période. Les échanges entre le Canada et les États-Unis ont augmenté légèrement jusqu’en 2009, année où le commerce bilatéral entre les deux pays a dégringolé de 24,3 p. 100 sous l’effet du ralentissement de l’activité économique dans le monde (figure 1). Les échanges bilatéraux ont remonté quelque peu au cours des années suivantes mais, à la fin de 2011, ils n’avaient pas encore effacé les pertes subies durant le ralentissement de l’économie.

FIGURE 1 Commerce bilatéral de marchandises, 2002-2011

Tableau pour FIGURE 1
Commerce bilatéral de marchandises, 2002-2011
 20022003200420052006
Canada581548580608605
Chine231252299344387
 20072008200920102011
Canada606636490542590
Chine411435414470498

Par contraste, le commerce États- Unis—Chine a progressé plus rapidement entre le début et le milieu des années 2000 et n’a connu qu’un léger recul (5,4 p. 100) au cours de la récession mondiale. Après cette brève interruption, les échanges bilatéraux entre les deux pays ont plus ou moins retrouvé leur tendance à compter de 2010. En conséquence, la paire commerciale États-Unis—Chine pourrait être à même de supplanter la relation commerciale Canada—États-Unis pour devenir la plus importante relation bilatérale au chapitre du commerce des marchandises dans le monde.

Le commerce avec les dix principaux partenaires commerciaux

Les exportations de marchandises

Après avoir rebondi de 11,0 p. 100 en 2010, les exportations canadiennes de marchandises vers le monde ont poursuivi leur progression en 2011, affichant une augmentation de 12,1 p. 100, soit 48,5 milliards de dollars, pour atteindre 447,8 milliards de dollars. Cela signifie que le commerce du Canada poursuit sa progression sur le sentier de la reprise en dépit de la faiblesse persistante de l’économie américaine. Alors que les exportations totales sont demeurées sous leur sommet de 2008 (483,5 milliards de dollars), celui-ci reflétait des prix pour certaines ressources qui, en rétrospective, peuvent être considérés comme gonflés. La reprise mondiale qui s’est amorcée depuis la dernière récession est loin d’être terminée et les principaux partenaires commerciaux du Canada en Europe, au Japon et en Amérique du Nord sont toujours aux prises avec de sérieux défis économiques. En conséquence, les exportations aux États-Unis, au Japon, au Mexique, en Allemagne, en Belgique, en France et en Italie n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux d’avant la récession. La reprise continue et soutenue dans ces économies laisse entrevoir une progression supplémentaire du commerce des marchandises du Canada. En revanche, les exportations vers le Royaume-Uni, la Chine, la Corée du Sud, les Pays-Bas, Hong Kong et le Brésil ont déjà dépassé leurs niveaux de 2008.

Figure 5-1 Dix principales destinations des exportations du Canada


Tableau pour Figure 5-1 :
Dix principales destinations des exportations du Canada
ClassementPays%
1États-Unis73,71
2Royaume-Uni4,2
3Chine3,75
4Japon2,38
5Mexique1,22
6Corée du Sud1,14
7Pays-Bas1,07
8Allemagne0,88
9France0,69
10Hong-Kong0,66

Collectivement, les 10 principaux marchés extérieurs du Canada ont accaparé 89,7 p. 100 des exportations de marchandises en 2011, ce qui correspond au niveau observé en 2010, mais un gain par rapport à 2009, où la proportion était de 89,1 p. 100. En outre, la concentration des exportations de marchandises vers les 20 principaux marchés est passée de 93,3 p. 100 en 2009 à 94,1 p. 100 en 2010 et à 94,4 p. 100 en 2011. En 2010, le Brésil et la Norvège figuraient parmi les 10 principales destinations des exportations canadiennes, avec des valeurs respectives à l’exportation de 2,6 milliards de dollars et de 2,5 milliards de dollars. Cette année, l’augmentation des exportations à 2,8 milliards de dollars vers ces deux pays ne leur a pas permis de conserver leur classement et ils ont glissé au 11e et 12e rang, respectivement, alors que la France et Hong Kong sont entrées dans le groupe des 10 premières destinations des exportations canadiennes.

La diversification des exportations canadiennes de marchandises entre 2002 et 2011

Au cours de la dernière décennie, les exportations de marchandises du Canada ont augmenté de 51,3 milliards de dollars, alors même que les exportations aux États-Unis — la première destination en importance des exportations canadiennes — ont reculé de 15,3 milliards de dollars. Bien que les exportations canadiennes se diversifient, la question de la diversification commerciale est de nature complexe et requiert de multiples pistes d’analyse. Cet encadré se veut une analyse, sous différents angles, de la diversification des exportations canadiennes au niveau des régions et des produits. Tout d’abord, l’analyse s’intéresse aux valeurs nominales et aux parts des exportations dans sept régions économiques entre 2002 et 2011. Ensuite, la méthode des ratios de concentration est utilisée pour évaluer l’écart entre les exportations canadiennes expédiées vers les principales destinations. Puis, l’indice de Herfindahl-Hirschman (HHI) est examiné en tant que mesure plus structurée de la concentration par produit pour les sept mêmes régions économiques. Enfin, une version du coefficient d’égalité de Gini, largement connu, est mise à contribution pour mesurer la répartition de tous les produits au niveau de la classification à deux chiffres du SH et pour l’ensemble des économies.

Tendances régionales

La part des exportations canadiennes allant aux États-Unis a reculé sensiblement durant la dernière décennie, passant de 87,1 p. 100 en 2002 à 73,7 p. 100 en 2011 (tableau 1). Néanmoins, les États-Unis demeurent par une marge considérable le plus important marché d’exportation des biens canadiens — le Royaume-Uni vient au second rang, avec 4,2 p. 100 des exportations canadiennes de marchandises.

Au sein du marché américain, il y a eu un déplacement considérable des exportations canadiennes. Les exportations d’énergie ont ravi le premier rang aux exportations des produits de l’automobile, leur part ayant plus que doublé pour atteindre 31,6 p. 100 des exportations canadiennes aux États-Unis en 2011. Les produits de l’automobile ont subi le recul le plus marqué, cédant 9,0 points de pourcentage. Cela est vraisemblablement attribuable à la restructuration en profondeur du secteur de l’automobile en Amérique du Nord, conjuguée à la faiblesse du marché à la consommation. En outre, la plupart des secteurs américains ont vu leur part des exportations canadiennes perdre du terrain2. Globalement, les parts de six des neuf grands secteurs ont diminué, et seulement le secteur de l’énergie, celui des métaux et minéraux et celui des produits chimiques ont enregistré des hausses.

Tableau 1 :
Exportations canadiennes de marchandises par grande région, 2002-2011
Région partenaireValeur nominale (milliards $)Part des exportations canadiennes (%)
20022011Variation20022011Variation
États-Unis345,4330,1-15,387,173,7-13,4
Économies avancées34,266,932,78,614,96,3
Asie-Pacifique6,925,418,51,85,73,9
Amérique latine et Caraïbes6,114,18,01,53,11,6
Pays émergents d’Europe0,94,43,50,21,00,8
Moyen-Orient et Afrique du Nord2,24,82,60,51,10,5
Afrique subsaharienne0,61,91,30,20,40,3
Total396,3447,651,3100,00100,00n.d.

Comblant une bonne partie du repli des exportations aux États-Unis, les exportations canadiennes vers les autres économies avancées ont progressé de 32,7 milliards de dollars entre 2002 et 2011. Cette région représentait 15,0 p. 100 des exportations canadiennes de marchandises l’an dernier, contre 8,6 p. 100 en 2002. Les exportations de produits vers ces économies se sont concentrées dans quelques secteurs au cours de la dernière décennie. Notamment, la part des exportations de métaux et de minéraux a plus que doublé sur la décennie et atteint maintenant 41,8 p. 100 de toutes les exportations vers cette région.

La valeur des exportations canadiennes vers les pays en développement d’Asie a plus que triplé entre 2002 et 2011, atteignant 25,4 milliards de dollars en 2011. De façon similaire, la part des exportations canadiennes allant dans cette région a plus que triplé, passant de 1,8 p. 100 à 5,7 p. 100. Ce marché revêt une importance particulière parce qu’il représente une part croissante du produit intérieur brut mondial. L’agriculture et les produits alimentaires sont le plus important secteur d’exportation vers cette région, fournissant 22,5 p. 100 des exportations totales en 2011. Par ailleurs, les exportations de métaux et de minéraux ont enregistré la plus forte hausse (12,1 points de pourcentage) pour s’établir à 22,0 p. 100 de l’ensemble des exportations canadiennes vers cette région.

L’Amérique latine et les Caraïbes (ALC) sont le deuxième plus grand marché d’exportation des produits canadiens dans le monde en développement, représentant 3,1 p. 100 des exportations totales du pays. La composition des exportations vers l’Amérique latine et les Caraïbes (ALC) est répartie plus également entre les produits primaires et les produits à valeur ajoutée que dans la plupart des autres marchés; la plupart des secteurs, à l’exception du bois et du papier, ont vu augmenter leur part du total mondial.

Tableau 2 :
Concentration des exportations canadiennes de marchandises
Concentration par principale destination des exportations (y compris les États-Unis)Pourcentage des exportations totales de marchandises du Canada
2002Augmentation de la part2011Augmentation de la partÉcart 2011-2002
Premier87,10,073,70,0-13,4
5 premiers92,15,085,311,6-6,9
10 premiers94,62,589,74,4-4,9
25 premiers97,63,095,95,8-2,2
50 premiers99,21,698,42,9-0,8
100 premiers99,90,699,71,3-0,1

La valeur des exportations canadiennes vers les économies émergentes d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et de l’Afrique subsaharienne a enregistré une forte croissance, bien que ces destinations ne représentent encore qu’un faible pourcentage des exportations totales du Canada.

La concentration parmi les principales destinations des exportations du Canada

Nous commençons par examiner les changements survenus dans la concentration des exportations canadiennes de marchandises vers tous les partenaires commerciaux, mesurée par les ratios de concentration (tableau 2). Le ratio de concentration mesure la part des exportations canadiennes allant vers les divers marchés d’exportation, et permet de voir si les exportations sont expédiées vers quelques grands marchés, ou vers plusieurs marchés de taille plus modeste. Une augmentation de la part signifie une plus grande concentration sur ce marché.

En 2002, les exportations du Canada vers son plus important marché, les États-Unis, représentaient 87,1 p. 100 de l’ensemble des exportations canadiennes, mais en 2011 cette part avait fléchi à 73,7 p. 100. Les quatre plus importants marchés d’exportation après les États-Unis sur la liste représentaient une autre tranche de 5,0 p. 100 des exportations canadiennes en 2002, mais 11,6 p. 100 en 2011. La part des cinq premiers marchés d’exportation a tout de même reculé de 6,9 points de pourcentage par rapport à 2002. De même, les exportations étaient moins concentrées lorsqu’on examine les 10 premiers, les 25 premiers, les 50 premiers et les 100 premiers marchés d’exportation du Canada en 2011, comparativement à 2002. Les exportations canadiennes se diversifient donc sensiblement par rapport aux États-Unis et la plus grande partie du déplacement se fait vers les marchés d’exportation occupant les neuf autres rangs les plus élevés au classement.

Un examen plus attentif : l’indice HH et l’indice de Gini utilisés comme mesures de la diversification

Nous passons maintenant à l’analyse de certains indicateurs spécifiques employés pour mesurer la concentration et l’égalité (ou l’écart par rapport à l’égalité). Plus précisément, nous utiliserons l’indice Herfindahl-Hirschman (HHI) et l’indice de Gini pour étudier la question de la diversification des exportations canadiennes de marchandises.

Tableau 3 :
Indice HH par secteur, 2002-2011
Secteur de produitIndice HHVariation
20022011
Métaux et minéraux0,600,31-0,29
Bois et papier0,610,35-0,26
Aérospatiale0,500,25-0,25
Fabrication diverse0,830,61-0,23
Machines et produits électriques0,660,44-0,22
Agroalimentaire0,420,21-0,21
Produits chimiques0,700,52-0,17
Énergie0,920,80-0,12
Automobiles0,940,91-0,03

L’indice de Herfindahl-Hirschman est une mesure largement reconnue de la concentration. Il est calculé en divisant le carré de la part de chaque exportation par les exportations totales. Cet indice, qui peut varier de 1/N à 1 (N = le nombre de marchés d’exportation), a été normalisé pour en faciliter l’interprétation. L’indice HH normalisé varie de 0 à 1, où 0 indique une diversification parfaite parmi les sept régions géographiques, tandis que 1 représente une concentration parfaite sur un seul marché. Le tableau 3 fait voir les résultats de l’indice HH obtenus pour les neuf grands secteurs entre 2002 et 2011, classés selon la variation du coefficient de l’indice HH durant cette période3.

Les exportations de métaux et de minéraux (baisse de 0,29 point de l’indice HH) se sont le plus diversifiées au cours de la dernière décennie. Le tableau 3 révèle aussi que les exportations de produits agricoles et alimentaires (indice HH de 0,21) sont les plus diversifiées, sous l’effet d’une forte demande en provenance de toutes les régions.

Avec un indice HH de 0,91, les produits de l’automobile sont presque entièrement concentrés dans une région : environ 96,0 p. 100 des exportations canadiennes de produits de l’automobile prennent la destination des États-Unis. Dans l’ensemble, tous les secteurs se sont diversifiés dans les sept régions, ce qui signifie que les exportations canadiennes trouvent de plus en plus de nouveaux débouchés à l’étranger.

Une autre mesure utilisée pour examiner le degré de diversification des exportations de marchandises du Canada est l’indice de Gini. L’indice de Gini prend en compte tous les pays (ou tous les produits de la classification à deux chiffres du SH4) simultanément plutôt que de les analyser par groupe. Le coefficient de Gini varie de 0 à 1; 0 représente une dispersion parfaite ou égale parmi toutes les destinations (ou tous les produits), tandis que 1 signifie une concentration parfaite sur un marché (ou sur un produit de la classification à deux chiffres du SH). La taille du coefficient de Gini n’est pas aussi importante parce qu’elle varie au fil du temps.

Étant donné qu’il y a 221 destinations possibles des exportations de marchandises et que, en 2002, les exportations aux États-Unis représentaient 87,1 p. 100 de toutes les exportations canadiennes, le coefficient de Gini de la diversification par pays était très élevé cette année-là, à 0,99. Tel que noté précédemment, au cours des dix dernières années, il y a eu une augmentation relative des exportations vers les destinations autres que les États-Unis. En 2011, le coefficient de Gini avait reculé à 0,97, ce qui appuie la thèse d’une diversification accrue des exportations canadiennes.

Nous examinons maintenant le profil de diversification en recalculant le coefficient de Gini après avoir retranché les États-Unis des données. Les résultats montrent qu’il n’y a pas eu de diversification significative parmi les économies autres que les États-Unis. En excluant les États-Unis, le coefficient de Gini était de 0,89 en 2002 et de 0,90 en 2011. Cela corrobore les conclusions tirées antérieurement des ratios de concentration, soit que le déplacement vers d’autres destinations que les États-Unis a profité aux partenaires commerciaux les plus importants après les États-Unis.

L’indice de Gini peut aussi être utilisé pour examiner la tendance à la diversification parmi les produits de la classification à deux chiffres du SH. Les résultats ne font ressortir aucune diversification significative parmi les produits. Lorsque les États-Unis sont inclus dans les données, le coefficient de Gini n’a diminué que de 0,002 point. Cela veut dite qu’il peut y avoir eu une certaine diversification parmi les produits, mais qu’elle n’a pas été importante. En excluant les États-Unis, le coefficient de Gini a augmenté de 0,03 point, ce qui indique que les exportations canadiennes de produits vers les destinations autres que les États-Unis sont devenues plus concentrées.

Conclusions

La question de la diversification des exportations est complexe et comporte plusieurs dimensions. À mesure que diminuait la part des exportations canadiennes de marchandises détenue par les États-Unis, les autres économies avancées et les économies en développement de l’Asie ont été les bénéficiaires de la diversification des exportations au niveau des régions. En particulier, plusieurs destinations des exportations canadiennes autres que les États-Unis (le Royaume-Uni, la Chine et le Japon) ont vu leurs parts des exportations canadiennes augmenter sensiblement.

Notre analyse donne à penser qu’il s’est produit une certaine diversification, mais que la diversification au niveau des produits ne progresse pas au même rythme. Le ratio de concentration des exportations et l’analyse faite à l’aide du coefficient de Gini confirment que les exportations canadiennes se diversifient par rapport aux États-Unis, mais non parmi les destinations autres que les États-Unis. Du côté des produits, tous les grands secteurs montrent une diversification dans l’ensemble des sept régions géographiques, selon l’indice de Herfindahl-Hirschman. Cependant, si l’on applique l’analyse de l’indice de Gini à l’ensemble des produits de la classification à deux chiffres du SH, on constate qu’il n’y a eu que peu de diversification au niveau des produits et, si l’on exclut les États-Unis de l’analyse, il y a peut-être eu une concentration un peu plus grande des produits exportés au cours de la dernière décennie.


1 Comme le montre le tableau 1, les sept régions géographiques sont les États-Unis, les autres économies avancées, l’Asie en développement (Asie-Pacifique), l’Amérique latine et les Caraïbes (ALC), les pays émergents d’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.

2 Les principaux secteurs sont l’agriculture et l’alimentation, les produits chimiques, le bois et le papier, les produits électriques, les métaux et les minéraux, l’énergie, l’automobile, l’aérospatiale et la fabrication diverse.

3 La méthodologie de normalisation de l’indice HH se présente comme suit : mathematical equationsomme des carrés des valeurs de toutes les exportations vers la destination i divisée par la somme des exportations totales vers toutes les régions i. Dans l’équation de H*, n est le nombre total de destinations (n= 7). L’indice est normalisé en soustrayant (1/n) du numérateur et du dénominateur

4 HS-2 products refer to two digit product codes of the harmonized system. There are 98 products considered in total.

Les États-Unis demeurent la principale destination des exportations de marchandises du Canada, même si ce pays a vu sa part reculer de plus de 1 p. 100, pour représenter 73,7 p. 100 des exportations totales du Canada en 2011. En dépit d’une reprise léthargique aux États-Unis, les exportations ont néanmoins augmenté de 31 milliards de dollars (10,4 p. 100). La conjoncture économique au sud de la frontière s’est progressivement améliorée depuis que s’est dissipée la crise de l’endettement. Le marché immobilier a montré des signes de reprise, l’investissement des entreprises a augmenté et le tableau de l’emploi s’est éclairci. Cependant, l’endettement élevé des consommateurs, la fin des programmes fédéraux de stimulation et la perspective d’une incertitude continue en Europe pèsent toujours sur le rythme de la reprise économique aux États-Unis et pourraient limiter les possibilités d’exportation du Canada vers ce pays.

La part des combustibles et huiles minéraux dans les exportations canadiennes aux États-Unis a augmenté encore pour atteindre 31,6 p. 100, soit 104,3 milliards de dollars. L’augmentation de 16,6 milliards de dollars de ces exportations, par rapport à 2010, est principalement attribuable à la hausse incessante des prix pétroliers, alors que les exportations en volumes ont fléchi. Cette augmentation représente, à elle seule, plus de la moitié de la croissance des exportations de marchandises du Canada aux États-Unis en 2011 et plus du tiers de la croissance des exportations totales du pays. Le pétrole brut est responsable de la totalité de l’augmentation des exportations. Les exportations de gaz naturel ont légèrement fléchi, un mouvement qui a été compensé en partie par une légère augmentation des exportations de pétrole léger et lourd.

Les exportations de produits de l’automobile aux États-Unis ont retrouvé leur niveau d’avant la récession, lequel représentait un creux en quatre ans en raison de la crise prolongée qui a sévi dans ce secteur. Le gain de 1,9 milliard de dollars est surtout imputable aux véhicules de tourisme (1,2 milliard de dollars), les autres catégories inscrivant des gains modestes. Les exportations de pierres et métaux précieux ont enregistré un autre gain (1,6 milliard de dollars), dominé par l’argent dont les exportations ont été cinq fois plus élevées que leur niveau d’avant la récession. Il y a eu des hausses importantes des exportations d’huile de canola (0,8 milliard de dollars), de potasse (0,5 milliard de dollars), d’uranium (qui ont doublé à 0,8 milliard de dollars) et de nickel (qui ont plus que doublé, à 1,3 milliard de dollars).

Le Royaume-Uni est demeuré au second rang des destinations des exportations de marchandises du Canada en 2011, avec une expansion de 14,8 p. 100 par rapport à 2010 (2,4 milliards de dollars), à 18,8 milliards de dollars. La part du Royaume-Uni dans l’ensemble des exportations canadiennes a aussi augmenté légèrement (à 4,2 p. 100). Les gains se sont concentrés dans la catégorie des pierres et des métaux précieux (2,9 milliards de dollars), la presque totalité de l’augmentation provenant des exportations d’or. Les exportations d’uranium ont aussi augmenté sensiblement (soit de 0,2 milliard de dollars), tandis que exportations d’aéronefs reculaient de 1,0 milliard de dollars après avoir atteint 1,4 milliard de dollars en 2010.

La Chine a été la 3e plus importante destination des exportations de marchandises du Canada, à 16,8 milliards de dollars, portant sa part à 3,8 p. 100 des exportations totales. La croissance a atteint 3,6 milliards de dollars, soit 27,1 p. 100, en 2011. La Chine est maintenant la principale destination des exportations canadiennes de minerais, grâce à une progression de 1,3 milliard de dollars l’an dernier, répartie entre le minerai de fer (0,8 milliard de dollars) et le minerai de cuivre (0,4 milliard de dollars). Les exportations de l’industrie canadienne du bois en Chine ont continué à se redresser. La pâte de bois demeure le principal produit d’exportation avec un gain de 0,5 milliard de dollars en valeur. L’autre hausse significative, soit 0,6 milliard de dollars, a été enregistrée dans les exportations de bois. Pour la première fois, le Canada a enregistré des exportations significatives d’or vers la Chine (150 millions de dollars). Enfin, les exportations d’aéronefs et de pièces ont plus que doublé pour atteindre 0,3 milliard de dollars.

Le Japon se classait au 4e rang en 2011, recevant des exportations de marchandises d’une valeur de 10,7 milliards de dollars, soit une hausse de 1,5 milliard de dollars par rapport à 2010 (gain de 16,0 p. 100). Les graines de canola et les minerais (principalement de cuivre) expliquent la plus grande partie de l’augmentation (0,4 milliard de dollars dans chaque cas), suivis des combustibles et huiles minéraux (gain de 0,3 milliard de dollars). Le Japon est devenu le principal importateur de graines de canola du Canada. La hausse de 71 p. 100 (249 millions de dollars) des exportations de céréales mérite aussi d’être soulignée.

Le Mexique était la 5e plus importante destination des exportations de marchandises du Canada en 2011, à 5,5 milliards de dollars. Sur l’année, la progression a été de 0,5 milliard de dollars, soit 9,3 p. 100. Pour la seconde année d’affilée, les exportations de graines de canola ont augmenté sensiblement (de 183 millions de dollars) et représentent maintenant le principal produit exporté par le Canada au Mexique. Les exportations de céréales ont avancé de 112 millions de dollars, tandis que les exportations de voitures, de viandes et de machines électriques ont fléchi de 82 millions de dollars, de 58 millions de dollars et de 51 millions de dollars, respectivement. Il y a eu aussi des gains dans les exportations de fer et d’acier, d’aluminium, d’aéronefs et de combustibles et huiles minéraux.

La Corée du Sud est passée du 5e au 6e rang des principales destinations des exportations canadiennes. Les exportations vers ce pays ont atteint 5,1 milliards de dollars en 2011, une augmentation de 37,4 p. 100 (1,4 milliard de dollars) par rapport à l’année précédente. Plus de la moitié de la hausse est attribuable à la croissance des exportations de combustibles et huiles minéraux (783 millions de dollars, en totalité du charbon). Les exportations de céréales et de viandes ont plus que doublé, venant ajouter respectivement 261 millions de dollars et 134 millions de dollars au total. Les exportations d’aéronefs ont grimpé de 149 millions de dollars, à 166 millions de dollars, leur niveau le plus élevé depuis 2006. Les exportations de minerais ont progressé de 60 millions de dollars et celles de produits du bois, de 58 millions de dollars. Les exportations de machines ont par contre reculé de 129 millions de dollars (soit près de 50 p. 100), mais se situent maintenant plus près de la tendance historique. Enfin, les exportations d’aluminium ont diminué de 70 millions de dollars, tandis que les exportations de machines électriques fléchissaient de 40 millions de dollars.

Les Pays-Bas ont vu leur classement s’améliorer en 2011, occupant la 7e place parmi les principales destinations des exportations de marchandises du Canada, devant l’Allemagne. Les exportations vers ce pays ont progressé de 46,9 p. 100 (1,5 milliard de dollars) pour atteindre 4,8 milliards de dollars. La plus grande partie de la hausse est attribuable aux combustibles et huiles minéraux, qui ont augmenté de 0,9 milliard de dollars (en totalité attribuable au pétrole non brut et au charbon). Les graines de canola ont affiché une belle tenue, gagnant 73 millions de dollars, tandis que les exportations d’huile de canola progressaient de 69 millions de dollars. Les exportations de métaux et de minerais étaient également en expansion : les minerais ont gagné 347 millions de dollars (principalement les minerais de fer), les exportations de nickel ont augmenté de 65 millions de dollars, tandis que les exportations d’aluminium ont progressé de 56 millions de dollars.

L’Allemagne a été le pays où la croissance des exportations de marchandises canadiennes a été la plus lente parmi les dix premières destinations, avec une hausse modeste de 0,5 p. 100 en 2011; en conséquence, ce pays a reculé de deux rangs au classement pour occuper la 8e place. Sur un volume d’échanges évalué à 4,0 milliards de dollars, l’augmentation des exportations n’a été que de 18 millions de dollars. On observe des variations significatives au niveau des produits. Les minerais, l’une des principales catégories d’exportation de produits de base du Canada en Allemagne, ont dégringolé de près de moitié, perdant 406 millions de dollars en valeur; les minerais de fer sont responsables de ce déclin. Les exportations d’aéronefs ont eu un effet partiellement compensateur, avançant de 215 millions de dollars, tandis que les exportations de pierres et métaux précieux progressaient de 46 millions de dollars. Les exportations d’huile de canola ont augmenté de 45 millions de dollars, mais les exportations de graines de canola étaient en repli de 28 millions de dollars. Par ailleurs, les machines sont devenues le principal produit d’exportation vers l’Allemagne, avec un gain de 15 millions de dollars.

La France a retrouvé la 9e position en 2011, grâce à une augmentation spectaculaire de 731 millions de dollars des exportations (31,1 p. 100), à 3,1 milliards de dollars. La croissance des exportations canadiennes vers ce pays avait une large assise : les aéronefs et pièces ont augmenté de 244 millions de dollars, les combustibles et huiles minéraux étaient en hausse de 208 millions de dollars, les minerais (principalement de fer) ont progressé de 70 millions de dollars et les exportations de machines ont gagné 40 millions de dollars. L’huile et les graines de canola ont également marqué des gains, ajoutant ensemble environ 90 millions de dollars à l’expansion des exportations vers ce pays. Les expéditions de produits chimiques inorganiques (principalement l’uranium) ont presque doublé, avec un gain de 42 millions de dollars.

Hong Kong a joint les rangs des 10 principales destinations des exportations canadiennes avec une croissance de 57,8 p. 100, le taux le plus élevé parmi ce groupe de pays. Cela s’est traduit par une expansion de 1,1 milliard de dollars, à 3,0 milliards de dollars, plaçant ce pays tout juste devant le Brésil et la Norvège. L’augmentation est principalement imputable à des exportations plus robustes de pierres et métaux précieux, qui ont enregistré un gain de 854 millions de dollars en valeur (en totalité attribuable à l’or). Les exportations d’aéronefs ont progressé de 163 millions de dollars, tandis que les exportations de machines électriques avançaient de 46 millions de dollars. Les exportations de graines de canola ont perdu le tiers de leur valeur (baisse de 48 millions de dollars), tandis que les exportations de viandes diminuaient de 25 millions de dollars. Un gain de 49 millions de dollars dans les exportations de minerais (fer), un produit qui n’était pas exporté dans ce pays l’année précédente, a aussi contribué à l’augmentation des exportations vers Hong Kong.

Les importations de marchandises

La robustesse de la demande intérieure au Canada s’est traduite par une augmentation de 10,5 p. 100 des importations canadiennes de marchandises, un taux presque identique à celui de l’année précédente. Le gain de 42,2 milliards de dollars a propulsé les importations à un niveau record de 446,0 milliards de dollars en 2011. Seulement 27,2 milliards de dollars (64,5 p. 100) de cette hausse provenaient des 10 principales sources d’importations qui, collectivement, ont fourni 79,0 p. 100 des importations du Canada. La composition des sources de marchandises en provenance des 10 principaux pays d’importation est demeurée assez stable, seule l’Algérie gagnant quatre places pour occuper le 9e rang. Taiwan a quitté le groupe des 10 premières sources d’importations en dépit d’un gain de 1,0 milliard de dollars. Contrairement aux exportations, les 10 principales sources d’importations du Canada n’ont pas, collectivement, enregistré de croissance : les importations en provenance du Royaume-Uni et du Japon ont fléchi de 3,6 p. 100 et de 2,9 p. 100 en valeur, respectivement.

Figure 5-2:  Canada’s Top 10 Import Sources

Tableau pour Figure 5-2 :
Dix principales sources d’importations du Canada
Sources d’importations%
États-Unis49,52
Chine10,8
Mexique5,51
Japon2,93
Allemagne2,87
Royaume-Uni2,32
Corée du Sud1,48
France1,24
Algérie1,23
Italie1,14
RdM20,96

Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, les États-Unis ont représenté moins de la moitié des importations du Canada (49,5 p. 100), alors que la tendance à long terme vers la diversification des importations s’est poursuivie. Les importations réelles ont augmenté de 17,5 milliards de dollars pour atteindre 220,9 milliards de dollars (hausse de 8,6 p. 100). La croissance avait une large assise, les gains les plus importants étant observés du côté des combustibles et huiles minéraux (4,3 milliards de dollars, soit 34,2 p. 100), suivie d’une croissance plus modérée des catégories les plus importantes : 2,4 milliards de dollars pour les véhicules avec, en tête, les tracteurs et les pièces de véhicules automobiles, et une progression de 2,3 milliards de dollars pour les machines (bulldozers, ordinateurs et pompes). Ces trois principaux produits ont représenté, collectivement, une expansion de 9,0 milliards de dollars — plus de la moitié de l’augmentation totale. Les importations accrues de plastiques (gain de 663 millions de dollars), de pierres et métaux précieux (principalement l’argent) (hausse de 652 millions de dollars) et d’articles en fer et en acier (augmentation de 643 millions de dollars) suivaient par ordre d’importance. Des gains plus modestes ont été enregistrés dans les importations de fer et d’acier brut, d’instruments de précision, de produits pharmaceutiques, de produits chimiques et de produits en caoutchouc. En termes relatifs, il y a eu des hausses notables des importations d’engrais (81,4 p. 100), de café et de thé (35,8 p. 100), de boissons (34,7 p. 100) et de matériel roulant (29,6 p. 100). Du côté négatif du bilan, les importations de livres et de journaux ont fléchi de 180 millions de dollars, tandis que les importations de jouets, de jeux et de matériel de sport fléchissaient de 131 millions de dollars et que les importations de produits chimiques perdaient 105 millions de dollars.

La Chine venait au second rang des sources d’importation de marchandises du Canada avec une solide longueur d’avance sur le Mexique, au 3e rang, en dépit du fait que ce pays ait vu sa part de marché reculer légèrement (de 11,0 p. 100 à 10,8 p. 100). Les importations totales de marchandises en provenance de la Chine ont atteint 48,2 milliards de dollars en 2011, soit le double de leur valeur de 2004. La croissance a été inférieure au taux de croissance global des importations (8,1 p. 100, comparativement à 10,4 p. 100) et a représenté 3,6 milliards de dollars. Une illustration du fait que la Chine se déplace en remontant la chaîne de valeur, près de la moitié de la croissance des importations l’an dernier (1,7 milliard de dollars) s’est produite dans la catégorie des machines électriques (pour la plupart, des téléphones mobiles). La croissance des importations de machines a fourni une tranche additionnelle de 701 millions de dollars, les ordinateurs portables ayant été un contributeur important à ce chapitre. Les importations de meubles, la 3e plus importante catégorie d’importations du Canada, ont stagné (en baisse de 28 millions de dollars, soit 1 p. 100) tandis que les importations de jouets, de jeux et de matériel de sport, qui viennent au 4e rang sur la liste, étaient en recul de 331 millions de dollars. Une croissance significative a aussi été observée dans les importations d’articles en fer et en acier (335 millions de dollars), de vêtements (217 millions de dollars), de caoutchouc (181 millions de dollars) et de véhicules (137 millions de dollars). En revanche, les importations de produits chimiques organiques se sont contractées de 109 millions de dollars.

Le Mexique occupait le 3e rang parmi les 10 principales sources d’importations de marchandises, avec une part de marché stable de 5,5 p. 100 des importations totales, soit 24,6 milliards de dollars. En 2011, la croissance a atteint 11,1 p. 100 (gain de 2,5 milliards de dollars), un taux légèrement supérieur à celui de l’ensemble des importations. Les véhicules battaient la marche avec un gain de 611 millions de dollars, les importations de combustibles et huiles minéraux progressaient de 475 millions de dollars et celles de machines électriques avançaient de 386 millions de dollars, tandis que les machines mécaniques enregistraient un gain de 257 millions de dollars. Les pierres et les métaux précieux ont avancé de 209 millions de dollars, l’or et l’argent fournissant une contribution à peu près égale.

Le Japon est demeuré au 4e rang sur la liste en dépit d’une diminution de 391 millions de dollars des importations en provenance de ce pays, soit 2,9 p. 100 du total. Les importations venant du Japon ont reculé à 13,1 milliards de dollars en 2011 en raison de la faiblesse de l’économie et des catastrophes naturelles survenues dans ce pays, qui ont perturbé sérieusement les chaînes d’approvisionnement. Ces perturbations se sont traduites par une contraction des importations de 694 millions de dollars pour les véhicules et de 161 millions de dollars pour les machines électriques. Une tendance qui a partiellement comblé ces baisses est la forte croissance de 340 millions de dollars des importations de machines mécaniques et de 59 millions de dollars des importations d’aéronefs.

L’Allemagne occupait le 5e rang parmi les 10 principales sources d’importations de marchandises, tout juste derrière le Japon, avec des expéditions de 12,8 milliards de dollars. La croissance a été forte en 2011 avec un taux de 13,3 p. 100, soit 1,5 milliard de dollars. Le tiers de cette augmentation (488 millions de dollars) provient des importations de machines mécaniques; un autre tiers était réparti entre les importations de véhicules, qui ont progressé de 276 millions de dollars, et d’instruments de précision, en hausse de 116 millions de dollars, et les importations de pierres et métaux précieux (principalement l’argent), qui ont affiché un gain de 111 millions de dollars.

Le Royaume-Uni venait au 6e rang, mais c’est le pays qui a affiché la plus faible performance parmi les 10 principales sources d’importations au Canada l’an dernier, avec un recul de 3,6 p. 100, à 10,3 milliards de dollars en valeur. Cela représente une baisse de 385 millions de dollars. Celle-ci est attribuable à une contraction des importations de combustibles et huiles minéraux de 779 millions de dollars (le pétrole brut était en baisse, tandis que le pétrole non brut enregistrait une hausse), à laquelle s’ajoute un recul de 133 millions de dollars des importations de produits chimiques organiques. Ces mouvements ont été en partie compensés par une croissance modeste mais largement répandue dans d’autres secteurs, principalement les machines mécaniques (gain de 130 millions de dollars), les véhicules (69 millions de dollars), les pierres et les métaux précieux (68 millions de dollars), les instruments de précision (54 millions de dollars) et les machines électriques (45 millions de dollars).

La Corée a conservé le 7e rang parmi les 10 principales sources d’importations de marchandises au Canada, à 6,6 milliards de dollars. La valeur des importations a progressé de 7,4 p. 100 en 2011, soit 458 millions de dollars. Les machines mécaniques sont à l’origine de plus des deux tiers de cette augmentation avec, en tête, les ordinateurs portables. Les importations de pierres et métaux précieux se sont multipliées par un facteur de 20, ajoutant 161 millions de dollars aux importations (principalement l’argent). Les importations de produits de fer et d’acier et de caoutchouc ont aussi avancé sensiblement. La croissance globale a été atténuée par une contraction de 99 millions de dollars des importations de machines électriques (principalement des circuits électroniques intégrés et des téléphones mobiles) et un recul de 44 millions de dollars des importations de véhicules.

Fournissant 5,5 milliards de dollars en importation, la France venait au 8e rang. L’année 2011 a été marquée par une modeste croissance de 2,1 p. 100 de la valeur des importations venant de ce pays, ce qui correspond à une augmentation de 113 millions de dollars. La croissance globale est toutefois le résultat de tendances à la hausse et à la baisse significatives qui ont touché un large éventail de produits. Ainsi, on a observé des hausses des importations de machines mécaniques (99 millions de dollars), de machines électriques (62 millions de dollars), de boissons (58 millions de dollars) et de combustibles et huiles minéraux (48 millions de dollars), de même que des gains plus modestes dans d’autres gammes de produits. Ces augmentations ont été presque entièrement annulées par des baisses de 175 millions de dollars des importations d’aéronefs et de 144 millions de dollars des importations de produits pharmaceutiques.

L’Algérie, qui occupe le 9e rang, est un nouveau venu parmi les 10 principales sources d’importations au Canada, avec une valeur de 5,5 milliards de dollars. Les importations en provenance de ce pays ont progressé de 1,9 milliard de dollars en 2011, soit un taux impressionnant de 53,3 p. 100, qui, de loin, est le plus élevé enregistré parmi les 10 principales sources d’importations. Le pétrole brut représente 99,9 p. 100 des importations provenant de ce pays.

L’Italie vient compléter la liste des 10 principales sources d’importations en 2011 avec des expéditions totales de 5,1 milliards de dollars. La croissance des importations en provenance de ce pays a atteint 441 millions de dollars, soit 9,5 p. 100. La moitié du gain est attribuable aux machines et aux pièces mécaniques, tandis que les importations de produits pharmaceutiques, de fer et d’acier, de machines électriques et de boissons ont fourni la plus grande partie du reste des gains. La croissance des importations a été en partie atténuée par des baisses de 88 millions de dollars des importations de combustibles et huiles minéraux et de 36 millions de dollars des importations d’aéronefs.

Les principaux déterminants du commerce des marchandises

La performance commerciale du Canada peut être étudiée plus en détail à l’aide d’une ventilation par produit englobant quelque 1 200 articles2. Cependant, parmi ces articles, seul un petit nombre ont une valeur commerciale suffisante pour exercer une influence décisive sur le solde commercial du Canada. Le tableau 5-1 énumère les 20 principaux déterminants de la performance du Canada à l’exportation et à l’importation en 2011 au niveau de la classification à quatre chiffres du SH.

Il est plus facile de comprendre l’influence des principaux déterminants du commerce du Canada en examinant d’abord les soldes commerciaux au niveau de la classification à deux chiffres du SH. En 2011, 35 produits au niveau des chapitres affichaient un solde commercial positif, tandis que 63 produits montraient un solde négatif, soit près du double du nombre de produits enregistrant un solde positif. Étant donné que le solde commercial global atteint 1,9 milliard de dollars, cela signifie qu’en moyenne, les produits affichant un solde commercial positif ont enregistré individuellement un excédent plus élevé que le déficit individuel des produits entrant dans la catégorie des soldes commerciaux négatifs. Cela suppose que le solde commercial du Canada est principalement déterminé par plusieurs biens où nous enregistrons un excédent élevé — dans la plupart des cas des ressources ou des biens liés aux ressources. L’excédent accumulé dans ces secteurs permet de couvrir les déficits plus modestes enregistrés dans le reste des biens échangés (sauf pour les machines où les déficits sont élevés), ce qui englobe principalement des biens manufacturés. L’analyse des biens au niveau de la classification à quatre chiffres permet de donner plus de relief au tableau et de mieux comprendre la nature des biens échangés.

Tableau 5-1
Le commerce des marchandises du Canada par principaux produits (millions de dollars et pourcentage)
ProduitExportations en 2011
$
Croissance des exportations
%
Importations en 2011
$
Croissance des importations
%
Solde en 2011
$
Variation du solde de 2010 à 2011
d
Source : Statistique Canada
PRODUITS AFFICHANT UN EXCÉDENT COMMERCIAL
Exportations élevées et importations élevées
Pétrole brut68 798,032,528 531,720,140 266,312 088,6
Voitures39 383,43,723 316,51,316 066,91 103,5
Pétrole (non brut)17 570,918,316 407,568,41 163,3-3 942,7
Total partiel125 752,220,068 255,720,757 496,69 249,4
Exportations élevées et importations limitées
Charbon8 010,733,8961,3-10,67 049,42 137,4
Potasse6 723,529,426,96,56 696,61 525,3
Minerais de cuivre et concentrés3 224,163,4534,7-2,72 689,41 265,8
Graines de canola4 593,935,1108,1-8,54 485,71 198,0
Huile de canola3 159,044,499,5-55,63 059,51 095,7
Nickel brut2 979,950,920,95,52 959,01 031,0
Minerais de fer et concentrés4 177,530,9904,8-1,33 272,7998,8
Blé et méteil5 678,921,621,871,65 657,1998,7
Déchets et rebuts ferreux2 147,737,9478,615,21 669,2527,7
Total partiel40 695,235,03 156,4-6,037 538,710 778,3
PRODUITS AFFICHANT UN DÉFICIT COMMERCIAL
Exportations élevées et importations élevées
Gaz de pétrole16 376,0-10,84 968,315,211 407,7-2 643,7
Matériel téléphonique et pièces2 915,3-8,59 180,621,7-6 265,3-1 908,3
Machines industrielles diverses1 188,319,32 205,271,8-1 016,9-729,8
Pièces de véhicules automobiles9 276,42,419 217,34,7-9 940,9-647,6
Total partiel29 756,0-5,935 571,413,0-5 815,3-5 929,4
Exportations limitées et importations élevées
Bulldozers niveleuses décapeuses etc,118,0-13,93 615,140,0-3 497,0-1 051,2
Ordinateurs1 770,10,19 345,211,8-7 575,1-985,9
Tracteurs405,625,53 470,232,2-3 064,6-762,3
Ensembles de génératrices électriques139,447,61 128,3-33,4-988,8611,1
Total partiel2 433,24,717 558,715,1-15 125,5-2 188,2
Total, 20 produits198 636,717,6124 542,216,874 094,411 910,1
Total, ensemble des produits447 767,012,1445 911,510,41 855,46 306,2

Les 20 déterminants énumérés au tableau 5-1 ont représenté, globalement, 44,4 p. 100 des exportations et 27,9 p. 100 des importations du Canada en 2011. Puisque les déterminants du commerce englobent habituellement les produits les plus performants sur le marché d’exportation, leur contribution positive au solde du commerce des marchandises a atteint 11,9 milliards de dollars cette année, soit près du double de l’amélioration du solde commercial global. À noter que le fait de retirer le plus important produit à l’origine de l’excédent commercial, soit le pétrole brut, aurait pour effet de réduire à zéro l’impact des 19 autres produits sur le solde commercial. Douze des produits sélectionnés ont un impact positif sur le solde commercial, représentant une valeur combinée de 24,6 milliards de dollars, tandis que les huit autres ont une influence négative sur le solde commercial, à hauteur de 12,7 milliards de dollars. La croissance tant des exportations que des importations de ces produits a été supérieure à la moyenne en raison du processus de sélection utilisé.

Pour faciliter l’interprétation, le tableau 5-1 répartit ces principaux déterminants en deux catégories : les douze produits pour lesquels il y a eu un excédent commercial et les huit produits pour lesquels il y a eu un déficit commercial. Ces catégories sont ensuite ventilées entre les produits où il y a eu des flux d’échange importants dans un sens comme dans l’autre et les produits où le commerce est essentiellement unidirectionnel.

Seulement trois produits pour lesquels il y a eu un excédent commercial montrent d’importants flux bidirectionnels — le pétrole brut, les voitures de tourisme et le pétrole non brut. Étant donné que le pétrole donne lieu à des échanges bidirectionnels surtout pour des raisons liées aux coûts de transport et à la géographie, la catégorie des véhicules de tourisme est la seule dont les flux bidirectionnels sont liés au processus de production et elle représente le meilleur exemple des échanges intra-industries au Canada provoqués par des économies d’échelle et des préférences pour la variété. Le gain modeste de 1,1 milliard de dollars dans l’excédent commercial des échanges de véhicules de tourisme est imputable à une expansion légèrement plus élevée des exportations que des importations; même si les prix à l’exportation ont fléchi, les volumes ont augmenté davantage, ce qui explique l’expansion observée. Par ailleurs, les échanges de pétrole brut ont provoqué un déplacement colossal de 12,1 milliards de dollars du solde commercial qui, à lui seul, a ramené en territoire positif le solde du commerce des marchandises du Canada. Cela s’explique principalement par le fait que le prix du pétrole brut a continué d’augmenter en 2011 et que cet effet de prix a été amplifié par une expansion des quantités exportées et une diminution des quantités importées. Même si les prix du pétrole non brut ont aussi augmenté, l’effet de quantité a joué en sens opposé — les exportations se sont légèrement contractées, tandis que les importations progressaient de plus du tiers, ce qui a réduit le solde commercial de 4,0 milliards de dollars. Cet effet négatif a atténué l’effet net des trois principaux déterminants de l’excédent commercial. Globalement, ils ont haussé de seulement 9,2 milliards de dollars l’excédent commercial par rapport à l’année précédente, tout en produisant un excédent global de 57,5 milliards de dollars.

Les biens exportés pour lesquels les flux d’importations sont peu élevés se retrouvent principalement du côté des ressources : le charbon, la potasse, le nickel et l’huile de canola en sont de bons exemples. Les prix de la plupart de ces ressources ont augmenté en 2011, ce qui a aidé le Canada à améliorer son solde commercial. Les conditions de la demande se sont aussi légèrement améliorées, alors que la reprise s’est poursuivie partout dans le monde. L’excédent commercial de l’ensemble de ces neuf produits a augmenté globalement de 10,8 milliards de dollars, pour atteindre 37,6 milliards de dollars. Le charbon et la potasse ont affiché une tenue particulièrement robuste, avec des excédents commerciaux ayant progressé de 2,1 milliards de dollars et de 1,5 milliard de dollars, respectivement.

De l’autre côté du bilan, les produits donnant lieu à un important commerce bidirectionnel qui ont contribué à des changements importants dans les déficits commerciaux l’an dernier sont le matériel téléphonique et les pièces, les machines industrielles diverses, les pièces de véhicules automobiles et les gaz de pétrole. Les résultats observés pour les gaz de pétrole, qui font habituellement une contribution importante à l’excédent commercial du Canada, ont été atypiques en 2011 en raison d’une baisse de plus de 10 p. 100 des exportations, tandis que les importations progressaient de 15 p. 100. Par conséquent, en dépit du fait que l’excédent de 11,5 milliards de dollars engendré par les gaz de pétrole demeure élevé, il était inférieur de 2,5 milliards de dollars à celui de l’année précédente. Les importations de matériel téléphonique ont continué de progresser (de plus de 20 p. 100) alors que les exportations fléchissaient; cela a entraîné une aggravation de 1,9 milliard de dollars du déficit dans cette catégorie. Les importations de machines industrielles diverses ont bondi de 71,8 p. 100, entraînant un important déficit commercial dans cette catégorie de biens. Les pièces de véhicules automobiles ont enregistré le déficit le plus important parmi l’ensemble des produits, mais la faible croissance des importations a limité l’augmentation du déficit à 647 millions de dollars l’an dernier. L’effet combiné des produits donnant lieu à d’importants flux bidirectionnels a été d’ajouter 5,8 milliards de dollars au solde commercial déficitaire.

Figure 5-3 :  Dix principaux produits d’exportation du Canada
Tableau pour Figure 5-3 :
Dix principaux produits d’exportation du Canada
Description 2011 Part des exportations totales, %
Combustibles et huiles minérauxCHM25,64
Véhicules et piècesVEH11,69
Machines et appareils mécaniquesMAM6,95
Pierres et métaux précieuxPMP5,89
Machines et appareils électriquesMME3,4
Plastiques et articles connexesPLA2,71
Aaluminium et articles connexesALU2,19
Papier, carton et articles connexesPAP2,18
Avions, aéronefs et piècesAAP2,17
Bois et articles en boisBAB2,03
Autres produitsAP32,68

Les produits où le Canada enregistre des importations élevées mais des exportations limitées n’ont eu que peu d’impact l’an dernier. Les importations de bulldozers et de tracteurs ont connu une expansion considérable, bien que les exportations de tracteurs aient également progressé et que l’augmentation des importations d’ordinateurs a ajouté 1 milliard de dollars au déficit. Cependant, la baisse marquée des importations de génératrices électriques a réduit de 612 millions de dollars le déficit dans cette catégorie de biens. Ensemble, ces quatre biens ont contribué à creuser le déficit de 2,2 milliards de dollars, à 15,1 milliards de dollars.

Le commerce des marchandises par grands groupes de produits

La présente section analyse la performance du commerce du Canada en 2011 par groupes de produits représentant une version agrégée des chapitres de la classification à deux chiffres du SH. Ces grands groupes, 12 en tout, sont l’énergie; les véhicules et les pièces; les machines et les appareils mécaniques; les machines électriques et électroniques; le matériel technique et scientifique; les produits agricoles et agroalimentaires; les métaux et les minéraux; les produits chimiques, les plastiques et les produits en caoutchouc; le bois, la pâte et le papier; les textiles, les vêtements et le cuir; les biens de consommation et les produits manufacturés divers; et les autres matériels de transport. Les cinq premiers groupes correspondent à des chapitres de la classification à deux chiffres du SH, tandis que les sept autres regroupent plusieurs chapitres. Ensemble, ils englobent la totalité du commerce des marchandises du Canada correspondant aux 99 chapitres du SH.

Produits énergétiques3

Les exportations canadiennes de produits énergétiques ont progressé de 21,2 p. 100, soit 20,1 milliards de dollars, pour atteindre 114,9 milliards de dollars en 2011. Pour la seconde fois (la première était en 2008), les exportations de produits énergétiques ont représenté plus du quart de l’ensemble des exportations canadiennes de marchandises. Les volumes et les prix plus élevés des exportations de pétrole brut ont fait une contribution équivalente au gain observé. Les importations de produits énergétiques ont progressé encore plus rapidement, soit de 29,4 p. 100 (12,0 milliards de dollars), atteignant 52,7 milliards de dollars. Cependant, en raison des volumes plus modestes d’importations, l’excédent des échanges de produits énergétiques a augmenté à nouveau l’an dernier, soit de 8,1 milliards de dollars, pour atteindre 62,2 milliards de dollars. En pratique, les excédents enregistrés dans les exportations de produits énergétiques couvrent le déficit du Canada dans plusieurs autres catégories d’importations; à titre d’exemple, ils contrebalancent approximativement le déficit combiné des groupes des machines mécaniques et électriques.

Les États-Unis demeurent la principale destination des exportations canadiennes d’énergie, accaparant 90,8 p. 100 du total en 2011 pour une valeur de 104,4 milliards de dollars. L’augmentation par rapport à l’année précédente a été de 19,0 p. 100. Le pétrole brut représente environ les deux tiers des exportations d’énergie aux États-Unis, le reste étant partagé également entre le pétrole non brut et les gaz de pétrole (principalement le gaz naturel). Les importations de produits énergétiques en provenance des États-Unis ont augmenté encore plus rapidement l’an dernier (de 34,2 p. 100), mais elles ont été beaucoup moins importantes au total (16,7 milliards de dollars), ce qui a donné lieu à un excédent commercial de 87,7 milliards de dollars, en hausse de 12,4 milliards de dollars sur l’année précédente.

Figure 5-4 Evolution des exportations canadiennes de marchandises par secteur, 2001-2011
Tableau pour Figure 5-4 :
Évolution des exportations canadiennes de marchandises par secteur, 2001-2011
 20012002200320042005200620072008200920102011
Agro-alimentaire10099,2594,22101,0298,46103,13114,44138,76126,35127,60143,68
Produits chimiques, plastiques et caoutchouc100103,68102,39116,56128,20132,75143,01151,05121,86130,19146,93
Biens de cons. et produits manuf. divers100103,1588,3287,3385,6180,9876,3073,5760,0153,6555,93
Machines électriques10086,5177,3585,3092,9295,1492,4186,6673,2168,2168,98
Produits de l’énergie10086,57106,43118,90152,40152,04161,86230,69141,93164,10198,85
Machines mécaniques10096,5288,4394,4097,2497,83103,17104,6886,0782,8989,69
Minéraux et métaux100106,56102,54123,42135,28165,26186,45198,91137,13179,27212,81
Autres matériels de transport10087,0182,7672,3772,8175,8381,4876,3378,7570,2068,45
Matériel technique et scientifique10089,5486,5996,09104,61112,20110,22121,18111,30110,66119,82
Textiles, vêtements et cuir100102,5093,6792,2886,5881,2372,8063,7854,6059,3062,75
Véhicules et pièces100104.3594,3397,7295,3989,5083,4665,5746,7161,1263,72
Bois, pâte et papier10097,0189,2899,6794,0385,6475,4967,5452,5957,6358,43

En 2011, on a observé une expansion significative des exportations d’énergie vers plusieurs destinations. Les exportations vers la Corée du Sud ont progressé de 69,3 p. 100, à 1,9 milliard de dollars; les exportations d’énergie vers les Pays-Bas ont augmenté de 157,9 p. 100, atteignant 1,5 milliard de dollars. Pour la première fois, il y a eu des exportations d’énergie significatives vers l’Argentine (240 millions de dollars, comparativement à 32 millions de dollars en 2010) et vers l’Inde (75 millions de dollars, contre 2 millions de dollars en 2010). La France a également recommencé à importer de l’énergie à plus grande échelle du Canada (238 millions de dollars, comparativement à 30 millions de dollars en 2010). Fait à noter, le Canada n’exporte du pétrole brut que vers deux destinations seulement : les États-Unis et la Chine, et il n’exporte des gaz de pétrole qu’aux États-Unis. Ainsi, les exportations de cette catégorie de produits vers tous les autres pays portent sur des biens autres que le pétrole brut et les gaz de pétrole. À titre d’exemple, l’ensemble des exportations d’énergie vers la Corée du Sud et l’Inde était constitué de charbon; la totalité des exportations vers l’Argentine représentait du pétrole non brut, tandis que les exportations vers la France et les Pays-Bas étaient réparties entre le charbon et le pétrole non brut.

Les sources de produits énergétiques importés au Canada étaient géographiquement plus diversifiées que les destinations des exportations canadiennes. Un peu plus du tiers de ces produits proviennent des États-Unis, tandis que les 10 plus importantes sources suivantes ont, chacune, exporté plus de 1 milliard de dollars de produits énergétiques au Canada. L’Algérie arrivait au second rang après les États-Unis parmi les sources d’importations canadiennes d’énergie en 2011, avec une valeur de 5,5 milliards de dollars (pétrole brut); les importations provenant de la Norvège ont atteint 3,7 milliards de dollars, alors que celles venant du Royaume-Uni représentaient 2,8 milliards de dollars, principalement du pétrole brut. Les autres importants fournisseurs sont notamment l’Arabie Saoudite, le Kazakhstan, l’Iraq, l’Angola, le Nigeria et le Mexique. La Russie et le Venezuela figuraient dans le groupe des 20 plus importantes sources d’importations, mais les importations d’énergie en provenance de ces pays étaient en repli l’an dernier et sont descendues sous les 700 millions de dollars dans les deux cas. Une croissance dans les deux chiffres des importations a été enregistrée pour tous les autres fournisseurs, à l’exception du Royaume-Uni, qui a expédié 21,7 p. 100 moins de produits énergétiques vers le Canada. Le déficit des échanges de produits énergétiques avec l’ensemble des fournisseurs d’énergie précédemment mentionnés a absorbé environ le quart de l’excédent des échanges d’énergie avec les États-Unis.

Sous l’angle de la composition, les exportations d’énergie du Canada sont dominées par le pétrole brut4 (59,9 p. 100 des exportations d’énergie), suivi du pétrole non brut, à 15,3 p. 100, et des gaz de pétrole, à 14,3 p. 100. Le charbon a été le seul autre produit d’exportation notable, avec 7,0 p. 100 du total. Du côté des importations, le pétrole représente 54,1 p. 100 du total, le pétrole non brut, 31,2 p. 100, et les gaz de pétrole, 9,4 p. 100. Tel que noté précédemment, toutes les exportations de pétrole brut du Canada ont pris la destination des États-Unis en 2011 (68,4 milliards de dollars, soit 99,4 p. 100 du total) et de la Chine (407 millions de dollars)5, mais du côté des importations, ses fournisseurs étaient beaucoup plus variés : les sources d’importations de produits énergétiques mentionnées précédemment ont principalement expédié du pétrole brut. En outre, la Guinée équatoriale, le Brésil, la Côte d’Ivoire et l’Azerbaïdjan figuraient parmi les 20 principaux fournisseurs de pétrole brut, notamment la Côte d’Ivoire dont les expéditions vers le Canada ont presque doublé. En revanche, il n’y a pas eu d’importations de pétrole en provenance de la Syrie et du Congo en 2011. Globalement, les exportations de pétrole brut ont progressé de 32,5 p. 100, à 68,8 milliards de dollars, et les importations ont augmenté de 20,1 p. 100, à 28,5 milliards de dollars, engendrant un excédent du solde des échanges de pétrole de 40,3 milliards de dollars, soit une hausse de 42,9 p. 100 par rapport à 2010. Fait à noter, l’augmentation des prix du pétrole brut en 2011 n’a pas touché de façon égale les exportations et les importations canadiennes. Le pétrole plus lourd exporté par le Canada a vu son prix augmenter moins que le pétrole brut importé au Canada, entraînant un déplacement défavorable des termes de l’échange du pétrole brut pour le Canada.

Les exportations canadiennes de pétrole non brut6 étaient en hausse de 2,7 milliards de dollars en 2011, soit de 18,4 p. 100, atteignant 17,6 milliards de dollars. Environ la moitié des gains étaient attribuables aux exportations vers les États-Unis, qui ont progressé de 9,7 p. 100 (1,3 milliard de dollars), à 15,2 milliards de dollars, tandis qu’un autre quart provenait des gains enregistrés dans les exportations aux Pays-Bas, avec une progression de 163,9 p. 100 (685 millions de dollars) pour atteindre 1,1 milliard de dollars. Au-delà de ces deux principales destinations des exportations, notons que les exportations vers l’Argentine et la France ont rebondi de leur faible niveau de 2010 pour atteindre 239 millions de dollars et 189 millions de dollars, respectivement. Les Antilles néerlandaises viennent compléter le groupe de tête des cinq principales destinations, avec des exportations canadiennes d’énergie de 106 millions de dollars. Par ailleurs, les importations de pétrole non brut au Canada ont connu une expansion considérable (hausse de 68,4 p. 100, soit 6,7 milliards de dollars), à 16,4 milliards de dollars. Bien qu’un effet de prix ait joué, la plus grande partie de l’augmentation est attribuable à l’augmentation des quantités importées. Les États-Unis ont été la principale source d’importations à ce chapitre (52,0 p. 100 du total), affichant des gains de 3,8 milliards de dollars, tandis que les importations accrues en provenance des Pays-Bas (765 millions de dollars), de la Finlande (475 millions de dollars), du Mexique (428 millions de dollars), du Royaume-Uni (395 millions de dollars), de Singapour (266 millions de dollars), de la Norvège (291 millions de dollars) et du Venezuela (286 millions de dollars) ont aussi fait une contribution significative. À l’exception des États-Unis et du Royaume-Uni, les importations en provenance de chacun de ces fournisseurs de pétrole non brut au Canada ont plus que doublé en valeur. Cela constitue une diversification importante des sources d’importation de pétrole non brut. L’effet net des échanges de pétrole non brut sur le solde commercial au Canada a néanmoins été positif, à 1,2 milliard de dollars, mais ce niveau est sensiblement inférieur (de 3,9 milliards de dollars) à la contribution de 5,1 milliards de dollars à l’excédent du commerce énergétique en 2010. Il s’agit de la variation négative la plus importante dans le solde commercial parmi les produits de la classification à quatre chiffres.

Les exportations de gaz de pétrole7, exclusivement à destination des États-Unis, ont diminué à la fois en prix et en volume pour terminer l’année en recul de 10,3 p. 100 en valeur, à 16,5 milliards de dollars. Les importations ont aussi été touchées par une baisse de prix, mais la forte expansion des volumes importés a contribué à faire augmenter leur valeur de 15,2 p. 100, à 5,0 milliards de dollars. Dans une proportion de 90 p. 100, ces importations provenaient des États-Unis, tandis que le Qatar était l’autre fournisseur important, avec 7,3 p. 100 (362 millions de dollars). L’effet négatif qui en est résulté sur le solde commercial atteint 2,5 milliards de dollars, le second en importance après l’effet du pétrole non brut.

Les exportations de charbon8 ont progressé de 33,8 p. 100, à 8,0 milliards de dollars, en 2011; elles sont allées principalement vers le Japon, la Corée du Sud, la Chine et le Brésil. Les exportations de charbon aux Pays-Bas, à Taiwan et au Royaume-Uni ont plus que doublé l’an dernier, tandis que, pour la première fois, l’Inde importait une quantité significative de charbon canadien (73 millions de dollars). Les importations de charbon ont été peu élevées (962 millions de dollars) et provenaient principalement des États-Unis. Le résultat net est un excédent commercial de 7,0 milliards de dollars l’an dernier, en hausse de 2,1 milliards de dollars, soit la deuxième variation la plus importante après le pétrole brut.

Véhicules et pièces9

Après une forte reprise en 2010, la croissance des exportations de véhicules et de pièces a ralenti en 2011, avec un gain de seulement 4,3 p. 100, soit 2,1 milliards de dollars. Les exportations totales ont atteint 52,3 milliards de dollars, tandis que les importations totales s’élevaient à 63,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 5,3 p. 100 (3,2 milliards de dollars). Cette expansion modérée des importations et des exportations reflétait, d’une part, le succès de la restructuration du secteur de l’automobile en Amérique du Nord et, de l’autre, l’incertitude au sujet de la reprise aux États-Unis, le principal client pour les produits canadiens de l’automobile. Le déficit commercial enregistré pour les véhicules et les pièces a encore augmenté de 1,1 milliard de dollars pour s’établir à 11,2 milliards de dollars, effaçant l’amélioration modeste du solde commercial survenue dans cette catégorie l’année précédente.

L’essentiel (96,0 p. 100) des exportations du Canada dans ce secteur a pris la destination des États-Unis, tandis que près des deux tiers des importations du Canada provenaient de ce pays. Le Mexique, le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud et la Chine ont été les autres fournisseurs de véhicules et de pièces du Canada, avec des importations supérieures à 1 milliard de dollars dans chaque cas. Ces importations ont porté principalement sur des véhicules de tourisme, mais dans le cas du Mexique, elles ont été réparties presque également entre les voitures et les camions et, pour la Chine, elles ont porté principalement sur les pièces de véhicules automobiles. Les importations en provenance du Japon ont fléchi de 12,1 p. 100 en valeur l’an dernier et la part du marché détenue par ce pays a reculé de 9,5 p. 100 à 7,9 p. 100, tandis que les importations provenant de la Chine progressaient de 12,6 p. 100 pour atteindre 1,2 milliard de dollars. Les importations en provenance d’Afrique du Sud, à 263 millions de dollars, ont franchi la barre des 100 millions de dollars pour la première fois10.

Historiquement, les échanges canadiens de véhicules et de pièces ont porté sur les trois grandes catégories de produits : les voitures de tourisme, les véhicules de transport (camions) et les pièces de véhicules automobiles. À la faveur de la restructuration du secteur de l’automobile en Amérique du Nord au cours des trois dernières années, les exportations de camions canadiens ont perdu de l’importance (elles ne représentaient que 960 millions de dollars en 2011). Cela signifie que les exportations de voitures de tourisme et de pièces représentaient plus de 90 p. 100 des exportations du secteur de l’automobile. Les exportations de voitures de tourisme ont atteint 39,4 milliards de dollars l’an dernier (75 p. 100 des exportations de produits de l’automobile), en hausse de 1,4 milliard de dollars, soit 3,7 p. 100. Les États-Unis ont été à l’origine de la plus grande partie de cette augmentation, mais les exportations de voitures en Chine ont aussi grimpé (passant de 13,0 millions de dollars à 60,2 millions de dollars). Les exportations de pièces et d’accessoires ont progressé de 2,4 p. 100 l’an dernier, soit de 0,2 milliard de dollars, pour atteindre 9,3 milliards de dollars (18 p. 100 des exportations de produits de l’automobile). Les exportations vers le Mexique dans cette catégorie ont reculé de plus du quart, perdant 97 millions de dollars en valeur, mais cette baisse a été compensée par l’augmentation de 283 millions de dollars des exportations aux États-Unis.

Du côté des importations, les parts des trois principales catégories de produits étaient plus uniformes. Les voitures de tourisme ont représenté 37 p. 100 de l’ensemble des importations, les pièces et accessoires, 30 p. 100, et les camions, 19 p. 100. Les importations de voitures de tourisme ont augmenté de 1,3 p. 100 seulement, soit 297 millions de dollars, pour atteindre 23,3 milliards de dollars. Une baisse de 18,0 p. 100 des importations en provenance du Japon a atténué la croissance des importations en provenance des États- Unis, de l’Allemagne, du Mexique et de la Corée du Sud. Les importations en provenance de la Belgique (baisse de 14,6 p. 100) et, en particulier, de la Suède (recul de 34,9 p. 100) ont aussi subi une contraction sévère. Les importations de pièces et d’accessoires ont augmenté de 4,7 p. 100 (0,9 milliard de dollars) pour atteindre 19,2 milliards de dollars. Cette augmentation est due aux importations plus élevées en provenance des États-Unis (hausse de 0,6 milliard de dollars), du Mexique (gain de 0,3 milliard de dollars) et de la Chine (progression de 0,1 milliard de dollars), tandis que les importations en provenance de la Corée du Sud reculaient de 0,2 milliard de dollars. Les importations de camions ont progressé de 5,2 p. 100 en 2011 pour atteindre 12,2 milliards de dollars. Les États-Unis représentaient la moitié du gain de 0,6 milliard de dollars, tandis que l’autre moitié était attribuable aux autres fournisseurs, dont le Japon, le Royaume-Uni et la Suède. Enfin, les importations de tracteurs ont représenté 6 p. 100 de cette catégorie et elles étaient en forte croissance en 2011, avec un gain de 0,8 milliard de dollars, essentiellement en provenance des États-Unis.

Machines et appareils mécaniques11

Les machines et les appareils mécaniques (ci-après, les machines) constituent l’un des chapitres les plus importants du système de classification SH — l’un des « trois grands chapitres » qui, collectivement, représentent plus du tiers de l’ensemble du commerce international. Les valeurs totales échangées dans chacune de ses trois catégories — les machines, les combustibles minéraux et les machines et le matériel électrique — ont dépassé 5 billions de dollars en 2010. Ce groupe occupe le troisième rang dans le commerce du Canada (après les combustibles minéraux et les véhicules); il est extrêmement varié et englobe chaque pièce d’équipement mécanique allant des réacteurs nucléaires aux moteurs, jusqu’aux pompes et aux valves.

Les exportations canadiennes de machines ont retrouvé le sentier de la croissance en 2011, ajoutant 2,4 milliards de dollars, soit 8,2 p. 100, pour atteindre 31,1 milliards de dollars. L’augmentation totale des exportations vers les États-Unis a été de 2,0 milliards de dollars, soit 10 fois plus que le gain enregistré dans les exportations de ces biens vers la Chine, soit 200 millions de dollars. Proportionnellement, ces dernières ont toutefois progressé de 31,3 p. 100, ce qui est plus de trois fois le taux de 9,9 p. 100 précédemment enregistré. Une croissance dans les deux chiffres a également été observée dans les exportations de machines vers l’Australie (hausse de 47 millions de dollars) et le Japon (gain de 55 millions de dollars), tandis que les exportations vers la Russie ont diminué de 66 millions de dollars. Les turboréacteurs et les autres turbines à gaz12 (principalement des moteurs d’aéronefs) sont demeurés la principale sous-catégorie d’exportations, affichant une croissance de 4,5 p. 100 (183 millions de dollars), à 4,3 milliards de dollars, mais les gains les plus importants sont survenus dans les exportations de pièces de machines, qui ont progressé de 408 millions de dollars, et les exportations de pompes, en hausse de 473 millions de dollars. En revanche, les exportations de moteurs à piston ont reculé de 200 millions de dollars.

Les importations de machines au Canada ont légèrement dépassé celles des véhicules pour devenir la plus importante catégorie d’importations en 2011, à 63,6 milliards de dollars, grâce à une croissance de 11,6 p. 100 qui est venue ajouter 6,6 milliards de dollars au total. La croissance des importations en provenance des trois principaux fournisseurs — les États-Unis, le Mexique et la Chine — a été légèrement inférieure à la moyenne, mais a tout de même représenté la moitié des gains. On a par ailleurs observé un taux de croissance dans les deux chiffres des importations de machines de Taiwan (530 millions de dollars), de l’Allemagne (488 millions de dollars), de la Corée du Sud (351 millions de dollars) et du Japon (340 millions de dollars). Mais le gain relatif le plus important concerne les Émirats arabes unis, qui ont fourni 717 millions de dollars de machines l’an dernier, une hausse de 712 millions de dollars par rapport aux 5 millions de dollars enregistrés en 2010. Cette augmentation est attribuable à un important contrat de matériel pour la production de pétrole et de gaz. Les autres sous-catégories qui ont affiché d’importantes progressions sont celles des ordinateurs (hausse de 1,0 milliard de dollars, principalement attribuable aux ordinateurs portables venant de Taiwan), les bulldozers et les niveleuses (gain de 1,0 milliard de dollars, en provenance des États-Unis et du Japon) et les pompes (augmentation de 0,5 milliard de dollars, en provenance des États- Unis et de la Chine).

Les importations ayant augmenté davantage que les exportations, les échanges dans la catégorie des machines ont continué à creuser le déficit commercial le plus important du Canada, toutes catégories confondues, lequel a progressé de 4,3 milliards de dollars (15,1 p. 100) pour atteindre 32,5 milliards de dollars l’an dernier. Les déficits ont augmenté avec tous les fournisseurs du Canada, en particulier la Chine, l’Allemagne, la Corée du Sud et Taiwan (de 0,5 milliard de dollars dans chaque cas).

Machines et matériel électriques et électroniques13

Les exportations de produits électriques et électroniques sont demeurées essentiellement inchangées en 2011, gagnant seulement 169 millions de dollars (1,1 p. 100) pour se situer à 15,2 milliards de dollars. La part des États-Unis a diminué, passant de 70,0 p. 100 à 68,5 p. 100 en raison d’un recul de 112 millions de dollars des exportations. Les trois autres principales destinations des exportations du Canada — le Mexique, le Royaume-Uni et la Chine — ont également enregistré une baisse dans cette catégorie. Cependant, la plupart de ces pertes ont été compensées par la hausse des exportations canadiennes en Hongrie, qui ont presque triplé, gagnant 190 millions de dollars (principalement des circuits électroniques intégrés) et propulsant ce pays au cinquième rang de la liste des principales destinations des exportations de produits électriques et électroniques du Canada. Hong Kong et la France ont aussi enregistré des gains modérés, mais ceux-ci ont plus que compensé le recul de 28,7 p. 100 des exportations vers la Corée du Sud. Parmi les sous-produits entrant dans cette catégorie, 27 sur 46 étaient en hausse, tandis que 19 ont subi une baisse. Les pertes d’exportations ont été importantes dans la principale catégorie, celle du matériel téléphonique, en repli de 270 millions de dollars, soit 8,5 p. 100, et celle des caméras de télévision et du matériel de transmission, en baisse de 124 millions de dollars, soit 10,0 p. 100, par rapport à 2010. Ces pertes ont été contrebalancées par les gains enregistrés dans les circuits électroniques intégrés (hausse de 313 millions de dollars), les fils et câbles, y compris la fibre optique (augmentation de 129 millions de dollars) et les pièces de télévision et de radio (progression de 86 millions de dollars).

Les importations de produits électriques et électroniques ont avancé plus rapidement, soit à un rythme de 5,5 p. 100, pour atteindre 45,0 milliards de dollars en 2011. L’augmentation d’une année à l’autre a été de 2,3 milliards de dollars, dont près des trois quarts sont attribuables à la Chine (1,7 milliard de dollars). Les importations en provenance du Mexique ont progressé de 387 millions de dollars et celles en provenance de Taiwan, de 288 millions de dollars. La croissance des importations des États-Unis a été inférieure à 2 p. 100, soit 266 millions de dollars. Les importations en provenance du Japon et de la Malaisie ont reculé de 161 millions de dollars et de 167 millions de dollars, respectivement, tandis que celles venant du Danemark ont vu leur valeur chuter de moitié par rapport à 2010, plongeant de 663 millions de dollars à 318 millions de dollars. Le gain le plus important parmi les sous-catégories a touché le matériel téléphonique, avec une progression de 1,6 milliard de dollars, soit 21,7 p. 100, représentant plus des deux tiers du gain total. Les importations de câbles et de fils ont aussi augmenté de 539 millions de dollars. Les importations de génératrices électriques ont par contre fléchi de 33,4 p. 100 en valeur (567 millions de dollars) et celles des tables de lecture, des phonographes et des lecteurs de cassettes ont dégringolé de 71,7 p. 100, soit 265 millions de dollars, pour ne plus représenter que 105 millions de dollars. Les circuits électroniques intégrés, les projecteurs, les médias non enregistrés ainsi que les caméras de télévision et le matériel de transmission ont tous enregistré des pertes plus limitées à quelques 100 millions de dollars.

Les importations ayant à nouveau progressé plus rapidement que les exportations, le solde déficitaire des échanges de produits électriques et électroniques a continué à se creuser, ajoutant 2,2 milliards de dollars l’an dernier pour atteindre 29,8 milliards de dollars.

Matériel technique et scientifique14

Aussi appelée instruments de précision, la catégorie du matériel technique et scientifique englobe les appareils de précision de haute technologie utilisés en sciences, en recherche, en médecine, en photographie et en géologie. Les exportations de cette catégorie de matériel ont progressé de 8,3 p. 100 (448 millions de dollars) en 2011 pour atteindre 5,9 milliards de dollars. Les États-Unis ont dominé les gains avec une progression de 231 millions de dollars, ce qui est à peu près proportionnel à la part des exportations allant dans ce pays, le reste des gains était réparti assez uniformément entre l’Allemagne (augmentation de 15,1 p. 100, soit 26 millions de dollars), l’Australie (gain de 29,4 p. 100, soit 23 millions de dollars), l’Inde (hausse de 40,2 p. 100, soit 20 millions de dollars) et la Russie où les exportations ont doublé à 29 millions de dollars. De faibles pertes ont été enregistrées dans les exportations vers le Royaume-Uni, les Pays-Bas et Taiwan. Au niveau des souscatégories, les hausses les plus notables ont porté sur les appareils à cristaux liquides et les lasers (gain de 136 millions de dollars), les instruments d’arpentage, de météorologie et de physique (hausse de 85 millions de dollars) et les instruments de mesure et de vérification divers (progression de 84 millions de dollars).

Les importations de matériel technique et scientifique ont progressé presque aussi rapidement, soit de 7,8 p. 100, mais le gain de 907 millions de dollars est attribuable à une plus grande valeur (12,5 milliards de dollars en 2011). Les États-Unis ont été le pays d’origine de la moitié de ces importations et comptaient pour près de la moitié de l’augmentation, soit 417 millions de dollars. À noter que la progression de 116 millions de dollars des importations en provenance de l’Allemagne a touché un large éventail de produits; les importations de Chine ont augmenté de 55 millions de dollars, une croissance inférieure à la moyenne, tandis que les importations venant du Royaume-Uni ont grimpé de 55 millions de dollars, soit 17,8 p. 100. Les importations de matériel médical, chirurgical et dentaire ont avancé de 180 millions de dollars; les instruments servant à la vérification des flux, des niveaux et de la pression ont par ailleurs gagné 109 millions de dollars, tandis que les importations de matériel physique et chimique étaient en hausse de 102 millions de dollars; la plupart des autres catégories ont aussi connu une modeste expansion.

Alors que les exportations ont progressé un peu plus rapidement que les importations, les valeurs importées étaient plus élevées, ce qui a entraîné une détérioration du solde des échanges de matériel technique et scientifique. En conséquence, le déficit commercial s’est creusé de 459 millions de dollars à ce chapitre en 2011 pour atteindre 6,6 milliards de dollars.

Produits agricoles et agroalimentaires15

Cette catégorie est l’un des piliers des exportations et du solde commercial du Canada. Les exportations de produits agricoles et agroalimentaires ont progressé de 12,6 p. 100 (4,9 milliards de dollars) en 2011, pour toucher leur plus haut niveau à 44,1 milliards de dollars. La hausse des prix des céréales et des huiles a contribué sensiblement à cette expansion puisque les exportations canadiennes de produits primaires dans cette catégorie portent notamment sur les céréales, les graines oléagineuses, la viande et les huiles animales et végétales (principalement l’huile de canola). Ces quatre produits ont représenté plus des trois quarts de la croissance totale, les deux premiers gagnant 1,2 milliard de dollars chacun (correspondant à un taux de croissance de 21,5 p. 100 et de 20,5 p. 100, respectivement), les exportations d’huiles animales et végétales ont augmenté de 1,1 milliard de dollars (42,8 p. 100), tandis que les exportations de viande étaient en hausse de 318 millions de dollars (7,2 p. 100). La plupart des autres sous-catégories d’exportations ont enregistré une progression plus modérée, et la seule baisse significative a touché les exportations d’animaux vivants (diminution de 15 p. 100, soit 253 millions de dollars). Les États-Unis ont représenté moins de la moitié de l’augmentation totale de 2,1 milliards de dollars de ces exportations. Les exportations à destination de la Corée du Sud étaient en hausse de 472 millions de dollars (gain de 86,8 p. 100), celles vers le Japon ont grimpé de 671 millions de dollars, soit 20,8 p. 100, et celles à destination du Mexique ont progressé de 305 millions de dollars (21,5 p. 100). Les exportations de produits agroalimentaires vers l’Iraq, jadis significatives, ont chuté des deux tiers en 2011, à 55 millions de dollars, soit un huitième de leur niveau de 2009.

Les importations des produits agroalimentaires ont progressé à un rythme un peu plus lent, soit 10,7 p. 100 (hausse de 3,2 milliards de dollars) pour atteindre 33,1 milliards de dollars l’an dernier. Les boissons et les spiritueux, qui constituent la principale catégorie d’importations, ont fourni la plus grande partie de la croissance, soit 571 millions de dollars. Des gains considérables ont également été enregistrés dans les importations de café, de thé et d’épices (468 millions de dollars), de viande (327 millions de dollars) et de fruits et noix (268 millions de dollars). Les États-Unis sont demeurés le principal fournisseur d’aliments du Canada, avec 57,6 p. 100 des importations canadiennes dans cette catégorie, lesquelles ont connu une progression de 1,8 milliard de dollars l’an dernier pour atteindre 19,1 milliards de dollars. D’autres hausses notables ont été enregistrées dans les importations provenant du Brésil (228 millions de dollars) et de la Chine (115 millions de dollars), avec des gains plus modestes répartis largement parmi les autres fournisseurs dans la catégorie d’importations la plus diversifiée géographiquement.

Stimulé par l’expansion des exportations, l’excédent commercial du Canada en 2010 dans cette catégorie, soit 9,2 milliards de dollars, est monté à 11,0 milliards de dollars en 2011. Le Japon a été le plus important partenaire à ce chapitre, avec un excédent de 3,8 milliards de dollars, et il a été à l’origine du gain le plus important, soit 671 millions de dollars; à l’opposé, le Brésil a été le principal partenaire avec lequel le Canada a enregistré un déficit, soit 1,0 milliard de dollars, lequel était en hausse de 322 millions de dollars par rapport à l’année précédente.

Minéraux et métaux16

Alors que les prix des ressources et des biens liés aux ressources ont continué d’augmenter en 2011, les exportateurs mondiaux de ces produits, dont le Canada, ont largement profité de cette tendance. Les exportations de métaux et de minéraux du Canada ont progressé de 18,7 p. 100 l’an dernier pour atteindre 75,3 milliards de dollars, une hausse de 11,9 milliards de dollars. Le principal groupe de produits était celui des pierres et des métaux précieux,17 dont les exportations ont doublé entre 2009 et 2011 pour représenter 26,4 milliards de dollars — plus du tiers du gain total enregistré dans cette catégorie. L’expansion de 5,6 milliards de dollars des exportations dans cette catégorie est principalement attribuable à des exportations accrues d’or (3,0 milliards de dollars) et d’argent (1,7 milliard de dollars). La plus grande partie de cette croissance s’explique par la hausse des prix des métaux précieux. Les exportations de métaux précieux ont augmenté principalement vers le Royaume-Uni, la principale destination des exportations canadiennes d’or et d’argent (gain de 2,9 milliards de dollars) et les États- Unis (hausse de 1,6 milliard de dollars), tandis que les exportations vers Hong Kong se sont multipliées par cinq, à 1,1 milliard de dollars. Les minerais représentent la deuxième plus importante catégorie de produits sur le plan de la croissance, avec une progression de 2,7 milliards de dollars des exportations, à 8,9 milliards de dollars (hausse de 43,8 p. 100), qui est principalement attribuable aux minerais de fer et de cuivre. Les exportations en Chine, au Japon, aux Pays-Bas et en Finlande étaient en hausse sur l’année avec des gains de 1,3 milliard de dollars, 0,4 milliard de dollars, 0,3 milliard de dollars et 0,3 milliard de dollars, respectivement, tandis que les exportations vers l’Allemagne reculaient de 0,4 milliard de dollars.

Les exportations de nickel arrivaient au troisième rang en importance dans cette catégorie, progressant de 1,5 milliard de dollars, soit 30,0 p. 100, à 6,6 milliards de dollars. Fait à noter, une infime partie de cette augmentation est imputable aux prix; la plus grande partie s’explique par une expansion spectaculaire des volumes exportés vers plusieurs destinations. Les expéditions de nickel aux États-Unis ont ainsi plus que doublé, gagnant 736 millions de dollars pour atteindre 1,3 milliard de dollars. Les autres principales destinations de ces exportations, la Norvège et le Royaume-Uni, ont enregistré des gains de 157 millions de dollars et de 183 millions de dollars, respectivement, tandis que les expéditions vers Taiwan progressaient de 168 millions de dollars, soit 137,0 p. 100. Les exportations de nickel canadien ont fait des avancées notables dans plusieurs autres pays, dont l’Espagne (où elles sont passées de 13 millions de dollars à 33 millions de dollars), la Thaïlande (de 7 millions de dollars à 26 millions de dollars), l’Australie (de 6 millions de dollars à 25 millions de dollars) et le Brésil (de 4 millions de dollars à 20 millions de dollars). Si ces augmentations devaient se poursuivre dans l’avenir, cela représenterait un important pas en avant pour l’industrie du nickel au Canada.

Pour ce qui est des destinations, les États-Unis ont été principalement responsables de l’augmentation de 11,9 milliards de dollars des exportations (hausse de 3,8 milliards de dollars), suivis du Royaume-Uni (gain de 3,1 milliards de dollars), de la Chine (augmentation de 1,4 milliard de dollars) et de Hong Kong (progression de 0,9 milliard de dollars). La croissance des exportations vers les États- Unis est attribuable à l’argent, qui a enregistré un gain de 1,6 milliard de dollars18, et le nickel, avec un bond de 0,7 milliard de dollars, tandis que les exportations d’or aux États-Unis fléchissaient de 0,7 milliard de dollars. Le gain de 2,8 milliards de dollars observé dans les exportations d’or au Royaume-Uni explique la presque totalité de l’augmentation des exportations vers ce pays, tandis que la Chine a consolidé sa position de premier importateur de minerais canadiens (de fer et de cuivre) avec une progression de 1,3 milliard de dollars dans cette catégorie. L’or a été responsable d’un triplement des exportations vers Hong Kong dans cette catégorie.

Les importations de métaux et de minéraux ont progressé de 8,2 milliards de dollars pour atteindre 57,2 milliards de dollars en 2011. Cela représente une expansion de 16,7 p. 100 des importations — un rythme presque aussi élevé que celui des exportations. Près de la moitié de cette augmentation était attribuable à l’or (gain de 2,5 milliards de dollars) et à l’argent (hausse de 1,5 milliard de dollars). Les importations de fer et d’acier et d’articles connexes ont avancé de 2,4 milliards de dollars, avec des hausses notables des importations de tubes et de tuyaux. Les importations de minerais ont augmenté de 0,7 milliard de dollars, les minerais de plomb intervenant pour près de la moitié de cette hausse. Les États-Unis ont fourni le tiers de l’augmentation des importations (2,7 milliards de dollars), attribuable principalement à l’argent, au fer et à l’acier et aux articles connexes. Les importations en provenance de l’Argentine ont progressé de 0,8 milliard de dollars (ce qui est attribuable à l’or), celles du Pérou ont augmenté de 0,7 milliard de dollars (or et minerais de plomb), celles en provenance de la Chine ont avancé de 0,5 milliard de dollars (principalement des articles en fer et en acier), tandis que les importations en provenance du Mexique gagnaient 0,4 milliard de dollars (argent, or et articles en fer et en acier). Les importations accrues en provenance de la Pologne, (principalement l’argent) méritent une mention puisqu’elles se sont multipliées par dix en deux ans et représentent un gain de 325 millions de dollars en 2011.

La moitié des importations d’or du Canada, soit 10,1 milliards de dollars, provenait de deux pays : le Pérou (3,1 milliards de dollars, en hausse de 22,0 p. 100) et l’Argentine (1,8 milliard de dollars, un gain de 67,5 p. 100). L’Érythrée et la Turquie sont aussi devenues des fournisseurs d’or du Canada l’an dernier, avec de nouvelles expéditions de 319 millions de dollars et de 226 millions de dollars, respectivement.

Le solde des échanges du Canada dans la catégorie des métaux et des minéraux a progressé à 18,1 milliards de dollars en 2011, ce qui représente une augmentation de 25,7 p. 100 par rapport à 2010 (hausse de 3,7 milliards de dollars), soit le double du niveau observé en 2009.

Produits chimiques, plastiques et caoutchouc19

Les exportations canadiennes de produits chimiques, de plastiques et de caoutchouc ont atteint 47,0 milliards de dollars en 2011, une hausse de 5,3 milliards de dollars (12,9 p. 100). Les engrais (essentiellement la potasse) ont continué d’engendrer le gain le plus important, soit 1,8 milliard de dollars d’exportations additionnelles, suivis des produits chimiques inorganiques, qui ont progressé de 1,3 milliard de dollars (principalement l’uranium, l’ammoniaque et les composés à base de métaux du groupe des terres rares), les plastiques, en hausse de 1,1 milliard de dollars, et les produits chimiques organiques, qui ont gagné 0,8 milliard de dollars. Les exportations de produits pharmaceutiques ont fléchi de 0,3 milliard de dollars, alors que les exportations de sang humain et animal fléchissaient également.

Les États-Unis ont accaparé 71,8 p. 100 de l’augmentation des exportations, avec un gain de 3,8 milliards de dollars touchant un large éventail de produits, suivis de la Chine, avec une hausse de 429 millions de dollars. Les exportations étaient aussi en hausse vers l’Indonésie (242 millions de dollars) et le Royaume-Uni (221 millions de dollars).

Les exportations de potasse ont progressé de 1,5 milliard de dollars. Les prix plus élevés ont favorisé cette expansion à 6,7 milliards de dollars, et la potasse demeure l’un des principaux atouts du Canada sur les marchés d’exportation. Un peu plus de la moitié (3,6 milliards de dollars) de la potasse exportée par le Canada est allée aux États-Unis, tandis que l’autre moitié s’est dirigée vers d’autres pays, comme le Brésil, l’Indonésie, la Chine, l’Inde et la Malaisie. Il y a eu une forte expansion des exportations vers ces principaux marchés en 2011, alors que le Vietnam, les Philippines et le Costa Rica ont presque doublé leurs achats de potasse au Canada.

Les importations de produits chimiques, de plastiques et de caoutchouc ont augmenté plus lentement (6,5 p. 100, soit 3,6 milliards de dollars), pour atteindre 58,8 milliards de dollars en 2011. Plus de la moitié de ces importations provenaient des États-Unis, qui ont représenté la plus importante partie de l’augmentation à ce chapitre, soit 2,4 milliards de dollars. Les importations en provenance de Chine arrivaient loin derrière au second rang, avec un gain de 265 millions de dollars. Les importations venant d’Irlande ont poursuivi leur repli, cédant encore 276 millions de dollars l’an dernier.

Les gains du côté des importations ont été dominés par les produits en caoutchouc, qui ont progressé de 1,1 milliard de dollars (principalement des pneus et du caoutchouc naturel), suivis des plastiques avec un gain de 0,9 milliard de dollars. Les importations de produits chimiques inorganiques ont avancé de 738 millions de dollars, les composés d’uranium et d’aluminium étant les principaux produits responsables de cette hausse. Une augmentation marquée de 482 millions de dollars (61,2 p. 100) a été enregistrée dans les importations d’engrais en provenance des États-Unis, principalement des engrais à base d’azote et de divers minéraux.

La croissance plus rapide des exportations que des importations a de nouveau aidé le Canada à réduire sont déficit commercial dans cette catégorie. Le déficit commercial pour les produits chimiques, les plastiques et les produits en caoutchouc a été de 11,9 milliards de dollars en 2011, représentant une baisse de 1,8 milliard de dollars par rapport au niveau de 13,7 milliards de dollars observé en 2010.

Bois, pâte et papier20

En 2010, le déclin des exportations dans cet important groupe d’industries canadiennes a pris fin et un gain a été enregistré pour la première fois en cinq ans. En 2011, ce groupe de produits a encore gagné du terrain, mais plus modestement. Avec une augmentation de seulement 1,4 p. 100 en valeur, ces exportations ont progressé de 374 millions de dollars pour atteindre 27,4 milliards de dollars. Les pertes du côté des exportations de papier et de carton se sont élevées à 113 millions de dollars, et la diminution de 82 millions de dollars des exportations de produits imprimés a été compensée par des gains dans les exportations de bois (hausse de 326 millions de dollars) et de pâte de bois (augmentation de 243 millions de dollars).

Une analyse par destination montre que les exportations ont augmenté le plus vers la Chine (hausse de 1,1 milliard de dollars, soit 36,5 p. 100) un gain qui a compensé la faiblesse continue des États-Unis comme marché d’exportation pour le bois et le papier canadiens (recul de 728 millions de dollars). Les autres mouvements ont été limités : l’augmentation des exportations vers l’Indonésie (62 millions de dollars), le Royaume-Uni (50 millions de dollars) et la Corée du Sud (49 millions de dollars) a été atténuée par la baisse des exportations vers l’Italie (47 millions de dollars), la Belgique (47 millions de dollars) et l’Arabie Saoudite (35 millions de dollars). Le bois et la pâte de bois ont été à l’origine de la progression des exportations vers la Chine; en revanche, le bois a été la principale source de faiblesse du côté des exportations vers les États-Unis.

Les importations de bois, de pâte et de papier ont fléchi de 3,6 p. 100 l’an dernier, soit de 465 millions de dollars, pour s’établir à 12,4 milliards de dollars. Les États-Unis ont encaissé 73 p. 100 de ce recul, soit 340 millions de dollars, qui a touché principalement le papier, les produits en papier et le matériel imprimé. La plupart des autres fournisseurs ont également vu leurs expéditions diminuer quelque peu, à l’exception du Mexique où les importations canadiennes ont progressé de 34 millions de dollars (49,2 p. 100). Au niveau de la composition, toutes les catégories ont vu fléchir les valeurs importées, le bois étant la catégorie qui a subi la baisse la plus prononcée, à 183 millions de dollars, suivi du matériel imprimé, avec un recul de 167 millions de dollars.

Les exportations ayant augmenté et les importations ayant diminué, l’excédent commercial du Canada dans la catégorie du bois, de la pâte et des produits en papier a progressé de 0,8 milliard de dollars (6,0 p. 100) pour atteindre 15,0 milliards de dollars en 2011.

Textiles, vêtements et cuir21

Les exportations canadiennes de textiles, de vêtements et de cuir ont progressé encore en 2011, gagnant 5,8 p. 100, soit 254 millions de dollars, pour atteindre 4,6 milliards de dollars. Les exportations accrues vers les États-Unis (gain de 122 millions de dollars) et la Chine (hausse de 104 millions de dollars) ont représenté près de 90 p. 100 de cette augmentation. Aucun autre changement notable ne ressort au niveau des destinations des exportations, sauf une contraction de 23 millions de dollars des expéditions vers Hong Kong. Quatorze des 19 principales sous-catégories ont enregistré des gains en 2011, dominés par les pelleteries et les fourrures artificielles (gain de 71 millions de dollars), suivis des articles en cuir (43 millions de dollars), des vêtements non tricotés ou crochetés (33 millions de dollars) et des cuirs et des peaux brutes (26 millions de dollars).

Les importations canadiennes de textiles, de vêtements et de cuir ont augmenté de 8,3 p. 100 en 2011, soit une hausse de 1,3 milliard de dollars, pour atteindre 17,3 milliards de dollars. Les gains ont été largement répartis entre la Chine (448 millions de dollars), le Bangladesh (219 millions de dollars), le Cambodge (162 millions de dollars), les États-Unis (137 millions de dollars) et la balance entre d’autres fournisseurs de moindre importance. Les importations ont augmenté dans plupart des sous-catégories mais, pour l’essentiel, les gains ont été concentrés dans les vêtements non tricotés ou crochetés (412 millions de dollars) et les vêtements tricotés ou crochetés (386 millions de dollars).

Étant donné que les exportations ont augmenté de seulement 254 millions de dollars mais que les importations ont progressé de 1,3 milliard de dollars, il y a eu une aggravation importante du déficit commercial dans cette catégorie, lequel a ajouté 1,1 milliard de dollars en 2011 pour s’établir à 12,7 milliards de dollars.

Biens de consommation et produits manufacturés divers22

Les exportations de biens de consommation et de produits manufacturés divers ont progressé de 4,3 p. 100 en 2011, soit 0,8 milliard de dollars, pour atteindre la marque des 19,6 milliards de dollars. Plus des trois quarts de l’augmentation sont attribuables à une expansion des exportations vers les États-Unis (hausse de 609 millions de dollars); l’Allemagne (gain de 111 millions de dollars) et le Japon (94 millions de dollars) ont accaparé la plus grande partie du reste. L’Allemagne, en particulier, montre une croissance rapide des exportations canadiennes dans cette catégorie, soit 46,1 p. 100. Toutefois, les exportations vers l’Italie ont fléchi de 76 millions de dollars, tandis que celles à destination du Brésil reculaient de 31 millions de dollars.

Une analyse de la composition révèle que les hausses les plus importantes se sont produites dans la catégorie des provisions spéciales (gain de 630 millions de dollars), qui comprend les exportations non classables (généralement des transactions de faible valeur ou des biens de nature confidentielle), les réparations et les biens d’origine américaine retournant aux États-Unis sans transformation. La plupart des gains pour le reste de l’année sont attribuables à une expansion de 182 millions de dollars des exportations de meubles, surtout des sièges et des lampes. Les exportations de meubles ont principalement pris la destination des États-Unis, qui ont reçu plus de 92 p. 100 de l’ensemble de ces exportations. Par ailleurs, les exportations d’armes et de munitions ont reculé de 39 millions de dollars, ce qui constitue le seul mouvement important à la baisse dans cette catégorie.

Les importations de biens de consommation et de produits manufacturés divers ont progressé de 3,4 p. 100 en 2011 (0,7 milliard de dollars), pour atteindre 21,6 milliards de dollars. Les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de 645 millions de dollars, tandis que celles venant de la Chine fléchissaient de 324 millions de dollars. Les importations en provenance du Mexique, de l’Autriche et de Cuba étaient aussi en expansion, respectivement de 79 millions de dollars, 71 millions de dollars et 53 millions de dollars.

Les meubles demeurent le principal produit importé dans cette catégorie, avec un gain de 291 millions de dollars (qui s’explique principalement par une augmentation des importations en provenance des États-Unis), tandis que les importations de jouets et de jeux reculaient de 484 millions de dollars, soit plus de 10 p. 100 de leur valeur totale. La baisse a principalement touché la Chine, le principal fournisseur du Canada dans cette sous-catégorie. Une expansion de 561 millions de dollars des importations de biens non classés en vertu de dispositions spéciales a fait en sorte qu’il y a eu une augmentation globale, à laquelle les importations d’armes et de munitions sont venues ajouter 145 millions de dollars.

Le solde commercial des échanges de biens de consommation et de produits manufacturés divers s’est légèrement amélioré en 2011, le déficit commercial du Canada dans cette catégorie se refermant de 91 millions de dollars à 2,0 milliards de dollars.

Autre matériel de transport23

Le matériel de transport autre que les véhicules automobiles, qui comprend les aéronefs, le matériel ferroviaire, les navires et les bateaux, est l’une des plus importantes catégories dans les échanges commerciaux du Canada. En 2011, les exportations d’autre matériel de transport ont atteint 10,5 milliards de dollars, leur plus bas niveau en six ans, suite à une perte de 267 millions de dollars (2,5 p. 100). En dépit d’une augmentation de 571 millions de dollars des exportations aux États-Unis, le recul de 1,0 milliard de dollars (71,4 p. 100) des exportations au Royaume-Uni est responsable du déclin net. De plus, en dépit de hausses importantes des exportations vers la France (245 millions de dollars), l’Allemagne (216 millions de dollars) et la Chine (195 millions de dollars), il y a eu des baisses exceptionnellement étendues des commandes en provenance d’autres pays, dont l’Éthiopie (recul de 147 millions de dollars), l’Arabie Saoudite (145 millions de dollars), la Suisse (134 millions de dollars) et la Lettonie (133 millions de dollars) et d’autres. La baisse des exportations d’aéronefs est la principale cause des reculs observés pour le Royaume-Uni, l’Éthiopie, la Suisse et la Lettonie, tandis que le matériel ferroviaire explique la baisse des exportations en Arabie Saoudite. À noter que la taille des contrats dans ce secteur engendre des variations significatives dans les données du commerce d’une année à l’autre.

Parmi les diverses sous-catégories, celle des aéronefs a vu ses exportations diminuer le plus (baisse de 223 millions de dollars), baisse qui a été atténuée par la vigueur des expéditions d’aéronefs aux États-Unis. Les exportations de pièces d’aéronefs sont demeurées stables dans l’ensemble. Les exportations de matériel ferroviaire ont fléchi de 121 millions de dollars, principalement les locomotives, tandis que les exportations de navires et de bateaux ont progressé de 77 millions de dollars (principalement les yachts et les embarcations de plaisance).

Les importations d’autre matériel de transport ont progressé de 8,2 p. 100 (614 millions de dollars) en 2011, pour atteindre 8,1 milliards de dollars. L’essentiel de l’augmentation touche les États-Unis, avec une progression globale de 506 millions de dollars. La Norvège (gain de 228 millions de dollars, principalement les navires) et la Chine (hausse de 111 millions de dollars, navires et matériel ferroviaire) ont aussi fait une contribution substantielle. Par ailleurs, il y a eu une forte baisse des importations en provenance de la Corée du Sud (180 millions de dollars) et de la France (173 millions de dollars), tandis que les importations au Canada de navires provenant du Chili sont passées de 55 millions de dollars en 2010 à zéro en 2011.

Les importations d’aéronefs et de pièces ont gagné seulement 2,2 p. 100, mais compte tenu de la taille de cette catégorie, l’augmentation équivaut à 123 millions de dollars. L’essentiel de la hausse des importations d’autre matériel de transport est attribuable à un bond de 352 millions de dollars (39,0 p. 100) des importations de matériel ferroviaire (pièces et locomotives). Les importations de navires et de bateaux étaient aussi en hausse (de 140 millions de dollars), ce qui est principalement imputable à l’augmentation des importations de navires de transport, alors que les importations de yachts et d’embarcations de plaisance fléchissaient.

Étant donné que les exportations ont reculé et que les importations ont augmenté, l’excédent commercial du Canada pour la catégorie autre matériel de transport a diminué de 881 millions de dollars en 2011, à 2,3 milliards de dollars.

Le commerce au niveau des provinces et des territoires

En 2011, le commerce des marchandises a progressé dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada, tant du côté des exportations que des importations. L’Alberta est la province qui a enregistré la plus forte croissance de ses exportations, qui étaient en hausse de 14,1 milliards de dollars à 93,4 milliards de dollars, un gain de 17,8 p. 100. L’essentiel de cette augmentation provient des combustibles et huiles minéraux, plus précisément le pétrole brut, dont les exportations ont grimpé de 12,7 milliards de dollars. Le gain repose à parts égales sur les prix plus élevés et les plus grands volumes exportés. En contraste, les exportations de gaz de pétrole ont diminué de 1,9 milliard de dollars, ce qui est surtout imputable au fléchissement des prix. Des gains ont également été enregistrés dans les exportations de machines (854 millions de dollars), les graines de canola (678 millions de dollars) et les céréales (582 millions de dollars). Par ailleurs, les importations en Alberta ont progressé plus rapidement que les exportations, soit à un taux de 27,4 p. 100 (5,3 milliards de dollars) pour atteindre 24,5 milliards de dollars, le niveau le plus élevé jamais enregistré. Les hausses étaient assez généralisées, mais près de la moitié de celles-ci sont attribuables aux importations accrues de machines mécaniques (gain de 1,5 milliard de dollars) et de combustibles et huiles minéraux (hausse de 1,1 milliard de dollars). Les augmentations enregistrées dans la sous-catégorie des machines étaient principalement liées au matériel d’exploitation pétrolière : centrifugeuses, machines filtrantes, bulldozers et niveleuses, ainsi que pompes et valves. Les importations de combustibles minéraux étaient principalement constituées d’huile de pétrole léger. Les autres biens qui ont contribué à l’expansion notable des importations de l’Alberta sont notamment les articles en fer et en acier (hausse de 510 millions de dollars), les machines électriques (gain de 471 millions de dollars) et les véhicules (progression de 308 millions de dollars).

L’Ontario vient tout juste après l’Alberta au chapitre de l’expansion des exportations avec un gain de 12,9 milliards de dollars (7,7 p. 100), à 181,5 milliards de dollars. Ensemble, ces deux provinces ont été à l’origine de 55,8 p. 100 de la croissance des exportations canadiennes. Les principaux facteurs qui expliquent les gains de l’Ontario sont les exportations de pierres et de métaux précieux, qui ont progressé de 5,2 milliards de dollars (principalement l’or et l’argent, les pièces de monnaie et les déchets et rebuts de métaux précieux). Les deux autres produits dont les exportations ont enregistré une hausse significative en 2011 sont le nickel, avec une augmentation de 1,5 milliard de dollars, et les véhicules automobiles — principalement les voitures de tourisme — qui ont progressé de 1,4 milliard de dollars. Les exportations de machines mécaniques, de produits chimiques inorganiques (uranium), de combustibles et huiles minéraux et de plastiques ont aussi fait des gains. La contraction de 551 millions de dollars des exportations d’aéronefs est la seule baisse significative observée dans les exportations ontariennes l’an dernier. Les importations ont progressé de 19,8 milliards de dollars (8,4 p. 100) en 2011, atteignant 255,0 milliards de dollars, soit bien au-delà de la moitié des importations totales du Canada. Les biens dont les importations ont connu la croissance la plus forte sont les combustibles et huiles minéraux (hausse de 4,9 milliards de dollars), les pierres et les métaux précieux (principalement l’or, avec un gain de 3,4 milliards de dollars), les véhicules automobiles (principalement les voitures de tourisme et les pièces, en progression de 2,3 milliards de dollars), les machines électriques (hausse de 1,9 milliard de dollars) et les machines mécaniques (augmentation de 1,7 milliard de dollars).

La Saskatchewan est la troisième province en importance dans l’expansion des exportations canadiennes l’an dernier, avec un gain de 6,0 milliards de dollars (25,4 p. 100), à 29,8 milliards de dollars. Les combustibles et huiles minéraux ont progressé de 2,2 milliards de dollars, les engrais (potasse), de 1,5 milliard de dollars, et l’huile de canola, de 0,7 milliard de dollars, tandis que les céréales et les graines de canola ont contribué, dans chaque cas, 0,5 milliard de dollars à cette expansion. Les importations étaient en hausse de 1,4 milliard de dollars (16,0 p. 100), à 9,4 milliards de dollars. Les machines, le pétrole, les véhicules automobiles et les engrais autres que la potasse sont à l’origine de la plus grande partie de cette croissance.

Le Québec a vu ses exportations progresser de 4,4 milliards de dollars, soit 7,4 p. 100, s’appuyant sur des exportations accrues de minerais (787 millions de dollars, principalement les minerais de fers), d’aluminium (611 millions de dollars), de combustibles et huiles minéraux (558 millions de dollars) et de véhicules automobiles (500 millions de dollars). Cependant, les exportations de produits pharmaceutiques étaient en recul de 475 millions de dollars. Du côté des importations, les produits pharmaceutiques encaissaient une baisse (599 millions de dollars), mais l’augmentation marquée des importations de combustibles et huiles minéraux (2,1 milliards de dollars), accompagnée de hausses des importations de machines mécaniques et de métaux précieux, a poussé les importations totales à un niveau 10,0 p. 100 plus élevé (6,8 milliards de dollars) en 2011.

La Colombie-Britannique a inscrit une solide croissance de ses exportations, soit 14,2 p. 100 (4,1 milliards de dollars), dont près de 2,0 milliards de dollars est imputable à l’augmentation des exportations de charbon. Les exportations de bois, de pâte de bois et de minerais ont aussi contribué à cette expansion. Par ailleurs, les importations ont progressé de 3,2 milliards de dollars, stimulées par les machines (mécaniques et électriques), le pétrole non brut et les véhicules automobiles.

Des volumes en croissance et, notamment, les prix plus élevés du pétrole sont venus ajouter 1,9 milliard de dollars aux exportations de Terre-Neuve-et-Labrador, faisant ainsi un apport significatif à l’expansion des exportations de la province, qui ont atteint 2,9 milliards de dollars. Les minerais de fer sont à l’origine de la plus grande partie du reste. La hausse des prix pétroliers a aussi fait bondir les exportations de combustibles et huiles minéraux au Nouveau-Brunswick, avec un gain de 2,0 milliards de dollars (principalement dû à la vigueur des exportations de pétrole non brut); ce gain a fourni l’essentiel de la croissance des exportations de 2,2 milliards de dollars sur l’année.

En 2011, le Manitoba a fait son entrée sur le marché d’exportation du minerai de cuivre, ajoutant 601 millions de dollars aux exportations de la province. Une variété d’exportations de machines mécaniques, dont les machines agricole et les moteurs d’aéronefs, a fait une contribution supplémentaire de 245 millions de dollars à la croissance globale des exportations de 1,7 milliard de dollars. Les pneus sont demeurés le principal article exporté en Nouvelle-Écosse, gonflant de 67 millions de dollars la valeur des exportations de cette province l’an dernier. Les exportations accrues de poissons et de crustacés ont fait une contribution supplémentaire de 99 millions de dollars à la progression globale des exportations de la province, soit 155 millions de dollars. À l’Île-du-Prince-Édouard, une hausse de 35 millions des exportations de pommes de terre et de 29 millions de dollars des exportations de moteurs d’aéronefs ont compensé le déclin des exportations de légumes et de poissons et fait en sorte que la province enregistre une progression nette de 39 millions de dollars sur l’année. Des exportations de 1,0 million de dollars de matériel téléphonique ont contribué à la hausse de 2,1 millions de dollars des exportations du Nunavut, tandis que des expéditions de minerais de zinc d’une valeur de 13 millions de dollars ont propulsé à la hausse les exportations du Yukon, avec un gain de 14,3 millions de dollars en 2011.

Tableau 5-2
Commerce des marchandises par province et territoire, 20111
(millions de dollars et pourcentage)Export. en 2011
$
Crois. des export.
%
Part des export.
%
Import. en 2011
$
Crois. des import.
%
Part des import.
%
Source : Bureau de l’économiste en chef, MAECI; avec des données de Statistique Canada
Ontario181 510,07,740,5254 971,08,457,2
Alberta93 355,717,820,924 496,627,45,5
Québec63 557,87,414,274 538,610.016.7
Colombie-Britannique33 199,614,27,440 373,78,79,1
Saskatchewan29 772,725,46,79 405,816,02,1
Nouveau-Brunswick14 892,217,13,313 656,227,63,1
Terre-Neuve-et- Labrador12 120,431,32,73 645,11,90,8
Manitoba11 967,516,12,716 204,017,63,6
Nouvelle-Écosse4 464,23,61,08 326,03,01,9
Territoires du Nord-Ouest2 083,80,70,50,9332,10,0
Île-du-Prince-Édouard754,65,50,262,251,30,0
Territoire du Yukon112,914,50,0105,010,80,0
Nunavut8,233,50,0168,5101,10,0
Total447 80012,2100,0445 95410,5100,0

i Les données recueillies et présentées sur une base douanière mesurent la variation dans le stock de ressources matérielles découlant du mouvement physique des marchandises, dans le cas présent à destination ou au départ du Canada. Lorsque des biens sont importés au Canada ou exportés du Canada, des déclarations doivent être produites auprès de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), présentant des renseignements détaillés tel que la description et la valeur des biens, leur origine, ainsi que le port de dédouanement des produits de base et le mode de transport.

Afin d’obtenir des donnés sur la base de la balance des paiements (BP), les données douanières sont corrigées pour les rendre conformes aux concepts et définitions du Système des comptes nationaux du Canada, de manière à couvrir l’ensemble des transactions économiques entre des résidents et des non-résidents et qui constituent un commerce de marchandises. Les principales différences sont les suivantes : sur la base de la BP, les transactions sont définies en termes de changement de propriété (aux fins de la BP, des échanges commerciaux peuvent survenir entièrement à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada). Sur une base douanière, une transaction a lieu lorsqu’un bien franchit la frontière. Les autres différences importantes concernent le pays d’attribution des importations (aux fins de la BP, il s’agit du pays d’expédition; aux fins douanières, c’est le pays d’origine) et l’évaluation (notamment, aux fins de la BP, les frais de transports sont soustraits du commerce des marchandises et sont ajoutés aux services de transport).

Les modifications apportées aux données douanières aux fins de la BP se font souvent à un niveau agrégé (tant pour les groupes de produits que pour les groupes de pays), ce qui permet difficilement de faire un lien direct entre les données douanières et celles de la balance des paiements, si cela est d’ailleurs possible.

1 Les statistiques sur le commerce canadien se présentent essentiellement sous deux formes : les statistiques compilées sur une base douanière et celles compilées sur la base de la balance des paiements. Au chapitre 4, l’analyse du commerce avec les « principaux partenaires » repose sur les données du commerce de la balance des paiements. Les statistiques sur les échanges commerciaux désagrégés au niveau des produits de base et des pays sont produites uniquement sur une base douanière. Comme le chapitre 5 examine l’évolution du commerce au niveau détaillé, les chiffres présentés reflètent les statistiques compilées sur une base douanière. Voir la note en fin de texte qui renferme des détails sur les données douanières par rapport à celles de la balance des paiements.

2 Le commerce des marchandises du Canada est habituellement présenté selon le Système harmonisé (SH), un système international de classification des produits échangés. Dans le SH, le commerce est réparti en 99 chapitres, correspondant à la classification à deux chiffres du SH. Dans chaque chapitre, les produits sont ensuite ventilés aux niveaux de classification à quatre, à six et à huit chiffres, permettant des comparaisons internationales jusqu’au niveau de la classification à six chiffres. Dans cette section, nous examinons les produits au niveau de la classification à quatre chiffres qui ont été à l’origine des changements observés dans le solde commercial du Canada durant l’année écoulée.

3 Chapitre 27 du SH.

4 SH 2709.

5 Les exportations vers Singapour (43 millions de dollars) et la Malaisie (39 millions de dollars) étaient peu élevées en 2010; le Canada n’a pas exporté d’énergie vers l’un ou l’autre de ces pays en 2011.

6 SH 2710.

7 SH 2711.

8 SH 2701.

9 Chapitre 87 du SH.

10 La plus importante catégorie d’importations en provenance d’Afrique du Sud (180 millions de dollars) était les véhicules de combat blindés (SH 8710). L’Afrique du Sud était aussi le plus important fournisseur du Canada dans cette catégorie en 2011.

11Chapitre 84 du SH.

12 SH 8411.

13 Chapitre 85 du SH.

14 Chapitre 90 du SH.

15 Chapitres 1 à 24 du SH.

16 Chapitres 25, 26 et 68 à 83 du SH.

17 Chapitre 71 du SH.

18 97 p. 100 des exportations canadiennes d’argent prennent la destination des États-Unis.

19 Chapitres 28 à 40 du SH.

20 Chapitres 44 à 49 du SH.

21 Chapitres 41 à 43 et 50 à 65 du SH.

22 Chapitres 66, 67 et 91 à 99 du SH.

23 Chapitres 86, 88 et 89 du SH.

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