Évaluation du Programme des services au Corps diplomatique

Rapport d’évaluation final
Préparé par la Direction de l’évaluation, de la diplomatie, du commerce et des affaires corporatives (PRE)
Affaires mondiales Canada
Octobre 2017

Table des matières

Le présent rapport décrit les conclusions principales et recommandations de l’évaluation du programme des services du corps diplomatique. Les résultats indiquent que les forces et les domaines d’amélioration du corps diplomatique et le programme de diplomatie et de diplomatie et de plaidoyer du Canada, tant ici qu’à l’étranger.

Contexte du programme

Le Programme des services au Corps diplomatique (PSCD) est l’un des plus anciens programmes au sein du gouvernement du Canada.

Le PSCD, qui relève du Bureau du protocole, gère le respect effectif des privilèges et immunités prévus par la Loi sur les missions étrangères et les organisations internationales, et administre diverses politiques et divers programmes visant à faciliter l’établissement de missions étrangères et d’organisations internationales ainsi que la présence de leurs représentants sur le territoire canadien.

Le PSCD vise à servir la communauté diplomatique au Canada selon les principes suivants :

  1. conformément au droit international et aux obligations légales nationales;
  2. conformément à l’exercice de la prérogative de la Couronne en matière de conduite des affaires étrangères;
  3. d’une manière qui protège les avantages réciproques en faveur du réseau de missions du Canada à l’étranger.

Services et programmes offerts par le PSCD

Les services de base du PSCD sont les suivants :

Processus d’agrément et programmes de cérémonies pour les chefs de mission étrangère : vérification des chefs de mission étrangère avant leur entrée au Canada et gestion de programmes de courtoisie et d’événements spéciaux.

Services d’accréditation : gestion du processus d’accréditation des agents diplomatiques; délivrance de documents d’identité; gestion de demandes de prolongements diplomatiques et retrait de représentants étrangers en fin de mission de la liste des représentants accrédités.

Soutien à l’Unité de liaison de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) : fournir du soutien et de l’aide à des étrangers affectés au Canada avec des membres de leur famille en matière d’immigration.

Gestion des privilèges et immunités : par exemple, exonérations fiscales, privilèges douaniers, emploi du conjoint ou de la conjointe et acquisition et aménagement de biens immobiliers.

Gestion de la sécurité et des incidents : le PSCD sert de principal point de contact pour les autorités canadiennes (services de police, avocats de la Couronne, sociétés d’aide à l’enfance) et les missions étrangères en ce qui concerne la protection des missions étrangères et de leurs représentants. Au moyen de ses activités de liaison, de sensibilisation et stratégiques, le personnel du PSCD s’assure que les missions étrangères respectent les lois et processus du Canada et veille à ce que les autorités canadiennes respectent les immunités des représentants étrangers.

Autres programmes et services : Programme des paiements versés en remplacement d’impôt (PERI), gestion des bureaux de vote pour les élections d’autres pays, sites Web des services diplomatiques (y compris la liste des représentants accrédités), émission de lettres de créance et de rappel aux chefs de mission. Le PSCD joue aussi un rôle de liaison pour les honneurs et récompenses d’autres pays décernés à des citoyens canadiens.

Ressources du programme

Salaires

La Direction des services au Corps diplomatique est composée de 15 employés permanents à temps plein (ETP) et est soutenue par deux autres agents de ministères partenaires intégrés au Bureau du protocole : un agent de liaison de la GRC et un agent de liaison d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). À tout moment, des employés nommés pour une période déterminée ou occasionnels ou des étudiants peuvent être affectés au Service du corps diplomatique (XDC).

Opérations

Le budget de fonctionnement de la Direction soutient des activités de sensibilisation destinées à la communauté diplomatique. Les activités n’ont cependant pas toutes lieu une fois par année et, pour cette raison, le budget fluctue à la hausse ou à la baisse selon les besoins du programme.

Subventions

La plus importante source de fonds de XDC vient du Programme des paiements versés en remplacement d’impôt (PERI) qui est actuellement d’environ 15 M$. Le PERI est une subvention versée par Affaires mondiales Canada (AMC) aux municipalités pour couvrir les taxes foncières qu’auraient eu à payer les missions diplomatiques au Canada.

Budget XDC

Version texte

Volume des services

La taille de la communauté diplomatique étrangère a augmenté sensiblement au cours des dernières années, passant de près de 180 missions diplomatiques (résidents et non-résidents), 465 postes consulaires et plus d’une dizaine d’organisations internationales (OI) en 2013 à 183 missions diplomatiques, 490 postes consulaires et plus de 20 OI représentées au Canada.

Le volume de services de base offerts par XDC au cours des deux derniers exercices financiers est demeuré relativement stable.

Accréditations

Version texte
  • En 2015-2016, il y a eu 5 338 accréditations
  • En 2016-2017, il y a eu 4 871 accréditations

Décisions Agrément

Version texte
  • En 2015-2016, il y a eu 27 décisions sur les ententes
  • En 2016-2017, il y a eu 47 décisions sur les ententes

Autorisation de travail

Version texte

Tant en 2015-2016 qu’en 2016-2017, il y a eu 300 autorisations de travail

Liaison Sécurité Diplomatique

Version texte
  • En 2015-2016, il y a eu 286 dossiers de liaison de sécurité
  • En 2016-2017, il y a eu 261 dossiers de liaisons de sécurité

On a observé une certaine augmentation du volume de travail au cours des dernières années en lien avec les services non essentiels. Le nombre d’événements de rayonnement organisés par le Bureau du protocole a par exemple augmenté, en partie en raison de l’objectif du gouvernement de se réengager sur la scène mondiale et de la campagne en vue d’obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2021. Dans d’autres secteurs comme la gestion des domestiques privés à l’emploi de représentants étrangers, l’augmentation de la charge de travail est attribuable aux changements aux politiques et procédures internes.

Portée de l’évaluation

But de l’évaluation

La présente évaluation visait à déterminer la pertinence et le rendement des programmes, des services et des activités exécutés par XDC et à formuler des recommandations en fonction des constatations.

Comme le PSCD relève principalement du droit international, les questions relatives à la pertinence ont porté uniquement sur les services non législatifs. Afin de mesurer le rendement, l’équipe dévaluation s’est penchée sur les pratiques et les normes du programme pour chaque service, les perceptions des intervenants et le degré de satisfaction de la communauté diplomatique et d’autres intervenants.

L’évaluation a été réalisée par le Direction de l’évaluation de la diplomatie, du commerce et des affaires corporatives (PRE) de la Direction générale de l’évaluation et des résultats (PRD) conformément à la Politique sur les résultats du Conseil du Trésor (CT) de 2016.

Questions de l’évaluation

L’évaluation était orientée par huit questions clés :

Méthodologie et sources de données

Cette évaluation reposait sur un mélange de sources de données primaires et secondaires.

Entrevues avec des intervenants clés (n=35)

L’équipe d’évaluation a mené des entrevues semi-structurées avec une variété d’intervenants internes et externes, entre autres :

  • du personnel de XDC (11x);
  • du personnel d’AMC hors de XDC (10x);
  • du personnel d’autres ministères fédéraux (5x);
  • du personnel d’organismes d’application de la loi (4x);
  • du personnel de gouvernements provinciaux et d’administrations municipales (3x);
  • des chefs de mission étrangère (2x)

Sondage auprès de représentants étrangers en poste à Ottawa (n=71)

Un sondage en ligne a été conçu par l’équipe d’évaluation et transmis à 127 missions diplomatiques à Ottawa. Les missions disposaient de 15 jours pour répondre au sondage et l’équipe d’évaluation a envoyé deux rappels.

Le taux de participation au sondage a été de 56 % et le taux d’achèvement a été de 52 %. Parmi les répondants, 54 % étaient des chefs de mission, 15 % étaient des chefs de mission adjoints, 10 % étaient des membres du personnel administratif et le reste des répondants occupait d’autres postes. Les répondants de toutes les régions géographiques ont été bien représentés.

Examen de documents

L’équipe d’évaluation a effectué un examen exhaustif de documents fournis par XDC, parmi lesquels figuraient des statistiques sur le programme, des notes circulaires, des pièces de correspondance, des documents financiers et d’autres types de documents.

Limitations

LimitationsStratégies d’atténuation
Des données détaillées sur le rendement des services et des programmes n’étaient disponibles que pour deux exercices financiers (2015 2016 et 2016 2017. De plus, XDC n’a pas pour le moment de stratégie de mesure du rendement, de modèle logique ou d’indicateurs de rendement de base pouvant servir à mesurer le rendement.L’équipe d’évaluation a utilisé une variété de sources de données qualitatives (entrevues) et quantitatives (statistiques sur le programme et données du sondage) afin de réduire au minimum l’incidence des données manquantes.
L’évaluation a été réalisée à l’aide de données et de sources de données fournies par XDC parmi lesquelles figuraient la liste des intervenants clés et des documents.Dans la mesure du possible, l’équipe d’évaluation a consulté un éventail d’intervenants afin de confirmer des renseignements fournis directement par XDC. Ceci inclut notamment le sondage auprès de diplomates réalisé par XDC.
Il est possible que des représentants étrangers au Canada aient été réticents à exprimer des opinions négatives de crainte de nuire à leur relation avec le Bureau du protocole.L'équipe d'évaluation a informé toutes les personnes interrogées et les répondants à l'enquête que leurs commentaires seraient agrégés et que toute information pouvant menée à l'identification des répondants serait exclue du rapport d'évaluation.

Constatations

Constatation 1 : Le Bureau du protocole respecte ses obligations juridiques et politiques

Même si cette évaluation ne constitue pas un avis juridique de la conformité du Canada à la Convention de Vienne ou à d’autres instruments, et ne constituait pas un audit à cet égard, des preuves issues de sources multiples laissent penser que le Canada respecte ses obligations internationales et nationales.

International

Tous les informateurs clés ont affirmé qu’à leur connaissance, XDC respecte ses obligations internationales conformément aux Conventions de Vienne. Cette affirmation est appuyée par le fait qu’aucun cas n’a été soumis à la Cour internationale de Justice au cours de la période de l’évaluation et qu’il n’y a eu aucune plainte officielle de diplomates étrangers.

Les participants aux entrevues ont indiqué que le personnel de XDC connaissait le droit et les questions relatives au protocole et qu’en présence d’opinions divergentes concernant l’application de la Convention de Vienne, XDC consultait des intervenants ministériels pertinents et prenait des mesures immédiates afin de trouver une solution conformément aux lois applicables.

Des documents et des pièces de correspondance consultés par l’équipe d’évaluation ont aussi démontré un effort constant et systématique pour se conformer aux obligations de la Convention et que des consultations régulières avec l’équipe juridique d’AMC avaient lieu lorsque cela était nécessaire.

Les politiques affichées sur le site Web expliquent clairement comment le Canada interprète la Convention de Vienne et de quelle manière ses services et ses programmes respectent ses obligations légales. Les politiques et lignes directrices décrivent aussi les responsabilités et les droits des représentants étrangers.

Canada

Le gouvernement du Canada et les citoyens canadiens exigent que les diplomates étrangers respectent les lois du Canada et adhèrent à ses valeurs. De nombreuses parties prenantes clés ont noté qu'au cours des dernières années, le Bureau du Protocole a adopté une approche plus stricte pour faire respecter la conformité dans ce domaine. Les exemples incluent le Programme des travailleurs domestiques, qui vise à protéger les droits des travailleurs domestiques; et un processus de vérification renforcé pour les employés subalternes afin d'éviter les nominations à des postes fictifs. Les personnes interviewées ont attribué le changement d'approche à de multiples facteurs, notamment les incidents très médiatisés (p. Ex. Violence envers les travailleuses domestiques), le gouvernement précédent et les autres pays (p. l'accent mis par les États-Unis sur la servitude domestique). L'évaluation n'a révélé aucune plainte majeure de la part de clients ou de partenaires, ou d'autres impacts négatifs liés à cette application plus stricte.

Comprenant la plus grande partie des ressources du programme, le programme de transfert des paiements versés en remplacement d'impôts (PERI) s'applique à l'achat de biens immobiliers pour les locaux des missions diplomatiques et des résidences officielles. Les paiements versés aux administrations fiscales municipales sont fondés sur le principe d'équité et sont calculés en fonction des taux qui s'appliqueraient aux biens fédéraux s'ils étaient imposables. Le PERI est co-administré par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) et le Bureau du protocole du GAC sur la base d'un protocole d'entente.

L'évaluation a révélé que le PERI, qui a absorbé au cours des deux dernières années des propriétés diplomatiques et consulaires situées dans la province de Québec (mettant fin au programme de PERI autonome de plus de 25 ans au Québec), a été administré sans heurts et dans un mode habituel, conformément à la Loi sur les paiements versés en remplacement d'impôts et à ses règlements. Les responsables de l'administration des paiements ont exprimé leur satisfaction à l'égard de leur relation de travail avec XDC et ont indiqué que les informations sur les résidences officielles nécessaires au calcul et aux paiements étaient exactes et fournies en temps utile. Aucune plainte n'a été enregistrée auprès des municipalités relativement au PERI.

Constatation 2 : XDC respecte ses normes de service la plupart du temps.

XDC a mis à jour des normes de services pour certains services de base en 2009, normes qu’il réexamine chaque année, mais des données sur le rendement concernant les normes de service n’étaient disponibles que pour l’année financière 2016 2017. D’après ces données, l’équipe d’évaluation a constaté que XDC respectait la plupart du temps les normes de service. Lorsque les normes de service n’étaient pas respectées, cela était généralement dû à des formulaires de demande incomplets ou à des documents manquants du côté du demandeur.

Le personnel de XDC a mentionné qu’il était nécessaire de réduire les délais de traitement. XDC cherchait actuellement à les réduire à huit semaines ou moins afin de s’harmoniser avec les pratiques d’autres pays. Depuis avril 2017, plus de 75 % des demandes d’agrément ont été traitées en six semaines ou moins et 100 % l’ont été dans un délai de huit semaines ou moins.

ServiceNorme de service% de conformité (2016/17)
AccréditationAccréditation (à l’arrivée et prolongation)15 jours ouvrables80 %
AgrémentAgrément des chefs de mission étrangère12 semaines (sera réduit à huit)81 %
Privilèges et immunitésAutorisation de travail15 jours ouvrables93 %
Biens immobiliers : acquisition, alienation et aménagement30 jours ouvrables (6 semaines83 %
Unité de liaison de l’immigrationNotes/lettres de non-opposition visant des installations après l’accréditation20 jours ouvrables76 %

Constatation 3 : Dans l’ensemble, les clients et les partenaires sont très satisfaits des programmes et services de XDC.

XDC a obtenu un A- (8,24/10) pour la satisfaction générale des clients.

Les répondants au sondage se sont dits très satisfaits des services de base offerts par XDC en ce qui concerne la disponibilité de l’information, la prestation de services en temps opportun et la qualité des services.

% satisfaits + très satisfaits

Version texte

Les entrevues réalisées avec des clients et des partenaires ont permis de confirmer un degré de satisfaction élevé à l’égard de XDC, plusieurs intervenants utilisant d’ailleurs des adjectifs comme attentif, professionnel et chevronné pour décrire le personnel de XDC.

Il y a eu relativement peu de commentaires critiques ou négatifs et ceux exprimés étaient liés aux délais de traitement trop longs pour obtenir certains services et au manque de souplesse ou à la rigidité de XDC sur certaines questions.

Quelques intervenants, représentant des bureaux du protocole et des services de police provinciaux, ont aussi constaté une récente diminution du nombre d’activités de sensibilisation ainsi qu’une communication d’information moins proactive et ont indiqué qu’ils souhaiteraient que l’on organise davantage d’activités de ce type.

Constatation 4 : Le Programme des services au Corps diplomatique contribue à faire avancer le programme international du Canada.

Les programmes de rayonnement offrent à AMC des occasions de promouvoir les intérêts et les valeurs du Canada.

Le Programme de rayonnement de XDC vise à défendre les intérêts du Canada en s’adressant directement aux chefs de mission étrangère et en les sensibilisant aux atouts et aux priorités du Canada ainsi qu’aux possibilités qu’il offre. Au cours des deux exercices financiers précédents, XDC a organisé un total de 42 activités de rayonnement, dont deux événements d’envergure.

En mars 2016, XDC a organisé une mission économique en Alberta pour mettre en valeur le potentiel économique de la province. Au total, 30 délégués étrangers de haut rang ont participé à la mission et la plupart ont exprimé des commentaires positifs au sujet de l’événement.

Les résultats du sondage ont aussi montré que les missions économiques avaient produit des résultats pour le Canada ou étaient susceptibles de le faire. Par exemple :

Les services et programmes diplomatiques offerts par XDC créent des conditions favorables pour les représentants canadiens à l’étranger.

Le principe de réciprocité est le fondement des relations diplomatiques. Le traitement réservé aux représentants canadiens à l’étranger influence la façon dont le Canada traite les représentants étrangers au pays et vice-versa.

D’après le nombre limité d’entrevues réalisées avec des représentants canadiens à l’étranger, il semble que XDC donne des conseils éclairés sur les questions de réciprocité et, lorsqu’il y a lieu, prend les devants pour négocier avec des ambassades étrangères en vue d’améliorer les conditions des représentants canadiens. Les répondants ont indiqué avoir reçu du soutien en lien avec les exonérations d’impôt, les privilèges douaniers et l’immatriculation de véhicules motorisés et se sont dits globalement satisfaits des résultats.

Constatation 5 : La plupart des programmes et services non-obligatoires offerts par XDC apportent une valeur ajoutée.

XDC offre un éventail de services qui ne sont pas exigés par les conventions internationales. Bien que ces activités augmentent la charge de travail, elles ajoutent de la valeur aux services de base offerts par le Bureau du protocole et appuient le programme international du Canada.

Programme de rayonnement :

Les événements et activités organisés par le Programme de rayonnement sont les plus utiles parmi les services non essentiels selon les participants aux entrevues. Les activités de rayonnement offrent à AMC une occasion de faire connaître les possibilités qu’offre le Canada et de promouvoir ses intérêts et ses valeurs.

Tournée du Nord 2016

Au printemps 2016, 21 chefs de mission étrangère ont participé à une tournée du Nord du Canada. Cet événement a constitué une occasion de rencontre et d’échange avec les habitants du Nord ainsi que de découverte de l’Arctique. La Tournée a permis notamment de faire connaître les objectifs de politique étrangère canadienne liés à l’environnement, aux changements climatiques, aux affaires autochtones et au développement économique du Nord.

Les participants se sont dits satisfaits à la fois de l’organisation et du contenu de la Tournée. Parmi les sept participants qui ont répondu au sondage :

Un autre service non législatif perçu comme important est le Programme d’accréditation des domestiques privés qui vise à prévenir l’exploitation des domestiques accrédités pour travailler dans des résidences privées de diplomates. Ce programme prévoit un processus d’examen rigoureux préalable à l’accréditation ainsi que des contacts réguliers avec les domestiques pendant leur affectation. En 2016 2017, XDC a reçu 15 demandes d’embauche de domestiques, a rencontré sept employeurs potentiels et a réalisé 40 entrevues de conformité. Malgré la charge de travail élevée qu’exige ce programme, tous les répondants clés ont indiqué que le programme est essentiel pour protéger les droits des travailleurs et promouvoir les valeurs canadiennes.

Voici certains services jugés de moindre utilité par les participants aux entrevues : aide pour obtenir des permis de pêche, programme des plaques d’immatriculation de l’Ontario et service de liaison de XDC dans le cadre de programmes de distinctions honorifiques offerts à des citoyens canadiens par d’autres pays.
Bien que certains intervenants aient dit souhaiter que XDC cesse d’offrir ces services, ces services sont néanmoins conformes au mandat du programme dans la mesure où ils constituent des services offerts à des missions et représentants étrangers au Canada. L’émission de lettres de créance et de rappel pour les chefs de mission canadienne constitue une exception puisqu’elle n’est pas perçue comme relevant du mandat de XDC et les informateurs clés ont dit souhaiter que cette fonction soit déplacée ailleurs au sein du Ministère.

Constatation 6 : XDC s’est bien adapté aux priorités fédérales changeants et aux situations imprévues.

Au cours de la période visée par cette évaluation, plusieurs facteurs ont exercé une pression supplémentaire sur XDC. Le Bureau du protocole a démontré une grande capacité à s’ajuster aux nouvelles réalités et a réussi à adapter ses politiques et procédures internes pour traiter de nouveaux enjeux.

Autorisation de voyage électronique (AVE)

Depuis le 10 novembre 2016, les AVE sont devenus obligatoires pour tous les ressortissants de pays dispensés de l’obligation de visa (à l’exception des citoyens américains). Cette décision en matière de politique, prise par IRCC et gérée par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), ne tenait pas compte au début des exemptions normalement accordées aux diplomates accrédités au Canada et aux membres de leur famille. Ce problème aurait pu toucher jusqu’à 6 500 clients de XDC.

Après avoir reçu les premières plaintes au sujet des AVE, le Bureau du protocole a mis du personnel à la disposition des clients à qui on avait refusé l’embarquement et a travaillé avec des intervenants pertinents, dont IRCC et l’ASFC, pour résoudre le problème. Le 19 janvier 2017, seulement 50 cas avaient été signalés à AMC. XDC a approuvé plus de 100 heures supplémentaires entre novembre et février 2017 pour régler des problèmes liés aux AVE.

Dans l’ensemble, grâce à son attitude proactive, le Bureau du protocole a été en mesure de limiter le nombre de clients touchés par les restrictions relatives aux EVA et de réduire au minimum les dommages causés aux relations diplomatiques bilatérales du Canada. Néanmoins, la gestion de la crise liée aux EVA a mis à rude épreuve les employés de XDC et certains participants aux entrevues ont rapporté des répercussions négatives sur la prestation des services de base.

Ce défi a eu un impact durable sur les opérations du PSCD et une solution à long terme et permanente n'a pas encore été identifiée.

Réaffirmation des engagements en matière de politique étrangère

Élu en octobre 2015, le nouveau gouvernement libéral s’est efforcé de réengager le Canada dans les instances multilatérales, plus particulièrement les Nations Unies. L’un des engagements clés en matière de politique étrangère était la campagne en vue d’obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2021. On a demandé aux directions générales d’AMC, y compris XDC, de participer activement à cette campagne. À cette fin, XDC s’est engagé à soutenir la campagne en militant pour la candidature du Canada dans le cadre d’événements de rayonnement et en organisant des réunions avec des représentants étrangers pour faire connaître les initiatives du Canada. Au cours des dernières années, il y a eu une augmentation du nombre d’événements de rayonnement organisés par le Bureau du protocole. Au cours de l’année financière 2015 2016, 27 événements de rayonnement ont été organisés et 30 autres l’ont été au cours de l’année financière 2016 2017. Certains informateurs clés ont indiqué que l’accent accru mis sur le rayonnement a fait augmenter ou est susceptible de faire augmenter la charge de travail du personnel.

Constatation 7 : XDC a des politiques et des ressources humaines adéquates pour pouvoir offrir efficacement des services de base, mais est vulnérable à des surcroits de travail et au roulement de personnel.

Orientation stratégique et mandats clairs

Le Bureau du protocole et XDC ont une orientation législative et stratégique claire, telle qu’énoncée dans la Loi sur les missions étrangères et les organisations internationales.

Le Bureau du protocole décrit clairement ses services, programmes et procédures à l’intention des intervenants d’AMC dans le Manuel du Programme des services au Corps diplomatique et à l’intention des intervenants externes à l’aide de politiques, notes circulaires et autres renseignements publiés sur son site Web.

Une majorité d’intervenants clés ont affirmé que les renseignements sur les services, les programmes et les procédures étaient clairs, utiles et facilement accessibles.

Outils

L’équipe d’évaluation a constaté que XDC avait mis en œuvre des outils, des normes et des procédures pour permettre d’offrir efficacement des services et des programmes. Par exemple :

Problèmes de ressources

Au cours des dernières années, XDC a dû composer avec une charge de travail accrue en raison de la réduction des délais de traitement, de changements touchant les politiques et les règlements et de situations imprévues. Le personnel a par conséquent dû assumer des fonctions qui ne relèvent normalement pas de son groupe de classification. Il y a eu par exemple un besoin croissant pour l’exécution de travaux stratégiques au sein de XDC pour l’interprétation et l’analyse de conventions. Pourtant, au niveau opérationnel, le personnel du programme est principalement composé d’employés des services administratifs.

De plus, alors que XDC maintient en général un bon équilibre entre les postes de permutant et de non permutant, plusieurs intervenants clés ont exprimé des inquiétudes à propos de la vulnérabilité au roulement de personnel dans certains postes clés (c. à d. directeur adjoint, Privilèges, immunités et accréditation). Cette situation est due à la nature très spécialisée et particulière du travail protocolaire.

Constatation 8 : XDC a donné suite à la plupart des recommandations de l’évaluation de 2010.

RecommandationMesures prises

Recommandation 1 : Diversifier l’information disponible de la page des services offerts au corps diplomatique sur le site Web actuel et l’extranet du Bureau du protocole pour y inclure davantage de renseignements sur ces services et des liens vers d’autres sites pertinents.

Réalisée. Un site Web remanié du Bureau du protocole et d’autres sites Web internes ont été mis en ligne en 2010. Ces sites Web donnent des renseignements détaillés sur les politiques et comprennent des notes circulaires, des normes de service et une base de données consultable sur les diplomates accrédités au Canada.

Recommandation 2 : Concevoir un manuel interne sur les procédures relatives à tous les services au corps diplomatique et recourir davantage aux systèmes du Ministère pour favoriser le maintien du savoir organisationnel.

Réalisée. XDC a élaboré un manuel opérationnel interne afin d’intégrer des renseignements sur les procédures, promouvoir la conservation des connaissances organisationnelles, permettre la planification et la gestion de la relève et faciliter l’accès pour les fonctionnaires d’Affaires mondiales Canada et des missions canadiennes à l’étranger, plus particulièrement les agents de gestion des affaires consulaires.

Recommandation 3 : Poursuivre l’exploration des options pour améliorer le délai de traitement des accréditations.

Réalisée. Après l’évaluation de 2010, XDC a mis à l’essai un certain nombre d’initiatives en vue d’améliorer les délais de traitement des demandes d’accréditation, notamment en revoyant l’affectation des ressources humaines, en remaniant certaines politiques administratives et en mettant au point des outils statistiques afin de mieux mesurer le rendement.

XDC continue de respecter les normes de services relativement aux demandes d’accréditation dans la plupart des cas.

Recommandation 4 : Poursuivre ou reprendre les séances d’information ou de formation à l’intention de la communauté diplomatique et du personnel de première ligne des autres services gouvernementaux.

Réalisée. XDC a conçu des activités d’encadrement et d’apprentissage afin d’aider les autres ministères et des partenaires de tous les niveaux à s’acquitter de leurs responsabilités à l’égard de la communauté diplomatique.

Par exemple, l’unité des services de la police de protection et de liaison de sécurité a entrepris un programme de sensibilisation important destiné à des partenaires clés et donne des séances d’information sur la gestion des incidents diplomatiques à des services de police à Halifax, Toronto, Calgary, Edmonton et Vancouver ainsi qu’à des équipes de la GRC dans la région de la capitale nationale. Cette initiative a été très bien accueillie par plus de 140 agents de police qui ont participé à ces séances.T

Toutefois, certains intervenants clés ont affirmé qu’un effort de sensibilisation encore plus grand serait nécessaire.

Recommandation 5:. Mettre à contribution les autres bureaux du Ministère dans la planification et le suivi des événements de rayonnement.

Partiellement réalisée. XDC a entrepris des consultations avec certaines directions générales pour définir des points de contact. Par exemple, XDC a défini des points de contact dans certains bureaux de délégués commerciaux (BTD, BID, BBD et BSI) en mai 2010 et a dirigé une séance de réflexion en août 2010 avec ces points de contact sur les moyens de mieux intégrer l’expertise canadienne en matière de commerce et de politiques à la planification et au suivi des événements de rayonnement.

Recommandation 6 : Évaluer la valeur des normes de service des services au corps diplomatique et, si elles sont maintenues, mettre en œuvre des activités de suivi et d’évaluation pour permettre la production de rapports réguliers sur l’efficacité de ces normes de service.

Réalisée. XDC a organisé une retraite en novembre 2010 où l’on a discuté de la pertinence de différentes normes de service existantes en vue d’améliorer la surveillance des normes de service. Après la retraite, XDC a mis en œuvre de nouveaux outils afin de faire systématiquement le suivi des délais pour la prestation des services pour lesquels il existe des normes de service.

XDC a aussi regroupé les renseignements existants sur les normes relatives au traitement dans une section du site Web du Bureau du protocole.

Recommandation 7 : Concevoir une stratégie de mesure du rendement des services au corps diplomatique qui permettra d’en faire le suivi et de le mesurer.

Non réalisée. XDC a organisé une retraite en novembre 2010. Dans le cadre de cet événement, l’équipe a suivi une formation sur la gestion fondée sur les résultats et a discuté d’une stratégie de mesure du rendement. Même si XDC a systématiquement recueilli des données sur ses services et d’autres activités, l’équipe d’évaluation n’a constaté aucune stratégie de mesure du rendement ni aucun modèle logique en place.

Recommendations

Recommandation n° 1 : Recentrer les efforts sur les activités et les services s’inscrivant dans le mandat du programme du Service du corps diplomatique

Au fil des ans, la Direction des services au corps diplomatique a pris des responsabilités qui ne s’inscrivent pas dans la portée de son mandat, imposant ainsi des pressions supplémentaires sur le personnel et ayant probablement une incidence négative sur la prestation rapide des services essentiels. On recommande d’examiner les programmes et les services non exigés par la loi afin de déterminer s’ils ajoutent de la valeur ou s’ils sont mieux adaptés à un autre secteur d’Affaires mondiales Canada ou du gouvernement. Parmi les exemples figure la publication des lettres de créance et de rappel des chefs de mission qui ne s’inscrit pas dans le mandat du programme et dont l’administration demande énormément de temps.

Réponse et plan d’action de la directionCentre de responsabilitéCalendrier

Réponse de la direction : recommandation acceptée sous réserve d’examen avec les divisions pertinentes d’Affaires mondiales Canada et d’autres ministères.

Plan d’action de la direction : dans le cadre de son cycle de planification de 2018-2019, la direction recensera les services et les programmes (ou les éléments des services et des programmes) qui ne s’inscrivent pas dans le mandat principal du programme et recommandera de supprimer, de réduire ou de transférer ailleurs certains d’entre eux. Il existe de nombreux exemples de services et de programmes non essentiels en plus de ceux énumérés ci-dessus (la publication des lettres de créance et de rappel pour les chefs de mission canadiens). La Direction des services au corps diplomatique communiquera avec des partenaires clés pour mettre en œuvre ces modifications et planifier une transition opportune et harmonieuse.

  • Direction des services au corps diplomatique et Programme des chefs de mission
  • Direction des services au corps diplomatique et Programme des accréditations, des privilèges et des immunités
En cours jusqu’en juin 2018

Recommandation n° 2 : Élaborer une stratégie de mesure du rendement

En tirant parti des outils existants, comme les statistiques du programme lancées en 2015-2016, la Direction des services au corps diplomatique devrait élaborer une stratégie exhaustive de mesure du rendement pour mesurer les progrès par rapport aux résultats. La stratégie de mesure du rendement devrait être harmonisée avec les articles pertinents du Cadre des résultats ministériels et recenser des indicateurs, des sources de données et des rôles et responsabilités précis.

Réponse et plan d’action de la directionCentre de responsabilitéCalendrier

Réponse de la direction : En accord.

Plan d’action de la direction : La Direction des services au corps diplomatique continuera de faire la promotion de la culture d’excellence et du rendement élevé dans le cadre de ses activités quotidiennes. Elle élaborera une stratégie de mesure du rendement reposant sur ses outils existants qui permettent de mesurer le rendement de certains programmes et de certaines activités. Cette stratégie générale de mesure du rendement sera harmonisée avec tous les programmes, toutes les activités, les articles pertinents du Cadre des résultats ministériels, y compris les indicateurs axés sur les résultats, les sources de données, la fréquence de collecte des données et les rôles et les responsabilités clairement définis.

Direction des services au corps diplomatiqueDe janvier à juin 2018

Recommandation n° 3 : Examiner les options visant à accroître les compétences en matière d’élaboration des politiques

La nature itérative du protocole et les réalités réglementaires et législatives en mutation signifient que les politiques du programme du Service du corps diplomatique doivent être élaborées et mises à jour de manière continue. En outre, comme les travaux de la Direction dépendent grandement de l’expérience et de la mémoire institutionnelle des membres de son équipe, une orientation exhaustive en matière de politiques serait très importante si un roulement devait se produire à l’échelle des postes clés.

Réponse et plan d’action de la directionCentre de responsabilitéCalendrier

Réponse de la direction : accepte d’examiner les options visant à accroître les compétences en matière d’élaboration des politiques, en tenant compte des ressources (humaines et financières) limitées.

Réponse de la direction : pour renforcer les travaux en matière de politique et atténuer les risques liés au roulement à l’échelle des postes clés, la Direction des services au corps diplomatique recensera et évaluera les options pour réharmoniser ses travaux et ses ressources (humaines et financières) afin de mieux appuyer la fonction stratégique et examiner la possibilité de créer un nouveau poste responsable des travaux stratégiques de la Direction (ce qui pourrait exiger une certaine restructuration organisationnelle).

  • Direction des services au corps diplomatique et Programme des chefs de mission
  • Direction des services au corps diplomatique et Programme des accréditations, des privilèges et des immunités
  • Direction des services au corps diplomatique et Unité de liaison de la Gendarmerie royale du Canada
En cours jusqu’au 31 mars 2018

Recommandation n° 4 : Poursuivre et, dans la mesure du possible, accroître les activités de sensibilisation

Les activités de sensibilisation accrues réalisées par la Direction des services au corps diplomatique, au cours des dernières années, ont été bien accueillies par les clients diplomatiques et les autres partenaires, et ont produit d’excellents résultats. Le programme devrait poursuivre son Programme de rayonnement à l’intention des chefs de mission et, dans la mesure du possible, accroître la sensibilisation auprès des principaux partenaires.

Réponse et plan d’action de la directionCentre de responsabilitéCalendrier

Réponse de la direction : accepte d’examiner les options visant à renforcer et à accroître les activités de sensibilisation, en fonction de la capacité et des ressources (humaines et financières).

Plan d’action de la direction : la Direction des services au corps diplomatique examine les options visant à renforcer et à accroître ses activités de sensibilisation en s’appuyant sur le succès des activités de sensibilisation antérieures à l’échelle des différents programmes de la Direction. Le Direction continuera de renforcer la planification et l’exécution des activités de sensibilisation pertinentes, de veiller à ce que tous les groupes régionaux du corps diplomatique (ou des groupes présentant un profil de risque élevé) soient visés, et de maintenir et de renforcer les relations avec les partenaires canadiens (comme les entités d’application de la loi, les autres ministères, les provinces et territoires et les municipalités) par l’intermédiaire de l’élaboration de programmes et de matériel de formation.

  • Direction des services au corps diplomatique et Programme des chefs de mission
  • Direction des services au corps diplomatique et Programme des accréditations, des privilèges et des immunités
  • Direction des services au corps diplomatique et Unité de liaison de la Gendarmerie royale du Canada
En cours jusqu’au 31 mars 2018
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