Rapport final : Évaluation de l’Initiative sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants 2010-2011 à 2017-2018

Rapport final
Direction de l’évaluation de l’aide internationale (PRA)
Affaires mondiales Canada
Mai 2019

Table des matières

Sommaire exécutif

Depuis 2010, le Canada joue un rôle de premier plan dans l’action mondiale visant à mettre fin aux décès évitables de mères, de nouveau-nés et d’enfants. L’Initiative canadienne sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE)Note de bas de page 1 est un engagement sur 10 ans (2010-2020) de 6,5 milliards de dollars visant à améliorer la santé des femmes et des enfants dans les régions les plus vulnérables du monde. Cela représente un apport important de ressources en matière d’aide internationale couvrant de nombreuses régions géographiques et plusieurs secteurs fonctionnels.

La présente évaluation de l’Initiative sur la SMNE a porté sur la pertinence, l’efficacité, la durabilité et l’efficience de la programmation, et ce, afin d’éclairer la prise de décisions et de favoriser l’amélioration des politiques et des programmes. L’évaluation a porté sur un échantillon de 73 projets parmi les 987 projets associés à l’Initiative qui ont été financés par Affaires mondiales Canada de 2010-2011 à 2017-2018. L’échantillon représentait 43 % du financement total accordé à la SMNE au cours de la période d’évaluation.

Pertinence

L’évaluation a révélé que l’Initiative sur la SMNE était pertinente parce qu’elle tenait compte des priorités locales, ainsi que de celles des gouvernements partenaires, et qu’elle avait évolué pour mieux cibler les principales lacunes, notamment la santé sexuelle et reproductive. L’approche qui a consisté à mettre l’accent sur le renforcement des systèmes de santé s’est révélée particulièrement pertinente, puisqu’un système de santé solide est essentiel à la prestation de tels services et à l’obtention des résultats escomptés. Parallèlement, la nécessité de mettre davantage l’accent sur une approche intégrée et multisectorielle pour mieux tenir compte des déterminants de la santé et des besoins des adolescents a été soulignée.

Résultats

Les projets en SMNE ont abouti à des résultats, et une grande partie des projets examinés ont progressé vers l’atteinte des résultats visés. Pour ce qui est du résultat final, le Canada a contribué à l’amélioration des niveaux nationaux de mortalité infantile, bien que la mortalité maternelle demeure un défi dans les pays examinés. Toutefois, ans l’ensemble, les résultats globaux de la SMNE, tous secteurs confondus, n’ont pas pu être regroupés à l’échelle ministérielle. Cela s’explique principalement par le manque d’harmonisation des indicateurs de rendement à l’échelle des projets et du Ministère, l’inadéquation des logiciels de production de rapports et des systèmes informatiques, le manque de soutien technique pour le personnel et la faiblesse des systèmes de données des pays.

Le Canada a été perçu comme un donateur digne de respect ayant contribué de façon positive au dialogue sur les politiques à l’échelle nationale et à la coordination des donateurs dans le secteur de la santé dans tous les pays de l’échantillon. En outre, certains donateurs ont reconnu le Canada comme un chef de file dans la promotion de l’égalité des genres, et des changements positifs ont été rapportés en la matière. Affaires mondiales Canada a réussi à aider certains partenaires à s’engager dans des travaux novateurs, mais a moins bien réussi à promouvoir l’innovation à l’interne.

Durabilité

Pour ce qui est de la durabilité, le Ministère ne dispose pas d’un mécanisme de rapport permettant de surveiller les résultats une fois le financement terminé. Malgré cela, pour certains projets, le maintien des résultats a été souligné. D’autres projets ont intégré des mesures visant à soutenir des résultats durables. Toutefois, de nombreux résultats de la SMNE pourraient être menacés sans l’appui continu des donateurs. Cela s’explique en partie par les difficultés rencontrées au niveau des pays, telles qu’un engagement limité du gouvernement en tant que partenaire du financement des budgets de santé et le manque de ressources techniques et humaines. Sur le plan des projets, les délais de mise en œuvre limités risquent également de compromettre les projets et l’obtention de résultats durables. Il peut falloir 10 ans ou plus pour voir les résultats des efforts de renforcement des systèmes de santé, ce qui justifie la nécessité d’un délai plus long pour la mise en œuvre des projets.

Efficience

De manière générale, le décaissement des fonds des projets a été effectué en temps voulu, mais les pratiques ministérielles ont entravé l’efficience, notamment le roulement fréquent du personnel d’Affaires mondiales Canada et la lenteur des processus d’approbation des projets et de planification. La flexibilité est apparue comme une nécessité de première importance pour les projets se déroulant dans des contextes nationaux très difficiles. L’insuffisance de ressources spécialisées à l’interne a également nui au respect des délais d’exécution des programmes et a limité la capacité du personnel d’Affaires mondiales Canada à s’occuper des questions techniques.

Recommandations

  1. Pour toute programmation future en santé et en nutrition, envisager de continuer d’intégrer les besoins des adolescents.
  2. Afin de faciliter l’atteinte et la durabilité des résultats, veiller à ce que la programmation en santé favorise une approche intégrée et multisectorielle qui tient compte des déterminants généraux de la santé.
  3. Renforcer et moderniser les systèmes ministériels de production de rapports, y compris les logiciels et les systèmes informatiques, qui appuient toute la programmation en matière d’aide internationale, en particulier la programmation thématique comme la SMNE. De plus, il faut veiller à ce que :
    • le personnel reçoive des directives de la haute direction et un soutien technique sur l’utilisation systématique d’indicateurs et d’outils d’orientation, sans compter la conformité aux exigences en matière de production de rapports.
    • le séquencement des systèmes ministériels de production de rapports soit harmonisé afin d’éviter tout rajustement.
  4. Pour toute future programmation en santé, veiller à ce que les projets aient assez de temps pour être mis en œuvre et pour avoir les plus grandes chances d’atteindre les résultats escomptés à long terme en envisageant des durées de projet allant jusqu’à 10 ans, le cas échéant.
  5. Fournir au personnel l’accès nécessaire et en temps opportun, à une expertise technique interne, notamment à des spécialistes de la santé et de l’égalité des genres. L’accès aux spécialistes de l’égalité des genres permettrait d’assurer que le personnel de projet bénéficie du soutien technique dont il a besoin pour répondre le mieux possible aux orientations stratégiques et aux nouvelles exigences, dont les attentes plus récentes découlant de la Politique d’aide internationale féministe.

Contexte de la programmation, portée et méthodologie de l’évaluation

Contexte de la programmation : Initiative sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants

La programmation liée à la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE) prévoit des interventions clés tout au long du continuum de soins (y compris la prégrossesse, la grossesse, l’accouchement, la première enfance et la petite enfance) et vise à réduire les décès évitables des mères, des nouveau-nés et des enfants. Pour le Canada, la SMNE comprend une programmation qui vise à renforcer les systèmes de santé, à réduire le fardeau des maladies, à améliorer la nutrition et à garantir la transparence des résultats.

Calendrier et ressources

Les engagements du Canada et le rôle de chef de file qu’il joue ont entraîné d’importantes ressources et attiré l’attention internationale sur les questions liées à la SMNE. À titre d’hôte du Sommet du G8 en 2010, le Canada a lancé l’Initiative de Muskoka sur la SMNE, s’engageant à dépenser 1,1 milliard de dollars supplémentaires sur cinq ans pour améliorer la santé des mères et des enfants dans les pays à faible et à moyen revenu. Cela s’ajoute au maintien de la programmation existante de 1,75 milliard de dollars sur cinq ans. Cela a porté l’investissement total de « l’engagement 1.0 au titre de la SMNE » à 2,85 milliards de dollars (base de référence de la SMNE, en plus de Muskoka).

En 2014, le Canada a accueilli le sommet « Sauver chaque femme, chaque enfant : un objectif à notre portée », au cours duquel il a renouvelé son engagement à l’égard de la programmation en matière de SMNE en promettant un investissement supplémentaire de 650 millions de dollars, ce qui donne une somme totale de 3,5 milliards de dollars pour 2015-2020. Cette initiative, désignée par « engagement 2.0 au titre de la SMNE », a porté l’engagement total au titre de la SMNE pour la période 2010-2020 à 6,35 milliards de dollars.

L’engagement 1.0 au titre de la SMNE dépasse les 2,75 milliards de dollars visés de 341 millions de dollars, et la cible de l’engagement 2.0 devrait être atteinte en 2020

Il est prévu qu’une somme de 208 millions de dollars sera déboursée chaque année pendant trois ans (de 2017-2018 à 2019-2020) pour le financement de la santé sexuelle et reproductive (SSR), ce qui constituera désormais la « base de référence en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (SDSR) ». Environ les trois quarts de la base de référence SDSR sont également pris en compte dans l’engagement 2.0 au titre de la SMNE.

En mars 2017, peu avant l’adoption, en juin 2017, de la nouvelle Politique d’aide internationale féministe, le gouvernement du Canada a annoncé un engagement supplémentaire de 650 millions de dollars sur trois ans (de 2017-2018 à 2019-2020) pour la programmation en matière de SDSR. Le financement des projets de SDSR vise à favoriser l’accès à un éventail complet de services de santé et d’information en matière de sexualité et de reproduction. Cela comprend l’éducation complète à la sexualité, la planification familiale, la prévention et le traitement de la violence sexuelle et sexiste, l’avortement sûr et légal, et les soins post-avortement. Bien que la SMNE et la SDSR soient étroitement liées, ce nouvel engagement n’entre pas dans le cadre de la présente évaluation.

Décaissements

Entre 2010-2011 et 2017-2018, les décaissements de la SMNE se sont élevés à 5,13 milliards de dollars, avec une moyenne de décaissements annuels moyens de 641 millions de dollars. Les décaissements sont en cours, et la somme totale devrait dépasser les 6,5 milliards de dollars d’ici 2020.

Décaissements de l’engagement 1.0 au titre de la SMNE par exercice, en millions de dollars (de 2010-2015)
2010-20112011-20122012-20132013-20142014-2015
503 M$662 M$671 M$634 M$615 M$
Décaissements de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE par exercice, en millions de dollars (de 2015-2018)
2015-20162016-20172017-2018
628 M$721 M$699 M$
Décaissements prévu de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE par exercice, en millions de dollars (de 2018-2019)
2018-20192019-2020
--

La plus importante contribution du Canada à la programmation en SMNE est venue de MFM, où la majorité du financement a fourni un soutien de base à des partenaires mondiaux dont la portée et l’incidence ont été démontrées. Les secteurs géographiques (WGM, OGM, NGM, EGM) ont financé un ensemble plus diversifié d’acteurs et de mécanismes, y compris des fonds communs, un soutien budgétaire sectoriel et des contributions aux ONG et aux agences des Nations Unies. La plus grande partie du financement de KFM est allée à des projets menés avec des partenaires canadiens, dont bon nombre étaient novateurs.

Aperçu des décaissements de la SMNE par secteur (2010-2020)

Les fonds décaissés de 2010-2011 à 2019-2020 ont été versés par l’intermédiaire de huit secteurs d’Affaires mondiales Canada :

Les deux plus importants secteurs concernés par la programmation en SMNE effectuent 78 % des décaissements.

Contexte de la programmation

Conception de la programmation

L’Initiative de Muskoka (engagement 1.0 au titre de la SMNE) et l’engagement 2.0 au titre de la SMNE partagent trois piliers thématiques :

  1. Renforcement des systèmes de santé
  2. Prévention et traitement des maladies
  3. Amélioration des pratiques nutritionnelles des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de 5 ans

Pour l’engagement 2.0 au titre de la SMNE, un quatrième pilier thématique a été ajouté :

  1. Optimisation de la production et de l’utilisation des données

Portée de l’évaluation

L’évaluation couvre la période allant de 2010-2011 à 2017-2018. Elle conjugue une évaluation sommative de la programmation liée à l’engagement 1.0 au titre de la SMNE de 2010-2011 à 2015-2016, et une évaluation formative de la programmation liée à l’engagement 2.0 au titre de la SMNE de 2015-2016 à 2017-2018.

Le volet de l’évaluation sommative comprend une approche de fin de programmation et une évaluation des résultats obtenus. En revanche, le volet de l’évaluation formative examine la programmation liée à l’engagement 2.0 au titre de la SMNE en mettant l’accent sur sa conception et ses activités de programme. Ainsi, certaines des constatations ont été mieux éclairées par l’évaluation sommative, comme les sections sur l’efficacité et la durabilité, tandis que la composante formative a surtout servi aux sections sur la pertinence et l’efficacité. Le cas échéant, les constatations et le texte de l’évaluation précisent si les éléments mis en évidence étaient propres à un volet en particulier.

Comme souligné précédemment, les investissements dans la programmation en SDSR annoncés en mars 2017 n’entrent pas dans le cadre de la présente évaluation. L’évaluation ne porte que sur la programmation en SSR menée dans le cadre des engagements 1.0 et 2.0 au titre de la SMNE.

Questions d’évaluation

Pertinence

  1. Dans quelle mesure les activités financées par les initiatives de la SMNE (dont la Santé sexuelle et reproductive) ont-elles répondu aux besoins des pays bénéficiaires dans les pays à faible et à moyen revenu?

Efficacité

  1. Dans quelle mesure les activités financées par Affaires mondiales Canada au titre des initiatives de la SMNE ont-elles permis d’obtenir les résultats immédiats escomptés?
  2. Dans quelle mesure les activités financées par Affaires mondiales Canada au titre de l’initiative de la SMNE ont-elles permis d’obtenir les résultats intermédiaires prévus?
  3. Dans quelle mesure la programmation visant à renforcer les systèmes de santé a‑t‑elle facilité l’obtention de meilleurs résultats dans d’autres secteurs (maladies, nutrition ainsi que santé sexuelle et reproductive)?
  4. Dans quels contextes les différents types de partenaires génèrent-ils les meilleurs résultats (p. ex. les partenaires canadiens, multilatéraux, bilatéraux, etc.)?

Égalité des genres

  1. Dans quelle mesure la programmation a-t-elle permis d’obtenir les résultats au chapitre de l’égalité des genres et du renforcement du pouvoir des femmes et des filles?

Innovation

  1. Des pratiques, des approches et des méthodes de travail novatrices ont-elles été intégrées à la programmation canadienne en SMNE dans les pays bénéficiaires?

Durabilité

  1. Quelle est la probabilité que les résultats obtenus soient durables?

Efficience

  1. Existe-t-il des occasions d’améliorer l’efficience de la programmation?

Méthodologie

La Direction de l’évaluation de l’aide internationale (PRA) a effectué cette évaluation en s’appuyant sur une combinaison de méthodes traditionnelles et en mettant l’accent sur les méthodes qualitatives.

L’échantillon de l’évaluation de 73 projets est tiré des 987 projets relevant de la SMNE. L’échantillon a comporté des projets de six secteurs, représentant 2,2 milliards de dollars du total des décaissements prévus au titre de l’aide internationale au cours de la période d’évaluationNote de bas de page 2. De ce nombre, 56 projets ont fait partie du volet de l’évaluation sommative, tandis que 24 projets s’inscrivaient dans le volet de l’évaluation formative. Sept projets ont relevé des deux volets de l’évaluation.

Échantillon de l’évaluation sommative : parmi les 56 projets faisant partie de l’échantillon, 33 (environ la moitié) provenaient de l’échantillon de l’évaluation formative de la SMNE de 2015. Les 23 autres projets ont été choisis en fonction de critères d’échantillonnage liés au type de partenaire, à l’emplacement géographique, à la spécificité du pays, au secteur concerné d’Affaires mondiales Canada, de même qu’à la taille et aux exigences de financement.

Échantillon de l’évaluation formative : sur les 24 projets de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE sélectionnés pour l’évaluation formative, deux ont été inclus en raison de besoins explicites de financement. Les 22 autres projets ont été choisis en fonction de critères d’échantillonnage liés au type de partenaire, à l’emplacement géographique, à la spécificité du pays, au secteur concerné d’Affaires mondiales Canada et à la taille du financement.

Répartition des projets de l’échantillon selon le type d’évaluation
Équivalent du texte :

Répartition des projets de l’échantillon selon le type d’évaluation - formative = 17, sommative= 49, combinaison = 7. Les 73 projets de l’échantillon représentent 43 % du financement total de la SMNE pendant la période d’évaluation.

Répartition des projets de l’échantillon par secteur
Secteur des
Amériques
Secteur de l’
Afrique subsaharienne
Secteur de l’Asie-PacifiqueSecteur des
partenariats pour l’innovation
dans le développement
Secteur des
enjeux mondiaux et du
développement
12672316
Répartition des projets de l’échantillon par type de partenaire
Partenaire donateurGouvernement étrangerMultilatéralONG localePartenaire canadienUniversités
32313259

Quatre pays de l’échantillon, soit le Bangladesh, le Mozambique, le Soudan du Sud et la Tanzanie, ont été choisis pour une collecte de données plus approfondie. Des missions d’évaluation ont été effectuées au Bangladesh, au Mozambique et en Tanzanie. En raison de difficultés locales de déplacement, un examen sur dossier avec entretiens téléphoniques a été effectué pour le Soudan du Sud.

Les données primaires et secondaires ont été recueillies auprès d’une combinaison de sources afin de fournir plusieurs sources de données à l’appui des constatations et des conclusions :

  1. Entrevues avec les principaux intervenantsNote de bas de page 3(n = 181)
  2. Revue de littérature
  3. Analyse documentaire
  4. Visites sur place (n = 18)
  5. Analyse financière

Au sein de l’échantillon de projets choisis pour l’évaluation, la majorité des projets étaient concentrés dans les quatre pays de l’échantillon. De même, l’évaluation a intégré 15 autres projets en provenance d’Afghanistan, du Burundi, d’Éthiopie, du Ghana, d’Haïti, du Malawi, du Mali, du Pakistan, du Sénégal et de Zambie, sans compter 24 projets multinationaux, le tout représentant une grande diversité de la programmation au titre de la SMNE dans le monde entier.

Il y a plusieurs limites à l’évaluation dont il faut tenir compte à la lecture du rapport, dont trois sont essentielles. D’abord, le décalage entre les modèles logiques et les indicateurs des projets et les cadres de mesure du rendement de l’engagement 1.0 ou 2.0 au titre de la SMNE a rendu difficile l’évaluation des progrès vers l’obtention des résultats de la SMNE à l’échelon ministériel. Ensuite, la faiblesse des systèmes nationaux de collecte de données dans certains pays partenaires a nui à la capacité de l’évaluation d’analyser les progrès vers l’obtention des résultats à l’échelon des pays. Enfin, le roulement de personnel a mis à rude épreuve la capacité de l’évaluation d’obtenir un aperçu complet des projets et de l’Initiative sur la SMNE. Afin d’atténuer ces limites et d’autres possibles et d’assurer la validité des résultats, une triangulation a été effectuée entre les méthodologies, les évaluateurs et les sources de données. De plus, pour pallier au roulement de personnel, l’équipe d’évaluation s’est entretenue avec de nombreuses personnes responsables des projets en SMNE au cours de périodes de temps variées. Des renseignements supplémentaires concernant la méthodologie, la terminologie et les limites de l’évaluation figurent à l’annexe A.

Constatations

Pertinence

Constatation 1 : La programmation d’Affaires mondiales Canada au titre de la SMNE cadrait avec les priorités des gouvernements partenaires et les besoins locaux dans tous les pays de l’échantillon, et elle a évolué pour mieux cibler les principales lacunes cernées dans l’évaluation formative de 2015.

Tous les projets examinés ont été conçus pour répondre aux besoins et aux priorités des pays partenaires. Les quatre piliers de la programmation d’Affaires mondiales Canada au titre de la SMNE - renforcement des systèmes de santé; prévention et traitement des maladies; amélioration des pratiques nutritionnelles des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de 5 ans; optimisation de la production et de l’utilisation des données (pour l’engagement 2.0 au titre de la SMNE uniquement), ont été définis par les répondants comme étant des domaines pertinents pour l’intervention continue du Canada. L’ajout d’un pilier sur l’amélioration des données dans l’engagement 2.0 au titre de la SMNE est venu souligner l’importance d’un meilleur accès à des données fiables sur les ressources et les résultats. De plus, l’ajout de fonds pour la santé sexuelle et reproductive en 2014-2015 a permis de combler une lacune importante de l’engagement 1.0 au titre de la SMNE en mettant davantage l’accent sur les facteurs de santé reproductive qui contribuent à la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Cela faisait partie des recommandations de l’évaluation formative de la SMNE de 2015.

Dans les pays examinés, les répondants ont confirmé que le Canada a participé à des consultations sur la conception des projets avec de multiples paliers de gouvernement et d’autres intervenants, y compris le secteur privé, les organisations non gouvernementales (ONG), les organisations de la société civile, les universités, les organisations multilatérales ainsi que les donateurs partenaires. Cela a permis d’adapter la conception des projets aux besoins locaux prioritaires.

Cette adaptation était importante, car l’évaluation formative de la SMNE de 2015 avait fait état d’un déséquilibre des projets de la SMNE sur les questions d’adaptation à l’« offre » et à la « demande ». Plus précisément, l’offre de soins de santé concerne la quantité ainsi que la qualité des soins qui peuvent être fournis par les infrastructures et les ressources humaines (p. ex. hôpitaux, équipement médical, lits disponibles, médecins, infirmières), alors que la demande est déterminée par les besoins de la population ou la quantité de services de santé qu’elle souhaite. La demande peut subir l’influence de différents facteurs, facilitant ou entravant l’accès aux soins, comme les pratiques et les croyances culturelles, la distance des services et le transport.

Il y a eu des progrès dans ce domaine depuis l’évaluation formative. Au sein de l’échantillon de projets choisis pour l’évaluation, un équilibre a été constaté dans les projets sur les questions d’adaptation à l’offre et à la demande relativement aux enjeux sur la SMNE. Du côté de l’offre, les projets de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE visaient le renforcement des capacités en mettant l’accent sur l’infrastructure des soins de santé primaires, l’accès aux médicaments et aux vaccins essentiels, la prestation de services de qualité dans les régions mal servies, ainsi que sur le personnel et la formation. Du côté de la demande, les projets ont mis l’accent sur le renforcement de l’intégration du système et de la prestation des services à l’échelon des soins primaires, l’accroissement de la participation communautaire et de la sensibilisation aux services en SMNE disponibles et l’élimination des obstacles empêchant l’accès aux services de soins primaires, entre autres.

Constatation 2 : La programmation en SMNE du Canada était pertinente par rapport aux objectifs internationaux en matière de SMNE et il y avait un besoin continu de soutien pour les déterminants généraux de la santé ainsi que pour les adolescents.

Les engagements 1.0 et 2.0 du Canada au titre de la SMNE visent à fournir un financement à l’appui des progrès vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) des Nations Unies. Lorsque les Objectifs de développement durable (ODD) ont été établis en 2015, la programmation en SMNE 2.0 est restée pertinente, soutenant les ODD 2, 3, 5 et 6, qui favorisent la sécurité alimentaire et une meilleure nutrition, la bonne santé et le bien-être, l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles, l’eau propre et l’assainissement.

Les partenaires extérieurs ont souligné la nécessité de continuer à viser les domaines en matière de SMNE que finance actuellement Affaires mondiales Canada. Parallèlement, bien que la collaboration multisectorielle ait été intégrée dans certains des projets de l’échantillon, les intervenants ont exprimé le besoin continu de mettre davantage l’accent, et ce, dans tous les projets en SMNE, sur une approche intégrée qui encourage la collaboration multisectorielle et qui aborde également les déterminants généraux de la santé. Ces éléments ont été considérés comme nécessaires pour faciliter l’obtention et la durabilité des résultats prévus en SMNE.

Une approche mieux intégrée serait conforme à la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) des Nations Unies, qui préconise une approche multisectorielle. La version actuelle de la Stratégie, lancée en 2015, inclut également les adolescents en tant que groupe cible supplémentaire. En même temps, bon nombre de répondants ont estimé que cette question devait faire l’objet de plus d’attention. Les adolescents n’ont pas été considérés comme un groupe cible spécifique dans l’engagement 1.0 ou 2.0 au titre de la SMNE, ce qui laisse supposer qu’un financement futur pourrait être envisagé. Dans le financement subséquent de la santé et des droits sexuels et reproductifs, les adolescents figuraient parmi les groupes cibles.

Des indicateurs en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) ont été intégrés aux cadres de mesure du rendement des engagements 1.0 et 2.0 au titre de la SMNE, et certains projets WASH ont été financés. Par exemple, le projet de santé communautaire (HOPE International) au Bangladesh et le projet Améliorer la survie des mères, des nouveau-nés et des enfants dans l’État de Warrap (Croix-Rouge canadienne) au Soudan du Sud ont comporté une formation en hygiène et en assainissement, ainsi que la construction de puits tubulaires et de forages communautaires. Les suggestions concernant la nécessité d’une éducation relative à la SMNE concernaient divers groupes cibles, comme les professionnels de la santé, les dirigeants communautaires, les travailleurs de la santé et les bénéficiaires, et ont porté notamment sur la sensibilisation aux pratiques culturelles néfastes. Parallèlement, les partenaires externes et le personnel d’Affaires mondiales Canada ont mis en lumière les domaines qui nécessitaient une attention soutenue pour faciliter l’obtention de meilleurs résultats en matière de santé. Les domaines les plus souvent invoqués ont été l’accès à l’eau et à l’électricité dans les établissements de santé, la sensibilisation à la santé et à la nutrition, notamment par l’alphabétisation et l’éducation, la santé sexuelle des adolescents et l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.

Constatation 3 : Le renforcement des systèmes de santé a constitué une approche essentielle pour atteindre des résultats durables en matière de SMNE. Il serait très utile d’envisager tous les projets en SMNE sous l’angle de cette thématique centrale.

Approche axée sur le renforcement des systèmes de santé
Équivalent du texte :

(Le graphique ci-dessus illustre l’approche de renforcement des systèmes de santé, dans laquelle les six éléments constitutifs du système - 1. prestations de services, 2. personnel de santé, 3. information, 4. produits médicaux, vaccins et technologie, 5. financement, 6. leadership et gouvernance - assurent l’accès, la couverture, la qualité et la sécurité en vue d’atteindre les objectifs et les résultats globaux suivants : 1. amélioration de la santé, 2. réceptivité, 3. protection contre les risques sociaux et financiers, 4. amélioration de l’efficacité.

Le renforcement des systèmes de santé était un des piliers de programmation communs aux engagements 1.0 et 2.0 au titre de la SMNE, tout comme l’étaient les maladies, la nutrition et, dans l’engagement 2.0, les données. Privilégiée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cette approche est mondialement acceptée pour renforcer la capacité des systèmes de santé et offrir des services intégrés et équitables favorisant la SMNE. Les principaux donateurs, dont les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon et la Suède, l’ont adoptée. Conformément à la documentation universitaire, cette approche a été abondamment décrite par les partenaires et le personnel d’Affaires mondiales Canada comme étant le fondement de l’obtention de résultats durables pour la SMNE. Selon l’OMS, une approche axée sur le renforcement des systèmes de santé vise à améliorer six éléments constitutifs des systèmes de santé, ainsi que les interactions entre eux, dans le but d’obtenir des services de santé et des résultats plus équitables et durables. Au fil du temps, la vision mondiale du renforcement des systèmes de santé a continué d’évoluer vers des stratégies plus intégrées et axées sur les personnesNote de bas de page 4.

À l’échelon ministériel, Affaires mondiales Canada n’a pas suivi ou défini les projets en fonction des divers piliers de la SMNE, et l’évaluation n’a pas pu déterminer dans quelle mesure la programmation menée dans le cadre de l’Initiative pouvait être considérée comme étant dédiée au renforcement des systèmes de santé. Selon le cadre de mesure du rendement des engagements 1.0 et 2.0 au titre de la SMNE, les résultats escomptés pour le pilier du renforcement des systèmes de santé étaient l’amélioration de la capacité des gouvernements et des établissements de santé à gérer les stratégies et les systèmes de santé. Seuls quelques projets de l’échantillon de l’évaluation portaient exclusivement sur ce point, par exemple le renforcement de la capacité d’un ministère de la Santé à planifier ou à gérer des stratégies de santé. La plupart des projets de l’échantillon étaient axés sur la formation du personnel en SMNE (en particulier les agents de santé communautaires, les sages-femmes et les infirmières) et la prestation de services en SMNE. Voilà qui répondait à un besoin important et démontré et qui constitue un élément du renforcement des systèmes de santé. Toutefois, la mesure dans laquelle la formation du personnel de santé de première ligne permet bel et bien de renforcer les systèmes de santé dépend est fonction de la conception et de la mise en œuvre du projet, comme pour tout autre type de projet en matière de santé.

Parallèlement, la plupart des projets de l’échantillon de l’évaluation contenaient des éléments de renforcement des capacités à divers échelons du système de santé (local, régional ou national) qui pouvaient directement ou indirectement entraîner un renforcement des systèmes de santé. Bon nombre des projets axés sur la formation du personnel de santé de première ligne comprenaient également des éléments de renforcement des capacités en matière de gestion et de planification de la santé. Par exemple, le projet Amélioration de la santé des mères et de la santé reproductive (Cooperative for Assistance and Relief Everywhere - CARE) en Tanzanie comprenait des activités visant à améliorer la gestion et à renforcer le sens de la responsabilité des conseils locaux, notamment la mise à jour de leurs plans de santé et l’appui aux gouvernements locaux pour mieux superviser les installations sanitaires. Plusieurs projets axés sur la formation du personnel en SMNE ont également permis de rénover des établissements de santé, de fournir de l’équipement ou d’aider à l’élaboration de programmes ou de politiques. Les projets axés principalement sur la nutrition et la maladie ont également adopté des approches multiples pour faire face aux contraintes du système de santé.

Exemples de renforcement des capacités à plusieurs échelons :

Vu l’importance du renforcement des systèmes de santé pour tous les programmes de soutien à la santé, il vaudrait mieux le concevoir non pas comme un pilier de programmation, mais comme un thème central par le biais duquel tous les investissements en santé sont évalués, qu’ils concernent la formation du personnel de santé de première ligne, les maladies, la nutrition, les données ou d’autres domaines. Bien que le renforcement des systèmes de santé ait été intégré, dans une certaine mesure, à de nombreux projets en SMNE, l’adoption d’une lentille axée sur ce thème en programmation de santé permettrait de s’assurer qu’il est pris en considération lors de la conception de tous les projets visant des résultats en matière de santé.

Le financement de 2017-2020 pour la SDSR et la Politique d’aide internationale féministe de 2017 n’entraient pas dans le cadre de cette évaluation. Toutefois, les constatations découlant des sources de données ont été mitigées quant au maintien du renforcement des systèmes de santé en tant que priorité, l’accent ayant été mis récemment sur la SDSR et la nouvelle politique. Certains employés d’Affaires mondiales Canada interrogés se sont dits préoccupés par le fait que le renforcement des systèmes de santé n’a pas reçu autant d’attention dans la nouvelle programmation axée sur la SDSR, ce qui rend plus difficile l’affectation de fonds à ce pilier. De plus, la Politique d’aide internationale féministe, bien qu’elle fasse référence à l’amélioration de l’accès équitable, n’énonce pas clairement ou ne présente pas le renforcement des systèmes de santé comme une priorité. Par ailleurs, et à l’appui de la création de systèmes de santé plus solides et plus résilients, dans le cadre de l’engagement général en matière de SDSR, Affaires mondiales Canada a versé 30 millions de dollars en 2017-2018 et 2018-2019 au Mécanisme de financement mondial (GFF). Cela est conforme à l’engagement 2.0 au titre de la SMNE de 200 millions de dollars sur cinq ans pris par Affaires mondiales Canada pour la création du Mécanisme.

Efficacité

Constatation 4 : Les projets en SMNE de l’échantillon ont obtenu des résultats et ont eu une incidence positive.

La majorité des projets échantillonnés ont progressé vers l’obtention des résultats escomptés. Cela a été corroboré par un examen de la documentation des projets, des entrevues et des observations faites lors des visites sur place. Voir l’annexe B pour des exemples de résultats obtenus par une sélection de projets.

Une analyse des bilans réalisés par les agents d’Affaires mondiales Canada concernant l’avancée des résultats contenus dans les rapports sommaires pour la direction (RSD) a également indiqué que la majorité des projets avaient, en grande partie ou entièrement, atteint leurs objectifs. Tandis que 15 % des RSD n’étaient pas disponibles, 82 % des rapports (soit 51 sur 62) ont obtenu une cote de 3 ou plus, ce qui indique qu’un projet avait « presque entièrement atteint » ses objectifs. La quasi-totalité des 11 projets qui n’étaient pas sur la voie de la réalisation de leurs résultats avaient pris du retard et n’en étaient qu’à leurs deux premières années de mise en œuvre. Pour ces derniers, les retards dans la mise en œuvre étaient attribuables aux éléments suivants : approbations pour la construction, questions contractuelles, lenteur du déploiement et de la mise en œuvre, conflits, insécurité et processus d’approbation conjointe par les gouvernements partenaire et du Canada.

Cotes des rapports sommaires pour la direction (RSD) pour les projets de l’échantillon
Équivalent du texte :

(Le graphique ci-dessus montre un diagramme à barres avec les notes des rapports sommaires pour la direction [RSD] de 1 [non atteint] à 5 [dépassé]. La plupart des 62 projets de l’échantillon relèvent de la catégorie « 3 : Plutôt atteint »)

Constatation 5 : Parmi les projets de l’échantillon, certaines données probantes faisaient état de la progression vers l’obtention de résultats immédiats et intermédiaires pour le Ministère en matière de SMNE.

L’analyseNote de bas de page 5 a permis de constater que les résultats des projets s’alignaient globalement sur les résultats immédiats ou intermédiaires des engagements 1.0 ou 2.0 au titre de la SMNE. Au moins 93 % des projets ont enregistré l’atteinte d’au moins un résultat associé à un résultat immédiat ou intermédiaire escompté par le Ministère au titre de la SMNE. Parmi les types de résultats signalésNote de bas de page 6 :

La gestion de données a constitué l’un des domaines d’intérêt de l’évaluation. L’évaluation a permis de constater que les projets du pilier relatif aux données visaient à stimuler et à renforcer les capacités et l’utilisation des systèmes de données du gouvernement. Bien que ces projets de l’échantillon n’en étaient qu’à leurs débuts et s’inscrivaient dans le volet de l’évaluation formative, les premiers résultats ont montré que les projets de gestion de données permettaient le renforcement de l’enregistrement des données et des faits d’état civil ainsi que des systèmes de statistiques démographiques (voir l’annexe B pour des exemples).

Constatation 6 : Bien qu’il soit difficile d’en attribuer la seule réussite à l’aide internationale canadienne, les projets en SMNE ont contribué à la diminution de la mortalité infantile au Bangladesh, au Mozambique, au Soudan du Sud et en Tanzanie. Outre certaines estimations, on dispose de peu de données pour rendre compte des taux de mortalité maternelle dans ces pays.

Le résultat final de l’Initiative sur la SMNE escomptait « une augmentation de la survie des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de 5 ans dans les pays financés par l’initiative de Muskoka ». Cela s’est avéré conforme aux principes d’efficacité de l’aide au développement et aux quatrième et cinquième Objectifs du Millénaire pour le développement sur la santé maternelle et infantile dans les pays à revenu faible et moyen.

Estimations des taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans et des nouveau-nés (pour 1 000 naissances vivantes)
Équivalent du texte :

Estimations des taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans et des nouveau-nés [pour 1 000 naissances vivantes] : au Bangladesh, au Mozambique, au Soudan du Sud et en Tanzanie, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans et le taux de mortalité néonatale ont diminué entre 2010 et 2017.)

La programmation en SMNE qu’a menée le Canada dans les quatre pays de l’échantillon a contribué à la baisse des taux nationaux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Selon les rapports de données de l’OMS, les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans les quatre pays ont progressivement diminué entre 2010 et 2017, dernière année pour laquelle des données étaient disponibles. Les taux de mortalité néonatale ont diminué beaucoup plus lentement au cours de cette période.

En ce qui concerne la mortalité maternelle, il n’y avait pas suffisamment de données pour parvenir à une conclusion ferme. Les données de l’OMS sur la mortalité maternelle se limitaient à deux années de données, soit 2000 et 2015. Les estimations indiquent une baisse des taux de mortalité maternelle au cours de ces 15 années dans les quatre pays. Toutefois, la base de données de l’OMS présentait certaines limites qui empêchaient de mesurer avec précision le taux de mortalité maternelle. Ces limites sont dues à la faiblesse des systèmes d’enregistrement des naissances et d’information sanitaire dans la plupart des pays en développement.

Constatation 7 : Affaires mondiales Canada n’a pas pu rendre compte des résultats globaux de l’Initiative sur la SMNE en tant que priorité thématique clé à l’échelle du Ministère, principalement en raison d’un mauvais alignement des indicateurs de rendement à l’échelle ministérielle et des projets.

Les indicateurs ministériels de la SMNE et le Cadre de gestion du rendement (CGR) ont été mis au point très tard dans le cycle de financement, après que les programmes de la SMNE aient été bien amorcés et que les unités ministérielles aient élaboré leurs propres indicateurs au niveau des projets. Cela a nui à la capacité d’Affaires mondiales Canada de rendre compte des résultats de cette initiative phare à l’échelle ministérielle. En même temps, la mise au point concomitante du Cadre ministériel des résultats (CMR) a également rendu difficile l’inclusion des résultats de la SMNE dans ce processus de mesure du rendement de haut niveau.

Échéancier de l’engagement 2.0 au titre de la SMNENote de bas de page 7
2014Un montant de 3,5 milliards de dollars pour l’engagement 2.0 au titre de la SMNE est annoncé.
2015Le financement de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE commence, avec une incitation à effectuer les décaissements de façon immédiate. Entre-temps, en 2015, le Secteur des partenariats pour l’innovation dans le développement (KFM) devait lancer un appel de propositions pour son investissement de 450 millions de dollars au titre de la SMNE. En l’absence d’indicateurs ministériels, KFM élabore, à l’intention des partenaires, 18 indicateurs communs, lesquels s’alignent sur les indicateurs mis en place par l’Organisation mondiale de la Santé dans le but de surveiller le rendement. Cependant, les notes méthodologiques ne sont pas élaborées à ce stade.
2016L’ébauche du CGR est diffusée et on demande aux équipes de l’utiliser provisoirement.
2017Après un processus de consultation et en réponse à l’audit de 2016 des engagements au titre de la SMNE, le CGR comportant 43 indicateurs ministériels est mis au point et présenté au Secrétariat du Conseil du Trésor trois ans après l’annonce du financement. Or, comme de nombreux besoins ont été pris en considération dans l’ensemble du Ministère, ces indicateurs ne sont plus harmonisés et ne correspondent donc plus aux pratiques exemplaires internationales.
2018Des notes méthodologiques sur les indicateurs ministériels sont élaborées à l’intention des partenaires.
2020Le financement de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE prend fin.

Comparaison des indicateurs de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE et des indicateurs de KFM

Sur les 43 indicateurs ministériels et les 18 indicateurs de KFM :

Une comparaison plus détaillée des indicateurs se trouve à l’Annexe E.

Constatation 8 : Les difficultés liées à l’établissement de rapports sur l’efficacité à l’échelle du Ministère ont été aggravées par un logiciel de production de rapports inadapté aux besoins, un support technique insuffisant pour le personnel, des systèmes de gestion de données nationales fragiles et un déficit d’attention accordée aux projets de gestion de données conçus pour aider Affaires mondiales Canada à établir des rapports en ce qui concerne l’incidence.

Difficultés liées au logiciel de production de rapports

Jusqu’en 2018, l’un des outils que les agents de projet d’Affaires mondiales Canada utilisaient pour rendre compte des résultats des projets était l’outil de suivi et de rapport (OSR) du logiciel Systèmes, applications et produits de traitement de données (SAP), logiciel qui était utilisé pour la planification des projets. Ce système ne permettait que la saisie de texte narratif. Il n’y avait pas de fonction permettant d’entrer des nombres ou des résultats globaux. Les indicateurs de rendement de la SMNE n’ont pas été saisis selon une approche par menus dans le système SAP, de sorte que les agents de projet ont dû chercher hors ligne les indicateurs de la SMNE appropriés au moment de la saisie des données dans le système de production de rapports. Ces problèmes de conception ont entraîné de faibles taux de conformité parmi les agents pour la planification et la production de rapports sur les projets de la SMNE lorsque l’OSR était utilisé.

Au moment de l’évaluation, les ressources consacrées à l’amélioration et à la modernisation des logiciels et des systèmes informatiques ou à l’apport de conseils sur leur utilisation étaient insuffisantes. En 2018, le Centre d’excellence de la gestion axée sur les résultats a mis à l’essai une nouvelle version du système de production de rapports utilisant des feuilles de calcul Excel (le RSM+). Au moment de l’évaluation, il restait encore beaucoup à faire pour moderniser le système. Il s’agissait notamment de créer une interface conviviale et intuitive, reliée à un cadre de gestion du rendement bien conçu, de sorte que tous les utilisateurs du Ministère aient accès aux informations en temps réel et à une synthèse des rapports.

Soutien technique

L’expertise technique à l’appui des systèmes de production de rapports ministériels (comme l’OSR et le RSM+) était incohérente et insuffisante. Les spécialistes de la gestion axée sur les résultats ont donné des conseils lors de la conception des indicateurs, mais leurs conseils n’ont pas toujours été pris en compte dans la réalisation du produit final, et ils n’avaient pas l’expertise du secteur de la santé. Les spécialistes de la santé ont donné leur avis sur le contenu relatif à la santé, mais ne comprenaient pas nécessairement la gestion axée sur les résultats. Enfin, les équipes de production de rapports ministériels ont dû harmoniser les rapports sur les projets, mais elles n’avaient pas l’expertise en matière de gestion axée sur les résultats ni en matière de contenu.

Faiblesse des systèmes de données à l’échelle des pays concernant les données sur les résultats

Si Affaires mondiales Canada était en mesure d’agréger efficacement les résultats à l’échelon des projets (données sur les résultats immédiats et intermédiaires), l’étape logique suivante devrait être de produire un rapport sur les résultats obtenus à l’échelon des pays, puis à l’échelon ministériel. Or, de nombreux systèmes nationaux de collecte de données sont restés fragiles et peu fiables. Conscient de cet état de fait, Affaires mondiales Canada s’est efforcé de renforcer les systèmes de données locaux et nationaux, comme en témoigne l’ajout du quatrième pilier thématique (Optimisation de la production et de l’utilisation des données) de l’engagement 2.0 au titre de la SMNE.

Des projets de gestion de données conçus pour aider Affaires mondiales Canada à améliorer la production de rapports en matière d’incidence

Dans le cadre de la programmation du quatrième pilier thématique, Affaires mondiales Canada a fait appel à l’Université Johns Hopkins, qui a mené plusieurs projets visant à améliorer la production de rapports en matière d’incidence (échelon national). Cela s’est fait après que l’évaluation formative de la SMNE de 2015 ait révélé qu’il était difficile d’attribuer au financement canadien les meilleurs résultats en matière de SMNE. Parmi ces projets, des projets multinationaux ont consisté à travailler avec des gouvernements partenaires à l’élaboration de plateformes nationales d’évaluation, à renforcer les outils et les approches de collecte de données pour tout type de partenaires et à piloter une méthodologie de suivi des résultats en temps réel. Les projets de l’Université Johns Hopkins ont continué à faire un travail important par rapport au renforcement de la production de données et l’amélioration de la capacité d’analyse et de communication des résultats de la SMNE à l’échelon national.

Toutefois, au moment de l’évaluation, Affaires mondiales Canada n’avait pas encore utilisé ces projets pour renforcer sa capacité de production de rapports. Les défis comprenaient des délais d’approbation du financement qui ne concordaient pas avec le financement du partenaire canadien sur lequel l’Université Johns Hopkins était censée exercer une influence, ainsi que le roulement de plusieurs agents responsables des dossiers de l’Université Johns Hopkins dans le Secteur de la santé et de la nutrition (MND).

Constatation 9 : Simultanément, les échéanciers des projets étaient souvent inadaptés à leur mise en œuvre et à l’obtention de résultats à long terme.

Les échéanciers des projets ont constitué un sujet de préoccupation récurrent tout au long de l‘évaluation. Tous les partenaires et les employés ayant formulé des commentaires sur cette question ont fait remarquer que des échéanciers de trois à quatre ans étaient trop courts pour atteindre les résultats. Certains partenaires ont également constaté que la période de cinq ans était inadéquate, d’autant plus que la mise en œuvre était souvent écourtée par des retards dans divers processus d’approbation, et que des prolongations sans financement additionnel étaient souvent nécessaires. Certains projets ont également dû faire face à des problèmes de démarrage interne, comme l’obtention de l’approbation éthique de la recherche, l’établissement de relations avec de nouveaux partenaires ou l’attente liée aux processus locaux d’approvisionnement ou d’approbation. Dans les domaines où le Canada a travaillé pour obtenir des résultats à long terme, comme le renforcement des systèmes de santé, l’allongement des délais était encore plus important. Souvent, les projets perçus comme les plus réussis s’appuyaient sur une phase antérieure, ce qui laisse également entendre que les projets à plus long terme sont plus susceptibles d’obtenir des résultats significatifs.

Selon les données de DPF Stats*, la durée moyenne de l’ensemble des projets de la SMNE était de 4,7 ans (la médiane était de 5,0 ans). Dans l’ensemble, 36 % des projets avaient une durée de trois ans ou moins et 49 % des projets avaient une durée de quatre ans ou moins. La situation s’est améliorée entre l’engagement 1.0 et l’engagement 2.0 au titre de la SMNE, avec une diminution du nombre de projets de moins de trois ans, passant à 21 %, et du nombre de projets de moins de quatre ans, passant à 29 %.

Durée du projet : Comparaison des engagements 1.0 et 2.0 au titre de la SMNE
Équivalent du texte :

Le graphique montre que pour l’engagement 1.0 au titre de la SMNE, la durée moyenne des projets était de 4,7 ans, et que 49 % des projets avaient une durée de 4 ans ou moins; pour l’engagement 2.0 au titre de la SMNE, la durée moyenne des projets était de 5,5 ans, et 29 % des projets avaient une durée de 4 ans ou moins.

* Analyse vérifiée par DPF-Stats le 28 décembre 2018.

Constatation 10 : Le Canada a été perçu comme un donateur digne de respect ayant contribué de façon positive au dialogue sur les politiques à l’échelle nationale et à la coordination des donateurs dans le secteur de la santé dans tous les pays de l’échantillon.

Au cours de la période d’évaluation, le Canada a pris une part active au sein de divers groupes partenaires du secteur de la santé dans les quatre pays de l’échantillon et en a assuré la présidence. Le Canada a maintenu de bonnes relations de travail avec ses partenaires donateurs ainsi qu’avec les ministères de la Santé. Ce type de participation a facilité l’efficacité de la programmation en vue de l’obtention des résultats.

Les partenaires donateurs (ainsi que les représentants des gouvernements partenaires nationaux et infranationaux) ont reconnu les efforts constructifs des employés d’Affaires mondiales Canada et leur participation au dialogue sur les politiques dans tous les pays échantillonnés. Le Canada a bénéficié d’une solide réputation d’acteur actif et efficace dans la prestation d’un soutien sectoriel par le dialogue sur les politiques. Le fait que le Canada ait souvent occupé le poste de président à la table des donateurs témoigne de cette solide réputation. Comme l’ont également souligné certains répondants internes et externes interrogés, le Canada s’est démarqué par son rôle d’influence et d’appui à l’adoption de stratégies en faveur de l’égalité des genres dans les secteurs de la santé des quatre pays de l’échantillon.

Pour un certain nombre de projets de l’échantillon, le personnel d’Affaires mondiales Canada a participé aux efforts de planification et de coordination du secteur de la santé conjointement avec les partenaires donateurs et de mise en œuvre, ainsi qu’avec les gouvernements partenaires.

Néanmoins, dans les quatre pays de l’échantillon, le degré global de coordination entre les donateurs n’est pas resté identique au cours de la période d’évaluation. Il a eu tendance à fluctuer en fonction du type de mécanisme de financement utilisé, du degré d’implication du gouvernement partenaire, de la motivation des personnes impliquées, du roulement de personnel au sein d’Affaires mondiales Canada et chez les partenaires, des changements dans les politiques des donateurs, des changements dans la gouvernance locale ainsi que des contextes politiques changeants ou instables.

En même temps, l’évaluation a relevé quelques cas de chevauchement ou de double emploi parmi les donateurs. Par exemple, en Tanzanie, le gouvernement a défini les régions de Simiyu et Shinyanga comme deux régions mal servies, de sorte que de multiples donateurs se sont présentés de façon indépendante pour soutenir les projets de la SMNE. Par la suite, 14 partenaires chargés de la mise en œuvre ont fini par travailler séparément dans la région, sans coordination suffisante. Les donateurs, dont le Canada, ont notamment déployé des efforts qui se sont révélés redondants puisqu’ils ont offert une formation similaire aux mêmes travailleurs de la santé.

Constatation 11 : Étant donné que le meilleur choix des modalités de partenariat se fait en fonction du contexte, dans l’ensemble, le Canada avait une combinaison appropriée de modalités de partenariat dans sa programmation en SMNE. Il s’agissait d’une approche solide pour atteindre les résultats escomptés.

L’évaluation a permis de constater que le fait de collaborer avec une diversité de modalités de partenariat a fourni au Canada une approche solide pour réaliser ses priorités relatives à la SMNE et atteindre les résultats prévus.

Les principaux facteurs à prendre en compte pour la sélection des partenaires ont été le contexte du projet, l’expérience géographique du partenaire, ses relations et ses réseaux sur le terrain, son expertise en la matière et sa capacité.

L’analyse n’a pas permis de trouver un seul type de partenaire capable d’obtenir le maximum de résultats dans tous les contextes. Les personnes interrogées ont souligné que la sélection des partenaires était fonction du contexte et que les partenaires avaient à la fois des forces et des faiblesses selon le contexte. Une analyse supplémentaire des documents et des rapports sommaires de gestion (RSM) a été effectuée dans le but d’éclairer davantage le contexte dans lequel les différents types de partenaires obtiennent les meilleurs résultats. L’analyse de l’examen des documents a révélé que, dans l’ensemble, les projets réalisés par tous les types de partenaires ont donné des résultats notables, bien que leur portée et leur ampleur varient. De nombreux projets de l’échantillon d’évaluation ont été mis en œuvre à l’aide de plusieurs types de partenaires, ce qui ajoute à la complexité de l’analyse et à la difficulté d’attribuer les résultats obtenus à un seul type de partenaire. Cette diversité peut plutôt avoir facilité le succès en faisant appel aux forces de différents types de partenaires.

De même, l’analyse des cotes attribuées par les RSM n’a révélé aucune différence notable selon le type de partenaire pour ce qui est de savoir si les projets étaient en bonne voie d’atteindre les résultats intermédiaires attendus. Ces résultats positifs pour tous les types de partenaires n’ont pas été une surprise, puisque la majorité des partenaires de l’échantillon étaient des partenaires de confiance de longue date, pour lesquels Affaires mondiales Canada procède régulièrement à des vérifications préalables.

Voir l’annexe D pour une analyse supplémentaire des forces et des faiblesses de chaque type de partenaire.

Égalité des genres

Constatation 12 : Le Canada a été reconnu comme étant un chef de file sur le plan de la promotion de l’égalité des genres.

La présente évaluation s’est penchée sur l’intégration de l’égalité des genres en tant que priorité transversale (de 2010-2011 à 2016-2017) et, plus récemment, dans le cadre de la Politique d’aide internationale féministe (de juin 2017 à la fin de l’exercice 2017-2018).

Durant ces périodes, les efforts de plaidoyer du Canada en faveur de l’égalité des genres dans le cadre de la SMNE ont favorisé des évolutions positives dans les pays partenaires. Au plus haut niveau, les quatre pays de l’échantillon ont intégré l’égalité des genres dans leurs politiques et leurs stratégies nationales. De nombreux partenaires de mise en œuvre ont activement promu l’égalité des genres tant sur le plan des politiques que de la programmation. Plusieurs de ces partenaires attribuent leur action de promotion active de l’égalité des genres au leadership assuré par le Canada en la matière.

Constatation 13 : Dans l’ensemble, des efforts accrus ont été déployés pour s’assurer que les activités et l’exécution des projets tiennent compte des spécificités liées au genre.

Les projets mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative sur la SMNE ont reflété une approche multidimensionnelle pour aborder les questions d’égalité des genres. Dans l’éventail des interventions, certaines ont été axées sur l’offre de soins, alors que d’autres ont ciblé les normes sociales et culturelles qui entravaient la demande de services de santé.

Voici quelques exemples de types d’interventions au sein de l’échantillon d’évaluation :

  1. Mise en œuvre d’outils et de directives pour améliorer l’équilibre entre les genres parmi les prestataires de services
  2. Activités de renforcement des capacités pour accroître la prise en compte de l’égalité des genres dans la prestation de services
  3. Implication des hommes et des femmes dans le dialogue communautaire afin de sensibiliser la population aux questions d’égalité des genres
  4. Mise en place de campagnes de communication et d’éducation pour faire évoluer les normes de genre grâce à des changements d’attitude et de comportement

Le personnel d’Affaires mondiales Canada et certains partenaires ont indiqué que la question de l’égalité des genres est devenue une composante de programme plus forte et plus enracinée qu’elle ne l’était avant l’introduction de la Politique d’aide internationale féministe (juin 2017).

Constatation 14 : Les progrès observés dans l’obtention de résultats et les progrès signalés par les parties prenantes indiquent une évolution positive en matière d’égalité des genres.

Une analyse des documents d’approbation des projets a révélé que près de la moitié des projets de l’échantillon de l’évaluation ont obtenu un code de 2 en matière d’égalité des genres. Ce code indique que la question de l’égalité des genres a été intégrée dans la conception du projet. Parmi les projets échantillonnés, le degré d’intégration de la question de l’égalité des genres au niveau des projets était variable, certains projets visant un équilibre de base entre les sexes, tandis que d’autres s’attaquaient aux causes profondes des inégalités, telles que les normes de genre, les traditions communautaires ou les relations de pouvoir dans la famille.

Code d’égalité entre les genres pour les projets échantillonnés
Équivalent du texte :

(Graphique Code d’égalité entre les genres pour les projets échantillonnés : le graphique montre les codes d’égalité entre les genres pour 75 projets échantillonnés – aucun [0] : 21 %, limité [1] : 31 %, intégré [2] : 48 %, spécifique [3] : 0 %.)

* Bien que l’échantillon de l’évaluation comprenne 73 projets, un projet (Grands Défis Canada) avec trois itérations a été regroupé en un seul projet, reflétant 75 évaluations selon le genre. Dans cette analyse, le code d’égalité entre les genres de chaque projet a été pris en compte.

L’échantillon contenait des exemples de résultats observés et rapportés en matière d’égalité des genres :

Exemples observés du renforcement accru du pouvoir des femmes et des filles

Innovation

Constatation 15 : Affaires mondiales Canada est parvenu à aider certains partenaires à s’engager dans des travaux novateurs, notamment des mécanismes tels que Grands Défis Canada.

Dans l’échantillon des projets d’évaluation, il apparaît clairement que les innovations de la programmation en SMNE ont permis d’obtenir des résultats et d’en améliorer l’efficacité lorsque les partenaires de confiance bénéficient de la flexibilité et des ressources nécessaires à l’innovation. Le modèle de financement de Grands Défis Canada en est un bon exemple. Grâce au soutien du Canada, ce mécanisme a permis de lancer rapidement des appels d’offres et d’appuyer des projets novateurs. Cela a été réalisé sans oublier qu’un pourcentage élevé d’idées ne seraient pas retenues en raison de leur nature expérimentale. Les idées les plus porteuses ont pu passer aux étapes de financement subséquentes et ont ensuite été reliées à d’autres partenaires en mesure de les mettre en œuvre.

Parmi les exemples d’innovations réussies appuyées par Grands Défis Canada, soulignons :

En même temps, il y avait place à l’amélioration. Plus précisément, Grands Défis Canada a éprouvé des difficultés à coordonner ses efforts avec ceux de l’ensemble du gouvernement et à renforcer sa capacité de surveillance.

Parmi l’échantillon de projets d’évaluation, la plupart des autres exemples d’innovations réussies se sont réparties en deux grandes catégories : les innovations technologiques et les approches et les pratiques novatrices visant à encourager les changements de comportement (voir l’Annexe C).

Constatation 16 : Malgré les efforts d’Affaires mondiales Canada visant à promouvoir l’innovation, le personnel s’est dit préoccupé par le fait que le Ministère n’avait pas encore adopté une culture qui favorisait pleinement l’innovation dans le travail quotidien des employés.

Affaires mondiales Canada est parvenu à favoriser l’engagement de ses partenaires dans des projets novateurs. Le Ministère a également élaboré une définition de l’innovation et créé un laboratoire d’innovation. Les communications de la haute direction à l’appui de l’innovation ont été visibles et nombreuses. Toutefois, au moment de l’évaluation, le personnel a dit être préoccupé par le fait que le Ministère était considéré comme moins efficace en matière de promotion de l’innovation à l’interne. En particulier, de nombreux répondants ont fait remarquer qu’Affaires mondiales Canada demeurait peu enclin à prendre des risques et adoptait un comportement moins propice à l’innovation. Bien que de nombreux membres du personnel d’Affaires mondiales Canada interrogés à l’administration centrale et sur le terrain se sont dits ouverts à l’innovation, plusieurs d’entre eux ont exprimé une certaine confusion à propos du concept d’innovation. Ils ont fait remarquer qu’ils avaient reçu pour consigne de « faire » de l’innovation, avec peu de soutien supplémentaire.

Certaines personnes interrogées ont suggéré que les spécialistes pertinents (spécialistes de la santé, de l’égalité des genres, etc.) seraient mieux placés pour formuler des conseils sur les pratiques novatrices dans leur domaine. En même temps, le personnel interrogé a signalé que la forte demande exercée sur un nombre relativement restreint de spécialistes pour appuyer la programmation dans l’ensemble du Ministère a fait en sorte que ces spécialistes n’avaient pas suffisamment de temps pour se tenir au fait des pratiques pertinentes dans leur domaine de travail.

Le personnel d’Affaires mondiales Canada et les intervenants externes ont fait état de pratiques « novatrices » relatives au projet qui se rapprochaient des exemples de pratiques exemplaires établies. Parfois, ces pratiques ont été tirées de travaux de développement dans un autre domaine et appliquées dans le pays ou le contexte concerné. Par exemple, il pouvait s’agir d’employer des méthodes participatives ou centrées sur la communauté ou d’utiliser diverses formes de médias pour diffuser les messages du projet.

Parmi les obstacles à l’innovation exprimés lors des entrevues, mentionnons :

Certaines personnes interrogées ont également insisté sur le fait que même dans le cas où un problème sans solution efficace nécessitait d’envisager une pratique novatrice, il était également important que le Ministère s’applique à concentrer ses efforts et son attention sur les interventions de développement déjà éprouvées qui répondent efficacement aux besoins fondamentaux des bénéficiaires en matière de SMNE. Cela concernait, par exemple, les campagnes de vaccination couvrant une grande partie de la population, ainsi que l’assurance que les normes de formation de base en matière de SMNE soient respectées par le personnel de santé local.

Durabilité

Constatation 17 : Bien qu’aucun mécanisme ne soit disponible pour évaluer la durabilité des projets en SMNE une fois le financement épuisé, des données probantes indiquaient que certaines interventions en SMNE auraient vraisemblablement des effets durables au-delà de la durée du projet.

Au moment de l’évaluation, Affaires mondiales Canada ne disposait d’aucun mécanisme de production de rapports exigeant que les agents de programme assurent le suivi du maintien des résultats obtenus au-delà du cycle de vie du financement des projets. Toutefois, les données recueillies lors d’entretiens et de visites sur place dans les quatre pays de l’échantillon ont montré que les résultats obtenus dans le cadre de certains projets en SMNE étaient susceptibles d’être durables, par exemple :

Méthode d’évaluation de la durabilité adoptée par le Japon

L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a adopté une approche d’évaluation de la durabilité plus exhaustive dans le temps. Selon une évaluation du risque à la fin du projet, JICA mène une évaluation ex-post jusqu’à trois ans après l’achèvement d’un projet. Ces évaluations sont réalisées dans l’optique qu’il faudra plusieurs années pour que les résultats de certains projets prennent racine et que des problèmes techniques, financiers et sociaux liés à la durabilité apparaissent. Lors d’une évaluation ex-post, JICA examine l’efficacité, l’incidence et la durabilité du projet à ce moment-là. En cas de doute, JICA peut décider de procéder à une évaluation de suivi ex-post sept ans après l’achèvement d’un projet. Il s’agit de vérifier l’efficacité, l’incidence et la durabilité du projet, ainsi que la mesure dans laquelle on a donné suite aux recommandations tirées de l’évaluation. L’évaluation ex-post vise également à dégager des recommandations et des enseignements tirés de l’expérience. Le portefeuille de JICA comprend des projets dans le domaine de la santé.

Constatation 18 : Les principales stratégies pour assurer la durabilité sont notamment la promotion de l’appropriation des projets, la participation des parties prenantes à tous les échelons et l’intégration de considérations intersectorielles.

Certains projets en SMNE faisant partie de l’échantillon d’évaluation ont adopté des stratégies visant à obtenir des effets constants et durables en favorisant l’appropriation et la gérance par le gouvernement, par exemple :

D’autres projets se sont appuyés sur une approche communautaire, axée sur le transfert de connaissances et le changement de comportement, dans le but d’atteindre la durabilité sociale et culturelle à long terme, comme :

Plusieurs sources de données ont fait ressortir la nécessité pour certains projets de consacrer plus d’efforts à la mobilisation d’autres secteurs, comme l’infrastructure, l’agriculture et l’éducation, afin de générer un plus grand potentiel d’interventions efficaces et durables. Il a été noté que plusieurs projets avaient intégré de manière proactive des considérations intersectorielles. Toutefois, quelques projets n’accordaient pas suffisamment d’attention aux questions intersectorielles et risquaient par conséquent d’avoir moins de chances d’obtenir des résultats durables. Par exemple, un hôpital a été construit sans accès à de l’eau potable ni à l’électricité.

Constatation 19 : Plusieurs facteurs internes et externes ont entravé l’obtention de résultats durables au titre de la SMNE, d’où la nécessité d’un soutien continu des donateurs.

Dans l’ensemble des quatre pays de l’échantillon, les gouvernements partenaires ont offert un engagement national limité et une capacité limitée pour répondre pleinement aux besoins de financement des soins de santé publics. En conséquence, le financement des initiatives au titre de la SMNE a continué de dépendre dans une large mesure de l’aide des donateurs internationaux.

Bien que de nombreux projets parmi ceux de l’échantillon d’évaluation aient mis l’accent sur le renforcement des systèmes de santé et des capacités à tous les échelons, des préoccupations ont été soulevées dans 23 projets où les activités ont dépassé les capacités techniques et humaines du pays partenaire. De plus, ces projets n’avaient pas été conçus pour qu’à leur achèvement, une transition appropriée des ressources, des compétences et des connaissances soit effectuée. Par exemple, en raison d’un manque de ressources et de capacités de gestion gouvernementales dans certains pays bénéficiaires, la poursuite des activités financées par les donateurs a présenté des défis à l’issue du projet. Notamment le maintien en poste des travailleurs de la santé, l’achat et la distribution de médicaments, l’exploitation des ambulances, la poursuite des programmes de formation et la prestation de services de vaccination systématique.

En outre, de nombreux projets de la SMNE n’ont disposé que d’une période limitée pour leur mise en œuvre, ce qui a réduit leurs chances de durabilité. Par exemple, au Soudan du Sud, le Fonds commun en santé, mis en œuvre par le ministère du Développement international du Royaume-Uni, a été conçu pour répondre directement aux problèmes de capacité du gouvernement local. Le Fonds a été élaboré pour permettre la prestation des services sur une durée de cinq ans. Les donateurs ont reconnu la nécessité probable d’une durée plus longue encore, de huit à 10 ans, afin de parvenir à l’appropriation totale par le gouvernement. Pour l’instant, étant donné que le ministère de la Santé fonctionnait dans le cadre d’un plan stratégique quinquennal en matière de santé, le Fonds a été conçu pour s’aligner sur cette stratégie.

Efficience

Constatation 20 : La lenteur des processus d’approbation et de planification des projets au cours de la période d’évaluation a entraîné des retards importants dans leur mise en œuvre. Cela a limité la capacité de réaction d’Affaires mondiales Canada. Parallèlement, les partenaires de projet ont apprécié les efforts de souplesse en matière de prolongations déployés par Affaires mondiales Canada.

De nombreux partenaires ont constaté que les processus d’approbation étaient lents par rapport à ceux d’autres donateurs. Le personnel d’Affaires mondiales Canada s’est fait l’écho de ces préoccupations. Cette constatation est conforme aux évaluations récentes du Honduras (2017), du Soudan du Sud (2017) et du Vietnam (2018).

Bien que le Ministère consigne les dates d’approbation des projets, il ne suit pas systématiquement ni uniformément les dates de début du processus d’approbation. Selon les constatations tirées des entrevues, divers aspects du processus précédant et suivant l’approbation du projet ont entraîné d’importants retards au cours de la période d’évaluation. Certains répondants ont signalé des mois d’attente avant d’obtenir l’approbation des évaluations d’Affaires mondiales Canada en matière d’égalité des genres, des processus d’évaluation environnementale et de plans de mise en œuvre des projets, ce qui a entraîné un retard d’un an. Par conséquent, les projets ont perdu du temps avant de pouvoir être mis en œuvre et des prolongations sans financement additionnel ont souvent été nécessairesNote de bas de page 8.

Certains partenaires interrogés se sont dits satisfaits de la souplesse dont a fait preuve Affaires mondiales Canada en accordant ces prolongations, en dépit de longs délais. Par exemple, pour le projet tanzanien Assurer une maternité sans risques, il a fallu huit mois pour faire approuver une prolongation sans financement additionnel.

De longs délais entre le moment où un partenaire était prêt à mettre en œuvre son projet et celui où le projet était approuvé pouvaient avoir de lourdes conséquences. Selon les partenaires externes, ces longs processus ont eu de profondes répercussions, ce à quoi le personnel d’Affaires mondiales Canada a convenu. De manière particulière, cela a entravé le processus de prise de décisions et empêché Affaires mondiales Canada d’être flexible et réactif. Cela a également affecté les budgets des projets et, dans certains cas, entraîné des retards dans la prestation des services de santé prévus. La participation aux groupes de travail et aux partenariats a été affectée par la lenteur des contributions et des commentaires.

Certains employés ont fait état d’une perte de crédibilité et d’occasions manquées. Dans certains cas, la lenteur des processus a empêché le Canada d’assumer un rôle de chef de file ou de répondre en temps voulu aux demandes des gouvernements partenaires.

Par exemple, à la demande du gouvernement tanzanien, le Canada a planifié de réaliser un projet sur un site se trouvant dans une région mal servie de la Tanzanie. Toutefois, comme le Canada n’a pas approuvé le financement du projet à temps, le site a été transféré à une organisation multilatérale chargée de la mise en œuvre de l’initiative.

Certains répondants ont également indiqué que les mécanismes de passation de contrats d’Affaires mondiales Canada étaient très lents et rigides, et que le personnel hésitait donc à les utiliser. Par conséquent, dans certains cas le personnel n’a pas pu pas prendre l’initiative de jouer un rôle de leader lorsqu’il travaillait avec d’autres donateurs, par exemple en offrant de payer un contrat de consultation pour répondre à un nouveau besoin d’assistance technique.

Le manque de souplesse résultant de la lenteur des processus était particulièrement problématique dans les États fragiles et touchés par des conflits, où le contexte était fluide et imprévisible. Si certains partenaires des projets de la SMNE ont loué la réactivité d’Affaires mondiales Canada pendant les crises au Soudan du Sud, la plupart des membres du personnel ont indiqué que les systèmes et les processus n’étaient pas assez rapides ou flexibles pour adapter le programme en réponse à une crise. Cela est conforme aux constats de l’évaluation du Soudan du Sud (2017).

Constatation 21 : De manière générale, les décaissements pour les projets en SMNE ont été effectués en temps voulu. Toutefois, les décaissements tardifs de certains fonds communs de santé ont perturbé la mise en œuvre des services de santé prévus.

Les partenaires de mise en œuvre des projets de l’échantillon ont indiqué que, de manière générale, les fonds étaient décaissés rapidement. Toutefois, dans le cas de la contribution du Canada aux fonds communs nationaux de santé en Tanzanie et au Mozambique, les fonds ont été fréquemment en retard. En Tanzanie, cela était dû à la nécessité de débourser des fonds « hors cycle », ce qui a requis un volume important de documents visant à justifier le déblocage des paiements et entraîné d’importants retards.

En raison de ces retards, les autorités sanitaires et les établissements de santé locaux n’ont pas obtenu les ressources prévues pour fournir les services de santé attendus. Au Mozambique, une crise gouvernementale nationale et des préoccupations concernant l’utilisation générale des fonds nationaux ont amené le Canada, de concert avec d’autres donateurs, à suspendre une partie de son financement et à retarder les versements à l’Approche sectorielle du secteur de la santé en 2016. En conséquence, le gouvernement mozambicain ne disposait pas des ressources prévues pour fournir des services de santé. Pour réduire ce risque au minimum à l’avenir, le financement du budget national de la santé du Mozambique par le Canada sera facilité par le Mécanisme de financement mondial au moyen d’un financement fondé sur le rendement. Toutefois, cela n’élimine pas le risque que le flux de fonds soit interrompu, ce qui souligne la dépendance du Mozambique à l’égard des donateurs.

Constatation 22 : L’insuffisance de ressources spécialisées à l’interne a nui au respect des délais d’exécution des programmes, ainsi qu’à la capacité d’Affaires mondiales Canada à engager des discussions techniques et stratégiques.

De nombreux membres du personnel travaillant sur des projets en SMNE avaient de l’expérience dans le domaine de la santé ou avaient engagé du personnel local dans le pays avec des compétences en matière de santé. Cependant, de nombreux employés d’Affaires mondiales Canada au sein des secteurs géographiques ont signalé qu’ils n’avaient pu accéder suffisamment à l’expertise en matière de santé pour être en mesure de répondre aux besoins issus de la programmation interne. Au cours de la période d’évaluation, les spécialistes de la santé, du genre, de l’environnement et de la construction ont été extrêmement sollicités. Les personnes interrogées ont indiqué que leurs commentaires avaient donc fréquemment été reçus tardivement, entraînant des retards dans les projets. Selon les personnes interrogées, le manque de disponibilité des quelques spécialistes de la santé a également limité la capacité d’Affaires mondiales Canada à engager de façon significative des discussions techniques et stratégiques sur la santé avec d’autres donateurs et organismes multilatéraux. Un constat semblable a été fait dans la Synthèse des évaluations liées aux subventions et aux contributions financées par l’enveloppe de l’aide internationale (2017).

Constatation 23 : Le roulement fréquent du personnel d’Affaires mondiales Canada a rendu la gestion des projets de la SMNE moins efficient et constitue un risque potentiel d’atteinte à la réputation.

En général, les mouvements de personnel vers de nouveaux postes après plusieurs années présentent l’avantage d’une meilleure connaissance des différents aspects d’une organisation et permettent d’avoir une carrière dynamique. En même temps, le personnel d’Affaires mondiales Canada à divers échelons a exprimé sa préoccupation et sa frustration face aux défis institutionnels et individuels que posent les permutations à l’étranger pour des postes d’une durée de un à trois ans et la mobilité au sein de l’administration centrale.

En ce qui concerne les permutations à l’étranger, de nombreux répondants ont fait remarquer qu’un délai de trois ans n’était pas suffisant pour acquérir des compétences linguistiques et une bonne compréhension du contexte local. Certains ont signalé que des permutations de courte durée entravaient les efforts diplomatiques visant à établir des relations solides et fragilisaient les relations avec les représentants d’un gouvernement. Il a également été souligné que les permutations de courte durée affaiblissaient la capacité de contribuer aux discussions techniques et pouvaient conduire à des prises de décisions mal fondées. Cette situation a été exacerbée par le fait que le délai de chevauchement ou de transition entre les membres du personnel était inexistant. Le roulement de personnel était particulièrement élevé là où les conditions de travail étaient difficiles, comme dans les États touchés par des conflits.

Pour ce qui est de la mobilité, plusieurs répondants ont mentionné que le roulement de personnel dans les postes de l’administration centrale a également entraîné une perte de mémoire institutionnelle et une gestion moins cohérente des projets individuels et des initiatives plus vastes. Par exemple, les répondants ont indiqué que le roulement élevé et les postes vacants au sein du Secteur de la santé et de la nutrition (MND), unité ministérielle responsable de la SMNE depuis 2015, rendaient particulièrement difficiles pour le personnel le maintien des connaissances institutionnelles, le respect des délais et la réponse aux demandes.

Le roulement fréquent de personnel a également eu pour effet de réduire l’efficacité des relations avec les partenaires de mise en œuvre. Certains partenaires ont signalé que les agents de projet d’Affaires mondiales Canada changeaient plus d’une fois par an. Cela s’est avéré compliqué à gérer, générant perte de temps et confusion et contraignant à maintes reprises les partenaires à former les nouveaux agents à leur projet.

Constatation 24 : Au moment de l’évaluation, plusieurs cas ont illustré la nécessité d’améliorer la communication et de clarifier les orientations relatives aux nouvelles politiques et priorités.

L’engagement de financement de 2017 pour la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) consistait en une nouvelle allocation de fonds destinée à renforcer le pouvoir des femmes et des filles et à contribuer à l’égalité des genres. Au moment de la collecte des données au cours de l’été 2018, une grande confusion régnait parmi le personnel interrogé qui se demandait comment le programme SDSR s’intégrerait à la SMNE, ou bien s’il avait remplacé la SMNE. Cela indique que la communication à l’interne ou à l’externe n’a pas été assez claire au sujet de cette nouvelle orientation.

En outre, bien que le personnel ait reçu une formation de haut niveau sur la mise en œuvre de la nouvelle Politique d’aide internationale féministe, plusieurs membres du personnel d’Affaires mondiales Canada interrogés ont fait remarquer qu’il n’y avait pas eu suffisamment de directives, par le passé, sur la façon dont la programmation, notamment dans le cadre de la SMNE, pourrait s’adapter à la Politique d’aide internationale féministe ou l’adopter. Cette constatation est conforme au récent Examen par les pairs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la coopération pour le développement du Canada (2018).

Constatation 25 : L’application rétroactive des modifications apportées aux exigences en matière de production de rapports a fait peser un fardeau inutile sur les partenaires de mise en œuvre des projets.

En 2015, de nouveaux processus obligatoires relatifs à la production de rapports et de nouvelles méthodes de travail ont été appliqués aux projets existants. Certains partenaires ont jugé que cela nuisait à l’efficacité de la programmation en cours. Par exemple, la mise en œuvre d’un grand projet de formation au Mozambique a été interrompue après que le projet a dû tenir compte de nouvelles exigences en matière de production de rapports et de gestion axée sur les résultats.

Défis contextuels de la programmation en SMNE dans les États fragiles et touchés par des conflits

Les projets en SMNE ont été confrontés à des défis locaux considérables, notamment l’instabilité politique, les ralentissements économiques, les catastrophes naturelles, les grèves dans le secteur de la santé, les crises humanitaires, les attaques armées, l’inflation extrême et le déplacement massif de populations. Comme pour toute activité menée dans un contexte fragile, ce type de difficulté a entraîné une augmentation sensible des coûts liés à la sécurité, une capacité limitée de se déplacer dans le pays et parfois des changements rapides dans les plans de mise en œuvre. Le Bangladesh (crise des Rohingyas), Haïti et le Mozambique offrent une illustration de ces défis pendant la période d’évaluation. Aussi, de nombreux projets au Soudan du Sud ont été sérieusement perturbés par le conflit généralisé de 2013 et 2016. Même s’il arrivait que le contexte soit stable, l’efficacité restait à l’épreuve dans la mesure où il s’agissait de travailler dans des systèmes nationaux dont les capacités et les ressources humaines étaient limitées.

L’instabilité de la situation dans ces pays a mis en lumière la nécessité pour le Ministère d’être plus réactif et mieux adapté à l’évolution de la situation, en particulier grâce à des procédures d’approbation plus souples et plus rapides. Certains répondants ont fait remarquer que si le Canada veut appuyer efficacement la programmation dans les États fragiles et touchés par des conflits, où les besoins sont souvent les plus grands, les risques inhérents doivent être mieux acceptés et mieux planifiés.

Recommandations et pistes de réflexion en vue de la programmation future  

Recommandations

Recommandation 1 : Pour toute programmation future en santé, envisager de continuer d’intégrer les besoins des adolescents.

Recommandation 2 : Afin de faciliter l’atteinte et la durabilité des résultats, veiller à ce que la programmation en santé favorise une approche intégrée et multisectorielle qui tient compte des déterminants généraux de la santé.

Recommandation 3 : Renforcer et moderniser les systèmes ministériels de production de rapports, y compris les logiciels et les systèmes informatiques, qui appuient toute la programmation en matière d’aide internationale, en particulier la programmation thématique comme la SMNE. De plus, il faut veiller à ce que :

Recommandation 4 : Pour toute future programmation en santé, veiller à ce que les projets aient assez de temps pour être mis en œuvre et pour avoir les plus grandes chances d’atteindre les résultats escomptés à long terme en envisageant des durées de projet allant jusqu’à 10 ans, le cas échéant.

Recommandation 5 : Fournir au personnel l’accès nécessaire et en temps opportun, à une expertise technique interne, notamment à des spécialistes de la santé et de l’égalité des genres. L’accès aux spécialistes de l’égalité des genres permettrait d’assurer que le personnel de projet bénéficie du soutien technique dont il a besoin pour répondre le mieux possible aux orientations stratégiques et aux nouvelles exigences, dont les attentes plus récentes découlant de la Politique d’aide internationale féministe.

Pistes de réflexion en vue de la programmation future

Considérations politiques

Thème central du renforcement des systèmes de santé : étant donné que le renforcement des systèmes de santé est largement accepté comme fondement de l’obtention de résultats durables, les programmes pourraient envisager d’adopter une lentille du renforcement des systèmes de santé lorsqu’ils proposent des investissements en santé. Cela comprendrait la formation du personnel de santé de première ligne, les maladies, la nutrition, les données et d’autres thèmes. Cela contribuerait également à faire en sorte que le renforcement des systèmes de santé soit pris en considération lors de la conception de tous les projets visant à obtenir des résultats en matière de santé.

Communication en temps opportun d’orientations concernant l’évolution des priorités et des politiques du Ministère : dans la mesure où les priorités en matière d’engagement changent constamment au fil de l’évolution du contexte, Affaires mondiales Canada pourrait adopter une approche plus complète de la gestion du changement. Plus précisément, le Ministère pourrait examiner et élaborer des processus simplifiés permettant de garantir que les directives et le soutien nécessaires seront mis à la disposition du personnel dès que possible, en cas de modification des engagements. Ce type de processus pourrait accélérer la mise en œuvre de priorités et politiques ministérielles nouvelles, comme la programmation liée à la santé et aux droits sexuels et reproductifs ainsi qu’à la Politique d’aide internationale féministe.

Considérations de programmation

Approbation en temps voulu des projets et de la planification : conformément aux recommandations en matière d’efficience formulées dans les évaluations récentes, dont celles du Soudan du Sud (2017) et du Honduras (2017), ainsi que dans la recommandation de l’Audit sur l’harmonisation de l’administration des programmes de subventions et de contributions (2017), les secteurs de la programmation en SMNE pourraient travailler en vue de simplifier les processus internes pour réduire le temps nécessaire à la conclusion des accords de projet et mieux rationaliser et normaliser les exigences.

Intégration de l’apprentissage sur la durabilité aux projets : la durabilité consiste à s’assurer que les avantages d’une intervention sont susceptibles de se poursuivre après la fin du financement des donateurs. Pour appuyer le maintien des résultats, les programmes peuvent mieux intégrer les considérations de durabilité dans la phase de planification et de conception des projets afin d’assurer la transition appropriée des ressources, des compétences et des connaissances à la fin de l’intervention. Dans le cas des projets à risque élevé ou novateurs, les programmes pourraient aussi tenter de nouvelles approches pour vérifier si les résultats sont durables après la fin du financement.

Exigences en matière de rapports : lorsque de nouveaux outils ou processus d’établissement de rapports destinés aux partenaires sont élaborés, Affaires mondiales Canada pourrait tenir compte de l’intérêt de les appliquer aux projets futurs plutôt qu’aux projets existants, afin de minimiser les perturbations et d’alléger le fardeau imposé aux partenaires.

Cartographie des initiatives : pour éclairer la conception des programmes, faciliter la coordination et éviter le double emploi, les initiatives mondiales (comme la SMNE) pourraient dresser la carte des initiatives actuelles et prévues dans les pays bénéficiaires des programmes, y compris le financement de tous les donateurs. Cela pourrait se faire à l’échelon des pays. Par exemple, KFM a travaillé avec CanSFE sur l’Explorateur de projets, qui comprend la cartographie de 134 projets en SMNE financés par Affaires mondiales Canada.

Considérations de gestion

Gestion des permutations et du roulement de personnel : les secteurs des services d’aide internationale pourraient définir des pratiques exemplaires et établir des procédures pour assurer le transfert rigoureux des connaissances au personnel entrant.

Cadre global des résultats : étant donné que les engagements prioritaires évoluent, un processus simplifié pourrait être établi afin d’élaborer et de mettre en œuvre un cadre de résultats cohérent à l’échelle du Ministère (comprenant un modèle logique de programmes, un cadre de mesure du rendement avec des indicateurs répondant aux pratiques exemplaires internationales et des notes méthodologiques destinées aux partenaires). Cela devrait être réalisé en temps opportun, lorsque de nouveaux engagements sont annoncés.  Il conviendrait qu’un cadre de résultats soit mis en place le plus tôt possible pour éclairer les plans de programmes qui répondent aux engagements prioritaire

Annexes A : Terminologie et limites de l’évaluation

Terminologie relative à l’évaluation

Tout au long du rapport, les termes « certains », « de nombreux » et « la plupart » ont été utilisés pour désigner le nombre de répondants qualifiés interrogés sur un sujet donné : 25 % à 49 %, 50 % à 74 % et 75 % à 99,9 %, respectivement. Les « répondants qualifiés » désignaient le nombre de personnes interrogées capables de parler en toute connaissance de cause d’un sujet donné. Par exemple, en ce qui concerne la connaissance du programme bilatéral d’Affaires mondiales Canada* au titre de la SMNE dans un pays donné, les personnes interrogées ayant connaissance de celui-ci peuvent comprendre les agents responsables de ce pays (p. ex. n = 3), les directeurs adjoints responsables de ce pays (n = 2), le chef de mission dans ce pays (n = 1), un spécialiste de la santé d’Affaires mondiales Canada (n = 1), les partenaires opérationnels (n = 5), les bénéficiaires (n = 5) et un donateur partenaire (n = 1). Ainsi, le nombre total de répondants qualifiés pour l’évaluation sur ce sujet serait de 18 (n = 18).

* Dans ce contexte, « programme bilatéral » est une expression utilisée à l’interne par Affaires mondiales Canada pour désigner un programme dont le décaissement s’effectue par un programme-pays d’Affaires mondiales Canada au sein d’un secteur géographique thématique, par exemple le Secteur de l’Afrique subsaharienne (WMG), plutôt que par le Secteur des enjeux mondiaux et du développement (MFM) ou le Secteur des partenariats pour l’innovation dans le développement (KFM).

Limites de l’évaluation

NuméroDescriptionStratégie d’atténuation
  1. Absence d’harmonisation des modèles logiques et des indicateurs des programmes et des projets
D’une manière générale, les modèles logiques et les indicateurs du projet ne correspondaient pas aux cadres de mesure du rendement des engagements 1.0 ou 2.0 au titre de la SMNE. Cela a posé un défi pour l’analyse des progrès réalisés envers la réalisation des résultats obtenus au titre de la SMNE à l’échelle du Ministère.Bien que l’évaluation n’ait pas permis de regrouper les résultats de l’Initiative, elle a mis en lumière des exemples de résultats obtenus à l’échelle du projet et de l’organisation, ainsi que les domaines de réussite et ceux ayant posé des problèmes.
  1. Manque de disponibilité des documents et absence d’évaluations décentralisées
L’accès aux documents par projet était variable. Dans certains cas, les documents clés n’ont pas pu être retrouvés en raison de lacunes dans la gestion de l’information et du roulement de personnel. Malgré l’importance des fonds réservés aux évaluations décentralisées, peu d’entre elles ont été commandées.L’évaluation s’est appuyée sur les documents qu’il a été possible de localiser et les informations ont été recoupées avec les données des entrevues et des visites sur place. Sur 73 projets, 23 évaluations de projets étaient à la disposition de l’équipe d’évaluation.
  1. Roulement de personnel
L’Initiative a eu cours pendant plus de sept années et pendant cette période, le taux élevé de roulement de personnel (au sein d’Affaires mondiales Canada, des partenaires de mise en œuvre, des autres donateurs et des bénéficiaires) indique que les informateurs clés ont parfois été difficiles à identifier ou indisponibles. Personne n’a pu disposer d’une vue d’ensemble complète d’un projet ou de l’Initiative.De nombreuses sources de données ont été utilisées et, dans la mesure du possible, l’équipe d’évaluation s’est entretenue avec plusieurs personnes responsables des projets ou des programmes de la SMNE à divers moments.
  1. Importance et envergure de l’Initiative sur la SMNE
L’importance de l’Initiative (s’étendant à huit sections d’Affaires mondiales Canada avec un portefeuille de 987 projets) a posé un défi lors de la sélection d’un échantillon d’évaluation gérable mais significatif et de la collecte de données à une si grande échelle.L’équipe d’évaluation a ciblé un échantillon de 73 projets dans quatre pays. Aussi, deux de ces pays ont été cernés comme devant faire l’objet d’une évaluation par le Conseil du Trésor.
  1. Défis liés à la collecte de données au Soudan du Sud
En raison du conflit en cours et des restrictions imposées aux déplacements dans le pays, l’équipe d’évaluation n’a pas effectué de visite au Soudan du Sud, l’un des quatre pays de l’échantillon d’évaluation. De mauvaises conditions de communication ont également limité la réalisation de certaines entrevues.L’analyse s’est appuyée sur l’examen des documents et sur des entretiens avec le personnel d’Affaires mondiales Canada, les partenaires de mise en œuvre et les autres donateurs qui étaient sur le terrain au Soudan du Sud.
  1. Faible disponibilité des données à l’échelle des pays
La faiblesse des systèmes de données au niveau national dans les pays partenaires a nui à la capacité de l’évaluation d’analyser les progrès des résultats à l’échelle nationale.Les statistiques sanitaires nationales de l’Organisation mondiale de la Santé ont été utilisées pour évaluer les progrès réalisés par rapport aux indicateurs nationaux.
  1. Classement des projets par pilier
L’évaluation n’a pas permis de cerner systématiquement les projets relevant des quatre piliers du programme de la SMNE, car cette information n’était pas saisie dans SAP ni collectée par l’équipe de DPF-Stats.L’équipe d’évaluation a demandé ces informations  aux agents lors de l’élaboration de l’échantillon du projet d’évaluation et a formulé des observations fondées sur les activités et les renseignements généraux de chaque projet.
  1. Aucun suivi systématique des délais d’approbation
L’absence de données relatives aux délais d’approbation des projets a limité la capacité de l’équipe d’évaluation à estimer l’efficacité des processus internes ainsi que la durée des projets.Les entrevues avec le personnel du programme et les responsables de la mise en œuvre des projets, ainsi que les données de DPF-Stats concernant la durée des projets, ont été utilisées pour formuler des observations.

Annexe B : Efficacité

Pilier 1 : Renforcement des systèmes de santé

Quelques exemples de résultats des projets financés par le Canada

SMNE 1.0 : Formation et pratique communautaire en santé au Mozambique (Université de la Saskatchewan) - Le programme Formation et pratique communautaire en santé au Mozambique a renforcé la capacité d’un centre de formation sanitaire au Mozambique (le centre Massinga), lequel est passé de 60 à 300 étudiants par an, dépassant ainsi son objectif. Le nombre d’enseignants a doublé et l’infrastructure élargie comprend un dortoir supplémentaire de 100 lits, deux salles de classe, deux résidences pour enseignants, trois véhicules, deux nouveaux sites de formation pratique et une capacité informatique. Le programme a également soutenu une révision complète du programme pour la formation des agents de santé publique d’échelon intermédiaire et des enseignants en santé au Mozambique.

SMNE 1.0 : Ressources humaines pour la santé (RHS) au Bangladesh (CowaterSogema Canada) - Le projet RHS a permis d’améliorer la qualité des compétences d’enseignement et de gestion des formateurs en soins infirmiers. Le projet RHS a permis d’améliorer les bibliothèques et l’équipement des 43 instituts en soins infirmiers du secteur public du Bangladesh, au profit des 15 500 étudiants inscrits. Le projet a également permis de rénover 15 instituts et d’offrir un milieu d’apprentissage agréable aux étudiants. Le projet a contribué à accroître le nombre d’infirmières sages-femmes et d’accoucheuses communautaires qualifiées.

SMNE 1.0 : Projet Leyaata au Ghana (GRID, en partenariat avec la Northern Empowerment Association) - Dans 82 communautés situées dans trois districts du Ghana, le projet Leyaata a permis de réduire les taux de mortalité infantile, qui est passé de 30-45 décès pour 1 000 à cinq dans la région du projet. Il a permis que les bénévoles soient équipés et formés en santé communautaire afin : qu’ils puissent rendre visite aux femmes enceintes et à leur famille, chez elles, et les aider à bénéficier des soins spécialisés lors de leur accouchement; qu’ils puissent rendre visite à chaque nouveau-né trois fois au cours de leur première semaine de vie; qu’ils orientent la famille vers des soins médicaux, si nécessaire; qu’ils puissent assurer la réanimation des nourrissons qui ont cessé de respirer. Au total, 4 716 visites néonatales à domicile ont été effectuées; la proportion de mères et de nourrissons ayant reçu trois visites néonatales dans les sept jours suivant la naissance est passée à 88,5 %, dépassant ainsi l’objectif de 75 %.

SMNE 2.0 : Projet II de renforcement des services de sages-femmes au Soudan du Sud (UNFPA) - Ce projet a appuyé la formation de prestataires de soins en santé par l’intermédiaire de quatre instituts de formation, déployé 30 sages-femmes bénévoles des Nations Unies pour encadrer les sages-femmes et les autres agents de santé dans 14 établissements de santé du pays, et rénové une maternité de l’hôpital universitaire de Juba. La capacité de la profession de sage-femme a été renforcée grâce à une collaboration avec l’Association canadienne des sages-femmes et l’Association des infirmières et sages-femmes du Soudan du Sud, ainsi qu’à l’élaboration de nouvelles politiques, directives et instruments d’assurance qualité. Jusqu’en 2017, le projet a permis d’encadrer 476 élèves, de fournir des services de soins prénatals à 72 059 femmes, d’apporter une aide pour 10 832 accouchements et de fournir des services de planification familiale à 6 834 femmes.

Pilier 2 : Prévention et traitement des maladies

SMNE 1.0 et 2.0 : Initiative d’élargissement de l’accès rapide aux soins antipaludiques (RAcE) (Organisation mondiale de la Santé –OMS) - Les programmes de l’Initiative RAcE ont permis à l’OMS d’étendre la couverture des services de gestion communautaire intégrée des cas en République démocratique du Congo (une province), au Malawi (huit districts), au Mozambique (52 districts), au Niger (quatre districts) et au Nigéria (deux États). Le projet a permis de doubler le nombre cible de 750 000 enfants par an. Environ 8 millions de soignants d’enfants malades ont obtenu des conseils et des traitements auprès des agents de santé communautaire soutenus par les programmes RAcE. Les programmes de l’Initiative RAcE ont également permis de former 8 900 agents de santé communautaire, dont environ 7 400 étaient actifs au moment de la clôture des programmes; elles ont fourni un appui efficace aux ministères de la Santé en matière de politiques et de stratégies, et ont éclairé des recommandations politiques de l’OMS sur la gestion communautaire des cas de paludisme.

SMNE 1.0 : Accélérer les opérations en faveur de la survie de l’enfant au Mozambique (UNICEF) - Au Mozambique, l’UNICEF a aidé le ministère de la Santé à lancer une campagne nationale de vaccination contre la rougeole et une distribution massive de moustiquaires dans deux provinces. Au total, 745 421 moustiquaires (124 % de l’objectif) ont été distribuées, couvrant 81 % de la population prévue, à la suite d’un recensement de la population cible. Au cours de la campagne de vaccination d’une semaine, 4 078 637 enfants âgés de 6 à 59 mois ont été vaccinés contre la rougeole (105 % de l’objectif).

SMNE 1.0 : Efficacité maximale des chaînes d’approvisionnement en vaccins (Initiative Clinton pour l’accès à la santé - ICAS) - En Éthiopie, au Mozambique, au Nigéria et en Tanzanie, l’investissement du Canada dans l’ICAS a sauvé environ 28 000 vies par an. L’ICAS a augmenté la capacité de la chaîne du froid, diminué le gaspillage de vaccins, renforcé la précision des informations sur les stocks et le gaspillage et diminué le nombre d’équipements non fonctionnels de la chaîne du froid. Au Mozambique, l’ICAS a augmenté le nombre d’entrepôts frigorifiques provinciaux disposant d’une capacité de stockage suffisante de 9 % à 100 %, tandis qu’au Nigéria, au Mozambique et en Tanzanie, elle a contribué à la mise en place d’une surveillance de la température des sites abritant 96 millions de dollars d’approvisionnement annuel en vaccins. L’ICAS a également fourni un appui catalytique à de nombreux fabricants pour qu’ils conçoivent des réfrigérateurs optimaux et abordables, ce qui a conduit à l’élaboration d’un mécanisme destiné à aider les pays à acheter du matériel de chaîne logistique plus abordable.

SMNE 1.0 : Améliorer la santé communautaire (Aide à l’enfance Canada) - Dans certaines régions du Mali et du Pakistan, le projet Améliorer la santé communautaire a collaboré avec le ministère de la Santé pour mettre en œuvre la prise en charge communautaire des cas de paludisme, de pneumonie et de diarrhée. Des agents de santé communautaire ont été formés afin de diagnostiquer, traiter et référer les enfants malades, et des partenaires des gouvernements locaux ont été formés à la supervision. Au Mali, le projet a bénéficié à 296 048 enfants, 418 665 femmes, 307 agents de santé communautaire et 97 superviseurs d’agents de santé communautaire. Au Pakistan, le projet a bénéficié à 131 971 enfants, 714 travailleuses en santé, 714 promoteurs de santé, 31 superviseurs de travailleuses de santé et 7 140 membres communautaires.

Pilier 3 : Pratiques nutritionnelles améliorées

SMNE 2.0 : Approche intégrée de la SMNE en Éthiopie (Aide à l’enfance Canada) - En Éthiopie, dans 22 districts touchés par l’insécurité alimentaire, le projet d’approche intégrée de la SMNE, en collaboration avec le gouvernement éthiopien, a amélioré l’état nutritionnel des enfants et des femmes enceintes en favorisant l’accès à des services de nutrition de qualité, à des aliments nutritifs, à l’eau et aux services d’assainissement. En date de décembre 2017, le projet avait atteint 282 882 bénéficiaires, y compris : 155 276 participants formés à la nutrition et à la gestion communautaire de la malnutrition aiguë; 3 316 ménages formés à la préparation et à la commercialisation des fruits et des légumes; 13 301 ménages ayant reçu des cultures de semence; et 63 171 membres des communautés ayant bénéficié de la construction et de la réhabilitation des installations hydrauliques.

SMNE 1.0 et 2.0 : Appui à l’Initiative pour les micronutriments (Nutrition International) - De 2014 à 2017, on estime que l’appui à l’Initiative pour les micronutriments a permis d’éviter de 600 000 à 1,2 million de décès d’enfants de moins de 5 ans, de protéger 34 millions de nouveau-nés contre les troubles dus à la carence en iode et de prévenir 730 000 troubles mentaux chez les nourrissons. Le projet a fourni 1,7 milliard de suppléments en vitamine A, produit 6,3 millions de tonnes métriques supplémentaires de sel iodé, fourni la dose recommandée de zinc et autres suppléments à 14,4 millions d’enfants souffrant de diarrhée, et fourni des nutriments supplémentaires à 366 000 femmes enceintes. En Éthiopie, au Kenya, en Inde, en Indonésie et au Pakistan, 672 600 agents de santé de première ligne, superviseurs et gestionnaires ont reçu une formation sur des sujets tels que la gestion de la diarrhée.

SMNE 1.0 : Améliorer la santé de la mère et de l’enfant en Haïti (INC-ICC) - Afin de prévenir et de traiter les cas de malnutrition chronique et sévère chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes et allaitantes, la composante nutritionnelle de ce projet a soutenu la production locale d’une source de glucides riche en protéines et en fer (AKAMIL), à base de céréales et équilibrée sur le plan nutritionnel. Au total, 12 108 familles ont bénéficié de démonstrations touchant à la nutrition et 137 familles ont bénéficié des coopératives AKAMIL sur les plans économiques et nutritionnels.

SMNE 1.0 : Sécurité de l’alimentation et santé communautaire (FPSDM) - Ce projet FPSDM mis en œuvre dans 251 villages ruraux au Burundi, au Mozambique et en Tanzanie a augmenté les rendements agricoles des petits producteurs de près de 90 % en leur dispensant une formation sur les pratiques exemplaires en matière d’agriculture durable. Au Burundi, dans la zone opérationnelle du projet, plus de 90 % des agriculteurs ont également diversifié leurs cultures et adopté de nouvelles techniques agricoles. En Tanzanie, grâce à la rénovation d’anciens puits et à la construction de nouveaux puits, l’accès à l’eau potable dans la zone opérationnelle du projet est passé de 25 % à 65 %.

Pilier 4 : Génération et utilisation des données

SMNE 1.0 et 2.0 : Intensification de l’enregistrement des naissances en Tanzanie (UNICEF) - En Tanzanie, un nouveau système d’enregistrement des naissances a été mis en place dans neuf régions, avec l’enregistrement de plus de 2,3 millions d’enfants de moins de 5 ans depuis 2013. En date de 2018, le projet avait permis d’augmenter le taux d’inscription dans les neuf régions de 11 % à 81 %. Dans les régions de Mtwara et Lindi, près de 100 % des enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés. Le nouveau système permet aux centres de santé ruraux d’enregistrer les naissances, ce qui évite aux parents d’avoir à se rendre plusieurs fois dans les centres régionaux.

SMNE 1.0 : L’appui institutionnel de l’ICDDR au Bangladesh - Le Centre international de recherches sur les maladies diarrhéiques du Bangladesh (ICDDR) a contribué à la mise au point de vaccins internationaux contre le choléra, fourni la première validation d’une méthode simple permettant d’évaluer la déshydratation infantile et révélé de nouvelles connaissances sur la propagation du virus du chikungunya qui pourraient favoriser la maîtrise des futurs foyers infectieux. Il a également mis au point des approches et des technologies médicales novatrices et concurrentielles, orienté 1 387 étudiants en médecine et praticiens vers la recherche et les activités humanitaires, et traité 205 885 patients pendant la seule année 2015.

SMNE 1.0 : Phase II du suivi en temps réel (Université Johns Hopkins) - L’Institut des programmes internationaux de l’École de santé publique Johns Hopkins Bloomberg a élaboré, évalué et mis en œuvre des méthodes de surveillance en temps réel de la mortalité des enfants de moins de 5 ans en Éthiopie, au Ghana, au Malawi, au Mali et au Niger. Le suivi en temps réel permet aux pays d’évaluer rapidement l’efficacité des stratégies sanitaires en mesurant l’évolution de la mortalité sur des périodes de moins de 12 mois au lieu des 3 à 5 ans habituels. Le projet a permis de renforcer les capacités institutionnelles en matière de mesure des données liées à l’état civil et de mettre en place un réseau de professionnels qualifiés dans les cinq pays africains. Toutefois, aucune des 13 méthodes appliquées n’est apparue comme un modèle idéal de collecte des données.

SMNE 1.0 : Améliorer la santé et la nutrition des mères et des jeunes enfants vivant dans des régions éloignées au Bangladesh (UNICEF) - L’UNICEF a travaillé avec des représentants du gouvernement du Bangladesh afin d’améliorer la planification locale en élaborant une planification d’usage du budget basée sur les données probantes à l’échelle des districts (PBDP) en utilisant des données en temps réel sur la SMNE pour trois districts difficiles à atteindre. La mise en œuvre de la PBDP ainsi que la disponibilité accrue de ressources humaines, de formation et de médicaments essentiels ont contribué à l’amélioration générale de la qualité des soins de santé maternelle et infantile ainsi qu’à l’accroissement de la demande de services. Par exemple, le nombre d’accouchements en établissement est passé de 18 924 (2014) à 38 276 (2017) et la gestion active de la troisième phase du travail est passée de 9 % (2014) à 41,2 % (2017). La PBDP a depuis été reproduite dans 10 autres districts.

Annexe C : Technologie et approches novatrices

Exemples d’innovation technologique

  1. L’Initiative Clinton pour l’accès à la santé (ICAS) a travaillé avec l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) sur les technologies d’entreposage frigorifique dédiées aux locaux de stockage des vaccins. L’UBC a mis au point un prototype de bloc froid testé par l’ICAS au niveau provincial au Mozambique. Depuis l’achèvement du projet, l’Organisation mondiale de la Santé poursuit la commercialisation de la technologie.
  2. Au Mozambique, l’ICAS travaille également avec GAVI pour soutenir le gouvernement dans l’utilisation des outils de gestion des stocks en ligne permettant de mieux comprendre leur inventaire de vaccins au niveau national, régional et local. Le travail de l’ICAS a également permis de mettre en place des systèmes de surveillance à distance de la température qui déclenchent des alarmes intégrées dans les rapports de données au Mozambique, au Nigéria et en Tanzanie.
  3. La Croix-Rouge canadienne au Soudan du Sud fournit des serviettes hygiéniques réutilisables, économiques et écologiques (par Afripads) qui permettent aux filles de rester plus longtemps à l’école.
  4. Pour combler les lacunes dans les services nationaux d’état civil, au Mozambique et en Tanzanie, l’UNICEF utilise la technologie du téléphone portable pour enregistrer les naissances sous format électronique.

Approches novatrices et exemples de pratiques

  1. Le Centre international de recherches sur les maladies diarrhéiques du Bangladesh est à l’origine de découvertes, comme l’élaboration de la première validation d’une méthode simple d’évaluation de la déshydratation infantile. Le Centre met à l’essai ses travaux de recherche dans des laboratoires situés dans les collectivités, où un vaccin oral contre le choléra utilisé partout dans le monde a été mis au point.
  2. Le projet d’obstétrique du Fonds des Nations Unies pour la population au Soudan du Sud a jumelé des sages-femmes diplômées du Soudan du Sud avec des sages-femmes diplômées canadiennes par le biais de l’Association canadienne des sages-femmes dans le cadre d’une initiative d’échange entre pairs. Les pairs partagent de l’information et offrent du soutien par le truchement des médias sociaux.
  3. Le Centre de formation Massinga de l’Université de Saskatchewan au Mozambique permet aux agents de santé communautaire de s’engager auprès des communautés éloignées et d’y vivre pendant la formation. Le gouvernement national essaie maintenant de reproduire ce modèle de centre de formation dans tout le pays.
  4. Le Mécanisme de financement mondial met de l’avant une approche novatrice destinée à l’administration des fonds communs à l’appui des budgets publics de la santé au Mozambique et en Tanzanie. Il encourage les partenaires gouvernementaux à penser en termes de prestation de services par le biais d’une approche de financement axée sur les résultats pour l’administration budgétaire.
  5. Des projets de l’Université Johns Hopkins (Plateforme nationale d’évaluation – PNE; Suivi des résultats en temps réel; et Responsabilité réelle : analyse des données des résultats - tous des projets multinationaux) ont travaillé sur le terrain avec des représentants de divers gouvernements partenaires pour mettre au point des outils conviviaux de collecte et d’analyse de données ainsi que des plateformes d’évaluation pilotées par les gouvernements afin d’encourager les gouvernements partenaires à accroître la prise de décisions fondées sur des données probantes dans le secteur de la santé.

Annexe D : Modalités des partenaires

Les modalités des partenaires constituent un domaine d’intérêt pour l’évaluation et ont été examinées dans le cadre de la collecte et de l’analyse des données des entrevues ainsi que de l’examen des documents. Cependant, l’analyse n’a pas permis de déterminer un type de partenaire unique capable d’obtenir des résultats optimaux dans tous les contextes. Les personnes interrogées ont souligné que la sélection des partenaires était propre au contexte et qu’ils présentaient à la fois des forces et des faiblesses, selon le contexte. Une analyse supplémentaireNote de bas de page 9des documents et des rapports sommaires de gestion (RSG) a été effectuée dans le but d’éclairer davantage le contexte dans lequel les différents types de partenaires obtiennent les meilleurs résultats. L’analyse des documents a révélé que, dans l’ensemble, les projets réalisés par tous les types de partenaires ont atteint des résultats notables, malgré la diversité de leur portée et leur ampleur. Cette analyse a également révélé que de nombreux projets de l’échantillon d’évaluation ont été mis en œuvre par plusieurs types de partenaires, ce qui ajoute à la complexité de l’analyse et à la difficulté d’attribuer les résultats obtenus à un seul type de partenaire. Il semble que cette diversité ait plutôt favorisé la réussite, car cela a permis de mobiliser les forces de différents types de partenaires. De même, l’analyse des cotes attribuées par les RSG n’a révélé aucune différence notable selon le type de partenaire pour ce qui est de savoir si les projets étaient en voie d’atteindre les résultats intermédiaires escomptés. Ces constatations positives parmi tous les types de partenaires n’ont rien de surprenant, puisque la majorité des partenaires de l’échantillon étaient des partenaires de confiance de longue date soumis régulièrement à un processus de diligence par Affaires mondiales Canada. Le texte ci-dessous présente les forces et les faiblesses de chaque type de partenaire.

Les partenaires canadiens se sont révélés être les mieux placés pour générer des résultats lorsqu’ils avaient de l’expérience et des antécédents avérés dans un pays donné, et qu’ils entretenaient des liens étroits avec les organisations non gouvernementales et les communautés locales. Sans ces liens et cette expertise établis, les partenaires canadiens étaient moins susceptibles d’obtenir des résultats significatifs. Les partenaires canadiens ont souvent apporté une plus grande visibilité à la participation canadienne par rapport aux organisations multilatérales et aux fonds communs, et ils pouvaient aider leurs partenaires locaux à mieux saisir les exigences canadiennes en matière de rapports et d’autres attentes, comme l’égalité des genres.

Les partenaires multilatéraux se sont révélés être des partenaires de choix pour les programmes nationaux de portée et d’envergure importante. Ils sont en mesure de gérer et de débourser de plus grandes sommes d’argent, d’accéder à un vivier de spécialistes ainsi qu’à des réseaux nationaux, et parfois d’entretenir des relations étroites avec les gouvernements nationaux. Dans certains cas, ces qualités en font des partenaires idéaux. Par exemple, certains organismes multilatéraux sont reconnus comme des chefs de file en matière d’innovation et de lutte contre les maladies, alors que d’autres sont critiqués pour leur piètre suivi des résultats, le manque d’attention accordée à l’égalité des genres, l’inadéquation des processus de consultation et la négligence des personnes les plus vulnérables. Dans les États fragiles, les organismes multilatéraux offrent une présence sur le terrain et des compétences essentielles en cas d’instabilité et de conflit. Dans ces types de contextes, l’infrastructure de sécurité de l’ONU peut permettre d’accéder aux zones isolées et de fournir de l’aide.

Les ONG locales étaient souvent les mieux placées pour appuyer la mise en œuvre d’un projet à l’échelle de la communauté ou soutenir le travail avec les gouvernements locaux en raison de leur connaissance approfondie du contexte local et des normes opérationnelles. Les partenaires locaux pouvaient veiller à ce que les services soient maintenus en cas d’évacuation des partenaires internationaux et étaient bien adaptés à des projets pilotes en raison de leur capacité à trouver des solutions novatrices. Toutefois, les organisations non gouvernementales locales avaient tendance à manquer de vue d’ensemble à l’échelle nationale, ce qui a abouti à des projets ponctuels impossibles à intégrer dans les plans nationaux d’un pays.

Les universités et les instituts de recherche ont souvent constitué des partenaires solides pour la formation et le renforcement des capacités, et ils ont parfois entretenu des liens étroits avec les réseaux locaux. Par exemple, le Centre international de recherches sur les maladies diarrhéiques du Bangladesh a excellé dans la mise au point d’innovations, alors que les universités locales et canadiennes ont été félicitées pour le partage de leurs connaissances et les innovations technologiques qu’elles ont générées au titre de la SMNE. Les universités et les instituts de recherche canadiens ont également offert des possibilités d’apprentissage et d’échange offertes dans le milieu universitaire et la société civile au Canada.

L’appui aux gouvernements nationaux par l’intermédiaire de mécanismes de fonds communs était conforme à l’engagement du Canada à l’égard des principes d’efficacité de l’aide. Parmi les avantages de l’adoption d’approches-programmes, y compris les fonds communs et les approches sectorielles, mentionnons leur efficacité, une meilleure couverture, des coûts de transaction réduits au minimum, un plus grand bassin d’expertise des partenaires donateurs, le partage des risques et l’engagement à long terme à renforcer les systèmes de santé. Dans les États fragiles, les mécanismes de financement commun ont été particulièrement efficaces et nécessaires pour assurer la coordination des donateurs et collaborer avec les gouvernements dont les capacités étaient réduites. Cependant, lorsqu’il est facilité par une tierce partie ou une organisation multilatérale au lieu de financer de manière directe le budget d’un gouvernement, le soutien du secteur de la santé par le biais de fonds communs pourrait, dans des circonstances particulières, par exemple dans des États fragiles dont la capacité gouvernementale est particulièrement faible, risquer de créer des systèmes de santé parallèles et de s’engager dans le remplacement des capacités plutôt que de renforcer celles des gouvernements nationaux. Les approches sectorielles dans le secteur de la santé ont été saluées à l’échelle mondiale pour leur contribution à l’élaboration de politiques et de cadres nationaux de santé rigoureux, à l’amélioration de la responsabilisation entre les donateurs et les gouvernements nationaux et au renforcement de l’appropriation et des systèmes de gestion nationaux. Lorsqu’ils sont gérés de manière constructive, les fonds communs permettent de favoriser le dialogue politique avec les partenaires et de promouvoir des questions clés comme l’égalité des genres. La nature de l’engagement avec les partenaires nationaux par le biais d’un fonds commun permettrait d’obtenir une image plus générale des résultats et de l’évolution des politiques nationales, par opposition à d’autres partenaires.

Les intervenants privés représentent des partenaires sous-utilisés, dont les activités en faveur de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) offrent le potentiel pour un engagement accru.

Annexe E : Analyse de l’harmonisation des indicateurs

Équivalent du texte :

Le graphique montre les indicateurs PMNCH (KFM) et les indicateurs ministériels, et lesquels sont harmonisé.

Parmi les 18 indicateurs du PMNCH (KFM)Note de bas de page 1, 14 présentaient un certain degré d’harmonisation

Indicateurs du PMNCH:

  1. Soins prénatals (quatre visites ou plus) : pourcentage de femmes rencontrées au moins quatre fois au cours de la grossesse par un fournisseur de soins de santé pour des raisons liées à la grossesse
  2. Présence de sages-femmes qualifiées à la naissance : pourcentage des accouchements (naissances vivantes) se déroulant sous la supervision de personnel médical compétent.
  3. Soins postnataux pour les mères et les bébés : pourcentage de mères et pourcentage de bébés ayant reçu des soins postnatals dans les deux jours suivant l’accouchement.
  4. Couverture vaccinale DTC3 : pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois ayant reçu trois doses du vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP3).
  5. Allaitement maternel exclusif (<6 mois) : pourcentage de bébés de 0 à 5 mois nourris exclusivement au sein.
  6. Couverture de supplémentation en vitamine A : pourcentage d’enfants âgés de 6 à 59 mois ayant reçu deux doses de vitamine A pendant l’année précédente.
  7. Demande de planification familiale satisfaite : pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans, mariées ou vivant en couple, dont les besoins en matière de planification familiale sont satisfaits
  8. Sels de réhydratation orale : pourcentage d’enfants âgés de 0 à 59 mois souffrant de diarrhée et ayant reçu des sels de réhydratation orale.
  9. Zinc pour le traitement de la diarrhée : pourcentage d’enfants âgés de 0 à 59 mois souffrant de diarrhée et ayant reçu des suppléments de zinc.
  10. Traitement antipaludéen : a) pourcentage d’enfants de moins de 5 ans fébriles au cours des deux semaines précédentes pour lesquels des conseils ou un traitement ont été demandés; b) parmi ces enfants de moins de 5 ans fébriles dans les 2 semaines précédentes, pourcentage ayant reçu un traitement de première intention placés sous antipaludiques.
  11. Recours aux soins en cas de pneumonie : Pourcentage d’enfants âgés de 0 à 59 mois présumés atteints d’une pneumonie et ayant consulté un agent de santé qualifié.
  12. utilisation de sources d’eau potable de meilleure qualité : Pourcentage de la population utilisant des sources d’eau potable de meilleure qualité.
  13. Utilisation d'installations d'assainissement  améliorées : Pourcentage de la population utilisant des installations d’assainissement améliorées.
  14. Amélioration des pratiques d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants

Les 6 premiers indicateurs du PMNCH correspondent aux 6 premiers indicateurs ministériels (voir ci-dessous)

Indicateurs ministériels

  1. Le pourcentage du nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage de femmes ayant reçu des soins à au moins quatre reprises par n’importe quel fournisseur pendant leur grossesse a augmenté.
  2. Le pourcentage total d’accouchements (naissances vivantes) accompagnées par du personnel de santé qualifié.
  3. Le pourcentage du nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage de mères et le pourcentage total des bébés ayant reçu des soins postnataux dans les deux jours suivant l’accouchement a augmenté.
  4. Stabilisation ou augmentation du pourcentage du nombre total de projets ciblés pour lesquels les taux de couverture du DTC3 des enfants (12-23 mois vaccinés avec les trois doses du vaccin DTC).
  5. Pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage du nombre total de nourrissons (0-5 mois) nourris exclusivement au lait maternel a augmenté.
  6. Pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage / nombre total d’enfants de moins de 5 ans ayant reçu deux doses de vitamine A au cours d’une année civile a augmenté.
  7. Le pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage / nombre total de femmes âgées de 15 à 19 ans dont les besoins en matière de planification familiale sont satisfaits a augmenté.
  8. Le pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage / nombre total d’enfants malades de moins de 5 ans recevant un traitement contre le paludisme, la pneumonie ou la diarrhée a augmenté.
  9. Le pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage / nombre total d’enfants de moins de cinq ans présentant des signes de paludisme, de pneumonie ou de diarrhée et ayant demandé des soins à un prestataire de soins qualifié a augmenté.
  10. Pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage / nombre total des ménages ayant accès à un approvisionnement en eau potable a augmenté.
  11. Pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le pourcentage / nombre total des ménages et des institutions (écoles/cliniques) ayant accès à des installations sanitaires et d’hygiène adéquates a augmenté.
  12. Pourcentage / nombre total de projets ciblés pour lesquels le niveau de couverture des services de nutrition a augmenté.

Les indicateurs du PMNCH de 7 à 14 sont similairesNote de bas de page 1 aux indicateurs ministériels de 7 à 12

Notes

Note de bas de page 1

Les 4 autres indicateurs KFM sont liés aux indicateurs généraux de l’engagement 1.0 au titre de la SMNE.

Retour à la référence de la note de bas de page 1

Note de bas de page 2

Bien que semblables en termes de langue et de thème, ces couplages d’indicateurs sont souvent non transférables et représentent des mesures et exigences différentes en matière de données.

Retour à la première référence de la note de bas de page 2

Annexe F : Acronymes et abréviations

ABP
Approche basée sur le programme
DPF-Stats
Direction des statistiques de financement du développement, Affaires mondiales Canada
DTC3
Diphtérie-tétanos-coqueluche
FNUAP
Fonds des Nations Unies pour la population
GDC
Grands Défis Canada
ICAS
Initiative Clinton pour l’accès à la santé
JICA
Agence japonaise de coopération internationale
MND
Secteur de la santé et de la nutrition
ODD
Objectifs de développement durable
OMD
Objectifs du Millénaire pour le développement
OMS
Organisation mondiale de la Santé
ONG
Organisation non gouvernementale
ONU
Organisation des Nations Unies
OSR
Outil de suivi et de rapport
PNE
Plateforme nationale d’évaluation
PRA
Direction de l’évaluation de l’aide internationale, Affaires mondiales Canada
RSE
Responsabilité sociale des entreprises
RSG
Rapport sommaire de gestion
SAP
Systèmes, applications et produits de traitement de données
SDSR
Santé et droits sexuels et reproductifs
SMNE
Santé des mères, des nouveau-nés et des enfants
SSR
Santé sexuelle et reproductive
TMM
Taux de mortalité maternelle
UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l’enfance
WASH
Eau, assainissement et hygiène

Annexe G : Modèles logiques

Modèle logique de l’Initiative 1.0 au titre de la SMNE

Résultat final

Survie accrue des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans dans les pays bénéficiaires de l’Initiative de Muskoka

Résultats intermédiaires

Système de santé (100-300)

Augmentation des services de santé équitables et sexospécifiques au profit des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans    

Maladies (400-600)

Utilisation accrue de fournitures et produits sanitaires essentiels pour prévenir et gérer les principales causes de mortalité chez les mères, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans, et pour y remédier, y compris les inégalités entre les sexes et les pratiques néfastes           

Nutrition (700-900)

Pratiques nutritionnelles améliorées pour les mères, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans (en tenant compte, entre autres facteurs, des déterminants socioculturels et liés au genre)

Résultats immédiaux

100 Capacité accrue des gouvernements et des établissements de santé à planifier et à mettre en œuvre des stratégies sanitaires pour la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE), et d’en effectuer le suivi, et cela d’une manière équitable et tenant compte des sexospécificités 

200 Renforcement de la capacité des travailleurs de la santé à trouver des solutions aux problèmes de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans, y compris aux problèmes sexospécifiques, dans les régions mal desservies        

300 Élargissement de l’accès des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans à des services de santé intégrés et complets ainsi qu’à des établissements de santé bien équipés dans les régions mal desservies 

400 Capacité accrue des établissements de santé à prévenir, à gérer et à traiter les maladies qui touchent les mères, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans, y compris en s’attaquant aux causes sexospécifiques     

500 Amélioration de la prestation, par les travailleurs de la santé, de services de santé adéquats et de qualité pour lutter contre les principales maladies qui touchent les mères, les nouveau-nés et les enfants, y compris dans les régions mal desservies        

600 Amélioration de l’accès aux services de santé visant à prévenir, à gérer et à traiter les principales maladies qui touchent les mères, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans, y compris dans les régions mal desservies           

700 Capacité accrue du gouvernement à planifier et à mettre en œuvre des stratégies de promotion de la SMNE qui tiennent compte de la nutrition

800 Amélioration de la qualité des services offerts par les travailleurs de la santé pour aider à prévenir et à traiter la malnutrition modérée et sévère, y compris par la fourniture de préparations alimentaires et d’aliments complémentaires           

900 Accès accru des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans aux aliments nutritifs et aux suppléments, de même qu’aux services d’eau et d’assainissement fournis par les établissements de santé publics et privés

Quelle en est la portée?

Extrants

Gestion des soins de santé

110 Soutien aux gouvernements et aux établissements de santé en ce qui concerne les stratégies de mise en œuvre et de recrutement liées à la SMNE

120 Élaboration et mise en œuvre des politiques et des normes du gouvernement liées à la SMNE, et conseils à cet égard

130 Normalisation du système d’information sur la gestion de la santé, y compris des indicateurs sexospécifiques et des données ventilées par sexe établis et étendus à divers niveaux du système de santé

140 Élaboration et mise en œuvre de politiques et de plans qui tiennent compte des sexospécificités        

Capacité des travailleurs de la santé

210 Recrutement et formation des travailleurs de la santé afin qu’ils puissent offrir des services de santé au niveau du district

220 Supervision et mentorat clinique réguliers des travailleurs de la santé au sujet des principaux problèmes de santé, y compris les problèmes liés à la santé de l’environnement et la prestation des services de santé     

Services de santé élargis

310 Activités d’éducation et de sensibilisation sur les bonnes pratiques sanitaires, y compris les déterminants environnementaux de la santé et la réduction des pratiques néfastes, à l’intention des femmes et des hommes, réalisées par des établissements de santé publics et privés

320 Construction de centres de santé ayant l’équipement et les ressources nécessaires pour offrir des services en lien avec la SMNE, dont des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, et pour traiter les déchets dangereux et médicaux

330 Conception et mise sur pied d’un plan d’entretien de l’infrastructure et de l’équipement

340 Prestation de services de santé essentiels aux enfants et aux femmes enceintes qui, par le passé, en étaient privés            

Vaccination et distribution de médicaments essentiels

410 Produits de santé essentiels pour les mères, les nouveau-nés et les enfants (p. ex. médicaments et vaccins), et achat et distribution aux fournisseurs de services de santé

420 Soutien aux efforts nationaux afin d’élargir la portée de la prestation de services de santé essentiels (p. ex. prévention et traitement) aux mères aux nouveau-nés et aux enfants de moins de cinq ans           

Capacité des travailleurs de la santé

510 Formation des travailleurs de la santé afin qu’ils puissent établir un diagnostic de prévention de qualité, gérer et traiter les principales maladies qui touchent les mères, les nouveau-nés et les enfants, y compris les déterminants environnementaux des maladies 

520 Formation des promoteurs de la santé, des volontaires et des praticiens de la santé locaux afin qu’ils puissent livrer des messages clés sur les comportements et les pratiques liés à la santé et qui ont trait à la prévention et au traitement des maladies évitables, y compris les pratiques néfastes et les déterminants environnementaux de la santé

530 Élaboration de normes et de conseils, y compris en ce qui concerne l’égalité entre les sexes, dans le contexte de la prévention, de la gestion et du traitement des principales maladies qui touchent les mères, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans    

Élargissement des services de prévention, de gestion et de traitement des maladies

610 Déploiement de travailleurs, de promoteurs et de volontaires formés dans des régions mal desservies

620 Activités courantes de sensibilisation de la collectivité, y compris des campagnes et des services sanitaires essentiels, de même que des interventions clés dans le secteur de la santé environnementale, réalisées par des travailleurs de la santé dans des régions mal desservies 

Gestion de la nutrition

710 Soutien aux gouvernements et aux établissements de santé en ce qui concerne les stratégies de mise en œuvre et de recrutement liés à la nutrition des mères, des nouveau-nés et des enfants

720 Assistance technique et autres intrants afin de renforcer la capacité des principaux partenaires en ce qui concerne les programmes sur les micronutriments et les pratiques agricoles plus durables  

Capacité de sensibilisation à la question de la nutrition

810 Formation sur les services de nutrition et les services connexes aux travailleurs de la santé, y compris les questions liées à l’égalité entre les sexes en lien avec la nutrition

820 Activités de sensibilisation à l’importance de l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, y compris la promotion de l’égalité des besoins des filles et des garçons

830 Renseignements et éducation sur la nutrition, l’hygiène, l’assainissement et la prévention des maladies infantiles, y compris les indicateurs sexospécifiques et les données ventilées selon le sexe diffusées aux niveaux local et national           

Élargissement des services en matière de nutrition

910 Fourniture d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi ainsi que des vitamines et des minéraux importants, dont des suppléments de vitamine A et du sel iodé

920 Dépistage et gestion des cas de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans, surtout les bébés de sexe féminin, qui risquent d’être négligés 

930 Assistance technique et autres intrants pour améliorer l’accès aux installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement 

Modèle logique de l’Initiative 2.0 au titre de la SMNE

Résultat ultime

1000 Survie accrue des femmes en âge de procréer (de 15 à 49 ans), des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans dans les pays où AMC œuvre en faveur de la SMNE.

Résultats intermédiaires

Renforcer les systèmes de santé

1100 Utilisation accrue de services de santé essentiels de qualité par les femmes en âge de procréer, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans.

Réduire le fardeau de la maladie

1200 Utilisation accrue des produits de santé et services de santé nécessaires pour prévenir, gérer et traiter les maladies par les femmes en âge de procréer, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans.

Améliorer la nutrition

1300 Augmentation de la consommation d’aliments nutritifs et de suppléments par les femmes en âge de procréer, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans.

Accroïtre la production et l’usage des données

1400 Communication et utilisation accrues de données ventilées sur la santé et l’utilisation des services de santé et couverture accrue par les registres de l’état civil, les planificateurs locaux et les décideurs.

Résultats immédiats

1110 Capacité accrue des travailleurs de la santéFootnote 10à fournir des services sexospécifiques et de qualité aux femmes en âge de procréer, aux nouveau-nés et aux enfants de moins de cinq ans.         

1120 Capacité accrue du gouvernement et des partenaires à planifier, mettre en œuvre, surveiller et gérer des stratégies et des systèmes de santé maternelle, néonatale et infantile qui reflètent les priorités des femmes et des enfants.    

1130 Amélioration de l’accès des femmes en âge de procréer, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans aux services de santé, en accordant une attention particulière aux obstacles liés au genre.       

1210 Accès accru à des produits et services sexospécifiques et demande accrue de ces produits et services pour prévenir et traiter les maladies touchant les femmes en âge de procréer, les nouveau nés et les enfants de moins de cinq ans.           

1220 Accès accru à de meilleures installations d’eau et d’assainissement et augmentation de la demande à cet égard chez les femmes en âge de procréer, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans.

1310 Meilleure connaissance des saines pratiques en matière de nutrition et de la capacité des travailleurs familiaux, du secteur de la santé et d’autres secteurs liés à la nutrition à relever les défis nutritionnels des femmes en âge de procréer, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans.    

1320 Capacité accrue des partenaires gouvernementaux de planifier et de gérer les stratégies et les systèmes de nutrition, y compris les facteurs d’autonomisation des femmes.   

1330 Accès accru des femmes en âge de procréer, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans à des aliments nutritifs et à des suppléments alimentaires. 

1410 Capacité accrue des intervenants à produire des données de qualité ventilées selon le sexe et l’âge sur la santé, les événements sanitaires ainsi que l’utilisation et la couverture des services de santé.

1420 Capacité accrue des intervenants à synthétiser, valider et analyser les données ventilées selon le genre pour la prise de décision.

Exemples d’extrants

1111 Formation, renforcement des compétences, mentorat et supervision constructive au profit des agents de santé.

1112 Formation et sensibilisation des agents de santé aux déterminants socioculturels de la SMNE et à l’importance de s’attaquer aux pratiques néfastes des systèmes de santé, par l’entremise de la formation et de la sensibilisation à la question de l’égalité des sexes.

1113 Production, déploiement et distribution équitable d’un nombre suffisant de travailleurs de la santé pour les besoins importants.               

1120 Fourniture d’assistance et de soutien techniques pour renforcer les capacités des intervenants nationaux en matière d’égalité des sexes (p. ex. ministère de la Santé).

1121 Activités de sensibilisation et dialogue sur les politiques menés pour déterminer les pratiques exemplaires et l’allocation équitable des ressources en matière de SMNE.

1122 Élaboration et gestion de politiques, de normes, de règles et de directives du gouvernement sur la SMNE.            

1131 Centres de soins de santé construits ou rénovés, qui possèdent l’équipement et les fournitures nécessaires pour fournir des services de SMNE.

1132 Conception et mise sur pied d’un plan d’entretien de l’infrastructure et de l’équipement.

1133 Services de santé essentiels et sexospécifiques à des enfants et à des femmes enceintes auxquels l’accès était impossible/difficile auparavant. 

1134 Assistance technique aux équipes de gestion de la santé de district (EGSD) pour l’élaboration d’interventions adaptées au niveau local afin de s’attaquer aux obstacles sexospécifiques à la santé et aux services ainsi qu’à leurs causes sous-jacentes.   

1211 Approvisionnement et fourniture de produits de santé (p. ex. moustiquaires de lit).

1212 Vaccins et services de santé préventifs fournis.

1213 Les femmes et les enfants sont informés de tous les choix qui s’offrent en matière de prévention et de traitement.

1214 Activités courantes de sensibilisation de la collectivité, dont des campagnes et des services de santé essentiels, de même que des interventions clés dans le secteur de la santé environnementale, réalisées par des travailleurs de la santé dans des régions mal desservies.            

1221 Information sur les pratiques d’assainissement et de lavage des mains communiquée aux familles, y compris aux femmes et aux enfants.

1222 Construction et rénovation d’installations d’eau et d’assainissement (WATSAN).

1223 Fourniture d’assistance technique aux EGSD pour élaborer des interventions adaptées au niveau local afin de s’attaquer aux obstacles sexospécifiques à la demande de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement.             

1311 Formation et renforcement des compétences des travailleurs de la santé en matière de nutrition maternelle et infantile.

1312 Formation nutritionnelle aux familles, en accordant une attention particulière aux membres de la famille (conjoints ou beaux-parents responsables des achats ou de l’allocation alimentaire du ménage).

1313 Formation de travailleurs familiaux, de la santé et d’autres professionnels de la nutrition en matière de nutrition maternelle et infantile et de services connexes, y compris sur des enjeux sexospécifiques liés à la nutrition maternelle et infantile.     

1321 Soutien technique et assistance dans le cadre des ressources fournies aux intervenants nationaux.

1322 Activités de sensibilisation et dialogue sur les politiques menés pour déterminer les pratiques exemplaires et l’allocation équitable des ressources en matière de nutrition.

1333 Soutien aux gouvernements et aux institutions de soins de santé en ce qui concerne les stratégies de mise en œuvre et de recrutement.         

1331 Approvisionnement et distribution de produits nutritionnels (p. ex. suppléments alimentaires).

1332 Services de nutrition fournis aux filles, aux femmes et aux enfants de moins de cinq ans.

1333 Activités de sensibilisation à l’importance de l’alimentation des mères, des nourrissons et des jeunes enfants, y compris la promotion de l’égalité des besoins des filles et des garçons.      

1411 Création et mise à niveau de registres des données de l’état civil.

1413 Données recueillies, y compris des données ventilées selon le sexe sur les déterminants de la santé, le rendement des systèmes de santé et l’état de santé, provenant de sources efficaces, modernes, opportunes et fiables.

1422 Normalisation des systèmes de gestion de la santé, y compris des indicateurs sexospécifiques et des données ventilées par sexe établis et étendus à divers niveaux du système de santé.

1421 Formation des intervenants à l’analyse et à l’utilisation des données aux fins des politiques, des stratégies et des lignes directrices en matière de prise de décisions.

1412 Intervenants locaux formés à l’utilisation des données pour la prise de décision.

1414 Qualité des données évaluée.

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