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Étude sur les complémentarités économiques du Canada et de la Chine
Groupe de travail sur le partenariat économique
Tables des matières
- Résumé
- Introduction
- Aperçu des relations économiques bilatérales
- Analyse sectorielle
- Conclusion
Annexe 1 – Aperçu des économies canadienne et chinoise
Annexe 2 – Mécanismes de consultation et de coopération Canada-Chine liés au commerce et à l’investissement
1. Résumé
À la suite de la rencontre du premier ministre du Canada, Stephen Harper, et du président de la Chine, Hu Jintao, au Canada en juin 2010, des représentants des deux pays ont entrepris la réalisation d’une étude conjointe afin d’établir une base analytique pour évaluer les complémentarités économiques bilatérales potentielles dans certains secteurs. Par l’expression « complémentarités économiques », on entend les intérêts et les besoins d’un pays qui peuvent être jumelés à une capacité de desservir d’un autre pays.
Les résultats de cette étude aident à préparer le terrain pour l’amorce de discussions exploratoires sur l’approfondissement des relations commerciales et économiques entre les deux pays, comme l’ont annoncé leurs deux dirigeants pendant la dernière visite du premier ministre Harper en Chine, en février 2012.
Le Canada et la Chine sont d’importantes nations commerçantes. Pour les deux pays, le commerce extérieur fait partie intégrante de la croissance économique, passée et future. Aujourd’hui, la Chine est le deuxième partenaire commercial du CanadaFootnote 1, qui, pour sa part, se classe au treizième rang des partenaires commerciaux de la Chine Footnote 2. Outre l’augmentation des échanges bilatéraux de marchandises, de services et d’investissements, les liens interpersonnels n’ont jamais été aussi étroits; en effet, le nombre de touristes et d’étudiants d’un pays visitant chaque année l’autre pays s’est accru considérablement. De plus, la coopération étendue entre les gouvernements se fait sentir dans une foule de domaines prioritaires.
La présente étude porte sur sept secteurs, reflétant des intérêts particuliers de l’une et l’autre partie et dans lesquels les possibilités de croissance semblent importantes. Bien qu’elle ne soit pas exhaustive, l’étude fournit une base d’analyse générale des complémentarités économiques bilatérales. Comme c’est le cas de toutes les relations commerciales de grande ampleur, il y a place à amélioration en matière d’échanges commerciaux et d’investissement entre le Canada et la Chine. L’étude traite donc également des obstacles et des défis à la croissance dans ces secteurs.
Voici les principaux constats qui se dégagent de l’étude.
Agriculture et agroalimentaire (poissons et fruits de mer compris)
Le Canada et la Chine constituent tous deux d’importants producteurs et exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires, présentant chacun des profils d’offre et de demande distincts. Les possibilités de croissance vont bien au-delà des échanges bilatéraux de marchandises et d’investissements. Le gouvernement et l’industrie des deux pays coopèrent de plus en plus dans les domaines des échanges techniques et scientifiques afin d’aider la Chine à relever ses défis domestiques et afin de tirer parti des débouchés qui se présentent pour les deux pays sur les marchés de pays tiers. Au nombre des difficultés figurent les obstacles au commerce, dont les droits de douane, les mesures réglementaires (par exemple, les mesures sanitaires et phytosanitaires) et les retards dans le règlement des problèmes d’accès au marché découlant des contraintes liées aux capacités administratives.
Technologies propres et biens et services environnementaux
Le secteur des technologies propres est un secteur novateur, en croissance rapide à l’échelle mondiale. Au Canada, il est dominé principalement par les petites et moyennes entreprises (PME) qui, malgré leurs innovations technologiques et leurs solutions commercialisables, se heurtent souvent à des difficultés liées à leur taille. Parmi ces difficultés, notons l’accès au capital et les préoccupations au sujet de la protection des droits de propriété intellectuelle. La Chine s’intéresse particulièrement à ce secteur : dans son plus récent plan quinquennal, elle souligne le rôle des technologies propres dans la recherche de solutions aux problèmes environnementaux nationaux, qui sont de plus en plus nombreux. En plus de contribuer au commerce bilatéral de marchandises et de services dans le domaine des technologies propres, les partenariats canado-chinois pourraient aider à répondre à la demande mondiale croissante de solutions technologiques propres.
Machinerie et équipement
Les échanges bilatéraux dans ce secteur ont affiché une forte progression au cours des 10 dernières années. Les technologies et le savoir-faire canadiens sont complémentaires aux besoins et à la demande de la Chine en matière de production, particulièrement en équipement agricole et minier et dans les services connexes. Le renforcement de la coopération dans ce secteur pourrait offrir aux entreprises canadiennes des possibilités d’exportation accrues. Certaines préoccupations au sujet de la protection de la propriété intellectuelle, des normes et des exigences de certification, tout comme le maintien de certains droits de douane, peuvent limiter l’accroissement du commerce bilatéral dans ce secteur.
Ressources naturelles et produits dérivés
Le Canada et la Chine possèdent des ressources naturelles abondantes et figurent parmi les plus grandes nations commerçantes du monde dans ce secteur. La Chine subit des pressions du côté de l’offre pour certains produits de base; il lui est donc difficile de satisfaire la demande de son économie en plein essor. En tant que fournisseur fiable, le Canada est bien placé pour répondre aux besoins de la Chine et lui offrir des solutions novatrices pour l’exploitation durable et la gestion efficace de ses ressources naturelles. Au Canada, l’intérêt grandissant de la Chine pour les ressources naturelles vient ajouter à la diversité des sources d’investissement disponibles pour mettre en œuvre des projets canadiens de mise en valeur des ressources naturelles à forte intensité de capital. Afin de tirer parti des complémentarités dans ce secteur, les deux pays pourraient apporter des améliorations supplémentaires dans la clarté, l’efficacité et la prévisibilité des règlements en matière d’investissements étrangers, dans la compatibilité des systèmes de certification, ainsi que dans l’accélération du processus d’approbation relatif à certaines marchandises comme l’équipement.
Services
Les services constituent un volet important et en expansion des économies du Canada et de la Chine. Ils représentent une source essentielle de croissance dans un marché mondial concurrentiel fondé sur le savoir. Bien que la gamme des services échangés entre les deux pays soit très étendue, le potentiel de croissance de ces échanges demeure considérable. La croissance économique stable et l’expansion prévue de l’infrastructure en Chine se traduiront sans doute par une forte demande dans les principaux secteurs des services, où le Canada possède une expertise de premier plan. Le secteur des services de la Chine s’accroît rapidement à l’heure actuelle, et le Canada est en mesure d’exporter des pratiques exemplaires qui seraient utiles à ce secteur en plein développement. Par ailleurs, les liens interpersonnels qui existent déjà entre les deux pays faciliteront davantage encore le commerce bilatéral des services.
Textiles et produits connexes
Les fabricants canadiens de textiles et de vêtements se concentrent de plus en plus sur des produits à forte valeur ajoutée et dépendent des ventes sur les marchés d’exportation pour demeurer viables. Ces dernières années, la Chine a réalisé des progrès considérables dans les industries du textile et des vêtements, devenant un chef de file mondial dans certains sous-secteurs. Le plan quinquennal actuel de la Chine met l’accent sur l’importance d’un développement soutenu de l’industrie du textile. Le Canada et la Chine ont des capacités complémentaires dans l’industrie du textile, chacun produisant des biens pour différents segments de marché. Plus particulièrement, l’expertise du Canada dans les textiles sophistiqués peut être intégrée aux chaînes de valeur de la Chine pour servir son marché national et les marchés mondiaux, alors que les vêtements de marque et les vêtements techniques canadiens peuvent répondre à la demande des consommateurs chinois, qui sont de plus en plus avertis. De même, la vaste gamme de textiles et de vêtements de la Chine peut répondre à la demande canadienne dans des secteurs où il n’y a plus de fabricants canadiens.
Infrastructure de transport et aérospatiale
Ces deux secteurs occupent une place stratégique au sein de l’économie des deux pays, notamment grâce à leur rôle essentiel dans la circulation des marchandises et des personnes. Il existe des possibilités de collaboration entre le Canada et la Chine dans la mise au point de systèmes plus sécuritaires pour les réseaux d’infrastructure de transport de la Chine, qui sont en pleine expansion. Étant donné leur expertise complémentaire, les deux pays pourraient également coopérer à des projets d’infrastructure dans des marchés de pays tiers. Le Canada est un chef de file mondial en matière de technologie et de recherche-développement en aérospatiale. Ces forces, combinées à la fabrication diversifiée et à la réglementation reconnue à l’échelle internationale de l’industrie canadienne, constituent des atouts qui peuvent répondre aux besoins de la Chine et à son objectif de mettre au point des produits aérospatiaux de calibre mondial.
Conclusion
Depuis la rencontre du premier ministre Stephen Harper et du président Hu Jintao en juin 2010, les relations économiques bilatérales ont continué de s’intensifier, le commerce et l’investissement affichant une expansion rapide. La forte croissance du commerce bilatéral des marchandises s’est maintenue durant la récente crise économique mondiale. Le stock d’investissements directs chinois au Canada a atteint près de 10,7 milliards de dollars américains à la fin de 2011, et a été multiplié par 36 au cours des 10 dernières années. Selon les statistiques chinoises, le stock d’investissements directs du Canada en Chine s’est chiffré à quelque 8,3 milliards de dollars américains en 2011.
Malgré ces gains impressionnants, les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux représentent une proportion étonnamment modeste de l’activité commerciale totale de chaque pays à l’échelle internationale. Il y a donc place à une forte croissance. La présente étude se veut un point de départ pour des discussions bilatérales sur les moyens d’y parvenir.
2. Introduction
2.1 Aperçu
Le Canada et la Chine entretiennent depuis longtemps des relations bilatérales bien établies. Les deux pays ont tous deux intérêt à renforcer leurs relations économiques, en augmentant le commerce bilatéral des marchandises et des services et les investissements, ainsi qu’en resserrant les liens interpersonnels et en accroissant les échanges culturels. Au cours de la première visite en Chine du premier ministre du Canada, Stephen Harper, en 2009, les deux gouvernements ont publié une déclaration conjointe soulignant les fortes complémentarités commerciales et économiques entre les deux pays. Les dirigeants ont par ailleurs convenu d’accroître la coopération en vue d’augmenter les échanges et les investissements bilatéraux.
Depuis cette visite, le président de la Chine, Hu Jintao, est venu au Canada en juin 2010, et le premier ministre Stephen Harper est retourné en Chine pour une deuxième visite en février 2012. Entre-temps, plus de 30 visites ministérielles bilatérales ont permis de resserrer les liens en matière de commerce et d’investissement. Les économies du Canada et de la Chine ont toutes deux résisté de façon exceptionnelle à la récente crise financière mondiale. Ces forces ont incité les deux pays à porter une attention mutuelle particulière aux avantages d’un raffermissement des relations bilatérales en ce qui a trait au commerce et à l’investissement.
Des représentants du Canada et de la Chine collaborent régulièrement grâce à divers mécanismes bilatéraux liés au commerce et à l’investissement, notamment le Comité mixte sur l’économie et le commerce (CMEC) Canada-Chine, un forum de niveaux sous-ministériel et vice-ministériel qui existe depuis longtemps et sert de cadre aux discussions sur des questions importantes relatives au commerce et à l’investissement entre le Canada et la Chine. Un mécanisme plus récent, constitué en 2005, le Groupe de travail stratégique Canada-Chine, réunit les sous-ministres des Affaires étrangères, du Commerce international et des Ressources naturelles du Canada et les vice-ministres des Affaires étrangères, du Commerce et de la Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine afin de discuter des priorités économiques et des politiques communes. Ces deux forums se sont réunis à Ottawa en 2011.
En juin 2010, le premier ministre Stephen Harper et le président Hu Jintao ont demandé à leurs représentants d’étudier des moyens de renforcer les relations économiques Canada-Chine en établissant un groupe de travail au sein du CMEC. Une fois formé, le Groupe de travail sur le partenariat économique Canada-Chine a entamé une étude conjointe afin d’examiner en profondeur les complémentarités et le potentiel en matière de commerce et d’investissement bilatéraux.
2.2 Objectif et structure de l’étude
L’étude des complémentarités économiques représente un pas important vers le renforcement des relations économiques entre le Canada et la Chine. En examinant l’état actuel des relations bilatérales en matière de commerce et d’investissement dans certains secteurs, elle fournit une base analytique pour des discussions sur les moyens d’approfondir ces relations. L’étude porte sur les complémentarités de divers aspects des économies du Canada et de la Chine dans sept secteurs :
- agriculture et agroalimentaire (poissons et fruits de mer compris);
- technologies propres et biens et services environnementaux;
- machinerie et équipement;
- ressources naturelles et produits dérivés;
- services;
- textiles et produits connexes;
- infrastructure de transport et aérospatiale.
La première partie de l’étude fournit : i) un aperçu de la structure et des caractéristiques clés des économies de la Chine et du Canada; ii) une description de la coopération commerciale et économique; iii) une description et une évaluation de la structure actuelle et historique du commerce et de l’investissement bilatéraux ainsi que de leurs tendances futures probables. La seconde partie de l’étude présente une analyse des sept secteurs. Chaque analyse sectorielle comprend un survol du secteur dans chaque pays, une description de la structure des échanges bilatéraux, des faits saillants de la coopération actuelle, une analyse des enjeux bilatéraux et un examen des complémentarités et des possibilités de croissance.
2.3 Méthodologie
2.3.1 Statistiques du commerce et des investissements bilatéraux
Aux fins de l’analyse comparative des statistiques, les données sur les flux d’échanges commerciaux et d’investissements entre le Canada et la Chine dans cette étude sont présentées en dollars américains, la devise la plus couramment utilisée pour le règlement de paiements internationaux. Les montants en devises nationales ont été convertis en fonction des taux de change annuels moyens fournis par les banques centrales nationales au cours de la période concernée, tel qu’indiqué dans le tableau 1, ci-dessous.
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Dollar canadien | 1,548 | 1,570 | 1,401 | 1,301 | 1,211 | 1,134 | 1,074 | 1,066 | 1,141 | 1,029 | 0,989 |
Yuan chinois | 8,277 | 8,277 | 8,277 | 8,276 | 8,193 | 7,972 | 7,605 | 6,947 | 6,830 | 6,769 | 6,463 |
Source : Banque du Canada et Banque populaire de Chine.
Il est courant d’observer des différences dans les données sur les échanges citées par chaque pays dans les statistiques relatives au commerce bilatéral. Les statistiques canadiennes et chinoises ne font pas exception. Un certain nombre de facteurs sont à l’origine de ces différences, notamment les expéditions de marchandises au partenaire commercial qui transitent par une économie tierce, ainsi que des méthodes différentes d’évaluation douanière. Pour les besoins de la présente étude, les importations de chaque pays seront utilisées dans la mesure du possible afin de caractériser le commerce bilatéral entre le Canada et la Chine. Ainsi, les statistiques d’importation des deux pays seront additionnées pour déterminer la valeur des échanges bilatéraux. En ce qui concerne les stocks d’investissement direct étranger (IDE), les données relatives aux investissements étrangers seront celles établies par le destinataire.
À moins d’indication contraire, les statistiques du commerce des marchandises ont été tirées du Global Trade Atlas, et les données de référence ont été fournies par Statistique Canada et l’Administration générale des douanes de la Chine.
2.3.2 Statistiques nationales
Les chiffres correspondant aux caractéristiques des divers secteurs (par exemple, la production ou les ventes) sont présentés dans la devise nationale du pays en question. Ces statistiques sont fournies par les principales agences nationales de statistique de chaque pays.
3. Aperçu des relations économiques bilatérales
3.1 Une base pour le resserrement des liens économiques Footnote 3
Le Canada et la Chine sont d’importants partenaires commerciaux et des acteurs économiques de premier plan dans la région de l’Asie-Pacifique et sur les marchés mondiaux. L’économie de la Chine est la deuxième en importance dans le monde; c’est aussi le pays le plus peuplé de la planète, avec 1,34 milliard d’habitants. L’économie du Canada se classe au 10e rang mondial et le pays compte 34,5 millions d’habitants. Le produit intérieur brut (PIB) combiné des deux pays a atteint 9 billions de dollars américains en 2011; leur importance économique sur la scène mondiale est indiscutable. Pour un aperçu des économies du Canada et de la Chine, voir l’annexe 1.
Le Canada et la Chine ont des économies ouvertes et dynamiques, qui dépendent du commerce international et de l’investissement pour stimuler la croissance. Avec un ratio commerce/PIB de 70,3 p. 100 et de 57,0 p. 100 respectivement Footnote 4, le Canada et la Chine considèrent l’augmentation du commerce comme une priorité majeure. Les relations commerciales entre les deux pays se sont renforcées considérablement au cours des 10 dernières années, ce qui est attribuable en grande partie à des forces économiques complémentaires et à l’élargissement des relations en matière d’investissement.
3.2 Coup d’œil sur les économies canadienne et chinoise
3.2.1 L’économie canadienne
L’économie canadienne a connu une croissance soutenue, progressant à un taux annuel moyen de 1,8 p. 100 au cours des 10 dernières années. Elle a été parmi les économies qui ont le mieux résisté à la récente crise économique mondiale, et elle avait regagné tout le terrain perdu en matière de production au troisième trimestre de 2010. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que le Canada continuera d’être un chef de file parmi les principales économies industrielles sur le plan de la croissance au cours des prochaines années, notamment en raison de son système financier et de ses institutions financières solides, de son faible taux d’inflation, de sa gestion budgétaire saine et de ses investissements dans le savoir et l’infrastructure. Bien que la fabrication demeure un secteur très important au Canada, représentant 12,8 p. 100 du PIB, la part des services s’est accrue de façon soutenue dans les dernières décennies, pour atteindre 71,6 p. 100 du PIB en 2011. Une des particularités de l’économie canadienne est l’importance de son secteur primaire, surtout pour ce qui est de son apport à l’ensemble des exportations du pays. Les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, de l’énergie, de la foresterie et de l’exploitation minière comptent pour plus de 50 p. 100 des exportations totales du Canada.
3.2.2 L’économie chinoise
Ces 10 dernières années, l’expansion de l’économie chinoise a été des plus remarquables : son taux de croissance annuel moyen a été de 10,5 p. 100 de 2001 à 2010. Cette croissance a été stimulée en partie par le renforcement du secteur de la fabrication et des exportations, et s’est accompagnée d’une accélération de l’urbanisation, d’un développement rapide de l’infrastructure et d’un accroissement des niveaux de revenu par habitant. La consommation intérieure va devenir un moteur de plus en plus important de l’économie de la Chine, et elle sera soutenue par des conditions favorables du marché du travail et d’autres efforts stratégiques visant à augmenter le revenu disponible des ménages. Même si la fabrication demeurera le plus important secteur économique de la Chine au cours des prochaines années, le pays est résolu à promouvoir le développement de son secteur des services.
3.3 Coopération économique et commerciale entre le Canada et la Chine
Le Canada et la Chine entretiennent depuis longtemps des relations bilatérales bien établies. Les relations commerciales modernes entre les deux pays ont débuté dans les années 1960 par des ventes de blé canadien à la Chine. À la suite de l’établissement des relations diplomatiques en 1970, la signature de l’Accord commercial entre le Gouvernement du Canada et le Gouvernement de la République populaire de Chine, en 1973, a été la première étape de l’officialisation de la coopération économique et commerciale. Aux termes de cet accord, les deux pays se sont employés à accroître le commerce des marchandises, notamment en s’accordant mutuellement le traitement de la nation la plus favorisée. En 1979, le Canada a ajouté la Chine à la liste des pays admissibles à son Tarif de préférence général, un traitement tarifaire unilatéral qui applique des taux tarifaires inférieurs aux taux de la nation la plus favorisée sur certains produits afin d’aider à promouvoir la croissance économique et la diversification des exportations d’un pays en développement.
Quand la Chine a accédé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, l’engagement des deux pays à l’égard d’un système commercial multilatéral solide et de leurs droits et obligations respectifs dans le cadre de l’OMC a consolidé la base institutionnelle sur laquelle reposent leurs relations commerciales. En tant que membres fondateurs du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), le Canada et la Chine se sont efforcés d’améliorer l’environnement d’affaires en réduisant le coût du commerce transfrontalier, en améliorant l’accès à l’information commerciale et en simplifiant les processus réglementaires et administratifs.
Le Canada et la Chine coopèrent étroitement dans le cadre d’un large éventail d’accords bilatéraux et de protocoles d’entente dans les domaines de la science et de la technologie, de l’énergie, de la foresterie, des technologies propres, du développement agricole, des sciences de la vie, du transport maritime et bien d’autres (voir la liste en annexe 2). De plus, l’éducation est un important domaine de coopération économique entre les deux pays. L’éducation et le transfert des connaissances ressortent dans divers secteurs en tant que domaine où il existe une complémentarité importante. La Chine constitue la principale source d’étudiants étrangers au Canada; en effet, plus de 68 000 Chinois étudient dans un établissement canadien à l’heure actuelle. Au cours de la visite en Chine du premier ministre du Canada en février 2012, le Canada et la Chine ont convenu de considérer l’éducation comme une nouvelle priorité stratégique et d’étudier des moyens supplémentaires d’accroître la mobilité des étudiants universitaires dans les deux sens, avec pour objectif commun d’atteindre un total combiné de 100 000 personnes étudiant sur le territoire de l’autre d’ici cinq ans.
Parmi les plus importants progrès accomplis dans les relations bilatérales ces dernières années, il convient de mentionner la conclusion des négociations de fond en vue de la signature d’un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) Canada-Chine, qui facilitera la circulation des investissements entre les deux pays à l’avenir. L’APIE, de même que les contacts réguliers de haut niveau, un éventail grandissant de dialogues officiels (formels ou non), l’ampleur et la diversification des flux commerciaux et économiques bilatéraux, ont transformé ces relations en partenariat stratégique d’importance majeure pour les deux pays.
3.4 Relations bilatérales en matière de commerce et d’investissement
3.4.1 Commerce bilatéral des marchandises
Au cours des 10 dernières années, les relations commerciales entre le Canada et la Chine se sont considérablement renforcées, de sorte que la Chine constitue maintenant le deuxième partenaire commercial du Canada, qui lui se classe au treizième rang des partenaires commerciaux de la Chine Footnote 5. Cette expansion rapide du commerce bilatéral des marchandises s’est même poursuivie durant la récente crise économique mondiale, comme en témoignent les statistiques canadiennes et chinoises présentées dans les tableaux 2 et 3.
Il est courant d’observer des différences dans les données sur les échanges citées par chaque pays dans les statistiques relatives au commerce bilatéral. Les statistiques canadiennes et chinoises ne font pas exception. Un certain nombre de facteurs sont à l’origine de ces différences, notamment les expéditions de marchandises au partenaire commercial qui transitent par une économie tierce, ainsi que des méthodes différentes d’évaluation douanière. Dans les tableaux 2 et 3 ci-dessous, les statistiques de chaque pays sont présentées séparément, alors que dans le reste de l’étude, les importations de chaque pays seront utilisées dans la mesure du possible pour caractériser le commerce bilatéral entre le Canada et la Chine. Ainsi, les statistiques d’importation des deux pays seront additionnées pour déterminer les niveaux des échanges bilatéraux.
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Exportations canadiennes (Importations chinoises) | 2,7 | 2,6 | 3,4 | 5,2 | 6,0 | 6,9 | 8,9 | 9,9 | 9,7 | 12,9 | 17,0 |
Importations canadiennes (Exportations chinoises) | 8,2 | 10,2 | 13,3 | 18,6 | 24,4 | 30,5 | 35,9 | 39,9 | 35,0 | 43,2 | 48,6 |
Total | 11,0 | 12,8 | 16,7 | 23,8 | 30,4 | 37,3 | 44,8 | 49,8 | 44,7 | 56,1 | 65,6 |
Source : Global Trade Atlas (statistiques canadiennes).
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Exportations chinoises (Importations canadiennes) | 3,3 | 4,3 | 5,6 | 8,2 | 11,7 | 15,5 | 19,4 | 21,8 | 17,7 | 22,2 | 25,2 |
Importations chinoises (Exportations canadiennes) | 4,0 | 3,6 | 4,4 | 7,3 | 7,5 | 7,7 | 11,0 | 12,8 | 11,9 | 14,8 | 21,6 |
Total | 7,4 | 7,9 | 10,0 | 15,5 | 19,2 | 23,2 | 30,3 | 34,6 | 29,6 | 37,0 | 46,8 |
Source : Global Trade Atlas (statistiques chinoises).
Malgré les récentes tendances de croissance, le commerce bilatéral représente toujours un pourcentage relativement peu élevé de l’ensemble du commerce international de chaque pays. À l’évidence, le commerce entre le Canada et la Chine recèle un énorme potentiel de croissance inexploité.
En ce qui concerne le commerce des marchandises, la Chine est le troisième importateur de produits du Canada, avec des importations de marchandises s’élevant à 21,6 milliards de dollars américains en 2011. Les marchandises liées aux ressources, comme les produits du bois, les pâtes et le papier ainsi que les métaux et les minéraux, comptent pour la majorité des importations chinoises en provenance du Canada. Les importations chinoises de produits agricoles canadiens sont également considérables, étant composées particulièrement d’oléagineux, de poissons et de fruits de mer. En dépit des tendances à la hausse enregistrées dans certains secteurs, notamment dans les exportations de produits manufacturés à forte valeur ajoutée, comme les machines et l’équipement, les aéronefs et les instruments médicaux, la demande chinoise de marchandises liées aux ressources naturelles demeure l’élément moteur des échanges, malgré les efforts du Canada pour élargir son offre de produits à une économie chinoise de plus en plus diversifiée.
Les importations canadiennes de marchandises de la Chine se sont accrues très rapidement au cours des 10 dernières années, pour atteindre 48,6 milliards de dollars américains en 2011. La Chine est devenue le deuxième fournisseur de marchandises du Canada, derrière les États-Unis. Les importations canadiennes en provenance de la Chine se composent principalement de biens de consommation, comme les textiles et les vêtements, les sacs, les chaussures, les jouets et les meubles. Les segments en expansion des importations canadiennes de produits chinois comprennent les produits électroniques, les machines et les matières plastiques.
3.4.2 Commerce bilatéral des services
Le commerce des services constitue un volet important des relations entre le Canada et la Chine. Tous les secteurs économiques ont une composante de services appréciable, et les innovations technologiques ont élargi la gamme des services pouvant faire l’objet de commerce transfrontalier. Le commerce des services est également un élément clé des chaînes de valeur, tant au sein d’une économie qu’à l’échelle mondiale.
Il existe un important potentiel de croissance du commerce des services entre le Canada et la Chine. Le Canada a l’une des économies de services les plus ouvertes du monde. La Chine s’est engagée à ouvrir 62,5 p. 100 de son secteur des services, pour comprendre 10 des 12 catégories de services visées par l’Accord général sur le commerce des services.
Il est difficile de chiffrer avec exactitude le commerce des services, car les statistiques officielles ne sont pas ventilées par sous-secteur ou par mode de fourniture. Toutefois, les données pour le Canada et la Chine indiquent que le commerce bilatéral des services a progressé rapidement au cours des 10 dernières années. Selon les statistiques canadiennes, ce commerce a plus que doublé dans cette période et s’est établi à 2,2 milliards de dollars américains en 2009 Footnote 6. Les statistiques chinoises montrent que le commerce bilatéral des services a plus que doublé au cours des cinq dernières années; il était estimé à 5,4 milliards de dollars américains en 2010.
Les services de voyage constituent les principales importations chinoises de services du Canada : ils représentaient 33 p. 100 des importations de services canadiens en 2009 Footnote 7 . Il existe un certain potentiel de croissance dans ce domaine depuis que la Chine a accordé au Canada le Statut de destination approuvée (SDA) en 2010. Le Canada a accueilli 248 887 voyageurs de Chine en 2011, lesquels ont injecté près de 390 millions de dollars canadiens dans l’économie du pays. Les experts de l’industrie ont prévu que le SDA pourrait augmenter le nombre annuel de voyageurs chinois au Canada d’environ 50 p. 100 d’ici 2015. La Chine s’approvisionne également en services canadiens dans les domaines des finances, du génie, des communications et de la gestion.
Même si la Chine affiche un déficit en ce qui a trait au commerce des services, elle a augmenté sa part du marché mondial des services. Les importations canadiennes de services chinois ont presque doublé de 2004 à 2009. Les services de transport représentent la moitié de ces importations, et les services commerciaux et de génie sont en plein essor. Les services de voyage comptent pour le tiers des importations canadiennes de services chinois. En 2010, les Canadiens ont effectué environ 320 000 voyages en Chine.
3.4.3 Investissement bilatéral
L’investissement est un domaine important des relations économiques entre le Canada et la Chine. Les relations bilatérales en matière d’investissement, qui remontent au début des années 1980, se sont accrues de façon soutenue depuis. Bien que l’investissement bilatéral ait connu une forte croissance ces dernières années, il demeure modeste par comparaison avec le niveau d’investissement que chaque pays reçoit du reste du monde, ce qui indique qu’il y a beaucoup de place pour l’expansion.
L’investissement direct chinois au Canada a connu une croissance considérable au cours des 10 dernières années. La Chine représente une source importante de capitaux qui peut s’ajouter à d’autres sources de financement pour la mise en œuvre de projets d’infrastructure et la mise au point de nouvelles technologies. Selon les statistiques canadiennes, le stock d’IDE de la Chine au Canada a atteint environ 10,7 milliards de dollars américains à la fin de 2011, c’est-à-dire qu’il a été multiplié par 36 au cours des 10 dernières années. Les entreprises chinoises investissent de façon dynamique à l’étranger et se montrent vivement intéressées à investir au Canada. Leurs secteurs d’intérêt comprennent principalement les ressources naturelles, mais aussi l’énergie renouvelable, les technologies de l’information et des communications, la transformation des aliments, les produits pharmaceutiques et la médecine douce, ainsi que la fabrication de pointe. En 2010, le Canada se classait au huitième rang des destinations les plus importantes pour l’investissement direct de la Chine à l’étranger. Les investissements chinois au Canada appuient également la politique industrielle de la Chine qui consiste à accéder à un niveau supérieur de la chaîne de valeur, facilitant ainsi la formation pratique en technologies nouvelles, la conduite d’affaires et l’établissement de partenariats en innovation. Le Canada cherche à attirer une part plus importante des investissements chinois dans des secteurs clés autres que les ressources naturelles.
Selon les statistiques chinoises, plus de 12 110 projets d’investissement direct composent le stock d’IDE du Canada en Chine, lequel a été estimé à environ 8,3 milliards de dollars américains en 2011 Footnote 8. Ces investissements ont été effectués dans un large éventail de secteurs, notamment les transports, la biotechnologie, l’éducation, les finances, les technologies de l’information, la fabrication et les ressources naturelles. À mesure que s’accroît l’importance économique de la Chine, ce pays demeurera un marché prioritaire pour le Canada. L’indice des entrées potentielles d’IDE de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) présente constamment la Chine comme ayant un potentiel élevé en ce qui concerne les investissements directs futurs.
Les deux pays ont récemment lancé des initiatives visant à faciliter encore davantage les flux d’investissements bilatéraux. La plus importante de ces initiatives a été la conclusion des négociations de fond en vue de la signature de l’APIE Canada-Chine en 2012. Ce dernier garantit aux investisseurs étrangers une protection accrue contre les pratiques discriminatoires et arbitraires, et améliore la prévisibilité des politiques d’investissement, tout en préservant le droit des deux pays d’établir des règles dans l’intérêt public. Outre l’APIE, la Commission de la régulation bancaire de Chine a récemment désigné le Canada en tant que destination pour la gestion des actifs chinois dans le cadre du programme des investisseurs institutionnels nationaux qualifiés de la Chine, qui permet aux investisseurs institutionnels approuvés en Chine, dont des banques, d’investir dans des fonds canadiens les fonds mis en commun par des clients chinois. Bien qu’elle n’ait pas de répercussions directes sur le flux d’IDE, cette décision des autorités chinoises aura des incidences positives sur le flux des investissements de portefeuille de la Chine au Canada. Toutefois, le marché chinois demeure fermé en grande partie aux investissements de portefeuille étrangers, à l’exception d’un contingent relativement faible (qui est récemment passé de 30 milliards à 80 milliards de dollars américains), alloué à des investisseurs institutionnels étrangers qualifiés.
Le rôle des chaînes de valeur mondiales dans les relations commerciales entre le Canada et la Chine
Une chaîne de valeur mondiale (CVM) est formée lorsque les activités commerciales qui ont pour but de créer un produit ou un service (par exemple, fabrication, conception, commercialisation, vente) sont fragmentées et éparpillées dans différentes entreprises (ou une seule) à l’échelle internationale. Les chaînes d’approvisionnement sont de plus en plus mondiales et complexes, car les entreprises souhaitent mettre en œuvre diverses stratégies, notamment pénétrer de nouveaux marchés, accroître la vitesse de livraison au consommateur et réduire les coûts.
À mesure que les chaînes d’approvisionnement se fragmentent, le secteur des services devient un important catalyseur des transactions dans un certain nombre d’entreprises interreliées, tant au pays qu’à l’étranger. À titre d’exemple du rôle des services dans les chaînes de valeur, notons la conception de produits et d’équipement, le transport de composants et de personnes, la formation de personnel, les services financiers (crédit requis pour effectuer et recevoir un paiement, financement des exportations, financement structuré), la comptabilité, la vérification, les impôts, la consultation en gestion, la commercialisation et les services de soutien.
L’augmentation des activités des CVM dans le monde a favorisé une plus grande spécialisation des pays, entraîné plus d’économies d’échelle, ouvert de nouveaux débouchés en matière de commerce et d’investissement, accru la capacité de production et généré des gains d’efficience plus importants. Bien que les entreprises multinationales soient considérées comme les éléments moteurs de cette tendance, les PME profitent de plus en plus des chaînes de valeur mondiale pour s’approvisionner en intrants et pour accéder à des marchés étrangers.
La participation du Canada et de la Chine dans l’expansion des chaînes de valeur mondiales s’est accélérée au cours des 10 dernières années. Bien que beaucoup d’attention ait été accordée à la délocalisation et à l’externalisation des activités dans cette même période, de récentes études montrent que les chaînes de valeur ne sont pas unidirectionnelles pour les entreprises canadiennes*. En effet, le niveau d’activités relocalisées compense souvent les activités délocalisées, une tendance qui appuie un mouvement plutôt circulaire des activités commerciales mondiales.
Le Canada
Dans la mondialisation des processus commerciaux, les éléments moteurs pour les entreprises canadiennes comprennent la capacité d’accéder à de nouveaux marchés, à de nouveaux intrants et à de nouvelles compétences. Par exemple, les entreprises canadiennes bénéficient de la proximité géographique de la Chine des marchés de l’Asie orientale, lesquels s’approvisionnent en une foule d’intrants par l’intermédiaire des chaînes de valeur de la Chine, qui sont axées sur l’exportation. Les exportations canadiennes de services bénéficient de cette tendance, car bon nombre de services sont requis pour faciliter les multiples aspects des chaînes de valeur. De 1992 à 2007, le nombre de marchandises canadiennes importées par la Chine à des fins de réexportation s’est accru de près de 29 p. 100 par année, soit plus du double de la croissance des exportations totales du Canada à destination de la Chine.
Les marchandises canadiennes sont de plus en plus vendues indirectement, par l’intermédiaire d’une filiale d’entreprise canadienne située à l’étranger; le produit en question est alors mis en marché ou livré à l’utilisateur final au moyen des chaînes de valeur du pays étranger. Cette pratique gagne en popularité parmi les entreprises canadiennes souhaitant prendre part au commerce mondial.
La Chine
L’influence de la Chine sur les activités des CVM est importante et a stimulé l’intégration du pays à l’économie mondiale. Par le passé, l’intégration économique de la Chine aux réseaux de production mondiaux était déterminée en grande partie par son avantage comparatif en ce qui concerne les produits à haute intensité de main-d’œuvre. Toutefois, quoique cette dynamique se poursuive, elle commence à changer, car la Chine établit des relations commerciales qui vont bien au-delà de l’approvisionnement à faibles coûts pour les entreprises multinationales. Les sociétés lient leur réseau de production à la Chine en raison de la situation géographique de ce pays et de sa base de fournisseurs très intégrée.
Par comparaison avec les autres pays de l’Asie orientale, la Chine a une base de fournisseurs expérimentés (par exemple, taille de l’industrie des produits électroniques, nombre de fabricants et d’usine de composants, taille et compétences de la main-d’œuvre), elle se situe à proximité des consommateurs asiatiques, et elle dispose d’installations et d’infrastructures modernes ainsi que d’industries de services qualifiées, comme en témoigne sa capacité en matière de logistique. Les réseaux de production considèrent la proximité de la Chine des fournisseurs de l’Asie orientale comme un facteur important dans leur décision d’externaliser leurs activités à l’étranger. De plus, les réseaux de production établis dans les pays occidentaux considèrent la proximité de la Chine des marchés de l’Asie orientale comme un facteur déterminant dans leur décision d’externaliser leurs activités à l’étranger.
* D. Boileau et A. Sydor, « Les chaînes de valeur mondiales au Canada », dans A. Sydor (réd.), Les chaînes de valeur mondiales : impacts et implications, Affaires étrangères et Commerce international Canada, Ottawa, 2011.
4. Analyse Sectorielle
A. Agriculture et agroalimentaire (poissons et fruits de mer compris)
Le secteur agricole et agroalimentaire englobe toutes les industries dont le rôle principal est de produire des produits agricoles et alimentaires, ce qui comprend la production agricole primaire et la transformation des boissons et des aliments, incluant les poissons et les fruits de mer. Au cours des dernières décennies, le Canada et la Chine ont établi de solides relations commerciales dans le secteur agricole, fondées sur leur haut degré de complémentarité. Il reste néanmoins de nombreuses possibilités de renforcer les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux dans ce domaine.
Le secteur au Canada
Au Canada, l’industrie agricole et agroalimentaire constitue un secteur économique moderne, dynamique et en évolution constante. En 2011, le secteur de l’agriculture primaire et de la production d’aliments et de boissons a fourni un apport de 3,8 p. 100 au PIB du Canada et a employé plus de 3 p. 100 de la population active. Ce secteur très diversifié est composé d’entreprises concurrentielles de calibre mondial, actives à l’échelle nationale et internationale. Comme le Canada destine environ 45 p. 100 de sa production agricole aux marchés étrangers, il constitue un exportateur net de produits agricoles et alimentaires et fait partie des plus importantes nations exportatrices du monde à cet égard.
En 2011, les ventes totales du secteur canadien de l’agriculture primaire ont été estimées à 46 milliards de dollars canadiens, ce qui représente une progression annuelle moyenne de 3,6 p. 100 depuis 10 ans. Au cours de la même période, la part des céréales et des graines oléagineuses dans les ventes totales a connu une forte hausse pour s’établir à 35,6 p. 100, tandis que celle des viandes rouges a chuté à 22,9 p. 100. Le reste des ventes agricoles en 2011 était composé de produits laitiers (12,7 p. 100), de volailles et d’œufs (7,4 p. 100), de fruits et légumes (8,8 p. 100) et de cultures spéciales et autres produits agricoles.
Le secteur canadien de la transformation des aliments et des boissons a affiché des ventes de 92,9 milliards de dollars canadiens en 2011, soit 32 p. 100 de plus qu’il y a 10 ans. L’industrie de la transformation de la viande constitue le plus important acteur dans ce secteur avec un chiffre d’affaires de 24,3 milliards de dollars canadiens, suivie de l’industrie laitière (13,7 milliards de dollars canadiens) et de l’industrie des boissons (9,2 milliards de dollars canadiens). Le domaine des produits céréaliers oléagineux (8,5 milliards de dollars canadiens) et de la viande transformée ont connu les plus fortes progressions dans le secteur entre 2001 et 2011. De plus, les ventes de produits de la mer ont connu une croissance spectaculaire ces deux dernières années pour s’établir à 4,3 milliards de dollars canadiens en 2011. Certaines industries de transformation des aliments et des boissons sont tout particulièrement axées sur l’exportation : par exemple, 57,3 p. 100 des livraisons de l’industrie de la transformation des fruits de mer et 47,1 p. 100 de celles de l’industrie de la mouture des céréales et des graines oléagineuses ont été exportées en 2010.
Le secteur agricole et agroalimentaire canadien se caractérise par son esprit d’innovation, comme en témoignent ses investissements dans les plus récentes technologies et méthodes de production. C’est ainsi que le secteur a pu conserver ses avantages concurrentiels et améliorer sa capacité de répondre aux besoins en évolution des consommateurs (par exemple, production d’aliments de haute qualité et sûrs possédant des caractéristiques particulières, aliments fonctionnels, bioproduits novateurs et nouvelles applications non alimentaires). L’adoption généralisée de nouvelles variétés d’oléagineux, comme le canola et le soya, a notamment entraîné une croissance substantielle de la production et de la superficie de culture, tout comme elle a ouvert de nouveaux débouchés à l’exportation.
Étant donné son rayonnement sur le marché mondial, le secteur agricole et agroalimentaire canadien aura à relever bien des défis dans les années à venir. Ces défis s’accompagneront toutefois de nouvelles opportunités. L’intensification de la concurrence à l’échelle mondiale des compétiteurs à faible coût, les pressions croissantes exercées sur les terres et les ressources en eau, les attentes grandissantes des consommateurs et l’évolution de la dynamique de l’accès aux marchés, y compris l’adoption de la biotechnologie, feront en sorte que les entreprises canadiennes devront continuellement innover afin de demeurer compétitives.
Le secteur en Chine
Premier producteur agricole mondial, la Chine constitue l’un des plus grands importateurs et exportateurs de produits agricoles, dont elle consomme une grande variété, en plus des produits agroalimentaires. Le secteur agricole forme un pilier central de l’économie chinoise et a contribué au PIB à hauteur de 10,2 p. 100 (4 050 milliards de yuans, soit 616 milliards de dollars canadiens) en 2010. La même année, la production de l’industrie chinoise des aliments et des boissons a représenté 8,8 p. 100 de la production manufacturière totale de la Chine. Même si le poids économique de ce secteur est en déclin, la production agricole emploie toujours 40 p. 100 de la population active chinoise.
Le secteur agricole chinois est en pleine transition d’un modèle d’agriculture traditionnelle à faible productivité à un modèle moderne de production industrialisée. La production à petite échelle (240 millions de petites fermes familiales) continue de dominer l’agriculture chinoise, mais l’industrialisation et l’urbanisation rapides entraînent une remise en question de ce modèle. Il est désormais plus facile pour les agriculteurs de sous-louer leurs lopins de terre, afin de permettre la consolidation nécessaire à l’industrialisation et à la gestion agricole à plus vaste échelle.
Le haut degré de priorité accordé à la sécurité alimentaire nationale a eu une influence déterminante sur le secteur agricole chinois. La production de l’agriculture primaire a crû de façon constante au cours des dernières années, alors que l’industrie de la pêche s’est de plus en plus réorientée vers l’aquaculture. À l’avenir, les cultures seront adaptées de façon à répondre à l’évolution de la demande intérieure. Même si l’offre intérieure de céréales de base, comme le blé et le riz, répond à la demande actuelle en Chine, l’adoption d’un régime alimentaire plus riche en protéines sous l’effet de l’amélioration des conditions de vie a entraîné des pénuries d’aliments pour les animaux, comme le maïs. La Chine importe désormais plus de 70 p. 100 de son soya, car la production intérieure a diminué sous l’effet de la concurrence des importations de soya génétiquement modifié destiné à l’alimentation animale. De plus, la production d’autres produits agricoles clés n’a pas suivi le rythme du développement de l’industrie chinoise (par exemple, le coton utilisé dans les textiles et les cultures sucrières destinées à la préparation d’aliments et de boissons).
La Chine est déterminée à renforcer ses capacités scientifiques et techniques dans le domaine agricole et encourage activement l’adoption des nouvelles technologies. Elle est devenue l’un des pays à adopter le plus rapidement les nouvelles technologies et innovations en agriculture. Par exemple, les agriculteurs chinois achètent de plus en plus leur propre machinerie agricole, ce qui contribue grandement à accroître la productivité. Au cours des 30 dernières années, la Chine a mis à l’essai jusqu’à 1 500 nouvelles variétés de culture et a amélioré le rendement des cultures primaires, notamment par la culture réussie du super-riz et du blé nain.
Malgré l’importante modernisation de la production agricole en Chine, le secteur doit relever certains défis. L’infrastructure agricole s’est détériorée sous l’effet de l’accroissement des conditions météorologiques extrêmes et se montre encore vulnérable aux catastrophes naturelles. Les systèmes d’irrigation demeurent limités et souvent mal gérés et entretenus. Les terres arables de qualité se sont raréfiées sous l’effet de l’urbanisation, tandis que les pertes en eau, l’érosion, l’infertilité et la salinisation du sol, la surutilisation des engrais et l’acidification du sol ont entraîné la perte de terres arables. Enfin, il demeure difficile d’assurer l’innocuité des produits agricoles en raison de la décentralisation du secteur, de l’intensité de la production et du faible niveau de technicité des méthodes de prévention et de contrôle des maladies et des ravageurs.
Structure des échanges bilatéraux
Le Canada et la Chine figurent parmi les plus importants exportateurs et importateurs de produits agricoles et agroalimentaires du monde. Étant donné la taille relativement modeste de sa population et le poids de la consommation intérieure correspondante, en plus de ses avantages dans la production de produits alimentaires de base, le Canada est tout naturellement positionné pour être un exportateur net de produits agricoles et agroalimentaires. Le Canada est actuellement le huitième exportateur mondial de poissons, de fruits de mer et de produits agricoles de base, et ses exportations totales se sont établies à 45,7 milliards de dollars américains en 2011. Plus particulièrement, le Canada figure parmi les cinq plus importants exportateurs mondiaux de blé et de canola et constitue un important exportateur de bœuf et de porc.
Les échanges commerciaux de la Chine dans le secteur agricole se sont intensifiés rapidement depuis l’adhésion de ce pays à l’OMC en 2001, et le pays est maintenant devenu la troisième destination mondiale pour les produits agricoles et agroalimentaires. En partie sous l’effet de l’augmentation de la demande intérieure découlant de l’enrichissement de la population, la Chine a enregistré au cours des huit dernières années un déficit commercial vis-à-vis du reste du monde, qui a atteint 34,4 milliards de dollars américains en 2011. Parallèlement, la Chine a surclassé le Canada, devenant le quatrième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, principalement des fruits et légumes, de la volaille et des produits du poisson.
Au cours des 10 dernières années, le commerce total des produits agricoles Canada-Chine a connu une croissance rapide, passant de 851,2 millions de dollars américains en 2001 à 4,2 milliards de dollars américains en 2011. Toutefois, ces échanges bilatéraux ne représentent que 2,7 p. 100 du commerce agricole de la Chine et 5,3 p. 100 de celui du Canada avec le monde entier. Étant donné l’importance du secteur agricole et agroalimentaire dans les échanges commerciaux des deux pays, ce résultat porte à croire qu’il est possible d’accroître encore le commerce Canada Chine.
Le Canada représente le huitième fournisseur en importance de produits agricoles de la Chine : il est à l’origine de 3,3 p. 100 du total des importations chinoises dans ce secteur. En 2011, la Chine a importé du Canada pour 3,1 milliards de dollars américains de produits agricoles; les produits de l’industrie de la mouture des grains et des oléagineux ont constitué la principale catégorie de produits importés ces dernières années, particulièrement les produits du canola. Les viandes, les poissons et les fruits de mer ainsi que les légumes sont d’autres importants produits agricoles que la Chine se procure au Canada.
En 2011, le Canada a importé de la Chine pour 1,1 milliard de dollars américains de produits agricoles et agroalimentaires, ce qui représente 3,2 p. 100 de ses importations totales dans ce secteur. Près du tiers des importations agricoles en provenance de la Chine étaient constituées de poissons et de produits de la mer, alors que les légumes, les fruits et les noix de même que les fruits et légumes transformés ont représenté d’autres importantes catégories de produits importés.
Pour ce qui est de l’investissement bilatéral dans le secteur agricole, un certain nombre d’entreprises canadiennes ont investi en Chine dans des domaines tels que la recherche-développement (R-D) touchant l’aquaculture, la viniculture, la génétique du bétail et la transformation (des pommes de terre, des fruits de mer et des oléagineux, entre autres). Même si les investissements chinois à l’étranger dans le secteur agricole en sont encore à leurs débuts, des sociétés chinoises réalisent des investissements dans des installations canadiennes de transformation du porc, des céréales et des oléagineux, principalement dans le but de s’assurer un approvisionnement constant de ces aliments de première importance.
Coopération actuelle
Dans le secteur agricole et agroalimentaire, les deux pays entretiennent actuellement une coopération solide et diversifiée. En plus de leur collaboration relative à des enjeux d’intérêt mutuel dans des cadres multilatéraux, comme l’OMC et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Canada et la Chine ont établi un certain nombre de mécanismes officiels de coopération bilatérale. Ces accords de vaste portée englobent un large éventail de thèmes allant de la biotechnologie et de l’agriculture durable jusqu’à la sécurité alimentaire. D’autres importants mécanismes de coopération ont été établis dans le domaine du développement international : l’Agence canadienne de développement international a financé au cours des 25 dernières années des projets visant à favoriser l’adoption des technologies et la formation dans le secteur agricole chinois. Les entreprises et les agriculteurs chinois ont accueilli favorablement ces programmes de coopération, qui les ont aidés à adopter des normes de production internationales.
La coopération scientifique représente aussi un volet important de la relation bilatérale. De nombreux accords de recherche concertée ont été conclus entre des organismes et ministères fédéraux canadiens et le gouvernement central chinois, des universités et des administrations régionales de la Chine. La Chine a également établi des liens avec les gouvernements provinciaux du Canada, en particulier dans l’Ouest. Enfin, plusieurs groupes de l’industrie des deux pays ont mis en place des partenariats constructifs et collaborent dans des dossiers d’intérêt mutuel.
En plus de ce volet bilatéral, le Canada et la Chine coopèrent dans le contexte d’initiatives de recherche internationale. Le Canada et la Chine sont des membres fondateurs de l’Alliance mondiale de recherche sur les gaz à effet de serre en agriculture, récemment établie. Son objectif est d’accroître la coopération internationale et l’investissement dans la recherche et le développement de technologies visant à réduire les gaz à effet de serre et à accroître la production et la résilience des systèmes de production agricole. Cette nouvelle instance pourrait être propice à l’accroissement de la coopération Canada-Chine. Le Canada et la Chine travaillent aussi en collaboration au sein du Groupe d’observation de la Terre, dans le cadre de la Communauté sur les pratiques agricoles, qui constitue une initiative mondiale visant à harmoniser les systèmes nationaux de surveillance de l’agriculture et de prévision de la production afin de contrer la volatilité des prix des aliments et d’accroître la production et la productivité agricoles.
Enjeux bilatéraux
Comme c’est le cas dans toutes les relations commerciales diversifiées et bien établies, les exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires des deux pays font face à des obstacles qui limitent leur capacité de profiter des débouchés offerts par chaque marché.
Par exemple, les deux pays continuent d’appliquer des droits de douane sur certains produits agricoles. Depuis son adhésion à l’OMC, la Chine a abaissé les droits de douane perçus sur les produits agricoles à un taux moyen de 15,6 p. 100. Pour sa part, le Canada, qui fait partie des membres originels de l’OMC, continue d’appliquer un taux de droit moyen de 11,3 p. 100 aux produits agricoles.
Des parties intéressées, dans les deux pays, ont désigné certaines mesures sanitaires et phytosanitaires ainsi que des différences dans les règlements et normes techniques comme constituant d’autres obstacles qui retardent, perturbent ou rendent moins prévisibles les échanges commerciaux. En particulier, les difficultés relevant des capacités administratives qui retardent l’agrément par les autorités gouvernementales des établissements autorisés à exporter ou l’accomplissement des formalités d’exportation des nouveaux produits entraînent des pertes de temps coûteuses pour les exportateurs.
À mesure que le Canada et la Chine continueront de resserrer leurs liens bilatéraux et que les problèmes seront réglés avec succès, les deux pays seront mieux à même de stimuler encore davantage le commerce.
Complémentarités et possibilités de croissance
Dans les années à venir, la croissance démographique, la hausse du niveau de vie et l’évolution des habitudes de consommation en Chine alimenteront la demande pour divers produits agricoles et agroalimentaires, spécialement les produits sains et sûrs. Même si la Chine a atteint l’autosuffisance pour un certain nombre de produits agricoles de base, l’importance grandissante des importations révèle un décalage croissant entre la production intérieure et la consommation de certaines denrées. La diversification des sources des produits agricoles importés aidera la Chine à s’assurer un approvisionnement stable, tout en évitant les répercussions d’éventuelles pénuries de l’offre qui pourraient découler de restrictions à l’exportation appliquées par des pays dont la Chine est fortement dépendante. Étant reconnu à l’échelle internationale comme une source sûre, fiable et abordable de poissons, de fruits de mer et de produits agricoles de base, dont il est le huitième exportateur en importance dans le monde, le Canada est bien placé pour répondre à certains des futurs besoins de la Chine dans le secteur agricole, et peut ainsi contribuer à atténuer les pressions dans l’offre et la demande alimentaires. Par exemple, le Canada est le premier fournisseur mondial de produits du canola et peut répondre en partie aux besoins de la Chine en matière d’huile comestible et d’aliments pour animaux. Le Canada peut aussi répondre en partie à la demande de consommateurs chinois de plus en plus avertis, qui cherchent à se procurer des sources de protéines de haute qualité, comme du bœuf, du porc, du poisson et des fruits de mer, ainsi que des aliments fonctionnels. L’accroissement du commerce intermodal et du nombre d’accords sur le transport aérien ouvre de nouvelles possibilités d’accroître les échanges de ces biens, notamment au moyen du trafic de retour.
De son côté, le marché canadien offre des débouchés aux exportateurs chinois de produits agricoles et agroalimentaires. La Chine accroît sa production de produits de base et de produits non transformés dans des domaines où les exportations vers le Canada et d’autres pays du monde sont en progression, dont l’aquaculture et l’horticulture, comme la culture de fruits frais en climat tempéré. De la même manière, on prévoit une augmentation des importations de produits transformés en provenance de la Chine sous l’effet de capacités de transformation plus concurrentielles. Par exemple, les mélanges de fruits chinois sont de plus en plus présents sur le marché canadien. Les importations du Canada en provenance de la Chine ont plus que doublé au cours des cinq dernières années, et il y a de la place pour que cette croissance se poursuive dans les années qui viennent.
En plus du commerce des produits agricoles, il existe des possibilités de renforcer la solide collaboration existante dans le domaine de la recherche scientifique. Le renforcement de la collaboration scientifique entre le Canada et la Chine pourrait déboucher sur de nouvelles solutions concernant la production alimentaire, la salubrité des aliments et la durabilité des systèmes alimentaires, qui bénéficieront aux secteurs agricoles et agroalimentaires des deux pays.
Du côté de la technologie agricole, le Canada a acquis un savoir-faire de calibre mondial dans des domaines qui correspondent à certains des défis que doit relever la Chine alors qu’elle poursuit sa modernisation. Grâce à sa vaste expertise de la gestion de l’eau agricole, tout particulièrement des technologies d’irrigation et de drainage, et de l’élaboration de pratiques agronomiques reposant sur la culture sans labour ou le travail réduit du sol, le Canada est en mesure de fournir à la Chine des solutions pour contrer la dégradation et la perte des terres arables et renforcer le développement et la gestion de son infrastructure d’irrigation.
Le Canada est depuis longtemps un chef de file dans les domaines de l’élevage, de l’amélioration des plantes et de la sélection végétale, et ses activités de R-D ont permis d’obtenir des taux de rendement élevés tant dans la culture que dans l’élevage. Des partenariats et des investissements conjoints avec la Chine pourraient déboucher sur des innovations qui correspondent plus étroitement aux besoins et à la demande des consommateurs dans les deux pays. En plus d’ouvrir de nouveaux débouchés à l’exportation, une telle collaboration contribuerait à l’avancement de l’objectif à long terme de la Chine : améliorer la science et la technologie agricoles et renforcer les compétences dans les régions rurales. En particulier, la Chine est désireuse de développer son capital humain en ce qui concerne les innovations touchant la reproduction biologique et la prévention ainsi que le contrôle des maladies des plantes et des animaux afin d’accroître la productivité de son secteur agricole.
B. Technologies propres et biens et services environnementaux
Aux fins de la présente étude, les technologies propres et les biens et services environnementaux (ci-après appelés « technologies propres ») sont définis comme deux grands domaines divisés en sous-secteurs : 1) l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique — bioénergie, production d’hydroélectricité, piles à hydrogène et piles à combustible, appareils rattachés aux réseaux intelligents, énergie solaire, énergie éolienne, énergie marine, bâtiments et communautés écoénergétiques; 2) l’atténuation de la dégradation environnementale — gestion de l’eau et des eaux usées, planification urbaine durable, contrôle de la pollution atmosphérique, réduction des émissions de gaz à effet de serre et mesures d’adaptation connexes, gestion des déchets et restauration des sols.
Conscients des défis nationaux et mondiaux que posent les questions environnementales, et notre intérêt commun à y faire face, le Canada et la Chine collaborent dans le cadre de diverses initiatives conjointes.
Le secteur au Canada
Le secteur canadien des technologies propres est composé de nombreux sous-secteurs et est à l’origine de certaines des plus importantes avancées technologiques réalisées au Canada au fil de décennies de R-D et d’innovation. Sous l’effet des préoccupations environnementales mondiales, du resserrement de la réglementation en vue d’atténuer l’impact sur l’environnement et de l’évolution de la demande des consommateurs, les entreprises canadiennes de technologies propres ont conçu des solutions commerciales à la fine pointe dans les domaines de l’énergie renouvelable, de l’efficacité énergétique et de l’atténuation de la dégradation environnementale.
L’industrie canadienne des technologies propres se caractérise par un degré élevé d’intégration des activités de production de biens et de fourniture de services, et un grand nombre d’entreprises offrent des solutions qui réunissent ces deux volets. Le secteur compte aussi de nombreuses entreprises intégrées verticalement qui couvrent le spectre complet des activités allant de l’innovation jusqu’à la commercialisation. Cela dit, les PME représentent 93 p. 100 des 10 000 entreprises actives dans l’industrie canadienne des technologies propres et emploient la majorité des quelque 680 000 personnes œuvrant dans ce secteur Footnote 9. Leurs compétences spécialisées expliquent en partie pourquoi les entreprises canadiennes offrant des technologies propres exclusives sont neuf fois plus susceptibles d’exporter que la PME canadienne moyenne et profitent de plus en plus des chaînes de valeur mondiales pour accéder aux marchés étrangers, accroître leur productivité et atténuer les risques Footnote 10. De 2008 à 2010, le chiffre d’affaires de l’industrie a crû en moyenne de 19 p. 100 par année pour atteindre 35 milliards de dollars canadiens Footnote 11.
En raison de la prépondérance des PME, le secteur canadien des technologies propres ne bénéficie pas d’économies d’échelle susceptibles de faciliter la commercialisation des solutions offertes. Malgré l’esprit d’innovation inhérent à ces entreprises canadiennes, dont un grand nombre possèdent des technologies exclusives, leur taille s’avère parfois un obstacle à l’accès au financement requis pour commercialiser leurs nouvelles technologies.
Le secteur en Chine
Depuis l’entrée en vigueur de son 11e plan quinquennal (2006-2010), la Chine a encouragé activement la conservation de l’énergie et des ressources, la réduction des émissions et le développement d’une société plus écologique. La priorité accordée à ces objectifs a servi de catalyseur à l’expansion rapide de l’industrie chinoise de la protection de l’environnement, dont la production a été estimée à 1 billion de yuans (152 milliards de dollars canadiens) en 2010. De cette somme, la production de solutions d’atténuation de la dégradation de l’environnement a atteint 200 milliards de yuans (30,4 milliards de dollars canadiens), tandis que les recettes de l’industrie des services environnementaux se sont établies à 150 milliards de yuans (22,8 milliards de dollars canadiens). L’industrie est composée de plus de 12 000 entreprises de services environnementaux, d’instituts de recherche et d’autres organisations, principalement concentrés dans les provinces côtières et dans les zones plus développées le long du Yangtsé et dans le centre du pays.
L’industrie chinoise de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique est de plus en plus avancée sur le plan technologique. La Chine est désormais le premier producteur mondial de systèmes photovoltaïques solaires et le deuxième utilisateur mondial d’énergie éolienne (après l’Allemagne). La Chine renforce continuellement ses capacités techniques dans la construction de barrages hydroélectriques et a accéléré ses activités de fabrication intérieure de composants destinés à la production d’hydroélectricité. L’industrie de l’atténuation de la dégradation environnementale continue de progresser, à la fois sur les plans du perfectionnement technologique et de la diversité des produits. La Chine est maintenant en mesure de concevoir et de construire de façon autonome des usines de traitement des eaux d’égout à grande échelle en zone urbaine, des centrales d’incinération des déchets et des centrales thermiques dotées d’installations de désulfuration des gaz de combustion. Le secteur des services environnementaux chinois ne se limite plus à la fourniture de services techniques, mais a maintenant la capacité de fournir une vaste gamme de services englobant la prise de décision, l’investissement et le financement, les travaux d’entreprise générale et l’exploitation. Les sous-secteurs de l’élimination des déchets et de l’évacuation des eaux usées en zone urbaine ont enregistré une expansion notable. Les services environnementaux représentent une part croissante de l’industrie de la protection de l’environnement, cette part étant passée de 6 p. 100 en 2004 à environ 15 p. 100 en 2010.
Les sources d’énergie propre de la Chine, comme l’hydroélectricité, l’énergie solaire et l’énergie éolienne, se trouvent principalement dans l’ouest du pays, loin des centres industriels les plus développés technologiquement et énergivores. Le gouvernement tente de remédier à cette situation en favorisant le déploiement de technologies propres dans ces régions. La pénurie de personnel technique et le manque de fonds viennent s’ajouter à ce défi. Le développement du secteur des technologies propres bénéficierait d’investissement en technologies exclusives.
Structure des échanges bilatéraux
L’industrie canadienne des technologies propres est fortement axée sur l’exportation. Dans ce secteur, environ 81 p. 100 des entreprises pratiquent l’exportation, et 53 p. 100 des revenus sont tirés des exportations. En 2010, les exportations canadiennes de services d’architecture et d’ingénierie se sont élevées à 3 milliards de dollars américains, ce qui englobe un certain nombre de projets liés aux technologies propres ou des éléments à l’appui de tels projets.
Si l’on se fonde sur la définition donnée par la Banque mondialeFootnote 12, qui englobe un sous-ensemble indicatif de produits liés aux technologies propres, les importations de produits liés aux technologies propres de la Chine en provenance du Canada ont presque triplé depuis 10 ans, passant de 19,9 millions de dollars américains en 2001 à 63,1 millions de dollars américains en 2011. Les augmentations les plus notables ont été observées dans le cas des boîtes de vitesse utilisées dans les éoliennes et dans les commandes électriques destinées aux réseaux intelligents (hausse respective de 251 p. 100 et de 158 p. 100 depuis 2009).
Pour ce qui est des produits liés aux technologies propres importés par le Canada en provenance de la Chine, la valeur de ces échanges a affiché un taux de croissance plus rapide que celui de nos relations commerciales bilatérales. En 2001, le Canada a importé de la Chine pour 51 millions de dollars américains de technologies propres et, en 2011, ces importations ont atteint 1 009 millions de dollars américains. Les importations de cellules photovoltaïques solaires ont connu une hausse particulièrement prononcée ces dernières années, passant de 44,7 millions de dollars américains en 2009 à 385 millions de dollars américains en 2011.
Coopération actuelle
Ces dernières années, le Canada et la Chine ont travaillé de concert à diverses initiatives pour faire avancer des objectifs liés à la protection de l’environnement présentant un intérêt pour les deux pays. Ces mécanismes englobent un large éventail de secteurs liés aux technologies propres, dont l’efficacité énergétique, le contrôle de la pollution, les moyens de transport propres, le traitement des eaux usées et l’énergie marine. Cette collaboration s’est déroulée entre différents ordres de gouvernements, établissements d’enseignement supérieur, organismes de recherche et entreprises des deux pays, sous forme de partenariats en science et technologie, de projets de démonstration et d’autres initiatives conçues pour jumeler les capacités canadiennes aux besoins de la Chine en matière de protection de l’environnement (l’annexe 2 présente la liste des principaux mécanismes bilatéraux). De tels arrangements sont essentiels pour mettre à profit nos forces mutuelles et ouvrir la voie à la commercialisation de technologies et à l’application dans le marché des technologies propres de pointe, encore à l’étape du développement.
Enjeux bilatéraux
Malgré l’accroissement des débouchés commerciaux en Chine pour les technologies propres et l’existence de solutions canadiennes, le nombre d’entreprises canadiennes actives sur le marché chinois demeure modeste. Ce constat est en partie tributaire du fait que certains défis se posent, avec des difficultés particulières pour un secteur où les PME sont la norme. Par exemple, en raison de leur taille, les PME sont moins à même de pouvoir offrir la solution complète recherchée par les clients chinois, particulièrement à une échelle correspondant à l’ampleur des besoins dans ce pays. Il est nécessaire d’investir dans l’établissement de bonnes relations si on veut faire des affaires en Chine. Ceci peut limiter la capacité de PME aux ressources limitées d’acquérir la connaissance nécessaire des politiques et conditions du marché chinois qui leur permettrait de promouvoir leurs technologies avec succès. En même temps, les consommateurs chinois peuvent ne pas être au fait des forces canadiennes dans le domaine des technologies propres. De plus, les entreprises dont le modèle d’affaires repose sur la conception de technologies spécialisées peuvent se montrer réticentes à se lancer à la conquête d’un marché si elles ont des inquiétudes au sujet de la protection de leur propriété intellectuelle. Le Groupe de travail Canada-Chine pour la protection de l’environnement et la conservation de l’énergie, sous la supervision du Comité mixte sur l’économie et le commerce, peut aborder certains de ces défis.
Complémentarités et possibilités de croissance
Toutes les grandes économies se font concurrence pour obtenir une part du marché mondial des technologies propres. Selon certaines estimations, la valeur du marché mondial devrait dépasser les 3 billions de dollars américains d’ici 2020Footnote 13. Le marché mondial des technologies propres affiche une croissance annuelle de 4,5 p. 100 dans les pays développés et de plus de 10 p. 100 dans un certain nombre d’économies émergentes.
Il s’agit d’une tendance prometteuse pour les sociétés canadiennes qui ont su tirer parti par le passé des débouchés sur les marchés. D’importantes possibilités s’offrent aux entreprises canadiennes de technologies propres œuvrant dans le traitement des eaux usées municipales et industrielles, le traitement des déchets solides, la bioénergie, le matériel de surveillance de la pollution de l’air et de l’eau, l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique, y compris les solutions liées aux bâtiments écologiques. En plus de ces solutions au stade de commercialisation, le Canada investit dans des projets de démonstration à vocation commerciale, portant notamment sur le captage et le stockage du CO2 et l’énergie marine. Une intensification de la coopération Canada-Chine dans ces domaines procurerait des avantages environnementaux aux deux pays et servirait de tremplin à la commercialisation de ces solutions novatrices sur les marchés mondiaux.
La croissance économique rapide de la Chine a rendu ce pays dépendant des combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole et a accru ses préoccupations environnementales. D’ici 2020, le gouvernement chinois s’est fixé comme objectif de réduire les émissions de dioxyde de carbone par unité du PIB de 40 à 45 p. 100, comparativement au niveau de 2005. Le 12e plan quinquennal chinois ouvrira des débouchés considérables pour l’industrie de l’énergie propre, notamment dans le cadre de la planification du développement de sept nouvelles industries stratégiquesFootnote 14, qui comprennent l’énergie renouvelable, la conservation et la protection de l’énergie et les véhicules alimentés par des sources d’énergie renouvelable.
Le 12e plan quinquennal chinois et d’autres stratégies gouvernementales visent aussi des cibles dans les sous-secteurs suivants : énergie solaire, énergie éolienne, bioénergie, production d’hydroélectricité, hydrogène et piles à combustible, aménagement de réseaux intelligents, gestion de l’eau et des eaux usées, bâtiments écoénergétiques et contrôle de la pollution atmosphérique. Pour stimuler la création et l’installation de solutions novatrices dans ces sous-secteurs, des plans ont été établis en vue de désigner 100 villes et 200 comtés alimentés par des sources d’énergie propre, 1 000 zones de démonstration de sources d’énergie propre, et 10 000 villes de démonstration de l’énergie solaire. De plus, les entreprises chinoises recherchent activement des partenaires afin de mettre au point des solutions fondées sur des technologies propres, et le gouvernement encourage la coopération avec les pays qui peuvent offrir de telles solutions.
Pour répondre à ce besoin, le Canada offre de nombreuses solutions prêtes à être commercialisées qui peuvent aider la Chine à atteindre son double objectif de réduction de l’impact environnemental de sa croissance économique et de sa transformation en une société urbanisée. Il existe de nombreux domaines de complémentarité où les sociétés canadiennes et chinoises peuvent s’associer pour intégrer le savoir-faire canadien dans les capacités chinoises de fabrication et adapter les produits aux exigences chinoises. Par exemple, dans les industries de la construction de véhicules et du transport uniquement, le Canada offre des solutions de pointe touchant la réduction des émissions des véhicules, les groupes motopropulseurs et les systèmes de transport intelligents, qui peuvent améliorer la circulation routière et réduire la congestion urbaine. Dans de tels cas, les PME qui produisent des technologies propres deviennent des fournisseurs d’intrants qui s’intègrent aux chaînes d’approvisionnement des fabricants d’équipement d’origine actifs autour du globe.
Par conséquent, les PME canadiennes du secteur des technologies propres peuvent s’avérer des partenaires complémentaires pour répondre non seulement à la demande au Canada et en Chine, mais aussi à la demande grandissante de technologies propres dans des pays tiers. Il existe d’autres domaines complémentaires où le Canada et la Chine pourraient collaborer afin de repérer les possibilités d’établir des incubateurs de technologies et de procéder à des échanges de capital de risque afin de favoriser la coopération dans ce secteur, en particulier dans les secteurs où les PME ont de la difficulté à obtenir du financement.
C. Machinerie et équipement
La machinerie et l’équipement constituent des facteurs de production essentiels dans la plupart des champs d’activité des économies canadienne et chinoise. Par conséquent, ce secteur est très diversifié, englobant des produits qui vont des machines à usage général (par exemple, pompes et soupapes) jusqu’au matériel d’exploitation minière (par exemple, perforatrices de roches). Dans les deux pays, le secteur est hautement fragmenté et dominé par les PME, qui comptent sur l’innovation pour réussir dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel. L’adoption de technologies s’appuyant sur d’importants investissements dans la R-D est essentielle à l’intégration de ces entreprises dans les chaînes de valeur mondiales. L’accroissement de la coopération bilatérale dans le développement de produits, y compris la R-D, pourrait permettre aux deux pays de conjuguer leurs forces au sein des chaînes de valeur et, ainsi, faciliter encore davantage le commerce entre eux.
Le secteur au Canada
Le Canada est un important producteur de machines et d’équipement et compte plus de 7 600 centres de fabrication dont l’apport au PIB s’est élevé à près de 14 milliards de dollars canadiens en 2011. Dans ce secteur, plus de la moitié des entreprises comptent moins de 10 employés, 94 p. 100 des entreprises ont moins de 100 employés et la majorité des entreprises affichent un chiffre d’affaires annuel de moins de 100 millions de dollarsFootnote 15. Cet état de fait s’explique principalement par le degré de spécialisation de nombreux produits qui sont destinés à des créneaux bien précis où la prédominance de capital est moindre que dans le secteur manufacturier dans son ensemble. Par conséquent, les obstacles à l’entrée sur le marché sont eux aussi moins importants. Les grandes entreprises sont cependant plus nombreuses dans les segments de l’industrie spécialisés dans des produits plus avancés sur le plan technologique et plus coûteux, comme ceux utilisés dans l’agriculture, la construction et l’exploitation minière.
Les fabricants canadiens de machines possèdent des capacités indispensables à d’autres secteurs clés de l’économie canadienne, comme l’aérospatiale, l’agriculture, la construction automobile, les technologies propres et les ressources naturelles. Pour renforcer leur position dans les chaînes de valeur de ces secteurs, les entreprises canadiennes ont établi de solides grappes sectorielles spécialisées dans l’un ou plusieurs des champs d’activité suivants : machines à mouler les plastiques et les métaux; machines à usage général (pompes, soupapes, compresseurs); systèmes environnementaux (chauffage, ventilation, réfrigération, climatisation, traitement de l’eau); machinerie pour l’exploitation minière, pétrolière et gazière; équipement de chantier; machines agricoles. En 2010, environ 80 p. 100 des fabricants canadiens de machines étaient actifs dans ces sous-secteurs, et près de la moitié des établissements étaient spécialisés dans la production de machines à mouler les métaux et les plastiques et de machines à usage général.
Le secteur canadien de la machinerie et de l’équipement se caractérise par la place importante qu’il accorde à la R-D. En 2010, les investissements en R-D se sont élevés à 520 millions de dollars canadiens dans ce secteur, ce qui le classe au quatrième rang pour ce qui est des dépenses consacrées à la R-D dans un secteur manufacturier, après les industries du matériel de communication, de l’aérospatiale et des produits pharmaceutiques. En ce qui concerne le développement de produits, 43 p. 100 des grands fabricants et 48 p. 100 des petites entreprises dans ce secteur s’attachent à mettre régulièrement sur le marché des produits ou services nouveaux ou grandement améliorés dans le cadre de leur stratégie commercialeFootnote 16.
Le secteur canadien de la fabrication de machines est fortement axé sur l’exportation. Le Canada est un fournisseur de calibre mondial d’une foule de machines et d’équipements, allant du soudage de précision et des simulations informatiques pour le secteur agricole jusqu’au matériel minier hautement spécialisé et aux machines de moulage par injection. Néanmoins, comme les entreprises canadiennes de ce secteur sont actives dans un marché mondial hautement concurrentiel, elles doivent compter sur l’innovation continue et une spécialisation toujours plus grande, par l’adaptation de leurs produits ou le développement de créneaux très spécialisés, pour arriver à maintenir leur avantage concurrentiel.
Le secteur en Chine
Le secteur chinois de la fabrication de machines et d’équipement a connu un essor rapide au cours des 10 dernières années. La croissance de la production et des ventes de machines a été alimentée en partie par l’augmentation des activités d’investissement dans un certain nombre de secteurs de l’économie chinoise. En 2010, le secteur chinois de la fabrication de machines a injecté 14,4 billions de yuans (2,2 billions de dollars canadiens) dans l’économie chinoise et a été à l’origine de près de 36 p. 100 du PIB du pays. Le secteur chinois est hautement fragmenté, comptant plus de 105 000 établissements de fabrication, dont un grand nombre sont des PME. En 2010, les segments de ce secteur qui ont enregistré la plus forte croissance ont été le matériel de forage pétrolier, les machines à usage général, les machines agricoles et les engins d’excavation et pelles mécaniques. En plus de constituer d’importants fournisseurs sur le marché intérieur, les fabricants chinois sont aussi des acteurs de premier plan dans le marché mondial des machines de faible ou de moyenne technicité. La production industrielle combinée du secteur de la machinerie dans les provinces du Guangdong et du Jiangsu et dans la ville de Shanghai a représenté plus de 30 p. 100 du total national, alors que les exportations en provenance de ces zones ont constitué plus de la moitié des exportations nationales du secteur.
Le secteur chinois de la fabrication de machines élabore activement de nouveaux produits, ceux-ci atteignant une valeur de 2,7 billions de yuans (410,7 milliards de dollars canadiens) en 2010. Ces dernières années, la croissance du développement de produits a été en forte hausse dans nombre de secteurs, entre autres l’équipement de chantier, les machines à usage général de l’industrie pétrochimique, les installations de production d’énergie, les composants de base et le matériel de conditionnement des aliments. Dans la période d’application du 12e plan quinquennal (2011-2015), l’industrie chinoise des machines s’emploiera à raffermir sa position actuelle dans ce segment de l’industrie, tout en mettant au point des produits à plus grande valeur ajoutée au moyen de l’innovation et de l’intégration de nouvelles technologies de l’information et de technologies vertes.
Même si la Chine est devenue un joueur important dans la production et la vente de machinerie industrielle à l’échelle mondiale, elle demeure aux prises avec des difficultés qui nuisent à sa compétitivité générale. Malgré la forte croissance du secteur au cours des 10 dernières années, la Chine produit en majeure partie des machines d’entrée de gamme, dont les sociétés chinoises ne possèdent pas les technologies brevetées. Une part importante de la technologie utilisée dans l’industrie de la machinerie vient de l‘étranger; par conséquent, la Chine est en partie tributaire de l’importation des composants qui sont intégrés au cours du processus de production. L’excédent commercial de la Chine dans le secteur de la fabrication de machines découle, pour l’essentiel, du commerce de perfectionnement (transformation et assemblage pour réexportation) où il s’est établi à 49,5 milliards de dollars américains en 2010Footnote 17.
Structure des échanges bilatéraux
À l’échelle mondiale, le Canada est un importateur net de machinerie et d’équipement, bien que son secteur national soit hautement axé sur l’exportation, comme en témoignent les ventes à l’exportation qui ont représenté 71 p. 100 de la production en 2010. Pour sa part, la Chine est un exportateur net de machines industrielles, puisque le renforcement des capacités de production intérieures a conduit les fabricants à se tourner de plus en plus vers des débouchés à l’étranger. Les exportations de machines industrielles représentent une part importante des exportations totales à la fois du Canada (4 p. 100) et de la Chine (6 p. 100). Ces 10 dernières années, on a observé une croissance considérable des échanges commerciaux dans le secteur de la fabrication de machines, dont le taux de croissance annuel s’est établi en moyenne à 25 p. 100. À l’exception d’une légère baisse durant la récession mondiale, la progression des échanges commerciaux bilatéraux est demeurée constante; ceux-ci ont atteint une valeur de 4,7 milliards de dollars américains en 2011.
En 2011, la Chine a importé du Canada pour 697 millions de dollars américains de machines et d’équipement, qui ont été constitués dans une proportion de 89 p. 100 des trois groupes de produits suivants : pompes et soupapes, matériel d’exploitation minière et machines à mouler le plastique et le caoutchouc. Ces catégories de produits correspondent aux principaux avantages concurrentiels du Canada, comme en témoigne l’existence de grappes sectorielles comptant de nombreuses entreprises spécialisées dans le développement des machines et de l’équipement à usage général ou utilisés dans les domaines de l’exploitation minière et du moulage. Au cours des 10 dernières années, on a observé une croissance annuelle moyenne de 23 p. 100 des importations de ces produits par la Chine. Pendant la même période, les importations chinoises de matériel de transformation des aliments et de machines agricoles ont aussi affiché une progression rapide.
Les importations de machinerie et d’équipement du Canada en provenance de la Chine se concentrent dans les domaines de l’exploitation minière, des pompes et des soupapes ainsi que de l’équipement de chantier, et ces trois catégories ont représenté en 2011 plus de 88 p. 100 des importations totales de machinerie et d’équipement du Canada en provenance de la Chine, dont la valeur s’est établie à 3,1 milliards de dollars américains. La progression annuelle des importations dans ces trois catégories de produits s’est établie en moyenne à 25 p. 100 au cours des 10 dernières années, mais la plus forte croissance a été enregistrée du côté des machines de production d’énergie, dont les importations ont fait en moyenne un bond de 37 p. 100 annuellement dans la même période.
L’investissement direct canadien dans le secteur manufacturier chinois est en croissance, même si les données restent limitées au sujet de l’ampleur de ces investissements. Selon un sondage réalisé auprès de gens d’affaires canadiens, la Chine fait partie des trois principaux endroits privilégiés pour l’investissement par près de la moitié des grands fabricants de machines actifs à l’échelle internationale et par plus du quart des PME. Pour sa part, le Canada attire les investissements étrangers dans le secteur de la fabrication des machines en raison de sa main-d’œuvre qualifiée, de sa proximité de grands marchés, de ses mesures d’encouragement de la R-D et de son plan à long terme pour stimuler la productivité au moyen d’un régime fiscal et tarifaire concurrentiel, qui comprend l’élimination des droits s’appliquant sur les machines, l’équipement et les facteurs de production. L’intérêt des investisseurs chinois grandit, puisque 48 p. 100 des sociétés chinoises qui prévoient investir au Canada considèrent qu’il y existe des débouchés économiques dans le secteur manufacturierFootnote 18.
Coopération actuelle
La collaboration Canada-Chine dans le secteur de la machinerie et de l’équipement a été principalement axée sur des activités de promotion du commerce et de l’investissement, essentiellement à l’initiative de l’industrie. Ces dernières années, la coopération bilatérale s’est accrue dans le domaine de la R-D, où des projets ont été parrainés par le Comité conjoint Canada-Chine sur la science et technologie, formé en 2007. Le mandat du Comité conjoint englobe de nombreux secteurs, dont l’agriculture, l’énergie, les technologies propres et la santé. Il existe déjà une coopération bilatérale active touchant la R-D sur l’équipement et les dispositifs médicaux, et le domaine de la mécanisation de l’agriculture présente également des possibilités de collaboration. L’Académie chinoise des sciences de la mécanisation agricole participe activement aux réunions du Comité conjoint et facilite la collaboration dans le secteur agricole. Outre la coopération dans le cadre du Comité conjoint, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l’Académie chinoise des sciences de la mécanisation agricole ont signé une lettre d’intention en vue de faciliter la coopération scientifique et technologique dans le domaine de la technologie de pointe pour la transformation des produits agroalimentaires. Cette lettre fait état notamment des possibilités de coopération dans les domaines de la technologie d’élaboration de produits, de l’innovation dans l’industrie de la transformation des aliments, de la technologie industrielle de transformation ainsi que de la formation des étudiants et de l’échange d’experts.
Enjeux bilatéraux
Les relations bilatérales dans le secteur de la fabrication de machines présentent leur lot de défis. Il s’agit d’un secteur hautement fragmenté et concurrentiel, et certains obstacles au commerce et à l’investissement nuisent au resserrement des liens Canada-Chine sur les plans du commerce et de l’investissement.
Les deux pays ont récemment pris des mesures pour améliorer l’accès aux marchés dans leurs économies respectives. En 2009 et en 2010, le Canada a aboli tous les droits qui continuaient de s’appliquer aux importations de machinerie, d’équipement et d’intrants à la production industriels. Pour sa part, la Chine a exclu de l’application des droits à l’importation et des taxes à valeur ajoutée les composants ou les pièces essentiels à la production de machines agricoles (énumérés dans le catalogue de matériel technique approuvé par l’État, Catalog of Major Technical Equipment and Products under State Support). La réduction ou l’abolition des droits subsistants pourrait contribuer à accroître encore davantage le commerce dans ce secteur.
La protection des droits de propriété intellectuelle est essentielle pour établir un environnement propice au commerce et à la coopération. Ce point revêt une importance particulière dans le secteur de la fabrication de machines, où les entreprises réalisent d’importants investissements dans la R-D pour demeurer concurrentielles. Toute menace, réelle ou perçue, aux avantages d’un investissement dans la R-D a un effet dissuasif sur le commerce, en particulier pour les petites entreprises ayant souvent des ressources limitées pour intenter les recours voulus afin de remédier à une violation des droits de propriété intellectuelle. En plus, des différences sur le plan des normes et des exigences en matière de certification, entre autres, constituent un obstacle non tarifaire. La résolution de ces questions pourrait permettre d’accroître substantiellement le commerce et l’investissement bilatéral dans ce secteur.
Complémentarités et possibilités de croissance
Le commerce bilatéral dans le secteur de la fabrication des machines est en croissance constante depuis 10 ans, mais il n’a pas encore atteint son plein potentiel puisqu’il reste des débouchés commerciaux à saisir par les deux pays. Le Canada et la Chine cherchent tous deux à accroître leur part de marché dans tous les secteurs, mais leur complémentarité est particulièrement évidente dans les domaines de l’équipement agricole et du matériel d’exploitation minière. Pour ce qui est des chaînes de valeur, les principaux points forts des fabricants canadiens comprennent la R-D sur les matériaux de pointe, la conception de machines et de spécifications relatives à la sécurité, les technologies hybrides, la conception de systèmes intelligents et l’aménagement d’installations de fabrication. Le Canada présente aussi des points forts dans la conception de machines à forger et d’équipement d’extrusion. Les produits chinois continueront d’accéder au marché canadien de la machinerie et de l’équipement dans les domaines où ils possèdent un avantage concurrentiel.
Le Canada présente des avantages concurrentiels dans des domaines qui correspondent aux priorités stratégiques sectorielles de la Chine. Parmi les sept nouvelles industries stratégiques définies dans le 12e plan quinquennal de la Chine, la fabrication d’équipement haut de gamme et de véhicules à nouvelle source d’énergie figure au premier plan. Les progrès dans le secteur de la machinerie et de l’équipement auront aussi une incidence importante sur les cinq autres nouvelles industries stratégiques définies par la Chine (technologie de l'information de prochaine génération, matériaux de pointe, protection environnementale, sources d’énergie de remplacement et biotechnologie), dont l’avancement repose sur la machinerie et l’équipement, ce qui stimulera le développement et la demande de ces produits.
La Chine a atteint la seconde moitié de la phase intermédiaire de son processus d’industrialisation, et ses investissements en immobilisations poursuivront leur croissance rapide, tandis que la demande sur le marché demeurera vigoureuse. Selon le 12e plan quinquennal, le secteur de la machinerie et de l’équipement continuera d’afficher une progression stable et robuste : la valeur de la production industrielle, la valeur ajoutée industrielle et les revenus principaux des entreprises devraient tous continuer d’enregistrer un taux de croissance annuel moyen d’environ 12 p. 100 jusqu’en 2015. En ce qui concerne l’équipement haut de gamme, le taux de croissance devrait atteindre le double, à 24 p. 100, au cours de la période d’application du 12e plan quinquennal. La demande sera forte à l’égard des produits suivants : pièces entrant dans la fabrication d’équipement haut de gamme (composants hydrauliques haut de gamme, roulements haute performance, outils de coupe, etc.); moteurs à combustion interne; matériel de construction mécanique; machines-outils à commande numérique et unités fonctionnelles connexes; machines agricoles pour la production à grande échelle; et de nombreuses nouvelles technologies de pointe (technologies intelligentes et nouvelles technologies de moulage des matériaux).
Étant donné la mécanisation grandissante du secteur agricole chinois et l’importance nouvelle accordée par la Chine à la sécurité et à la pollution environnementale dans de nombreux secteurs, comme l’exploitation minière, les fournisseurs nationaux chinois ne possèdent pas les produits ou la combinaison optimale de produits pour répondre à la demande intérieure. La réputation du Canada en matière de technologies de pointe et ses capacités inégalées dans les domaines de la durabilité environnementale et des normes de sécurité, y compris en ce qui concerne la formation, correspondent aux besoins chinois. Le défi pour les PME canadiennes consistera à pénétrer un marché largement desservi par les entreprises nationales. Les récentes tendances à la hausse des exportations canadiennes sont encourageantes, mais la coopération bilatérale dans ce secteur demeure limitée. Le renforcement de la coopération dans ce secteur contribuerait grandement à stimuler les échanges commerciaux et à aplanir les obstacles au commerce.
La fourniture de services rattachés à la machinerie industrielle présente un fort potentiel de croissance et de rentabilité, au-delà de la simple vente de machines ou de pièces. Les fabricants de machines canadiens possèdent une expertise approfondie dans la prestation de services personnalisés dans le marché intérieur, qu’ils sont désireux d’étendre et de personnaliser à des marchés étrangers, comme la Chine. On estime que la Chine présente le potentiel de croissance le plus élevé pour les entreprises de services dans la région de l’Asie-Pacifique. De la même manière, les services joueront un rôle crucial pour les fabricants chinois, spécialement à mesure qu’ils pénétreront les marchés occidentaux, où le service après-vente (formation, entretien, fourniture de pièces de rechange, etc.) est essentiel à l’établissement de relations à long terme avec la clientèle.
Forte de sa main-d’œuvre qualifiée, l’industrie canadienne de la machinerie et de l’équipement attire les investissements de l’étranger. Le Canada compte la plus grande proportion d’ingénieurs parmi les pays du G-8, en plus d’offrir des avantages découlant de sa proximité des grands acheteurs nord-américains et de ses crédits d’impôt à la R-D. Le sondage China Goes Global 2011 fait ressortir que la fabrication, particulièrement dans le secteur de la machinerie et de l’équipement, demeure un centre d’intérêt prédominant des PME chinoises désireuses d’investir à l’étranger. Même si la plupart des investissements à l’étranger des PME chinoises demeurent concentrés en Asie (41 p. 100), l’Amérique du Nord (27 p. 100) est de plus en plus perçue comme une région offrant un climat propice à l’investissement.
Il est à prévoir que le secteur de la fabrication chinois continuera d’attirer une multitude d’investisseurs dans les années à venir. Pour les investisseurs canadiens, la proposition de valeur de la Chine dans ce secteur est en train d’évoluer. L’ascension économique rapide de la Chine a fait en sorte que les technologies de pointe, les nouvelles industries et d’autres fonctions d’entreprise gagnent en importance. Les fabricants canadiens s’emploient à répondre aux besoins du marché en plein essor de la Chine, y compris par le resserrement des partenariats visant le développement de produits.
D. Ressources naturelles et produits dérivés
Aux fins de la présente étude, le secteur des ressources naturelles et produits dérivés désigne les secteurs de l’énergie, de la foresterie et de l’exploitation minière. Le secteur de l’énergie comprend l’extraction de pétrole et de gaz, les activités connexes de transport et de distribution ainsi que les activités de transformation de ces ressources en produits destinés à la consommation, par exemple la fabrication de produits du pétrole et du charbon. Le secteur forestier comprend la foresterie, l’exploitation forestière et les activités connexes, ainsi que l’utilisation de ressources forestières dans la fabrication de produits en bois, et de pâtes et papier. Le secteur minier comprend les activités d’exploitation minière, telles que l’exploration et l’extraction de métaux et de minéraux, ainsi que les premières étapes de transformation, y compris la fabrication de minéraux non métalliques, de métaux de première fusion et de produits métalliques.
Dans la dernière décennie, le Canada et la Chine ont connu une progression marquée du commerce et de l’investissement dans les ressources naturelles et les services connexes. Les deux pays ont d’ailleurs des intérêts complémentaires à cet égard, et c’est la raison pour laquelle les exportations et les importations de ressources naturelles et de produits dérivés dominent maintenant le commerce Canada-Chine.
Le secteur au Canada
Bien établi et concurrentiel à l’échelle internationale, le secteur canadien des ressources naturelles et de produits dérivés est hautement innovateur et possède une expertise mondialement reconnue dans différents domaines, tels que la récupération assistée des hydrocarbures, les sciences de la Terre, l’équipement et les services d’exploitation minière, l’exploitation minière écologique, l’exploration en profondeur et les systèmes de certification forestière. Le Canada est également l’un des grands pays producteurs de produits de base, comme la potasse, l’uranium, le pétrole, le gaz naturel, le nickel, l’aluminium, les diamants, le bois d’œuvre et la pâte de bois. Le secteur des ressources naturelles constitue une partie essentielle de l’économie canadienne : il représentait 11,6 p. 100 du PIB en 2011. Cette même année, les secteurs de l’énergie, de l’exploitation minière et de la foresterie se sont classés au premier rang pour ce qui est de l’importance de leur apport positif à la balance commerciale du Canada, et ont représenté 35,5 p. 100 du total des échanges.
Le secteur canadien de l’énergie regroupe certaines des principales sociétés cotées en Bourse dans le monde, et il est le principal bénéficiaire des investissements de capitaux privés au pays. Grâce à ses ressources énergétiques abondantes et diversifiées, le Canada est bien positionné pour renforcer sa position de fournisseur d’énergie mondial, fiable, concurrentiel et politiquement stable. Il figure au deuxième rang mondial des producteurs et des exportateurs d’uranium, et est l’un des seuls membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à afficher une croissance de sa production pétrolière. À l’heure actuelle, le Canada possède 12 p. 100 des réserves de pétrole établies de la planète (175 milliards de barils) et exporte près de 70 p. 100 de sa production quotidienne de 2,9 millions de barils de pétrole brut. Il possède en outre des réserves établies de gaz naturel qui représentent 20 p. 100 de l’offre totale de l’Amérique du Nord, ce qui en fait le quatrième exportateur en importance dans le monde.
Le Canada possède 10 p. 100 des forêts du monde, et est le principal exportateur de bois d’œuvre, de papier journal et de pâte de bois. Même si ces produits sont appelés à continuer à jouer un rôle important dans le futur, le secteur forestier canadien ne cesse de se réinventer, grâce à l’adoption de technologies transformatrices, à la diversification de ses débouchés commerciaux et à l’amélioration de sa compétitivité. Le secteur conçoit de nouveaux produits novateurs, notamment des pâtes spéciales, des panneaux stratifiés croisés et des produits biochimiques, et favorise une utilisation accrue de sous-produits. Chef de file dans le domaine de la gestion durable des forêts, le Canada a créé un système de certification forestière reconnu partout dans le monde. Actuellement, plus de 151 millions d’hectares de forêts canadiennes sont certifiés selon les trois programmes de certification en gestion durable des forêts reconnus internationalement qui sont utilisés au Canada. Ainsi, 42 p. 100 de toutes les forêts certifiées de la planète se trouvent au Canada.
La compétitivité du secteur des mines canadien sur la scène internationale est fondée sur de vastes réseaux scientifiques et technologiques, une expertise approfondie dans le domaine des sciences de la Terre et dans tous les aspects du cycle de vie de l’exploitation minière (de l’exploration à la réhabilitation des mines) ainsi que sur des institutions financières et juridiques modernes. Le Canada est l’un des principaux producteurs mondiaux de métaux et de minéraux essentiels, notamment le nickel, l’aluminium, les diamants, le zinc, le cobalt, l’or, le cuivre et l’argent, et le premier producteur mondial de potasse. En plus, les réserves prouvées de charbon équivalent à plus d’une centaine d’années de production au niveau actuel. La structure du secteur canadien des minéraux et des métaux est très variée et comprend à la fois de petites entreprises d’exploration (sans mines en exploitation ou revenus) et des entreprises bien établies de calibre mondial qui exploitent des mines et des installations de traitement dans plusieurs pays. En 2010, les entreprises canadiennes d’exploration ont compté pour 39 p. 100 des activités d’exploration à l’échelle mondiale.
La mise en valeur continue du potentiel des ressources énergétiques et minières du Canada nécessitera d’importants investissements au cours des prochaines décennies. Par exemple, l’exploitation pétrolière et gazière en amont devrait drainer des investissements de l’ordre de 1,1 billion de dollars canadiens au cours des 25 prochaines années. Les perspectives à moyen terme concernant le gaz naturel indiquent que les prix demeureront bas en Amérique du Nord, où l’offre actuelle atteint des niveaux records. Toutefois, la demande croissante dans les marchés asiatiques fait flamber les prix, qui atteignent des valeurs quatre ou cinq fois supérieures à celles du marché de gros du Canada. Le Canada pourrait donc diversifier ses marchés en se tournant vers l’Asie, notamment la Chine, mais le manque actuel d’infrastructures limite sa capacité de saisir ces possibilités commerciales. La mise en place de nouvelles infrastructures permettrait également d’accroître l’attractivité des investissements dans les ressources naturelles du Canada. Pour ce qui est du secteur forestier, il est caractérisé par une concurrence croissante à l’échelle mondiale de la part de pays qui disposent de vastes zones de forêts naturelles et de forêts de plantation à croissance rapide. Le secteur canadien a déployé des efforts considérables de consolidation et de réduction de coûts afin de demeurer concurrentiel et a réussi à attirer des investissements en capitaux étrangers.
Le secteur en Chine
Le secteur chinois des ressources naturelles et de produits dérivés s’appuie sur un éventail important et diversifié de capacités internes. En effet, la Chine est le premier producteur mondial de charbon et dispose de certaines des principales réserves planétaires de minéraux et de métaux. Son secteur forestier a connu un développement rapide et figure actuellement parmi les principaux producteurs et exportateurs de produits forestiers du monde. À l’avenir, l’évolution du secteur chinois des ressources naturelles mettra l’accent sur l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement et la diversification des sources d’énergie.
En tant que plus important producteur et consommateur de charbon du monde, la Chine joue un rôle de premier plan sur les marchés internationaux de l’énergie. Ses ressources énergétiques se répartissent sur son territoire comme suit : 98 p. 100 des réserves prouvées de pétrole se trouvent au nord, près de 68 p. 100 des réserves de charbon sont situées dans l’ouest, alors que les deux tiers des réserves de gaz naturel, qui sont relativement limitées, se trouvent dans la province du Sichuan. La production totale d’énergie de la Chine a progressé à un taux annuel moyen de 8,2 p. 100 au cours de la dernière décennie, et a atteint 3 milliards de tonnes équivalent charbon (tec) en 2010. Le charbon a représenté 76,5 p. 100 de la production totale d’énergie, suivi du pétrole (9,8 p. 100) et du gaz naturel (4,3 p. 100). En 2010, la production industrielle totale de l’industrie d’extraction de pétrole et de gaz s’est chiffrée à 991,7 milliards de yuans (150,8 milliards de dollars canadiens), et celle de l’industrie de l’exploitation du charbon, à 2,2 billions de yuans (334,6 milliards de dollars canadiens). Malgré l’augmentation de la production en Chine, l’écart entre la production et la consommation d’énergie au pays a plus que triplé au cours de la dernière décennie, atteignant 280,2 millions de tonnes équivalent charbon (tec) en 2010. La Chine est largement autosuffisante en charbon comme source d’énergie, mais elle dépend en partie de pétrole et de gaz naturel importés pour satisfaire sa demande intérieure. En 2009, les secteurs de l’énergie électrique, de l’acier, des matériaux de construction et des produits chimiques ont représenté plus de 80 p. 100 de la consommation de charbon.
Dans la période du 11e plan quinquennal (2006-2010), le secteur chinois des forêts a connu une forte progression sur les plans de la production nationale et du commerce international. La valeur de la production totale du secteur forestier est passée de seulement 840 milliards de yuans (124,2 milliards de dollars canadiens) en 2005 au chiffre impressionnant de 2,8 billions de yuans (428,7 milliards de dollars canadiens) en 2011. À l’heure actuelle, la Chine est le deuxième importateur et exportateur de produits forestiers à l’échelle mondiale et le premier producteur de panneaux artificiels, de meubles en rotin et en bambou et de revêtements de plancher. Le gouvernement chinois a adopté une stratégie de développement du secteur forestier afin d’en favoriser le développement durable, et a lancé d’importants projets connexes qui ont permis d’augmenter la superficie des forêts ainsi que les réserves forestières. Les résultats du septième recensement des ressources forestières nationales indiquent que la couverture forestière de la Chine a atteint un taux de 20,4 p. 100, et que la qualité et la fonctionnalité des forêts se sont encore améliorées. En plus de ses vastes réserves de forêts vierges, la Chine compte actuellement 61,7 millions d’hectares de forêts de plantation, ce qui la place au premier rang mondial à ce chapitre.
Les provinces du sud de la Chine sont particulièrement riches en minéraux et en métaux. On y trouve des réserves de tungstène, d’étain, d’antimoine, de zinc et de mercure qui se classent en première ou deuxième position mondiale. En outre, dans le secteur des mines, les investissements croissants effectués dans l’exploration mènent à de nouvelles découvertes et à l’exploitation d’importants gisements minéraux et métalliques, notamment de charbon, de fer, de phosphore, de cuivre, de zinc et de plomb. Par exemple, en 2009, 41 gisements de grande envergure et 70 de moyenne envergure ont été découverts en Chine, gisements que les entreprises peuvent explorer et exploiter directement. La valeur de la production industrielle brute de ces gisements est estimée en billions de yuans, et les bénéfices potentiels se chiffrent dans les centaines de milliards de yuans. Tablant sur ses réserves abondantes, la Chine a développé un secteur de transformation de métaux et de minéraux de calibre mondial. En 2010, la Chine s’est classée parmi les cinq principaux producteurs de certains métaux non ferreux clés et a fourni une part importante de la production mondiale : concentré de cuivre (7,2 p. 100), cuivre raffiné (23,8 p. 100), alumine (35,2 p. 100), aluminium électrolytique (39,8 p. 100) et nickel raffiné (25,6 p. 100).
La croissance rapide et soutenue de l’économie de la Chine et l’expansion correspondante de son secteur manufacturier ont entraîné des pénuries dans l’approvisionnement en énergie, en minéraux et en ressources forestières. Par exemple, l’approvisionnement domestique en pétrole est particulièrement limité, et la Chine dépend de plus en plus des importations et d’autres sources d’énergie pour combler ses besoins. Bien que la consommation d’énergie par habitant soit faible, la consommation totale d’énergie à l’échelle nationale est très élevée. De plus, la Chine affiche une faible efficacité énergétique selon les normes internationales et a une dépendance excessive au charbon comme source d’énergie. L’utilisation à grande échelle de ressources en charbon entraîne non seulement une faible efficacité énergétique, mais aussi de sérieux problèmes environnementaux. Les livraisons de charbon de l’ouest, région riche en ressources, vers les régions industrialisées du sud et de la côte est du pays sont de plus en plus limitées par des lacunes dans les infrastructures de transport à l’échelle nationale, ce qui stimule la demande pour le charbon importé.
Structure des échanges bilatéraux
Riches en ressources naturelles, le Canada et la Chine figurent parmi les principaux exportateurs et importateurs de marchandises et de produits de base dans le monde. En 2011, le commerce total de ressources naturelles du Canada s’est établi à 325,5 milliards de dollars américains. En tant que producteur de ressources naturelles de calibre mondial, le Canada enregistre un important excédent commercial et se classe au troisième rang des pays exportateurs. Ce secteur domine les échanges commerciaux du Canada avec le reste du monde. En 2011, par exemple, les exportations de produits énergétiques (105,3 milliards de dollars américains), de produits forestiers (26,7 milliards de dollars américains), et de métaux et minéraux (83,4 milliards de dollars américains) ont représenté 47,6 p. 100 des exportations totales du Canada. Elles consistaient principalement en pétrole brut, bois d’œuvre, pâte de bois, or, nickel, aluminium, cuivre, fer et acier.
La valeur totale du commerce des ressources naturelles de la Chine, qui a progressé à un taux moyen de 25,6 p. 100 par année au cours de la dernière décennie, a atteint 798,4 milliards de dollars américains en 2011. La Chine se classe actuellement au cinquième rang des pays exportateurs et au deuxième rang des pays importateurs de ressources naturelles à l’échelle mondiale. La croissance économique et l’industrialisation rapides alimentent sa demande de ressources naturelles et contribuent à l’augmentation de son déficit commercial avec le reste du monde. En 2011, la Chine a importé pour 597,9 milliards de dollars américains de ressources naturelles, et son déficit commercial s’est élevé à 397,4 milliards de dollars américains. Le pétrole et le gaz, le fer, le cuivre, le charbon, la pâte de bois, les billots et le bois d’œuvre ont représenté plus de 80 p. 100 des importations de ressources naturelles de la Chine, qui est par ailleurs un important exportateur de fer et d’acier, d’aluminium, de papier, de contreplaqué et d’autres produits en bois lamellé.
Ces 10 dernières années, le commerce des ressources naturelles entre le Canada et la Chine a progressé de 29,1 p. 100 en moyenne par année, une progression supérieure à celle enregistrée par chacun des deux pays dans son commerce de ressources avec le reste du monde. En 2011, le commerce bilatéral des ressources naturelles a atteint le niveau record de 15,9 milliards de dollars, et a représenté 22,7 p. 100 du total du commerce des marchandises entre le Canada et la Chine. Pourtant, le commerce dans le secteur des ressources naturelles entre les deux pays ne représente que 4,3 p. 100 des échanges mondiaux du Canada dans ce secteur, et 1,9 p. 100 dans le cas de la Chine.
Le Canada est le 16e fournisseur de ressources naturelles en importance de la Chine. En 2011, la Chine a importé pour 12 milliards de dollars américains en ressources naturelles en provenance du Canada, ce qui représente 2 p. 100 de ses importations totales dans ce secteur. L’importance du Canada en tant que fournisseur de ressources naturelles de la Chine varie considérablement. Le Canada fournit moins de 2 p. 100 du total des importations chinoises de métaux et de minéraux. Celles-ci représentent toutefois la moitié (6,1 milliards de dollars américains) des importations chinoises de ressources naturelles en provenance du Canada, constituées principalement de fer, de nickel, de soufre, de charbon et de cuivre. En 2011, les importations chinoises de produits forestiers en provenance du Canada, principalement de la pâte de bois et du bois d’œuvre résineux, ont atteint un sommet de 5,5 milliards de dollars, ce qui représente 45,4 p. 100 des importations chinoises totales de ressources naturelles canadiennes. Le Canada se classe actuellement au deuxième rang des pays fournisseurs de produits forestiers en Chine. Les ressources énergétiques ainsi que les technologies et le savoir-faire connexes dont dispose le Canada constituent une source d’avantage concurrentiel et un atout pour développer de nouveaux marchés en Asie. Toutefois, la faible valeur des importations chinoises du Canada (508,4 millions de dollars américains en 2011) s’explique par l’absence d’un réseau de pipelines au Canada permettant d’acheminer des produits énergétiques vers la côte ouest canadienne pour être expédiés vers d’autres pays.
La Chine est le cinquième fournisseur de ressources naturelles du Canada. En 2011, le Canada a importé pour 3,9 milliards de dollars américains de ressources naturelles en provenance de la Chine, ce qui représente 3,5 p. 100 de ses importations totales dans ce secteur. Les métaux et les minéraux ont représenté plus des trois quarts des importations de ressources naturelles en provenance de la Chine (3 milliards de dollars américains), alors que les produits forestiers (892,1 millions de dollars américains) ont représenté 23 p. 100 additionnels. La Chine a été le deuxième fournisseur de produits forestiers du Canada, et le troisième fournisseur de métaux et de minéraux. Dans ces secteurs, elle a exporté surtout du fer et de l’acier ainsi que des produits connexes, de l’aluminium, du magnésium, des panneaux de fibres et d’autres produits du bois.
Le Canada et la Chine ont également renforcé sensiblement leurs relations en matière d’investissement dans le secteur des ressources naturelles au cours de la dernière décennie. Les investissements directs chinois au Canada au cours de cette période ont été en majeure partie destinés aux projets énergétiques et d’exploitation minière, comme ceux effectués dans les sables bitumineux, le gaz naturel et le minerai de fer. Le Canada a également réalisé des investissements majeurs dans les ressources naturelles de la Chine, comme dans les secteurs de l’exploration minière et des pâtes et papiers.
Coopération actuelle
La coopération entre le Canada et la Chine dans le secteur des ressources naturelles est très vaste et s’effectue à de nombreux niveaux. Les deux pays œuvrent de concert pour régler des questions commerciales d’intérêt mutuel relatives au secteur, par l’entremise de tribunes multilatérales comme l’Organisation mondiale du commerce et le Forum de coopération économique Asie-Pacifique, et pour débattre d’objectifs environnementaux prévus par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Sur le plan bilatéral, le Canada et la Chine ont mis en place un vaste éventail de mécanismes de coopération pour permettre un dialogue soutenu sur les questions touchant les ressources naturelles. Le principal instrument de dialogue bilatéral dans le secteur de l’énergie est le Groupe de travail conjoint Canada-Chine sur la coopération énergétique. Créé en 2001, ce groupe de travail est coprésidé par le sous-ministre adjoint de Ressources naturelles Canada et par le vice-ministre de l’Administration nationale de l’énergie de la Chine. En outre, les deux pays ont conclu plusieurs ententes bilatérales au cours des deux dernières décennies afin d’améliorer la coopération dans des secteurs ciblés, notamment l’énergie, les ressources minérales et métalliques, la construction à ossature en bois, les énergies propres, les sciences de la Terre, les changements climatiques, l’exploitation durable des ressources naturelles, la science et la technologie, et le nucléaire. Des ententes de collaboration semblables ont été conclues entre des provinces et des institutions de recherche des deux pays.
Par ailleurs, à l’occasion de la deuxième visite du premier ministre Stephen Harper en Chine, en février 2012, les dirigeants des deux pays se sont engagés à intensifier la coopération dans le domaine de l’énergie et dans d’autres domaines du secteur des ressources naturelles, par exemple le pétrole et le gaz, le nucléaire, les énergies renouvelables, les produits forestiers et les minéraux. Au cours de cette visite, les deux pays ont annoncé des ententes bilatérales sur les exportations canadiennes d’uranium, sur la coopération scientifique et technologique en matière de développement durable ainsi que dans des domaines ayant trait aux aires protégées.
Enjeux bilatéraux
Même si, les relations entre le Canada et la Chine en matière de commerce et d’investissement dans le secteur des ressources naturelles ont progressé de façon considérable dans les dernières décennies, certains obstacles limitent encore la capacité des deux pays de profiter des avantages découlant du commerce et des investissements bilatéraux.
Dans les deux pays, les parties intéressées ont fait ressortir la nécessité d’accroître la clarté, l’efficacité et la prévisibilité de la réglementation dans le contexte des investissements directs dans leurs pays respectifs. En outre, les différences relatives aux exigences en matière de certification technique et phytosanitaire, de même que les processus trop longs d’approbation de marchandises telles que les équipements et les produits forestiers, ont une incidence négative sur la compétitivité des exportateurs des deux parties.
Il est donc essentiel de surmonter ces obstacles afin d’améliorer l’accès au marché et de faciliter le commerce et les investissements bilatéraux dans le secteur des ressources naturelles.
Complémentarités et possibilités de croissance
La complémentarité des capacités et des intérêts du Canada et de la Chine dans le secteur des ressources naturelles et produits dérivés laisse entrevoir des perspectives prometteuses pour les deux pays en termes de croissance du commerce et des investissements. Il y a également place à l’intensification des activités conjointes et de la coopération dans les domaines de la recherche et des technologies.
Au cours des 30 dernières années, le développement économique et l’industrialisation rapides de la Chine ont suscité une croissance soutenue de sa demande de ressources naturelles et favorisé le développement de son secteur des ressources naturelles. Quoi qu’il en soit, l’accroissement de l’offre de ressources énergétiques, forestières, minérales et métalliques n’a pas suivi le rythme de progression rapide de la consommation. Par conséquent, la Chine est actuellement le deuxième importateur de ressources naturelles à l’échelle mondiale, et le premier consommateur d’énergie. En outre, elle représente actuellement plus de 40 p. 100 de la demande mondiale de cuivre, d’aluminium et de fer. Dans les années à venir, la croissance économique soutenue de la Chine aggravera les pénuries de l’offre d’un certain nombre de marchandises et de produits de base, et accroîtra sa dépendance à l’égard des importations.
Compte tenu de ses réserves de ressources naturelles abondantes et diversifiées et de son marché intérieur relativement modeste, le Canada s’est positionné comme l’un des principaux exportateurs dans ce secteur à l’échelle internationale; il est donc en mesure de répondre aux besoins croissants de la Chine pour des produits énergétiques, miniers et forestiers. Dans son approche nationale des corridors commerciaux, le Canada a adopté des stratégies intégrées visant à améliorer l’efficacité, la fiabilité et la performance des chaînes d’approvisionnement utilisées dans le transport de ces produits. Parallèlement, la Chine a développé un secteur des ressources naturelles concurrentiel à l’échelle internationale et axé sur les exportations, et est devenue un important fournisseur du Canada dans des secteurs où les deux pays ont des atouts complémentaires.
Malgré son autosuffisance relative sur le plan de la production de charbon, la Chine cherche à diversifier son bouquet énergétique afin de réduire sa dépendance à l’égard de sources d’énergie peu efficaces et hautement polluantes. Grâce à ses ressources énergétiques abondantes et à sa production pétrolière à la hausse, le Canada peut renforcer sa position de fournisseur d’énergie fiable, concurrentiel et politiquement stable auprès de la Chine. Par exemple, les exportations canadiennes de pétrole à destination de la Chine sont actuellement limitées en raison d’un manque d’infrastructures, mais l’éventuelle construction de pipelines qui desserviraient la côte ouest du Canada permettrait aux producteurs canadiens de pétrole et de gaz naturel d’accéder au marché chinois. De plus, les négociations conclues récemment au sujet de la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire faciliteront les exportations canadiennes d’uranium vers la Chine, qui continue à élargir ses capacités de production d’énergie nucléaire. La Chine compte actuellement 15 réacteurs nucléaires en fonction et prévoit multiplier par plus de six sa capacité d’ici la fin de 2020.
Pour ce qui est des produits de la forêt, le Canada est l’un des principaux fournisseurs du marché chinois en pleine expansion, notamment en ce qui concerne le bois d’œuvre et la pâte de bois. De nouvelles possibilités s’offrent également pour les produits de bois certifiés à haute valeur ajoutée, étant donné que la Chine favorise de plus en plus la construction de structures résistantes aux séismes et l’utilisation de matériaux à faible empreinte carbonique et à haut rendement énergétique. Le Canada souhaite élargir sa collaboration avec la Chine dans le futur afin de l’aider à construire des structures sécuritaires et écoénergétiques grâce à des systèmes canadiens de construction à ossature de bois. Le secteur canadien des produits forestiers est également en mesure de répondre à la demande chinoise de produits innovateurs non traditionnels ainsi que de nouveaux sous-produits. Par exemple, la pâte pour transformation chimique, dont la production est en progression au Canada, offre une solution de remplacement économique au coton utilisé dans les secteurs chinois en pleine expansion des textiles et des vêtements. De son côté, le Canada tire avantage de la consommation et de l’utilisation de produits issus du secteur forestier chinois, d’envergure internationale et très concurrentiel à l’échelle mondiale. Par exemple, la Chine est actuellement le premier producteur mondial de bambou, de rotin et de produits connexes, dont elle est également un fournisseur du Canada. Par ailleurs, étant donné la portée internationale et la diversité des marchés des produits forestiers, le Canada et la Chine continueront à faire du commerce dans des sous-secteurs similaires, à la fois sur le plan bilatéral et avec d’autres nations, tout en ciblant différents segments de marché.
Pour ce qui est du secteur des métaux et minéraux, la croissance soutenue du secteur manufacturier de la Chine et l’amélioration du niveau de vie de la population du pays stimuleront la demande de produits canadiens, y compris de diamants, d’or, de charbon métallurgique, d’aluminium, de minerai de fer, d’engrais potassique et de nickel. En outre, le secteur chinois des métaux et minéraux continuera à combler certains besoins du Canada, notamment en produits d’aluminium, en produits sidérurgiques et en métaux communs.
Les multiples complémentarités du Canada et de la Chine dans le secteur des ressources naturelles transcendent largement le commerce traditionnel de produits de base et de marchandises. De nombreuses possibilités d’investissement s’offrent aux deux pays. Le Canada et la Chine ont récemment conclu les négociations de fond visant la conclusion d’un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers qui offrira une protection et une prévisibilité accrues aux investisseurs des deux pays. Au cours des prochaines décennies, des investissements massifs seront nécessaires pour tirer davantage parti du potentiel de ressources naturelles du Canada. La Chine est de plus en plus intéressée à investir dans le secteur des ressources naturelles du Canada, ce qui ajoute à la diversité des sources de financement, nationales et étrangères, disponibles pour financer les projets canadiens dans ce secteur. Les investisseurs chinois cherchent à faire des investissements solides qui leur permettront d’accéder, directement ou indirectement, à des ressources et de tirer profit du savoir-faire technologique, opérationnel et administratif des entreprises canadiennes. Les investissements chinois dans le secteur des ressources naturelles ont augmenté ces dernières années, mais il existe un potentiel de croissance plus forte. Ce qui est compatible avec la tendance globale de l’investissement bilatéral qui, même s’il est en progression, constitue encore une part relativement faible de l’investissement que chaque pays reçoit du reste du monde. Par exemple, la Chine représentait 2,5 p. 100 de l’investissement direct étranger total au Canada en 2010. En même temps, le secteur chinois des ressources naturelles offre des occasions aux investisseurs canadiens. Par exemple, l’industrie des petites sociétés d’exploration minière, sans équivalent en Chine, peut contribuer de façon significative à la mise en valeur des ressources du pays ainsi qu’au repérage de possibilités d’exploitation dans d’autres pays.
En ce qui a trait aux technologies associées aux ressources naturelles, le secteur canadien possède diverses expertises de renommée mondiale qui peuvent aider la Chine dans sa transition vers une exploitation plus durable de ses ressources naturelles. Dans le secteur de l’énergie, l’expérience du Canada dans la construction de pipelines fiables destinés au transport sur de longues distances peut donner lieu à des projets de coopération visant à moderniser l’infrastructure de transport de pétrole et de gaz de la Chine. Dans le secteur minier, le Canada possède une vaste expérience dans les domaines de l’exploitation minière écologique, de l’exploration en profondeur et des technologies minières, entre autres. Une coopération accrue dans ces domaines peut aider l’industrie minière chinoise à améliorer ses taux d’extraction et de récupération ainsi qu’à acquérir des capacités de restauration et de remise en état des sols. Les technologies et les pratiques associées aux produits forestiers présentent également un fort potentiel pour la coopération, alors que la Chine cherche à adopter des pratiques forestières modernes et à améliorer la protection et la conservation des forêts dans ses efforts pour relever les défis des changements climatiques.
E. Services
Les services, qui désignent généralement toutes les activités ne comportant pas la production de biens, constituent un secteur important et en expansion de l’économie tant des pays développés que des pays en développement, et représentent une source cruciale de croissance pour des économies concurrentielles et fondées sur le savoir. Les services englobent un large éventail d’activités qui sont des moteurs économiques à part entière, tout en étant des facteurs de production de nombreux biens. Autrefois considérés comme ne relevant pas du commerce international, les progrès technologiques ont permis d’élargir la gamme des services qui peuvent être échangés entre les pays. La présente section traite uniquement de trois secteurs importants des services : les services financiers, les services d’ingénierie et les technologies de l’information et des communications (TIC).
Le secteur au Canada
Les services sont bien présents dans toutes les régions du Canada : c’est la composante la plus importante de l’économie canadienne. En 2011, les fournisseurs de services ont généré plus des deux tiers du PIB par industrie. Les services financiers ainsi que les services informatiques et connexes sont associés au plus grand nombre d’emplois dans le secteur des services. Plus de 100 000 Canadiens travaillent dans le secteur de l’ingénierie; d’autres secteurs, comme les services environnementaux et les services de transport, ont vu le nombre d’emplois progresser de façon constante au cours de la dernière décennie.
Le Canada est un acteur important du marché des services à l’échelle mondiale : en 2011, ses exportations se sont établies à 74,8 milliards de dollars canadiens, et ses importations à 99,5 milliards de dollars canadiens. Le cadre réglementaire du secteur des services au Canada est relativement ouvert à la participation étrangère, si on le compare à bon nombre de pays, et les barrières à l’entrée sont peu nombreuses. Le Canada affiche un déficit global de sa balance commerciale des services, et les États-Unis demeurent de loin son principal partenaire dans le secteur. Certains services au Canada, tels que les services sociaux, les services d’éducation et les services de santé, sont, pour la plupart, fournis par le secteur public.
La plupart des exportateurs de services du Canada sont des PME : 74 p. 100 des entreprises exportatrices au Canada comptent moins de 50 employés. Par ailleurs, certaines sociétés canadiennes qui figurent parmi les plus grandes du pays et qui sont très présentes sur le marché international sont des exportatrices de services, notamment des services financiers, d’ingénierie, d’architecture, miniers et environnementaux. Au Canada, certains services sont régis par le fédéral (par exemple, les services financiers, les services de télécommunications et certains services de transport), mais la plupart le sont par les provinces. Par exemple, la plupart des services professionnels, comme les services d’ingénierie, sont assujettis à une réglementation provinciale et souvent régis par des ordres professionnels indépendants et autoréglementés.
Le secteur canadien des services financiers est caractérisé par une forte intégration. Des conglomérats y offrent une grande variété de produits financiers qui touchent les quatre piliers traditionnels d’activité (banques, sociétés de fiducie, assureurs et courtiers en valeurs mobilières). Cette intégration est particulièrement marquée dans les secteurs des services bancaires et des assurances vie et santé, où les entreprises ont créé des filiales spécialisées proposant une vaste gamme de produits financiers. En 2011, l’apport du secteur des services financiers à l’économie du pays était de près de 84,6 milliards de dollars canadiens et environ 680 000 personnes y travaillaient. En termes de commerce, l’assurance représente le plus important sous-secteur des services financiers.
Troisième exportateur mondial de services d’ingénierie, le Canada est reconnu pour les services de grande qualité qu’il offre dans ce domaine. Les entreprises canadiennes se sont bâti une solide réputation dans les domaines de l’extraction des ressources, de l’énergie, des télécommunications, des transports et de l’ingénierie des infrastructures. Les PME génèrent la plus grande part des revenus d’exploitation du secteur. Les principaux atouts des sociétés d’ingénierie canadiennes sont une main-d’œuvre hautement qualifiée et instruite, de même qu’une vaste expérience pratique dans une grande variété d’industries et de types de projets. Dans l’ensemble, les services de génie-conseil au Canada génèrent des revenus annuels de 21,8 milliards de dollars canadiens.
L’industrie canadienne des logiciels développe et publie des logiciels de série, alors que le sous-secteur des services informatiques fournit des services de traitement des données, de conception de systèmes informatiques et d’autres services connexes de technologie de l’information. Le sous-secteur de la fabrication de matériel de TIC conçoit et fabrique des ordinateurs et des périphériques, de l’équipement de communication, du matériel audio et vidéo, des composants électroniques, des instruments et d’autre matériel varié. Le Canada compte plus de 28 000 entreprises du secteur des TIC offrant des services de fabrication, des services de logiciels et des services informatiques; leur chiffre d’affaires était de 66 milliards de dollars canadiens en 2010 et elles employaient près de 373 000 personnes. La dépendance du secteur des TIC à l’égard des chaînes d’approvisionnement mondiales rend difficile la séparation des activités de fabrication et de services; par conséquent, elles sont traitées conjointement dans la présente étude.
Le secteur en Chine
Stimulée par la croissance rapide de l’économie chinoise, la structure industrielle du pays, y compris son secteur des services, a connu une expansion rapide. Cela dit, le secteur des services ne s’est pas développé au même rythme que le secteur manufacturier. La part du secteur des services dans le PIB de la Chine est faible, comparativement à la plupart des pays développés, dont les États-Unis et le Japon, et à d’autres pays émergents, comme le Brésil et l’Inde. Traditionnellement, les services tels que les transports, la poste, le commerce de gros et de détail, sont les plus développés et représentent la plus grande part des services dans l’économie chinoise. Les services modernes, comme les services de logistique et de TIC ou les services financiers, se trouvent encore aux premiers stades de développement. Afin de diversifier son économie, la Chine a souligné son intention de développer son économie de services. Conformément à son 12e plan quinquennal, la Chine vise à faire passer à 47 p. 100 la part du secteur des services dans la composition du PIB, une augmentation de 4 points de pourcentage.
Outre les objectifs énoncés dans son 12e plan quinquennal, la Chine s’est fixé des objectifs stratégiques à tous les niveaux du gouvernement afin d’appuyer le développement du secteur des services. Ces objectifs sont notamment les suivants :
- établir une norme équitable et transparente d’accès au marché;
- éliminer les fragmentations sectorielles, les obstacles régionaux et les monopoles industriels;
- œuvrer à l’expansion de nouveaux segments du secteur des services;
- attirer des capitaux dans le secteur des services;
- créer des entreprises de services selon différentes formes d’actionnariat;
- établir un marché des services unifié, ouvert, concurrentiel et organisé.
Ces réformes se heurteront à des obstacles et ne pourront pas aboutir du jour au lendemain, mais le gouvernement chinois est fermement déterminé à les mettre en œuvre intégralement.
À la fin de 2011, le secteur bancaire chinois comptait 3 800 institutions financières, disposant d’actifs totalisant 110 billions de yuans (16,8 billions de dollars canadiens) et employant 3,2 millions de personnes. Cette même année, les banques commerciales ont dégagé un bénéfice net de 1 billion de yuans (153,1 milliards de dollars canadiens). Le rendement moyen de l’actif s’est établi à 1,3 p. 100, et le rendement moyen du capital, à 20,4 p. 100. Ces dernières années, l’industrie de l’assurance de la Chine a connu un développement rapide. Cette industrie, même si elle en est encore à un stade précoce de développement, démontre un grand potentiel. En 2011, les revenus générés par les primes d’assurance se sont élevés à 1,4 billion de yuans (214,3 milliards de dollars canadiens), et le total des actifs des sociétés d’assurance s’est chiffré à 5,9 billions de yuans (903,3 milliards de dollars canadiens).
À la fin de 2011, le secteur chinois des services d’ingénierie avait généré des recettes de 539 milliards de dollars américains dans le cadre de contrats à l’étranger, tandis que la valeur de l’ensemble des contrats du secteur s’élevait à 841,7 milliards de dollars américains. Cette même année, les sociétés d’ingénierie chinoises établies à l’étranger ont généré des revenus de 103,4 milliards de dollars américains.
En 2011, les revenus de l’industrie chinoise des logiciels ont représenté plus de 15 p. 100 du chiffre d’affaires de l’industrie mondiale des logiciels. Pour la période du 12e plan quinquennal, les objectifs de l’industrie chinoise des logiciels sont les suivants : créer des entreprises concurrentielles à l’échelle internationale; appuyer des PME novatrices; créer des logiciels et des marques de service bien connues; créer plus de 10 sociétés de logiciels ayant un chiffre d’affaires annuel de plus de 10 milliards de yuans (1,5 milliard de dollars canadiens) et entre 3 et 5 sociétés de logiciels ayant un revenu annuel de plus de 100 milliards de yuans (15,3 milliards de dollars canadiens) d’ici 2015.
Structure des échanges bilatéraux
De 2006 à 2009, le commerce des services entre la Chine et le Canada a fluctué en raison de la crise financière mondiale mais, en général, il a conservé une dynamique de croissance rapide. Le commerce bilatéral de services se réalise principalement dans les transports, le tourisme, les services d’assurance et les services d’experts-conseils.
En 2009, la Chine a été le septième marché en importance du Canada en ce qui concerne les exportations de services, le volume des exportations s’étant chiffré à 1,1 milliard de dollars canadiens. Les principales exportations ont été les services de voyage (569 millions de dollars canadiens), les services de transport et les services gouvernementaux (323 millions de dollars canadiens) et les services commerciaux (par exemple, les services d’architecture, les services d’ingénierie et les services financiers, pour un total de 249 millions de dollars canadiens). Cette même année, la Chine a été la 11e source d’importation de services en importance du Canada, le volume des importations ayant atteint 1,4 milliard de dollars canadiens. Les principales importations ont été les services de transport et les services gouvernementaux (696 millions de dollars canadiens) de même que les services de voyage (455 millions de dollars canadiens). Les importations de services commerciaux se sont élevées à 244 millions de dollars.
En 2011, 219 entreprises canadiennes se sont établies en Chine pour y œuvrer dans le secteur des services (notamment dans les secteurs des banques, des assurances et des valeurs mobilières), une augmentation de 1,9 p. 100 par rapport à 2010. Cette même année, les investissements de capitaux étrangers se sont chiffrés à 157 millions de dollars américains, une hausse de 2,5 p. 100 par rapport à 2009.
Coopération actuelle
Le Canada et la Chine ne traitent pas spécifiquement des services dans les mécanismes bilatéraux de coopération existants, mais ils ont conclu des protocoles d’entente qui jettent les bases pour la coopération future et la promotion de l’expertise, des technologies et des services du Canada dans différents domaines, comme l’ingénierie et les services financiers. Par exemple, le protocole d’entente signé en 2004 par la Commission chinoise de réglementation bancaire et le Bureau du surintendant des institutions financières du Canada a établi un cadre de coopération bilatérale qui facilite la coopération en matière de réglementation transfrontalière et l’échange d’informations entre les deux pays. De nombreuses universités canadiennes offrent des formations dans le domaine de la gestion à des cadres chinois, y compris des programmes de travail au sein d’institutions financières canadiennes. En outre, des responsables de la réglementation du secteur financier du Canada et de la Chine se rencontrent environ tous les 18 mois dans le cadre du Dialogue Canada-Chine sur la politique du secteur financier pour discuter de la coopération sur des questions de réglementation.
Les services font également partie d’initiatives découlant d’autres types d’accords bilatéraux, comme l’Accord de coopération scientifique et technologique Canada-Chine. Dans la foulée de cet accord, des entreprises canadiennes œuvrant dans des domaines scientifiques et technologiques ont établi des relations de coopération étroites avec des entreprises chinoises. Par exemple, à l’occasion du cinquième Forum de coopération commerciale et économique Canada-Chine, tenu en février 2012, un fabricant chinois de matériel de télécommunications a signé un accord de coopération avec des entreprises canadiennes de télécommunications en vue de la fourniture d’équipement de réseau. De plus, une entreprise canadienne a signé un protocole d’entente avec une entreprise chinoise de télécommunications afin de développer un marché de l’éducation sur réseau mobile en Chine.
En tant que membres de l’OMC, le Canada et la Chine appuient vigoureusement le système de commerce multilatéral et œuvrent à son renforcement. Le Canada et la Chine sont également membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), organisation qui encourage la croissance économique durable dans la région de l’Asie-Pacifique. Consciente de l’importance des services pour ses États membres, l’APEC a élaboré un plan d’action relatif aux services qui vise à établir une stratégie et un plan de travail cohérents en vue de créer un marché des services ouvert et efficace entre les pays de l’APEC.
Enjeux bilatéraux
Malgré l’ampleur de leurs relations commerciales dans le secteur des services, le Canada et la Chine doivent encore régler certaines questions liées à ce secteur, y compris la facilitation du commerce transfrontalier et la présence commerciale des fournisseurs de services. Parmi les entraves au commerce, notons les restrictions de l’accès aux marchés, les restrictions relatives à l’exploitation d’entreprises entièrement sous contrôle étranger, les exigences en matière de capital minimum, la transparence et plusieurs exigences réglementaires imposées à différents niveaux de gouvernement. Ces obstacles empêchent actuellement les relations commerciales bilatérales dans ce secteur d’atteindre leur plein potentiel.
Complémentarités et possibilités de croissance
Les services constituent un secteur important et en expansion des économies canadienne et chinoise. Ils représentent une source cruciale de croissance dans un marché mondial concurrentiel et fondé sur le savoir. En dépit de l’ampleur du commerce des services entre les deux pays, il existe néanmoins un potentiel indéniable de croissance et d’intensification de leurs relations à cet égard. Le Canada possède une expertise de premier ordre dans des secteurs de services clés, comme les services financiers, les services d’ingénierie et de TIC, ainsi que les services d’architecture, les services environnementaux et les services relatifs à l’énergie. Cette expertise fera probablement l’objet d’une forte demande en Chine dans les années à venir, étant donné la croissance économique soutenue de cette dernière et la nécessité d’augmenter ses capacités en termes d’infrastructures (bâtiments, transports, télécommunications, traitement des eaux usées, etc.).
D’autres complémentarités découlent, d’une part, de la croissance rapide que le secteur des services de la Chine connaît actuellement et, d’autre part, de la capacité du secteur des services du Canada d’exporter des pratiques exemplaires qui pourraient être utiles à cette industrie en plein essor. En outre, les liens interpersonnels qui existent déjà entre les citoyens canadiens et chinois devraient aider les fournisseurs de services canadiens à apporter une contribution significative au développement d’un secteur des services de calibre mondial en Chine. À mesure que la mondialisation continue à favoriser le resserrement des liens économiques, le Canada et la Chine deviendront certainement plus interdépendants, ce qui pourra leur offrir de nouveaux débouchés dans le secteur des services.
F. Textiles et produits connexes
Aux fins de la présente étude, les textiles et produits connexes englobent quatre types principaux de produits : mèches et filés, tissus, articles confectionnés et vêtements. Les industries du textile et du vêtement ont joué un rôle important dans le développement des économies canadienne et chinoise. Ces dernières décennies ont vu une évolution structurelle des industries, à mesure que les processus de production devenaient de plus en plus fragmentés à travers les chaînes de valeur mondiales. Au cours de cette période, le secteur canadien a connu de nombreux changements et s’est de plus en plus spécialisé dans des textiles très élaborés et des vêtements spécialisés qui répondent à des demandes variées induites par l’industrie et par les consommateurs. Au cours de la dernière décennie, les industries du textile et du vêtement de la Chine se sont hissées au rang de principaux fournisseurs de textiles et de vêtements mondiaux à la suite de l’investissement massif de capitaux, du renforcement des capacités technologiques et de l’innovation au niveau national.
Le secteur au Canada
L’industrie textile canadienne englobe les fibres (naturelles, synthétiques, fabriquées à partir de matières naturelles existantes et fabriquées à partir de composants de base organiques ou inorganiques), les textiles primaires et les produits textiles. L’industrie canadienne du vêtement comprend les vêtements tricotés, en étoffes de bonneterie, et tissés. Elle forme une chaîne de valeur où les sous-secteurs des textiles primaires et artificiels alimentent le secteur des produits textiles, ainsi que des secteurs non textiles (par exemple, l’industrie de la construction, les industries médicale, automobile et aérospatiale) et l’industrie du vêtement. Cette dernière comprend diverses activités allant de la conception à la distribution en passant par la fabrication et la commercialisation. Les fabricants canadiens de textiles et de vêtements participent de plus en plus aux chaînes de valeur mondiales et se concentrent sur les activités à forte valeur ajoutée. Grâce à leur capacité d’innover et de se concentrer sur des créneaux, les industries canadiennes sont demeurées viables et concurrentielles, en dépit des transformations profondes survenues dans la structure mondiale des industries du textile et du vêtement.
Comme dans les autres pays développés, le nombre d’entreprises dans les industries canadiennes a diminué au fil du temps, à mesure qu’elles délaissaient les opérations à fort volume et à faible marge. Le pays compte actuellement quelque 5 000 entreprises employant environ 65 000 travailleurs (dont 61 p. 100 dans l’industrie du vêtement) qui offrent des solutions novatrices dans tous les segments du secteur : recherche-développement (R-D), textiles haut de gamme ou conception de vêtements techniques (par exemple, vêtements de sport confectionnés avec des tissus spécialisés). Les industries regroupent, pour l’essentiel, des PME. Le gros de la production et des emplois est concentré dans les provinces du Québec et de l’Ontario. Malgré la diminution globale du nombre d’emplois dans les industries du textile et du vêtement, le nombre d’employés travaillant dans la R-D a augmenté tant en termes relatifs qu’absolus : c’est là une indication que les entreprises du secteur textile ont confiance dans la viabilité continue de l’innovation dans leur secteur. Entre 2006 et 2010, les dépenses de R-D dans l’industrie textile ont été en moyenne de 46,4 millions de dollars canadiens par année.
La mondialisation, notamment la concurrence de la Chine et d’autres exportateurs à bas coûts, a réduit considérablement les coûts pour le consommateur. Elle a également entraîné une contraction des industries du textile et du vêtement et joué un rôle de catalyseur dans l’amélioration de la compétitivité. En réponse, les industries se sont restructurées, transférant la production vers des segments à forte valeur ajoutée. Il en résulte des industries plus petites, à plus forte intensité manufacturière et d’innovation. Conscient de cette évolution, le Canada a annoncé, en 2010, l’élimination permanente des droits de douane sur tous les intrants industriels, y compris les filés et les tissus. La plupart des droits de douane ont été supprimés immédiatement, et le reste fera l’objet d’une élimination graduelle d’ici 2015Footnote 19. Les industries canadiennes du textile et du vêtement demeurent fortement tributaires du commerce international (environ la moitié de toute la production est exportée), ce qui montre bien que, malgré la contraction du marché intérieur des vêtements et des textiles, le secteur demeure concurrentiel sur le marché mondial.
Le secteur en Chine
Les industries chinoises du textile et du vêtement englobent essentiellement la production, l’impression, la teinture et l’usinage de précision du coton, de la laine, du liber, de la soie et d’autres fibres naturelles; la production, l’impression, la teinture et l’usinage de précision de fibres synthétiques; les articles chaussants, les produits de tricotage et des produits manufacturés connexes. Dans la période du 11e plan quinquennal (2006-2010), l’industrie textile chinoise a réalisé des progrès technologiques considérables, qui lui ont permis d’améliorer sa capacité d’innovation. Ces progrès ont contribué à faire de la Chine l’un des pays les plus avancés mondialement sur le plan de la technologie du tissage et à propulser sa production à des niveaux tels qu’elle représente actuellement la moitié de la capacité mondiale. En 2011, la valeur de la production industrielle cumulée des entreprises textiles était de 5,5 billions de yuans (842,1 milliards de dollars canadiens), une hausse de 26,8 p. 100 par rapport à l’année précédenteFootnote 20. Vu leur taille, les industries chinoises du textile et du vêtement jouent un rôle économique important, permettant à la Chine de tirer profit de marchés à la consommation florissants, tant au pays qu’à l’étranger. L’expansion de la consommation intérieure a permis de protéger les industries chinoises du textile et du vêtement contre l’instabilité de la demande mondiale au cours des dernières années.
Pour la période du 12e plan quinquennal (2011-2015), la Chine met l’accent sur l’accroissement de ses forces dans les domaines de la science et de la technologie textiles ainsi que sur la promotion de méthodes de production durables. En outre, elle s’efforce de développer des marques de renom et une main-d’œuvre qualifiée afin de devenir un important acteur mondial. Les grappes industrielles se répartissent principalement entre les régions côtières économiquement développées de l’est du pays, en particulier autour du delta du Yangtsé, du delta de la rivière des Perles, de la région de l’ouest du détroit de Taïwan et du delta de la mer de Bohai. Les provinces du Jiangsu, du Zhejiang, du Fujian, du Shandong et du Guangdong, qui sont des chefs de file de cette industrie, ont réussi à créer des grappes industrielles textiles distinctives, et leurs exportations combinées ont représenté près de 80 p. 100 des exportations totales du pays. Vers la fin de 2011, le pays comptait plus de 36 000 entreprises employant 10,3 millions de personnesFootnote 21.
Pour ce qui est de l’équipement et de la technologie de production à grande échelle, la Chine continue de dépendre de la machinerie importée. La pénurie de travailleurs qualifiés dans les secteurs chinois du textile et du vêtement a des incidences sur la R-D. En outre, les coûts à la hausse des produits textiles chinois ont porté des importateurs étrangers à se tourner de plus en plus vers d’autres pays pour leur approvisionnement, ce qui force les producteurs chinois à rajuster leur marge de profit. Cette situation crée une dynamique pour une restructuration industrielle visant à accroître la part de l’offre de produits à plus forte valeur ajoutée.
Structure du commerce bilatéral
Le commerce des textiles et des vêtements entre le Canada et la Chine a connu une expansion dans la seconde moitié des années 2000, la Chine ayant supplanté un certain nombre d’autres pays fournisseurs à l’échelle mondiale. La Chine a exploité son avantage sur le plan des coûts dans certains segments, et a tiré profit, en 2005, de l’expiration de l’Accord sur les textiles et les vêtements de l’OMC et de la suppression des contingents d’importation correspondants. Selon les statistiques des douanes chinoises, les exportations de textiles et de vêtements de la Chine se sont élevées à 217,9 milliards de dollars américains en 2011, une augmentation de 21,2 p. 100 par rapport à 2010 et un chiffre près de cinq fois supérieur à celui de 2001.
La composition des exportations mondiales du Canada reflète la transition de l’industrie vers des créneaux textiles à plus forte valeur ajoutée, ainsi qu’une dépendance continue à l’égard des vêtements tricotés et tissés. Les deux principaux groupes d’exportation comprennent des filaments synthétiques et des tissus textiles imprégnés (tels que les textiles traités, destinés à l’usage industriel, et des vêtements techniques). La période de 2005 à 2011 a été marquée par une rupture très nette avec les produits du genre « produit de base » à faible valeur ajoutée (tricots et tissus de coton), dont la demande mondiale est basée en grande partie sur des considérations de prix plutôt que sur des caractéristiques liées à la valeur ajoutée. Vers 2011, la structure des exportations totales du Canada reflétait l’importance accrue accordée aux textiles avancés, destinés essentiellement à des marchés autres que celui des vêtements.
Les importations chinoises de textiles et de vêtements du Canada offrent un tableau mitigé. La dernière décennie a vu une contraction globale de la valeur des importations (qui ont chuté de 69,8 millions de dollars américains en 2001 à 34,9 millions de dollars américains en 2011) en raison de la baisse des importations de textiles à faible valeur ajoutée. Dans la même période, les importations de produits à plus forte valeur ajoutée du Canada ont sensiblement augmenté. Par exemple, en pourcentage des importations totales de textiles et de vêtements en provenance du Canada, les importations chinoises de filaments synthétiques ont grimpé de 1,2 p. 100 (849 926 dollars américains) en 2001 à 41,8 p. 100 (14,6 millions de dollars américains) en 2011, alors que les importations de textiles imprégnés passaient de 1,9 p. 100 (1,4 million de dollars américains) à 28,6 p. 100 (9,9 millions de dollars américains) au cours de la même période.
La structure des exportations mondiales de textiles et de vêtements de la Chine a évolué sensiblement au cours de la dernière décennie, reflétant en partie la transition graduelle de la Chine vers des produits manufacturés de transformation poussée et à grande échelle. Par rapport à 2001, la proportion des exportations de tissus en 2011 a chuté de 6 p. 100, alors que la part des produits manufacturés, tels que les linges de maison, a augmenté de 6. p. 100. En ce qui a trait aux vêtements, le pourcentage de vêtements tricotés a bondi, passant de 12,8 p. 100 en 2001 à 29,6 p. 100 en 2011, alors que celui des vêtements tissés a reculé, passant de 42,4 p. 100 en 2001 à 33,2 p. 100 en 2011.
De 2005 à 2011 (à l’exception de 2009), les importations canadiennes de textiles et de vêtements en provenance de la Chine ont affiché de fortes hausses d’une année à l’autre, tant en part qu’en valeur totale. En 2011, la part chinoise des vêtements et textiles importés au Canada était de 38,8 p. 100 (4,7 milliards de dollars américains), soit une hausse comparativement au pourcentage de 29,7 p. 100 enregistré en 2005 (2,7 milliards de dollars américains). Bien que la valeur des importations ait connu une augmentation substantielle, leur composition (part des textiles par rapport à celle des vêtements) est demeurée globalement inchangée par rapport aux niveaux de 2005.
Coopération actuelle
La coopération actuelle illustre la hausse de l’activité commerciale bilatérale dans le secteur des textiles et des vêtements, comme l’attestent plusieurs exemples. Le secteur public et le secteur privé des deux pays ont participé à ces activités de coopération. Le gouvernement du Canada a pris part directement à des missions commerciales en Chine axées sur les textiles et les vêtements. Depuis 2004, quatre missions de ce type, formées de représentants de différents ministères et de plusieurs sociétés, ont été organisées. Elles ont donné lieu à des réunions avec des représentants du gouvernement chinois, d’entreprises et d’associations industrielles chinoises. Elles comprenaient des visites sur le terrain et des discussions sur les possibilités de commercialisation, de partenariats et d’alliances stratégiques. Ces missions se sont révélées productives et ont offert aux fabricants canadiens et chinois du secteur des textiles et des vêtements l’occasion d’acquérir une meilleure connaissance des marchés respectifs et d’étudier les possibilités de création de coentreprises.
Enjeux bilatéraux
Dans les deux pays, les droits de douane subsistants sont généralement plus élevés que ceux appliqués à d’autres secteurs industriels, ce qui reflète les sensibilités internes existantes. Les droits de douane appliqués actuellement par le Canada sur les textiles et les vêtements sont, en moyenne, de 2,9 p. 100 et de 16,3 p. 100 respectivement. Les droits de douane moyens appliqués actuellement par la Chine sont de 9,7 p. 100 pour les textiles et de 16 p. 100 pour les vêtements.
Complémentarités et possibilités de croissance
La mondialisation et la fragmentation des chaînes de valeur ont modifié les processus traditionnels de conception, de production et de commercialisation dans une industrie qui, historiquement, se caractérisait par une forte intégration verticale.
À l’étape de la production, les fabricants canadiens de vêtements ont adopté le modèle « juste-à-temps », puisque l’évolution rapide des styles à la mode, les innovations dans le domaine du design et les fabrications de petite série constituent une nouvelle réalité. Face à l’intensité de la concurrence des fournisseurs étrangers, les entreprises canadiennes ont acquis une expertise dans la gestion du cycle de vie des produits, laquelle s’avère utile pour les fabricants de vêtements qui, pour rester concurrentiels, doivent s’adapter rapidement aux nouvelles tendances de la mode ou collaborer étroitement avec les clients, les détaillants et les fournisseurs. Bon nombre d’installations canadiennes de fabrication sont maintenant intégrées à des centres de distribution via des systèmes informatiques avancés et au transfert de données en temps réel. Les machines intelligentes, à réglage automatique, ainsi que le transfert automatique de données et de logiciels entre ces pièces d’équipement permettent d’assurer une surveillance en temps réel des processus de fabrication.
Les fabricants de textiles au Canada mettent de plus en plus l’accent sur la mise au point de nouveaux tissus et de nouvelles textures, sur de nouvelles méthodes de teinture et de finition, sur la finition du matériel et sur l’innovation dans le processus de production. Ces textiles techniques, comme les barrières textiles pour la protection contre les éléments, ont des applications dans plusieurs marchés d’utilisateurs finaux (par exemple, dans la défense, la médecine, la marine et le secteur manufacturier). Divers autres textiles novateurs, comme les nanotextiles, les textiles traités au plasma (méthode de traitement alternatif des textiles) et les textiles écologiques (qui peuvent être utilisés et recyclés au fil de plusieurs cycles de vie), sont en voie de développement au Canada et sont progressivement implantés dans les chaînes de valeur chinoises, à mesure que le pays élargit son offre de produits pour y incorporer des produits finis à plus forte valeur ajoutée. Pour ce qui est des vêtements, divers éléments novateurs ont été mis au point par des fabricants canadiens, notamment des dessins techniques ainsi que la conception en trois dimensions assistée par ordinateur permettant de créer de nouveaux concepts et prototypes. De leur côté, des textiles novateurs, qui peuvent avoir des propriétés antimicrobiennes, antihumidité et antifongiques ou à « mémoire de forme », contribuent à l’innovation dans le secteur du vêtement.
Les progrès escomptés par la Chine dans l’industrie textile, dans son 12e plan quinquennal, reposent principalement sur des percées dans des technologies clés, la promotion et l’utilisation à grande échelle de techniques et d’équipements de production modernes, la formation de la main-d’œuvre et l’amélioration globale de l’efficience de la production. Ces initiatives sont en phase avec les objectifs stratégiques de la Chine pour son industrie textile. L’intention sous-jacente est d’accroître la valeur ajoutée et la dispersion technologique à partir des régions côtières, tout en améliorant la durabilité de ces processus de production.
Pour faire face aux pressions énormes et croissantes associées aux coûts, aux pénuries de main-d’œuvre, aux marges de profit et aux répercussions environnementales du secteur, la Chine est de plus en plus consciente de la nécessité de promouvoir une production à plus forte valeur ajoutée. Elle favorise également le développement de marques domestiques qui démontrent une innovation, de la qualité et une adaptation rapide à l’évolution de la demande du consommateur, tout en prônant un mode de fonctionnement socialement responsable. À l’instar des producteurs canadiens de textiles et de vêtements, un nombre grandissant d’entreprises chinoises de textiles et de vêtements augmentent leurs investissements dans la R-D, font la promotion de la production verte (à faible émission de carbone) et mettent l’accent sur la responsabilité sociale des entreprises, tout en recherchant des techniques de gestion professionnelle permettant d’accroître la compétitivité. Ainsi, la Chine devrait pouvoir s’adapter à différents segments de prix et à des tendances de consommation diversifiées, une condition essentielle pour maîtriser les nouveaux marchés et répondre aux besoins d’une classe moyenne chinoise de plus en plus riche. Certaines sociétés commerciales ont déjà commencé à pénétrer dans les entreprises de fabrication en amont par le biais de fusions et d’acquisitions, afin de réduire les problèmes logistiques et les coûts et d’améliorer la gestion de manière à répondre plus efficacement aux besoins des marchés étrangers.
Ayant procédé à des changements en profondeur au cours des dernières décennies, le secteur textile canadien met de plus en plus l’accent sur les textiles très élaborés, destinés aux sous-secteurs des vêtements et aux sous-secteurs industriels en Chine, qui peuvent être utilisés pour les marchés intérieurs ou comme intrants à forte valeur ajoutée pour l’exportation de produits finis vers les marchés internationaux. En matière de vêtements, les producteurs canadiens peuvent offrir des vêtements techniques et des vêtements de marque qui répondent aux besoins des consommateurs chinois de plus en plus aisés. La Chine, qui s’est dotée d’une puissante industrie textile, offre au Canada toute une gamme de textiles destinés à être utilisés dans les industries nationales du textile et du vêtement, ainsi que des vêtements qui viennent compléter l’offre de produits du Canada.
G. Infrastructure de transport et aérospatiale
Le secteur de l’infrastructure englobe une grande variété de sous-secteurs, qui vont des structures résidentielles et commerciales à la conception, l’ingénierie et la construction d’infrastructures en appui aux industries de l’environnement, de l’énergie, du transport et des technologies de l’information et des communications. Pour les besoins de cette étude, le champ de l’infrastructure de transport a été limité aux sous-secteurs suivants : services d’ingénierie et de construction de routes, de chemins de fer et de ports, équipement de transport urbain (matériel roulant) et services de transport intelligent.
Les entreprises canadiennes ont une longue tradition de fourniture de solutions qui facilitent le transport des marchandises et des personnes sur de longues distances. La réputation d'excellence du Canada dans ce secteur est illustrée par ses succès continus dans la fourniture de produits et services novateurs aux clients locaux et internationaux. La Chine investit plus que tout autre pays dans l’infrastructure de transport. Des investissements de grande envergure ont été nécessaires dans le secteur au cours des dernières années pour soutenir le rythme de la croissance économique robuste, de l’urbanisation rapide et de la motorisation accrue. Bénéficiant également de flux d’investissement massifs et de l’émergence d’une classe moyenne de plus en plus aisée, les industries de la fabrication aérospatiale et des services aériens se sont développées à un rythme spectaculaire : en 10 ans seulement, l’industrie des services aériens s’est hissée au deuxième rang mondial.
Le secteur au Canada
Le secteur de l’infrastructure de transport du Canada représente une part importante du PIB du Canada, soit 4,7 p. 100. Il a connu une croissance de 20 p. 100 dans la dernière décennie, totalisant 60 milliards de dollars canadiens en 2011. Le secteur canadien de l’infrastructure regroupe des sociétés de toutes tailles, des petites entreprises occupant un créneau spécifique aux sociétés multinationales, qui fournissent un vaste éventail de produits et de services d’expertise. Environ 4 300 entreprises canadiennes exportent et participent à des investissements dans le domaine des infrastructures à l’échelle internationale. À elle seule, l’industrie du transport ferroviaire et urbain soutient 60 000 emplois manufacturiers et de haute technologie; en 2011, son apport à l’économie du Canada s’est élevée à près de 12 milliards de dollars canadiens.
Les forces concurrentielles du Canada dans le secteur des services d’ingénierie soutiennent tous les sous-secteurs de l’infrastructureFootnote 22. Les sociétés canadiennes sont reconnues pour leur expertise concurrentielle à l’échelle mondiale dans quatre domaines clés : la gestion de projets de haut niveau; des compétences techniques spécialisées, notamment en design; des niveaux d’expérience avancés; une connaissance des techniques brevetées et l’accès à celles-ci. À titre d’exemple, on peut citer l’expertise du Canada dans la conception, la mise au point et la mise en œuvre de services de transport intelligent, de technologies de l’information et des communications de pointe utilisées dans l’infrastructure de transport pour gérer et surveiller les normes de transport, le temps de transport et la consommation de carburant.
L’aérospatiale est une industrie manufacturière canadienne de premier plan, dont le chiffre d’affaires en 2011 atteignait 22,1 milliards de dollars canadiens (70 p. 100 pour la fabrication et 30 p. 100 pour les services d’entretien, de réparation et de révision). Le Canada compte près 700 entreprises aérospatiales, qui emploient près de 69 000 professionnels qualifiés. En 2011, le secteur manufacturier aérospatial a investi plus de 1,6 milliard de dollars canadiens dans la R-D. L’industrie aérospatiale canadienne est largement axée sur l’exportation. Elle regroupe la chaîne entière de production, des équipementiers aux entreprises de services spécialisées. Les entreprises canadiennes possèdent une expertise éprouvée et de longue date dans divers domaines : assemblage d’aéronefs et d’hélicoptères; fabrication de pièces de moteurs et d’avions; entretien, réparation et révision; avionique; trains d’atterrissage; structures composites et composants avancés; robotique; systèmes de véhicules sans pilote. En 2009, le Canada occupait une part importante du marché dans bon nombre de segments du secteur aérospatial mondial : avions d’affaires (part de marché de 28 p. 100); avions régionaux à réaction (40 p. 100); petits moteurs à turbines d’aéronefs (43 p. 100); simulateurs de vol commerciaux (81 p. 100); systèmes de contrôle de l’environnement (60 p. 100). Le Canada est également un important fournisseur de trains d’atterrissage (30 p. 100). Les forces concurrentielles du Canada ont fait de Montréal le troisième plus gros pôle d’entreprises aérospatiales au monde, après Seattle et Toulouse.
Les PME canadiennes jouent un rôle important dans les secteurs de l’infrastructure et de l’aérospatiale. Ces entreprises offrent de nouvelles idées de produits, de faibles coûts généraux et des connaissances spécialisées qui aident les sociétés multinationales à augmenter leur productivité globale, à atténuer les risques à l’étranger et à accéder à de nouveaux marchés internationaux grâce à leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
Le secteur en Chine
Le développement et l’urbanisation rapides de la Chine ont entraîné des niveaux sans précédent d’investissement dans l’infrastructure de transport. Dans le 11e plan quinquennal (2006-2010), le gouvernement central prévoyait investir dans le développement de l’infrastructure de transport : les lignes de chemin de fer, les autoroutes, les aéroports, le transport maritime, et la construction d’un système de métro et de train léger dans les mégalopoles. En 2010, l’investissement en capital fixe des secteurs routiers et maritimes a atteint 1,32 billion de yuans (201 milliards de dollars canadiens), constituant une part de 4,75 p. 100 du total des comptes d’immobilisations cette année-là. L’investissement en construction routière en 2010 a atteint 1,15 billion de yuans (175 milliards de dollars canadien), duquel 686,22 milliards de yuans (104 milliards de dollars canadiens) ont été investis en construction d’autoroutes et 192,38 milliards de yuans (29 milliards de dollars canadien) en construction de routes rurales. À la fin de 2010, le réseau routier de la Chine faisait au total 4,008 millions de kilomètres, incluant 74 100 kilomètres d’autoroutes. Quant aux chemins de fer, l’ensemble du réseau opérationnel atteignait 91 000 kilomètres, plaçant la Chine au deuxième rang mondial. Bien que l’infrastructure de transport n’ait pas été désignée comme secteur stratégique dans le 12e plan quinquennal, son développement est appelé à jouer un rôle clé en appui à d’autres objectifs du plan, notamment : la réduction de la pollution; la satisfaction de nouveaux besoins de transport liés au déplacement continu vers l’ouest de la Chine des activités commerciales; l’adaptation du réseau à de nouveaux mouvements de matières premières induits par les améliorations prévues dans le secteur de l’habitation; l’appui à un nouveau modèle de circulation des personnes et des produits finis, compte tenu de l’intérêt accru porté à la consommation et de l’accent mis sur les secteurs de la haute technologie et des services.
En 2010, le secteur de l’aérospatiale en Chine employait plus de 1 million de personnes. La Aviation Industry Corporation of China (AVIC), nouvelle entreprise d’État formée à la suite d’une fusion, est le plus grand employeur de l’industrie manufacturière aérospatiale chinoise. Son objectif est d’atteindre un chiffre d’affaires de 1 billion de yuans (153,1 milliards de dollars canadiens) d’ici 2017. La Chine a établi divers partenariats avec des constructeurs étrangers, pour la fabrication en sous-traitance de pièces, l’assemblage final d’aéronefs destiné aux marchés étrangers, ainsi que le développement conjoint d’aéronefs et de pièces d’aéronefs destinés au marché intérieur et à l’exportation sur les marchés mondiaux. Dans son 11e plan quinquennal, qui préconisait le développement de grands aéronefs, la Chine a entrepris une réorganisation en profondeur de son secteur manufacturier aérospatial. Actuellement, la Chine fait la promotion graduelle de l’ouverture des zones de basse altitude de son espace aérien par la création de débouchés pour les aéronefs de tout genre, tels que les hélicoptères, les turbopropulseurs et les avions commerciaux à réaction. Bien que la Chine produise des avions régionaux et des appareils long-courriers, les fabricants nationaux n’ont pas encore élaboré ou manufacturé de sous-systèmes destinés à ces aéronefs et sont donc pour l’instant fortement tributaires de fournisseurs des États-Unis et de l’Union européenne. Enfin, l’importation et l’introduction d’avions sont assujetties à une approbation gouvernementale.
Structure des échanges bilatéraux
Le développement de l’infrastructure de transport a des retombées positives majeures sur le commerce des biens et services et les flux d’investissements, qu’il s’agisse des produits et des équipements utilisés dans le processus de construction ou les services d’architecture, d’ingénierie et de construction requis pour la planification, la conception et l’exécution des projets. Il existe une corrélation positive entre les investissements à grande échelle de la Chine dans l’infrastructure et l’exportation par le Canada de produits, de machinerie, d’équipement et de services de construction (notamment d’ingénierie). Cela s’est traduit non seulement par une augmentation des volumes d’exportation, mais aussi par des prix plus élevés, étant donné que la hausse de la demande chinoise s’est répercutée sur les prix des produits de base à l’échelle mondiale. Les projets d’infrastructure canadiens ont également entraîné des achats de machinerie et attiré des investissements de la Chine, quoique sur une échelle plus réduite. Toutefois, la complexité des chaînes de valeur mondiale et la nature intégrative des flux commerciaux dans ce secteur rendent difficile toute mesure précise du niveau du commerce et des investissements.
Dans la présente étude, l’importance des flux commerciaux de marchandises (produits de base, machinerie) sera examinée principalement en rapport avec les secteurs d’où proviennent ces produits (par exemple, ressources naturelles et fabrication). Les services d’infrastructure sont abordés dans le profil du secteur des services. Cependant, il y a lieu d’y porter une attention spéciale ici, compte tenu des complémentarités existantes dans ce secteur. Le commerce bilatéral des services d’architecture et d’ingénierie a connu une progression ces dernières années, reflétant les forces du Canada dans ce secteur. La Chine, pour sa part, offre des services d’ingénierie dans des projets d’infrastructure en partenariat entrepris au Canada.
Les experts reconnaissent que les investissements dans les infrastructures liées au commerce sont essentiels à l’expansion du commerce et à l’attraction des investissements directs étrangers. Le Canada a adopté une approche intégrée à l’égard de ces investissements en mettant en place un plan national sur les portes d’entrée et les corridors commerciaux stratégiques. Conçue pour améliorer l’efficacité et la fiabilité de réseaux de transport qui permettent de tirer parti des débouchés très importants qui s’offrent au Canada sur le plan du commerce mondial, l’Initiative de la porte et du corridor de l’Asie-Pacifique, en particulier, vise distinctement le commerce avec l’Asie-Pacifique. Ces stratégies horizontales devraient faciliter l’exploitation des nouveaux débouchés commerciaux, tant pour le Canada que pour la Chine.
Au chapitre de l’aérospatiale, les exportations canadiennes d’avions régionaux et d’avions commerciaux, d’hélicoptères et de pièces en 2011 ont totalisé 12,9 milliards de dollars américains en 2011, ce qui fait du Canada le cinquième exportateur mondial dans ce sous-secteur, après les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Les importations chinoises de produits de l’aérospatiale du Canada en 2011 se sont établies à 661 millions de dollars américains et ont fluctué sensiblement au cours de la dernière décennie — reflétant la nature cyclique de l’industrie —, avec une moyenne annuelle de 217 millions de dollars américains dans cette période. En 2011, la Chine a importé du Canada des aéronefs pour un total de 438,2 millions de dollars américains, du matériel de simulation de vol pour un total de 96 millions de dollars américains et des moteurs pour un total de 104,7 millions de dollars américains; les importations de moteurs sont plus de 11 fois supérieures aux niveaux de 2001.
Les importations canadiennes de la Chine, dans le secteur aérospatial, se limitent aux pièces. Depuis 2001, elles affichent une croissance soutenue, étant passées de 11,4 millions de dollars américains à 128,2 millions de dollars américains en 2011. Ces importations consistent, en majorité, en pièces de turboréacteurs et de turbopropulseurs.
Coopération actuelle
Ces dernières années, une concertation et une coopération bilatérales de haut niveau ont été instaurées entre les deux pays dans les secteurs de l’aérospatiale et de l’infrastructure. En 2008, le Canada et la Chine ont signé un protocole d’entente sur la coopération dans le développement de l’infrastructure, qui prévoit l’échange d’informations sur plusieurs thèmes, dont les possibilités d’investissement et les débouchés dans le domaine de l’ingénierie au Canada, en Chine et dans d’autres marchés. Le protocole d’entente met l’accent tout particulièrement sur la facilitation de l’investissement dans des portes d’entrée et des corridors commerciaux viables et efficaces de part et d’autre du Pacifique et sur leur développement. Le protocole d’entente institue un groupe de travail conjoint sur l’infrastructure chargé de promouvoir la communication et la coopération entre les entreprises des deux pays par l’entremise de séminaires et de visites. L’une de ces activités a été le Forum Chine-Canada sur l’infrastructure, qui s’est tenu à Vancouver en 2010 et auquel ont participé près de 70 entreprises des deux pays.
En ce qui concerne le secteur de l’aérospatiale, les deux pays ont signé un protocole d’entente en 2009 afin de promouvoir la coopération dans des projets liés à l’aviation civile, l’investissement ainsi que les échanges commerciaux et techniques. Reflétant ce regain de la coopération, l’année 2011 a été marquée par un dialogue de niveau ministériel sur la promotion de la coopération dans le domaine de l’aviation civile et, sous les auspices du Comité conjoint Canada-Chine sur la science et la technologie, des représentants du secteur de l’aviation civile des deux pays se sont rencontrés pour la première fois en vue de discuter de la collaboration en matière de R-D et de faciliter les liens entre sociétés canadiennes et organisations chinoises. Outre ces initiatives gouvernementales, un certain nombre d’entreprises canadiennes et chinoises ont signé des protocoles d’entente sur la coopération stratégique à long terme.
Enjeux bilatéraux
Les projetsd’infrastructure de transport génèrent souvent d’importants flux d’échanges de produits, étant donné la complexité et l’envergure des activités commerciales. Il n’existe pas de barrières commerciales importantes, entre le Canada et la Chine, relatives aux produits qui font généralement l’objet d’une forte demande dans ces projets (par exemple, les produits de base). Toutefois, des PME qui commercialisent de la machinerie et des technologies ont certaines préoccupations au sujet des droits de propriété intellectuelle, qui exigeraient une coopération bilatérale plus poussée. Un autre défi se pose pour le Canada et la Chine : la recherche d’un terrain d’entente sur les services d’ingénierie, y compris la facilitation du commerce transfrontalier des services et les questions touchant la présence commerciale. Sur le plan de la réglementation se posent également certains défis : le manque de cohérence des exigences professionnelles en matière d’octroi de licences d’un projet à un autre, et les limites imposées à l’exploitation d’entreprises de services appartenant à des intérêts étrangers. Ces obstacles constituent actuellement une entrave aux relations commerciales bilatérales et les empêchent d’atteindre leur plein potentiel, tant pour les consommateurs que pour les exportateurs.
Dans l’aérospatiale, deux mesures, en particulier, limitent le commerce des aéronefs et des pièces d’aéronefs. La première concerne les droits de douane et l’application inégale de la taxe sur la valeur ajoutée (qui, combinés, peuvent avoir une incidence significative) sur les avions régionaux importés. La deuxième concerne les restrictions sur le type d’ententes commerciales que peuvent conclure les entreprises étrangères désireuses de participer à certains programmes aérospatiaux, notamment dans certains secteurs de haute technologie tels que les matériaux de pointe et les circuits de commande de vol. Ces restrictions peuvent affecter les conditions commerciales propices à un fonctionnement efficace des sociétés dans ce secteur. Elles peuvent également susciter des préoccupations chez les entreprises, mal à l’aise avec certaines exigences qui les obligeraient à partager leur propriété intellectuelle.
De plus, la capacité des fabricants d’aéronefs de s’implanter sur des marchés étrangers dépend dans une large mesure de la confiance qui règne entre les autorités responsables de l’aviation pour l’acceptation ou la reconnaissance de leurs approbations respectives, par le biais d’accords en matière de sécurité, qui facilitent l’importation et l’exportation de produits et de services. Compte tenu de la nécessité de la coopération dans le cadre de projets conjoints de vente d’aéronefs sur les marchés intérieurs et sur les marchés de pays tiers — un secteur en croissance notable —, un dialogue soutenu peut aider à faire en sorte que les futures livraisons d’aéronefs bénéficient du soutien des organismes canadiens et chinois de réglementation en matière de sécurité.
Complémentarités et possibilités de croissance
Le Canada et la Chine coopèrent déjà dans les secteurs de l’aérospatiale et de l’infrastructure de transport, et leurs complémentarités pourraient leur permettre de bénéficier mutuellement d’une coopération accrue. Au chapitre de l’infrastructure de transport, trois domaines d’intérêt mutuel sont ciblés :
- systèmes de transport plus sécuritaires;
- débouchés dans les marchés tiers;
- aménagement de portes d’entrée et de corridors, tout particulièrement la porte d’entrée et le corridor canadiens de l’Asie Pacifique.
Le Conseil d’État de la Chine a récemment fait de la sécurité et de la qualité de l’infrastructure de transport une priorité absolue pour les grands projets futurs du pays. L’accent est mis tout particulièrement sur l’acquisition d’équipement de haute technologie permettant d’améliorer la gestion des opérations ferroviaires. Selon le Conseil d’État, un mécanisme rigoureux de supervision de la sécurité et de gestion de la qualité dans le domaine du transport sera mis en place dans le cadre du 12e plan quinquennal. L’expertise du Canada, jointe à la réputation qu’il a acquise dans le domaine des services de transport intelligent, pourrait répondre à la demande chinoise croissante de technologies et de services connexes. Le Canada compte plus de 185 entreprises spécialisées dans le sous-secteur des services de transport intelligent qui pourraient offrir des solutions novatrices.
Le marché des services d’ingénierie est en expansion tant au Canada qu’en Chine. Il existe des possibilités d’accroissement du commerce bilatéral des services d’ingénierie, si l’on parvient notamment à régler certains problèmes d’ordre réglementaire. De plus, les ingénieurs du Canada et de la Chine pourraient examiner les possibilités de collaboration dans des projets d’infrastructure de transport sur des marchés tiers. Les récents engagements pris par des gouvernements dans le cadre de l’OCDE ainsi que par d’autres pays émergents d’effectuer des investissements substantiels dans le développement des infrastructures laissent entrevoir que le marché international sera une source importante de demandes pour les entreprises canadiennes et chinoises. L’expérience de la Chine en Asie et dans d’autres marchés émergents, conjuguée à la technologie et aux services du Canada, pourrait former la base d’un solide partenariat pour le développement des infrastructures de transport à l’échelle mondiale.
Au chapitre de l’infrastructure de transport, l’Initiative de la porte et du corridor de l’Asie Pacifique (IPCAP) offre des possibilités de stimuler le commerce et de faciliter les chaînes d’approvisionnement mondiales entre l’Amérique du Nord et l’Asie. Cette initiative met de l’avant des mesures visant à accroître la part canadienne des importations de conteneurs à destination de l’Amérique du Nord en provenance de la Chine, à réduire les coûts de transport pour les exportateurs chinois sur le marché nord-américain et à améliorer l’efficacité et la fiabilité de la porte d’entrée pour les exportations canadiennes et nord-américaines à destination de la Chine et d’autres marchés asiatiques. Il existe d’autres capacités d’acheminement, notamment par la Porte et le corridor de commerce de l’Atlantique du Canada, Halifax étant, à cet égard, le port du Nord-Est américain le plus proche de Suez et de l’Asie.
Le secteur de l’aérospatiale devrait connaître une forte croissance à l’échelle mondiale au cours des prochaines années. L’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit une augmentation du nombre de voyageurs aériens, qui s’établirait à 3,3 milliards d’ici 2014, soit une augmentation de 32 p. 100 par rapport à 2009. Des milliers d’aéronefs seront nécessaires dans les prochaines décennies pour répondre à la demande grandissante, remplacer les flottes d’appareils vieillissants et inefficients et répondre aux préoccupations croissantes en matière de protection de l’environnement. Cette expansion à l’échelle mondiale ouvre des perspectives alléchantes pour l’industrie aérospatiale canadienne axée sur l’exportation, tout particulièrement dans les domaines suivants : aéronefs régionaux et commerciaux; hélicoptères; pièces (moteurs, trains d’atterrissage, assemblage de structures et avionique); services (formation, entretien, réparation et révision).
La Chine accroît actuellement la capacité de son système de transport aérien pour répondre aux besoins de son économie en expansion et d’une classe moyenne de plus en plus riche et urbanisée. Le secteur des voyages par avion devrait connaître une croissance de près de 8 p. 100 par année jusqu’en 2028, et, dans cette période, la Chine devra faire l’acquisition de près de 3 800 aéronefs et de 3 000 hélicoptères civils. Comme elle agrandit sa flotte, tout en continuant à assurer le maintien de ses appareils vieillissants, la demande de services d’entretien de réparations et de révision ne fera qu’augmenter. Selon les précisions de l’Administration de l’aviation civile chinoise, la Chine aura besoin d’ici 2020 d’environ 2 500 nouveaux pilotes chaque année. Sur le plan de la fabrication, l’objectif de la Chine est de passer du stade d’un centre de fabrication pour équipementiers étrangers à celui d’un leader de l’industrie haut de gamme à l’horizon 2020.
Fort de sa technologie de calibre mondial, de sa capacité de R-D, de sa fabrication diversifiée, de ses réseaux mondiaux de commercialisation et de services, de son système moderne d’entraînement et de formation en pilotage, le Canada est bien placé pour tirer profit de ces possibilités, tandis que la Chine offre à l’industrie aérospatiale canadienne l’accès à une large gamme d’intrants de qualité et de chaînes logistiques lui permettant de répondre aux besoins du secteur aérospatial florissant de l’Asie. De plus, comme le système de réglementation Chinois est encore en développement, la réglementation canadienne, qui est internationalement reconnue, peut lui être utile au moment où ce pays cherche à se doter d’un système règlementaire qui soit à la hauteur de son secteur aérospatial.
5. Conclusion
À la suite de la rencontre qui a eu lieu en juin 2010 entre le premier ministre du Canada, Stephen Harper, et le président chinois, Hu Jintao, les représentants des deux pays ont entrepris la réalisation d’une étude conjointe afin d’établir une base analytique pour évaluer les complémentarités économiques potentielles dans un certain nombre de secteurs. Les résultats de cette étude ont permis de préparer le terrain pour la prochaine étape : l’amorce de discussions exploratoires sur l’approfondissement des relations économiques et commerciales entre le Canada et la Chine, comme l’ont annoncé leurs deux dirigeants pendant la récente visite du premier ministre Harper en Chine, en février 2012.
Selon l’étude, le commerce international est un facteur clé pour la prospérité des économies canadienne et chinoise. Toutefois, les flux d’échanges commerciaux et d’investissements entre les deux pays représentent un pourcentage relativement modeste de l’activité économique internationale globale de chacun des pays. C’est là un indicateur important du potentiel, encore inexploité, de croissance future.
L’examen des forces des deux pays sur les plans de la production et de l’exportation, des caractéristiques de la demande et des importations, des possibilités de croissance et des enjeux bilatéraux dans divers secteurs d’intérêt a permis de faire ressortir un nombre important d’éléments de complémentarités. L’étude a également souligné la nécessité de régler un certain nombre de problèmes afin de tirer le meilleur parti de ces complémentarités.
Les ressources naturelles et la production agricole sont deux domaines d’intérêt particulier à cet égard. Le Canada regorge de richesses dans les deux secteurs, notamment de produits de base essentiels à la croissance et au développement futurs de la Chine. Bien que disposant aussi de ressources naturelles et de richesses agricoles considérables, la Chine ne dispose pas des ressources suffisantes pour combler tous les besoins d’une population de 1,34 milliard d’habitants ni d’une économie en rapide expansion. Source fiable d’une production de haute qualité, le Canada offre des produits pouvant aider à atténuer les pressions inflationnistes dans certains domaines clés comme l’alimentation et, par conséquent, à améliorer la qualité de vie du peuple chinois. Les entreprises canadiennes peuvent également fournir de nouvelles technologies et de l’expertise afin d’appuyer la mise en valeur durable des ressources et le développement de l’agriculture chinoises. Parallèlement, la Chine est une source de plus en plus importante de capitaux d’investissement pouvant contribuer à accroître le développement de l’exploitation des abondantes ressources du Canada, et est aussi un exportateur agricole concurrentiel.
Ces secteurs traditionnels d’intérêt mutuel continueront, certes, de revêtir une grande importance. Cependant, il existe un énorme potentiel de croissance dans d’autres secteurs émergents. Ces nouveaux secteurs sont évoqués dans les plans établis par la Chine, qui s’emploie activement à trouver des solutions en matière d’énergie propre et à relever les défis environnementaux et sociaux, tout en développant les secteurs clés de la fabrication, du transport et des services aérospatiaux. Dans chacun de ces domaines, les entreprises canadiennes sont à même d’offrir des solutions technologiques avancées ainsi que des solutions de produits et de services de pointe. Pour sa part, la Chine peut fournir des intrants pour la fabrication de matériaux et d’équipements de pointe, qui aideront les producteurs canadiens à demeurer concurrentiels.
Comme ces secteurs traditionnels et émergents d’intérêt mutuel deviennent de plus en plus liés aux chaînes de valeur mondiales, le Canada et la Chine seront bien placés pour tirer parti conjointement des possibilités qui s’offrent sur des marchés tiers.
Pour miser sur leurs complémentarités économiques, les deux pays doivent également trouver des solutions afin d’éliminer les obstacles au commerce. Comme dans toutes les relations commerciales solides et en expansion, il existe plusieurs défis et obstacles. Cette étude a répertorié un certain nombre de domaines importants où des améliorations sont possibles : clarté et prévisibilité des cadres réglementaires chinois et canadien; mesures sanitaires et phytosanitaires complexes; différences dans les normes nationales et dans les exigences techniques et de certification; application des droits de douane; protection des droits de propriété intellectuelle, qui s’avère particulièrement pertinente pour les PME. Cela dit, il est important de reconnaître les avancées importantes de la Chine depuis son accession à l’OMC en 2001 en ce qui a trait à l’encadrement de la propriété intellectuelle. Les améliorations subséquentes en la matière et en ce qui concerne les autres domaines énoncés plus haut permettront d’accroître les occasions d’affaire pour nos deux économies.
Depuis la rencontre de nos dirigeants en juin 2010, les relations bilatérales en matière de commerce et d’investissement n’ont cessé de s’amplifier : les échanges commerciaux et l’investissement s’intensifient rapidement tandis que les gouvernements chinois et canadien prennent des mesures visant à faciliter cette croissance par l’entremise d’accords bilatéraux et du dialogue entre gouvernements. Au cours d’une seconde visite effectuée par le premier ministre Harper en Chine en février 2012, les deux parties ont jeté les bases d’un raffermissement des relations dans le domaine de l’investissement en annonçant la conclusion des négociations de fond en vue d’un accord Canada-Chine sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE). Les dirigeants sont également parvenus à un accord pour faciliter l’exportation de l’uranium canadien vers la Chine, ce qui représente un apport précieux au développement du secteur de l’énergie propre. Ces efforts, ainsi que d’autres démarches visant à consolider et à gérer nos relations économiques bilatérales, sont un exemple du leadership requis pour créer un environnement économique fondé sur des règles établies, où nos entreprises et nos citoyens peuvent prospérer.
Bien qu’elle soit limitée à quelques secteurs économiques clés, cette étude des complémentarités met en relief l’expansion considérable du commerce et des investissements bilatéraux au cours des dernières années et fait ressortir les possibilités croissantes qui s’offrent à nos deux pays pour maximiser leur développement économique. Les gouvernements canadien et chinois devraient poursuivre l’approfondissement et le raffermissement de leurs liens bilatéraux en matière de commerce et d’investissement en mettant en œuvre des instruments bilatéraux appropriés, de manière à ce que Chinois et Canadiens puissent continuer à bâtir un avenir prospère et durable.
Annexe 1 : Aperçu des économies canadienne et chinoise (2011, en milliards de dollars américains, le cas échéant)
Canada | Chine | |
---|---|---|
Population (en millions) | 34,5 | 1 340,9Footnote * |
PIB (en milliards, prix courants) | 1 737,8 | 7 296,4 |
Croissance du PIB réel (moyenne annuelle de la période 2001-2011, en %) | 1,8 | 10,5Footnote ** |
PIB par habitant (prix courants) | 50 392,7 | 4 640,6Footnote * |
Agriculture primaire (part du PIB en %) | 1,8 | 10,1 |
Secteur manufacturier (part du PIB en %) | 12,8 | 40,1 |
Services (part du PIB en %) | 71,6 | 43,1 |
Total des exportations mondiales de marchandises | 452,7 | 1 899,3 |
Total des importations mondiales de marchandises | 451,0 | 1 741,4 |
Total des exportations mondiales de services | 74,8 | 171,2Footnote * |
Total des importations mondiales de services | 99,6 | 193,3Footnote * |
Ratio commerce/PIB (moy. 2001-2010, en %) | 70,3 | 58,3 |
Investissements directs à l’étranger (stock) (tous pays confondus) | 673,1 | 382,3 |
Investissements étrangers directs domestiques (stock) (tous pays confondus) | 597,4 | 1 167,1 |
Solde du compte courant | -48,3 | 305,4Footnote * |
Tarifs moyens appliqués aux produits agricoles (en %)Footnote *** | 11,3 | 15,6 |
Tarifs moyens appliqués aux produits non agricoles (en %)Footnote *** | 2,6 | 8,7 |
Sources : Statistique Canada, Bureau national des statistiques de Chine, Global Trade Atlas.
Footnotes
- Note *
2010
- Note **
moyenne de la période 2001-2010.
- Note ***
moyenne non pondérée des tarifs NPF appliqués, 2010.
Les 5 principales catégories de marchandises d’exportation à l’étranger (2009-2011)
Le Canada
- Combustibles minéraux et huiles minérales (HS27)
- Véhicules automobiles (HS87)
- Réacteurs nucléaires, chaudières, machines (HS84)
- Pierres et métaux précieux, bijouterie (HS71)
- Machines et équipement électriques (HS85)
La Chine
- Machines et équipement électriques (HS85)
- Réacteurs nucléaires, chaudières, machines (HS84)
- Vêtements et accessoires de vêtements (HS61-62)
- Instruments et appareils d’optique, appareils médicaux (HS90)
- Meubles (HS94)
Les 5 principales catégories de marchandises d’importation de l’étranger (2009-2011)
Le Canada
- Réacteurs nucléaires, chaudières, machines (HS84)
- Véhicules automobiles (HS-87)
- Combustibles minéraux et huiles minérales (HS27)
- Machines et équipement électriques (HS85)
- Matières plastiques et pièces reliées (HS39)
La Chine
- Machines et équipement électriques (HS85)
- Combustibles minéraux et huiles minérales (HS27)
- Réacteurs nucléaires, chaudières, machines (HS84)
- Minerais, scories et cendres (HS26)
- Instruments et appareils d’optique, appareils médicaux (HS90)
Source: Global Trade Atlas (statistiques canadiennes et chinoises).
Annexe 2 – Mécanismes de consultation et de coopération Canada-Chine liés au commerce et à l’investissement
Comités conjoints, groupes de travail et dialogues
- Groupe de travail stratégique Canada-Chine
- Comité mixte sur l’économie et le commerce Canada-Chine (1973), qui supervise quatre groupes de travail :
- Groupe de travail sur les recours commerciaux;
- Groupe de travail conjoint sur la coopération concernant le développement de l’infrastructure;
- Groupe de travail pour la protection de l’environnement et la conservation de l’énergie;
- Groupe de travail sur le partenariat économique.
- Groupe de travail Canada-Chine sur les changements climatiques
- Coopération Canada-Chine dans le domaine des relations industrielles et des normes du travail
- Dialogue culturel Canada-Chine
- Dialogue Canada-Chine sur la politique du secteur financier
- Groupe de travail conjoint Canada-Chine sur la coopération en foresterie
- Comité mixte Canada-Chine de l’agriculture
- Comité mixte Canada-Chine de coopération dans le domaine de l’environnement
- Comité conjoint Canada-Chine sur la science et la technologie
- Groupe de travail conjoint Canada-Chine sur la coopération dans le domaine de l’énergie
- Dialogue Canada-Chine sur la coopération dans le domaine des ressources minérales
- Dialogue Canada-Chine sur la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire
- Comité mixte Canada-Chine sur la santé
- Forum sur la coopération commerciale et économique Chine-Canada
Accords, protocoles d’entente et autres arrangements
2012
- Protocole complémentaire à l’Accord de coopération nucléaire et au Protocole d’entente administrative
- Accord Canada-Chine sur la promotion et la protection des investissements étrangers – Conclusion des négociations de fond
- Programme d’échanges universitaires Canada-Chine (1973, renouvelé en 2012)
- Protocole d’entente entre Parcs Canada et l’Administration forestière d’État de la République populaire de Chine sur les aires protégées
- Protocole d’entente entre le ministère des Ressources naturelles du Canada et l’Académie des sciences de la République populaire de Chine sur la coopération dans le domaine du développement durable des ressources naturelles
- Protocole d’entente entre le ministère des Ressources naturelles du Canada et l’Administration nationale de l’énergie de la République populaire de Chine sur la coopération dans le domaine de l’énergie (2001, renouvelé en 2006 et en 2012)
- Protocole d’entente entre le ministère des Ressources naturelles du Canada et la Commission nationale du développement et de la réforme de la République populaire de Chine aux fins de l’implantation d’un processus de dialogue sur la coopération dans le secteur des ressources minérales (2009, renouvelé en 2012)
- Protocole d’entente entre le ministère des Ressources naturelles du Canada et le ministère du Logement et du Développement urbain et rural de Chine sur la coopération en matière de développement de la technologie relative aux écovilles en Chine
2011
- Accord sur le transport aérien entre le gouvernement du Canada et le gouvernement de la République populaire de Chine (2005, élargi en 2011)
2010
- Entente entre les Autorités canadiennes en valeurs mobilières et la Commission chinoise de réglementation des banques, la Commission chinoise de réglementation de l’assurance et la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières relativement au programme d’investisseurs institutionnels qualifiés (QDII)
- Statut de destination approuvée accordée au Canada par la Chine
- Protocole d’entente sur la coopération environnementale entre le ministère de l’Environnement du Canada et le ministère la Protection de l’environnement de la République populaire de Chine
- Protocole d’entente entre le ministère des Ressources naturelles du Canada, le gouvernement de la Colombie-Britannique et le ministère du Logement et du Développement urbain et rural de la Chine pour la promotion de constructions à ossature de bois comme moyen d’améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur de la construction en Chine
- Protocole d’entente entre le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada et le ministère de l’Agriculture de la République populaire de Chine sur la coopération dans le domaine de l’agriculture et dans les secteurs connexes
2009
- Protocole d’entente entre le ministère de l’Agriculture et l’Agroalimentaire Canada et le ministère de l’Éducation de la République populaire de Chine sur la coopération scientifique et technique et la formation du personnel
- Protocole d’entente entre le ministère de l’Environnement, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et le ministère des Ressources naturelles du Canada et la Commission nationale du développement et de la réforme de la République populaire de Chine sur la coopération dans le domaine des changements climatiques
- Protocole d’entente entre le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada et la Commission nationale du développement et de la réforme de la République populaire de Chine relatif à la collaboration dans le domaine de l’aviation civile et à la coopération dans le domaine de la logistique commerciale
- Protocole d’entente entre le ministère des Ressources naturelles du Canada et l’Administration forestière d’État de la Chine sur la collaboration dans le domaine de la foresterie (1998, renouvelé en 2009)
- Protocole d’entente sur la coopération culturelle
- Protocole modifiant l’Accord sur le transport maritime entre le gouvernement du Canada et le gouvernement de la République populaire de Chine
- Protocole d’entente entre Transports Canada et la Commission nationale du développement et de la réforme de la République populaire de Chine sur la coopération dans le domaine de la logistique commerciale
2008
- Protocole d’entente entre le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada et le ministère du Commerce du gouvernement de la République populaire de Chine sur la coopération en matière de développement de l’infrastructure
2007
- Accord de coopération scientifique et technologique entre le gouvernement du Canada et le gouvernement de la République populaire de Chine
- Protocole d’entente entre le ministère des Transports du Canada et le ministère des Communications de la République populaire de Chine sur la coopération technique dans le domaine du transport routier et maritime
Footnotes
- Footnote 1
Marchandises seulement. Selon les statistiques canadiennes.
- Footnote 2
Marchandises seulement. Selon les statistiques chinoises (qui incluent l’Union Européenne ainsi que l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est en tant que blocs commerciaux).
- Footnote 3
Les données figurant dans cette section proviennent de Statistique Canada et du Bureau national des statistiques de Chine.
- Footnote 4
Ratios calculés pour la période de 2001 à 2010.
- Footnote 5
Marchandises seulement. Selon les statistiques chinoises (la Chine inclut l’Union Européenne ainsi que l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est en tant que blocs commerciaux).
- Footnote 6
Données annuelles les plus récentes fournies par Statistique Canada.
- Footnote 7
Seules les données canadiennes ont été utilisées pour les statistiques du commerce des services par catégorie, car aucune statistique chinoise n’était disponible.
- Footnote 8
Statistique Canada estime le stock d’IDE du Canada en Chine à 4,4 milliards de dollars américains.
- Footnote 9
Comme le secteur des technologies propres n’entre pas dans un cadre bien défini et distinct, il est difficile d’en brosser un tableau complet. Par exemple, dans les données économiques, il est difficile d’établir une distinction entre les projets d’infrastructure liés à l’eau qui sont réalisés au moyen de méthodes conventionnelles ou qui utilisent, en tout ou en partie, des solutions propres. Les données sur l’emploi sont fournies par ECO Canada.
- Footnote 10
Selon un rapport sur l’industrie canadienne des technologies propres préparé en 2011 par Analytica Advisors.
- Footnote 11
Ibid.
- Footnote 12
Source : Banque mondiale, International Trade and Climate Change, 2008.
- Footnote 13
Source : Roland Berger Strategy Consultants, étude commandée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), Clean Economy, Living Planet - Building Strong Clean Energy Technology Industries, 2009, p. 8.
- Footnote 14
Les sept industries stratégiques désignées dans le 12e plan quinquennal de la Chine sont : conservation de l’énergie/protection de l’environnement, énergie renouvelable, véhicules fonctionnant au moyen de sources d’énergie renouvelable, informatique de prochaine génération, biotechnologie, fabrication de matériel haut de gamme et nouveaux matériaux.
- Footnote 15
Conference Board du Canada, Profil de l’industrie canadienne : fabrication de machines, printemps 2011.
- Footnote 16
Statistique Canada, Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise, 2009.
- Footnote 17
Le commerce de perfectionnement désigne l’activité commerciale consistant à importer en tout ou en partie les matières premières, les matériaux auxiliaires, les pièces et composants, les accessoires et les matériaux d’emballage, puis à réexporter les produits finis après la transformation ou l’assemblage.
- Footnote 18
Fondation Asie Pacifique du Canada, sondage China Goes Global 2011.
- Footnote 19
Les droits de douane resteront en vigueur sur les produits textiles confectionnés (par exemple, les produits textiles finis tels que les moquettes, les linges de table, les sacs d’emballage et les draperies).
- Footnote 20
Entreprises avec des revenus annuels d’activité principale de 20 millions de yuans et plus, selon le Bureau national des statistiques de Chine.
- Footnote 21
Entreprises avec des revenus annuels d’activité principale de 20 millions de yuans et plus, selon le Bureau national des statistiques de Chine.
- Footnote 22
Pour de plus amples informations, prière de consulter le profil du secteur des services.
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