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Des survivantes colombiennes de violence fondée sur le sexe (VFS) racontent leurs histoires

Le Canada en Colombie
L’autonomisation des femmes
17 avril 2018

Les participantes peignent une murale collective avec l’artiste peintre colombien Vianey. Crédit photo : Carlos Ortega/EL TIEMPO

Le travail de Jineth Bedoya fournit un espace aux femmes pour qu’elles puissent se présenter et raconter leurs histoires.


Cela fait dix-huit ans que la journaliste colombienne Jineth Bedoya a été enlevée, torturée et violée par les paramilitaires de la prison Modelo pendant son affectation à Bogota. En dépit des progrès réalisés dans le cadre du processus de paix, le conflit armé interne en Colombie en fait l’un des pays les plus dangereux au monde pour les ardents défenseurs des droits de la personne ou pour les journalistes.

Sortie de cette violence avec une résistance extraordinaire, Jineth Bedoya est maintenant une voix puissante et plaide en faveur des droits des nombreuses victimes et survivantes de la violence fondée sur le sexe (VFS) en Colombie avec la campagne « No Es hora de Callar » (Ce n’est pas le moment de se taire). Le travail de Jineth Bedoya fournit un espace pour que les femmes puissent raconter leurs histoires et favorise une transition culturelle par rapport à l’acceptation de la violence contre les femmes.


Changer la conversation

« Ils ne nous ont pas enlevé la vie, et par la vie qu’ils nous ont laissée, nous pouvons accomplir beaucoup de choses ». – Luz Dary Castillo, 29 ans

De concert avec Jineth Bedoya et le partenaire du projet local Fondation pour la liberté de la presse (FLIP), l’Ambassade du Canada en Colombie a organisé une série de manifestations pour commémorer la Journée nationale des journalistes et rendre visibles les efforts des femmes et des jeunes filles qui s’efforcent allègrement d’établir la paix en Colombie.

Médecins Sans Frontières 1 en 3 femmes et filles graphique

La décision de commémorer cette journée et de mettre en œuvre le projet pour l’autonomisation des femmes n’est pas un hasard. La violence contre les femmes en Colombie est à la hausse, et dans des endroits comme la petite ville portuaire du Pacifique Sud de Tumaco, les taux sont nettement supérieurs à la moyenne nationale, et les acteurs armés illégaux, le trafic de drogue, et le chômage élevé continuent de sévir dans la région.

Le partenaire financé par le Canada, Médecins sans frontières, estime qu’une femme ou fille sur trois à Tumaco est victime de violence.


graphique 50 pour centLes statistiques montrent que 50 pour cent de la population de Tumaco sont les victimes directes du conflit interne.

Par l’entremise du Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL), le Canada a appuyé la deuxième phase de l’initiative conjointe avec le projet FLIP et Jineth Bedoya pour habiliter les survivantes de la VFS à raconter leurs histoires.

En 2016, dans le cadre de la campagne « No Es hora de Callar (Ce n’est pas le moment de se taire), plus de 200 femmes ont témoigné de leurs expériences de la violence fondée sur le sexe et perpétrée par les paramilitaires. Soixante-dix de ces femmes n’avaient jamais raconté leurs histoires auparavant, et par crainte de la stigmatisation, ne les avaient encore moins signalées aux autorités.

Douze femmes de Tumaco, l’une des villes les plus touchées par le conflit armé interne en Colombie, ont été formées dans le domaine de la réalisation de vidéos, leur donnant une plateforme pour raconter leurs histoires saisissantes. À l’aide de téléphones cellulaires pour enregistrer leurs témoignages, elles ont parlé de leurs rêves d’avenir pour leurs enfants, de leurs espoirs pour Tumaco et de leurs propres ambitions.

« Je veux que mes enfants voient en moi un exemple à suivre ». – Magnolia Carreño, 49 ans.

Ces 12 vidéos ont été ensuite présentées à plus de 40 journalistes nationaux et internationaux dans la région de Tumaco lors de la Journée nationale des journalistes dans le cadre d’un événement ou le vice président colombien était présent. Les journalistes ont convergé à Tumaco pour prendre part à deux discussions de groupe afin de trouver la meilleure façon pour les journalistes de commenter les actes de VFS de façon responsable et de collaborer avec les survivantes.

« Nous cherchons à accroître la participation des femmes dans les médias, à renforcer la responsabilité des journalistes de commenter les actes de VFS et à honorer la voix des femmes ». – L’Ambassadeur Marcel Lebleu


L’artiste peintre colombien Vianey et l’ambassadeur du Canada en Colombie Marcel Lebleu et membre du personnel de l'ambassade Candice Dandurand. Crédit photo : VianeyL’artiste peintre colombien Vianey et l’ambassadeur du Canada en Colombie Marcel Lebleu et membre du personnel de l'ambassade Candice Dandurand. Crédit photo : Vianey

Accroître la visibilité

L’initiative s’est terminée par une séance de peinture murale collective dirigée par l’artiste peintre colombien Vianey. La murale très émouvante illustre le visage d’une femme ayant deux expressions très différentes—le bonheur et la tristesse.

Les émotions contrastantes ont été inspirées par l’expérience de vie de 12 femmes survivantes qui se sont jointes au groupe pour peindre la murale.

La murale très émouvante qui illustre le visage d’une femme ayant deux expressions très différentes, par l’artiste peintre colombien Vianey.Crédit photo : Carlos Ortega/EL TIEMPO

La murale très émouvante qui illustre le visage d’une femme ayant deux expressions très différentes, par l’artiste peintre colombien Vianey. Crédit photo : Carlos Ortega/EL TIEMPO

« La murale exprime tout ce que nous avons ressenti : la tristesse et la joie. Avant de rencontrer Mme Bedoya, j’avais une très faible estime de moi-même. J’ai évolué, et maintenant je suis véritablement heureuse ». – Ángela Riascos, 55 ans

L’ambassade continuera à renforcer la voix des femmes pour permettre aux survivantes de la violence fondée sur le sexe d’avancer sur le chemin de la paix en Colombie.


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