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De la Syrie à la scène : l’histoire de Diana

Le Canada au Liban
Aide humanitaire
Juin 2018

Photo : Elias El Beam/Mercy Corps

Au Liban, un programme de théâtre apporte de l’espoir à une génération de réfugiés que l’on « craignait » perdue.


« Nous avons emprunté la route de la Mort. C’est comme ça qu’ils l’appellent. »

À l’école en Syrie, Diana adorait les cours de théâtre. Lorsqu’elle entrait en scène, toutes les contraintes de la vie réelle s’estompaient.

Cependant, avec l’escalade brutale de la guerre civile, Diana a été obligée de fuir la Syrie. Elle a ainsi dû quitter le confort de son foyer et de la scène, et faire ses adieux déchirants à sa maison, à son école et à son père.

La famille de Diana, arrivée en Syrie parmi les réfugiés de Palestine, s’était donc déjà déracinée en quête de sécurité. Lorsqu’elle a fui la Syrie en 2013, Diana savait qu’elle n’y reviendrait probablement jamais.

Alors qu’elle s’était mise en sécurité dans le sud du Liban, la famille de Diana a reçu la nouvelle qu’elle craignait le plus : son père était mort d’une crise cardiaque.

Le père de Diana était son modèle. Ce dernier lui avait enseigné la poésie lorsqu’ils menaient encore une vie paisible en Syrie. L’annonce de sa mort l’a dévastée.

Diana s’est battue contre la dépression. Elle avait notamment songé au suicide et s’était préparée à faire ses derniers adieux à sa mère et à ses sœurs.

Alors qu’elles essayaient de faire face à la perte de leur famille et de leur maison, rester au Liban ne semblait plus être une option.


Emprunter la route de la Mort

La famille de Diana a rejoint plus d’un million d’autres réfugiés syriens au Liban, ce qui représente près d’un quart de la population libanaise d’avant-guerre. La rareté des emplois et des services de base associée à la frustration des locaux envers les réfugiés laissent souvent bien peu d’espoir d’avenir aux 200 000 Syriens âgés de 10 à 17 ans qui se sont réfugiés au Liban.

Comme d’innombrables réfugiés avant elle, Diana a pris la direction de l’Europe. Elle avait 14 ans à l’époque.

« Nous avons emprunté la route de la Mort. C’est comme ça qu’ils l’appellent », a indiqué Diana.

« Il devenait impossible de vivre sans mon père et sans aucune source de revenus; nous avons dû tenter notre chance. »

Cette route n’avait toutefois pas été nommée à la légère. Diana a été violentée et arrêtée en chemin vers l’Europe, puis obligée de retourner au Liban. Diana a rejoint sa mère, qui avait alors du mal à joindre les deux bouts. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés indique que 76 % des foyers de réfugiés syriens vivent sous le seuil de pauvreté et se battent pour survivre avec moins de 3,84 $ US par personne par jour.

Alors que des milliers de jeunes réfugiés essayent d’affronter cette sombre réalité au Liban, des craintes ont commencé à se propager concernant une « génération perdue » de jeunes gens confrontés à des possibilités d’emploi et de formation limitées.

Pour Diana, le rêve d’une vie remplie d’écriture, de poésie et de théâtre semblait devenu depuis longtemps hors de sa portée.


Un espoir pour l’avenir

Après s’être inscrite à un cours de théâtre avec l’aide du programme « Youth for Tomorrow », Diana retrouve le sourire. Photo : Elias El Beam/Mercy Corps

Le Canada entend aider les jeunes gens comme Diana.

En trois ans, le gouvernement canadien s’est engagé à consacrer 1,1 milliard de dollars à des fonds humanitaires et de développement venant aider les personnes les plus vulnérables affectées par les conflits en Irak et en Syrie.

Le gouvernement du Canada finance le programme « Youth for Tomorrow » de Mercy Corps au Liban dans le cadre de son engagement envers les personnes dans le besoin. Ce programme permet à plus de 5 000 réfugiés au Liban âgés de 12 à 19 ans d’accéder à des centres communautaires sûrs, où ils peuvent acquérir des compétences de vie et recevoir le soutien psychosocial nécessaire pour prendre confiance en eux.

En début d’année, le programme « Youth for Tomorrow » a approché Diana. Elle s’est immédiatement inscrite à un cours de théâtre.

« Grâce à la scène, j’ai pu oublier ma dépression », indiquait-elle. « J’ai oublié la prison, la mort, ainsi que toute ma tristesse et mes peurs. » Après deux mois de thérapie intensive par le théâtre, la confiance de Diana s’est renforcée, elle a commencé à se faire de nouveaux amis et a été nommée comme membre du conseil des jeunes du programme.

« Pour moi, le théâtre est un moyen idéal pour m’exprimer et me débarrasser de la souffrance et de toutes les idées obscures que j’ai dû endurer », a indiqué Diana.

« J’ai commencé à envisager une vie meilleure grâce au théâtre, à apercevoir une lumière que je n’avais pas entrevue auparavant. »


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