Discours de l'Ambassadeur du Canada en Allemagne à la cérémonie du jour du Souvenir 2019
Cimetière des sépultures de guerre du Commonwealth
Berlin, Allemagne
Dimanche 10 novembre 2019
9 h 45
Stéphane Dion, Ambassadeur du Canada en Allemagne et Envoyé spécial du Premier ministre auprès de l’Union européenne et de l’Europe
Messieurs les vétérans et anciens combattants ,
Mesdames et Messieurs les représentants des pays du Commonwealth,
Excellences,
Ladies and Gentlemen, Mesdames et Messieurs, meine sehr geehrten Damen und Herren,
Nous avons fait le choix de nous réunir ce matin, dans la solennité et la dignité, au cimetière du Commonwealth de Berlin, pour la cérémonie du Jour du Souvenir, comme tant d’autres le font dans des lieux de mémoire du monde entier, comme cela se répète chaque année depuis plus d'un siècle, et comme cela devrait se répéter année après année après année.
Nous avons fait le choix de nous réunir ce matin. Car il s’agit bien d’un choix, du bon choix. Nous le faisons pour deux raisons fondamentales : pour nous souvenir et pour espérer. To remember, and to hope. Um zu gedenken und zu hoffen.
Pour nous souvenir tant de l'horreur de la guerre que du courage des soldats qui ont combattu dans l'espoir que cette guerre serait celle qui mettrait fin à toutes les guerres, « la Der des Ders ».
Pour nous souvenir du traumatisme de la guerre et rendre hommage aux soldats, marins et équipages aériens du Canada, du Royaume-Uni, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Sud, de l'Inde indivise et de la Pologne enterrés ici même.
Pour honorer leur mémoire et nous rappeler qu'il n'y a pas de plus grand sacrifice que de donner sa vie pour les autres.
Il n'est peut-être pas possible pour la plupart d'entre nous, pour ceux d'entre nous qui ont eu la chance inestimable de n'avoir jamais été envoyés sur la ligne de front, de prendre la pleine mesure de ce sacrifice.
À la fin de la Première Guerre mondiale, plus de 620 000 hommes et femmes du Canada et de Terre-Neuve avaient servi : une contribution incroyable pour un pays de huit millions d'habitants. Plus de 66 000 militaires ont sacrifié leur vie et plus de 172 000 ont été blessés : des statistiques horribles qui ne tiennent même pas compte de tous ceux et celles qui ont été blessés psychologiquement, longtemps après que les armes se sont tues.
Plus d'un million de Canadiens et de Terre-Neuviens ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que le Canada ne comptait que 11 millions d'habitants. Nous, Canadiens d'aujourd'hui, qui vivons dans la paix et la sécurité, ne pouvons imaginer l’immensité du sacrifice, mais nous avons le devoir de nous souvenir.
Pendant ces cérémonies du Jour du Souvenir, nous nous sentons souvent un peu mordus par le froid, fouettés par le vent, mouillés par la pluie. Ces inconforts mineurs peuvent, peut-être, nous aider à ressentir dans notre chair, dans notre cœur, l'immense gratitude que nous devons à ceux qui reposent sous nos pieds.
Est-il possible pour nous de concevoir le courage dont ont fait preuve nos soldats et la souffrance à laquelle ils ont fait face, alors qu'ils avançaient à travers des territoires dangereux, sous un feu nourri de mitrailleuses et d'artillerie, de la boue jusqu'aux genoux, voire jusqu'à la taille, avec peu de protection contre la pluie de balles et d’obus, et franchissant d'innombrables trous d'obus remplis d’eau froide et sale et, trop souvent, des restes de soldats tués ?
Il a fallu toutes ces horreurs, tous ces cauchemars, d'innombrables vies brisées, volées, fauchées, pour que les nations européennes, après s'être entretuées pendant des siècles, comprennent enfin que la vie en paix et en harmonie entre voisins et amis était l’exemple le plus inspirant et le plus beau cadeau qu'elles pouvaient faire à une humanité qui avait tant besoin d'espoir.
Nous devons faire en sorte que cet espoir de paix soit l’héritage de ceux qui ont vaillamment combattu, pour que nous puissions vivre en paix. Nous exprimons notre gratitude et notre admiration pour ceux et celles qui, aujourd'hui encore, se tiennent droits, qui sont déployés dans des régions difficiles dans le monde entier pour lutter contre le terrorisme et agir en tant que force pour la paix et la sécurité, prêts à faire le sacrifice ultime pour le Canada, pour nos pays, pour la paix, la démocratie, la justice et les droits universels.
Ce qui compte vraiment, c’est que nous fassions le choix de nous souvenir et de toujours garder espoir. What really matters is that we make the choice to remember and to hold onto hope. Was wirklich zählt, ist, dass wir die Wahl treffen, uns zu erinnern und immer die Hoffnung zu behalten.
Nous nous souviendrons d'eux.
#LeCanadaSeSouvient
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