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Renouveler la SEI - documents sectoriels : Secteur des collèges et institutes du Canada

Publié le 1er mars 2023

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Le secteur canadien des collèges et instituts représente un segment important du secteur canadien de l'éducation internationale. Le Canada compte 213 collèges et instituts publics ainsi que de nombreux établissements privés réglementés, autorisés par les autorités provinciales ou territoriales compétentes à décerner des grades, des diplômes et d'autres titres de compétencesNote de bas de page 1. Ces établissements d'enseignement peuvent porter différents noms, y compris : « collèges publics », « instituts spécialisés », « collèges communautaires », « instituts de technologie », « collèges d'arts appliqués et de technologie » ou « cégeps », au Québec. Des diplômes sont décernés pour la réussite de programmes d’études de deux à trois ans, alors qu’il faut généralement moins d’un an pour obtenir un certificat. L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) permettent d’acquérir des compétences spécialisées menant directement à une carrière et correspondent aux besoins du marché du travail. Certains collèges et instituts décernent aussi des diplômes universitaires et des grades d’études appliquées, tandis que d'autres offrent des programmes de passage aux études universitaires.

Ce secteur est représenté par différentes associations professionnelles membres, y compris Collèges et instituts Canada (CICan), Polytechnics Canada, l'Association nationale des collèges de carrières (ANCC) et un certain nombre d'associations provinciales, comme Collèges de l’Ontario et la Fédération des cégeps.

À la fin de 2022, sur les 807 750 étudiants internationaux titulaires d'un permis d'études au Canada, plus de 40 %, soit près de 340 000, fréquentaient un établissement du secteur collégial.

Tendances actuelles

Un an après l'obtention du diplôme, le taux de rétention conditionnelle des étudiants internationaux avec un diplôme d’étude collégiale a été plus élevé (58 %) que pour ceux avec un baccalauréat (40 %). Le « taux de rétention conditionnelle » est défini comme la proportion de diplômés qui sont présents dans les données fiscales et qui restent dans leur province d'étudesNote de bas de page 2.

Qu’il s’agisse d’attestations d'études collégiales ou de certificats et de diplômes collégiaux non postdoctoraux, une augmentation rapide du nombre d’étudiants internationaux qui s’inscrivent et obtiennent un diplôme a été constatéeNote de bas de page 3.

En 2019, 13 % des diplômes collégiaux correspondaient à des programmes collégiaux d'études supérieures, ce qui est plus de deux fois supérieur au pourcentage enregistré cinq ans auparavant (6 %).

La plupart de ces diplômes avaient été décernés par des collèges de l'Ontario (85 %), puis de la Colombie-Britannique (10 %).

Dans la vaste majorité des cas, ces augmentations étaient attribuables aux étudiants internationaux originaires de l’Inde.

Les étudiants internationaux titulaires d'un diplôme d'études collégiales étaient fortement concentrés dans les programmes de commerce international et d'administration des affaires. Cette forte concentration par domaine d’études n’a été observée pour aucun autre type de programmeNote de bas de page 4.

Les étudiants de niveau collégial sont plus nombreux à participer au marché du travail canadien. La participation au marché du travail des étudiants internationaux qui étudient au niveau collégial est passée de 7 % en 2000 à 57 % en 2018Note de bas de page 5.

En 2020-2021, les membres de Polytechnics Canada comptaient 93 000 étudiants internationaux inscrits, ce qui représentait plus de 25 % de l’ensemble des 370 000 étudiants inscrits pour des créditsNote de bas de page 6.

Les étudiants internationaux inscrits à des programmes collégiaux et de maîtrise sont parmi les plus susceptibles de devenir des immigrants reçus dans un délai de cinq ansNote de bas de page 7.

L'Inde continue de jouer un rôle prépondérant dans les inscriptions et la nouvelle demande pour les programmes collégiaux. La Colombie, le Mexique, le Népal et les Philippines sont des marchés de plus en plus importants. Les inscriptions d’étudiants nigérians continuent d'augmenter, mais le faible taux d'approbation des permis d'études demeure un obstacle à la croissance sur ce marché. Cela vaut aussi pour d'autres pays africains et le VietnamNote de bas de page 8.

Le taux de rejet des demandes de permis d'études collégiales est plus élevé que celui des demandes d’inscription à l’université. En 2021, sur les 283 800 demandes de permis d’étudiants ayant l'intention de fréquenter un collège et traitées par IRCC, 131 000 (46 %) ont été rejetées. Par opposition, sur 177 500 candidatures universitaires traitées, 61 900 (35 %) ont été rejetées. Ce taux de rejet plus élevé peut s’expliquer par une méconnaissance de la gamme d'établissements collégiaux canadiens, de leurs programmes et du type d’étudiants pouvant être attirés par ce secteurNote de bas de page 9.

Le programme « Volet direct pour les études » (qui vise à simplifier le régime des permis d'études) a été élargi en 2021, notamment par l’ajout de nouveaux pays : Antigua-et-Barbuda, le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, le Pérou, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Trinité-et-Tobago.

Depuis 2019, les inscriptions internationales dans de nouveaux marchés ont augmenté considérablement. Cette augmentation du nombre d’étudiants internationaux venant étudier au Canada ne se limite pas au secteur collégial. Toutefois, elle est plus marquée en ce qui concerne les étudiants venant des Philippines, de Hong Kong, du Nigeria, de la Colombie et deNote de bas de page 10.

Les diplômés des collèges privés d'enseignement professionnel ne peuvent pas participer au Programme de permis de travail postuniversitaire (PPTP). Récemment, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annoncé que les diplômés ne pouvaient plus se prévaloir du PPTP s’ils avaient suivi un programme offert par un collège privé d'enseignement professionnel en vertu d'un accord de licence avec un établissement public répondant aux critères du PPTP dans une autre province.Note de bas de page 11

Enjeux actuels et futurs

Une augmentation importante de la proportion d'étudiants venant de l'Inde a été observée dans les collèges canadiens. De 2015 à 2019, l'Inde a été le premier pays source des étudiants internationaux ayant l'intention d'étudier au niveau collégial (67 %). Cette tendance s’est amorcée après 2015. Elle se traduit par une concentration croissante des pays sources dans le secteur collégialNote de bas de page 12.

La forte dépendance à l'égard des inscriptions d'étudiants venant de l'Inde, en particulier dans les collèges de l'Ontario, pourraient donner lieu à des fluctuations importantes des revenus, notamment si des facteurs externes ou géopolitiques entraînent une baisse du nombre de ces étudiantsNote de bas de page 13. La part ontarienne des étudiants internationaux de niveau collégial est passée de 34,7 % pour la cohorte d'arrivée de 2000-2004 à 65,3 % pour la cohorte de 2015-2019. Pour la cohorte 2015-2019, 85 % des étudiants étaient issus des 10 principaux pays d'origine des titulaires d'un premier permis d'études inscrits dans le secteur collégial. Cela signifie que la diversité est moindre que pour les cohortes précédentesNote de bas de page 14.

Ces deux dernières années, en Ontario, les partenariats entre les collèges publics et privés se sont développés rapidement. Ces partenariats et leur encadrement ont fait l'objet de reportages dans les médias et d'audits qui ont remis en cause les pratiques en vigueur.

La possibilité de participer à des programmes d'apprentissage en milieu de travail, pour que les étudiants internationaux puissent, eux aussi, acquérir une expérience de travail pendant les études.

Selon un examen plus approfondi des pratiques des agences et des agents qui recrutent des étudiants internationaux, outre les reportages sur l’expérience de ces étudiants, il ressort que ces derniers n’étaient pas bien informés des défis liés au coût de la vie élevée, au marché du travail ou au système d'immigration au Canada.

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