Transcription – Épisode 31 : Entretien avec le Service des déléguées commerciaux : Ailish Campbell et le bureau régional du Canada atlantique

John Hannaford : Bienvenue à tous. C’est un plaisir d'avoir l'occasion d’avoir une autre conversation avec un collègue. Et c’est une célébration d’un certain sens, parce-que c’est l’anniversaire d’une institution assez importante pour le Canada comme marché et comme pays.

C’est le 125e anniversaire du Service des délégués commerciaux et c’est une véritable occasion de souligner une histoire remarquable. Le Service des délégués commerciaux était en quelque sorte aux premiers plans de notre existence en tant que joueur à l’échelle internationale. Le premier Canadien affecté à l’étranger était un délégué commercial en Australie, il y a de cela 125 ans, et le Service a continué à offrir des services vraiment essentiels aux Canadiens afin de trouver de nouveaux marchés et de nouveaux débouchés dans le monde. J’ai la chance d’avoir avec moi aujourd’hui ma collègue, Ailish Campbell, qui occupe le poste de déléguée commerciale en chef depuis trois ans. J’ai la possibilité de faire le point sur notre situation et sur l’évolution de ce service vraiment essentiel au gouvernement canadien. Alors, bienvenue Ailish.

Ailish Campbell : Merci beaucoup.

John Hannaford : Je suppose que je souhaite simplement commencer par vous inviter à donner votre point de vue sur la situation actuelle du Service. Comme je le dis, cela fait 125 ans, mais vous occupez ce poste depuis 3 ans et vous n’avez vu qu’une petite partie de cette évolution; à votre avis, quelles sont, pour ainsi dire, les forces de l’institution en ce moment? Puis, nous pourrions parler un peu de la direction que le Service devrait suivre au cours de la prochaine période. Mais commençons par les forces actuelles de l’organisme.

Ailish Campbell : Oui. Comme vous avez dit, nos conseils éclairés aident les entreprises à perfectionner leur stratégie, à évaluer le potentiel de marchés étrangers et à prendre des décisions d'affaires judicieuses.

Nous entendons beaucoup d’entreprises parler de la manière dont le Service des délégués commerciaux les aide, en fait, à découvrir des pièges potentiels qu’elles ignoraient qu’elles rencontreraient dans un marché. L’énorme valeur associée au fait de recruter sur place nos employés et cette réelle connaissance locale sont quelque chose dont vous et moi, John, avons beaucoup parlé. Et je souhaite simplement souligner dans ce balado que nous sommes fiers et confiants au Service des délégués commerciaux et que nous comptons sur une incroyable équipe internationale qui comprend des éléments uniques dont j’ignore si tous nos collègues d’Affaires mondiales Canada ont conscience. Cela ne comprend pas uniquement notre merveilleuse équipe de l’administration centrale et notre capacité stratégique ici, mais aussi nos bureaux régionaux partout au Canada. Le Service des délégués commerciaux innove constamment. Et l’une de nos nouvelles mises à jour, l’année dernière au Canada, a été l’ajout d’un bureau régional à Winnipeg. À l’échelle mondiale, nous avons une équipe incroyable. Comme je l’ai dit, nous comptons sur des employés recrutés sur place de même que sur notre incroyable personnel canadien, nos délégués commerciaux formés ici et qui dirigent nos équipes à l’étranger. Bien des choses merveilleuses et amusantes sont survenues au cours des trois dernières années. Mais je dirais surtout la mise en œuvre de la stratégie de diversification du commerce et les services d’une série de ministres incroyablement forts et dévoués. La ministre Freeland, le ministre Carr, le ministre Champagne et maintenant la ministre Ng. La stratégie de diversification du commerce a été déployée et nous permet de faire des choses stimulantes, comme nos accélérateurs technologiques canadiens à l’étranger, que nous avons élargis des États-Unis pour les offrir à l’échelle mondiale – ­­en nous concentrant sur les clients en croissance. Et je pense qu’un autre élément clé pour nous a été nos partenariats avec des entités fédérales comme Exportation et développement Canada, une composante d’innovation plus solide avec nos collègues de ISDE [Innovation, Sciences et Développement économique Canada], et je suis très emballée pour l’année qui vient, surtout lorsque nous nous concentrons sur les exportatrices et les exportateurs membres de la diversité avec nos collègues de la Banque de développement du Canada, qui met l’accent sur le financement des petites entreprises. Et c’est sans mentionner, parce que je pourrais continuer, nos fantastiques partenariats avec les provinces et les territoires. Nous représentons vraiment le Canada. Et par Canada, je veux dire chaque province, chaque territoire, chaque ville, nous sommes leur réseau à l’étranger.

John Hannaford : Parlez-nous un peu du rôle des bureaux régionaux, parce que je pense que c’est l’un des... C’est une institution vraiment intéressante au sein du ministère en général parce que, vous savez...

Ailish Campbell : …elle l’est…

John Hannaford : …...nous avons... évidemment, nous pensons à nos missions à l’étranger. Et c’est une force incroyable de ce ministère en général. Mais l’un des aspects les plus intéressants du portefeuille commercial est celui des bureaux régionaux. Et je m’en vais à Halifax à la fin de cette semaine. Donc, ce balado inclura en fait également une conversation avec des gens de Halifax, mais j’aimerais, vous savez, en savoir un peu plus sur le rôle que jouent ces bureaux, ce qui est unique, à mon avis.

Ailish Campbell : Ils jouent un rôle vraiment unique. Je vais donc parler de trois éléments essentiels. Tout d’abord, vous savez, nous devons nous engager à aller là où se trouvent les entreprises. Bien entendu, cela signifie notre réseau mondial à l’étranger. Mais où se trouve le siège social d’entreprise? Ici, au Canada. Et la mission est de faire en sorte que les entreprises ayant leur siège social au Canada prennent de l’expansion dans le monde entier. Cela nécessite donc un réseau que certains de nos collègues qualifieraient à la fois de national et d’international. Le deuxième élément est, je veux dire, écoutez, il n’y a rien de mieux que des renseignements locaux, et nous devrions inclure le Canada et notre compréhension de ce pays et de ses régions très variées, ainsi que l’innovation urbaine et les écosystèmes commerciaux dans le cadre de nos renseignements que nous offrons également dans le monde. Ainsi, même si ce n’est pas nécessairement l’objectif principal des délégués commerciaux, leur capacité d’accueillir des missions au pays afin de donner aux gens des gouvernements provinciaux et territoriaux des renseignements, par exemple, sur les investisseurs étrangers qui viennent au Canada. En raison de notre réseau, ces éléments sont entièrement et totalement synergiques. Et la dernière chose que je dirai, c’est que, puisque le Service extérieur s’est engagé à représenter le Canada, je ne saurais trop féliciter les bureaux régionaux d’être un parcours professionnel pour notre équipe des services étrangers – c’est une chance que vous avez. Et, à mon avis, ici encore, c’est une caractéristique unique que nous n’apprécions pas toujours. Il est possible d’avoir une affectation, une de vos périodes d’emploi, dans un de nos bureaux régionaux à titre de délégué commercial. Et je pense que cela fait de nous un ministère plus fort.

John Hannaford : Oui, je suis tout à fait d’accord. Parce que je veux dire, vous acquérez une expérience beaucoup plus intime auprès de la clientèle que, vous savez, bien des gens ne le feraient à l’administration centrale. Et il y a une réelle opportunité de vous immerger.

Ailish Campbell : Et si vous me permettez juste un instant de mettre mon chapeau, vous savez, de Finances Canada...

John Hannaford : ...allez-y...

Ailish Campbell : ...je dirais aussi qu’il est vraiment important que nous nous rappelions que la préparation du marché est beaucoup plus efficace, pour ce qui est de l’argent des contribuables, quand elle est faite au Canada. En d’autres termes, nous voulons que vous prépariez au Canada votre voyage, disons, en Israël, à Tokyo ou au Pérou. En particulier pour les marchés et les entreprises à forte intensité de PI ou de recherche et développement, sont-ils vraiment préparés? Ont-ils élaboré des stratégies visant à protéger leurs biens lorsqu’ils vont à l’étranger? Il est franchement plus efficace de faire cette préparation au Canada que de découvrir, au cours de votre mission commerciale ou de votre salon commercial, ou lorsque vous êtes à une réunion de haut niveau en compagnie, par exemple, du dirigeant principal de la technologie (DPT) d’une entreprise Fortune 100, qu’un délégué commercial a organisé pour vous, que, par exemple, certains de vos conseils en matière de propriété intellectuelle présentent des lacunes pour ce marché ou cette région en particulier. Donc, encore une fois, il y a aussi un aspect très étonnant lié à la préparation des entreprises sur ce point que, à mon avis, vous allez apprécier.

John Hannaford : C’est vrai. Nous pouvons peut-être discuter un peu de l’avenir. Vos ambitions pour le service. Et c’est un moment assez excitant en ce qui concerne le commerce international, et il y a beaucoup d’opportunités internationales. Mais il y a les défis aussi. Quelles sont vos intentions pour le service ?

Ailish Campbell : Oui alors les occasions pour innovation sont – il y a plusieurs idées.

L’une des choses pour laquelle je suis vraiment emballée, comme je l’ai dit, c’est l’expansion de l’ATC, l’expansion de l’Accélérateur technologique canadien. Permettez-moi de vous remercier – puis-je oser suggérer un balado, encore un autre de vos chapitres. Comme, parlons de nos incroyables délégués commerciaux, qui dirigent certains de ces ATC. Ils ont commencé à Boston. Nous en avons l’essai pilote aux États‑Unis, et nous allons maintenant les voir.

John Hannaford : Faites-nous une petite description, Ailish – c’est une idée très géniale. J’ai eu la possibilité d’aller visiter l’accélérateur à New York, mais c’est un modèle vraiment, vraiment intéressant.

Ailish Campbell : Il s’agit d’un ensemble de services très précis pour des cohortes spécifiques d’entreprises. Nous regroupons, par secteur ou même par technologie, un groupe d’entreprises. Ils pourraient faire de l’assainissement de l’eau et des technologies, ils pourraient faire, par exemple, des sciences de la vie ou de la biotechnologie. Et nous les amenons sur un marché où l’écosystème est incroyablement solide pour cet ensemble particulier de clients. Et je ne peux pas faire suffisamment l’éloge du travail incroyable réalisé par le réseau dans l’ensemble des États-Unis. Comme vous le savez, les États‑Unis continuent de représenter plus de 70 % de nos échanges commerciaux. C’est de cet endroit que proviennent de nombreuses innovations de nos Services de délégués commerciaux pour les entreprises de haute technologie. Alors, comme vous le dites, à New York, Boston, Palo Alto, San Francisco, Denver, c’est à ces endroits où nous avons fait l’essai pilote, y compris pour les technologies propres, de certains de nos ATC. Mais je suis vraiment ravie qu’à partir de cette année, nous les voyions non seulement aux États‑Unis, mais aussi à Tokyo, à Hong Kong, à Taipei, à Singapour et à Mexico. Et bientôt, parce que vous avez posé des questions sur l’avenir, nous nous étendrons à Berlin, à Londres et à Delhi.

Nous lançons aussi une importante transformation numérique pour moderniser l’expérience des clients – nos outils numériques, notre présence en ligne.

Cette initiative se concentrera sur trois grands piliers. Tout d’abord, encore une fois, pour maintenir le dynamisme de l’aspect de nos services destinés aux clients – nous sommes ce que j’appelle en ce moment un organisme H à H, humain à humain. Et nous voulons faire passer certains de nos services, je vais le dire ainsi, plus axés sur l’information, de C, pour le client, à N, pour numérique – de C à N. Ainsi, de H à H, de C à N. Ensuite, nous souhaitons nous assurer que nos partenariats avec certaines des entités dont nous parlions, que le client, l’entreprise est en mesure de se déplacer sans difficulté entre nous et les entités, comme Exportation et développement Canada et les services d’innovation du Conseil national de recherches du Canada [CNRC], le Programme d’importation aux fins de réexportation [PIFR] par exemple. John, ça va prendre du temps. Soyons parfaitement honnêtes. Mais je pense que, si nous maintenons l’utilisateur et le client au centre de cela, avec une expertise sur la conception axée sur l’utilisateur, nous allons définitivement y arriver. Et troisièmement, je pense, vous savez, que nous parlons beaucoup de l’utilisation des données dans ce ministère, mais pour que nous puissions un jour extraire des connaissances et une véritable intelligence artificielle, en d’autres termes, c’est vrai, vous savez, de véritables nouvelles idées qui ont évolué à partir de l’application de bonnes analyses de données et d’algorithmes à nos informations – nos données doivent être organisées. Donc, nous sommes vraiment sérieux, disciplinés, vous savez – oserai-je terminer un balado sur le Service des délégués commerciaux sans mentionner TRIO, parce que c’est l’élément préféré de tous les délégués commerciaux – notre outil de gestion de la relation avec la clientèle a vraiment besoin d’être modernisé. Et c’est l’autre gros morceau, qui, encore une fois, mène à une meilleure optimisation de nos services aux clients, et certaines de ces idées que j’espère que nous pouvons obtenir au fil du temps. Encore une fois, notre économiste en chef travaille en étroite collaboration avec nous à ce sujet. C’est très emballant.

John Hannaford : Fantastique. Eh bien, regardons, 125 ans. C’est un organisme vivant. Et il continuera de s’adapter à de nouvelles circonstances. Et je pense qu’il y a un plan en place pour le faire très efficacement. Alors, merci, Ailish. C’est génial d’avoir une chance de discuter et continuez comme cela!

Ailish Campbell : Merci et bonjour à toute l’équipe qui écoute. Nous sommes très heureux de célébrer le 125e anniversaire avec vous tous.

John Hannaford : Fantastique.

Ailish Campbell : Oui.

John Hannaford : Super. Merci.

John Hannaford : C'est la deuxième partie de notre épisode aujourd’hui. J’ai eu une conversation il y a deux jours avec Ailish Campbell concernant l’anniversaire du Service des déléguées commerciaux.

C’est une possibilité de faire quelque chose d’unique pour ce balado. Je pense qu’au cours de tous les épisodes entre David Morrison et moi-même, nous les avons toujours réalisés à Ottawa. Mais c’est la première fois que le balado prend la route. Et c’est une occasion de discuter avec des collègues du bureau régional ici, à Halifax.

Je suis ravi que se joignent à moi Christine Smith, directrice du bureau ici, Carolyn Wood, directrice adjointe, et Stéphane Crépeau, agent du Service des délégués commerciaux ici. Et c’est juste une occasion d’entendre parler vraiment un peu de vos expériences dans les bureaux régionaux. J’ai simplement eu l’occasion de rencontrer l’équipe ici. Et je donnais ce conseil, que j’ai reçu quand j’ai rejoint le ministère, encore une fois en tant que sous-ministre, d’aller parler aux gens des bureaux régionaux – que c’est une partie tellement essentielle du service que nous offrons par l’intermédiaire du Service des délégués commerciaux. Ainsi, mon premier voyage a été à Vancouver, où j’ai rencontré l’équipe de l’endroit. Et je suis ravi de m’être rendu de l’autre côté.

Alors, Christine, on commence peut-être avec toi. Parlez-moi un petit peu de ce bureau, de son ampleur, de certaines des fonctions que vous remplissez et de votre point de vue sur le genre de rôle qu’ont les bureaux régionaux dans le réseau en général.

Christine Smith : Eh bien, le Bureau régional du Canada Atlantique n’est pas un grand groupe, nous sommes 14 en tout, et nous couvrons quatre provinces. Et j’estime que c’est une chose importante à dire parce que nous sommes une petite équipe et que nous couvrons un grand secteur géographique, que cela fait partie de la réalité du bureau régional. Alors, il y a beaucoup de déplacements, ce qui peut être intéressant et divertissant ou stimulant, comme vous l’avez constaté aujourd’hui dans la région. Ainsi, pour nous aider à assurer une présence sur le terrain dans toutes nos provinces, nous avons adopté un modèle en étoile pour la région de l’Atlantique. Cela signifie que nous avons un bureau physique ici à Halifax, qui héberge 8 de nos employés. Nous avons un poste de délégué commercial basé dans des locaux communs avec une association industrielle, qui est Stéphane. Il est avec l’Association d’aéronautique et de défense ici, à Halifax. Nous avons deux agents à St. John’s (Terre-Neuve) et un à l’Île-du-Prince-Édouard, à Charlottetown, qui partagent des locaux avec le bureau de BBC. Et nous avons deux agents qui travaillent avec Exportation et développement Canada à partir de leur bureau de Moncton. Ces partenariats stratégiques que nous avons établis nous permettent d’avoir des infrastructures physiques sur le terrain, dans chaque province, mais ils nous permettent également de travailler aux côtés de professionnels en développement du commerce qui partagent des vues similaires, qui sont aussi des experts en la matière dans la région. Donc, cela fonctionne très bien.

Nous couvrons divers secteurs du Canada atlantique. Et même lorsque bien des gens pensent au Canada atlantique et aux exportations, ils pensent aux fruits de mer, qui sont, bien sûr, notre plus grande exportation, et c’est vraiment important. Nous concentrons beaucoup de temps et d’efforts sur les secteurs qui ont des entreprises à fort potentiel et à forte croissance. Nous travaillons donc dans des secteurs comme les technologies océaniques, dont Stéphane va parler de façon un peu plus détaillée. Nous couvrons également les technologies de l’information et de la communication dans la région de l’Atlantique, des poches d’activités vraiment ingénieuses autour du jeu, de la cybersécurité, par exemple. Nous avons des entreprises de technologie propre de pointe, reconnues à l’échelle mondiale pour ce qu’elles font. Et nous avons des entreprises des sciences de la vie, dont certaines que vous avez rencontrées aujourd’hui, qui ont vraiment des technologies innovantes et ingénieuses qu’elles vendent au niveau international. Nous couvrons également d’autres secteurs, bien sûr. L’éducation en est un important ici. Le pétrole et le gaz en raison de l’influence de Terre-Neuve sur les ressources extracôtières, et ce sont là les secteurs que nous privilégions. Ainsi, vous savez, les délégués commerciaux des bureaux régionaux sont réellement et vraiment à la première ligne de la prestation de services aux entreprises canadiennes. Nous sommes sur le terrain. Cela peut être vraiment enrichissant et intéressant. Et non seulement nous faisons la promotion du commerce en général, mais nous nous assurons vraiment que les entreprises comprennent et aient accès aux programmes que nous avons, comme CanExport, aux services et aux liens que nous pouvons établir grâce à notre merveilleux réseau de délégués commerciaux travaillant partout dans le monde, et qu’elles comprennent vraiment les avantages qui leur sont offerts par l’intermédiaire des accords de libre-échange, parce que nous bénéficions d’un grand nombre d’accès préférentiels. Ainsi, nous nous assurons que les entreprises comprennent que c’est l’un de nos rôles clés.

La dernière chose que j’aimerais dire sur le travail dans un contexte régional est l’angle de partenariat. Alors, ici, au Canada atlantique, nous avons vraiment de la chance. C’est une partie du pays, où nous travaillons en collaboration. Des gens qui se rassemblent dans des moments difficiles font vraiment partie de l’histoire et de la manière dont les gens travaillent ici. Et nous nous sommes appuyés là-dessus et nous avons de très bonnes et solides relations avec des partenaires fédéraux, comme ISDE, l’organisme de développement régional ici, l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA), ainsi qu’avec les organismes des gouvernements provinciaux qui travaillent dans le secteur du commerce. Et en collaborant avec ces partenaires, cela nous permet vraiment, en tant qu’équipe vraiment petite, de couvrir un vaste territoire, d’élargir notre portée et de nous assurer que nous rejoignons des entreprises, des PME de toute la région qui peuvent vraiment se développer grâce à l’exportation et qui peuvent vraiment utiliser les services que nous offrons.

John Hannaford: C’est une chose qui m’a vraiment frappé au cours de la journée – à quel point c’est un élément d’intégration pour le gouvernement fédéral. C’est fascinant. On ne pourrait pas nécessairement prévoir que les régions seraient l’endroit où nous travaillons extraordinairement en étroite collaboration. Je pense que cela pourrait se produire à l’administration centrale. Mais en fait, je pense que vous êtes une preuve que l’intégration est un outil très puissant et que vous l’utilisez avec une incidence extraordinairement positive ici, avec les clients régionaux. Carolyn, peut-être pourriez-vous nous donner une petite idée des plans pour l’année à venir. C’est, comme je l’ai dit au début, le 125e anniversaire de la fondation du Service des délégués commerciaux. Donc, nous sommes intéressés par ce que cela signifie pour ce bureau.

Carolyn Wood: Bien sûr. J’aimerais vous en dire un peu plus sur ce que nous faisons. Je pense que chaque année, il est important de consolider les choses que nous avons faites par le passé. Et au cours de la dernière année, nous avons vraiment essayé de nouvelles manières de travailler et d’innover dans notre approche. Par exemple, à St. John’s, à Terre-Neuve, et ici, à Halifax, en Nouvelle-Écosse, certains de nos délégués commerciaux ont commencé à faire du bureau au Centre Genesis, à St. John’s, et à Volta Labs, à Halifax. Ce sont des centres d’innovation qui font un travail incroyable, qui contribuent vraiment à construire notre grappe technologique et à aider nos entreprises à se développer. En fait, je suis vraiment fière de vous dire, j’ignore si vous le saviez, que le plus important accord de financement de capital de risque jamais conclu au Canada, a été conclu en 2019 avec une entreprise de St. John’s, à Terre-Neuve. Cette entreprise est issue de Genesis et s’appelle Verafin. Et c’est une très bonne entreprise de logiciels de gestion de la criminalité financière. Et elle vend partout à partir de St. John’s, Terre-Neuve. L’accord était une transaction financière de 515 millions de dollars, c’était donc énorme. Alors le fait que des délégués commerciaux travaillent dans ces centres leur permet de rencontrer facilement leurs clients. Cela les rend beaucoup plus accessibles parce que les clients les voient simplement comme faisant partie de leur équipe élargie. Nous sommes donc en mesure de fournir un encadrement et des conseils en temps vraiment opportun. C’est aussi génial. Cela permet à nos délégués commerciaux de rencontrer les entreprises et d’apprendre rapidement à les connaître; elles pourraient être les futures Verafin. Ils sont en mesure de déterminer tous les difficultés que les entreprises rencontrent. Cela aide également à développer notre réseau pour le programme des Accélérateurs technologiques canadiens, qui est vraiment essentiel dans l’espace technologique. Donc nous collaborons vraiment avec nos collègues de l’administration centrale. Nous partageons des renseignements. Nous aidons à recruter des candidats pour les ATC [Accélérateurs technologiques canadiens]. Nous faisons le suivi des réussites. En fait, jusqu’à maintenant, nous avons eu 36 entreprises participantes aux ATC au Canada atlantique. Et vous avez entendu de première main, cet après-midi, l’une de nos entreprises, dans quelle mesure cela a été bénéfique. Avec l’ajout de nouveaux ATC à Delhi et à Londres et à Berlin, cette année, nous sommes très heureux du fait qu’un plus grand nombre d’entreprises du Canada atlantique participeront aux ATC et aideront nos entreprises à commercialiser, à accroître ou à rechercher des investissements – quoi que ce soit dont ils ont besoin.

Une autre initiative sur laquelle nous nous sommes concentrés, c’est notre travail avec les femmes d’affaires et les dossiers commerciaux. Un dossier tellement important pour le gouvernement du Canada. C’est un dossier très important pour le service des délégués commerciaux. Et par conséquent, nos collègues de l’administration centrale ont vraiment fait beaucoup de travail sur ce dossier et ont travaillé sur la stratégie et collaboré avec les bureaux régionaux. Et nous sommes vraiment emballés à l’idée de faire de cette année l’année où nous allons vraiment mettre en œuvre cette stratégie. Nous sommes devenus membres de nos associations de femmes d’affaires de la région. Nous sommes impatients de travailler plus étroitement avec elles ainsi qu’avec leurs entreprises membres. Nous avons eu des discussions avec certains partenaires régionaux afin de discuter de certaines initiatives de renforcement des capacités dans la région de manière à aider les femmes d’affaires exportatrices ou les femmes d’affaires à exporter davantage. Et c’est vraiment palpitant. D’autres renseignements sont à venir. Nous avons parlé un peu de certains de nos secteurs, et le secteur des technologies océaniques est très stimulant et est vraiment important pour notre région. Et une initiative que j’aimerais vraiment souligner est une conférence sur les technologies océaniques qui se déroule ici chaque année en juin. Et elle s’appelle H2O, qui signifie « Home to Overseas ». Mais c’est aussi la formule chimique pour l’eau, comme vous le savez. L’année dernière, la conférence a accueilli des participants de 15 pays. Et la conférence ne se tient que depuis quelques années. C’est donc bien de constater autant d’intérêt pour notre région et un intérêt pour le secteur. Nous espérons encourager une plus grande participation cette année. Et je sais que Stéphane a travaillé activement auprès de nos collègues pour partager ces détails et favoriser la participation. Alors, nous espérons que, cette année, un plus grand nombre de pays participeront. C’est très emballant de travailler dans un bureau régional et je tiens seulement à souligner à quel point c’est palpitant parce que nous sommes la constante pour les entreprises, donc nous sommes les personnes que l’entreprise rencontre encore et encore. Donc nous traitons avec elles, nous nous occupons de leurs problèmes d’obstacle au commerce. Nous traitons avec elles afin de tirer parti des accords de libre-échange. Et un jour, nous pourrions les mettre en liaison avec Londres. La semaine suivante, ce pourrait être avec Delhi. C’est donc un travail vraiment stimulant, et nous sommes emballés par l’année à venir.

John Hannaford: Fantastique. Je suis ici pour une conversation avec une gamme d’autres ministères et membres du secteur privé concernant les sciences océaniques. Stéphane, ça c’est une de vos responsabilités et peut-être vous pouvez donner un sens des activités concernant les océans.

Stéphane Crépeau: Oui, certainement. Comme Carolyn a mentionné, c'est un secteur qui est très intéressant. Mon travail comme délégué commercial ici est encore plus intéressant parce qu'il est en forte croissance, et il y a beaucoup de changements en même temps. Souvent, quand les gens pensent au secteur des technologies océaniques, ils pensent souvent à la pêche au secteur des produits de la mer. Comme Christine disait, c'est un secteur qui est important ici, mais il y a beaucoup d'autres choses qui se passent également. Principalement, je travaille avec beaucoup de compagnies de défense au niveau des théories océaniques, au niveau des sonores, de la construction navale. Les bateaux de combat sont fabriqués ici, ou vont se faire fabriquer ici à Halifax, au niveau des radars, des capteurs… donc beaucoup de technologie au niveau de la défense, mais également au niveau de l'énergie renouvelable, la biologie marine, le gaz et de pétrole, l'aquaculture… En fait, plusieurs compagnies de l'atlantique sont des leaders mondiaux dans ces secteurs. Ici, dans la région, il y a plusieurs joueurs qui sont impliqués dans le secteur… tant à l’échelle locale qu’à l’échelle mondiale, basés au Canada atlantique. Comme vous le savez, nous avons la super grappe océan, l’un des cinq super grappes ici. Ainsi, le rôle de la super grappe est vraiment de... c’est une entité dirigée par l’industrie et soutenue par le gouvernement qui vise à positionner le Canada comme un chef de file dans le secteur des technologies océaniques. Nous travaillons donc très étroitement avec eux. En fait, je dirais que la plupart de leurs membres sont déjà des clients du Service des délégués commerciaux. Mais pour le secteur de la région, un grand nombre d’acteurs sont impliqués. Nous avons un gouvernement provincial, une administration municipale, des associations de l’industrie, des universités. Mais je souhaite souligner une organisation, c’est assez intéressant. Elle s’appelle COVE, Centre for Ocean Ventures and Entrepreneurship. Et vous pouvez peut-être le constater, ce n’est peut-être pas si clair, mais c’est juste de l’autre côté du port de Halifax, et c’est une ancienne base de la Garde côtière. En gros, elle a ouvert il y a environ un an et demi. Mais c’est vraiment une sorte d’incubateur ou un endroit où tout ce qui se rapportait à la technologie océanique au Canada atlantique. C’est donc un mélange de nouvelles entreprises, d’entreprises de démarrage et d’entreprises étrangères qui y ont des bureaux, des PME et des organismes... Tout le monde est là. Ainsi, la dernière fois que j’ai compté, c’est un peu une blague, parce que chaque fois, deux ou trois locataires s’ajoutent, toutes les deux ou trois semaines. Donc maintenant ils sont environ 70 locataires là-bas. Et c’est un endroit très agréable où aller. Et la prochaine fois, vous devriez vraiment le visiter pour que vous constatiez comment c’est.

John Hannaford: Fantastique.

Stéphane Crépeau: Mon rôle en tant que délégué commercial consiste à travailler directement avec les entreprises et tous les organismes ici en tant que le premier point de contact, afin de les relier à notre réseau à l’étranger. Comme le secteur est tellement intégré, il est très important pour moi de collaborer étroitement avec tous les autres partenaires pour m’assurer que nous allons tous dans la même direction. Et je souhaite simplement terminer en vous donnant un exemple intéressant de la manière dont nous collaborons avec les partenaires, ainsi qu’au sein de notre réseau. Comme vous le savez, nous avons ce programme interne, qui permet aux délégués commerciaux recrutés sur place de se rendre dans les bureaux régionaux pendant quelques semaines. Alors, l’an dernier, nous avons reçu nos collègues de Berlin, de l’ambassade du Canada en Allemagne, qui ont travaillé dans le secteur des technologies océaniques. Alors pendant qu’il était là, nous avons visité des entreprises afin qu’il puisse présenter un plus grand nombre d’opportunités en Allemagne. Bref, deux mois plus tard, nous avons pu créer ces synergies avec une délégation entière d’entreprises allemandes, et, en fait, de vrais contrats et de vraies choses sont arrivés entre ces entreprises. Pour conclure, c’est vraiment un moment très intéressant pour être un délégué commercial au bureau régional de l’Atlantique. Surtout, je dirais, pour le secteur des technologies océaniques.

John Hannaford: Merci beaucoup. Écoutez, nous sommes presque à la fin, mais je souhaite simplement comprendre : qu’aimeriez – vous que les gens de l’administration centrale sachent de la vie dans les régions? Je pense que les réflexions standard de bien des de gens qui sont à l’administration centrale ou sur le terrain, qu’il s’agit là des pôles du ministère : soit vous êtes en affectation, soit vous êtes à Ottawa. Mais, bien sûr, vous savez, nous avons des gens comme vous, à travers le pays, qui sont dans ces bureaux régionaux pour y jouer ce rôle vraiment important. Qu’aimeriez-vous que les gens de l’administration centrale ou sur le terrain sachent?

Christine Smith: Je pense qu’il est vraiment important que les gens se rendent compte que, vous savez, nous sommes ici, sur le terrain, et que nous avons beaucoup travaillé avec des partenaires, et que nous apprenons beaucoup grâce à notre réseau. Alors, souvent, lorsque les gens ont des questions, si nous n’avons pas la réponse, nous pouvons certainement le savoir grâce à nos réseaux. Et aussi que travailler dans un bureau régional est extrêmement gratifiant. Comme Carolyn l’a mentionné, vous pouvez traiter avec les entreprises à toutes sortes d’étapes, et vous les voyez grandir, prendre leur essor et utiliser les services du Service des délégués commerciaux. Et il n’y a rien de plus gratifiant que d’être témoin directement...

John Hannaford: Les effets de ce que vous faites.

Christine Smith: Alors, en tant que fonctionnaire, je pense que nous sommes dans une position vraiment privilégiée en ce sens que nous travaillons directement avec nos clients et le travail que nous faisons. Nous pouvons voir les résultats directs et nous avons des nouvelles de nos clients, et nous avons de très bonnes cotes de satisfaction. C’est donc une expérience très positive.

John Hannaford: Stéphane, Carolyn, vos réflexions sur votre perspective?

Carolyn Wood: La seule chose que je souhaite mentionner c’est : c’est un rôle passionnant et à l’administration centrale, par exemple, le travail se ferait davantage en vase clos. Donc, vous seriez très spécialisé. Dans la région, nous faisons tout en quelque sorte. Donc, nous sommes les communications, les délégués commerciaux de première ligne, nous composons avec les politiques commerciales, nous composons avec les contrôles à l’exportation, et nous coordonnons et apportons tout cela au client. C’est donc un rôle vraiment emballant et un rôle où nous pouvons travailler avec un grand nombre de collègues dans toutes les différentes sections du ministère. Ainsi, chaque jour est légèrement différent du précédent. Et c’est vraiment emballant.

Stéphane Crépeau : Oui. C’est ce que je trouve le plus emballant à propos de notre travail. Parce que le matin, je ne sais pas, je peux recevoir un appel matinal, comme à 2 h du matin en Europe, et répondre aux courriels. Ok, Singapour peut attendre quelques heures parce qu’ils dorment en ce moment. Et nous ne savons pas, car chaque jour était différent. Vous pourriez faire le travail pendant 25 ans et ce serait différent chaque jour, parce que c’est un défi différent chaque jour. C’est ce que j’aime. C’est toujours différent. Et encore une fois, c’est très gratifiant lorsque vous voyez le succès des entreprises avec lesquelles vous travaillez.

John Hannaford: Fantastique. C’était vraiment un plaisir d’avoir l’occasion de parler un peu de votre travail. Et félicitations pour tout le travail que vous faites. C’est emballant. Vous pouvez... les conversations que nous avons eues avec les intervenants sont extrêmement positives. Et vous pouvez simplement constater l’activité dans cette partie du pays qui est, vous savez, l’endroit où vous apportez une contribution très directe. Alors, merci beaucoup.

Carolyn Wood, Stéphane Crépeau, Christine Smith: Merci. Merci beaucoup.

Date de modification: