Transcription – Épisode 35 : Entretien avec Laurent-Gabriel Côté-Fournier

Bienvenue aux Dossiers d'AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada.

Voici votre animateur, John Hannaford, sous-ministre du Commerce international d'Affaires mondiales Canada.

Oui, bonjour.

Bonjour Laurent-Gabriel, ça va?

Oui, très bien, et vous?

Pas mal du tout. Merci.

Et votre famille, tout le monde est en forme?

Oui, tout le monde va bien. Les enfants sont remplis d’énergie et heureux d’avoir leurs parents à 100 %, à temps plein quoi!

Et votre situation actuelle, vous êtes encore en quarantaine?

Oui, donc on est en quarantaine jusqu’à lundi prochain. On est arrivé ici le 24 mars et on est actuellement dans un Airbnb à Ottawa.

Vous étiez à Addis-Abeba avant votre quarantaine, si je comprends bien.

Oui, exactement, nous étions à Addis-Abeba.

Alors, comment avez-vous vécu l'expérience de faire revenir votre famille aussi vite? Et comment vont-ils et comment allez-vous?

Eh bien, je pense qu'il y a quelques éléments du côté professionnel. Il a été difficile de laisser les collègues derrière, parce que quelques Canadiens sont toujours à l'ambassade là-bas. Bien sûr, les collègues éthiopiens sont aussi toujours à Addis-Abeba. C'était donc difficile, vous savez, d’avoir l'impression de laisser tomber mon équipe. Mais en même temps, c'était une décision pour la famille. C'était aussi un peu difficile d'expliquer aux enfants que nous partions sans vraiment savoir quand nous allions revenir. Nous avons donc essayé d'expliquer ça autant que possible. Et bien sûr, c'était difficile, vous savez, nous avons une nounou, elle était très contrariée par toute cette affaire. L’expérience a donc été difficile au début. Mais ensuite, quand vous arrivez ici, vous vous rendez compte, parce qu'à Addis-Abeba, à ce moment-là, ou du moins à ce moment-là, il n’y avait que quelques cas, donc la vie était presque aussi normale que nous la connaissons. Mais quand nous sommes arrivés au Canada, ça a été un peu un choc, parce que nous avons réalisé que la chose est bien réelle ici. Les gens s'isolent et ainsi de suite. C'était donc une expérience plutôt intéressante que d'arriver à Ottawa.

Quel était le plus grand défi ici pour vous et votre famille?

Je dirais que le plus grand défi est, bon, nous avons deux enfants en bas âge, 3 ans et 1 an et demi, et donc ils ont besoin de notre attention constamment. Ma femme travaille encore, donc notre défi c’est un peu d’organiser nos journées, de nous trouver des plages horaires, des moments où on pourrait avoir 1, 2, 3 heures de travail et inverser pour qu’elle puisse faire du travail également. Et donc, ce qu’on fait souvent, c’est qu’on finit notre soirée avec quelques courriels et parfois la lecture de certains courriels. L’autre défi, je dirais, c’est de rester en contact avec nos collègues, nos vis-à-vis, qui sont un peu partout, qui sont donc retournés en Europe, il y en a même qui sont retournés en Australie.

C’est de vraiment continuer à travailler et à discuter avec eux sur Zoom, par exemple, pour s'assurer que nous sommes tous sur la même longueur d'onde et que nous travaillons tous ensemble vers des objectifs similaires, entre autres.

Donc, ça c’est un des défis particulièrement difficiles pour moi, parce que je dois par exemple me lever à 6 heures du matin pour avoir des rencontres avec ma collègue qui est à Canberra, en Australie, par exemple.

Vous avez insisté sur la question de stratégie de traiter les défis, mais quels sont les choses qui sont les plus efficaces dans ce contexte du virus?

Je dirais en fait que nous sommes tous dans le même bateau, donc tout le monde est extrêmement souple. Ça ne dérange personne de se lever tôt ou d'envoyer des courriels tard le soir.

Donc, c’est vraiment de voir à quel point, bon, moi je travaille, mon principal dossier est l’Union africaine, de voir comment aussi les gens au niveau de l’Union africaine sont vraiment acharnés à travailler et à continuer à ce que les dossiers évoluent, et parfois malgré le fait qu’ils soient à la maison avec une connexion Internet qui n’est pas nécessairement la meilleure. Donc, ça c’est une des choses, je pense, qui est de faire preuve de flexibilité. L’autre chose, Zoom fonctionne bien pour rester connectés, donc ça c’est un outil qui est vraiment utile à date. Je ne veux pas faire de promotion de Zoom, mais ça a fonctionné plutôt bien jusqu’à maintenant.

Et qu’avez-vous trouvé, pour ce qui n’est pas relié au travail, pour essayer de faire face à la situation? Parce que c'est une chose stressante pour votre famille, d’être dans votre situation, et de voir à l’adaptation des enfants en même temps, comme vous le dites, essayer de maintenir vos liens et tout le reste. Qu’avez-vous trouvé qui vous a aidé?

Très peu de choses. Nous savions que nous revenions pour une longue période, alors nous avons vraiment pris beaucoup de nos affaires personnelles, surtout pour les enfants. On a fait en sorte d'apporter suffisamment de jouets, juste pour qu'ils se sentent un peu chez eux, même si nous sommes maintenant à Ottawa, et non dans notre maison, à Addis-Abeba. Ça a donc été utile pour les enfants, c'est sûr. Alors, ma femme et moi avons l'habitude de toujours nous assurer qu'à la fin de la journée, nous avons du temps juste à nous, où nous pouvons en quelque sorte passer notre journée en revue et en profiter un peu plus, un moment moins chargé mais juste vraiment pour nous, et un peu, vous savez, savourer le plaisir d'être ensemble aussi, parce que pendant la journée nous sommes juste avec les enfants ou au travail et nous n'avons pas vraiment de temps pour nous. Et c'est aussi l'occasion de surfer sur Skype avec la famille, les amis aussi, donc les enfants aiment vraiment voir leurs grands-parents, par exemple, sur Skype, ce qui a été très utile jusqu'à présent. Nous leur montrons aussi des photos, nous avons des photos de la nounou par exemple, alors nous leur montrons ces photos et leur disons qu'elle est là-bas, à Addis. Nous faisons la même chose pour nos chiens qui sont toujours là-bas, pour leur donner un sentiment de normalité et leur rappeler ce qu'était leur vie à Addis et leur expliquer que maintenant nous sommes à Ottawa et que nous allons probablement continuer à partir d'ici à Ottawa et qu'il est très probable que nous n'y retournerons pas. En fait, nous savons maintenant que nous n'y retournerons pas. Mais, oui, ce sont les stratégies que nous essayons d'adopter pour être créatifs. Une anecdote intéressante, peut-être : l’autre jour, j'étais en conversation téléphonique avec mon directeur et mon directeur adjoint, et mon enfant a décidé de commencer à me peindre le visage avec du maquillage! Donc, vous savez, nous essayons d'être souples et innovants et de faire à la fois le travail et de faire notre part. Donc, oui, ce sont les stratégies. Ce n'est pas très compliqué. Il faut juste profiter du moment présent et apprécier le fait que nous sommes avec nos enfants toute la journée, ce qui est, vous savez, un moment vraiment, vraiment intéressant pour nous de nous concentrer sur les enfants.

Eh bien, merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous parler aujourd'hui. J'apprécie vraiment. Et je suis heureux que vous alliez tous bien, et que vous vous réajustiez à la vie ici. Et j'attends avec impatience de voir quand nous pourrons tous nous revoir.

Parfait! Merci d’avoir appelé.

Faites attention à vous.

D’accord. Au revoir!

Merci d’avoir écouté le balado. Nous espérons que vous vous joindrez à nous pour les épisodes futurs des Dossiers d’AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada. N’oubliez pas de vous joindre à la conversation en ligne en utilisant le mot-clic #DossiersAMC.

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