Transcription – Épisode 36 : Entretien avec Annie Lirette

Bienvenue aux Dossiers d'AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada.

Voici votre animateur, John Hannaford, sous-ministre du Commerce international d'Affaires mondiales Canada.

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John Hannaford : Bonjour, Annie. Ça va bien?

Annie Lirette : Bonjour, John. Ça va quand même assez bien. Merci de demander et pour l’occasion de partager aussi, c’est apprécié.

John Hannaford : C’est un plaisir. Ceci est une occasion pour une autre conversation avec un membre de notre communauté. Dans ce cas, Annie Lirette, qui est un membre de notre bureau régional à Montréal.

Annie, quels sont les aspects de cette expérience qui sont les plus frappants pour vous?

Annie Lirette : Bien, c’est évident que, un peu comme plusieurs autres collègues, le télétravail avec une petite fille de 4 ans et demi à la maison, c’est plutôt exigeant. C’est sûr aussi que dans mon cas je me préoccupe un petit peu d’autres membres de ma famille. J’ai des parents qui sont quand même assez âgés. J’ai aussi des amis qui sont seuls et d’autres personnes qui sont aux prises avec différents défis. Donc tout ça, c’est un peu inquiétant, mais je dirais que somme toute le moral est bon. La santé tient le coup et puis j’ai beaucoup d’aide de mon conjoint avec lequel on a somme toute réussi à établir une certaine routine, même si parfois imparfaite et un peu chaotique, on arrive à s’organiser pour être somme toute efficace au travail, mais aussi on apprend à s’arrêter un petit peu plus souvent pour prendre soin de nous et de nos proches parce que c’est important dans les circonstances actuelles.

John Hannaford : Et avec votre famille, vos parents sont à Montréal aussi ou dans une autre région de la province?

Annie Lirette : Mes parents ne sont pas très loin de Montréal. C’est sûr qu’ils sont somme toute assez confinés et puis c’est beaucoup de les appeler et de s’assurer qu’ils ne manquent de rien. Ils sont quand même bien entourés, mais pour eux c’est très difficile, ça fait déjà plusieurs semaines.

John Hannaford : Oui.

Annie Lirette : Ils sont semi-autonomes, donc ils ont besoin d’aide et donc on essaie de les protéger, mais tout en étant présents pour eux et de pouvoir les aider du mieux qu’on peut à distance.

John Hannaford : Oui, je vois. Qu’avez-vous trouvé pour vous maintenir en forme et garder un bon moral pendant cette période assez difficile?

Annie Lirette : Eh bien, franchement, prendre des pauses, sortir me promener. Passer du temps avec ma fille, rire, discuter, parler de ce qui me préoccupe, appeler les gens, tout ça, rester en contact avec mes amis, mais aussi avec l’équipe, tout ça rend les choses plus faciles. À mon avis, une chose a beaucoup aidé le bureau régional, et je pense que c’est la même chose pour beaucoup de bureaux régionaux, c’est que nous nous sommes beaucoup concentrés sur le bien-être. Pour être honnête, je ne suis pas quelqu’un qui prend beaucoup de pauses pendant la journée. Je ne fais généralement pas de yoga ou de méditation lorsque je suis au travail. Et soudainement, toutes ces petites activités m’ont semblé avoir beaucoup de sens. Je pense aussi à ces séances de méditation en pleine conscience qui ont lieu tous les mercredis. Tout cela facilite les choses et nous aide à passer à travers la journée. Je peux aussi parler d’autres choses que font les autres. Je me souviens que des gens du bureau de Vancouver ont mentionné avoir mis en place un comité sur la santé mentale pour nous aider. Nous avons aussi un comité social qui est très utile. Donc, chaque lundi, nous organisons une activité de socialisation virtuelle avec le reste de l’équipe pour échanger sur d’autres sujets comme nous le ferions normalement à l’heure du dîner, et nous essayons de nous concentrer sur autre chose. Et cela a en quelque sorte contribué à créer de nouveaux liens. Nous avons même appris des choses amusantes les uns sur les autres, et tout cela nous permet, je dirais, de garder une vie normale, j’imagine!

John Hannaford : En effet, les liens sont tellement importants, n’est-ce pas? C’est l’une des choses qui ressortent de cette expérience : l’isolement est en fait un défi en soi parce que nous sommes tellement habitués à entrer en relation les uns avec les autres.

Annie Lirette : C’est vrai. Et puis c’est un peu bizarre. J’avais cette conversation-là avec des collègues dernièrement où on terminait nos journées et on avait vraiment, vraiment, vraiment l’impression d’être épuisés, et pourtant, à être… rester à la maison, à essayer de travailler. Ce n’est pas simple pour tout le monde de travailler de la maison et ça demande beaucoup de concentration. C’est particulièrement exigeant. On travaille aussi beaucoup au téléphone, ça demande de l’énergie de toujours parler aux gens. Et souvent on a l’impression d’être toujours en mode d’urgence à essayer d’aider les entreprises à répondre à différentes demandes de dernière minute. Et on n’est pas toujours sûr d’avoir accompli quelque chose, d’avoir fait une véritable différence. Donc c’est important de s’arrêter et puis de pouvoir partager avec les autres ce qui nous préoccupe et de prendre un peu de recul aussi par rapport à tout ça pour être capable de rester concentré.

Il faut demeurer concentré et fort. Pour nos collègues, nos amis, notre famille et pour soi-même, bien sûr!

John Hannaford : En effet. Nous sommes tous dans le même bateau, n’est-ce pas? Eh bien, Annie, merci beaucoup d’avoir pris le temps de tenir cette brève discussion. Je voulais simplement prendre de vos nouvelles et savoir comment vous alliez. Je vous remercie beaucoup de nous avoir parlé aujourd’hui.

Annie Lirette : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de vous entretenir avec moi.

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Merci d’avoir écouté le balado. Nous espérons que vous vous joindrez à nous pour les épisodes futurs des Dossiers d’AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada. N’oubliez pas de vous joindre à la conversation en ligne en utilisant le mot-clic #DossiersAMC.

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