Transcription – Épisode 39 : Entretien avec Charlène Janvier, Bruce Murdock et Luc Raymond

Bienvenue aux Dossiers d’AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada.

Voici votre animateur, John Hannaford, sous-ministre du Commerce international d’Affaires mondiales Canada.

John Hannaford : OK, excellent. OK, bonjour à tous. C’est un plaisir d’avoir l’occasion de tenir une autre conversation en ce qui concerne notre ministère et les enjeux qui sont importants pour nous et pour notre communauté.

Je suis vraiment heureux aujourd’hui d’avoir la chance de parler un peu du travail que nous avons accompli pour planifier un éventuel retour partiel au travail dans les bureaux, donc un retour au travail, parce qu’il est évident que le travail se déroule à un rythme assez effréné depuis le début de la COVID-19. Mais le Ministère a fait un certain travail en prévision d’un éventuel retour partiel. Et c’est l’occasion pour nous d’entendre certaines des personnes qui participent le plus directement à la question.

Je suis très heureux que Bruce Murdock, Luc Raymond et Charlène Janvier soient avec moi aujourd’hui pour donner leur point de vue. Bruce est directeur de la Sécurité ministérielle, au Secteur de la gestion des urgences; Luc est directeur des Installations nationales du Ministère, et Charlène est directrice par intérim des Programmes de santé ministérielle, au Secteur des ressources humaines.

Donc bienvenue à tous. Vraiment, c’est un plaisir d’avoir l’occasion de vous voir. En fait, étant donné que nous sommes maintenant en WebEx, c’est un peu différent pour moi, comme hôte de ces évènements.

Bruce, je vais commencer par vous.

Vous savez, il y a une planification, comme je l’ai dit, qui se déroule dans l’attente d’un signal pour amorcer au moins un retour partiel en milieu de travail. Vous pourriez peut-être nous donner une idée, vous savez, du moment où ça se fera, et de la façon dont vous voyez personnellement ce genre d’évolution dans le Secteur de la gestion des urgences.

Bruce Murdock : Et bien, merci beaucoup, Monsieur le sous-ministre. Pour l’instant, nous n’avons pas vraiment de date prévue pour le retour au travail dans les bureaux. C’est donc un peu étrange de planifier quelque chose dont nous ne connaissons pas la date à ce stade. Au cours des 3 derniers mois, presque 3 mois, environ 250 personnes seulement ont travaillé dans nos édifices au Canada, et quelques-unes dans nos missions à l’étranger. Comme vous le savez, nous avons vraiment montré que le travail numérique par défaut, comme les gens l’appellent, fonctionne essentiellement bien. Nous ne saurons pas vraiment si nous pouvons retourner au travail dans les bureaux tant que nous n’aurons pas reçu de directives de nos partenaires de la santé et sécurité, de Santé Canada ou de l’Agence de la santé publique du Canada, ou du Bureau du dirigeant principal des ressources humaines (BDPRH), ou même de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) qui fournit des conseils à Luc, par exemple, sur les édifices et leur gestion. Donc, une fois que nous aurons ces conseils, nous pourrons mieux savoir quand les gens reviendront en milieu de travail. Donc, en réalité, les conseils viendront d’eux. Et tout travail que nous faisons est basé sur ce qu’ils vont dire. Pour l’instant, nous en sommes à l’étape de planification.

Nous l’appelons l’étape zéro, parce que les seules personnes que nous avons dans nos édifices sont celles qui les gardent en bon état depuis presque trois mois. Pendant cette période, j’ai présidé le Comité d’intervention tous risques et de reprise des activités, qui regroupe diverses activités fonctionnelles du Ministère. Nous devions nous assurer que nous pouvions planifier et mettre en œuvre les mesures permettant aux gens de travailler à distance et de travailler depuis leur domicile dans leur salon, leur cuisine, leur sous-sol, etc. Et cela a très, très bien fonctionné. Je pense que nous avons montré que nous pouvons travailler à domicile. Mais quand on nous dira qu’on peut revenir dans les édifices, cela se fera progressivement et par étapes. Et ce ne sera pas tout d’un coup, certainement dans le sens où nous le faisons. Le facteur déterminant sera avant tout la santé et la sécurité, et la santé et la sécurité de nos employés. Nous faisons beaucoup de travail collectivement juste pour nous assurer que certaines mesures seront mises en place afin que, quand les gens reviendront au bureau, non seulement ils se sentiront en sécurité, mais ils le seront. Ce sera une transformation. Ce sera important. Certaines personnes, par exemple, sont venues au 125, Sussex après avoir été absentes les derniers mois, et elles ont été surprises par les mesures mises en place depuis leur départ à la mi-mars.

L’essentiel est donc de veiller à ce que les principes que nous avons à l’échelle nationale soient appliqués à l’échelle internationale, dans nos missions à l’étranger.

Et le premier principe est celui de la santé et de la sécurité, sur lequel nous fondons tout, et la certitude que nous faisons tout cela ensemble, et nous serons souples. Nous reconnaissons tous que nous n’avons jamais vécu cela auparavant. Personne ne l’a encore fait, alors nous serons innovants.

Nous devons être souples. Ce sont des choses que nous apprenons et, parfois, à mesure que nous les faisons. Et nous apportons aussi des changements au fur et à mesure, juste pour nous assurer que les choses fonctionnent. Donc, pour conclure, je pense qu’à ce stade, la collaboration est un élément essentiel; comme vous l’avez dit et comme vos collègues sous-ministres l’ont dit, nous sommes tous dans le même bateau et nous voulons juste être bien placés, lorsque le retour au travail sera décidé, pour que les employés puissent revenir dans leurs bureaux. Nous aurons fait tout ce que nous aurons pu pour assurer la sûreté et la sécurité.

John Hannaford : Oui, c’est vrai. Et aussi pour éviter toute surprise. C’est pourquoi nous nous livrons à cet exercice en ce moment : c’est pour être en quelque sorte méthodique dans l’approche de cet ensemble de questions.

Bruce Murdock : À 100 %, nous sommes en train de faire le point et nous faisons, vous savez, nous faisons beaucoup de travail en termes de consultations, autant que possible dans tout le Ministère, pour obtenir le point de vue des gens – employés et gestionnaires. Et nos syndicats, nos champions ministériels, nos coordinateurs de secteurs, nous faisons tout ce que nous pouvons pour obtenir l’avis des gens sur la façon dont cela pourrait fonctionner et comment cela pourrait bien fonctionner. Nous voulons connaître l’opinion des gens. Il ne s’agit certainement pas, dans ce sens, d’un exercice du haut vers le bas. Beaucoup de gens participent, et nous examinons certainement les pratiques exemplaires des autres ministères, des autres niveaux de gouvernement, de la manière dont le secteur privé s’y prend. Nous faisons beaucoup de travail en ce sens pour nous assurer que nous faisons le maximum. Et je sais que nous parlerons peut-être un peu plus tard de toutes les mesures que nous mettons en place. Mais je suis convaincu que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir la sécurité des personnes lorsque nous reprendrons le travail au bureau.

John Hannaford : Excellent, merci beaucoup, Bruce.

John Hannaford : Luc, vous êtes responsable de la planification en ce qui concerne le lieu de travail. Quels sont les plans qui seront prévisibles pour notre environnement de travail? Et quels sont les détails auxquels on doit s’attendre?

Luc Raymond : Merci, bonjour! Il y a tellement de nouveaux facteurs d’influence présentement dans l’équation, que même malgré le fait que le secteur privé, le secteur public travaille très fort à essayer de définir c’est quoi nos nouvelles réalités d’un milieu de travail, il n’y a pas une image claire qui ressort encore; par contre le dénominateur commun à tout cela, c’est vraiment la santé et la sécurité à quoi penser en premier pour les employés et pour tous ceux qui sont dans le milieu de travail, que ça soit ceux qui travaillent dans l’édifice, au nettoyage, comme tous nos employés. Tout le monde est concerné par ça. 

Il est évident que la distanciation aura un impact important sur la densité, sur notre façon d’occuper les espaces de travail : postes de travail ouverts, points de circulation, zones communes et de service, accès à l’édifice et ascenseurs. Nous envisageons d’installer beaucoup plus de fonctions sans contact là où nous le pouvons pour empêcher la transmission. Des surfaces qui seront également plus faciles à nettoyer. La transmission du virus aura également une influence sur la prévention de sa transmission; excusez-moi, je veux dire sur les postes de lavage des mains et des espaces de travail, les stations d’EPI, le nouveau protocole de nettoyage du lieu de travail pour les employés utilisant l’espace, l’amélioration du nettoyage. En ce moment, nous pilotons quelques nouvelles technologies UV pour les ascenseurs, le nettoyage des colis postaux, et même les vêtements des commissionnaires à leur entrée et à leur sortie du bâtiment. Des systèmes de filtrage de l’air localisé sont également à l’essai. Les édifices bénéficieront d’une augmentation de l’air frais et d’une ventilation accrue. Et je pense que le meilleur outil pour combattre le virus sera l’éthique du travail que nos collègues des RH sont en train d’élaborer. Nous devons la suivre rigoureusement. Un autre effet est celui de la main-d’œuvre souple et mobile, l’augmentation significative du télétravail, l’utilisation des ordinateurs portables et le nouvel environnement périphérique sans papier. Je pense que nous avons fait un pas de géant dans cette direction. Nous devons aussi mieux accommoder les télétravailleurs à domicile, en particulier ceux qui peuvent y rester pendant une longue période. Et sur notre lieu de travail actuel, nous devons créer des centres de télétravail. Nous devons aussi mettre en place davantage d’outils virtuels pour les bureaux et les salles de réunion afin de faciliter les communications, ce qui aura également un impact indirect important que nous devrons gérer. En fait, même la simple gestion du stationnement sera différente. Les gens n’arriveront pas tous en même temps. Nous pourrions avoir des horaires, un stationnement, une cafétéria et une aire de restauration partagés. Et j’ai remarqué que près de chez moi, et je suis sûr que c’est comme ça partout dans mon quartier, beaucoup plus de gens marchent, font du vélo, font de l’exercice en plein air. Je pense donc que ce sera la même tendance en milieu de travail. Donc, le gymnase et l’espace d’exercice. Dans le cadre du projet de rénovation du 125, nous envisageons d’aménager deux nouvelles aires d’exercice extérieures et de réaménager le gymnase, les douches et les vestiaires, car les gens seront peut-être plus en confiance quand ils se rendront au travail en courant ou à vélo. Donc, de nouvelles installations de stationnement intérieur pour les vélos, des douches et des vestiaires d’ici Noël au 125, Sussex. Je pense que tous ces aspects périphériques joueront aussi un rôle que nous devons évaluer à l’avance et inclure dans notre équation. Il ne faut pas seulement se concentrer sur le petit poste de travail qui va changer, mais sur une approche plus globale de l’espace de travail.

John Hannaford : Très bien. Merci beaucoup, Luc.

Il y a clairement un aspect de santé mentale en ce qui concerne ce type de changement. Charlène, quelles sont les stratégies qui sont disponibles pour les gens pour traiter ce type d’anxiété qui est associée avec ce type de changement?

Charlène Janvier : Oui, absolument, c’est une très bonne question. Je suis contente M. Hannaford que vous posiez cette question-ci, parce que notre résistance à retourner dans les bureaux n’est pas surprenante. Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui peuvent se sentir très stressés, et l’anxiété à propos du retour physique au bureau.

Je dois dire que les questions que se posent les employés ressemblent à celles-ci : L’employé peut-il retourner au travail en toute sécurité? Mon ministère a-t-il des outils, des équipements et des protocoles appropriés pour assurer ma sécurité? Ou même : Un retour au travail pourrait-il affecter mes proches? Ce sont toutes des questions légitimes, qu’on peut se poser au cours d’une reprise physique du travail. Et je dois dire que ce sont ces questions qui guident notre réponse dans le plan de retour concret au travail dans les bureaux. Et notre approche se résume actuellement à trois points principaux : s’appuyer sur les experts comme point de départ. Nous veillons à ce que notre lieu de travail soit conforme aux exigences et directives fédérales et provinciales, y compris celles de Services publics et Approvisionnement Canada et du SCT. Pour l’instant, nous pensons que le travail à distance, le télétravail et le recours à des outils de collaboration sont des options à poursuivre très intéressantes, notamment en ce qui concerne Microsoft Teams et la collaboration avec le gouvernement du Canada. Deuxièmement, nous demandons aussi à chacun d’être patient et de faire preuve d’une grande compréhension, car le nouveau milieu de travail sera configuré de manière à respecter la distance sociale et le désinfectant pour les mains y sera davantage disponible. Les employés seront invités à respecter ces protocoles afin de rester en sécurité sur le lieu de travail. Et le troisième point, mais non le moindre, concerne la communication. Communiquer, communiquer, communiquer. Nous pensons, aux RH, que les employés doivent absolument recevoir des informations à jour. Il faut les faire participer à l’étiquette afin qu’ils se sentent soutenus. Il faut également reconnaître que l’impact psychologique du retour à la normale est aussi important que les questions logistiques. Il est donc normal de se sentir anxieux. Il est normal de se sentir stressé et il est normal de rappeler aux employés qu’il existe d’excellentes ressources pour les aider, comme nos programmes d’aide aux employés [PAE] qui sont disponibles à tout moment. Il existe également de nombreux outils et ressources sur le site Web de la Commission de la santé mentale du Canada pour aider les employés à faire la transition vers le travail au bureau.

Voilà, c’est assurément ce que j’aurais à dire en premier sur le sujet.

John Hannaford : Merci beaucoup, Charlène. Quels sont les ajustements qui sont disponibles pour les gens qui sont plus à plus haut risque dans ces situations? Est-ce qu’il y a des accommodations qui sont disponibles pour ce type d’employé?

Charlène Janvier : Oui, absolument. Je dirais que, en premier lieu, avant de mettre en œuvre de manière proactive toutes sortes de mesures de protection spécifiques pour un employé à haut risque particulier, nous devons d’abord déterminer l’incapacité ou les limitations, les limitations ou les restrictions importantes pourraient peut-être poser un impact direct sur la santé d’un employé en milieu de travail. Une fois qu’on détermine l’impact ou la menace ou l’incapacité d’un employé, ça revient à l’employeur de déterminer les mesures d’adaptation raisonnables. Donc là, ça conduit à la question : quel type d’ajustement pourrait être considéré comme mesure d’adaptation raisonnable? Il y a plusieurs exemples, dont fournir des équipements de protection individuelle supplémentaires ou améliorés. On pourrait aussi élaborer des mesures d’augmenter la distance entre les bureaux des employés et des collègues, repositionner le poste de travail à l’écart des postes de travail des autres, et aussi faire des modifications au niveau des horaires de travail de manière à ce que l’employé à plus haut risque pourrait peut-être travailler en dehors des heures de pointe et aussi, très important, de maintenir les modalités de travail en cours. Donc, toutes les lignes directrices et politiques de mesure d’accommodement de retour au travail, sur la composante de gestion, les capacités demeurent les mêmes et aussi, à rappeler deux points : de protéger aussi la protection des informations protégées des employés qui sont extrêmement importantes dans le contexte des renseignements médicaux, et aussi faire en sorte qu’on maintient les liens avec nos comités de santé-sécurité et aussi nos consultations avec nos agents et négociateurs et les syndicats. Parce que ce sont nos alliés. Et il faut aussi travailler de pair avec eux pour soutenir le retour des employés.

John Hannaford : Bruce, je voudrais revenir à vous. Quels sont les arrangements que nous envisageons pour les missions, et en particulier les questions relatives aux tests, qui peuvent varier dans certaines des situations dans lesquelles nos missions se trouvent. Je veux juste avoir une idée de ce que les plans prévoient pour ce genre de situations.

Bruce Murdock : Merci, Monsieur le sous-ministre. Je sais que nos collègues de la santé et sécurité voudront également insister sur ce point.

Peu importe la disposition en matière de santé, je sais qu’ils voudront prendre l’initiative à cet égard et qu’ils nous fourniront tout ce qui est nécessaire. Les conseils sont fournis par nos collègues de Santé Canada. Je sais que Charlène et ses collègues sont en contact avec Santé Canada, SPAC et le BDPRH dans le cadre de ces discussions. Et je sais qu’ils sont bien placés pour en parler. S’il s’avérait nécessaire de fournir ce genre d’informations, de procéder à des tests ou de prendre la température, je sais qu’ils suivraient cette directive. Et de notre point de vue, nous ferons certainement tout notre possible, évidemment, pour fournir cela à nos missions à l’étranger afin de garantir que ces mesures puissent être mises en place. Nous devons bien sûr voir en quoi consiste ce rappel en milieu de travail et quelles sont ces décisions. Et je suppose que, dès que nos partenaires de la santé nous le feront savoir, je sais que nos collègues de la santé et de la sécurité voudront agir en ce sens. Et nous ferons certainement tout ce qui est en notre pouvoir pour les appuyer et appuyer tous nos collègues dans les missions à l’étranger à cet égard.

John Hannaford : Bien, d’accord. Écoutez, je pense, vous savez, je pense que nous avons en quelque sorte fait un bon bout de chemin. Il y a évidemment eu beaucoup de planification entamée. Et il est clair que nous avons encore du travail à faire. Mais, vous savez, je pense que les messages clés sont que ce sera une série d’étapes méthodiques, basées sur la santé. Et franchement, vous savez, nous allons nous trouver dans une période où certaines personnes travailleront à domicile, d’autres au bureau, probablement pendant un certain temps. Et cela fera partie de notre nouvelle réalité. Et nous avons vu que cela fonctionne. Je veux dire, je pense que l’une de nos expériences collectives au cours de la dernière période a été de constater que le Ministère est très fonctionnel, compte tenu d’une situation où nous travaillons depuis notre salon ou notre sous-sol; et c’est, vous savez, c’est correct tant que nous pouvons continuer à produire. Et c’est évidemment le genre de chose essentielle. Et nous le faisons d’une manière qui tient compte des pressions que subissent les gens.

En tout cas, vous savez, si je m’intéresse à vous trois qu’en tant que personnes, comment vous sentez-vous à l’idée d’un éventuel retour au bureau? Est-ce que cela vous rend nerveux? Avez-vous l’impression d’avoir hâte que ça se produise? Ou quelle est votre réaction personnelle à ce sujet? Commençons par vous, Charlène.

Charlène Janvier : Oui. Bon, merci pour cette question, Monsieur le sous-ministre. Je pense être assez engagée. Cela me manque de retourner au travail, d’être avec mes collègues et d’avoir une interaction sociale. Cela me manque. Il y a une différence entre communiquer et participer de façon électronique. Mais il y a quelque chose de bon dans le fait de prendre un café ou un dîner avec un collègue, et tout ça. Cet élément me manque donc. Mais je dois dire, pour en revenir à cette approche globale du retour au travail, je crois que nous sommes une main-d’œuvre résiliente. Et je crois que cette transition nous permettra de mieux réussir dans l’avenir immédiat et de nous épanouir à long terme.

C’est ce que j’aurais à dire là-dessus. Merci, merci pour cette occasion de pouvoir en parler, Monsieur le sous-ministre

John Hannaford : Merci, Charlène. Bruce, qu’est-ce que vous en pensez? Quelles sont vos prédictions?

Bruce Murdock : Et bien, Monsieur le sous-ministre, je n’ai jamais aimé travailler de la maison, je préfère être au bureau avec mes collègues et vous savez, c’est comme ça que je suis. J’aime vraiment aller au travail tous les jours. Et je n’ai jamais pensé que travailler à la maison me conviendrait. Mais ce que je pense avoir appris au cours de ces trois derniers mois, c’est que ça fonctionne. Je peux travailler de la maison. Cela dit, deux de mes cinq unités sont au bureau tous les jours. Je les vois donc en fait une fois toutes les deux semaines quand je vais au bureau. Et ce qui m’a surpris, ce sont les changements que nous avons mis en œuvre au cours de cette période. J’ai pu les diriger pour qu’ils les fassent. Et les changements ont été faits et cela a été transformateur, je suppose, dans le sens que chaque fois que je suis entré dans l’édifice. Cela dit, le Bureau de la sécurité et des mesures d’urgence est présent dans les édifices, en collaboration avec le Centre de surveillance et d’intervention d’urgence depuis près de trois mois. Et ce que je vois, ce sont les mesures que nous avons prises collectivement, tous ensemble, pour faire en sorte que ça fonctionne. Les gens travaillent donc en toute sécurité et, à cet égard, nous avons mis beaucoup de choses en place au CSIU; vous savez, tout ce dont Luc et Charlène ont parlé, la distanciation physique, toutes les mesures de santé et sécurité, le plexiglas et tout ce genre de choses pour garantir que cela se fasse en toute sécurité. Je pense donc que je n’ai pas d’appréhensions parce que j’ai vu tout cela, et j’ai vu que cela a marché pendant les trois derniers mois. Et je pense que c’est l’application à plus grande échelle dans tout le Ministère au Canada, et aussi dans les missions de par le monde, et j’espère que les gens seront rassurés que cela ait fonctionné ces trois derniers mois pour un certain nombre de personnes, et que ça peut marcher. Donc, vous savez, j’ai hâte de voir ce que ça donnera. J’ai trois enfants à la maison qui s’ennuient, vous savez. Mais nous verrons comment ça ira. Je pense, je pense que collectivement, nous pouvons faire en sorte que ça marche.

John Hannaford : Merci, Bruce. Merci. D’autres réflexions dans ce contexte?

Luc Raymond : Oui, ça a été quelque chose qui nous a pris par surprise. Puis on n’est pas venu à bout de se préparer, si vous voulez, de partir avec tous les outils qu’on a besoin pour travailler de manière efficace. Cela a été un petit peu plus difficile pour partir à ce niveau-là. Pour plusieurs membres de mon équipe, l’équipe que je gère présentement s’occupe du projet de rénovation du 125 Sussex et de plusieurs autres projets de rénovation. On a, malgré tout [ce qui entoure] la COVID, on a perdu une journée seulement avec le [projet du] 125 Sussex. Il n’y a pas eu de changement à ce niveau-là. Le travail a continué, les consultations, le design a continué, puis en plus de cela, on avait à jongler avec l’AARC et aussi avec toutes les choses qu’on a faites pour la réintégration, ce qui était comme du 24/7 pour plusieurs semaines consécutives. Malgré toutes ces choses-là, le télétravail a très bien fonctionné. L’équipe est restée unie. On a des rencontres grâce à tous les outils mis à notre disposition, qui sont très efficaces. Là où ça va être un peu plus difficile peut-être de naviguer, c’est lorsqu’on doit faire des consultations avec des groupes d’employés. On est en train de développer des outils pour faire ça aussi à distance. Mais je dois dire que je me suis très bien adapté au télétravail à quelques mois de la retraite, je pense que ça va me suffire pour la fin de ma carrière. Puis, je pense que ça va apporter aussi beaucoup de belles choses en général, malgré la charge de travail qui était énorme à obtenir, une balance entre la vie et le travail qui est un petit peu mieux équilibrée en sauvant du temps de voyage en étant à la maison. Et pouvoir faire des petites choses. Comme juste prendre une demi-heure avec mon épouse qui fait du télétravail – on n’est jamais arrivé à le faire avant. Il y a eu des choses qui ont changé pour le mieux. Il y a des choses qui sont un petit peu plus difficiles à faire à distance, c’est certain; l’interaction, le temps de réponse directe entre appeler quelqu’un ou lui parler dans l’espace de travail à côté, c’est sûr. Mais je pense qu’on est très résilients, comme il a été dit. On est très créatifs, et quand on est capable de naviguer facilement dans tout ça, comme on l’a démontré à date en ayant les bons outils, puis en étant bien supporté par notre gestion aussi, ce qui devrait être très important pour ceux qui vont rester à la maison pendant une période prolongée.

John Hannaford : Et bien, voilà. Merci beaucoup, tous les trois, en premier lieu pour tout le travail que vous faites. Je pense que c’est évidemment d’une importance capitale pour la santé de notre organisation, littéralement et au sens figuré. Et donc, merci beaucoup pour tout ce que vous faites. Et merci de vous être joints à moi aujourd’hui. Ce fut un vrai plaisir de pouvoir discuter avec vous et de vous voir tous virtuellement.

J’espère vous voir tous en personne à un moment donné, et nous pourrons alors discuter. Je vous souhaite donc bonne chance.

Merci beaucoup.

Charlène Janvier : Merci.

Bruce Murdock : Merci.

Luc Raymond : Merci et bonne soirée.

John Hannaford : Bonne soirée!


Merci d’avoir écouté le balado, et nous espérons que vous vous joindrez à nous pour les épisodes futurs des Dossiers d’AMC. Un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada. N’oubliez pas de vous joindre à la conversation en ligne en utilisant le mot-clic Dossier.

Si vous avez des commentaires ou des suggestions concernant des sujets futurs ou des nouveaux invités, vous pouvez communiquer avec nous par courriel à l’adresse Extott-LDCE@international.gc.ca.

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