Transcription – Mini-série portant sur les Objectifs de développement durable, Épisode 1 : L'action climatique et les objectifs de développement durable avec Tom Bui

Alexandre Lévêque : Il y a plus de deux ans, Tom Bui a commencé son parcours dans la nature à la Direction générale du Secteur des enjeux mondiaux et du développement d’Affaires mondiales Canada. Actuellement directeur de l’environnement du Ministère, et il est fier d’être membre du conseil du Fonds pour l’environnement mondial et du conseil du Fonds vert pour le climat.

Reconnu par ses pairs comme un grand leader et un grand négociateur, Tom a été un fidèle fonctionnaire au cours des 25 dernières années. Outre chez Affaires mondiales Canada, il a laissé sa marque au ministère des Finances du Canada, à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, et en tant que conseiller financier au Groupe de la Banque mondiale, une organisation qui fournit un large éventail de produits et de services aux pays dans le besoin partout dans le monde.

Bonjour chers auditeurs. Ici Alexandre Lévêque, sous-ministre adjoint de la Politique stratégique, à Affaires mondiales Canada. Bienvenue à cette minisérie portant sur les Objectifs de développement durable, où j’aurai le plaisir de discuter avec Tom Bui de la lutte contre les changements climatiques et du développement durable.

Bienvenue, Tom!

Tom Bui : Merci beaucoup Alexandre. Ça me fait plaisir d’être ici à votre micro aujourd’hui.

Alexandre Lévêque : Avant de débuter, j’aimerais souligner que cet épisode fait partie d’une minisérie de 3 balados qui portent sur les Objectifs de développement durable.

Pour respecter la Loi sur les langues officielles du Canada, j’invite notre invité à s’exprimer dans la langue de son choix.

Tom, allons-y. J’aimerais en savoir un peu plus sur votre rôle actuel de directeur de la Direction de l’environnement. Mais avant ça, et parce qu’on m’a dit que vous êtes un peu un conteur dans l’âme, je trouve que vous avez un parcours fascinant, et j’aimerais que vous racontiez votre histoire à nos auditeurs. Vous êtes né au Vietnam, et vous êtes arrivé au Canada en tant que réfugié. Racontez-nous un peu votre histoire et dites-nous comment vous êtes arrivés là où vous êtes aujourd’hui.

Tom Bui : Merci Alexandre. Oui, c’est vrai. J’ai grandi au Vietnam. Ma mère, mes deux frères et leurs familles sont toujours au Vietnam. J’étais réfugié. Je suis toujours réfugié. J’ai vécu deux ans dans le camp des réfugiés à Palawan aux Philippines.

Quand vous avez vécu une telle expérience, vous n’êtes plus la même personne. Et donc, mon parcours dans la vie a toujours eu pour but d’être là pour les gens. J’ai donc occupé des emplois, par exemple, en sortant de l’Université Simon Fraser. J’ai choisi le service public plutôt que Wells Fargo. J’ai choisi le Groupe de la Banque mondiale. J’ai ensuite choisi de devenir le directeur pour les réfugiés, ou le directeur des réfugiés, à Immigration. Et, après, j’ai été là pour l’Afrique. J’étais là pour beaucoup de gens qui ne peuvent exprimer leurs points de vue et qui sont vulnérables.

Et il y a 2 ans j’avais besoin d’un nouveau poste. Mon amie m’a dit de postuler pour le poste de directeur de la Direction de l’environnement pour devenir membre du conseil d’administration du Fonds vert pour le climat. Heureusement, elle m’a promis de me fournir des conseils stratégiques pour vraiment bien réussir en tant que directeur de l’environnement pour lutter contre la crise climatique, mais surtout, je dirais, pour protéger la seule planète que nous ayons. Il n’y a pas de planète B, comme l’a dit Ban Ki-moon.

Alexandre Lévêque : C’est une bonne transition. Dites-nous quel est votre rôle en tant que directeur de la Direction de l’environnement à Affaires mondiales Canada.

Tom Bui :  Je vous dirais qu’il y a trois éléments. Premièrement, tous mes spécialistes servent en fait les trois ministres. Ils examinent tous les projets de développement. Ils passent en revue tous les mémoires au Cabinet et toutes les présentations au CT. Ils examinent en fait toutes les nouvelles stratégies sous l’angle de l’intégration environnementale.  J’ai une équipe qui s’occupe du portefeuille des océans : nous luttons contre la pollution plastique. Nous nous occupons également de l’ensemble des politiques relatives à l’environnement, au climat et maintenant à la nature.

Alexandre Lévêque : Pour nos auditeurs, « présentations au CT » est le terme gouvernemental pour présentation au Conseil du Trésor, un document très important qui fait partie du processus pour non seulement obtenir des fonds, mais aussi pour recevoir le feu vert sur la façon dont nous allons les dépenser. Tom, pourquoi l’action climatique est-elle un domaine important pour le Canada et pour Affaires mondiales Canada?

Tom Bui : Le changement climatique est un sujet très, très intéressant dans la mesure où il peut être qualifié de crise existentielle. Il touche tout le monde au Canada et dans le monde. J’ai grandi en Colombie-Britannique et l’année dernière, il y a eu des feux de forêt et une vague de chaleur, un dôme de chaleur qui a tué beaucoup, beaucoup de vie là-bas.

Et personnellement, ma mère, qui vit toujours au Vietnam, ne peut pas sortir à cause des températures trop élevées. Ces températures la tueraient. Et c’est pourquoi son médecin lui a dit qu’elle ne pouvait sortir de chez elle que pendant la nuit.

Alexandre Lévêque : C’est là que nous voyons à quel point la situation touche les gens très personnellement. Il ne s’agit pas seulement d’un dossier de politique générale, n’est-ce pas? La crise touche tout le monde sur la planète. Comment les Canadiens peuvent-ils contribuer à atteindre l’objectif lié à l’action climatique?

Tom Bui : On ne peut pas réduire la pauvreté sans protéger la santé de la planète, parce qu’une grande partie de la nourriture provient des forêts, de nos eaux côtières, et ainsi de suite. Tout le monde en dépend.

Lorsqu’il s’agit du Canada et des Canadiens, que pouvons-nous faire? Les Canadiens ont déjà adopté un grand nombre de mesures, par exemple : nous sommes en train de passer aux véhicules électriques. Nous avons à cœur la transition énergétique : dans les villes, de nombreux autobus sont désormais électriques. Et si nous pouvons faire d’autres choses, comme consommer moins et recycler plus, alors le coût de production des biens et services dont nous avons besoin diminue. Et le coût de production comprend en fait l’énergie qui est à l’origine d’une grande partie des problèmes liés aux changements climatiques que nous vivons.

Alexandre Lévêque : Pouvez-vous nous parler un peu de mesures concrètes, par exemple quels gestes posez-vous en tant que directeur de la direction dont vous êtes responsable? Avez-vous quelques exemples de mesures concrètes que vous avez prises pour faire bouger un peu les choses?

Tom Bui : L’une des mesures les plus concrètes consiste à conseiller notre gouvernement afin de trouver 350 millions de dollars d’argent frais, de nouveaux fonds, afin de protéger la nature dans les pays en développement, de protéger nos océans afin qu’ils soient là pour les générations à venir.

En ce qui concerne mes propres décisions en tant que directeur de l’Environnement, je siège, par exemple, au conseil d’administration du Fonds vert pour le climat. J’ai approuvé des investissements en Inde pour permettre la mise en place de solutions de mobilité électrique et propre, c’est-à-dire des voitures et des autobus qui fonctionnent de manière propre. Parce que la pollution de l’air, l’utilisation de combustibles fossiles, ne nuit pas seulement à la planète, mais aussi à notre santé.

Et, concrètement, l’autre chose que j’ai faite a été d’approuver des investissements pour restaurer les récifs coralliens. Et nous savons tous que les récifs coralliens ne sont pas seulement une source de nourriture, mais qu’ils constituent aussi une barrière contre les catastrophes et les intempéries qui affectent les communautés côtières.

Alexandre Lévêque : Tom, diriez-vous qu’il y a de l’espoir pour l’avenir? Y a-t-il de l’espoir en ce qui concerne les changements climatiques? Qu’est-ce qui fait de vous un optimiste?

Tom Bui : Et quand je vois Greta Thunberg, une adolescente qui se bat pour sa génération et pour les générations à venir, ça me donne de l’espoir. Et je vois que des personnes qui ne se sont pas consacrées au climat pendant des décennies s’engagent maintenant pour faire ce qu’elles peuvent pour combattre cette crise existentielle pour elles-mêmes, pour leurs familles, pour leurs communautés et pour tout le monde, ça me donne de l’espoir. Il s’agit en fait de l’engagement de chacun.

Alexandre Lévêque : Voilà de belles paroles pour clore notre discussion. Tom, merci beaucoup de t’être joint à nous aujourd’hui. C’est un réel plaisir de parler avec toi.

Tom Bui : Merci Alexandre.


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