Transcription – Mini-série portant sur les Objectifs de développement durable, Épisode 3 : Le commerce et les objectifs de développement durable au Brésil avec Heather Cameron

Alexandre Lévêque : Heather Cameron fait rayonner le Canada à l’étranger depuis qu’elle a rejoint le Ministère dans les années 1990. En travaillant dans le domaine du développement international, elle a eu un certain nombre d’affectations à l’étranger. Au cours de sa carrière, elle a servi au Zimbabwe dans le cadre des affaires humanitaires régionales, au Mozambique en tant que directrice du développement, et au Ghana en tant que haute-commissaire du Canada. Son expérience considérable l’a menée à São Paulo, au Brésil, où elle travaille avec son équipe pour fournir des services aux clients et aux partenaires canadiens, en faisant progresser les priorités du Canada en matière de commerce et de politiques dans le sud du Brésil.

Bonjour chers auditeurs. Ici Alexandre Lévêque, sous-ministre adjoint de la Politique stratégique à Affaires mondiales Canada. Bienvenue à cette minisérie portant sur les objectifs de développement durable avec Heather Cameron. Ensemble, nous allons explorer la relation entre le commerce et les Objectifs de développement durable.

Heather, bienvenue au balado.

Heather Cameron : Merci. Je suis heureuse d’être ici.

Alexandre Lévêque : Avant de débuter, j’aimerais souligner que cet épisode fait partie d’une minisérie de trois balados qui portent sur les Objectifs de développement durable. Pour respecter la Loi sur les langues officielles du Canada, j’invite notre invitée à s’exprimer dans la langue de son choix.

Alors, Heather, commençons. Pouvez-vous expliquer à nos auditeurs en quoi consiste exactement votre rôle de consule générale?

Heather Cameron : Je suis en poste à São Paulo, au Brésil, l’une des plus grandes villes du monde, pour représenter et faire avancer les priorités du Canada dans les quatre États du sud du Brésil. Le commerce, l’investissement, l’attraction d’investissements directs étrangers constituent donc une part importante du travail, mais nous avons également une grande responsabilité envers les Canadiens qui ont besoin d’une assistance consulaire et d’autres priorités à faire progresser, par exemple, dans les domaines de l’égalité des genres et de l’environnement, notamment.

Alexandre Lévêque : En effet. Et beaucoup de gens seraient jaloux d’entendre parler de vos expériences de vie au Brésil,  Pouvez-vous nous faire part de certaines de vos expériences ou anecdotes préférées qui ont vraiment marqué votre expérience en tant que consule générale?

Heather Cameron : Sans aucun doute : la pandémie, qu’il s’agisse d’aider les Canadiens à rentrer chez eux, d’aider notre personnel à traverser cette épreuve, puis de réfléchir à la manière d’innover et de servir à l’étranger dans un contexte très difficile, en milieu très urbain. Mais nous sommes heureux que les restrictions soient levées et que nous puissions maintenant sortir et explorer un peu plus ce beau pays. C’est formidable d’accueillir à nouveau tant de Canadiens qui sont ici dans les domaines de l’éducation, du commerce et autres, et de voir comment ils font progresser les relations entre le Canada et le Brésil.

Alexandre Lévêque : Maintenant, comme nos auditeurs le savent, puisque les Objectifs de développement durable (ODD) sont universels, ils ont une signification différente selon les pays; comment le contexte a-t-il évolué et comment sont-ils pertinents dans le contexte brésilien?

Heather Cameron : En fait, le Brésil a été très actif en ce qui concerne les Objectifs de développement durable, notamment ici dans la ville de São Paulo, l’État de São Paulo et d’autres régions. En fait, une organisation dirigée par les Nations Unies, le Pacte mondial, rassemble des acteurs du secteur privé pour contribuer à la réalisation des ODD pour le développement, dont la plus grande section mondiale est établie ici, au Brésil. Il existe donc une mobilisation sociétale assez large à l’égard des ODD, qui offre de nombreuses sources d’inspiration et de nombreuses possibilités d’établir des liens.

Alexandre Lévêque : Au cours de votre carrière, vous avez apporté des changements et pris des décisions comme peu de services étrangers peuvent prétendre l’avoir fait. Vous étiez beaucoup plus une experte en développement, et maintenant, je dirais, à São Paulo, la majeure partie de votre travail est axée sur le commerce et sur l’aide aux entreprises canadiennes au Brésil. Tout d’abord, si vous voulez bien prendre une minute, expliquez-nous pourquoi vous avez fait ce changement, et à quel point il s’agit d’un changement assez important dans votre cheminement de carrière. Pourriez-vous nous parler un peu de la façon dont le tout s’est déroulé pour vous?

Heather Cameron : Je suis reconnaissante que le service extérieur canadien et la fonction publique nous offrent la possibilité de servir à l’étranger et d’apporter différentes compétences à différents postes. Et, bien sûr, le développement est un processus social et économique auquel tous les pays participent. Quoi qu’il en soit, il est toujours possible de s’améliorer. Donc, le secteur privé et le rôle du secteur privé, le rôle du commerce, constituent toujours une partie importante du processus de développement, même si dans différents pays, le Canada choisit de cibler son aide publique au développement vers un groupe vulnérable en particulier ou vers un sujet de préoccupation en particulier. Il ne fait aucun doute que la trajectoire globale du développement dans un contexte particulier nécessite vraiment que le secteur privé soit actif et fort pour créer ces emplois, pour créer cette richesse. Il ne s’agit donc peut-être pas d’un changement aussi important du point de vue des ODD qu’on pourrait le croire.

Alexandre Lévêque : Donc, d’après ce que j’entends, il s’agit beaucoup de complémentarité. Diriez-vous que, d’une certaine manière, votre formation ou votre expérience en tant qu’agente de développement vous a aidé, a contribué à faire de vous une meilleure déléguée commerciale principale, la déléguée commerciale en chef à São Paulo?

Heather Cameron : Je dirais que oui, je pense que cela a contribué à faire de moi une meilleure consule générale, en particulier en ce qui concerne des priorités comme les technologies propres et la conduite responsable des affaires, ainsi que les possibilités d’avancer avec les technologies canadiennes sur des dossiers vraiment importants comme la transition énergétique. Donc, le fait d’être conscient, je pense, de manière plus générale, des contributions qui peuvent être apportées nous aide vraiment à collaborer de manière fructueuse avec des intervenants et à faire progresser les possibilités pour les entreprises canadiennes dans les limites de ces cadres.

Alexandre Lévêque : J’aimerais revenir un peu sur les ODD eux-mêmes. Pouvez-vous nous dire comment l’approche inclusive du Canada en matière de commerce contribue-t-elle à la réalisation des ODD au Brésil?

Heather Cameron : Je pense que notre approche inclusive du commerce passe en partie par la politique commerciale et le type de dialogue que nous avons avec différents pays sur les impacts différentiels du commerce, sur les normes et les standards du commerce et tout ça crée des occasions pour les entrepreneurs. Et c’est très important. Et si je peux me permettre de donner un exemple, vous savez, comme cette petite entreprise du sud de l’Ontario qui a une technologie étonnante de traitement des eaux usées maintenant utilisée par certains des plus grands services publics du monde,

Et donc, voir notre ministère encourager les petites et moyennes entreprises à exporter, les voir réussir à exporter dans un domaine qui contribue aussi aux efforts, qui est directement lié aux ODD, comme la consommation et la production responsables, l’eau propre et l’assainissement, ça me réjouit, et je vois d’un œil très positif la façon dont les exportateurs canadiens peuvent contribuer à la réalisation des ODD, pas seulement ici au Brésil, pas seulement au Canada, mais dans le monde entier.

Alexandre Lévêque : Heather, ça c’est des belles histoires de réussites. Est-ce que vous pouvez aussi nous parler de certains des défis qu’on rencontre dans ce travail?

Heather Cameron : Dans les grands marchés, il y a toujours de la concurrence, et pour nous ici au consulat général, c’est important qu’on offre les meilleurs avis à nos exportateurs canadiens. Mais il y a encore des choses à faire pour sensibiliser le secteur privé, sensibiliser le public sur le potentiel des ODD pour avancer – par le biais de croissance économique – nos priorités. Il y a des gens peut-être qui veulent couper les coins, qui ne veulent pas respecter les normes, etc. Ça n’est pas la façon de faire des affaires pour le Canada ni pour les autres, et une demande importante des citoyens maintenant est d’avoir des produits qui sont bien fondés sur le plan environnemental et le plan social. Alors, je pense qu’on fait du progrès, mais c’est important de faire du progrès le plus rapidement possible.

Alexandre Lévêque : Il ne nous reste pasbeaucoup de temps pour ce balado. J’aimerais terminer sur une note positive. Heather, je suis curieux de savoir si, de votre point de vue, il y a des raisons d’avoir de l’espoir en ce qui concerne la mise en œuvre des ODD?

Heather Cameron : Je sais qu’il y a beaucoup de défis à relever au niveau mondial. En ce qui concerne l’avenir, je suis vraiment enthousiasmé par ce qui se passe localement et par les nombreuses entreprises qui proposent d’excellentes solutions, qu’il s’agisse d’optimiser le rendement des énergies renouvelables, de faciliter le stockage des aliments ou de produire plus efficacement presque tout. À ce niveau-là, je pense que nous faisons des progrès. Le secteur privé joue de grands rôles et offre de grandes possibilités, et lorsque je vois ces réussites, c’est ce qui me donne de l’énergie; c’est ce qui nous aide à rester motivés et heureux de travailler au nom des entreprises canadiennes pour réaliser des progrès dans ces domaines et dans d’autres domaines.

Alexandre Lévêque : Voilà de très bonnes paroles sur lesquelles terminer. Heather, merci beaucoup. J’ai bien aimé m’entretenir avec vous aujourd’hui.

Heather Cameron : Merci beaucoup.


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