Ministre des Affaires étrangères - Cahier d'information

2019-11

Table des matières

Aperçu stratégique

Enjeu

Contexte

En votre qualité de ministre des Affaires étrangères, vous êtes responsable de définir, de promouvoir et de représenter les intérêts et les valeurs du Canada à l’étranger. Pour vous acquitter de ce mandat, vous dirigez le Ministère (Affaires mondiales Canada), qui regroupe de façon intégrée les ressources consacrées à la politique étrangère, au commerce et au développement international au bénéfice du Canada. À titre de diplomate en chef du Canada, vous menez les négociations internationales sur une foule de sujets, encouragez le développement du droit international, intervenez en cas de crises internationales complexes et jouez un rôle en vue d’accroître les débouchés économiques pour les Canadiens. Les relations consulaires, y compris l’aide aux Canadiens en détresse, relèvent aussi de votre responsabilité à titre de ministre des Affaires étrangères. Vous jouez également un rôle central dans l’affectation du budget consacré à l’aide internationale du Canada et supervisez directement les programmes liés à la paix et à la sécurité.

Dans la conduite de votre portefeuille, vous bénéficiez du soutien du sous‑ministre des Affaires étrangères et du sous‑ministre délégué aux Affaires étrangères. Vous pouvez aussi compter sur les sous‑ministres du Commerce international et du Développement international qui appuient directement les ministres responsables de ces deux portefeuilles.

Un contexte mondial en mutation

Une grande partie du monde a connu plusieurs décennies de développement économique qui, conjugué à des avancées technologiques rapides, a permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté et d’ouvrir la voie à des progrès socioéconomiques. Néanmoins, nous vivons une période de profonds bouleversements du système international. Les alliances et les institutions traditionnelles sont mises à rude épreuve alors que de nouveaux acteurs sont en train de s’imposer, et les enjeux ne se limitent plus à la seule sphère de la politique étrangère, mais recoupent également des tendances de fond au niveau national. Même si des éléments importants du système international fonctionnent toujours adéquatement, la capacité à innover et à s’adapter devient nécessaire dans un contexte général déstabilisant.

Le Canada est une nation commerçante, dont les intérêts sont inexorablement liés à ceux de ses alliés. Les États‑Unis demeurent un partenaire irremplaçable pour assurer la prospérité et la sécurité des Canadiens, dans l’immédiat et à l’avenir. [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ].la montée de la Chine a favorisé une plus grande prospérité au Canada et dans le monde entier en amplifiant les échanges commerciaux et les flux d’investissements, [CAVIARDÉ] l’arrestation par le Canada de la chef de la direction financière de Huawei, Meng Wanzhou, en décembre 2018.

[CAVIARDÉ]

D’autres tendances doivent également être prises en compte, comme la prolifération d’acteurs non étatiques malveillants (y compris les cybercriminels, les cyberactivistes et les groupes terroristes), qui se servent d’une multitude de méthodes pour miner la confiance des citoyens dans leurs institutions nationales et perturber les initiatives internationales. Il peut s’agir, par exemple, d’acteurs non étatiques qui ciblent les démocraties libérales au moyen de campagnes de désinformation.

Enfin, nous constatons aussi que la représentativité de certaines institutions d’envergure mondiale [CAVIARDÉ]. constitue une source grandissante de préoccupations, tout comme la capacité réelle d’autres organisations de résoudre des crises qui perdurent [CAVIARDÉ]

Cette évolution de la situation influe sur la manière dont nous pouvons travailler avec nos partenaires internationaux pour défendre nos intérêts et nos valeurs dans un large éventail de dossiers.

Outils à la disposition du Ministère

Malgré cet environnement complexe sur la scène internationale, le Canada peut tirer parti d’une solide trousse d’outils diversifiés pour faire avancer ses objectifs.

L’appartenance du Canada à des institutions multilatérales constitue un important atout. Son statut de membre de l’ONU, du G7, du G20, de l’OTAN, du NORAD, de l’OCDE, de l’OEA, de l’APEC, du Conseil de l’Arctique, du Commonwealth et de la Francophonie, entre autres, permet au Canada d’entretenir un dialogue avec un éventail diversifié de partenaires étrangers, de profiter de tribunes pour exercer une influence sur ceux-ci et de participer à des initiatives communes visant à résoudre des problèmes épineux allant de la cybersécurité aux changements climatiques, en passant par la défense antimissile et la stabilité économique. La campagne que mène actuellement le Canada en vue d’obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies pour 2021-2022 est rattachée à ces efforts. L’obtention de ce siège placerait le Canada dans une position privilégiée pour contribuer à orienter l’action internationale et faire la preuve de sa volonté [CAVIARDÉ]

Le Canada est riche en ressources naturelles et doté d’importants actifs dans le domaine de la défense et de la sécurité. Il peut aussi compter sur de solides capacités humaines, qu’il s’agisse des spécialistes du gouvernement fédéral en matière de science et technologie, de gouvernance et de bonne gestion publique ou des talents et experts que comptent le Parlement du Canada, les autres ordres de gouvernement, l’appareil judiciaire, la société civile, les centres de recherche et le secteur privé du Canada.

Affaires mondiales Canada profite d’une position privilégiée pour offrir une plateforme intégrée en vue d’utiliser ces différents atouts du Canada et d’en tirer parti. Le Ministère suit une démarche cohérente pour faire avancer les objectifs du Canada en matière de politique étrangère, de commerce international et d’aide internationale.

C’est ainsi que les diplomates canadiens renforcent les liens bilatéraux, concluent des accords multilatéraux et répondent à des crises internationales complexes de par le monde, tout en faisant rayonner des valeurs canadiennes fondamentales telles que le respect de la primauté du droit; le Service des délégués commerciaux soutient les exportateurs canadiens et s’emploie à attirer des investissements au Canada; et les ressources consacrées à l’aide internationale que gère le Ministère sont utilisées pour réduire la pauvreté, favoriser la paix, la sécurité et la bonne gouvernance, lutter contre l’extrémisme violent, prévenir la traite de personnes et le terrorisme, éliminer les armes de destruction massive et stabiliser les économies de pays en développement en vue d’ouvrir la voie à des partenariats commerciaux mutuellement avantageux dans l’avenir. Affaires mondiales Canada est aussi responsable de la coordination des sanctions appliquées par le Canada. De plus, la loi confère au Ministère le pouvoir d’imposer des contrôles à l’exportation et à l’importation de produits susceptibles de nuire aux intérêts du Canada au pays et à l’étranger. La plateforme d’Affaires mondiales Canada concourt aussi à la réalisation des objectifs de quelque 37 ministères fédéraux partenaires, de même que des provinces et des territoires, ce qui représente aussi un grand atout pour le Canada.

Il existe un fait incontournable dans les affaires internationales : des imprévus surviennent. Des catastrophes naturelles frappent sans s’annoncer, les conflits traversent les frontières, et les nouvelles technologies sont à la fois une source de possibilités, mais aussi de menaces. Dans l’immédiat, il y a plusieurs crises et de conflits qui exigeront beaucoup d’attention. Des troubles secouent certaines régions de l’Amérique latine, comme le Chili et le Pérou, et Hong Kong est le théâtre depuis juin des plus importantes manifestations pro-démocratie de son histoire, lesquelles ont des répercussions sur les relations de cette région administrative spéciale avec Beijing, et une incidence sur le grand nombre de citoyens canadiens vivant à Hong Kong et qui seraient touchés en cas d’aggravation de la situation. En Syrie, le conflit perdure maintenant depuis huit ans. On estime que 5,5 millions de Syriens ont fui le conflit, qui aurait aussi entraîné le déplacement de 6,2 millions de Syriens à l’intérieur du pays. Le conflit en Syrie nuit à la paix et à la sécurité dans la région et fait planer la menace d’une radicalisation accrue et d’autres conflits accompagnés d’énormes souffrances humaines. Comme dans bien des conflits, les groupes minoritaires sont souvent touchés de façon disproportionnée. Dans notre propre hémisphère, la crise au Venezuela est maintenant devenue une menace directe pour la paix et la sécurité des Amériques. Plus de 90 p. 100 des Vénézuéliens vivent sous le seuil de la pauvreté, et le quart de la population aura fui le pays d’ici 2020. Le régime continue malgré tout de bénéficier du soutien de l’armée, de tirer profit d’activités criminelles et de compter sur l’appui de [CAVIARDÉ] pour assurer sa survie sur les plans politique et économique.

Affaires mondiales Canada vous secondera dans les efforts que vous déploierez, à titre de ministre des Affaires étrangères, pour répondre à ces crises, travaillant de concert avec nos partenaires et alliés pour créer des conditions propices à une résolution politique des conflits, en apportant une aide humanitaire pour atténuer les souffrances humaines et en procédant à une planification minutieuse pour réduire le plus possible les effets négatifs sur les citoyens canadiens dans ces régions, et en leur fournissant une aide consulaire s’ils sont néanmoins touchés.

Ces enjeux, et d’autres qui ne manqueront pas d’apparaître durant votre mandat à titre de ministre des Affaires étrangères, auront une grande incidence sur votre travail. À certains moments, certains dossiers risquent de disperser votre attention, tandis qu’il vous sera nécessaire de vous concentrer sur des questions qui n’étaient pas désignées comme des priorités au départ. Le Ministère suivra sans cesse l’évolution des dossiers, en évaluera les implications pour l’accomplissement de votre mandat, établira les liens voulus avec notre travail dans d’autres domaines et veillera à ce que vous receviez en tout temps des avis stratégiques fondés sur des données probantes pour vous appuyer. Une telle souplesse est essentielle pour réussir à faire avancer les priorités du Canada et à façonner un environnement international qui soit propre à assurer la prospérité économique, le bien-être et la sécurité de tous les Canadiens.

Tendances mondiales

Enjeu

Les relations internationales sont entrées dans une période d’incertitude et d’instabilité accrues alors que des institutions, des alliances et des pratiques bien établies sont mises à l’épreuve par un rapport de force changeant, de nouvelles forces économiques et sociales et la reprise des rivalités d’ordre idéologique.

Contexte

Un changement historique des pouvoirs géopolitiques et économiques est en cours de l’Atlantique au Pacifique, et alors qu’un nouveau monde plurinodales apparaît, des puissances nouvelles et établies, de même que des acteurs non étatiques, cherchent à remanier le système international à leur avantage. Au cours des 25 dernières années, les innovations et la mondialisation ont permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté. Toutefois, l’optimisme qui a accompagné ces développements a été atténué plus récemment par l’inégalité croissante, la réapparition de l’ethno-nationalisme et le retour aux rivalités entre grandes puissances et à la guerre par procuration.

Les conséquences de cette évolution dynamique imposent des choix stratégiques à la politique étrangère du Canada.

En faisant la promotion de ses intérêts à l’étranger, le Canada a contribué à l’élaboration et au renforcement d’un système international évoluant en fonction de règles dont les paramètres, qui encadrent le comportement interétatique et exigent une responsabilisation mutuelle, ont été en grande partie façonnés par la collectivité. Dans ce contexte, le Canada a profité du soutien des États-Unis et de la position de Washington en tant que principale puissance mondiale, avec son vaste réseau d’alliances et de partenaires, y compris l’OTAN et le NORAD, sur lesquels reposent la coopération entre le Canada et les États-Unis en matière de sécurité et de défense. [CAVIARDÉ] Le développement international et l’économie sont également apparus comme des domaines d’influence et de concurrence d’ordre géopolitique. [CAVIARDÉ]

Sans surprise, ces réalités géopolitiques changeantes mettent à l’épreuve le système actuel de lois, de normes et d’institutions internationales. [CAVIARDÉ] de même que dans le cyberespace, lequel est devenu un secteur dynamique de rivalité géopolitique et d’activités répréhensibles menées par des acteurs non étatiques. [CAVIARDÉ]

Ce changement est de plus en plus évident en ce qui concerne le financement par emprunt. La composition de la dette publique dans les pays en développement à faible revenu (PDFR) continue de passer des sources traditionnelles (largement le Club de Paris, y compris le Canada) à des prêteurs bilatéraux non traditionnels [CAVIARDÉ] En 2007, 66 p.100 de la dette publique extérieure dans les PDFR était détenue par les banques multilatérales de développement ou les membres du Club de Paris, tandis que seulement 19 p.100 de cette dette était détenue par des prêteurs ne faisant pas partie du Club de Paris. En 2016, 37 p. 100 de la dette publique dans les PDRF était détenue par des prêteurs ne faisant pas partie du Club de Paris, tandis que la dette détenue par les BMD et les membres du Club de Paris ne représentait que 33 p. 100. De plus, ces chiffres présentent un tableau incomplet du changement dans la dette mondiale, car ils se concentrent seulement sur les PDFR et ne rend pas compte des autres formes de financement, notamment l’investissement étranger direct non gouvernemental, le financement public par l’entremise d’organisations non gouvernementales ou les investissements au moyen d’entreprises appartenant à l’État ayant des liens étroits avec le gouvernement central, [CAVIARDÉ]

Sur le plan de la sécurité, plusieurs grands enjeux exercent des pressions. La question de la non-prolifération nucléaire fait l’objet de défis persistants, en particulier de l’Iran et de la Corée du Nord [CAVIARDÉ]. De plus, l’extrémisme violent, qui prend notamment la forme de groupes terroristes pernicieux (p. ex. Daech, Boko Haram, Al‑Qaïda), de suprématistes blancs et de mouvements anti-immigrants, menace les gens partout dans le monde Certaines crises qui perdurent, comme c’est le cas en Syrie, ont des conséquences désastreuses en termes de vies perdues et de moyens de subsistance détruits et en raison de leurs répercussions régionales et internationales.

Évolution de la répartition des créanciers, dette extérieure publique des PDFR, 2007 à 2016

Tableau comparatif de la composition de la dette extérieure publique des pays en développement à faible revenu en 2007 et 2016.
Version texte

Évolution de la répartition des créanciers, dette extérieure publique des PDFR

Créanciers20072016
Sources multilatérales46 %27 %
Club de Paris20 %6 %
Sources plurilatérales8 %16 %
Sources commerciales7 %15 %
Sources ne faisant pas partie du Club de Paris19 %37 %

Parallèlement à ces préoccupations particulières, la mondialisation continue de remodeler la vie économique et sociale et a contribué au déplacement des rapports de force. La libéralisation des échanges, les innovations technologiques et les chaînes de valeurs transnationales ont permis d’améliorer les niveaux de vie dans le monde. Entre 2000 et 2017, les pays asiatiques émergents (notamment la Chine et l’Inde) ont accru leur part du PIB mondial, laquelle est passée d’environ 7 p.100 à 22 p. 100, et ils devraient croître à un rythme beaucoup plus rapide que celui des économies avancées – [CAVIARDÉ]. En outre, les pays développés sont de plus en plus urbanisés, et certains font face sur le plan démographique à des « vagues de jeunes » dans leurs populations à croissance rapide – offrant la possibilité d’une croissance continue, plus particulièrement si les emplois correspondent au succès obtenu en matière d’allongement de l’espérance de vie, mais menaçant la stabilité sociale si ce n’est pas le cas. Cette situation témoigne de l’urgence d’accélérer la réalisation des objectifs de développement durable.

Alors que la croissance et l’interconnectivité accrues ont créé une classe moyenne mondiale en pleine expansion, l’élan pour libéraliser le commerce international s’est essoufflé, comme le montrent les désaccords prolongés au sujet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la hausse du protectionnisme. Cette situation découle en partie de la reconnaissance que les avantages de la mondialisation ont été partagés de façon inégale. De 2005 à 2014, 65 à 70 p. 100 des ménages dans les économies avancées se trouvaient, en moyenne, dans des segments de revenus dont les revenus réels du marché étaient stables ou en chute (McKinsey).

La migration internationale, régulière et irrégulière, devrait croître et créer de la concurrence pour des emplois et des ressources dans les régions moins développées et des pénuries de main‑d’œuvre dans les économies développées.

Les marchés émergents, y compris les pays où le Canada investit actuellement une aide considérable au développement, présentent de nouvelles possibilités économiques, même si des préoccupations sur le plan de la géopolitique, de la sécurité et de la gouvernance peuvent limiter la portée de l’engagement à très court terme. Ces enjeux, ainsi que d’autres défis transnationaux complexes, y compris les changements climatiques et les maladies pandémiques, touchent le Canada directement, et celui-ci peut le plus efficacement protéger sa prospérité et sa stabilité en travaillant de concert avec ses alliés et partenaires, nouveaux et traditionnels.

Le Canada fait face à un environnement international de concurrence croissante entre les grandes puissances, de hausse du protectionnisme commercial, de complexes défis transnationaux, de partenaires traditionnels qui sont distraits ou désengagés, et de réapparition de l’autoritarisme. Pourtant, au milieu de ces défis se trouvent des occasions de façonner le système international en pleine évolution, de s’ouvrir à de nouveaux marchés et d’accueillir des partenaires non traditionnels, de se regrouper avec des pays d’optique commune et de tirer profit des profonds liens interpersonnels qui unissent le Canada avec le monde entier. [CAVIARDÉ]

Dans le contexte de la volatilité internationale croissante, les efforts déployés par le Canada exigeront une collaboration étroite entre Affaires mondiales Canada et les autres ministères et organismes du gouvernement pour assurer la coordination d’une approche pangouvernementale. Or, le Canada dispose de nombreux outils sur le plan de la politique internationale qui lui permettront de relever bon nombre de ces défis. Par exemple, son adhésion à des institutions clés comme les Nations Unies, le G7, le G20, l’OTAN, le NORAD, l’APEC et l’OCDE, le Commonwealth et la Francophonie offre un levier comparatif; elle lui permet également de maintenir sa réputation positive dans le monde aux chapitres de la liberté, de la tolérance, de la diversité, de l’égalité des genres et de la bonne gouvernance, notamment grâce au leadership qu’il exerce à l’égard des alliances axées sur des enjeux. De plus, le Canada a conclu des accords commerciaux avec tous les membres du G7 et a solidifié l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne ainsi que l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Par ailleurs, le Canada jouit toujours d’une crédibilité durement acquise, bien que temporaire, sur les questions de paix, de sécurité et de développement international. En cette ère nouvelle de relations internationales, le Canada aura besoin de tous les outils à sa disposition pour manœuvrer sur ce terrain stratégique difficile.

État de l’économie et des échanges commerciaux mondiaux

Enjeu

Contexte

La croissance mondiale devrait être faible en 2019, tant dans les économies avancées que dans les économies émergentes.

Ce ralentissement est attribuable à plusieurs facteurs, dont : 1) le différend commercial et technologique qui persiste entre les deux plus importantes économies du monde (soit les États‑Unis et la Chine); 2) l’incertitude liée au Brexit; 3) les tensions géopolitiques croissantes; et 4) la décélération du climat commercial après des années d’expansion constante.

Graphique 1 : Prévisions de la croissance du PIB réel (Image non-disponible en français)

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

L’économie mondiale connaît une longue période d’expansion depuis la crise financière de 2008, mais cette croissance perd de la vitesse en 2019. Si le secteur mondial des services a réussi à garder ce rythme, les activités manufacturières, quant à elles, ont cependant diminué ou ralenti dans beaucoup des grandes économies dans la première moitié de 2019.

Étant donné les perspectives incertaines, il semble que les entreprises et les ménages continuent de freiner leurs dépenses à long terme, comme en témoignent la faiblesse des dépenses des entreprises (machines et équipement) et la réduction des achats de biens durables comme les voitures et les appareils ménagers par les consommateurs. Le FMI et l’OCDE prévoient que la croissance mondiale reprendra en 2020 grâce à une meilleure expansion des marchés émergents et des économies en développement; toutefois, ces prévisions n’annoncent qu’une poussée modérée, et les perspectives ont été révisées à la baisse à maintes reprises au cours des 18 derniers mois.

Tensions commerciales

[CAVIARDÉ]

En ce qui a trait au volume, la croissance du commerce mondial a fortement chuté au cours des derniers trimestres. L’intensification des différends commerciaux et l’augmentation de l’incertitude qui en découle suscitent des inquiétudes quant à la possibilité d’une récession, inquiétudes qui reflètent le sentiment d’appréhension dans l’économie mondiale.

Une croissance incertaine

L’économie des États‑Unis est stable pour le moment, mais présente des signes de plus en plus contradictoires. L’Europe, quant à elle, perd de la vitesse en raison de la contraction de la plus importante économie de la région, l’Allemagne, au cours de deux des quatre derniers trimestres. Simultanément, la Chine affiche son taux de croissance le plus faible depuis 1992, une situation qui devrait s’aggraver si la Chine et les États‑Unis ne réussissent pas à régler leur différend commercial. De plus, la viabilité de la dette dans les économies en développement est également une source de préoccupations, car le poids de plus en plus lourd des dettes, surtout en Amérique latine et en Asie de l’Est, pourrait rapidement devenir insoutenable.

En réponse à l’incertitude des perspectives de croissance, de nombreuses banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine, ont réduit les taux d’intérêts pour soutenir l’économie, mais la baisse des taux d’intérêts peut également augmenter la vulnérabilité financière alors que les marchés financiers se tournent vers des marchés plus risqués. Pour sa part, la Banque du Canada n’a pas changé son taux de 1,75 p. 100 depuis octobre 2018, étant donné que l’inflation de base est demeurée près de sa cible de 2 p. 100; la Banque du Canada a cependant indiqué qu’elle continuerait de surveiller la situation de près.

Aperçu régional

Canada

En 2018, les exportations canadiennes de marchandises et de services se sont accrues de 6,2 p. 100 et se sont élevées à 706 milliards de dollars, alors que les importations ont enregistré une hausse de 5,4 p. 100. La valeur totale des échanges de marchandises et de services a atteint un sommet historique de 1,5 billion de dollars. Toutefois, pour 2018 dans son ensemble, le PIB n’a grimpé que de 1,9 p. 100, en baisse par rapport au taux de 3 p. 100 enregistré en 2017. On attribue le ralentissement du taux de croissance observé à la fin de 2018 et au début de 2019 à la faiblesse des secteurs producteurs de biens, aux incertitudes causées par les tensions commerciales entre les États‑Unis et la Chine et à l’imposition de droits de douane sur l’acier et l’aluminium par les États‑Unis (levés en mai 2019). Malgré un début hésitant en 2019 et les faiblesses qui persistent dans le secteur pétrolier et dans les régions qui en sont tributaires, la croissance économique a rebondi à 3,7 p. 100 au deuxième trimestre après une croissance de seulement 0,5 p. 100 au premier trimestre, grâce aux fortes exportations de marchandises en dépit d’une faible demande intérieure. Le Canada affiche un déficit commercial depuis la crise financière mondiale. Selon les prévisions du FMI, le taux de croissance du PIB du Canada devrait s’établir à 1,5 p. 100 en 2019, puis à 1,8 p. 100 en 2020, des taux inférieurs au niveau enregistré en 2018.

Dans l’ensemble, l’état de l’économie canadienne demeure sain. La robustesse du marché du travail national, lequel affiche un taux de chômage d’une faiblesse presque record (5,5 % en septembre) devrait accroître les revenus des ménages et soutenir une augmentation stable de la consommation des ménages.

Les principaux facteurs qui pourraient nuire aux perspectives à court terme sont les tensions commerciales et géopolitiques mondiales, les contraintes persistantes en ce qui concerne le transport et la production dans le secteur pétrolier et gazier, et un niveau élevé d’endettement des ménages. Compte tenu de l’interconnectivité des économies canadienne et américaine, les tendances économiques aux États‑Unis pourraient également avoir une incidence sur l’économie du Canada.

États‑Unis

Les États-Unis connaissent actuellement l’expansion économique la plus longue de leur histoire, mais des préoccupations quant à une éventuelle récession dans les 18 prochains mois ont été soulevées après la publication de plusieurs grands indicateurs économiques à l’été.

Pour répondre à ces inquiétudes, la Réserve fédérale américaine a réduit son taux d’intérêt à trois reprises cette année — les premières réductions depuis la crise financière de 2008. Selon le FMI, le PIB américain devrait poursuivre sa montée au cours de l’année, mais la croissance devrait diminuer, passant de 2,9 p. 100 en 2018 à 2,4 p. 100 en 2019, puis à 2,1 p. 100 en 2020, à mesure que s’estompent les effets des mesures de relance économique antérieures et que commencent à se faire sentir les incidences des mesures compensatoires douanières adoptées par d’autres pays.

Europe

La croissance dans la zone euro a accusé un recul et s’est chiffrée à 1,9 p. 100 en 2018; elle devrait diminuer davantage pour s’établir à 1,2 p. 100 en 2019, avant de rebondir à 1,4 p. 100 en 2020. Dépendante de ses exportations, l’Allemagne, qui se classe au premier rang des économies d’Europe, a affiché une contraction dans deux des quatre derniers trimestres. En Italie, la croissance économique est timide depuis la récession qui a eu lieu l’année dernière, en raison de l’incertitude commerciale et politique. Au deuxième trimestre de 2019, l’économie du Royaume-Uni a reculé pour la première fois depuis 2012 après que les stocks accumulés en prévision du Brexit ont atteint un niveau record et que l’industrie de l’automobile a mis en œuvre des interruptions des activités. Par conséquent, le FMI s’attend à ce que l’économie du Royaume-Uni enregistre un taux de croissance de 1,2 p. 100 en 2019 et de 1,4 p. 100 en 2020. Les incertitudes associées au Brexit continuent de nuire aux perspectives économiques du Royaume-Uni et de la zone euro.

Pays d’Asie émergents et en développement

Le PIB devrait s’accroître à un taux de 5,9 p. 100 en 2019 et de 6,0 p. 100 en 2020, soit moins que les prévisions précédentes, principalement en raison des droits de douane imposés sur les échanges et les investissements. La croissance économique en Chine (sur 12 mois) a accusé un recul et s’est chiffrée à 6,0 p. 100 au troisième trimestre de 2019, soit le plus bas enregistré depuis 1992. Des droits de douane progressifs ont exercé une pression à la baisse sur une économie qui procédait déjà à un ralentissement structurel et à un resserrement de la réglementation afin de contrôler la dette. On s’attend à ce que le ralentissement de la croissance économique en Chine s’étende aux autres économies émergentes d’Asie qui participent à ses chaînes d’approvisionnement. En Inde, l’économie devrait afficher un taux d’expansion de 6,1 100 en 2019, en raison d’une demande intérieure plus faible que prévu, puis un taux de 7,0 p. 100 en 2020 quand les mesures de stimulation financière et monétaire commenceront à avoir une incidence. La croissance de cette économie a diminué au cours des derniers trimestres et nourrit des inquiétudes quant à la possibilité d’un ralentissement structurel. [CAVIARDÉ]

Autres marchés émergents et économies en développement

Comme le montre le graphique 1, les marchés émergents et les économies en développement affichent de meilleures perspectives de croissance économique. Par exemple, le FMI prévoit que l’Afrique subsaharienne en tant que région distincte enregistrera un taux de croissance de 3,2 p. 100 en 2019 et de 3,6 p. 100 en 2020. Toutefois, ces chiffres régionaux cachent d’importantes différences de rendement et de perspectives de croissance entre les pays qui composent ces groupements régionaux. Qui plus est, bien que les taux de croissance puissent être élevés, les points de départ sont souvent relativement faibles — beaucoup de temps pourrait donc s’écouler avant que ces pays commencent à jouer un rôle plus important dans l’économie mondiale et le commerce mondial.

D’ici là, il est possible de tirer parti des relations diplomatiques du Canada et de son aide internationale afin de nous positionner pour l’avenir, comme le font déjà d’autres pays.

Enjeux internationaux (novembre 2019 - mars 2020)

Amérique Du Nord

Relations avec les États-Unis (É.-U.)

Mexique

Europe

Régional

Union européenne (UE)/Royaume-Uni

Ukraine

Russie

Roumanie

Amérique Latine Et Caraïbes

Afrique

Thèmes Internationaux/Tendances À Surveiller

Enjeux Multilatéraux

G7/G20

Nations unies

Organisation mondiale du commerce (OMC)

Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN)

Accords commerciaux plurilatéraux

Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires

Reconstitution des ressources d’organismes internationaux

Développement international

Enjeux Juridiques/réglementaires

Dossiers Consulaires Très Médiatisés

Moyen-Orient

Turquie/Syrie

Régional

Israël/Processus de paix au Moyen-Orient

États du Golfetats du Golfe

Iran

Libye

Asie

Régional

Chine

Asie du Nord-Est

Corée du Nord

Asie du Sud

Afghanistan

Myanmar

Aperçu du Ministère

Enjeu

Affaires mondiales Canada est chargé de définir et de réaliser les objectifs intégrés du Canada en matière de politique étrangère, de commerce international et d’aide internationale, ainsi que d’apporter un soutien aux Canadiens sur les plans consulaire et commercial. Le Ministère compte 10 707 employés travaillant au Canada et dans 178 missions réparties dans 110 pays autour du globe. Son budget total s’élève à 6,7 milliards de dollars.

Le Ministère

Le Canada a établi son tout premier ministère des Affaires étrangères en juin 1909. Depuis, le Ministère s’est progressivement transformé pour s’adapter au contexte international en constante évolution. Parmi ses plus importantes transformations, mentionnons sa fusion avec le ministère du Commerce, en 1982, puis avec l’Agence canadienne de développement international, en 2013.

Bien que le nom légal du Ministère demeure « ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement » (conformément à la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement du 26 juin 2013), son titre d’usage selon le Programme de coordination de l’image de marque est Affaires mondiales Canada.

Les activités du Ministère

Affaires mondiales Canada gère les relations diplomatiques et consulaires que le Canada entretient avec des gouvernements étrangers et des organisations internationales, dans le but de mobiliser et d’influencer des acteurs mondiaux de manière à accroître la sécurité et la prospérité du Canada dans un contexte mondial dynamique.

Le Ministère définit et applique les priorités stratégiques et les priorités de programmes du Canada dans les domaines des affaires politiques, du commerce et de l’aide internationale en fonction d’analyses rigoureuses, de consultations et de dialogues avec d’autres ministères, la population canadienne et des acteurs internationaux.

Le travail du Ministère est centré sur cinq responsabilités essentielles :

1) Diplomatie et défense des intérêts à l’échelle internationale

Faire valoir les intérêts et les valeurs du Canada par l’élaboration de politiques, la diplomatie, la défense des intérêts et la mobilisation d’un large éventail de parties concernées. Pour ce faire, le Ministère doit notamment nouer et entretenir des relations constructives dans l’intérêt du Canada, principalement par l’intermédiaire de son réseau de missions; faire preuve de leadership dans certains dossiers mondiaux; et contribuer à édifier des organisations internationales robustes et à faire respecter le droit international.

2) Commerce et investissement

Appuyer l’augmentation du commerce et des investissements afin de relever le niveau de vie pour l’ensemble des Canadiens. Il s’agit pour le Ministère de contribuer à bâtir et à préserver le système commercial mondial ouvert, inclusif et fondé sur des règles; de soutenir les exportateurs et les innovateurs canadiens dans leurs efforts pour accroître leurs activités à l’étranger; de négocier des accords commerciaux bilatéraux, plurilatéraux et multilatéraux; d’appliquer les contrôles à l’exportation et à l’importation; de gérer les différends commerciaux internationaux; de faciliter et d’accroître les investissements directs étrangers; et d’apporter un soutien au secteur de l’innovation, des sciences et des technologies sur la scène internationale.

3) Programmation en matière de développement, d’aide humanitaire, de paix et de sécurité

Contribuer à la réduction de la pauvreté et accroître les possibilités pour les peuples de la terre. Cet objectif comprend l’allègement de la souffrance liée aux crises humanitaires; le renforcement des possibilités de croissance économique durable et équitable; la promotion de l’égalité des genres et du renforcement du pouvoir des femmes; l’amélioration des résultats en matière de santé et d’éducation; et le renforcement de la paix et de la sécurité au moyen de programmes visant à combattre l’extrémisme violent et le terrorisme, à soutenir le renforcement des capacités de lutte contre la criminalité, à diriger des opérations de paix et à gérer les conflits.

4) Aide aux Canadiens à l’étranger

Fournir au moment opportun des renseignements appropriés sur les voyages et les services consulaires aux Canadiens à l’étranger pour assurer leur sécurité. Cette responsabilité comprend des visites de lieux de détention; le déploiement de personnel afin d’évacuer des Canadiens en situation de crise; et la fourniture de documents d’urgence.

5) Soutien à la présence du Canada à l’étranger

Fournir des ressources, des infrastructures et des services permettant au gouvernement du Canada dans son ensemble d’être présent à l’étranger. Il s’agit notamment pour le Ministère de gérer les missions du Canada à l’étranger et de réaliser une importante initiative liée à l’obligation de diligence ayant pour but d’assurer la protection des employés, des infrastructures à l’étranger et des renseignements du gouvernement du Canada.

Responsabilités juridiques

Le Ministère constitue la principale source de conseils sur le droit international public pour le gouvernement du Canada, y compris le droit international sur le commerce et l’investissement. Les avocats d’Affaires mondiales Canada contribuent à l’élaboration et à la gestion des politiques et fournissent des avis sur des questions juridiques internationales, offrent des services d’interprétation et d’analyse des accords internationaux, et défendent les intérêts du Canada au cours de négociations ou de litiges internationaux. Par ailleurs, des avocats du ministère de la Justice Canada travaillent également à Affaires mondiales Canada, où ils fournissent des services juridiques liés au droit canadien, notamment pour ce qui a trait aux litiges et à la réglementation, par exemple l’imposition de sanctions.

Effectif du Ministère

Pour remplir son mandat, le Ministère compte sur un effectif souple, compétent, diversifié et mobile.

Le Ministère compte 10 707 employés actifs. La majorité d’entre eux (soit 6 875, ou 64 p. 100) sont des employés canadiens travaillant au Canada ou affectés dans une mission du Canada à l’étranger. Le reste des 3 832employés (36 p. 100 de notre effectif) sont des employés recrutés sur place (ERP), habituellement des citoyens étrangers embauchés dans leur propre pays pour fournir des services de soutien dans les missions du Canada. À l’heure actuelle, l’effectif du Ministère est composé de femmes dans une proportion 56 p. 100 dans le cas des employés canadiens (contre 54 p. 100 pour les ERP), et 60 p. 100 des employés ont l’anglais comme première langue officielle (40 p. 100 ayant le français).

Un système de ressources humaines distinct permet au Ministère de répondre à ses besoins opérationnels complexes en temps opportun. Des membres du personnel travaillent dans certains des endroits les plus difficiles du monde, comme des zones actives de conflit. Parmi les divers groupes professionnels et types d’affectations, un groupe d’employés permutants appuie l’exécution du mandat unique du Ministère en effectuant des affectations d’une durée habituelle de deux à quatre ans et en alternant entre les missions à l’étranger et l’Administration centrale. Ces employés occupent des postes à titre d’agents du service extérieur (dans les filières du commerce, des affaires politiques, de l’économie, de l’aide internationale et de la gestion et des affaires consulaires), d’adjoints administratifs, de spécialistes des systèmes informatiques ou de cadres supérieurs, comme les chefs de mission.

Les chefs de mission secondent le ministre à la suite d’une nomination par le Cabinet. Ils acquièrent des connaissances très approfondies de leur pays d’accréditation, établissent de vastes réseaux et fournissent des conseils et des avis sur des enjeux urgents d’ordre bilatéral ou international. Le chef de mission est responsable de la participation de l’ensemble du gouvernement du Canada dans son pays d’accréditation et de la supervision de tous les programmes fédéraux présents dans sa mission.

Les membres du personnel d’Affaires mondiales Canada travaillent au Canada et à l’étranger pour promouvoir les intérêts canadiens au moyen d’activités diplomatiques créatives, allant des négociations officielles jusqu’au réseautage, en passant par la mobilisation des parties concernées et le renforcement des capacités. Les fonctionnaires canadiens prennent part à des milliers de réunions internationales chaque année sur une foule de sujets; ils font ainsi la promotion des intérêts canadiens au moyen d’interactions officielles et officieuses avec des représentants de presque tous les pays du monde. Ces efforts cadrent de près avec les priorités du Ministère et sont amplifiés par une diplomatie publique ciblée, notamment une présence sur les réseaux sociaux.

Le Ministère est également appuyé par le Centre de surveillance et d’intervention d’urgence, situé à Ottawa et ouvert en tout temps; ce centre est toujours prêt à aider les Canadiens qui ont besoin d’aide consulaire à l’étranger ou à intervenir en temps réel en cas de catastrophe naturelle ou de situations d’urgence complexes n’importe où sur la planète.

Finances du Ministère

Le financement total du Ministère, selon le Budget principal des dépenses de 2019‑2020, s’est chiffré à 6,7 milliards de dollars. Ce montant est réparti comme suit :

La distribution du budget par responsabilité essentielle du Ministère est indiquée comme suit dans le Budget principal des dépenses de 2019-2020 :

Responsabilités essentielles et dépenses prévues, 2019, 2020 (en millions de dollars)

Responsabilités essentielles et dépenses prévues, 2019, 2020 (en millions de dollars)
Version texte

Responsabilités essentielles et dépenses prévues, 2019, 2020 (en millions de dollars)

Responsabilités essentiellesDépenses prévues
Diplomatie et défense des intérêts a l'échelle internationale873,6
Commerce et investissement327,1
Programmation en matiere de développement, de paix et de sécurité3920,9
Aide aux Canadiens a l'étranger51,0
Soutien a la présence du Canada a l'étranger1031,8
Services internes245,6

Réseau du Ministère

Le vaste réseau du Ministère à l’étranger compte 178 missions dans 110 pays (voir le tableau de bord en pièce jointe pour un aperçu du réseau). Le type et le statut de ces missions varient – une mission peut notamment prendre la forme d’une grande ambassade, d’un petit bureau de représentation ou d’un consulat.

Le réseau de missions du Ministère à l’étranger appuie les activités internationales de 37 ministères, organismes et cooccupants canadiens partenaires (comme Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, la Défense nationale, l’Agence des services frontaliers du Canada; Sécurité publique Canada; la Gendarmerie royale du Canada; Exportation et développement Canada, et quelques gouvernements provinciaux).

Les bureaux du Ministère à l’Administration centrale sont situés dans la région d’Ottawa‑Gatineau. La plupart des membres du personnel travaillent dans l’un des trois premiers immeubles de la liste ci‑dessous :

En outre, le Ministère dispose de six bureaux régionaux au Canada qui lui permettent d’interagir directement avec les Canadiens et plus particulièrement avec les entreprises canadiennes :

Haute direction et gouvernance ministérielle

Les ministres sont appuyés par les hauts fonctionnaires occupant les échelons les plus élevés au Ministère, c’est‑à‑dire le sous‑ministre des Affaires étrangères (USS), le sous‑ministre du Commerce international (DMT), le sous‑ministre du Développement international (DME), le sous‑ministre délégué aux Affaires étrangères (DMA) et le coordonnateur des relations économiques internationales (DMX). Seize secteurs sont dirigés par des sous‑ministres adjoints, qui relèvent des sous‑ministres et sont responsables de fournir des conseils intégrés englobant les différents portefeuilles, et ce, sur un large éventail de sujets allant des régions géographiques jusqu’à des enjeux ministériels et thématiques. (Voir les notices biographiques distinctes.)

Les chefs de mission du Canada à l’étranger sont responsables de la gestion et de la direction des activités de la mission, et de la supervision des activités officielles menées par les divers ministères et organismes du gouvernement du Canada dans le pays d’accréditation ou à l’organisation internationale auprès de laquelle la mission est accréditée.

Le Ministère dispose d’un cadre de gouvernance ministérielle robuste comprenant des comités spécialisés pour les audits, l’évaluation, la gestion des ressources et la gestion ministérielle, ainsi que les politiques et les programmes.

Les cadres supérieurs de l’Administration centrale et du réseau des missions gèrent et intègrent les politiques et les ressources du Ministère dans ce contexte afin d’assurer l’utilisation optimale des actifs du Ministère, la reddition de comptes sur l’exécution des programmes ministériels et l’obtention des résultats escomptés. L’application d’une approche intégrée à l’échelle du Ministère permet d’offrir une présence internationale cohérente et uniforme, reposant sur une structure organisationnelle intégrée.

Tableau résumant la structure de gouvernance ministérielle pour 2019-2020

Tableau résumant la structure de gouvernance ministérielle pour 2019-2020
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Tableau résumant la structure de gouvernance ministérielle pour 2019-2020

  • Comité externe : Comité ministériel d’audit
  • Comités présidés par des sous-ministres : Conseil exécutif et Comité de la mesure du rendement et de l’évaluation
  • Comités présidés par des sous-ministres adjoints : Comité sur la sécurité, Comité de la gestion et des opérations financières, Comité de gestion ministérielle, Comité des politiques et des programmes. Les quatre comités présidés par des sous-ministres adjoints relèvent du Comité exécutif.

Planification et production de rapports

Le processus annuel de planification et de production de rapports du Ministère repose sur son cadre ministériel des résultats.

Le Plan ministériel d’Affaires mondiales Canada définit le programme du gouvernement pour l’année à venir en ce qui concerne la politique étrangère, le commerce international et le développement. Le plan donne un aperçu stratégique des priorités centrales, des résultats prévus et des besoins en ressources connexes du Ministère pour le prochain exercice. Une fois approuvé par les ministres, le document est déposé devant le Parlement (habituellement en mars ou en avril). Le Plan ministériel énonce aussi les objectifs de rendement par rapport auxquels le Ministère présentera ses résultats définitifs au terme de l’exercice dans son Rapport ministériel sur le rendement, habituellement déposé devant le Parlement vers la fin de l’automne.

Le Plan des activités internes du Ministère sert de complément à ces documents et constitue le plan opérationnel du Ministère, assurant l’arrimage des activités des secteurs et des missions avec les plans et les priorités stratégiques établis dans le Plan ministériel et leur adéquation avec les ressources financières et humaines disponibles. Le Plan des activités internes du Ministère assure l’intégration des principales fonctions habilitantes, comme les ressources humaines, la GI/TI, les communications, la continuité des activités et la gestion du risque, dans un seul processus de planification opérationnelle. La préparation de ce plan est achevée à temps pour le début de chaque exercice, en avril.

Annexes

Tableau de bord sur le réseau d’Affaires mondiales Canada

Organigramme d’Affaires mondiales Canada

Notices biographiques des hauts fonctionnaires

Sous-ministres

Marta Morgan, sous–ministre des Affaires étrangères

Marta Morgan, sous–ministre des Affaires étrangères

Le 18 avril 2019, le premier ministre Justin Trudeau a nommé Marta Morgan au poste de sous-ministre des Affaires étrangères. Sa nomination entre en vigueur le 6 mai 2019.

Avant de se joindre à Affaires mondiales Canada, Mme Morgan occupait le poste de sous-ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté depuis juin 2016. À ce titre, elle a dirigé l’élaboration de politiques et de programmes d’immigration visant à appuyer la croissance économique du Canada, a élaboré des stratégies pour gérer la croissance importante du nombre de demandes d’asile et a amélioré le service à la clientèle.

Avant son séjour à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, Mme Morgan a acquis une vaste expérience en occupant différents postes liés aux politiques économiques à Industrie Canada et à Finances Canada. Pendant cette période, à titre de sous-ministre déléguée et de sous-ministre adjointe, elle a assuré un leadership en politiques des télécommunications, en politiques du spectre, en politiques sectorielles dans les industries de l’aérospatial et de l’automobile, ainsi que dans la préparation de deux budgets fédéraux.

Avant de travailler à Industrie Canada, Mme Morgan a occupé divers postes à l’Association des produits forestiers du Canada, au Bureau du Conseil privé et à Développement des ressources humaines Canada.

Mme Morgan est également membre du Forum des politiques publiques depuis 2014.

Mme Morgan est titulaire d’un baccalauréat ès arts (avec spécialisation) en économie de l’Université McGill et d’une maîtrise en politique publique de la John F. Kennedy School of Government de l’Université Harvard.

John Hannaford, sous-ministre du Commerce international

John Hannaford, sous-ministre du Commerce international

Le 7 décembre 2018, le premier ministre a nommé John Hannaford au poste de Sous-ministre du Commerce international, à Affaires mondiales Canada. Sa nomination est entrée en vigueur le 7 janvier 2019.

De janvier 2015 à janvier 2019, M. Hannaford a été conseiller en matière de politique étrangère et de la défense auprès du premier ministre et sous-ministre, au Bureau du Conseil privé du gouvernement du Canada.

Jusqu’en décembre 2014, M. Hannaford était secrétaire adjoint du Cabinet, Politique étrangère et défense, au Bureau du Conseil privé. Avant décembre 2011, il a été ambassadeur du Canada en Norvège. Pendant deux ans, il a aussi été directeur général des Affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Comme membre du service extérieur canadien, M. Hannaford a eu de nombreuses affectations à Ottawa et à l’ambassade du Canada à Washington au cours des premières années de sa carrière.

Hannaford est titulaire d’un baccalauréat ès arts en histoire (mention très honorable) de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario. Après avoir obtenu une maîtrise ès sciences en relations internationales de la London School of Economics, il a obtenu un baccalauréat en droit de l’Université de Toronto et a été admis au Barreau de l’Ontario en 1995.

En plus de son travail de fonctionnaire, M. Hannaford a été professeur auxiliaire à la Faculté de droit et à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.

Vincent Rigby, sous-ministre délégué des Affaires étrangères

Vincent Rigby, sous-ministre délégué des Affaires étrangères

Le mercredi 31 juillet 2019, le premier ministre a nommé Vincent Rigby au poste de sous-ministre délégué des Affaires étrangères d’Affaires mondiales Canada à compter du lundi 12 août 2019.

Avant cette nomination, Vincent Rigby était sous-ministre délégué de Sécurité publique Canada de juillet 2017 à août 2019.

De 2013 à 2017, Vincent Rigby était sous-ministre adjoint du Secteur de la politique stratégique d’Affaires mondiales Canada. Il était chargé de formuler des conseils en matière de politique stratégique intégrée portant sur les volets d’Affaires mondiales Canada liés à la politique étrangère ainsi qu’au développement et au commerce internationaux. Dans le cadre de ce poste, M. Rigby s’est également acquitté de la fonction de représentant personnel (sherpa) du premier ministre auprès du G-20 dans le cadre de trois sommets de dirigeants du G-20. M. Rigby a aussi joué d’autres rôles en tant que sous-ministre adjoint, dont ceux d’agent principal des résultats et de l’exécution du Ministère, de sous-sherpa du G7, de négociateur en chef du Programme de développement pour l’après-2015 et de président des hauts représentants de l’Arctique du Conseil de l’Arctique.

Avant la création d’Affaires mondiales Canada, M. Rigby était vice-président de la Direction générale des politiques stratégiques et du rendement à l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Il était chargé d’élaborer et de coordonner la politique d’aide internationale du Canada ainsi que de superviser la gestion et l’évaluation du rendement du programme de développement du Canada.

De 2008 à 2010, M. Rigby a été directeur exécutif du Bureau de l’évaluation internationale (BEI) au Bureau du Conseil privé (BCP). M. Rigby a aussi été responsable en chef du renseignement sur l’Afghanistan pendant son séjour au BCP, étant chargé de coordonner la communauté canadienne du renseignement pour appuyer la mission du Canada en Afghanistan.

Avant de travailler au BCP, M. Rigby a été sous-ministre adjoint (politiques) au ministère de la Défense nationale (MDN), de 2006 à 2008. Pendant les 14 années qu’il a passées au MDN, M. Rigby a occupé un certain nombre de postes au sein du groupe des politiques : directeur général de la planification des politiques, directeur de l’élaboration des politiques et directeur de la politique sur le contrôle des armements et la prolifération. Avant de se joindre au MDN, il a été analyste de la défense et de la politique étrangère à la Direction de la recherche de la Bibliothèque du Parlement, de 1991 à 1994.

M. Rigby est titulaire d’une maîtrise ès arts en histoire diplomatique et militaire de l’Université Carleton, à Ottawa.

Jonathan T. Fried, coordonnateur, Relations économiques internationales

Jonathan T. Fried, coordonnateur, Relations économiques internationales

M. Fried est le représentant personnel du premier ministre Justin Trudeau pour le Sommet du G20 et le coordonnateur des Relations économiques internationales à Affaires mondiales Canada. Il a pour mandat horizontal d’assurer la cohérence des positions stratégiques et la planification stratégique pangouvernementale dans les organisations et forums économiques internationaux, par exemple, en ce qui a trait aux relations entre le Canada et l’Asie et à d’autres enjeux économiques et de commerce international.

Il a été ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) de 2012 à 2017, où il a joué un rôle clé dans le cadre de négociations commerciales multilatérales, notamment à titre de président du Conseil général de l’OMC en 2014 et de président de l’Organe de règlement des différends de l’OMC en 2013. En 2015, il a coprésidé avec la Chine le Groupe de travail du G20 sur le commerce et les investissements, et a agi comme « ami de la présidence » pour l’Allemagne en 2016. Il a été ambassadeur du Canada au Japon; administrateur du Fonds monétaire international pour le Canada, l’Irlande et les Caraïbes; conseiller principal en politique étrangère auprès du premier ministre; sous-ministre adjoint principal au ministère des Finances; et représentant du Canada en matière de finances au G7 et au G20. M. Fried a également exercé les fonctions de sous-ministre délégué aux Affaires étrangères et au Commerce international; de sous-ministre adjoint, Politique commerciale, économique et environnementale; de négociateur en chef dans le dossier de l’accession de la Chine à l’OMC; de directeur général de la Politique commerciale; et de conseiller juridique principal pour l’Accord de libre-échange nord-américain.

M. Fried est membre du conseil du programme d’action mondial sur le commerce et l’investissement du Forum économique mondial et du comité directeur de l’initiative E15 sur le renforcement du système commercial mondial. Il siège aux comités consultatifs du Columbia Center on Sustainable Investment, du World Trade Symposium et du Central and East European Law Institute. En 2015, le Conseil canadien du droit international a décerné à M. Fried son tout premier Prix pour un juriste du secteur public en reconnaissance de ses services et de sa contribution au droit international public.

Structure organisationnelle de la direction (EX) d’Affaires mondiales Canada

Structure organisationnelle de la direction (EX) d’Affaires mondiales Canada
Version texte

Niveau 1 – Sous-ministres et coordonnateur

Sous-ministre du Développement international – Vacant (DME)

Sous-ministre des Affaires étrangères – Marta Morgan (USS)

Sous-ministre délégué des Affaires étrangères – Vincent Rigby (DMA)

Sous-ministre du Commerce international – John Hannaford (DMT)

Coordonnateur des Relations économiques internationales – Jonathan Fried (DMX)

Niveau 2 – Sous-ministres adjoints et directeurs généraux

Relevant du sous-ministre, Développement international

Opérations d’aide internationale – C. Campbell

Relevant de tous les sous-ministres et du coordonnateur

Sous-ministre adjoint, Ressources humaines – Francis Trudel (HCM)

Sous-ministre adjoint, Plateforme internationale – Dan Danagher (ACM)

Sous-ministre adjoint, Planification ministérielle, finances et technologies de l’information (agent principal des finances) – Arun Thangaraj (SCM)

Sous-ministre adjoint, Affaires publiques – Stéphane Levesque (LCM)

Sous-ministre adjointe, Politique et planification stratégique – Elissa Golberg (PFM)

Sous-ministre adjoint, Enjeux mondiaux et développement – Christopher MacLennan (MFM)

Sous-ministre adjoint, Sécurité internationale et affaires politiques (directeur politique) – Dan Costello (IFM)

Sous-ministre adjointe, Partenariats pour l’innovation dans le développement – Caroline Leclerc (KFM)

Sous-ministre adjointe, Développement du commerce international, et déléguée commerciale en chef – Ailish Campbell (BFM)

Sous-ministre adjoint, Secteur de la politique et des négociations commerciales et négociateur en chef pour l’ALENA – Steve Verheul (p. i.) (TFM)

Sous-ministre adjointe, Secteur des services consulaires, de la sécurité et de la gestion des urgences (chef de la sécurité) – Heather Jeffrey (CFM)

Conseiller juridique – Alan Kessel (JFM) – Affectation spéciale

Sous-ministre adjointe, Secteur de l’Afrique subsaharienne – Isabelle Bérard (WGM)

Sous-ministre adjoint, Europe, Arctique, Moyen-Orient et Maghreb – Peter MacDougall (EGM)

Sous-ministre adjoint, Amériques – Michael Grant (NGM)

Sous-ministre adjoint, Asie-Pacifique – Paul Thoppil (OGM)

Directeur général et avocat général – D. Roussy (JUS)

Dirigeant principal de la vérification– B. Achtoutal (VBD)

Directeur général, Inspection, Intégrité, Valeurs et Éthique – T. Guttman (ZID)

Secrétaire ministérielle et directrice générale – J. MacIntyre (p. i.) (DCD)

Chef du Protocole – S. Wheeler (p. i.) (XDD)

Ambassadrice pour les femmes, la paix et la sécurité – Jacqueline O’Neil (WPSA)

Niveau 3 – Directeurs généraux

Relevant du sous-ministre adjoint, Ressources humaines

Ressources humaines, stratégies ministérielles et services opérationnels – M. P. Jackson (HSD)

Affectations et gestion des cadres – H. Kutz (HFD)

Direction générale des relations en milieu de travail et santé organisationnelle – C. Houde (HWD)

Institut canadien du service extérieur – R. Dubé (CFSI)

Directives sur le service extérieur – M. Moreau (HED)

Employés recrutés sur place – M. Fletcher (HLD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Plateforme internationale

Relations avec les clients et opérations des missions – L. Almond (AFD)

Planification et intendance – D. Schwartz (ARD)

Services ministériels de la Plateforme – D. Bélanger (p. i.) (AAD)

Transformation de la Plateforme internationale – A. Stirling (ACTM)

Réalisation de projets, services professionnels et techniques – E. Chown (AWD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Planification ministérielle, finances et technologies de l’information (dirigeant principal des finances)

Planification et gestion financières – S. Carruthers (SWD)

Opérations financières – S. Bainbridge (SMD)

Gestion des subventions et des contributions – M. Colins (SGD)

Gestion de l’information et de la technologie (DPI) – K. Casey (SID)

Directeur général, Approvisionnement corporatif, gestion de l’actif et locaux nationaux – B. Lawson (SPD)

Planification ministérielle et gestion du rendement et du risque – L. Smallwood (A) (SRD)

Chef de projet principal de la GI-TI – R. Dussault (SED)

Relevant du sous-ministre adjoint, Affaires publiques

Communications sur le développement – L. Belmahdi (LCA)

Affaires publiques – Charles Mojsej (LCD)

Communications ministérielles et électroniques – Y. Michad (p. i.) (LDD)

Communications sur le commerce – V. Sharma (LCC)

Relevant du sous-ministre adjoint, Politique stratégique

Évaluation et résultats – T. Denham (p. i.) PRD)

Politique étrangère – A. Lévêque (p. i.) (POD)

Politique d’aide internationale – A. Smith (p. i.) (PVD)

Politiques économiques internationales – M.J. Langlois (PED)

Relevant du sous-ministre adjoint, Enjeux mondiaux et développement

Assistance humanitaire internationale – S. Salewicz (p. i.) (MHD)

Développement économique – W. Drukier (MED)

Sécurité alimentaire et Environnement – S. Szabo (MSD)

Santé et Nutrition – J. Tabah (p. i.) (MND)

Développement social – N. Smyth (MGD)

Organisations internationales – M. Gort (p. i.) (MID)

Relevant du sous-ministre adjoint, Sécurité internationale et affaires politiques (directeur politique)

Politique de sécurité internationale – C. Termorshuizen (IGD)

Programme pour la stabilisation et les opérations de paix – G. Kutz (IRD)

Contre-terrorisme, crime et renseignement – M. Benjamin (IDD)

Droits de la personne, libertés et inclusion – S. Whiting (IOD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Partenariats pour l’innovation dans le développement

Mobilisation des Canadiens – M. Tremblay (KED)

Partenariats pour la croissance économique durable – C. Hogan Rufelds (KGD)

Partenariat canadien pour la santé et le développement social – J.B. Parenteau (p. i.) (KSD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Développement du commerce international, et délégué commercial en chef

Stratégie du portefeuille commercial et de la coordination – C. Moran (BPD)

Service des délégués commerciaux – Opérations – D. McMullen (BTD)

Secteurs commerciaux – R. Kwan (p. i.) (BBD)

Investissement et innovation – E. Kamarianakis (p. i.) (BID)

Opérations commerciales régionales et relations intergouvernementales – C. Thomley (BSD)

Économiste en chef – M.F. Paquet (BED)

Relevant du sous-ministre adjoint, Politique et négociations commerciales, et négociateur en chef pour l’ALENA

Sous-ministre adjoint délégué, Politique et négociations commerciales – B. Christie (p. i.) (TFMA)

Relevant du sous-ministre adjoint délégué, Politique et négociations commerciale

Négociations commerciales – K. Hembroff (TCD)

Politique et négociations commerciales en Amérique du Nord – A. Alexander (TND)

Accès aux marchés – D. Forsyth (p. i.) (TPD)

Négociateur en chef des services aériens et directeur général pour les services, la propriété intellectuelle et les investissements – L. Marcotte (TMD-ANA)

Réglementation commerciale et contrôles à l’exportation – K. Funtek (p. i.) (TID)

Relevant du sous-ministre adjoint, Services consulaires, Sécurité et Gestion des urgences

Politique consulaire – M. Berman (CPD)

Opérations consulaires – B. Szwarc (p. i.) (CND)

Sécurité et gestion des urgences (agent de sécurité du Ministère) – R. Sirrs (CSD)

Relevant du conseiller juridique

Droit commercial – R. Brookfield (JLT)

Affaires juridiques – M. Husain (JLD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Afrique subsaharienne

Afrique de l’Ouest et du Centre – T. Khan (p. i.) (WWD)

Afrique australe et de l’Est – I. Myles (p. i.) (WED)

Direction générale panafricaine – P. Caldwell (WFD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Europe, Arctique, Moyen-Orient et Maghreb

Affaires européennes – R. Fry (EUD)

Moyen-Orient - S. McCardell (ESD)

Maghreb, Égypte, Israël, Cisjordanie et Gaza – T. Lulashnyk (ELD)

Haut représentant de l’Arctique et directeur général, Affaires de l’Arctique, de l’Eurasie et de l’Europe - D. Sproule (p. i.) (ECD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Amériques

Stratégie pour l’Amérique du Nord – E. Walsh (NGD)

Promotion des intérêts et programmes commerciaux de l’Amérique du Nord – R. Savone (NND)

Amérique du Sud et Affaires interaméricaines – C. Urban (p. i.) (NLD)

Amérique centrale et Caraïbes – A. Frenette (NDD)

Coordination géographique et appui aux missions – N. Ahmad (p. i.) (NMD)

Relevant du sous-ministre adjoint, Asie-Pacifique

Asie du Sud-Est – Ian Burchett (OSD)

Asie du Nord et Océanie – W. Epp (p. i.) (OPD)

Asie du Sud – D. Hartman (OAD)

Planification stratégique, opérations et TRIGR – M. Suma (p. i.) (OAZ)

Niveau 4 – À l’extérieur de la structure organisationnelle principale

Ombudsman canadienne pour la responsabilité sociale des entreprises – Sheri Meyerhoffer (CORE)

Source de renseignements : Système de gestion des ressources humaines (SGRH)

Dans certains cas, des corrections ont été apportées par HFR pour tenir compte de l’information la plus récente sur les employés ou les postes.

Lien vers la structure de gouvernance ministérielle d’Affaires mondiales Canada (http://intra/department-ministere/assets/pdfs/committees-comites/CG_GC_OrgChart_Jan2017-EN.PDF)

Dernière mise à jour le 31 octobre 2019

Carte du réseau

Carte du réseau
Version texte

Résumé des missions et des points de service

DésignationCatégorie 1Catégorie 2Catégorie 3Catégorie 4Catégorie 5Total par catégorie
Ambassades949182078
Hauts-commissariats21226022
Ambassades /hauts-commissariats du Canada (programmes)00110011
Bureaux de l’ambassade ou du haut-commissariat00111113
Bureaux de représentation010102
Missions multilatérales ou permanentes5420011
Consulats généraux11563025
Consulats0037010
Agences consulaires000606
Bureaux régionaux000000
Total178133461178
DésignationEurope et Moyen-OrientAsie-PacifiqueAfriqueAmériquesCanadaTotal
Ambassades4210917078
Hauts-commissariats1984022
Ambassades /hauts-commissariats du Canada (programmes)3233011
Bureaux de l'ambassade ou du haut-commissariat2614013
Bureaux de représentation110002
Missions multilatérales ou permanentes8102011
Consulats généraux29015026
Consulats230409
Agences consulaires000606
Missions australiennes, CCC et autres bureaux02600026
Bureaux régionaux au Canada000055
Consulats honoraires371517320101
Total par portefeuille géographique988238875310

Points de service, en excluant les missions australiennes, la CCC et les autres bureaux, les bureaux régionaux et les consulats honoraires : 178

Europe et Moyen-Orient

Ambassades

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
Abou DhabiÉmirats arabes unisAmbassade du Canada aux Émirats arabes unis2
AlgerAlgérieAmbassade du Canada en Algérie2
AmmanJordanieAmbassade du Canada en Jordanie2
AnkaraTurquieAmbassade du Canada en Turquie2
AstanaKazakhstanAmbassade du Canada au Kazakhstan3
AthènesGrèceAmbassade du Canada en Grèce2
BagdadIrakAmbassade du Canada en Irak3
BeyrouthLibanAmbassade du Canada au Liban2
BelgradeRépublique de SerbieAmbassade du Canada en République de Serbie2
BerlinAllemagneAmbassade du Canada en Allemagne1
BerneSuisseAmbassade du Canada en Suisse2
BruxellesBelgiqueAmbassade du Canada en Belgique2
BucarestRoumanieAmbassade du Canada en Roumanie2
BudapestHongrieAmbassade du Canada en Hongrie2
Le CaireÉgypteAmbassade du Canada en Égypte2
CopenhagueDanemarkAmbassade du Canada à Copenhague, au Danemark2
DamasSyrieAmbassade du Canada en Syrie2
DohaQatarAmbassade du Canada au Qatar3
DublinIrlandeAmbassade du Canada à Dublin, en Irlande2
La HayePays-BasAmbassade du Canada aux Pays-Bas2
HelsinkiFinlandeAmbassade du Canada en Finlande2
Koweït (ville)KoweïtAmbassade du Canada au Koweït2
KievUkraineAmbassade du Canada en Ukraine2
LisbonnePortugalAmbassade du Canada au Portugal2
MadridEspagneAmbassade du Canada en Espagne2
MoscouFédération de RussieAmbassade du Canada en Russie1
OsloNorvègeAmbassade du Canada en Norvège2
ParisFranceAmbassade du Canada en France1
PragueRépublique tchèqueAmbassade du Canada auprès de la République tchèque2
RabatMarocAmbassade du Canada au Maroc2
ReykjavikIslandeAmbassade du Canada en Islande3
RigaLettonieAmbassade du Canada en Lettonie3
RiyadArabie saouditeAmbassade du Canada en Arabie saoudite2
RomeItalieAmbassade du Canada en Italie1
StockholmSuèdeAmbassade du Canada en Suède2
Tel-AvivIsraëlAmbassade du Canada en Israël2
TripoliLibyeAmbassade du Canada en Libye3
TunisTunisieAmbassade du Canada en Tunisie2
Vatican (Cité du)Saint-SiègeAmbassade du Canada auprès du Saint-Siège2
VienneAutricheAmbassade du Canada en Autriche1
VarsoviePologneAmbassade du Canada en Pologne2
ZagrebCroatieAmbassade du Canada en Croatie3

Total : 42

Hauts-commissariats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie Common (property)
LondresRoyaume-UniHaut-commissariat du Canada au Royaume-Uni1

Total : 1

Ambassades /hauts-commissariats du Canada (programmes)

MissionPaysDésignation - titreCatégorie Common (property)
BratislavaSlovaquieBureau de l'ambassade du Canada, Bratislava4
TallinnEstonieBureau de l'ambassade du Canada, Tallinn4
VilniusLituanieBureau de l'ambassade du Canada, Vilnius4

Total : 3

Bureaux de l'ambassade ou du haut-commissariat

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
BarcelonaEspagneConsulat et bureau commercial du Canada, Barcelone4
ErbilKurdistan irakienBureau de l'ambassade du Canada, Erbil3

Total : 2

Bureaux de représentation

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
RamallahCisjordanie et GazaBureau de représentation du Canada, Ramallah4

Total : 1

Missions australiennes, CCC et autres bureaux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Missions multilatérales

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
Bruxelles UEBelgiqueMission du Canada auprès de l'Union européenne1
Bruxelles OTANBelgiqueDélégation canadienne conjointe auprès du Conseil de l'Atlantique Nord1
Genève PERMSuisseMission permanente du Canada auprès du Bureau des Nations Unies et de la Conférence sur le désarmement1
Genève OMCSuisseMission permanente du Canada auprès de l'Organisation mondiale du commerce1
Paris OCDEFranceDélégation permanente du Canada à l’Organisation de coopération et de développement économiques2
Paris UNESCOFranceDélégation permanente du Canada à l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture2
Vienne OSCEAutricheDélégation canadienne à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe3
Vienne PERMAutricheMission permanente auprès des organisations internationales (AIEA, OTICE, ONUDC/ONUV)3

Total : 8

Consulats généraux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
IstanbulTurquieConsulat général du Canada, Istanbul4
DubaïÉmirats arabes unisConsulat général du Canada, Émirats arabes unis3

Total : 2

Consulats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
DüsseldorfAllemagneConsulat du Canada, Düsseldorf4
MunichAllemagneConsulat du Canada, Munich4

Total : 2

Agences consulaires

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Consulats dirigés par un consul honoraire

Point de servicePaysSituation
BelfastRoyaume-UniActive
BichkekRépublique kirgizeActive
CardiffRoyaume-UniActive
EdimbourgRoyaume-UniActive
FaroPortugalActive
FlandresBelgiqueActive
GöteborgSuèdeActive
DjeddahArabie saouditeActive
LiègeBelgiqueActive
LjubljanaSlovénieActive
LuxembourgLuxembourgActive
LvovUkraineActive
LyonFranceActive
MalagaEspagneActive
ManamaBahreinActive
MilanItalieActive
MonacoMonacoActive
MascateOmanActive
NiceFranceActive
NicosieChypreActive
NuukGroenlandActive
Ponta DelgadaPortugalActive
ReykjavikIslandeActive
SanaaYémenActive
SofiaMacédoineActive
SofiaBulgarieActive
StavangerNorvègeActive
Saint-Pierre-et-MiquelonFranceActive
StuttgartAllemagneActive
TachkentOuzbékistanActive
TbilisiGéorgieActive
ThessaloniqueGrèceActive
TiranaAlbanieActive
ToulouseFranceActive
La ValletteMalteActive
VladivostokFédération de RussieActive
ErevanArménieActive

Total : 37

Total, Europe et Moyen-Orient : 98

Asie-Pacifique

Ambassades

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
BangkokThaïlandeAmbassade du Canada en Thaïlande2
BeijingChineAmbassade du Canada en Chine1
HanoiVietnamAmbassade du Canada au Vietnam2
JakartaIndonésieAmbassade du Canada en Indonésie2
KaboulAfghanistanAmbassade du Canada en Afghanistan3
ManillePhilippinesAmbassade du Canada aux Philippines2
SéoulCorée du SudAmbassade du Canada en République de Corée2
TokyoJaponAmbassade du Canada au Japon1
Oulan-BatorMongolieAmbassade du Canada en Mongolie3
YangonMyanmarAmbassade du Canada au Myanmar4

Total : 10

Hauts-commissariats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
Bandar Seri BegawanBrunéiHaut-commissariat du Canada à Brunéi Darussalam4
CanberraAustralieHaut-commissariat du Canada en Australie2
ColomboSri LankaHaut-commissariat du Canada au Sri Lanka3
DhakaBangladeshHaut-commissariat du Canada au Bangladesh2
IslamabadPakistanHaut-commissariat du Canada au Pakistan2
Kuala LumpurMalaisieHaut-commissariat du Canada en Malaisie2
New DelhiIndeHaut-commissariat du Canada en Inde1
SingapourSingapourHaut-commissariat du Canada à Singapour2
WellingtonNouvelle-ZélandeHaut-commissariat du Canada en Nouvelle-Zélande2

Total : 9

Ambassades / hauts-commissariats du Canada (programmes)

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
Phnom Penh (1er sept 2015)CambodgeBureau de l'ambassade du Canada, Thaïlande4
Vientiane (1er sept 2015)LaosBureau de l'ambassade du Canada, Thaïlande4

Total : 2

Bureaux de l'ambassade ou du haut-commissariat

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
AhmedabadIndeBureau commercial du Canada, Ahmedabad4
HyderabadIndeBureau commercial du Canada, Hyderabad4
KarachiPakistanBureau commercial du Canada, Karachi4
FukuokaJaponBureau commercial du Canada, Fukuoka5
KolkataIndeBureau commercial du Canada, Kolkata4
SapporoJaponBureau commercial du Canada, Sapporo4

Total : 6

Bureaux de représentation

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
TaipeiTaïwanBureau commercial du Canada à Taipei2

Total : 1

Missions australiennes, CCC et autres bureaux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
ApiaSamoaHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
ChengduChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
DenpasarIndonésieHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
DiliTimor-LesteHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
HangzhouChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
HoniaraÎles SalomonHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
HonoluluHawaïHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
NanjingChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
NouméaNouvelle-CalédonieHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
Nuku'alofaTongaHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
Phnom PenhCambodgeHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
PohnpeiMicronésieHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
Port MoresbyPapouasie-Nouvelle-GuinéeHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
Port VilaVanuatuHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
PyongyangTotal par portefeuille géographiqueAmbassade de SuèdeS.O.
QingdaoChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
ShenyangChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
ShenzhenChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
SuvaFidjiHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
TarawaKiribatiHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
Tianjin (janvier 2015)ChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
VientianeLaosHauts-commissariats et consulats australiensS.O.
WuhanChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
Xi'anChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
XiamenChineBureau du représentant de la Corporation commerciale canadienneS.O.
YangonBirmanieHauts-commissariats et consulats australiensS.O.

Total : 26

Missions multilatérales

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
ANASE (1er août 2015)IndonésieAssociation des nations de l'Asie du Sud-Est2

Total : 1

Consulats généraux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
BangaloreIndeConsulat général du Canada, Bangalore4
ChandigarhIndeConsulat général du Canada, Chandigarh3
ChongqingChineConsulat général du Canada, Chongqing3
GuangzhouChineConsulat général du Canada, Guangzhou3
Ho Chi Minh CityVietnamConsulat général du Canada, Ho Chi Minh-Ville4
Hong KongChineConsulat général du Canada, Hong Kong2
MumbaiIndeConsulat général du Canada, Mumbai3
ShanghaiChineConsulat général du Canada, Shanghai2
SydneyAustralieConsulat général du Canada, Sydney2

Total : 9

Consulats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
AucklandNouvelle-ZélandeConsulat et bureau commercial du Canada, Auckland4
ChennaiIndeConsulat du Canada, Chennai4
NagoyaJaponConsulat du Canada, Nagoya4

Total : 3

Agences consulaires

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Consulats dirigés par un consul honoraire

Point de servicePaysSituation
BusanCorée du SudActive
CebuPhilippinesActive
Chiang MaiThaïlandeActive
FukuokaJaponActive
HiroshimaJaponActive
KarachiPakistanActive
KatmandouNépalActive
KolkataIndeActive
LahorePakistanActive
MelbourneAustralieActive
NadiFidjiActive
OsakaJaponActive
PenangMalaisieActive
PerthAustralieActive
SapporoJaponActive

Total : 15

Total Asie-Pacifique : 82

Afrique

Ambassades

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
AbidjanCôte d'IvoireAmbassade du Canada en Côte d'Ivoire2
Addis-AbebaÉthiopieAmbassade du Canada en Éthiopie2
BamakoMaliAmbassade du Canada au Mali3
DakarSénégalAmbassade du Canada au Sénégal2
HarareZimbabweAmbassade du Canada au Zimbabwe2
JubaSoudan du SudAmbassade du Canada au Soudan du Sud3
KhartoumSoudanAmbassade du Canada à Khartoum4
KinshasaRépublique démocratique du CongoAmbassade du Canada en République démocratique du Congo3
OuagadougouBurkina FasoAmbassade du Canada au Burkina Faso3

Total : 9

Hauts-commissariats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
AbujaNigériaHaut-Commissariat du Canada au Nigéria2
AccraGhanaHaut-Commissariat du Canada au Ghana2
Dar es SalaamTanzanieHaut-Commissariat du Canada en Tanzanie2
LagosNigériaHaut-commissariat auxiliaire du Canada au Nigéria4
MaputoMozambiqueHaut-Commissariat du Canada au Mozambique3
NairobiKenyaHaut-Commissariat du Canada au Kenya2
PretoriaAfrique du SudHaut-Commissariat du Canada en Afrique du Sud2
YaoundéCamerounHaut-Commissariat du Canada au Cameroun2

Total : 8

Ambassades /hauts-commissariats du Canada (programmes)

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
CotonouBéninBureau de l'ambassade du Canada au Bénin4
KigaliRépublique du RwandaBureau du haut-commissariat du Canada en République du Rwanda4
LusakaZambieBureau du haut-commissariat du Canada en Zambie4

Total : 3

Bureaux de l'ambassade ou du haut-commissariat

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
JohannesburgAfrique du SudHaut-Commissariat et bureau commercial du Canada, Johannesburg4

Total : 1

Bureaux de représentation

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Missions australiennes, CCC et autres bureaux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Missions multilatérales

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Consulats généraux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Consulats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Agences consulaires

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Consulats dirigés par un consul honoraire

Point de servicePaysSituation
AntananarivoMadagascarActive
AsmaraErythréeActive
BanguiRépublique centrafricaineActive
Le CapAfrique du SudActive
CotonouBéninActive
DjiboutiDjiboutiActive
DoualaCamerounActive
FreetownSierra LeoneActive
KampalaOugandaActive
LibrevilleGabonActive
LuandaAngolaActive
N'DjamenaTchadActive
NiameyNigerActive
NouakchottMauritanieActive
Port HarcourtNigériaActive
Port LouisMauriceActive
WindhoekNamibieActive

Total : 17

Total Afrique : 38

Amériques

Ambassades

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
BogotaColombieAmbassade du Canada en Colombie2
BrasiliaBrésilAmbassade du Canada au Brésil2
Buenos AiresArgentineAmbassade du Canada en Argentine2
CaracasVenezuelaAmbassade du Canada en République bolivarienne du Venezuela2
Guatemala (ville)GuatemalaAmbassade du Canada au Guatemala2
La HavaneCubaAmbassade du Canada à Cuba2
LimaPérouAmbassade du Canada au Pérou2
MexicoMexiqueAmbassade du Canada à Mexico, au Mexique1
MontevideoUruguayAmbassade du Canada en Uruguay3
Panama (ville)PanamaAmbassade du Canada au Panama3
Port-au-PrinceHaïtiAmbassade du Canada en Haïti2
QuitoÉquateurAmbassade du Canada en Équateur3
San JoséCosta RicaAmbassade du Canada au Costa Rica2
San SalvadorEl SalvadorAmbassade du Canada au Salvador3
SantiagoChiliAmbassade du Canada au Chili2
Santo DomingoRépublique dominicaineAmbassade du Canada en République dominicaine3
WashingtonÉtats-UnisAmbassade du Canada aux États-Unis d'Amérique, à Washington1

Total : 17

Hauts-commissariats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
BridgetownBarbadeHaut-commissariat du Canada à la Barbade2
GeorgetownGuyanaHaut-commissariat du Canada au Guyana2
KingstonJamaïqueHaut-commissariat du Canada en Jamaïque2
Port of SpainTrinité-et-TobagoHaut-commissariat du Canada à Trinité-et-Tobago2

Total : 4

Ambassades /hauts-commissariats du Canada (programmes)

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
La PazBolivieBureau de l'ambassade du Canada, La Paz3
ManaguaNicaraguaBureau de l'ambassade du Canada, Managua4
TegucigalpaHondurasBureau de l'ambassade du Canada, Tegucigalpa4

Total : 3

Bureaux de l'ambassade ou du haut-commissariat

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
Belo HorizonteBrésilBureau commercial du Canada, Belo Horizonte4
Palo Alto (Californie)États-UnisBureau commercial du Canada, Palo Alto4
Porto AlegreBrésilBureau commercial du Canada, Porto Alegre4
RecifeBrésilBureau commercial du Canada, Recife4

Total : 4

Bureaux de représentation

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Missions australiennes, CCC et autres bureaux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
    

Total : 0

Missions multilatérales

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
New York PERMÉtats-UnisMission permanente du Canada auprès des Nations Unies1
Washington OEAÉtats-UnisMission permanente du Canada auprès de l'Organisation des États américains2

Total : 2

Consulats généraux

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
Atlanta (Georgie)États-UnisConsulat général du Canada, Atlanta2
Boston (Massachusetts)États-UnisConsulat général du Canada, Boston2
Chicago (Illinois)États-UnisConsulat général du Canada, Chicago2
Dallas (Texas)États-UnisConsulat général du Canada, Dallas2
Denver (Colorado)États-UnisConsulat général du Canada, Denver2
Detroit (Michigan)États-UnisConsulat général du Canada, Detroit2
Los Angeles (Californie)États-UnisConsulat général du Canada, Los Angeles2
Miami (Floride)États-UnisConsulat général du Canada, Miami2
Minneapolis (Minnesota)États-UnisConsulat général du Canada, Minneapolis2
MonterreyMexiqueConsulat général du Canada, Monterrey3
New York (New York)États-UnisConsulat général du Canada, New York1
Rio de JaneiroBrésilConsulat général du Canada, Rio de Janeiro3
San Francisco (Californie)États-UnisConsulat général du Canada, San Francisco2
Sao PauloBrésilConsulat général du Canada, Sao Paulo2
Seattle (Washington)États-UnisConsulat général du Canada, Seattle2

Total : 15

Consulats

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
GuadalajaraMexiqueConsulat du Canada, Guadalajara3
Houston (Texas)États-UnisConsulat du Canada, Houston3
Punta CanaRépublique dominicaineConsulat du Canada, Punta Cana4
San Diego (Californie)États-UnisConsulat du Canada, San Diego4

Total : 15

Agences consulaires

MissionPaysDésignation - titreCatégorie
AcapulcoMexiqueAgence consulaire du Canada, Acapulco4
CancunMexiqueAgence consulaire du Canada, Cancun4
MazatlanMexiqueAgence consulaire du Canada, Mazatlan4
Playa del CarmenMexiqueAgence consulaire du Canada, Playa del Carmen4
Puerto VallartaMexiqueAgence consulaire du Canada, Puerto Vallarta4
San José del CaboMexiqueAgence consulaire du Canada, San José del Cabo4

Total : 6

Consulats dirigés par un consul honoraire

Point de servicePaysSituation
Anchorage (Alaska)États-UnisActive
AntofagastaChiliActive
AsuncionParaguayActive
Austin (Texas)États-UnisActive
Belize (ville)BelizeActive
Belo HorizonteBrésilActive
Bismarck (Dakota du Nord)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
CartegenaColombieActive
Columbus (Ohio)États-UnisActive
Des Moines (Iowa)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
George TownÎles CaïmansActive
GuardalacavaCubaActive
GuayaquilÉquateurActive
HamiltonBermudesActive
Memphis (Tennessee)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
Montego BayJamaïqueActive
NassauBahamasActive
Nouvelle-Orléans (Louisiane)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
ParamariboSurinameActive
Phoenix (Arizona)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
Portland (Maine)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
Portland (Oregon)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
Puerto PlataRépublique dominicaineActive
Raleigh-Durham (Caroline du Nord)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
Richmond (Virginie)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
Saint MaartenAntilles néerlandaisesActive
Salt Lake City (Utah)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
San Juan (Puerto Rico)États-UnisActive
St. Louis (Missouri)États-Unis (Pas de services consulaires)Active
TijuanaMexiqueActive
VaraderoCubaActive
WillemstadCuraçaoActive

Total : 32

Total Amériques : 87

Canada

Bureaux régionauxProvinceDésignation - titre
CalgaryAlbertaService des délégués commerciaux
HalifaxNouvelle-ÉcosseService des délégués commerciaux
MontréalQuébecService des délégués commerciaux
TorontoOntarioService des délégués commerciaux
VancouverColombie-Britannique et YukonService des délégués commerciaux

Total Bureaux régionaux : 5

Le point sur les litiges

Enjeu

Une unité spécialisée de Justice Canada intégrée à Affaires mondiales Canada (JUS) fournit des avis juridiques et un soutien en matière de litiges relativement à toutes les questions concernant les lois et règlements canadiens qui s’appliquent aux activités du Ministère. Un résumé de certaines des affaires en cours est présenté dans cette note.

Contexte

JUS fournit au Ministère des conseils juridiques et des services de représentation à l’échelle nationale dans le cadre de litiges liés aux domaines suivants :

  1. Le droit des sociétés, le droit des contrats, les programmes d’aide et les marchés publics, y compris un soutien dans les cas de contestations en matière d’approvisionnement portés devant le Tribunal canadien du commerce extérieur;
  2. les cas consulaires, les évacuations d’urgence et les questions de sécurité nationale, ainsi qu’un soutien en matière de litiges lorsque le Ministère est cité dans le cadre d’un litige, y compris les contrôles judiciaires, les poursuites civiles et les autres questions liées aux litiges;
  3. le droit du travail visant les employés canadiens et les employés recrutés sur place;
  4. les opérations immobilières et les projets de construction, y compris en matière de négociation, de litiges, de marchés publics, de droit des contrats et de droit immobilier;
  5. les questions de politique opérationnelle et consulaire relatives à l’application de la Convention de La Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;
  6. la communication de renseignements, l’accès à l’information et la protection des renseignements personnels, et la Charte.

JUS fournit également un soutien en matière d’interprétation des lois et de rédaction législative et réglementaire, ainsi que des avis juridiques sur les répercussions possibles des négociations commerciales sur le régime juridique interne du Canada.

Le tableau ci‑après résume certaines des affaires en cours pour lesquelles JUS fournit des services juridiques au Ministère.

Intitulè de la causeTribunalRèsumè
JOHN DOE 1 individuellement et à titre de tuteur à l’instance et coll. c. Sa Majesté la Reine (victimes du syndrome de La Havane)COUR FÉDÉRALE[CAVIARDÉ]
TEPPER c. Procureur général du CanadaCOUR FÉDÉRALE[CAVIARDÉ]
BERCOVICI c. Procureur général du CanadaCOUR SUPÉRIEURE DE JUSTICE DE L’ONTARIO[CAVIARDÉ]
RÉF : WANZHOU MENGCOUR SUPRÊME DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE[CAVIARDÉ]
ABDELRAZIK, Abousfian c. Sa Majesté la Reine et Lawrence CannonCOUR FÉDÉRALE[CAVIARDÉ]

Ministre des Affaires étrangères – Événements à venir, décisions clés et aperçu du Ministère

Événements internationaux d’envergure

Événements entre dirigeants

Autres voyages à envisager

Propositions de voyages bilatéraux

* = participation recommandée

Principaux enjeux

Engagements électoraux

Premières décisions

Parlement

Le Ministère – Faits saillants

Principales responsabilités ministérielles

Communications

Conseil du Trésor

Ministre des Affaires étrangères Principales responsabilités du portefeuille

Enjeu

Contexte

Conformément à la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (Loi sur le MAECD) du 26 juin 2013, le ministre des Affaires étrangères est responsable de la gestion et de la direction du Ministère au Canada et à l’étranger, avec l’appui du ministre du Commerce international et du ministre du Développement international. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une exigence législative, un ministre de la Francophonie est habituellement désigné pour gérer la participation du Canada au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Le Ministère compte 10 707 employés actifs, dont des employés canadiens et des employés recrutés sur place dans 178 missions, qui travaillent fort dans certains des endroits les plus difficiles au monde pour faire progresser le mandat du Ministère.

Principales responsabilités du ministre des Affaires étrangères

La Loi sur le MAECD ne confère pas de pouvoirs ou d’autorisations au ministre. Votre autorité provient principalement de la prérogative royale (ou de la Couronne), les pouvoirs et privilèges accordés à la Couronne en vertu de la common law et relevant de nos jours du pouvoir exécutif canadien. Parmi les autres lois importantes qui vous confèrent des pouvoirs sur des questions particulières figurent la Loi sur les missions étrangères et les organisations internationales; les dispositions de mise en œuvre, dans les lois canadiennes, des Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et les relations consulaires; la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), qui vous donne le pouvoir de demander que le SCRS recueille, sur le territoire du Canada, des informations ou des renseignements sur les moyens, les intentions ou les activités étrangères; et la Loi sur le Centre de la sécurité des télécommunications, qui vous confère le pouvoir d’approuver des cyberopérations actives et d’être consulté au sujet des cyberopérations défensives. Bien que vous soyez le ministre responsable de l’ensemble du Ministère, en pratique, la gestion des dossiers liés aux intérêts commerciaux internationaux et à l’aide internationale du Canada est habituellement assurée par le ministre du Commerce international et le ministre du Développement international, respectivement.

Vous êtes chargé d’accroître le rôle de chef de file et l’influence du Canada à l’échelle mondiale et de faire progresser les intérêts et les valeurs canadiennes, en engageant un dialogue constructif avec d’autres pays et des partenaires régionaux et en établissant et en maintenant des relations avec des organisations internationales telles que les Nations Unies, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, le G7 et le G20, la Francophonie et le Commonwealth. Au moyen de la diplomatie et de la défense des intérêts, vous encouragerez la prise de mesures positives sur des enjeux mondiaux.

En vue de rétablir la paix et la sécurité internationales, de lutter contre la corruption et de favoriser le respect des normes et des valeurs, y compris les droits de la personne, un outil important à votre disposition est l’application de sanctions autonomes, plus précisément au moyen de la Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus et de la Loi sur les mesures économiques spéciales. Le Canada impose actuellement des sanctions au titre de cette dernière loi à l’égard de 11 pays, et 70 personnes ont été désignées comme des dirigeants corrompus aux termes de la Loi sur la Justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus depuis 2017.

Le Canada impose également des contrôles à l’exportation et à l’importation sur un éventail de biens et de technologies, au moyen des listes de contrôle dressées en application de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation. Cette loi vous confère, à titre de ministre des Affaires étrangères, de vastes pouvoirs discrétionnaires pour contrôler la circulation des marchandises inscrites sur les listes de contrôle, en vue d’assurer que les exportations sont conformes à la politique étrangère et à la politique de défense du Canada et ne nuisent pas au Canada et à ses alliés; ne portent pas atteinte à la sécurité nationale ou internationale; ne contribuent pas à l’instabilité ou à des conflits nationaux ou régionaux; ne contribuent pas à la mise au point d’armes de destruction massive ou à leurs vecteurs de missiles; ne servent pas à commettre des violations des droits de la personne; et sont conformes aux dispositions des sanctions économiques en vigueur.

Les activités de diplomatie consulaire sont une pierre angulaire de la politique étrangère du Canada et une responsabilité clé du ministre des Affaires étrangères. Le Ministère est axé sur la prestation de services aux Canadiens au moyen d’un programme consulaire canadien modernisé, y compris une stratégie consulaire renouvelée, de nouveaux outils numériques et la mise en œuvre de nouvelles normes de service. Le Ministère collabore avec des partenaires à l’échelle bilatérale et multilatérale sur des questions telles que le traitement des personnes ayant une double nationalité, la gestion des urgences, les causes familiales complexes, le traitement des détenus, ainsi que la coopération et le partage des ressources. Le Ministère maintient également un réseau de consuls honoraires à l’étranger qui assurent une représentation et des services dans les endroits où le Canada n’a pas de mission diplomatique ou consulaire.

La prestation de conseils de voyage aux Canadiens est un pilier important des services consulaires. Le site Web voyage.gc.ca est au deuxième rang des sites Web du gouvernement du Canada les plus consultés. Les services de passeport et de citoyenneté à l’étranger, au nom d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), représentent environ 90 p. 100 des interactions consulaires avec des Canadiens à l’étranger, et le Ministère collabore étroitement avec IRCC sur le Projet de modernisation du passeport à l’étranger, [CAVIARDÉ]

Pour remplir l’obligation que vous confère la Loi sur le MAECD d’assurer le développement, la promotion et l’application du droit international public au nom du Canada, vous pouvez compter sur le soutien du Secteur des affaires juridiques du Ministère, la principale source de conseils sur le droit international public pour le gouvernement du Canada.

Les avocats du Ministère vous aideront dans vos efforts pour défendre les intérêts du Canada dans des négociations et des litiges internationaux, promouvoir la primauté du droit à l’échelle internationale et maintenir un ensemble solide et cohérent de règles et d’institutions internationales.

L’administration du service extérieur et du vaste réseau de missions à l’étranger du Canada (178 missions situées dans 110 pays) est aussi l’une de vos principales responsabilités. Cette plateforme appuie les efforts internationaux du Ministère et de 37 ministères partenaires, organismes et cooccupants à l’étranger. La sécurité des employés canadiens et des employés recrutés sur place est une priorité absolue dans le contexte d’un environnement international complexe, dynamique et souvent dangereux. Le contexte de sécurité peut changer soudainement et considérablement en raison d’une catastrophe naturelle, de l’instabilité politique, d’un conflit armé, du terrorisme et de l’extrémisme, de la criminalité ou de crises sanitaires.

Pour faire face à l’accroissement des menaces qui planent sur la sécurité, vous êtes responsable de la mise en œuvre [CAVIARDÉ] qui vise à assurer la protection du personnel, des infrastructures à l’étranger et des renseignements du gouvernement du Canada.

Vous êtes aussi responsable de la cogestion de l’enveloppe de l’aide internationale, un regroupement de ressources spécialisées et le principal outil de planification budgétaire du gouvernement du Canada pour appuyer les objectifs de l’aide internationale. Dans ce contexte, vous supervisez directement la réserve pour la paix et la sécurité, dans laquelle quatre programmes complémentaires pour la paix et la sécurité (plus de 300 millions de dollars par année) financent des activités pour résoudre des enjeux internationaux qui touchent la paix et la sécurité; promouvoir les droits de la personne, les libertés, l’inclusion et la démocratie; et renforcer le rôle de chef de file du Canada dans un contexte de sécurité internationale :

  1. Le Programme pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP) met en œuvre des programmes de prévention des conflits, de stabilisation et de consolidation de la paix, agit à titre de centre d’excellence du Ministère pour une mobilisation efficace dans les États fragiles et touchés par un conflit et est responsable de la mise en œuvre du Programme pour les femmes, la paix et la sécurité. Ce programme déploie également des policiers et des experts civils dans des institutions du monde entier là où les capacités spécialisées du Canada sont demandées.
  2. Le Programme de réduction des menaces liées aux armes est le principal mécanisme du Canada pour mettre en œuvre des projets concrets de réduction des menaces liées aux armes.
  3. Le Programme d’aide au renforcement des capacités de lutte contre la criminalité vise à prévenir les menaces posées par des activités criminelles transnationales et à y remédier, tout particulièrement au Canada et dans les Amériques. Il compte six priorités thématiques : la réforme du secteur de la sécurité; les drogues illicites; la corruption; la traite des personnes et la migration clandestine; le blanchiment d’argent et les produits de la criminalité; la prévention de la criminalité (y compris la cybercriminalité).
  4. Le Programme d’aide au renforcement des capacités antiterroristes a été créé pour lutter contre les menaces importantes et constantes posées par les réseaux terroristes internationaux et il soutient un vaste éventail d’interventions de programmation, y compris la lutte contre l’extrémisme violent; une gestion efficace des frontières; la lutte contre les combattants terroristes étrangers; la sûreté de l’aviation; l’éradication de la radicalisation en milieu correctionnel.

En plus de ces programmes, vous êtes responsable du Bureau des droits de la personne, des libertés et de l’inclusion, qui comprend deux enveloppes de financement thématiques : le Fonds pour la promotion et la protection de la démocratie et l’enveloppe consacrée à l’inclusion, à la diversité et aux droits de la personne.

  1. Le Fonds pour la promotion et la protection de la démocratie est axé sur le soutien aux processus électoraux et le renforcement des pratiques démocratiques telles que la lutte contre la désinformation, l’accroissement de la participation civique, le renforcement de la résilience sociale et la création d’institutions publiques inclusives et sensibles au genre.
  2. L’enveloppe consacrée à l’inclusion, à la diversité et aux droits de la personne sert à promouvoir l’inclusion, la diversité et les droits de personne en offrant un soutien rapide et ciblé, y compris des projets qui s’attaquent à l’érosion de l’espace accordé à la société civile, aux menaces aux défenseurs des droits de la personne, à l’exclusion des minorités vulnérables et marginalisées et aux risques numériques aux droits de la personne.

Relations canado-américaines

Enjeu

Contexte

Le Canada et les États-Unis bénéficient d’un lien unique qui repose sur des valeurs et des intérêts communs, sur les relations professionnelles et personnelles étroites entre leurs citoyens, et sur une relation économique profondément intégrée. Chaque jour, quelque 385 000 personnes traversent la frontière entre les deux pays. Il s’agit de la plus longue frontière commune et démilitarisée entre deux pays sur la planète.

Grâce à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le Canada et les États-Unis entretiennent l’une des plus importantes relations commerciales au monde. En 2018, 71 p. 100 (499 milliards de dollars) des exportations totales de produits et services canadiens ont été destinées aux États-Unis. De plus, 62 p. 100 (470 milliards de dollars) des biens et services importés au Canada pendant la même année provenaient des États-Unis, faisant du Canada le premier marché d’exportation de son voisin du Sud (selon Statistique Canada). Les investissements directs étrangers (IDE) du Canada aux États-Unis en 2018 s’élevaient à 595 milliards de dollars, faisant du pays la deuxième source d’IDE cumulatifs aux États-Unis (12 p. 100 des IDE totaux aux États-Unis). De leur côté, les États-Unis ont investi 406 milliards de dollars au Canada, ce qui représente la plus importante source d’IDE au pays (46 p. 100 des IDE totaux). De plus, le Canada est le fournisseur d’énergie étranger le plus important et le plus sûr des États-Unis (y compris de pétrole, de gaz naturel et d’hydroélectricité).

Malgré quelques irritants, comme le dossier du bois d’œuvre, le Canada et les États‑Unis entretiennent depuis longtemps une relation étroite, positive et intégrée. [CAVIARDÉ] le Canada à établir une collaboration accrue avec les façonneurs d’opinions américains à tous les niveaux. [CAVIARDÉ] le Canada a noué le dialogue sur les enjeux prioritaires avec des personnes influentes clés, tant au sein des deux partis du Congrès qu’à l’échelle étatique et nationale. [CAVIARDÉ]

Le président Trump tourne de plus en plus son attention sur sa réélection en novembre 2020 et [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

Entre-temps, le Canada met l’accent sur les cinq domaines prioritaires suivants :

1. Commerce :

Le gouvernement Trump appelle le Congrès à ratifier l’ACEUM. Les démocrates de la Chambre des représentants, menés par la présidente Pelosi, ont toutefois exigé que des modifications soient apportées à l’Accord, notamment en ce qui concerne les modalités d’application de ses dispositions, la protection des travailleurs et de l’environnement et l’accès à des médicaments abordables. Par conséquent, on ne sait trop quand la ratification aura lieu. Au Canada, la ratification de l’ACEUM est aussi en attente.

Les irritants commerciaux continuent de poser problème à la relation bilatérale, surtout les droits imposés sur le bois d’œuvre et la menace des mesures d’obligation d’achat national aux États-Unis (« Buy America »). [CAVIARDÉ]. Les États-Unis ont donné une importance accrue à des récriminations de longue date (en ce qui a trait au système de règlement des différends de l’Organe d’appel), et croient que les règles de l’OMC n’ont pas suivi l’évolution des développements géopolitiques et économiques et ne remédient pas efficacement aux pratiques de la Chine qui ne sont pas conformes à l’économie de marché. Par conséquent, les États-Unis appellent à d’importantes réformes de l’OMC qui, selon eux, aideront à corriger les déséquilibres apparents. Bien que les États-Unis aient déposé des propositions dans certains domaines que soutient le Canada (comme la proposition de transparence afin d’améliorer la conformité des membres de l’OMC avec l’obligation de signaler les mesures de l’Organisation), leur manière de procéder dans d’autres domaines (comme le fait de bloquer des nominations à l’Organe d’appel de l’OMC et de faire des déclarations unilatérales qui remettent en question la pratique du traitement différencié pour les pays en développement) risque de creuser le fossé qui existe avec les autres membres de l’OMC et de ralentir les progrès dans divers domaines.

2. Défense et sécurité :

Le Canada et les États-Unis sont deux des membres fondateurs de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), créée en 1949, et travaillent côte à côte depuis 1958 au sein du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). Les déploiements et la coopération militaire du Canada, y compris sa participation à la présence avancée renforcée de l’OTAN en Lettonie, ont été bien accueillis par les États-Unis. [CAVIARDÉ] les États-Unis aient longtemps cherché à rééquilibrer le partage du fardeau de la défense avec ses alliés, y compris sous les gouvernements Bush et Obama, [CAVIARDÉ]. Bien que le Canada ait une conception plus large du partage du fardeau, on s’attend à ce que ses dépenses de défense atteignent 1,4 p. 100 de son PIB d’ici 2024.

Les politiques du NORAD et sa modernisation sont des priorités stratégiques pour le Canada et sont essentielles au maintien de sa souveraineté. [CAVIARDÉ]

Le Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord engage le Canada à renforcer le pouvoir des communautés du Nord, à protéger l’environnement arctique et à veiller à ce que l’Arctique demeure une région pacifique et stable. Cependant, le Canada coopère avec les États-Unis à la sécurité arctique de l’Amérique du Nord, par l’entremise de la structure de commandement intégrée du NORAD, y compris au moyen du Système d’alerte du Nord, qui surveille les approches aériennes de l’Amérique du Nord.

Les gardes côtières canadienne et américaine collaborent également à la sécurité publique, aux recherches et sauvetages ainsi qu’à d’autres activités opérationnelles.

La sécurité dans l’Arctique suscite de plus en plus l’intérêt du gouvernement américain, y compris la « rivalité entre les grandes puissances » pour l’exploitation des ressources.

Les États-Unis ont lancé une mise en garde concernant la présence et les intérêts accrus de la Chine dans l’Arctique, en particulier les investissements et le développement d’infrastructures chinois, dont certains ont pour but d’établir une présence de « sécurité » permanente dans le Nord, selon les États-Unis. Ceux-ci ont aussi exprimé leurs inquiétudes quant aux revendications de souveraineté et de compétences de la Russie relativement à la Route maritime du Nord et quant à la présence militaire russe accrue dans l’Arctique (comme la nouvelle flotte de brise-glaces).

3. Frontières et enjeux transfrontaliers :

Quelle que soit l’affiliation politique des gouvernements nationaux en place, les ministères responsables des deux pays travaillent étroitement à l’amélioration de la gestion et de la sécurité de notre frontière commune pour favoriser une circulation sûre des produits et des personnes. Citons, entre autres, le prédédouanement, utilisé par près de 15 millions de voyageurs chaque année, et la mise en œuvre de l’Initiative sur les entrées et les sorties, qui comprend l’échange de renseignements sur les voyageurs qui arrivent par un poste frontalier terrestre. En outre, le Canada travaille avec les États-Unis pour prendre des mesures à l’égard de l’afflux de migrants irréguliers qui arrivent au Canada par la frontière nord des États-Unis. [CAVIARDÉ]

Le Canada et les États-Unis ont aussi collaboré étroitement à combattre la crise des opioïdes, qui a fait 4 100 victimes canadiennes (11,2 Canadiens sur 100 000) et 47 600 victimes américaines (14,9 Américains sur 100 000) en 2017.

Les États-Unis ont qualifié cette crise d’urgence de santé publique.

En juin 2019, le Canada et les États-Unis ont convenu de travailler plus étroitement à la recherche de solutions à cette crise.

Il existe de nombreux différends sur la frontière maritime (comme la mer de Beaufort et l’entrée Dixon) entre le Canada et les États-Unis, qui ne partagent pas le même point de vue quant au statut juridique du passage du Nord-Ouest. Le Canada croit que le passage fait partie de ses eaux territoriales souveraines, alors que les États-Unis croient qu’il s’agit d’un détroit où s’applique la liberté de navigation internationale. [CAVIARDÉ]

Le Canada est aussi préoccupé par un programme américain de concessions pétrolières et gazières dans la plaine côtière de la Réserve faunique nationale de l’Arctique, en Alaska, qui sert d’habitat pour de nombreuses espèces et populations communes, y compris la harde de caribous de la Porcupine, des ours polaires et des oiseaux migrateurs. Compte tenu des difficultés et des coûts associés au forage dans la Réserve et de l’opposition au projet bien connue des démocrates et des organisations non gouvernementales de défense de l’environnement, les chances de contestations judiciaires qui retarderaient ou empêcheraient l’exploitation dans la région sont élevées.

Malgré les défis associés au dossier de l’Arctique, la collaboration dans le domaine des sciences de l’Arctique se poursuit. Par exemple, Savoir polaire Canada et la National Science Foundation des États-Unis tiennent des discussions sur l’amélioration de la collaboration en recherche.

4. Sécurité de l’approvisionnement en énergie et en ressources :

Le Canada est sans contredit le principal et le plus stable exportateur d’énergie vers les États-Unis. Même si l’administration Trump a fait de la sécurité énergétique une priorité majeure, une forte opposition aux États-Unis a retardé la mise en œuvre de nouvelles infrastructures énergétiques, comme le pipeline Keystone XL, les canalisations 3 et 5 d’Enbridge et le projet d’Hydro-Québec en Nouvelle-Angleterre.

Les États-Unis cherchent à réduire leur dépendance à l’égard des importations de minéraux essentiels à leurs industries de la défense, de la fabrication et de la haute technologie. En juin 2019, le Canada et les États-Unis ont convenu d’élaborer un plan d’action conjoint sur les minéraux essentiels afin d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement en minéraux, la compétitivité future de leurs industries et la sécurité et la fiabilité des chaînes d’approvisionnement. Le Canada est l’un des principaux fournisseurs de 13 des 35 minéraux que les États-Unis jugent essentiels, dont l’aluminium, la potasse et l’uranium.

En 2017, le secteur des minéraux a créé 634 000 emplois au Canada.

5. Action mondiale :

Les États-Unis ont traditionnellement joué un rôle de premier plan dans la création des institutions du système multilatéral de l’après-guerre (l’ONU, le FMI, la Banque mondiale et l’OMC). L’administration Trump a adopté une approche plutôt sceptique à l’égard de certaines initiatives multilatérales, comme l’Accord de Paris sur les changements climatiques, et d’arrangements dans le domaine de la sécurité, comme le Plan d’action global conjoint (Accord sur le nucléaire iranien). [CAVIARDÉ]. Il est dans l’intérêt du Canada de poursuivre un dialogue constructif avec les États-Unis sur les questions internationales et au sein des institutions multilatérales.

Les États-Unis collaborent à un large éventail de priorités communes en matière de politique étrangère, comme le soutien au président intérimaire du Venezuela Juan Guaido, le maintien de la souveraineté de l’Ukraine, la dénucléarisation de la péninsule coréenne et la coordination, au besoin, de l’imposition de nouvelles sanctions (p. ex. contre la Russie, le Venezuela, le Nicaragua et le Myanmar).

Les États-Unis orientent de plus en plus leurs politiques en fonction de la concurrence qui les oppose aux « puissances révisionnistes » (c.‑à‑d. la Russie et la Chine). [CAVIARDÉ]

Les États-Unis sont le plus important donateur bilatéral du monde (34,7 milliards de dollars américains) au chapitre de l’aide publique au développement (0,18 p.100 du revenu national brut ou RNB). L’aide publique au développement du Canada s’élève à 4,6 milliards de dollars américains (0,26 p. 100 du RNB). Le Canada et les États-Unis ont des priorités de développement communes, comme la promotion de la santé des mères et des nouveau-nés, la lutte contre les maladies infectieuses et les épidémies comme le VIH/sida, ainsi que les mesures pour encourager le secteur privé à joueur un rôle accru dans le financement du développement. Bien que l’administration Trump ait réduit le financement en matière de santé accordé aux organismes qui fournissent de l’information et des services liés à l’avortement, le Canada continue de collaborer étroitement avec les États-Unis en vue de favoriser l’autonomisation économique des femmes dans le contexte du développement.

Canada-Chine

Enjeu

Contexte

La relation bilatérale avec la Chine est en proie à une crise sans précédent et est à son plus bas depuis l’établissement de liens officiels en 1970. Après l’arrestation de Meng Wanzhou, de la société Huawei, le 1er décembre 2018, [CAVIARDÉ] en arrêtant et condamnant des ressortissants canadiens de façon arbitraire, en perturbant considérablement les exportations de semences de canola , et en suspendant tous les mécanismes habituels de dialogue de haut niveau. Plus particulièrement, les mesures prises contre le canola ont mené à une baisse de 1,4 p. 100 des exportations canadiennes vers la Chine dans la première moitié de 2019. La situation a été compliquée par la réaction de Beijing à la violence et aux tensions récentes à Hong KongNote de bas de page 1, où l’on trouve une importante diaspora canadienne.

Devant l’attitude agressive de la République populaire de Chine (RPC) en matière de politique étrangère, le Canada doit promouvoir et défendre ses valeurs en étroit partenariat avec des alliés aux vues similaires et dans le cadre de coalitions.

Malgré des développements récents (une réunion bilatérale officielle entre les ministres des Affaires étrangères et la nomination d’ambassadeurs respectifs), la position du gouvernement chinois reste la même. Dans ses messages publics [CAVIARDÉ], la Chine affirme encore que le Canada doit corriger son « erreur » et libérer Mme Meng, sans quoi les relations resteront difficiles, et pourraient même se détériorer davantage. Puisque le processus d’extradition risque de se poursuivre pendant des mois, voire des années, [CAVIARDÉ]

Entre temps, Michael Spavor et l’agent canadien du service extérieur (en congé) Michael Kovrig demeurent détenus en Chine pour des raisons de sécurité nationale. Les renseignements sur leur dossier judiciaire sont extrêmement limités, [CAVIARDÉ]. De plus, en 2019, Robert Schellenberg [CAVIARDÉ] Canadiens ont été condamnés à mort, [CAVIARDÉ].

Depuis décembre 2018, le Canada a discuté de ces affaires et d’autres enjeux bilatéraux aux plus hauts niveaux du gouvernement chinois. En coulisse, le Canada a eu plus d’un millier d’entretiens diplomatiques avec une grande variété d’interlocuteurs étrangers.

Point d’inflexion

Le Canada est à la croisée des chemins dans ses relations avec la RPC, alors que cette dernière affirme son pouvoir économique et géopolitique pour montrer sa détermination. Cette crise démontre que Beijing est disposé à utiliser des leviers politiques et économiques agressifs pour punir le Canada, et qu’il en a la capacité (un comportement observé aussi dans les autres relations bilatérales de la Chine), ainsi qu’à véhiculer des normes de relations internationales qui sont contraires aux intérêts du Canada.

Au cours des quatre dernières décennies, nos liens commerciaux soutenus avec la Chine en ont fait le troisième partenaire commercial en importance du Canada (4 p. 100 des exportations totales, comparativement à 75 p. 100 pour les États‑Unis et à 8 p. 100 pour l’Union européenne). Bien que les échanges commerciaux continuent, les récentes politiques discriminatoires adoptées par la Chine aux dépens du Canada ont contribué à creuser le déficit commercial du Canada avec la Chine (dans la première moitié de 2019), puisque certaines exportations canadiennes sont soumises à des restrictions, alors que les importations chinoises se poursuivent sans entraves.

Le marché [CAVIARDÉ] de la RPC représente un défi stratégique pour la politique commerciale du Canada, et pour l’orientation des relations bilatérales à l’avenir. En 2018, huit de nos dix principaux produits d’exportation vers la Chine étaient des ressources agricoles ou naturelles. Les intérêts commerciaux canadiens qui dépendent du marché chinois sont exposés à des perturbations soudaines et arbitraires du commerce. Cela est particulièrement vrai pour les produits de base, mais la Chine est également la deuxième source d’étudiants étrangers (24 p. 100) et de touristes (plus de 6 p. 100) au Canada. [CAVIARDÉ]

Les occasions d’affaires sont bien présentes, mais les exportateurs et les investisseurs canadiens continuent d’éprouver des problèmes qui les empêchent d’accéder et de participer au marché chinois à cause d’obstacles aussi bien formels qu’informels. Des restrictions pour de nombreux secteurs limitent la participation étrangère (notamment l’économie numérique et la fabrication de pointe).

Les discussions exploratoires tenues avec la Chine au sujet d’un éventuel ALE laissent croire qu’il sera difficile d’atteindre des résultats satisfaisants dans tous les secteurs d’intérêt du Canada, [CAVIARDÉ]. Bien que ce soit l’économie chinoise qui alimente dans une large mesure l’économie mondiale, des négociations en vue d’un ALE avec la Chine ne sont pas sur la table pour de nombreux partenaires aux vues similaires – certains de ces partenaires sont d’ailleurs d’avis que le meilleur moyen d’assurer des échanges commerciaux fondés sur des règles avec la Chine est d’exercer des pressions par le biais de l’OMC.

Autres intérêts et valeurs du Canada

[CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]. En effet, le gouvernement chinois a réclamé des réformes à la structure de gouvernance mondiale afin que celle-ci reflète mieux son nouveau statut. La Chine ne se résigne plus à accepter les règles, mais c’est elle qui de plus en plus fixe les règles sur la scène mondiale, comme le démontre sa création de la Banque d’investissement dans les infrastructures asiatiques (BIIA). La RPC fait la promotion d’idées en matière de gouvernance, de sécurité économique et de droits de la personne qui sont fondamentalement contradictoires avec celles du Canada. Par exemple, le Canada et d’autres pays aux vues similaires continuent de reprocher aux autorités chinoises ses graves violations des droits de la personne concernant le groupe ethnique des Ouïghours et d’autres minorités dans le Xinjiang, tandis que la Chine fait pression pour imposer son point de vue et son modèle de gouvernance dans ce territoire.

[CAVIARDÉ]

Pour ce qui est de l’actuel système international fondé sur des règles, la RPC tend à adhérer aux aspects [CAVIARDÉ] (initiatives sur les changements climatiques, accès asymétrique aux marchés avancés), à en redéfinir d’autres pour faire avancer ses intérêts [CAVIARDÉ] (réforme de l’Organisation mondiale du commerce), et à en bafouer d’autres encore lorsqu’ils sont incompatibles (mer de Chine méridionale, droits de la personne). Le gouvernement chinois tente aussi de promouvoir son idéologie en insérant des formulations propres au Parti communiste chinois (PCC) dans les documents multilatéraux, remettant en question les droits universels de la personne par des appels à la souveraineté et au principe de la majorité.

Cette nouvelle voix qui se fait entendre dans les forums multilatéraux a permis à la Chine de projeter ses intérêts nationaux à l’extérieur de ses frontières et d’ouvrir la voie [CAVIARDÉ] du PCC sur la scène mondiale.

Entre temps, les voisins du Canada dans l’hémisphère occidental subissent en première ligne les effets de l’affirmation de la Chine à l’échelle mondiale, ce qui restreint et complique nos relations.

Le gouvernement chinois a établi de nouveaux forums multilatéraux, comme la BIIA et l’initiative des nouvelles routes de la soie, pour fournir des prêts de faveur et des investissements dans les infrastructures assortis de conditions plus souples. La Chine s’est servie de ces forums pour tirer parti de ses prouesses économiques et étendre son influence régionale et exporter son modèle de gouvernance ailleurs dans le monde. Beijing exerce une nouvelle influence politique sur un nombre croissant de démocraties vulnérables en Amérique latine et dans les Caraïbes, de sorte qu’elle consolide de façon indirecte dans la région le modèle [CAVIARDÉ] qu’elle préfère, [CAVIARDÉ]

Entre l’arbre et l’écorce

L’actuelle crise bilatérale a placé le Canada au cœur de la rivalité géopolitique croissante entre la Chine et les États‑Unis, [CAVIARDÉ]. Dans les dernières années, la Chine a adopté (particulièrement en Asie) la pratique de creuser un fossé entre les États‑Unis et ses alliés dans le but de limiter son éventuel « isolement ». Elle a déployé cette stratégie sous diverses formes, que ce soit en imposant des restrictions à l’accès au marché ou en rompant le dialogue diplomatique, contre le Royaume‑Uni, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud, la Norvège et la Suède, entre autres. Les pressions et l’intimidation à l’encontre de Taïwan, que la Chine considère toujours comme une province « rebelle », sont plus intenses encore, et vont probablement tester les limites de l’actuel système fondé sur les règlesNote de bas de page 2.

Les États-Unis, de leur côté, sont très préoccupés par le poids économique croissant de la Chine, dont un exemple est l’initiative des nouvelles routes de la soie : il s’agit d’un effort déployé à l’échelle mondiale pour accroître les routes d’approvisionnement menant à la Chine en finançant des infrastructures de transport, de communication et d’extraction dans des pays partenaires.

Même si les critiques ont désigné ce phénomène comme la « diplomatie du piège de la dette », les projets de cette initiative visent souvent à combler des lacunes de longue date dans les infrastructures essentielles des pays en développement; des investissements jugés trop risqués par les institutions financières et les bailleurs de fonds occidentaux. Par ailleurs, la Chine a un plan d’expansion future dans l’Arctique [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ] Dans le cas du Canada, l’arrestation de Mme Meng a été considérée par Beijing comme un assaut commandé par les États‑Unis contre le programme d’innovation de la Chine. Pour sa part, Washington considère avec méfiance l’intérêt du Canada pour des projets d’infrastructure ou d’investissement dirigés par la Chine, comme le montrent très clairement les efforts constants des États‑Unis pour réduire la participation chinoise à l’instauration du réseau 5G au Canada.

Dialogue avec les « multiples Chines »

Bien que la politique étrangère chinoise consiste à appuyer l’objectif global de « rajeunissement de la nation », à légitimer le modèle autoritaire du PCC et à façonner un contexte international favorable à ces fins, il existe de « multiples Chines ». En effet, malgré l’image du poids lourd mondial, certains signes montrent que l’aplomb montré par Beijing à l’étranger vise à compenser une certaine fragilité interne. Sur le plan démographique, la population chinoise vieillit, ne dispose pas d’un filet social adéquat (le système de « crédit social » tend à augmenter les inégalités) et sera sans doute dépassée par la population de l’Inde en 2022. De même, bien que les modèles économiques prédisent un PIB chinois plus élevé que celui des États‑Unis vers la fin des années 2020, cette croissance devrait s’atténuer peu après. Les scénarios de développement économique les plus optimistes demeureront limités par les taux élevés de dégradation environnementale, de pollution, de corruption et de dette à la consommation ainsi que par d’autres risques financiers. [CAVIARDÉ]

À l’avenir, [CAVIARDÉ]. La situation est compliquée par la distance, la langue, l’idéologie, la censure, un système politique opaque et les restrictions accrues du Parti communiste sur les échanges.

En temps normal, la transition de la Chine vers une économie axée sur la consommation devrait entraîner plus de débouchés pour les exportateurs canadiens dans des secteurs d’innovation comme les technologies propres, les produits de consommation et de santé et les sciences de la vie, y compris par l’intermédiaire du commerce électronique. Toutefois, de tels échanges et d’autres possibilités de dialogue (p. ex. sur des enjeux mondiaux et des dossiers moins délicats comme les changements climatiques et la sécurité sanitaire mondiale) doivent être évalués en fonction des intérêts à long terme et des valeurs fondamentales du Canada (sans négliger les impératifs associés à la crise actuelle).

Système international fondé sur des règles

Enjeu

Context

Depuis plusieurs décennies, la prospérité et la sécurité du Canada sont notamment le fruit d’un système mondial composé d’institutions comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC), d’alliances comme l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de normes comme celles de la bonne gouvernance, et d’éléments du droit international comme les règles du droit humanitaire qui portent sur les conflits. Ce système régit globalement les affaires internationales contemporaines. On le décrit souvent comme un « ordre international fondé sur des règles » en vertu duquel le cadre des interactions entre les États est en grande partie défini collectivement et une responsabilité mutuelle est attendue (sauf dans certains cas). Bien que ce système ait régulièrement fait l’objet de modifications, il repose essentiellement sur un désir de favoriser la prévisibilité et la non‑agression entre les États, sur le respect du droit international et de l’intégrité territoriale, sur l’ouverture et la coopération économiques, et sur des actions concertées pour résoudre des problèmes du ressort de compétences multiples.

Le système actuel a joué un rôle dans la paix relative et la prospérité croissante connues au cours des 75 dernières années. Notamment, il a contribué à l’augmentation fulgurante des échanges commerciaux (dont la valeur est passée de 12 p. 100 du PIB mondial en 1960 à plus de 30 p. 100 aujourd’hui). En outre, par la multiplication des traités, des institutions et des accords de coopération complémentaires, il a fourni un cadre de plus en plus vaste pour la gestion des affaires mondiales. Au Canada seulement, près de 550 traités multilatéraux ont pris effet de 1967 à 2016 (et c’est sans compter les traités bilatéraux, presque trois fois plus nombreux). Même si les règles qui régissent ce système dynamique n’ont pas toujours été appliquées de manière uniforme – notamment par les grandes puissances – elles ont néanmoins permis d’atténuer le recours à la force brute entre les États, de faciliter la coopération internationale, de réduire l’instabilité financière et d’accroître la prospérité mondiale.

La plupart des États continuent de se dire en faveur du système fondé sur des règles et d’apprécier les avantages qu’il procure, même s’ils ne s’efforcent pas toujours activement de promouvoir ou de protéger tous les éléments qui le composent. À la lumière de ces constats, en plus du fait que les institutions ont tendance à résister à l’épreuve du temps, il semble peu probable que les attributs fondamentaux du système soient complètement compromis à court terme.

Problèmes touchant le système actuel

De nombreux éléments du système continuent de bien fonctionner, y compris des rouages du système financier mondial comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des règlements internationaux, puisque les États sont conscients de l’utilité de ces institutions pour protéger leurs propres intérêts économiques. Un grand nombre d’organismes techniques et d’organisations de normalisation (comme l’Union postale universelle, le Codex Alimentarius ainsi que l’Organisation de l’aviation civile internationale) et de banques et organismes de développement (comme la Banque interaméricaine de développement ainsi que le Programme alimentaire mondial) continuent par ailleurs de remplir une grande partie de leur mandat avec le soutien ou, du moins, avec l’assentiment des puissances mondiales. Mais malgré ces succès, le système actuel et ses principes sous-jacents sont de plus en plus mis à l’épreuve. Cette situation est due à plusieurs facteurs :

  1. Un changement dans l’équilibre des pouvoirs a encouragé la reprise d’une vive lutte de pouvoirs favorisant l’unilatéralisme entre les grandes puissances de même qu’un retour aux guerres indirectes, et certains pays ont profité de cet état des choses pour faire fi des principes et des institutions qui présentent des inconvénients pour eux sur leur territoire, notamment ceux qui ont trait aux droits de la personne, à la primauté du droit et à la bonne gouvernance. Certains États ont cherché à miner des éléments du système international, surtout ceux qui ont pour effet d’empiéter sur leur souveraineté ou de brider leurs ambitions régionales ou mondiales. Leur comportement a entraîné des transgressions des règles les plus fondamentales protégeant les États contre les agressions territoriales (p. ex. l’annexion de la Crimée par la Russie), l’affaiblissement de mécanismes importants comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [CAVIARDÉ] et l’OMC [CAVIARDÉ] ainsi que des traités et des institutions à la base des efforts mondiaux de contrôle des armements.
  2. Dans plusieurs pays, le protectionnisme a pris de l’ampleur parallèlement à l’adoption de politiques intérieures isolationnistes et ethno-nationalistes. Dans bien des cas, la montée du populisme s’est accompagnée d’une réaction très négative contre la mondialisation, dont les résultats n’ont pas été partout à la hauteur des attentes, notamment dans les pays où les droits de la personne sont systématiquement bafoués ou qui sont les plus directement touchés par les inégalités économiques, la corruption ou la dégradation de l’environnement. La popularité croissante de prétendues solutions tirées de certaines politiques populistes (p. ex. au chapitre du commerce ou des migrations) pourrait mener à l’adoption de politiques plus nationalistes qui créeront des obstacles à la coopération internationale.
  3. Il existe aussi des préoccupations croissantes à l’égard de la légitimité de certaines institutions mondiales (p. ex. les institutions financières internationales) qui découlent de questions sur leur caractère représentatif, ainsi que des inquiétudes quant à la capacité d’autres institutions (comme l’OMC) de donner les résultats escomptés. Ces préoccupations émanent de citoyens qui peuvent avoir l’impression d’être des laissés-pour-compte de la mondialisation; d’États qui trouvent que les dispositions sur la gouvernance économique mondiale sont injustes et dépassées et qu’elles ne tiennent pas compte des puissances régionales émergentes; ainsi que d’acteurs non étatiques ou infranationaux n’ayant pas de tribune dans les forums internationaux actuels.
  4. 3) Enfin, il y a une prolifération d’acteurs non étatiques malveillants (comme des cybercriminels et des groupes terroristes) qui tâchent par divers moyens d’ébranler la confiance à l’égard des institutions nationales et de perturber l’action internationale. Ces groupes, dont les tactiques reposent principalement sur l’exploitation d’espaces et de technologies à l’égard desquelles il existe un vide de gouvernance (ou une gouvernance insuffisante), exercent souvent leurs activités dans le cyberespace ou violent des règles du droit international en toute impunité. Pour s’attaquer à ces problèmes et à d’autres menaces en devenir, il sera nécessaire d’établir de nouvelles formes de gouvernance et de coopération mondiales (p. ex. en matière de données et de désinformation) et de mobiliser à cette fin de nouveaux intervenants.

Le Canada et le système fondé sur des règles

La communauté internationale devra réagir et s’adapter à ces tendances en modernisant l’actuel système fondé sur des règles, mais la nature et la portée des changements requis suscitent de profonds désaccords. [CAVIARDÉ], cela laisse plus d’espace à d’autres acteurs dont les points de vue diffèrent de deux du Canada. Bien que cette situation offre des possibilités d’innovation et de collaboration, elle a aussi pour effet d’entraîner une rupture avec la façon dont les relations internationales ont été menées au cours des sept dernières décennies, en plus d’engendrer une certaine imprévisibilité.

Pour le Canada et pour de nombreux autres États, toute dégradation du système fondé sur des règles aurait d’importantes répercussions, [CAVIARDÉ] Vu l’importance de divers problèmes comme les changements climatiques, les crimes transnationaux, le terrorisme, la prolifération nucléaire ainsi que les crises humanitaires politiques et transfrontalières, une coopération stratégique sera nécessaire non seulement pour protéger le système actuel, mais aussi pour le réformer et le remettre à jour afin qu’il soit adapté à la dynamique du XXIe siècle et qu’il protège les intérêts de nos citoyens dans un avenir prévisible.

[CAVIARDÉ]. Le système devra être assez résilient pour résister aux perturbations tout en étant assez souple pour surmonter de nouveaux problèmes et résoudre les problèmes de représentativité et de rendement décrits plus haut. La mesure dans laquelle il faudra, pour y arriver, créer de nouvelles règles, normes et institutions ou réformer les institutions en place dépendra des efforts de coopération multilatérale d’une grande variété d’États et d’acteurs non étatiques.

Le Canada pourrait aussi devoir faire des choix difficiles lorsque les avis de ses plus proches alliés divergeront [CAVIARDÉ]

Pour donner un nouvel élan au système fondé sur des règles, toute stratégie devra faire une large place aux relations bilatérales, ce qui comprend notamment la faculté d’être à l’écoute d’un éventail d’États et de travailler avec ceux-ci en vue de faire en sorte que le système leur permette de faire avancer leurs intérêts.

Il est tout particulièrement dans l’intérêt du Canada de parvenir à ce que le système international de l’avenir ne soit pas seulement « collaboratif » ou « multilatéral », mais qu’il soit fondé sur des règles. Pour ce faire, il faut instaurer un climat propice au respect du droit international et travailler en ce sens.

Le Canada est bien placé pour jouer un rôle de chef de file dans diverses initiatives institutionnelles, thématiques, techniques et ponctuelles qui permettront de renforcer un système fondé sur des règles de plus en plus précaire. [CAVIARDÉ]

Commerce international

Enjeu

Contexte

En 2018, le commerce a compté pour 66 p. 100 du PIB du Canada, ce qui souligne son importance vitale pour l’économie canadienne.

Graphique 1 : Commerce des biens et des services du Canada

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

L’ouverture des marchés est cruciale pour assurer la prospérité du Canada qui est une nation commerçante de taille moyenne. Outre l’importance de maintenir l’accès au marché américain, le Canada s’est appuyé sur un système commercial international fondé sur des règles, dont l’Organisation mondiale du commerce (OMC) constitue l’élément central. Le Canada doit actuellement relever le défi de préserver ce système commercial dans une conjoncture marquée par l’incertitude et des pressions protectionnistes grandissantes à l’échelle mondiale (voir le document sur l’OMC). Les accords de libre-échange bilatéraux et régionaux facilitent aussi la participation du Canada au commerce international en lui procurant un accès préférentiel à des marchés clés. Le Canada compte 14 accords de libre‑échange en vigueur, englobant 51 pays et les deux tiers du PIB mondial (des documents distincts fournissent plus d’information sur les accords commerciaux et les initiatives de promotion du commerce du Canada).

Commerce des biens et des services

En 2018, les exportations et les importations de biens et de services du Canada ont respectivement crû de plus de 6 p. 100 et de 5 p. 100. Cette progression est conforme à celle observée depuis la crise financière mondiale, bien que le Canada accuse désormais des déficits commerciaux annuels, alors qu’il enregistrait des excédents avant la crise.

Où : Les États‑Unis représentent le premier partenaire commercial du Canada. Par exemple, en 2018, le Canada a destiné les trois quarts de ses exportations de marchandises aux États‑Unis (voir le graphique 2), d’où sont provenues plus de la moitié de ses importations de marchandises. Une forte proportion d’exportateurs canadiens limitent leurs activités au marché américain, et les exportateurs canadiens qui se lancent sur d’autres marchés ont pour la plupart exporté en premier lieu aux États-Unis. [CAVIARDÉ]

Cependant, cette grande concentration des échanges commerciaux avec les États‑Unis a diminué au cours des deux dernières décennies. Même si la valeur des exportations de marchandises vers les États‑Unis a augmenté de 5 p. 100 en 2018, les exportations vers d’autres marchés ont progressé encore plus vite, soit de près de 9,8 p. 100. Parmi les principaux partenaires commerciaux du Canada autres que les États-Unis, la croissance la plus rapide des exportations a été observée à destination de la Chine (+16 p. 100), de la Corée du Sud (+9,7 p. 100) et du Japon (+9,1 p. 100).

Graphique 2 : Variation de la part des exportations de marchandises du Canada entre 2000 et 2018

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

Quoi : Les produits énergétiques (22 p. 100), les véhicules automobiles et pièces d’automobiles (13 p. 100), ainsi que les machines et l’équipement mécaniques (8 p. 100) arrivent en tête des catégories de marchandises exportées par le Canada. Bien d’autres secteurs sont aussi axés avant tout sur l’exportation. Le Canada est notamment le cinquième exportateur agricole mondial, de sorte que de nombreux producteurs canadiens dépendent du commerce international.

Le secteur des services représente aussi un important pan de l’économie canadienne, puisqu’il est à l’origine d’environ 70 p. 100 du PIB et d’une grande partie des emplois au Canada. Les exportations canadiennes de services comptent maintenant pour près de 17 p. 100 des exportations directes, à la faveur de neuf années consécutives de progression, et elles contribuent à l’exportation de biens connexes. Par exemple, en 2018, le Canada comptait plus de 572 400 étudiants internationaux, qui ont dépensé environ 21,6 milliards de dollars au pays (droits de scolarité, logement, etc.). Le tourisme a aussi permis d’injecter environ 9,7 milliards de dollars dans le PIB canadien et de créer plus de 583 000 emplois.

Comment : Pour accroître ses exportations, il sera essentiel que le Canada fasse partie des chaînes de valeur mondiales et puisse s’appuyer sur des réseaux de transports et des infrastructures—dont les ports, les chemins de fer et les aéroports—permettant une circulation fluide des personnes et des marchandises. La façon dont les entreprises peuvent vendre leurs biens et services est aussi en pleine évolution, spécialement sous l’effet de l’utilisation croissante d’Internet et des technologies numériques pour faciliter les transactions et fournir des produits numériques à l’étranger. Pour que les Canadiens puissent tirer pleinement parti de tels débouchés, il est crucial que les politiques et les règlements du gouvernement suivent le rythme de cette évolution.

Qui : Même si la majeure partie du commerce est le fait des plus grandes entreprises, le Canada cherche à accroître la participation de groupes sous‑représentés dans les échanges commerciaux internationaux et à faire connaître aux entreprises canadiennes de toutes les tailles les débouchés créés par les accords commerciaux du Canada. Par exemple, les PME sont à l’origine de 90 p. 100 des emplois dans le secteur privé au Canada. Pourtant, à peine 12 p. 100 des PME exportent des biens et des services à l’étranger. Fait à noter, des recherches montrent cependant que, parmi les PME canadiennes qui sont actives à l’exportation, la proportion de PME exportatrices qui appartiennent à des femmes a doublé de 2011 à 2017, ayant passé de 7,4 p. 100 à 15 p. 100. De plus, les résultats d’un sondage mené auprès d’entrepreneurs autochtones montrent que, en 2014, deux fois plus de PME appartenant à des Autochtones étaient actives à l’exportation par rapport au total des PME canadiennes, soit 24 p. 100 contre 12 p. 100, respectivement.

Il faut aussi tenir compte du rôle des sociétés étrangères affiliées dans l’économie et les échanges commerciaux internationaux du Canada. Employant 1,9 million de Canadiens, les sociétés étrangères affiliées comptent pour plus de la moitié du commerce total de marchandises du Canada, ainsi que pour 38 p. 100 de la R-D totale effectuée par des entreprises au pays. Pour leur part, les sociétés canadiennes affiliées à l’étranger ont réalisé des ventes de biens et de services supérieures aux exportations conventionnelles du Canada, aidant ainsi leur société mère canadienne à demeurer concurrentielle, à avoir accès à des technologies ou à d’autres moyens de production et à se concentrer sur les activités au siège social canadien.

Investissement direct étranger (IDE)

L’IDE est un important moteur de croissance économique et contribue à rattacher les industries canadiennes aux chaînes de valeur mondiales. En 2016, les sociétés étrangères affiliées au Canada employaient 1,9 million de Canadiens (12 p. 100 de l’emploi au pays), et leurs exportations de biens et de services se sont montées à 31 milliards de dollars (48 p. 100 des exportations canadiennes).

En 2018, le stock d’IDE total au Canada s’est établi à 877 milliards de dollars. Les pays qui se classent aux cinq premiers rangs des investisseurs, en tenant compte des IDE qui transitent par des pays où le taux d’imposition est plus faible, sont les États‑Unis, le Royaume‑Uni, le Japon, la Suisse et le Brésil.

Graphique 3 : Part de l’IDE au Canada, en valeur comptable totale, 2018

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

Les flux d’IDE fluctuent d’une année à l’autre, affichant tour à tour de fortes hausses ou baisses. Un recul marqué de l’IDE mondial a notamment été observé en 2018. Ces fluctuations s’expliquent par différentes raisons, et la tendance baissière de 2018 est généralement attribuée à la faiblesse de la croissance économique mondiale, aux tensions commerciales, à l’incertitude politique et aux effets de récentes réformes fiscales aux États‑Unis. Toutefois, les flux totaux d’IDE au Canada ont bondi de 70 p. 100 en 2018, à l’inverse du repli enregistré dans la plupart des autres économies avancées. Il convient cependant de noter que ce rétablissement fait suite au recul causé en 2017 par l’acquisition par des entreprises canadiennes de deux sociétés étrangères affiliées dans le secteur pétrolier, et que les flux de 2018 se situent près de la moyenne observée de 2013 à 2016.

Pour faciliter l’IDE, l’organisme Investir au Canada, qui relève du portefeuille du ministre du Commerce international, a été établi en 2018 dans le but d’attirer plus d’investissements internationaux. Les investissements font aussi l’objet d’examens afin d’assurer la sécurité nationale, conformément à des lignes directrices appliquées par le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique en étroite collaboration avec le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile.

Les investissements directs canadiens à l’étranger (IDCE) ont augmenté pour atteindre un total de 1,29 billion de dollars en 2018. Comme dans le cas de l’IDE, les États‑Unis arrivent largement en tête des destinataires de l’IDCE (45 p. 100 du stock total) et sont suivis du Royaume‑Uni (8,4 p. 100) et du Luxembourg (7 p. 100), même si une portion de l’IDCE dans ce pays est probablement destinée à d’autres pays. Les entreprises canadiennes font des investissements considérables à l’étranger dans les secteurs des services financiers et d’assurance (36 p. 100 du stock total) et de l’extraction minière, pétrolière et gazière (16 p. 100). En 2018, les flux d’IDCE ont baissé de 38 p. 100. Ce recul global masque cependant des tendances contraires : alors que les investissements canadiens ont chuté de 60 p. 100 aux États-Unis, ils ont progressé de 48 p. 100 vers le reste du monde.

Candidature pour obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies

Enjeu

En 2016, le gouvernement a annoncé que le Canada briguerait un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies pour le mandat de 2021‑2022. Le vote aura lieu le 5 juin 2020.

[CAVIARDÉ]

Contexte

Le Canada brigue l’un des deux sièges au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) dans le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, en concurrence avec l’Irlande et la Norvège, qui ont déclaré leur candidature respectivement 10 et 12 ans avant le Canada. Un siège par rotation au Conseil de sécurité permettrait au Canada de s’exprimer au sein du principal organe décisionnel mondial responsable des questions de paix et de sécurité à l’échelle internationale. En briguant un siège au CSNU, le Canada démontre concrètement son engagement à apporter sa contribution au partage des obligations mondiales. Le Canada ferait part de ses idées et mettrait à contribution son expertise afin d’accélérer les progrès en vue d’aborder les défis les plus difficiles dans le monde et d’accroître son influence mondiale. Le Canada travaillerait également en étroite collaboration avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (les 5P, soit la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis), et plus particulièrement avec d’autres membres élus qui font partie du monde multipolaire émergent, [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

Comme deux sièges sont disponibles, chacun des 193 États membres des Nations Unies peut voter pour un ou deux candidats. Les États membres ne sont pas obligés d’utiliser leurs votes et peuvent choisir de voter pour un seul candidat ou même pour aucun candidat. Pour être élu, le Canada doit obtenir les votes de 129 pays (majorité des deux tiers). Si plus d’un candidat est incapable d’obtenir 129 votes, ils s’affronteront dans les rondes suivantes jusqu’à ce que deux pays obtiennent le deux tiers des votes.

Voici un portrait du soutien que reçoit actuellement le Canada :

[CAVIARDÉ]

Prochaines étapes

Le Ministère est en mesure d’offrir des conseils et directives sur les prochaines étapes, notamment des propositions pour la mobilisation des ministres lors des sept derniers mois de la campagne.

Aide internationale

Enjeu

Contexte

Si les trois dernières décennies ont été marquées par des progrès sans précédent en matière de développement mondial, tout le monde n’en a pas profité de manière égale. Plus de 736 millions de personnes vivent encore avec moins de 1,90 $ par jour, et plus de 70 millions de personnes ont été déplacées de force en raison de conflits, de la violence et de violations des droits de la personne. Les femmes et les filles sont plus gravement touchées par la pauvreté vu les inégalités entre les genres. La pauvreté se concentre de plus en plus dans les États fragiles et dans les pays à faible revenu, c’est‑à‑dire ceux qui sont le moins en mesure de fournir du soutien nécessaire sans aide internationale.

Le Canada est un donateur actif depuis les années 1950. L’aide internationale du Canada contribue aux plus vastes objectifs de la politique étrangère et de commerce international du Canada et à l’avancement des intérêts canadiens. La pauvreté, l’inégalité, la violence et la fragilité sont des facteurs ayant d’importantes répercussions sur la stabilité et la prospérité, tant à l’échelle mondiale qu’au pays. Les pays en développement constituent d’importants partenaires économiques et sources de croissance mondiale : à mesure que les économies se stabilisent et se développent, le Canada a la possibilité d’établir des relations commerciales mutuellement avantageuses.

Le Canada s’est engagé à mettre en œuvre le Programme 2030 adopté à l’échelle mondiale, qui comprend 17 Objectifs de développement durable universels (que doivent atteindre tous les pays) et reflète un consensus mondial sur la nécessité de ne laisser personne pour compte dans les dimensions sociales, économiques et environnementales du développement durable.

L’enveloppe de l’aide internationale du Canada s’élève à près de 5,75 milliards de dollars en 2019‑2020. Affaires mondiales Canada réalise la majorité de ces investissements (85 p. 100). On prévoit actuellement que le ratio de l’aide publique au développement du Canada au revenu national brut pour 2019 sera de 0,27 p. 100 (la cible acceptée à l’échelle mondiale est de 0,7 p. 100).

Ce que fait le Canada

Le Canada suit une démarche intégrée pour s’attaquer à la pauvreté, remédier aux crises humanitaires et favoriser la paix et la sécurité par la voie de son aide internationale. Le Canada concentre son aide internationale là où il peut faire une différence significative dans la vie des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, y compris celles qui vivent dans des contextes fragiles. L’orientation thématique de l’aide internationale du Canada s’est adaptée au fil des ans en fonction de l’évolution des besoins, des possibilités et des priorités du Canada.

En juin 2017, le Canada a lancé sa Politique d’aide internationale féministe, qui décrit en quoi consiste cette aide internationale, comment et où il entend l’offrir. La politique vise à éradiquer la pauvreté et à bâtir un monde plus pacifique, inclusif et prospère. Elle souligne que le fait de favoriser l’égalité et l’autonomie des femmes et des filles est le moyen le plus efficace d’y parvenir. Prenant appui sur le rôle dirigeant joué par le Canada en matière d’égalité entre les genres depuis les années 1980, la Politique fixe quelques cibles ambitieuses. Par exemple, d’ici 2020‑2021, au moins 95 p. 100 de l’aide bilatérale au développement du Canada ciblera ou intégrera l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles. À l’heure actuelle, cette proportion atteint 90 p. 100.

Environ 60 p. 100 des investissements d’aide internationale du Canada sont consacrés à la santé, à l’aide humanitaire, à l’environnement et à l’action climatique dans le monde. Le reste du financement est attribué à d’autres secteurs essentiels, comme la croissance économique, l’éducation, la gouvernance, la paix et la sécurité.

Voici certains des principaux résultats du Canada en 2018‑2019 :

Pays ciblés par le Canada

Le Canada a accordé une aide au développement officielle à plus de 130 pays en 2017‑2018 par l’intermédiaire de divers canaux et partenaires. Les programmes sont adaptés pour répondre aux besoins et aux possibilités propres à chaque pays. Grâce à ses programmes géographiques (bilatéraux), le Canada fournit des fonds à 47 pays et régions (les 10 principaux bénéficiaires de l’aide bilatérale du Canada sont illustrés dans le graphique qui suit). Le Canada s’est engagé à consacrer 50 p. 100 de son aide bilatérale au développement international à l’Afrique subsaharienne d’ici 2021‑2022.

Parce qu’il reconnaît que les pays en développement ont des besoins différents selon l’étape où ils se trouvent dans leur parcours de développement, le Canada cherche à adapter les partenariats qu’il forme avec les pays.

Résults provisoires pour 2018-2019 d’Affaires mondiales Canada Dix principaux bénéficiaires de l’aide internationale bilatérale (en millions de dollars)

Résults provisoires pour 2018-2019 d’Affaires mondiales Canada Dix principaux bénéficiaires de l’aide internationale bilatérale (en millions de dollars)
Version texte

Le graphique présente les dix principaux bénéficiaires de l'aide internationale bilatérale d'Affaires mondiales Canada en 2018-2019, sur la base de chiffres préliminaires qui peuvent être révisés à la suite d'une assurance qualité supplémentaire. La liste des dix pays est présentée par ordre décroissant, en commençant par le plus grand bénéficiaire. Le graphique présente pour chaque pays le montant de l'aide bilatérale, le montant de l'aide humanitaire et le total en millions de dollars.

Afghanistan; Syria; Bangladesh; Mali; Jordan; Ethiopia; Tanzania; Congo, Dem. Rep.; Lebanon; South Sudan.

L’aide internationale bilatérale est le décaissement de fonds dans le cadre duquel le donateur réserve ou contrôle les fonds en précisant le nom du bénéficiaire ou d’autres aspects de l’initiative. Elle comprend l’aide humanitaire internationale (indiquée en orange), qui est conçue pour sauver des vies, soulager les souffrances et maintenir et protéger la dignité humaine dans les situations d’urgence et après coup.

Les façons de faire du Canada

Le Canada s’est engagé à respecter les principes d’efficacité du développement convenus à l’échelle internationale, fondés sur des décennies d’expérience, y compris l’importance pour les pays de diriger leurs propres efforts de développement, de mettre l’accent sur les résultats, de travailler en partenariats inclusifs et de favoriser la transparence et la responsabilisation.

L’aide internationale du Canada est fournie par l’entremise de divers partenaires, notamment des organisations multilatérales, des gouvernements partenaires, des organisations non gouvernementales et des entités du secteur privé. Selon le contexte donné, le Canada choisit le partenaire le plus approprié pour atteindre ses objectifs. Le Canada travaille de plus en plus dans le cadre de partenariats multipartites, et ce, parce qu’une coopération au développement efficace repose sur la mobilisation de toutes les ressources et de tous les intervenants potentiels pour obtenir des résultats.

Les organisations partenaires sont sélectionnées à la suite d’une analyse de leurs résultats antérieurs et de leur capacité à produire des retombées dans le pays.

Le Canada regroupe son aide internationale en trois grandes catégories :

Compte tenu du consensus international selon lequel de nouvelles approches sont essentielles en vue de susciter les changements nécessaires pour assurer le développement durable, le Canada fait également la promotion d’approches novatrices pour la prestation de l’aide internationale. Le Canada encourage l’expérimentation et la mise à l’échelle de solutions durables, par exemple le recours à de nouvelles technologies pour les services de santé.

Le Canada s’est positionné comme un chef de file pour ce qui est de trouver d’autres sources de financement du développement favorisant l’atteinte des Objectifs de développement durable. Le Canada établit de nouveaux partenariats et élargit sa boîte à outils de financement du développement afin de favoriser plus efficacement la mobilisation du secteur privé et des ressources pour réunir plus de fonds à l’échelle mondiale en vue d’assurer le développement durable. À titre d’exemple, FinDev Canada, l’organisme canadien de financement du développement, a été créé en 2018 pour soutenir les investissements du secteur privé dans les pays en développement.

Pour fournir son aide internationale, le Canada utilise une large gamme de mécanismes notamment le versement d’un financement de base à des organisations multilatérales, de subventions et de contributions, ainsi que de contributions remboursables permettant au Canada de mieux mobiliser de nouvelles sources de financement. Deux nouveaux programmes annoncés dans le budget de 2018, le Programme d’innovation en aide internationale et le Programme de prêts souverains, offrent une plus grande souplesse en matière de financement et de partenariats de façon à ce que le Canada demeure à l’avant‑garde du financement du développement. De plus, le Canada s’est engagé à verser 300 millions de dollars pour aider à établir le Fonds pour l’égalité – une collaboration sans précédent qui réunit des organismes philanthropiques, des investisseurs, le secteur privé et la société civile en une seule plateforme pour mobiliser plus d’un milliard de dollars en actifs en vue de renforcer l’égalité des genres dans les pays en développement.

Aide humanitaire

Enjeu

Contexte

L’aide humanitaire prend diverses formes, comme la protection des civils et de ceux qui ont rendu les armes, ainsi que la distribution d’aliments et d’eau potable, la prestation de services d’assainissement et de santé, la construction d’abris et la mise en œuvre d’autres mesures de secours.

Au cours des dernières années, on a observé une hausse sans précédent des besoins humanitaires qui est attribuable aux catastrophes naturelles, aux changements climatiques et aux conflits armés qui se prolongent et qui, en l’absence de solutions politiques, sont traduits par le plus important mouvement de personnes déplacées et de réfugiées depuis la Seconde Guerre mondiale.

En 2019, les Nations Unies ont lancé un appel à la communauté internationale, sollicitant 26,7 milliards de dollars pour apporter une aide humanitaire à 94 millions de personnes. Or, en 2014, les Nations Unies avaient demandé 16,4 milliards de dollars pour venir en aide à 57 millions de personnes. Le système international a de la difficulté à suivre ce rythme, de sorte que l’insuffisance du financement est appréciable et persistante et que certains besoins ne peuvent pas être comblés. De plus, les acteurs humanitaires sont souvent attaqués et le droit international est bafoué, particulièrement dans les situations de conflit.

L’aide humanitaire est l’expression visible et tangible des valeurs canadiennes et va dans le sens de notre intérêt national puisqu’elle contribue à la stabilité mondiale. Les Canadiens s’attendent à ce que nous réagissions aux crises internationales avec compassion et nos alliés tiennent pour acquis que nous participerons aux efforts de la communauté internationale. Parallèlement à sa contribution aux interventions humanitaires, le Canada a souvent consenti d’autres investissements (notamment dans le cadre d’efforts de stabilisation et de développement à long terme).

Figure 1 : Appels mondiaux des Nations Unies lancés au cours des dernières années - Besoins à combler et financement obtenu (en $US)

Appels mondiaux des Nations Unies lancés au cours des dernières années - Besoins à combler et financement obtenu (en $US)
Version texte

Figure 1 : Appels mondiaux des Nations Unies lancés au cours des dernières années - Besoins à combler et financement obtenu (en $US)

 2015201620172018
* tous les chiffres sont exprimés en millards de $US
Les besoins de financement totales pour les appels coordonnés par les Nationas Unies*20,221,926,428,1
La proportion du financement humanitaire obtenu pour les appels coordonnés par les Nations Unies*10,913,216,117
Les besoins en financement à combler pour les appels coordonnés par les Nations Unies*9,38,810,411,1
La proportion de besoins financiers comblés54%60%61%61%

Source: Global Humanitarian Assistance Report 2019, Development Initiatives.

Le système humanitaire international

L’aide humanitaire repose sur quatre grands principes dont le respect est essentiel pour assurer l’accès aux populations touchées puisqu’il permet aux organisations de nouer des liens de confiance et de faire accepter leurs activités, particulièrement dans des situations comme des conflits armés.

Le principe d’humanité signifie qu’une solution doit être trouvée aux souffrances humaines partout où elles se manifestent.

Le principe de neutralité signifie que les acteurs ne doivent pas favoriser un camp ou un autre en cas d’hostilités ou mener des activités de nature politique, raciale, idéologique ou religieuse.

Le principe d’impartialité signifie que l’aide humanitaire doit être apportée en ne tenant compte que des besoins et en faisant abstraction de la nationalité, de la race, du genre, des croyances religieuses, de la classe sociale ou des opinions politiques des personnes aidées.

Le principe d’indépendance signifie que les objectifs humanitaires doivent être distincts des objectifs économiques, politiques, militaires ou autres poursuivis par les acteurs dans les régions où ils apportent une aide humanitaire.

Le Canada fournit une aide humanitaire dans le cadre d’un système mondial bien rodé. Le soutien apporté à travers ce système permet d’éviter le dédoublement des efforts et d’apporter une réponse opportune, coordonnée et basée sur les besoins en fonction d’appels globaux et priorisés. Au cours des dernières années, l’apparition de nouveaux acteurs et l’adoption de nouvelles façons de travailler (financement pluriannuel et aide monétaire, p. ex.) ont accru la complexité du système humanitaire.

L’aide humanitaire du gouvernement du Canada

L’aide humanitaire est un important outil de la politique étrangère que notre pays utilise pour réagir aux crises internationales afin de sauver des vies, de préserver la dignité humaine et de soulager la souffrance attribuables à des conflits, à l’insécurité alimentaire et à des catastrophes naturelles dans les pays en développement.

Des donateurs et des partenaires humanitaires interviennent lorsque le gouvernement d’un pays touché par un conflit, une crise, une sécheresse ou une catastrophe naturelle est dépassé par les événements. Le Canada n’apporte une aide humanitaire que si les conditions suivantes sont remplies :

  1. le pays touché présente une demande d’aide internationale (cette condition n’est pas toujours exigée, comme dans le cas de la Syrie);
  2. une évaluation crédible des besoins est réalisée;
  3. un appel humanitaire est lancé.

Le Canada dispose d’une boîte à outils solide pour réagir aux crises humanitaires. L’intervention du Canada en fonction des besoins particuliers mobilise de nombreux acteurs au sein d’Affaires mondiales Canada et de l’appareil gouvernemental. Le Canada agit par l’intermédiaire de partenaires d’expérience comme les Nations Unies, la Croix-Rouge et des organisations non gouvernementales. Son aide prend d’abord et avant tout la forme de contributions financières à des partenaires de confiance, mais elle peut également se traduire par l’envoi d’articles d’urgence provenant des stocks du Ministère ou encore le déploiement d’experts civils. En cas de catastrophes naturelles d’envergure, le Canada peut également mettre à profit (à la demande du Ministère) les capacités des Forces armées canadiennes, comme l’équipe d’intervention en cas de catastrophe.

L’aide humanitaire du Canada a une portée considérable. En effet, notre pays fournit présentement une telle aide dans plus de 45 pays qui sont pour la plupart au Moyen-Orient ou en Afrique subsaharienne. De plus, avec des décaissements moyens de plus de 800 millions de dollars par année, l’aide humanitaire représente une partie importante de l’aide publique au développement du Canada.

Figure 2 : Financement total accordé à l'assistance humanitaire par le gouvernement du Canada aux termes de l'aide au développement officielle (ADO)

Financement total accordé à l'assistance humanitaire par le gouvernement du Canada aux termes de l'aide au développement officielle (ADO)
Version texte

Figure 2 : Financement total accordé à l'assistance humanitaire par le gouvernement du Canada aux termes de l'aide au développement officielle (ADO)

 2011-20122012-20132013-20142014-20152015-20162016-20172017-2018
L'aide au développement officielle du Canada (en milliards de dollars)$5,2$5,0$4,6$5,4$4,8$5,0$5,4
Assistance humanitaire (% de l'ADO)12%10%19%16%15%16%17%

Source : Rapports statistiques sur l’aide internationale, en CAD, Affaires mondiales Canada, de 2011-2012 à 2017-2018.

Une aide humanitaire qui tient compte de l’égalité des genres

Par sa sous-politique sur l’égalité des genres dans l’action humanitaire, le Canada tient compte de l’égalité des genres dans le cadre de l’aide humanitaire. Le Canada cherche ainsi à répondre aux besoins particuliers des gens en situation de vulnérabilité, et tout particulièrement des femmes et des filles, et à tenir compte de leurs priorités pour soutenir le renforcement de leur pouvoir socioéconomique et s’assurer que l’aide canadienne a un impact plus important et durable.

Le Canada prend des mesures concrètes pour favoriser une aide humanitaire qui tient compte des sexospécificités. Pour ce faire, il met en œuvre des programmes spéciaux et met à l’essai de nouvelles approches, comme le projet de « Carrefour du genre » (Gender Hub) au Bangladesh dans le cadre de l’intervention à la crise des Rohingyas, et effectue du travail de défense des intérêts comme le leadership qu’il assume actuellement à l’égard de l’Appel à l’action contre la violence fondée sur le genre.

Arctique et Antarctique

Enjeu

Le Canada cherche à bâtir une région arctique prospère et durable, au pays et à l’étranger, tout en exerçant sa souveraineté inaliénable sur son territoire dans l’Arctique.

Contexte

Arctique

Des pressions émergentes pourraient rendre le haut niveau de coopération qui règne actuellement dans l’Arctique plus difficile. Les changements climatiques donnent accès aux ressources naturelles et aux voies navigables de la région, ce qui entraîne des changements dans les calculs géostratégiques des États arctiques et non arctiques, qui poursuivent de plus en plus d’intérêts économiques et de sécurité.

Les tensions grandissent entre les États‑Unis, la Russie et la Chine, et chacun renforce sa capacité à exercer ses activités et à projeter sa présence dans l’Arctique. [CAVIARDÉ] En mai 2019, le secrétaire d’État des États-Unis, Michael Pompeo, a souligné les menaces perçues que la Russie et la Chine font peser sur l’économie et la sécurité. Pour sa part, la Chine soutient être un État « du proche-Arctique » et a élargi ses capacités, ses intérêts et ses engagements liés à l’Arctique au cours des dernières années.

Bien que le Canada ne perçoive pas de menaces militaires immédiates dans l’Arctique, la région s’impose comme une zone d’importance stratégique sur le plan international. Les militaires canadiens collaborent étroitement avec leurs partenaires américains au sein du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), qui exploite le Système d’alerte du Nord, une série de radars d’alerte rapide qui surveille les approches aériennes de l’Amérique du Nord via l’Arctique. Ce système permet au Canada et aux États-Unis d’avoir une compréhension commune des activités aérospatiales dans l’Arctique, même si le système est désuet et doit être amélioré.

Le Canada est déterminé à faire en sorte que l’Arctique demeure une région pacifique et stable, fondée sur des règles et des normes internationalement reconnues. Cet objectif se fait grâce au Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord, qui a été élaboré conjointement avec des partenaires territoriaux, provinciaux et autochtones sur plus de deux ans. Le cadre est appuyé par un financement de 700 millions de dollars (sur 10 ans) qui a été annoncé dans le budget de 2019, dont 34 millions de dollars (sur cinq ans) sont strictement destinés aux engagements s’inscrivant dans le volet international de cette stratégie. Le Cadre vise à renforcer la position du Canada en tant que chef de file et à faire avancer les priorités internationales dans la région. [CAVIARDÉ]

Pour maintenir la stabilité de la région arctique, le Canada collabore avec des partenaires clés afin d’améliorer l’interopérabilité et d’échanger de l’information, notamment en ce qui a trait aux opérations de recherche et sauvetage, aux catastrophes maritimes ainsi qu’à la préparation et à l’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures.

Conseil de l’Arctique

Fruit de la diplomatie canadienne, le Conseil de l’Arctique est le principal forum de coopération dans l’Arctique. Il réunit huit États arctiques (Canada, Royaume du Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Russie, Suède et États-Unis) et six organisations internationales autochtones pour promouvoir le développement durable et la protection de l’environnement dans l’Arctique. Le Conseil se distingue des autres instances internationales populaires qui participent, aux côtés des États de l’Arctique, aux discussions et aux décisions politiques. Toutefois, si le Conseil de l’Arctique a un excellent bilan en matière de coopération, il a récemment connu des difficultés.

La réunion des ministres des Affaires étrangères de 2019 n’a pu conclure sur une déclaration, ce qui constitue une première, en raison des efforts déployés par les États‑Unis pour affaiblir le texte relatif à l’environnement à un point inacceptable pour les autres participants. On ne sait toujours pas si le positionnement des États‑Unis aura une incidence sur la coopération au point de vue opérationnel en matière de protection de l’environnement pendant la présidence islandaise du Conseil (2019-2021).

Accords et différends sur l’Arctique

Au cours des dernières années, on a vu se conclure un certain nombre d’accords juridiquement contraignants importants tels que l’Accord international pour la prévention d’activités non réglementées de pêche en haute mer dans le centre de l’océan Arctique et le Recueil international de règles applicables aux navires exploités dans les eaux polaires (Recueil sur la navigation polaire). Vient ensuite une éventuelle interdiction internationale du mazout lourd dans l’Arctique qui est envisagée par l’Organisation maritime internationale. [CAVIARDÉ]

Le Canada continue de travailler pour régler ses trois différends frontaliers avec les États-Unis et le Royaume du Danemark. La frontière maritime contestée dans la mer de Lincoln et la souveraineté sur l’île Hans sont traitées par le groupe de travail conjoint sur les différends frontaliers du Canada et du Danemark, créé en mai 2017. Le différend avec les États-Unis au sujet de la mer de Beaufort continue d’être bien géré et sera réglé en temps opportun, conformément au droit international.

En mai 2019, le Canada a déposé auprès de la Commission des limites du plateau continental des Nations Unies sa demande sur l’Arctique concernant les limites extérieures du plateau continental au-delà de 200 milles marins. La demande vise environ 1,2 million de kilomètres carrés de fonds marins et leur sous-sol et comprend le pôle Nord. La demande chevauche celles de la Russie et du Royaume du Danemark et chevauchera sans doute celle des États-Unis. Les chevauchements sont un aspect normal du processus scientifique de définition du plateau continental, et les États côtiers de l’océan Arctique se sont tous engagés à les résoudre de manière ordonnée et pacifique, conformément au droit international.

À l’exception de l’île Hans, personne ne conteste la souveraineté du Canada sur les terres de l’archipel arctique canadien.

Le Canada considère toutes les eaux de l’archipel arctique canadien, y compris le passage du Nord-Ouest, comme des eaux intérieures en vertu d’un titre historique, ce qui donne au Canada le droit absolu de réglementer ces eaux.

Le Canada et les États-Unis ont des points de vue différents sur le statut du passage du Nord-Ouest (PNO) en droit international. Selon les États-Unis, le passage constitue un « détroit utilisé pour la navigation internationale » par lequel tous les navires étrangers ont un droit de passage en transit sans entrave. Cette divergence d’opinions de longue date est généralement bien gérée, notamment grâce à l’Accord de coopération dans l’Arctique de 1988, en vertu duquel les États-Unis demandent le consentement du Canada pour que leurs brise-glaces puissent emprunter les voies navigables. [CAVIARDÉ] secrétaire d’État américain Pompeo selon lesquels la position du Canada sur ses voies navigables arctiques est « illégitime », [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

Antarctique

Le Canada a adhéré au Traité sur l’Antarctique en 1998. Les Canadiens contribuent activement à la protection de l’environnement, à la recherche, au tourisme et aux activités opérationnelles en Antarctique. Par exemple, les entreprises canadiennes transportent de 10 à 15 p. 100 de tous les touristes de l’Antarctique. Comme dans l’Arctique, les pressions géopolitiques émergentes pourraient rendre la coopération plus difficile dans l’avenir, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la prospérité et la sécurité du Canada.

Le Canada est actuellement une Partie non consultative au Traité, ce qui lui donne le droit d’assister aux réunions, mais non de voter dans le processus décisionnel auquel les activités du Canada dans la région sont assujetties. [CAVIARDÉ]

Venezuela

Enjeu

Contexte

Le régime Maduro reste fermement en place malgré des tentatives soutenues à l’échelle locale et internationale de combattre la dictature. Le régime continue de bénéficier du soutien de l’armée, de tirer profit de l’activité criminelle et de recevoir l’appui de [CAVIARDÉ] pour assurer sa survie politique et économique.

La crise économique, humanitaire et démocratique du pays s’aggrave. L’économie du Venezuela s’est effondrée et 90 p. 100 de sa population vit maintenant sous le seuil de pauvreté. Il s’agit de l’une des pires crises humanitaires au monde : on prévoit que, d’ici 2020, jusqu’à huit millions de personnes (soit le quart de la population du pays) auront fui le pays, ce qui fera doubler les chiffres actuels. Cette situation constitue une menace pour la sécurité et la stabilité régionales, en particulier pour la Colombie qui accueille la majeure partie des migrants. L’appui du régime Maduro aux Forces armées révolutionnaires de Colombie et à l’Armée de libération nationale n’a fait qu’accroître la volatilité de la région, mettant à mal les accords de paix déjà fragiles.

Figure 1 : Colombie et Pérou – Principales destinations des migrants (2013-2019)

Colombie et Pérou – Principales destinations des migrants (2013-2019)
Version texte
DestinationsNombre de migrants
Colombie1 400 000
Pérou806 900
Équateur290 000
Chili288 200
Brésil168 400
Argentine145 000
Etats-Unies290 000
Espagne208 000
Italie50 000
Portugal25 000
Canada21 000

Les élections présidentielles de mai 2018 étaient manifestement frauduleuses et se sont déroulées sans la pleine participation des principaux partis politiques d’opposition du Venezuela. Le régime Maduro a érigé en infraction la dissension politique, ce qui s’est soldé par le harcèlement et des arrestations de personnalités politiques de l’opposition. En juillet 2019, le Haut‑Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a publié un rapport accablant qui expose les violations flagrantes des droits de la personne commises par le régime.

Juan Guaidó a été reconnu par 58 pays (dont le Canada) comme président par intérim du Venezuela. [CAVIARDÉ] et que le nombre de manifestants diminue. Depuis l’échec, en septembre 2019, du dialogue encadré par la Norvège entre les deux parties (la neuvième tentative du genre depuis 2002), il n’existe actuellement aucune voie claire vers un accord qui mènerait à des élections libres et justes. Le Groupe de Lima a été créé en août 2017 dans un effort visant à faire pression sur le régime Maduro et à l’isoler pour favoriser un retour à la démocratie au Venezuela. Le Groupe, dont le Canada est l’un des membres fondateurs et dirigeants, a tenu 16 réunions au niveau de ministre des Affaires étrangères et demeure actif et pertinent. Cependant, en raison d’éventuels changements de gouvernements à l’horizon [CAVIARDÉ]

Le Canada a servi de pont entre le Groupe de Lima et d’autres acteurs internationaux, notamment les États-Unis et les Caraïbes. En outre, le Canada a entretenu un dialogue continu sur le Venezuela avec Cuba, pour l’encourager à jouer un rôle constructif dans la résolution de la crise.

Le Traité de Rio, un pacte régional de défense mutuelle, a été réactivé en septembre 2019 par les 18 États membres (dont les États-Unis, mais pas le Canada), dans le but d’accroître la pression internationale sur le régime Maduro, une initiative menée par Guaidó et les États‑Unis. Bien que le Traité n’exclue pas le recours à la force, la plupart des pays concentrent leurs efforts sur la mise en œuvre de ses mesures civiles (mesures punitives et diplomatiques, sanctions), du moins pour l’instant.

Le Canada, le Groupe de Lima et les États‑Unis ont été cohérents dans leurs appels à une intervention non militaire. Cependant, comme les conditions économiques, sécuritaires et humanitaires au Venezuela et dans la région ne cessent de se détériorer [CAVIARDÉ]

Le Venezuela est une priorité de la politique étrangère des États-Unis, qui l’ont inclus dans leur « troïka de la tyrannie » régionale (avec le Nicaragua et Cuba).

Les États-Unis ont affirmé à plusieurs reprises que « toutes les options étaient étudiées » dans la recherche de solutions à la crise. Le président Trump a tenu une réunion spéciale en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies au cours de laquelle il a réaffirmé le soutien des États‑Unis à l’égard de Guaidó et critiqué Cuba pour son appui à Maduro. En raison de la politique intérieure et de préoccupations liées à la sécurité régionale, on peut s’attendre à ce que les États‑Unis ne perdent pas de vue le Venezuela au cours de l’année à venir et à l’approche de l’élection présidentielle de 2020.

Les sanctions ont joué un rôle prépondérant dans la pression exercée sur le régime. Le Canada et les États-Unis ont ouvert la voie en imposant, à ce jour, des sanctions ciblées à 112 Vénézuéliens et à 118 personnes respectivement. Les États-Unis ont également appliqué des sanctions aux secteurs du pétrole et de l’or du Venezuela. Ensemble, ces sanctions visent à priver le régime des ressources financières nécessaires pour se maintenir au pouvoir.

À ce jour, le financement international n’a pas été à la hauteur des énormes besoins engendrés par la crise humanitaire. Au cours de la dernière année, le Canada a consacré [CAVIARDÉ] de dollars au financement de programmes pour les Vénézuéliens. L’attention mondiale semble s’accroître comme en font foi les nombreux événements spéciaux organisés en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies et la conférence sur la migration vénézuélienne à Bruxelles (les 28 et 29 octobre 2019) tenue conjointement par l’Union européenne, l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut‑Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Le sous‑ministre adjoint du Secteur des Amériques d’Affaires mondiales Canada a dirigé la délégation canadienne.

Le Canada a tenté de maintenir sa présence à Caracas, mais a été forcé de fermer temporairement sa mission en juin 2019 en raison de son incapacité à obtenir des visas du régime. Le Ministère est prêt à rouvrir ses portes lorsque les conditions seront favorables.

Le Canada a reconnu Guaidó et ses représentants au Canada, et Orlando Viera Blanco a présenté ses lettres de créance à titre d’ambassadeur le 1er novembre.

Péninsule coréenne

Enjeu

Contexte

Les programmes d’armes de destruction massive (ADM) et de missiles balistiques de la Corée du Nord menacent gravement la paix et la sécurité internationales. Pyongyang pourrait posséder jusqu’à [CAVIARDÉ] armes nucléaires et conserver des quantités importantes d’armes chimiques. De plus, il est fort probable qu’elle ait une capacité en matière d’armes biologiques. Malgré les efforts considérables déployés par la communauté internationale pour isoler la Corée du Nord, limiter son économie et empêcher sa participation à la prolifération d’ADM, Pyongyang a amélioré de façon significative ses capacités en matière d’armes nucléaires et de missiles balistiques au cours des dernières années et poursuit ses efforts en ce sens.

En 2017, la Corée du Nord a procédé à une vingtaine de lancements de missiles balistiques, à plusieurs essais de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et à son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour. Ces événements, combinés à une rhétorique agressive et à une incertitude quant à une possible réponse militaire américaine, offrent un contraste avec le virage vers l’engagement diplomatique entamé par la Corée du Nord en 2018 et en 2019, qui avait permis la tenue de sommets avec les États-Unis, la Corée du Sud, la Chine et la Russie, ainsi que la participation de la Corée du Nord aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang (tenus en Corée du Sud).

Ce changement d’orientation a coïncidé avec une diminution relative des tensions et un moratoire (de facto partiel) sur les essais nucléaires et essais de missiles. [CAVIARDÉ]. Les mesures prises à ce jour par la Corée du Nord n’ont pas réduit de manière significative ses capacités en matière d’ADM.

Récents développements

L’année 2019 a vu l’apparition de plusieurs défis qui limiteront les efforts visant à mettre en place un régime de paix durable dans la péninsule coréenne, notamment les nouveaux essais de missiles par la Corée du Nord et l’impasse à laquelle se heurte le dialogue.

En mai 2019, après un arrêt de 18 mois, Pyongyang a entamé des essais de ce que beaucoup estiment être des missiles balistiques à courte portée. En date du 8 novembre 2019, la Corée du Nord avait effectué 12 essais de lancement de ce type. Les lancements de missiles balistiques par la Corée du Nord, peu importe la nature de ceux-ci, contreviennent aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU). Sur le plan politique, toutefois, la suspension que Pyongyang s’est elle-même imposée ne couvre que les essais de missiles balistiques à plus grande portée. Il convient de noter que le président Trump a également minimisé leur importance dans le contexte des négociations de haut niveau avec Kim Jong Un. Néanmoins, le Canada et plusieurs autres partenaires d’optique commune (y compris l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni) ont condamné les récents essais effectués par la Corée du Nord en citant la liste des résolutions du CSNU.

Entre-temps, le dialogue entre les États‑Unis et la Corée du Nord et celui entre les deux Corées restent dans l’impasse. La perspective du renouvellement des négociations au niveau opérationnel entre Washington et Pyongyang représente une étape positive. [CAVIARDÉ].

En avril, Kim Jong Un a insisté sur le fait que la Corée du Nord ne serait intéressée qu’à une entente « juste » qui profiterait aux deux pays et a fixé la date limite à décembre 2019 pour que les États-Unis adoptent une position plus souple.

Relations entre les deux Corées

En 2018, le président de la Corée du Sud, Moon Jae‑in, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, se sont rencontrés à trois occasions et ont convenu de mettre en œuvre diverses initiatives pour améliorer les relations entre les deux Corées, ce qui comprend une coopération entre forces militaires et des projets économiques conjoints. Malgré les progrès accomplis dans certains domaines, la mise en œuvre des initiatives économiques a été suspendue en raison des sanctions internationales. La Corée du Nord a critiqué la Corée du Sud de ne pas avoir respecté ses engagements, citant la poursuite des exercices militaires et l’absence de progrès sur les projets économiques. Pour sa part, la Corée du Sud est incapable d’aller de l’avant puisque l’allègement des sanctions est requis pour faire avancer bon nombre des projets conjoints envisagés. [CAVIARDÉ]

Dynamique régionale

Dans ce contexte de refroidissement des relations entre les deux Corées, la Corée du Sud est également entrée en conflit avec le Japon. [CAVIARDÉ] le président Moon a annoncé en août que son gouvernement ne renouvellerait pas un accord militaire bilatéral de partage du renseignement avec le Japon, un accord qui avait facilité la communication de l’information au sujet de la Corée du Nord. Pendant ce temps, la Russie et la Chine, qui ont toutes deux poursuivi un dialogue entre dirigeants avec la Corée du Nord depuis 2018, continuent de préconiser une approche progressive pour aborder la question nucléaire. Dans le cadre de cette approche, les activités de dénucléarisation menées par la Corée du Nord se traduiraient par un allègement des sanctions. [CAVIARDÉ]

Contribution du Canada

Le Canada a consacré des ressources diplomatiques, financières et militaires considérables pour faire face à la menace que pose la Corée du Nord, jouant un rôle important dans la campagne de pressions économiques visant à amener la Corée du Nord à la table de négociation. Le Canada a mis en œuvre de robustes sanctions autonomes interdisant tout commerce avec la Corée du Nord, et a contribué à hauteur de 12 millions de dollars (depuis 2017) pour renforcer la capacité internationale de mise en œuvre des sanctions du CSNU contre la Corée du Nord et détecter les activités de contournement des sanctions menées par la Corée du Nord.

[CAVIARDÉ], le Canada participe également à une initiative multinationale qui vise à renforcer les sanctions du CSNU en détectant et contrant les activités de trafic illicite menées par la Corée du Nord. Cette initiative comprend le déploiement périodique de ressources militaires dans la région. La contribution du Canada devrait se poursuivre jusqu’en mai 2021 dans le cadre de l’opération NEON. [CAVIARDÉ] De plus, 13 militaires canadiens y sont en fonction dans le cadre du Commandement des Nations Unies (12 en Corée et un au Japon), qui surveille l’armistice de la guerre de Corée.

Le Canada contribue également à hauteur de 2 millions de dollars à l’Agence internationale de l’énergie atomique afin d’améliorer la capacité de l’Agence à vérifier les activités de dénucléarisation en Corée du Nord. [CAVIARDÉ]

Iran

Enjeu

L’Iran défie le système international fondé sur des règles en adoptant délibérément des politiques de soutien aux groupes extrémistes dans l’ensemble du Moyen‑Orient et au régime Assad en Syrie, ciblant et menaçant les partenaires du Canada comme Israël et plusieurs États du Golfe.

Contexte

Les plus hauts dirigeants de l’Iran sont depuis longtemps d’avis que les États-Unis, appuyés par les États arabes sunnites et Israël, cherchent à renverser leur régime. Pour éviter une guerre sur son territoire, l’Iran poursuit un programme d’action qui consiste à créer une architecture de sécurité régionale distincte sur laquelle il peut exercer une influence et un contrôle. Son approche se reflète dans les liens qu’il entretient soigneusement avec des groupes extrémistes chiites comme le Hezbollah et certaines milices irakiennes, ainsi que par l’appui qu’il offre, à des degrés variables, à des groupes extrémistes non chiites comme le Hamas, le Jihad islamique palestinien (JIP), les talibans [CAVIARDÉ] L’Iran appuie également les Houthis au Yémen qui se battent contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU), lesquels soutiennent leurs opposants dans la guerre civile au Yémen. L’objectif général de cette stratégie consiste à obtenir un effet de levier dans la région, à user de représailles contre les États-Unis et ses partenaires et à créer des zones tampons de résistance le long de ses frontières. Comme le régime cherche à assurer sa propre préservation et à poursuivre la révolution islamique, l’idéologie religieuse est un élément de motivation clé de la doctrine de l’Iran en matière de sécurité.

L’Iran croit qu’il est déjà en guerre et ne fait pas la distinction entre les attaques cinétiques et les mesures économiques prises par les États-Unis et ses partenaires. L’Iran estime que les sanctions américaines visent à exercer des pressions sur le peuple iranien afin que le régime soit contesté et renversé. Il est également d’avis qu’Israël pourrait l’attaquer, et que ses voisins sunnites comme l’Arabie saoudite et les EAU pourraient appuyer les efforts de guerre dirigés contre lui. L’Iran présente généralement ses actions comme des mesures défensives plutôt qu’offensives, même s’il contribue considérablement à la prolifération des technologies des missiles vers des mandataires comme le Hezbollah, le Hamas, le JIP [CAVIARDÉ]

L’administration américaine actuelle a déployé une politique de « pression maximale » contre l’Iran. Celle-ci comprend [CAVIARDÉ] du Plan d’action global conjoint (PAGC – l’entente relative au programme nucléaire iranien) et l’imposition de sanctions supplémentaires. En outre, la mise en œuvre de cette politique a [CAVIARDÉ] Les États-Unis cherchent à conclure un accord global avec l’Iran qui inclurait des activités iraniennes non visées par le PAGC, comme son programme de missiles et son soutien aux mandataires. [CAVIARDÉ]. Sur le plan tactique, l’Iran a coopéré avec la Russie pour défier les alliances occidentales, plus particulièrement au sein des forums multilatéraux.

Engagement du Canada

Le Canada a fermé son ambassade en Iran en 2012 et expulsé des diplomates iraniens du Canada après avoir désigné l’Iran comme un État parrainant le terrorisme en vertu de la Loi sur la justice pour les victimes de terrorisme. Le Canada tentait un réengagement avec l’Iran [CAVIARDÉ].Le Canada a posé comme condition à son réengagement la réalisation de progrès dans le cas de la citoyenne canadienne Maryam Mombeini, à qui on a interdit de quitter l’Iran en mars 2018 à la suite de la mort suspecte de son mari alors qu’il était sous la garde des autorités iraniennes, en février 2018. Elle est rentrée au Canada le 10 octobre 2019. Il n’y a pas eu d’autres dialogues entre le Canada et l’Iran depuis son retour.

À l’instar des pays européens, le Canada préconise une réponse multilatérale aux ambitions nucléaires de l’Iran, [CAVIARDÉ]

Le Canada ne croit pas que le fait de se retirer du PAGC représente une étape constructive et préfère plutôt une approche multilatérale qui permet le maintien des activités nucléaires de l’Iran dans le cadre du PAGC. [CAVIARDÉ]

Le Canada demeure déterminé à tenir l’Iran responsable de ses actions, tant pour son soutien aux forces extrémistes qu’aux forces mandataires, ainsi que pour ses pratiques oppressives en matière de droits de la personne sur son territoire. Le Canada dirigera, pour la 17e année consécutive, la résolution des Nations Unies sur la situation des droits de la personne dans la République islamique d’Iran. Cette résolution vise à favoriser l’amélioration du bilan de l’Iran au chapitre des droits de la personne en cernant les domaines de préoccupation et en précisant les mesures concrètes que l’Iran peut prendre pour respecter pleinement ses obligations relatives aux droits de la personne. La résolution est une composante importante des relations entre la communauté internationale et l’Iran. L’engagement exige un dialogue sur les questions difficiles, y compris les droits de la personne, et cette résolution, qui a fait l’objet de vastes consultations entre États, représente un volet utile de ce dialogue.

Les actions militaires de l’Iran, ou les actions de ses mandataires et partenaires, ont ouvert deux théâtres de conflit [CAVIARDÉ]. L’Iran et Israël se livrent une guerre de faible intensité en Syrie, tandis que l’Iran engage indirectement un combat avec les EAU et l’Arabie saoudite au Yémen. De plus, la saisie, par l’Iran, de navires internationaux et l’abattage d’un drone américain ont accru le risque pour l’ensemble du trafic international maritime et aérien. [CAVIARDÉ]

En septembre 2019, en réponse à une couverture médiatique sur une décision prise récemment en vertu de la Loi sur la justice pour les victimes d’actes de terrorisme, de hauts représentants iraniens ont menacé de saisir des actifs et navires canadiens, et ont averti le Canada qu’il serait tenu responsable de ses actions.

Partenariat du Groupe des cinq en matière de renseignement

Enjeu

Contexte

Le partenariat du Groupe des cinq sur le partage de renseignements, formé après la Seconde Guerre mondiale, est né de la relation vitale entre le Royaume-Uni et les États‑Unis en matière de renseignement sur les transmissions et de cryptographie.

Après la guerre, divers accords bilatéraux et multilatéraux entre le Canada, les États‑Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle‑Zélande ont été renforcés et ont permis d’accroître ce partenariat.

De nos jours, cette relation de partage de renseignement qu’entretiennent les membres du Groupe des cinq comprend une collaboration entre les entités alliées chargées de capter les transmissions, ainsi que les militaires, les services de renseignement de sécurité [CAVIARDÉ]

Le partenariat du Groupe des cinq fournit aux hauts décideurs des produits de renseignement sur des sujets thématiques et des secteurs géographiques où l’accès et les capacités d’analyse du Canada sont souvent limités, voire inexistants. Ainsi, le Canada est un important bénéficiaire de cette relation, qui est une composante clé de sa coopération avec ses alliés pour protéger la sécurité nationale.

[CAVIARDÉ]

L’avantage que tire le Canada de son partenariat avec le Groupe des cinq peut être illustré par le principe du partage des responsabilités en matière de renseignement. [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

Affaires mondiales Canada fait partie de la communauté centrale de la sécurité et du renseignement du gouvernement du Canada, aux côtés de Sécurité publique, du Service canadien du renseignement de sécurité, de la Gendarmerie royale du Canada, de l’Agence des services frontaliers du Canada, , du ministère de la Défense nationale/des Forces armées canadiennes, du Centre de la sécurité des télécommunications, d’immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et du ministère des Transports.

[CAVIARDÉ]

La relation du Groupe des cinq établit également une structure de consultation sur les questions d’intérêt commun, par exemple le réseau 5G, ainsi que sur les mécanismes d’intervention, par exemple lors de prises d’otage.

[CAVIARDÉ]

Examen et surveillance

Les activités d’Affaires mondiales Canada dans les secteurs de la sécurité et du renseignement sont assujetties à un examen par deux nouveaux organismes chargés d’examiner les activités de sécurité et de renseignement dans l’ensemble du gouvernement du Canada.

L’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement (OSSNR) a été créé en juillet 2019 à la suite de l’adoption du projet de loi C‑59. L’OSSNR a le mandat global d’examiner les activités de sécurité nationale et de renseignement de tous les ministères et les organismes fédéraux, et Affaires mondiales Canada est visé par plusieurs de ces examens. La responsabilisation en matière de sécurité nationale au Canada tire également profit du travail effectué par le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR), un comité statutaire multipartite formé en 2017 et autorisé à examiner toute question de sécurité nationale ou de renseignement. Ces deux organisations ont un droit d’accès élargi aux renseignements classifiés que détient le Ministère, [CAVIARDÉ

L’OSSNR devrait entreprendre, à l’échelle du Ministère, un examen des activités d’Affaires mondiales Canada en matière de sécurité nationale et de renseignement en 2020. On s’attend à ce que les examens de l’OSSNR et du CPSNR mobilisent un important volume de ressources au Ministère dans les années à venir. Les représentants concernés s’affairent à élaborer une étude de cas sur le besoin de nouvelles ressources pour satisfaire aux futures exigences en matière d’examen et de surveillance du renseignement, et continuent d’assurer la liaison avec les partenaires nationaux et internationaux pour tirer des leçons de leurs expériences apprises dans le cadre des examens.

Alliances et accords de sécurité

Enjeu

Les alliances politiques stratégiques, les accords de défense et les partenariats de sécurité sont essentiels à la sécurité nationale du Canada et à la défense de ses intérêts en matière de politique étrangère et de sécurité. À mesure que ces mécanismes évoluent et que de nouveaux acteurs mettent leurs limites à l’épreuve, le Canada devra s’adapter afin de conserver son statut et de soutenir l’efficacité de ces partenariats.

Contexte

Les alliances et les partenariats en matière de sécurité revêtent une importance fondamentale pour la sécurité du Canada et sa capacité de soutenir la paix et la sécurité internationale et d’en bénéficier. La participation du Canada aux forums de sécurité multilatéraux lui permet d’accroître sa portée et son influence en vue de réaliser ses objectifs de politique étrangère et de sécurité.

Les alliances et partenariats de sécurité et de défense que le Canada a formés en Amérique du Nord (NORAD), dans la région transatlantique (OTAN, OSCE) et en Asie [CAVIARDÉ]. Par conséquent, le Canada ne peut plus tenir pour acquises l’unité ainsi que la force et la résolution continues de ses alliances. Il sera important de maintenir un dialogue stratégique au cours du prochain mandat afin de maintenir la pertinence du Canada en tant qu’acteur du domaine de la sécurité et de garantir une meilleure unité à l’échelle de ses alliances en cas de divisions internes ponctuelles et de graves menaces émergentes.

Outre l’évolution des accords de défense dans le monde, la crédibilité du Canada au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et du plus vaste réseau d’alliances avec les États-Unis dépendra du budget qu’il consacre à la défense, de sa capacité d’exercer un pouvoir coercitif, de sa volonté de déployer des militaires, des policiers et des civils, en particulier pour assumer des rôles dirigeants, et du leadership éclairé dont il fera preuve face à de nouveaux défis.

Amérique du Nord : Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD)

Le NORAD est un arrangement militaire binational canado‑américain qui défend l’Amérique du Nord en assurant le contrôle aérospatial et en fournissant un système d’alerte aérospatial et maritime. Il constitue un élément clé des relations de défense et de sécurité complexes que le Canada entretient avec les États‑Unis.

Le partenariat canado‑américain dans le contexte du NORAD procure au Canada une sécurité bien meilleure que ce qu’il pourrait assurer par lui-même. Comme les menaces pesant sur l’Amérique du Nord sont de plus en plus sophistiquées et diversifiées, il devient de plus en plus nécessaire d’adapter la défense continentale à ces nouvelles réalités.

Le Canada et les États-Unis s’entendent pour dire que le NORAD devra être modernisé et recevoir de nouveaux investissements substantiels pour demeurer efficace devant les nouvelles menaces à la sécurité qui émergent. Une augmentation des dépenses de défense destinées à la modernisation du NORAD viendrait s’ajouter au soutien fourni par les États-Unis et contribuer au partage du fardeau dans le cadre de l’OTAN.

Europe : OTAN et (OSCE)

L’OTAN constitue le fondement de l’architecture de sécurité de l’Europe. En tant que membre, le Canada dispose d’un siège à la table de la principale alliance politique et militaire à l’échelle mondiale et peut se faire entendre sur certains des enjeux les plus importants liés à la sécurité euro‑atlantique.

Les agressions russes en Ukraine ont amené l’OTAN à concentrer ses efforts sur la dissuasion et la défense. Bien qu’elle ait su s’adapter à la hausse des menaces de sécurité, l’OTAN est préoccupée quant aux tensions transatlantiques associées aux dépenses de défense, à l’élargissement de la portée géographique des opérations, et aux demandes d’augmentation de l’autonomie stratégique par l’Europe par l’intégration accrue des initiatives de défense de l’Union européenne. Par ailleurs, les tensions montantes entre les États-Unis et l’Europe menacent l’unité de l’alliance et rend difficile la prise d’une position par le Canada sur des enjeux stratégiques clés.

L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est la plus grande organisation de sécurité régionale du monde et compte 57 États participants. Créée en 1975 dans le but d’assurer un dialogue est‑ouest pendant la guerre froide, l'OSCE a aujourd’hui pour mandat d’appuyer la paix, la démocratie et la stabilité en Europe et en Eurasie

Les tensions montantes avec la Russie nuisent à l’obtention d’un consensus à l’OSCE, mais celle-ci demeure une importante tribune de dialogue. En tant que membre de cette organisation, le Canada discute directement avec la Russie de questions liées à la défense et à la sécurité en Europe. En outre, l’OSCE procure au Canada l’occasion de faire la promotion de ses priorités en matière de droits de la personne, de démocratie et de saine gouvernance dans la région euro‑atlantique. Le Canada apporte d’importantes contributions à la Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine et a joué un rôle de premier plan dans les Missions d’observation électorale de l’OSCE dans ce pays. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre du rôle clé de l’OSCE dans l’intervention à l’égard des actions agressives de la Russie en Ukraine.

Moyen‑Orient : Coalition mondiale contre Daech (Coalition)

La Coalition mondiale contre Daech (aussi appelé EIIS ou EIIL), dirigée par les États‑Unis, a aidé à reprendre tout le territoire contrôlé par Daech en Irak et en Syrie. Daech a dû se tourner vers des tactiques insurrectionnelles dans l’espoir de réaliser son objectif d’établir un califat territorial. Le récent retrait des États-Unis de la Syrie soulève des questions sur l’avenir de la Coalition alors même que les États-Unis cherchent à élargir leur mandat antiterroriste au‑delà de l’Irak et de la Syrie. Les débats à ce sujet parmi les membres de la Coalition ont pour but de définir le rôle de la présence militaire en vue de la résolution politique de l’instabilité de longue date en Afrique et au Moyen‑Orient.

Afin d’éliminer les conditions sous‑jacentes qui ont permis à Daech de prendre de l’expansion au Moyen-Orient, la Coalition réorienté ses efforts vers ceux relevant du domaine civil : rétablir la stabilité dans les zones libérées, mettre fin au financement du terrorisme, freiner l’afflux de combattants étrangers et lutter contre les messages de Daech.

Le Canada appuie tous ces efforts en appliquant sa Stratégie pour le Moyen‑Orient (2016‑2021), dotée d’une enveloppe de 3,5 milliards de dollars. Le mandat de la participation militaire du Canada au sein de la Coalition (Opération Impact) se prolongera jusqu’à mars 2021.

Asie : Forum régional de l’ANASE (FRA)

Comptant 27 membres régionaux, le Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud‑Est (ANASE) est le principal forum multilatéral consacré à la sécurité dans la région de l’Asie‑Pacifique. Il représente un important lieu de dialogue sur les questions de sécurité dans cette région marquée par les tensions et l’absence d’une architecture de sécurité évoluée et robuste.

En tant que membre fondateur du FRA, le Canada peut avoir des échanges sur la défense et la sécurité dans un cadre faisant également intervenir la Chine et ses voisins. Le Canada se sert du FRA pour faire la promotion de ses priorités de sécurité régionale liées à la non‑prolifération, au contrôle des armes, au désarmement, à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, et à la cybersécurité.

Le FRA de l’ANASE est remis en question en raison de l’importance grandissante du Sommet de l’Asie de l’Est (SAE, qui comprend des États membres de l’ANASE ainsi que l’Australie, la Chine, l’Inde, le Japon, la Nouvelle‑Zélande, la Russie, la Corée du Sud et les États-Unis) et de la Réunion élargie des ministres de la Défense de l’ANASE (ADMM+, dont les membres sont les mêmes). Le Canada cherche activement à obtenir le statut de participant au SAE et à l’ADMM+, [CAVIARDÉ]

Régimes de sanctions du Canada

Enjeu

Contexte

Une sanction impose des restrictions sur les activités permises entre les Canadiens et des entités, des personnes ou des États étrangers, et peut comprendre une vaste gamme de mesures. Les sanctions imposées par le Canada ont pour but d’inciter un changement de politique ou de comportement des États, des personnes ou des entités ciblés.

Elles servent à communiquer clairement que le gouvernement du Canada ne tolérera aucunement la politique ou le comportement en question. Trois lois distinctes autorisent le Canada à imposer des sanctions :

Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus

(loi de Sergueï Magnitski)

La loi de Sergueï Magnitski est entrée en vigueur en octobre 2017 et permet au Canada de cibler directement les ressortissants étrangers qui sont responsables ou complices de violations flagrantes des droits de la personne reconnus à l’échelle internationale ou d’actes de corruption importants commis dans un État étranger.

Il est interdit aux Canadiens de traiter avec les personnes désignées, ce qui a pour effet de bloquer les avoirs de ces personnes au Canada. En vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, les personnes désignées sont interdites de territoire au Canada.

Depuis 2017, le Canada a désigné au titre de la loi de Sergueï Magnitski 70 personnes du Myanmar, du Venezuela, du Soudan du Sud, de la Russie (en lien avec l’affaire Sergueï Magnitski) et de l’Arabie saoudite (en lien avec l’exécution sommaire de Jamal Khashoggi).

Loi sur les mesures économiques spéciales

La LMES est entrée en vigueur en 1992 et permet au Canada d’imposer des sanctions contre un État étranger, ainsi que des personnes et des entités liées à cet État. La LMES peut être invoquée dans quatre types de situations : i) une grave atteinte à la paix et à la sécurité internationales a entraîné une grave crise internationale; ii) une organisation internationale à laquelle appartient le Canada demande à ses membres de prendre des mesures économiques contre un État étranger; iii) des violations graves et systématiques des droits de la personne ont été commises par l’État visé; ou iv) des actes de corruption importants ont été commis.

Les mesures applicables en vertu de la LMES comprennent : l’interdiction d’effectuer des opérations; des restrictions ou des interdictions sur les échanges commerciaux; des restrictions ou des interdictions sur les transactions financières ou d’autres activités économiques entre le Canada et l’État désigné; et des restrictions sur des activités comme l’amarrage de navires ou l’atterrissage d’aéronefs de l’État désigné au Canada.

À l’heure actuelle, le Canada impose des sanctions en vertu de la LMES à 11 pays, soit la Corée du Nord, l’Iran, la Libye, le Myanmar, le Nicaragua, la Russie, le Soudan du Sud, la Syrie, l’Ukraine, le Venezuela et le Zimbabwe.

Loi sur les Nations Unies

Le Conseil de sécurité des Nations Unies peut décider quelles mesures les États membres doivent prendre pour rétablir ou maintenir la paix et la sécurité internationales. Une telle décision impose aux États l’obligation juridique d’intégrer ces mesures à leurs lois nationales.

Au Canada, ces mesures sont prises au moyen de règlements adoptés en application de la Loi sur les Nations Unies.

Treize pays font actuellement l’objet de sanctions imposées par les Nations Unies : l’Érythrée, l’Irak, l’Iran, le Liban, la Libye, le Mali, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et le Yémen. De plus, le Canada applique des sanctions des Nations Unies contre des personnes et des entités associées à des activités terroristes, comme Daech, Al-Qaïda et les talibans.

Processus de désignation

Les sanctions sont appliquées au moyen d’un processus réglementaire. L’imposition de nouvelles sanctions doit reposer sur des renseignements fiables et crédibles provenant d’une source ouverte et répondant aux critères juridiques énoncés dans les lois.

Perspectives

Affaires mondiales Canada est chargé de coordonner la politique générale du gouvernement du Canada à l’égard de l’imposition et de la gestion de sanctions, et pour ce faire, une unité consacrée à cette tâche a été formée en 2018 et a contribué à faire évoluer la situation comme suit au cours des derniers mois :

Enjeux nouveaux

Questions nucléaires

Enjeu

Contexte

Contexte international de la sécurité

Les questions nucléaires occupent une place importante dans un contexte de sécurité internationale toujours plus tendu. Les mécanismes multilatéraux et bilatéraux de contrôle des armes et de désarmement sont mis à rude épreuve, et certains pays présentent des menaces sur le plan de la prolifération.

La Corée du Nord continue de mettre au point ses programmes d’armes de destruction massive et n’a pas encore pris de mesures concrètes pour respecter son engagement en matière de dénucléarisation. Seul pays à avoir procédé à des explosions nucléaires expérimentales au XXIe siècle, la Corée du Nord a produit les matières fissiles nécessaires à la fabrication de quelque [CAVIARDÉ] armes nucléaires. Elle prétend avoir la capacité de propulser un missile balistique nucléaire sur l’Amérique du Nord.

Le Plan d’action global conjoint est entré en vigueur en 2015 dans le but de restreindre la capacité de l’Iran à mettre au point une arme nucléaire. En 2018, les États-Unis se sont retirés de l’accord et ont rétabli les sanctions, [CAVIARDÉ] La confiance s’amenuise entre la Russie et les États‑Unis, les deux puissances nucléaires qui possèdent de loin les arsenaux les plus importants. Le retrait des États‑Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire entre les États‑Unis et la Russie, le 2 août 2019, en raison de la violation par cette dernière des dispositions du Traité, associé à l’avenir incertain du nouveau Traité sur la réduction des armes stratégiques (nouveau START), risquent de conduire à une situation où, pour la première fois depuis la guerre froide, les arsenaux nucléaires des pays ne seront soumis à aucune limite quantitative. Jusqu’à présent, la Chine a écarté l’idée de se joindre aux négociations multilatérales sur le désarmement avec les autres puissances nucléaires, faisant valoir que les États dotés des arsenaux les plus imposants ont une responsabilité particulière à cet égard.

Tous les États dotés d’armes nucléaires mènent d’ambitieux programmes de modernisation des armes nucléaires. [CAVIARDÉ]

2019 Estimated global nuclear warhead inventories

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reconnaît cinq États dotés d’armes nucléaires : la Chine, les États‑Unis, la France, le Royaume‑Uni et la Russie. [CAVIARDÉ]. La Corée du Nord était partie au TNP depuis 1985, mais a annoncé son retrait en 2003.

Le TNP établit le cadre juridique de la politique nucléaire canadienne. Entré en vigueur en 1970, il s’articule autour de trois piliers : le désarmement, la non‑prolifération et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. C’est dans le contexte international tendu décrit ci‑dessus que la Conférence quinquennale d’examen du TNP 2020 des parties au TNP aura lieu en avril‑mai 2020. La Conférence d’examen de 2015 s’est clôturée sans résultat concluant après que le Canada, les États‑Unis et le Royaume‑Uni aient rompu le consensus sur le projet de document final concernant le libellé proposé pour une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen‑Orient.

Les frustrations suscitées par la lenteur du désarmement nucléaire ont conduit à la négociation du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui appelle à une interdiction totale des armes nucléaires dans le but de stigmatiser la dissuasion nucléaire. Le Traité a été finalisé en 2017 et, en août 2019, il avait été signé par 79 pays et ratifié par 33. Il faut cinquante ratifications pour que le Traité puisse entrer en vigueur. Le Canada n’a pas appuyé le Traité, ce qui est conforme à la position de ses alliés de l’OTAN et d’autres États du parapluie nucléaire. Bien que le Canada reconnaisse que le Traité témoigne d’un désir légitime d’accélérer le désarmement, le Traité est incompatible avec les obligations de l’OTAN, ne contient aucune disposition crédible en matière de surveillance et de vérification, en plus de diviser la communauté internationale.

Priorités et mesures du Canada

La meilleure façon d’assurer la paix et la sécurité au Canada et dans le monde passe par des politiques internationales vigoureuses de non‑prolifération, de contrôle des armements et de désarmement dans le cadre d’un vaste système international fondé sur des règles. C’est ainsi que, depuis l’entrée en vigueur du TNP en 1970, le Canada l’a toujours défendu comme le principal instrument mondial pour la promotion du désarmement nucléaire, de la non‑prolifération et des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. Le Canada collabore avec ses partenaires pour renforcer le TNP dans ses trois piliers :

Désarmement nucléaire :

Le Canada et ses alliés de l’OTAN appuient une démarche de désarmement nucléaire pragmatique et par étapes, c’est-à-dire des progrès graduels vers le désarmement par le biais d’initiatives qui rassemblent aussi bien les États qui détiennent des armes nucléaires que ceux qui n’en détiennent pas. Par exemple, le Canada travaille depuis plus de 20 ans à l’élaboration d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles, en faisant fond sur son leadership reconnu depuis longtemps à l’échelle internationale dans cette initiative. De plus, le Canada défend et appuie actuellement plusieurs mesures prévues dans le plan de mise en œuvre du Programme pour le désarmement du secrétaire général des Nations Unies, notamment la promotion de la participation pleine et égale des femmes à tous les niveaux du processus décisionnel en matière de désarmement. Dans ses efforts pour tenir compte de l’égalité des genres dans le domaine du désarmement, le Canada a fait montre d’un leadership énergique pour veiller à ce que les questions relatives à l’égalité des genres soient prises en compte dans toutes les résolutions du Comité du désarmement et de la sécurité internationale de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Canada est un ardent défenseur de la vérification du désarmement nucléaire et l’un des deux seuls pays à avoir fourni un soutien financier et une expertise technique au Partenariat international pour la vérification du désarmement nucléaire. De plus, le Canada milite ouvertement en faveur de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Le Canada contribue également à de nombreux efforts diplomatiques internationaux visant à faire progresser le désarmement nucléaire et le processus du TNP. Par exemple, en juin 2019, il a participé à la réunion ministérielle de la Suède sur le désarmement nucléaire et le TNP. Le groupe diversifié d’États non dotés d’armes nucléaires qui y ont participé a réaffirmé l’importance du TNP en tant que pierre angulaire du régime mondial de désarmement et de non‑prolifération et a réclamé que des progrès soient accomplis au chapitre du désarmement. Le Canada devrait participer à une réunion de suivi organisée par l’Allemagne qui se tiendra à Berlin le 25 février 2020.

Non-prolifération et utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire :

En tant qu’État partie au TNP, le Canada est lié par le principe selon lequel tous les États parties au TNP ont un droit inaliénable d’avoir accès à la technologie nucléaire à des fins pacifiques conformément aux garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). À titre de membre permanent de facto de l’organe décisionnel de l’AIEA, à savoir le Conseil des gouverneurs, le Canada fait la promotion de la sûreté et de la sécurité nucléaires à l’appui des utilisations pacifiques. Le Canada est aussi un ardent défenseur de la coopération nucléaire par le biais d’accords bilatéraux juridiquement contraignants entre pays partenaires. En plus de soutenir le rôle de l’AIEA en ce qui concerne les garanties et la vérification, le Canada soutient son rôle de renforcement des capacités, notamment par le biais du Programme de coopération technique, et appuie les efforts que déploie l’Agence pour accroître la sécurité des matières nucléaires et radioactives dans le monde dans le but de réduire la menace du terrorisme nucléaire.

Apaisement des tensions internationales :

Le Canada appuie actuellement une solution diplomatique prévoyant que la Corée du Nord procède au démantèlement complet, vérifiable et irréversible, de ses programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques. Dans le contexte des tensions croissantes entre les États‑Unis et l’Iran, le Canada a exhorté tous les États à atténuer les tensions et à s’abstenir de toute action qui pourrait miner le Plan d’action global conjoint, une réalisation diplomatique clé du régime de non‑prolifération. Au sein de l’OTAN, le Canada collabore avec les alliés à la réalisation des objectifs de non‑prolifération, de contrôle des armes et de désarmement. Le Canada encourage également le dialogue entre les États‑Unis et la Russie sur la prorogation du nouveau traité START.

Royaume d’Arabie saoudite

Enjeu

Le principal dilemme de la relation qu’entretient le Canada avec l’Arabie saoudite est de savoir comment arriver à tenir compte en même temps de l’ensemble des priorités du Canada, ce qui englobe les droits de la personne, la prospérité et la sécurité régionale.

Contexte

Bien qu’elle soit un acteur international difficile, l’Arabie saoudite demeure un interlocuteur influent à l’échelle régionale et mondiale. En tant que premier exportateur mondial de pétrole (environ les trois quarts de ses exportations sont à destination de l’Asie), l’Arabie saoudite joue un rôle central dans le maintien de la sécurité énergétique mondiale. Seul membre du G20 issu du monde arabe, ce pays sera le prochain hôte du G20, qui donnera lieu à de nombreuses réunions ministérielles et qui se conclura par un sommet des dirigeants en novembre 2020.

En 2018, l’Arabie saoudite était le 17e partenaire commercial du Canada avec un commerce bilatéral de marchandises se chiffrant à 5,6 milliards de dollars (0,5 p. 100 du commerce mondial total du Canada). Des entreprises canadiennes comme Bombardier et SNC-Lavalin ont conclu d’importants contrats d’infrastructure en Arabie saoudite.

[CAVIARDÉ]

Situation intérieure

[CAVIARDÉ].Bien que l’Arabie saoudite soit le lieu de culte des 1,6 milliard de musulmans dans le monde entier, dont un million de Canadiens, la minorité chiite en Arabie saoudite est perçue avec méfiance et souffre parfois de persécution. L’Arabie saoudite n’a pas signé les conventions fondamentales des Nations Unies sur les droits de la personne, les considérant comme une violation de la charia, et demeure en queue de peloton dans la plupart des indices relatifs aux droits de la personne.

Le meurtre, en octobre 2018, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi a attiré l’attention de la communauté internationale sur la persécution par l’Arabie saoudite de ses opposants, un rapporteur spécial des Nations Unies ayant conclu, dans son rapport, que l’Arabie saoudite était responsable de l’exécution extrajudiciaire préméditée. Le Canada a souscrit à ce rapport et, en vertu de la loi de Sergueï Magnitski, a imposé des sanctions contre certains des responsables présumés. Les médias canadiens ont assuré une couverture importante du cas de Raif Badawi, un militant des droits de la personne emprisonné en Arabie saoudite et dont la famille vit maintenant au Canada.

[CAVIARDÉ] Dans le cadre de la Vision 2030 visant à diversifier l’économie du pays, les dirigeants actuels de l’Arabie saoudite ont apporté certaines améliorations pour les femmes, notamment en leur permettant de conduire et en éliminant la nécessité, chez les femmes adultes, de recevoir l’autorisation d’un tuteur pour obtenir un passeport ou voyager. Récemment, les femmes étrangères ont été dispensées de l’exigence de porter une abaya. Malgré ces améliorations, des militants pour les droits des femmes ont été détenus.

Le 7 mars, le Canada s’est joint à 35 pays pour faire une déclaration au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies demandant la libération des militants. Le procès en cours et la détention des militants pour les droits des femmes démontrent clairement que le régime peut instaurer certaines réformes [CAVIARDÉ].

Actions internationales

L’Arabie saoudite offre un accès unique en raison de sa position cruciale sur le plan géopolitique et au chapitre du renseignement régional. Nos alliés clés, les États-Unis et le Royaume-Uni, travaillent en étroite collaboration avec l’Arabie saoudite dans des secteurs de sécurité régionale et de lutte contre le terrorisme. L’Arabie saoudite est membre de la Coalition mondiale contre Daech et un acteur clé dans les efforts déployés pour régler la crise syrienne. Plus particulièrement depuis la guerre en Irak de 2003, l’Arabie saoudite a été le principal rempart contre l’aventurisme iranien dans la région, ses efforts s’alignant parfois avec les intérêts d’Israël en matière de sécurité. Toutefois, les ambitions politiques de l’Arabie saoudite et de l’Iran, qui parrainent diverses communautés régionales sunnites et chiites respectivement, ont engendré des frictions dans l’ensemble de la région, de la guerre civile au Liban de 1975-1990 aux conflits d’aujourd’hui au Yémen et en Syrie, ce qui a entraîné des flux de réfugiés et des demandes d’aide humanitaire. [CAVIARDÉ]. l’Arabie saoudite est directement impliquée dans la guerre civile au Yémen, du côté opposé aux Houthis appuyés par l’Iran, ce qui a mené à des attaques en sol saoudien.

L’Arabie saoudite est plus désireuse de rétablir la paix au Yémen depuis l’attaque menée le 14 septembre contre les installations pétrolières de la société saoudienne Aramco, [CAVIARDÉ]Cette volonté nouvelle a été illustrée par l’accord de partage du pouvoir intervenu entre le gouvernement yéménite et les séparatistes du sud, grâce aux bons offices de l’Arabie saoudite, et qui a été signé le 5 novembre.

Engagement actuel du Canada

En réponse aux messages communiqués dans les réseaux sociaux en août 2018 par l’ambassade du Canada à Riyad dans lesquels elle souligne ses préoccupations au sujet de l’arrestation et de l’emprisonnement des défenseurs saoudiens des droits de la personne, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle expulserait l’ambassadeur du Canada, suspendrait les nouveaux liens en matière de commerce et d’investissement et interdirait aux récipiendaires saoudiens de bourses de faire des études dans les universités canadiennes. Le Canada n’a pas présenté d’excuses pour ses actions, pas plus qu’il a imposé des mesures réciproques. Des entreprises canadiennes avaient conclu des contrats avec les entités gouvernementales visées par la suspension et ont été incapables de soumissionner pour de nouveaux contrats. Toutefois, les entreprises privées saoudiennes ont continué de travailler avec les entreprises canadiennes. Les discussions ministérielles au cours de la dernière année n’ont pas permis de résoudre l’impasse actuelle.

En 2014, la société General Dynamics Land Systems Canada a obtenu un contrat de 13,4 milliards de dollars américains – le plus gros contrat jamais signé par une entreprise canadienne avec un pays – pour fournir 928 véhicules blindés légers et l’équipement, la formation et les services de soutien connexes [CAVIARDÉ].En 2015, l’Arabie saoudite s’est prévalu de l’option de diminuer le nombre de véhicules commandés à 777, ce qui a réduit la valeur du contrat à 10,7 milliards de dollars américains. [CAVIARDÉ]. Ce contrat a fait l’objet d’importantes critiques de la part du public en raison du bilan de l’Arabie saoudite au chapitre des droits de la personne et de ses actions au Yémen.

[CAVIARDÉ].

Processus de paix au Moyen-Orient

Enjeu

Contexte

Le conflit israélo-palestinien est dans l’impasse. Déclenché avant la création de l’État d’Israël en 1948, il s’est aggravé depuis la guerre de 1967, déclarée par les États arabes voisins, après laquelle Israël a occupé Jérusalem-Est, la Cisjordanie, la bande de Gaza et le plateau du Golan. Les progrès réalisés lors du processus de paix d’Oslo, dans les années 1990, et la création de l’Autorité palestinienne ont créé une dynamique positive, mais de courte durée.

Les enjeux clés liés à la situation définitive après le conflit (le sort des réfugiés palestiniens, la future frontière entre Israël et un État palestinien, le statut de Jérusalem et de ses sites religieux, et la sécurité des populations israélienne et palestinienne) demeurent non résolus, et depuis des années, les progrès ont été limités, voire nuls. D’autres enjeux comme les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la non‑reconnaissance d’Israël par certains États de la région et l’accès à l’eau compliquent encore plus ce conflit qui perdure depuis longtemps déjà.

Selon les observateurs, il est peu probable que des progrès puissent être réalisés [CAVIARDÉ]. Dans ce contexte, l’administration Trump travaille à élaborer un plan de paix pour les Israéliens et les Palestiniens, et discute avec les États de la région dans le but d’obtenir leur appui pour la résolution du conflit. Malgré ces efforts, les positions israélienne et palestinienne se sont durcies au cours des dernières années, [CAVIARDÉ].

Le Canada et le conflit

Le Canada a été et demeure un joueur actif dans la dynamique du Moyen-Orient, notamment en ce qui concerne les questions israélo‑palestiniennes. Le Canada entretient des liens positifs à la fois avec les Israéliens et les Palestiniens, soutient depuis longtemps les efforts de paix entre les deux camps, et a déjà joué un rôle de premier plan en tant que président du Groupe de travail sur les réfugiés dans les années 1990 et 2000. Plus récemment, les programmes d’aide humanitaire et de développement du Canada en Cisjordanie et à Gaza, et notre contribution au développement du secteur palestinien de la sécurité, ont mis en évidence notre désir de voir une résolution constructive de la situation. Le Canada continue de croire qu’une solution à deux États est la seule option viable pour atteindre une paix durable. [CAVIARDÉ].

De plus, [CAVIARDÉ]. résolutions liées au conflit israélo-palestinien sont présentées chaque année à l’Assemblée générale de l’ONU. Le Canada appuie Israël à l’ONU et rejette les résolutions qui critiquent ce pays.

Plan de paix des États-Unis

Conformément à sa promesse faite lors de la campagne de 2016, le président Trump travaille à élaborer un plan de paix au Moyen-Orient avec son équipe depuis son entrée en fonction. Cet effort est dirigé par le gendre du président Trump, Jared Kushner.

[CAVIARDÉ]. le plan (surnommé « l’affaire du siècle ») est apparemment terminé.

La Maison-Blanche attend maintenant le bon moment pour le rendre public dans sa version complète afin de maximiser ses chances de réussite. Washington a choisi de révéler le plan en deux parties. La composante économique, qui prévoit des investissements de 50 milliards de dollars en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans les États voisins, a été présentée lors d’un atelier à Bahreïn en juin 2019 (des représentants du Canada y ont participé).

Les États-Unis ont indiqué que la composante politique du plan pourrait être rendue publique en 2019, bien que cet échéancier soit sujet à modification en raison du processus non terminé de formation d’un gouvernement de coalition en Israël à la suite de l’élection de septembre. [CAVIARDÉ]. Des pays comme le Canada peuvent s’attendre à être appelés à appuyer certains éléments du plan (comme la sécurité aux frontières ou les réfugiés), [CAVIARDÉ].

Pendant l’élaboration du plan, l’administration Trump a adopté une série de mesures en matière de politique étrangère [CAVIARDÉ] Parmi ces mesures figurent entre autres la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le déménagement conséquent de l’ambassade, la fermeture du bureau de la Palestine à Washington et l’élimination de l’aide financière aux Palestiniens, y compris les contributions américaines à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

[CAVIARDÉ] Toutefois, les Palestiniens ont refusé de dialoguer avec l’équipe du président Trump, préférant attendre un changement d’administration tout en ne faisant aucun compromis sur les enjeux associés à la situation définitive après le conflit. [CAVIARDÉ].

Dynamique palestinienne

Depuis longtemps, les Palestiniens dépendent du soutien moral, politique et économique des États arabes pour maintenir leurs aspirations nationales. [CAVIARDÉ].

La position palestinienne est en outre fragilisée par des schismes territoriaux et politiques entre l’Autorité palestinienne, dirigée par le Fatah en Cisjordanie, et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. [CAVIARDÉ].

Dynamique israélienne

[CAVIARDÉ] Depuis 2017, le camp israélien profite d’un ardent défenseur en la personne du président Trump, ainsi que du soutien bipartisan indéfectible des Américains pour la défense d’Israël. Entre autres, les positions américaines consistant à reconnaître Jérusalem comme capitale et à appuyer l’annexion par Israël du plateau du Golan [CAVIARDÉ].

Gaza

La bande de Gaza est un territoire densément peuplé où les ressources sont maigres. La situation humanitaire est rendue très précaire par une combinaison complexe de facteurs comme une mauvaise gouvernance (par le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par le Canada), le risque perpétuel d’une escalade du conflit, le déplacement des populations en raison des hostilités, un taux de chômage parmi les plus élevés au monde, un taux élevé d’insécurité alimentaire et un accès limité aux services essentiels. Jusqu’à 97 p. 100 des réserves d’eau souterraine sont considérées comme impropres à la consommation humaine. Dans ce contexte, on observe depuis le printemps 2018 des manifestations hebdomadaires dont le degré de violence et d’intensité est variable, notamment des tirs de roquettes et de mortiers vers Israël. Les négociations dirigées par l’ONU et l’Égypte ont permis de conclure entre Israël et le Hamas une trêve fragile qui a été rompue plusieurs fois, et il reste à voir si ces efforts de médiation pourront mener à un accord durable pouvant apporter un soulagement économique à Gaza et une sécurité accrue à Israël.

Soutien à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies

Depuis 2016, le Canada a accordé un soutien totalisant 110 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), qui fournit aide et protection aux réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et à Gaza. Le Canada s’est engagé à verser 20 millions de dollars par année (de 2016 à 2019) au budget de programme de l’Office pour financer les services sociaux, d’éducation et de santé élémentaires destinés aux Palestiniens et, en 2018, il a accordé une contribution de 10 millions de dollars à la suite de l’appel d’urgence concernant la Cisjordanie et Gaza, en réponse exceptionnelle et ponctuelle à la crise financière sans précédent à l’Office.

[CAVIARDÉ]. les représentants politiques israéliens continuent de demander l’élimination de l’Office. Ils ont affirmé qu’il faudrait trouver des solutions de rechange à cet organisme, et que la définition d’un réfugié palestinien doit être réexaminée. [CAVIARDÉ]. En novembre 2019, le commissaire général de l’Office a démissionné. Une enquête sur des problèmes de gestion le concernant est en cours.

Russie-Ukraine

Enjeu

Bien que la Russie soit aux prises avec des problèmes intérieurs, [CAVIARDÉ] à faire face aux États-Unis et à maintenir son contrôle sur ce qu’elle perçoit comme sa sphère d’influence.

L’élection du président Zelenskyy [CAVIARDÉ]

Contexte

La Russie est un acteur international incontournable, souvent perturbateur, doté d’une armée composée de près d’un million de membres, d’un vaste arsenal nucléaire et d’un service diplomatique de classe mondiale. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et membre du G20 et du Conseil de l’Arctique, la Russie exerce une influence [CAVIARDÉ]. et joue un rôle actif sur la plupart des questions liées à la sécurité internationale, que celles-ci concernent l’Iran, la Syrie ou l’Afghanistan, ou encore la Corée du Nord ou le Venezuela. L’Ukraine occupe une place importante dans la projection de puissance régionale de la Russie, [CAVIARDÉ]. L’influence de la Russie est en croissance au Moyen-Orient, en Afrique et dans une grande partie des pays du Sud.

Sur le plan intérieur, [CAVIARDÉ]. le pays fait face à une économie stagnante, à un déclin démographique, à une insatisfaction croissante et à des protestations de plus en plus régulières à l’échelle du pays. Depuis vingt ans, le régime du président Poutine n’est pas à l’abri de ces pressions, plus particulièrement compte tenu de la priorité qu’il accorde à la survie et à [CAVIARDÉ]. de son pays. Même si le président Poutine pourrait avoir profité du sentiment selon lequel la Crimée appartient à la Russie, qui a créé un effet de ralliement autour du dirigeant en 2014, [CAVIARDÉ].

Les Russes semblent plus préoccupés par les conditions socioéconomiques du pays, qui se manifestent par des enjeux locaux allant de la dégradation environnementale à la hausse de l’âge de la retraite. Malgré une insatisfaction palpable chez les Russes, en particulier parmi les jeunes générations qui cherchent à bâtir un avenir différent, [CAVIARDÉ]

Sur le plan international, la Russie cherche à maintenir [CAVIARDÉ] et de joueur indispensable dans la résolution des conflits, et dont l’influence ne peut être ignorée par l’Occident. Par l’entremise de sa politique étrangère, la Russie cherche à obtenir un levier stratégique pour contrer les intérêts américains et occidentaux, ainsi que pour maintenir le contrôle dans sa sphère d’influence. Cinq ans après son annexion illégale de la Crimée, la Russie continue d’asseoir son contrôle sur le territoire ukrainien. Dans la région orientale du Donbass de l’Ukraine, la Russie opère par l’entremise de mandataires, allant d’entreprises militaires privées en passant par des militants armés, entraînés et bien financés. [CAVIARDÉ]. À la suite de plus de 13 000 décès et de la séparation de Kiev, dans les faits, des zones qui ne sont pas sous contrôle gouvernemental, la Russie nie toujours sa participation militaire. À l’opposé de la situation en Crimée, où la Russie a fait d’importants investissements en matière d’infrastructure et de tourisme, la Russie n’investit pas de façon significative dans l’est du Donbass ni n’intègre cette région à son propre territoire, mais cherche plutôt à accorder à l’Ukraine un statut particulier, apparemment afin de protéger la minorité russophone.

En Ukraine, l’influence de la Russie sur sa population a chuté, plus particulièrement chez les jeunes générations avisées sur le plan politique. [CAVIARDÉ]. L’offre par la Russie de passeports russes aux citoyens ukrainiens dans la région, qui vise à dévaloriser la citoyenneté ukrainienne dans les soi-disant « RPD » et « RPL », [CAVIARDÉ]. La présence coûteuse de la Russie dans le Donbass appauvri et détruit soulève des questions sur la stratégie de sortie à plus long terme de la Russie.

Dans les formats diplomatiques dits de « Minsk » et de « Normandie » qui visent à résoudre les conflits, la Russie et des représentants des soi-disant « RPD » et « LNR » ont démontré la plus grande intransigeance possible. Les autorités illégitimes demandent la tenue d’un dialogue direct avec les Ukrainiens, qui ne les reconnaissent pas comme des interlocuteurs légitimes. Bien que les négociations n’aient pas encore donné lieu à une avancée, l’élection du président Zelenskyy, qui s’est positionné comme le premier véritable dirigeant « post‑soviétique » de l’Ukraine, présente une occasion unique.

Virage politique en Ukraine : l’ère Zelenskyy

Le président Zelenskyy a inauguré des changements générationnels à Kiev en nommant le cabinet le plus jeune, le plus équilibré sur le plan de l’égalité des genres et le plus axé sur les réformes de l’histoire de l’Ukraine. Depuis l’entrée en fonction de Zelenskyy, [CAVIARDÉ]. négociations du Groupe de contact trilatéral (GCT) avec la Russie et les RPD et RPL à Minsk, ainsi que du format dit de « Normandie » (Ukraine, Russie, France et Allemagne). Le président Zelenskyy s’est fixé comme priorité de gagner le cœur et l’esprit des Ukrainiens au Donbass – [CAVIARDÉ]. Cela reflète la force de la majorité électorale du président Zelenskyy, environ les deux tiers de la population considérant la paix au Donbass comme une première priorité stratégique (aux côtés de l’unité nationale et des efforts de lutte contre la corruption). En promettant de relancer les formats actuels des négociations diplomatiques, le président Zelenskyy a noué un dialogue direct avec le président Poutine. Il a également fait part de sa volonté d’élargir le format dit de « Normandie » afin qu’il inclue les États‑Unis (É.-U.) et le Royaume-Uni (R.-U.), [CAVIARDÉ].

Le 7 septembre, la Russie et l’Ukraine ont effectué un échange de prisonniers : la Russie a libéré 24 marins ukrainiens et 11 autres personnes, y compris le cinéaste et écrivain Oleg Sentsov et le journaliste Roman Sushchenko, tandis que l’Ukraine a libéré Volodomyr Tsemakh, ancien militant pro‑russe et témoin clé pour les procureurs enquêtant sur l’abattage du MH17, le journaliste de RIA Novosti, Kirill Vyshinsky et 33 autres personnes. Cet échange pourrait donner l’élan nécessaire à une diminution accrue des tensions. L’échange a été formulé comme un gain par les deux présidents.

La Russie pourrait sentir qu’elle fait preuve de souplesse et qu’elle est mieux positionnée pour chercher à obtenir un allègement des sanctions de la part de l’Occident. Pour le président Zelenskyy, l’échange représente la première étape de sa nouvelle politique sur le Donbass.

Engagement actuel du Canada

Malgré le [CAVIARDÉ]. modeste de l’engagement diplomatique avec la Russie en 2016, les relations bilatérales entre le Canada et la Russie demeurent difficiles. Le Canada perçoit bon nombre des mesures prises par la Russie comme faisant partie d’un comportement inacceptable, notamment l’attaque à l’agent neurotoxique au R.-U. en mars 2018, l’appui au régime Assad en Syrie, le soutien aux tensions civiles dans les pays voisins, l’ingérence dans les élections et les campagnes de désinformation. Il existe peu de voies significatives de dialogue, et la coopération même dans l’Arctique – où il y a la plus grande convergence de nos intérêts – demeure extrêmement modeste. [CAVIARDÉ].

Le Canada a été l’un des principaux fournisseurs d’aide humanitaire, d’aide au développement et d’aide militaire en Ukraine à la suite de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014. Depuis janvier 2014, le Canada s’est engagé à verser plus de 785 millions de dollars en aide multiforme à l’Ukraine, a imposé des sanctions contre plus de 460 entités et particuliers russes et ukrainiens et lancé l’opération UNIFIER (la mission d’entraînement militaire des Forces armées canadiennes en Ukraine). Le Canada cherche également à accroître la prospérité de l’Ukraine grâce à la libéralisation de ses échanges avec ce pays, par le truchement de l’Accord de libre-échange Canada-Ukraine (ALECU), et la mise en place de programmes de développement axés sur la croissance économique. En 2019, le Canada a accueilli la Conférence sur les réformes en Ukraine.

Le message du Canada selon lequel la poursuite des progrès continus de l’Ukraine en matière de réformes et de prospérité constitue le meilleur moyen de résoudre le conflit dans l’est de l’Ukraine trouve un écho en Ukraine et au sein de la communauté transatlantique. Le Canada appuie les efforts diplomatiques en cours, y compris ceux déployés par les quatre pays du format de « Normandie » et le format GCT afin de trouver une solution pacifique au conflit. Toutefois, sans un rôle officiel dans ces formats, le Canada est limité à faire valoir ses positions dans des forums multilatéraux dont la Russie est membre (c.‑à-d. l’OSCE) ou dans lesquels la Russie fait l’objet de discussions (p. ex. le G7 et l’OTAN).

Brexit

Enjeu

Contexte

Au cours de la période de plus de 1 200 jours qui s’est écoulée depuis la tenue du référendum de juin 2016 sur la décision de quitter l’UE, la question de la façon de réaliser le Brexit a paralysé la vie politique britannique. De nouvelles identités politiques ont été formées autour de l’axe qui oppose ceux qui veulent quitter l’UE et ceux qui souhaitent y rester, ce qui risque d’entraîner des conséquences intergénérationnelles. Un accord de retrait avait été négocié par l’ancienne première ministre Theresa May avec l’UE, mais il a été rejeté trois fois à la Chambre des communes du Royaume-Uni. L’incapacité du Parlement à s’entendre sur la meilleure approche relative au Brexit a finalement mené à la démission de Theresa May, puis à l’arrivée au pouvoir du premier ministre Boris Johnson, en juillet 2019.

Le résultat du référendum et l’incertitude qu’il a entraînée ont freiné la croissance économique, découragé l’investissement et nui à la réputation du Royaume-Uni, notamment en tant que lieu de prédilection pour le commerce. Selon un récent rapport de l’Institute for Fiscal Studies, le PIB actuel du Royaume-Uni est probablement inférieur de 2,5 p. 100 à ce qu’il aurait été si les partisans du maintien du pays dans l’UE avaient gagné le référendum de 2016. Il y a beaucoup d’incertitude quant aux répercussions futures possibles du Brexit sur le Trésor britannique et sur le climat d’investissement. Un certain nombre d’entreprises ont fait des annonces ou mis en œuvre des plans en vue de délocaliser leurs opérations ou de suspendre ou d’annuler de nouveaux investissements.

Dans le but d’assurer une certaine prévisibilité, le Royaume-Uni a signé des ententes de continuité ou de continuité partielle (selon les accords commerciaux existants avec l’UE) avec certains de ses partenaires de libre-échange actuels (comme la Corée du Sud, la Suisse, la Norvège et le Chili), ce qui représente moins de neuf p. 100 du commerce international du Royaume-Uni. Il reste encore à finaliser des accords de libre-échange parallèles avec d’autres partenaires, y compris le Canada et le Japon. Enfin, les citoyens britanniques qui vivent sur le continent et les citoyens de l’UE qui vivent au Royaume-Uni s’interrogent sur leur statut et leurs perspectives d’avenir.

Les répercussions éventuelles du Brexit dépendront de la forme des ententes définitives entre le Royaume-Uni et l’UE. Les partisans du Brexit ont affirmé que mettre fin aux contributions britanniques envers l’UE permettra une flexibilité financière accrue et un meilleur contrôle sur l’immigration, les marchés du travail et la réglementation. Les économistes ont souligné que l’appartenance à l’UE a des effets positifs marqués sur le commerce et que le retrait du Royaume-Uni de l’UE aura des répercussions négatives à moyen et à long terme sur l’économie. Depuis la tenue du vote sur le Brexit, le taux de chômage a poursuivi sa descente et il est aujourd’hui à son niveau le plus bas depuis le milieu des années 1970. Toutefois, les revenus moyens ajustés en fonction de l’inflation ont cessé de croître, et les Britanniques ont aujourd’hui un revenu après inflation inférieur à celui qu’ils touchaient avant la crise financière de 2008.

État des négociations entre l’UE et le Royaume-Uni

Les négociateurs de l’UE et du Royaume-Uni ont conclu un nouvel accord de retrait le matin du 17 octobre 2019, à peine 14 jours avant le 31 octobre, date prévue du retrait du Royaume-Uni. Le Conseil européen a approuvé l’accord le jour même.

Comme le premier ministre Johnson a échoué dans sa tentative d’obtenir l’approbation du Parlement au plus tard le 19 octobre, il a dû demander une prolongation de la période applicable à l’article 50 jusqu’au 31 janvier 2020, conformément à la loi adoptée précédemment par le Parlement. Le projet de loi de mise en œuvre de l’accord de retrait a été présenté à la Chambre des communes et fait l’objet d’une deuxième lecture, mais un échéancier proposé de 48 heures pour un examen et un vote sur le projet de loi a été rejeté par la Chambre, ce qui laisse le projet dans l’incertitude. L’UE a accepté une prolongation jusqu’au 31 janvier 2020, mais a clairement indiqué qu’aucune autre modification ne pourra être apportée à l’accord de retrait. Pour ce qui est de savoir si l’accord sera adopté par le Parlement britannique, la question demeure entière, et les élections générales du 12 décembre auront une incidence importante sur l’avenir de l’accord.

Lorsque le Royaume-Uni se retirera de l’UE avec un accord de retrait, le cas échéant, la prochaine étape du Brexit débutera – la négociation de la relation future avec l’UE. Compte tenu de points de vue divergents sur le commerce et les douanes, et de la coordination à assurer relativement aux droits des travailleurs et à l’environnement, cette étape devrait être aussi difficile – voire plus difficile encore – que les négociations sur le retrait du Royaume-Uni.

Obstacle au retrait

La principale difficulté qui empêche de progresser quant au Brexit est le conflit entre la volonté d’éviter tout contrôle à la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande et l’intention du Royaume-Uni de quitter le marché unique et l’union douanière de l’UE et de négocier ses propres accords de libre-échange. Les contrôles à la frontière iraient à l’encontre des objectifs de l’Accord du Vendredi saint, qui a établi les bases en vue de mettre fin à la violence sectaire entre les catholiques et les protestants en Irlande du Nord. [CAVIARDÉ]

Le nouvel accord de retrait comporte un protocole à jour relatif à l’Irlande du Nord, dans lequel on tente de régler ces questions. Dans le cadre du nouveau plan, l’Irlande du Nord fera toujours partie de l’espace réglementaire de l’UE pour ce qui est de l’agroalimentaire et des produits manufacturés. De plus, l’Irlande du Nord demeurera officiellement dans la zone douanière du Royaume-Uni, mais, en pratique, les envois de marchandises qui arriveront en Irlande du Nord en provenance du reste du Royaume-Uni devront être accompagnés d’une déclaration indiquant s’ils resteront en Irlande du Nord ou s’ils seront transférés en République d’Irlande.

Si les marchandises restent en Irlande du Nord, elles ne sont pas assujetties aux droits de douane. Si les marchandises sont transférées en République d’Irlande, elles sont assujetties aux droits de l’UE. Ces contrôles seront effectués aux ports de mer et aux aéroports d’Irlande du Nord dans le but d’éviter les contrôles terrestres à la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, ce qui garantira le maintien de l’économie panirlandaise, tel qu’il est stipulé dans l’Accord du Vendredi saint. Le Democratic Unionist Party, qui représente la communauté des protestants d’Irlande du Nord à la Chambre des communes du Royaume-Uni, s’oppose au nouvel accord parce que la réglementation de l’Irlande du Nord sera davantage alignée sur celle de l’UE et parce que l’Irlande du Nord ne sera pas assujettie aux mêmes règlements que le reste du Royaume-Uni.

Conséquences pour le Canada

Si l’accord de retrait est ratifié et entre en vigueur, les ententes et les accords conclus entre le Canada et l’UE continueront de s’appliquer au Royaume‑Uni durant une période de transition qui débutera à la date du Brexit et prendrait fin le 31 décembre 2020 (avec possibilité de prolongation d’une année ou deux). Cette approche a été approuvée par la ministre des Affaires étrangères en décembre 2018. [CAVIARDÉ]

Par contre, si le Royaume-Uni quitte l’UE sans entente et sans période de transition, il cessera d’être partie aux accords internationaux de l’UE et il sera traité comme un pays tiers. Ce scénario de non-accord exigerait de nouveaux instruments entre le Canada et le Royaume-Uni, prêts à entrer en vigueur immédiatement. Des ministères canadiens ont travaillé avec leurs homologues britanniques afin d’élaborer de tels instruments à temps en cas de Brexit sans accord. Les ententes précises désignées pour la transition portent notamment sur le transport aérien, la coopération nucléaire, la coopération douanière, l’équivalence des produits biologiques, la sécurité de l’aviation civile et le commerce. Parmi les instruments désignés pour la transition, des instruments de remplacement ont été préparés et seront prêts à entrer en vigueur le 31 janvier 2020, à l’exception de l’accord commercial (voir ci-dessous). Les autres aspects d’une transition sans accord ne devraient pas causer de vastes problèmes au Canada et aux Canadiens, mais il y aura inévitablement des perturbations étant donné le caractère imprévisible d’un Brexit sans accord. Par conséquent, la planification des éventualités se poursuit. On prépare actuellement des foires aux questions et d’autres mesures de soutien pour conseiller les gens d’affaires et les investisseurs canadiens.

État du dialogue commercial entre le Canada et le Royaume-Uni

Le commerce de marchandises entre le Canada et le Royaume-Uni s’est chiffré à 16,3 milliards de dollars en 2018, ce qui représente 21,7 p. 100 des échanges commerciaux entre le Canada et l’UE. Quelle que soit l’issue du Brexit, le Royaume-Uni demeurera un marché important pour les ressources naturelles et les entreprises canadiennes. Le Royaume-Uni occupe également une place importante à titre de source d’investissement étranger (50 milliards de dollars en stock d’investissement étranger direct) et de destination de l’investissement canadien à l’étranger (109 milliards de dollars en stock d’investissement canadien direct à l’étranger).

[CAVIARDÉ]. Le 8 octobre 2019, le Royaume-Uni a publié une liste tarifaire NPF légèrement modifiée et a réitéré son objectif stratégique premier, qui est de protéger les consommateurs et les chaînes d’approvisionnement britanniques contre les chocs de prix. En cas de Brexit sans accord, pour assurer l’entrée au pays des biens importés dont les manufacturiers et les consommateurs britanniques ont besoin, le Royaume-Uni offrirait à tous les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) un accès à son marché en franchise de droits NPF sur près de 95 p. 100 des lignes tarifaires appliquées, [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

Affaires mondiales Canada a mis en place un réseau interministériel de préparation au Brexit afin d’appuyer les intérêts commerciaux du Canada en cas de Brexit sans accord. Notre section commerciale au haut-commissariat du Canada à Londres assure la liaison avec ses clients au fil des discussions sur le Brexit. Elle a également préparé une page sur le Brexit dans le site Web du gouvernement du Canada. De plus, un plan de communications a été élaboré pour les différents scénarios possibles.

Syrie

Enjeu

Contexte

Le conflit syrien a commencé en 2011, lorsque des manifestations pacifiques dans les villes du sud du pays sur des questions telles que le chômage, la corruption et le manque de libertés politiques ont déclenché une violente répression du régime Assad. Les partisans de l’opposition ont fini par prendre les armes. Le conflit a pris des dimensions régionales et mondiales avec l’implication de divers acteurs étatiques et non étatiques, dont Daech, ce qui a créé un dédale complexe d’intérêts et d’objectifs au détriment du peuple syrien. En plus de compliquer la guerre civile initiale, ces affrontements par procuration risquent de provoquer des escalades inattendues.

Le régime a régulièrement fait preuve de mépris à l’égard du droit international humanitaire. Les civils sont touchés de manière disproportionnée, l’aide humanitaire est bloquée, et le personnel médical et les installations médicales sont la cible d’attaques.

Six millions de réfugiés syriens ont fui vers les pays voisins. Le Liban (1 million), la Jordanie (0,7 million) et la Turquie (3,6 millions) en ont accueilli le plus, suivis par l’Allemagne (0,6 million) et la Suède (0,1 million). On estime à plus de 6,2 millions le nombre de Syriens déplacés à l’intérieur du pays.

Même si Daech a perdu son emprise territoriale, il demeure une menace, et les conditions sont encore propices à la radicalisation. Il s’agit là de la principale préoccupation dans les camps de personnes déplacées où les membres des familles des combattants de Daech sont nombreux, mais aussi dans les communautés sunnites laissées à elles-mêmes en Syrie et dans la région, ainsi que dans les camps et les communautés de réfugiés à l’extérieur. L’incursion de la Turquie dans le nord-est de la Syrie à la mi-octobre risque d’entraîner une résurgence des activités de Daech.

Parmi les Syriens, il existe de profondes divergences politiques, confessionnelles, ethniques et religieuses sur la manière d’aller de l’avant, y compris sur ce que devrait être la future Syrie et son fonctionnement. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Syrie, les opinions divergent sur la question de savoir si l’opposition doit continuer à se battre ou si la paix est une meilleure option même si c’est au détriment de la justice ou de la responsabilisation. L’isolement et l’aliénation des sunnites (la population majoritaire) aggraveront la menace de radicalisation, de même que des conditions sociales comme la pauvreté extrême, le manque de possibilités d’éducation et les représailles.

Dynamique et perspectives du conflit

La pérennité du président Bashar al-Assad est tributaire de l’intervention militaire et politique de la Russie. Avant cela, l’armée syrienne était incapable de vaincre Daech et d’autres groupes d’opposition armés. Aujourd’hui, le régime contrôle une partie importante des zones les plus peuplées de la Syrie, y compris la plupart de ses frontières terrestres avec Israël et la Jordanie. Il y a donc moins de motivation en faveur d’un compromis politique.

Le régime se concentre actuellement sur la reprise de la région stratégique et symbolique d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, qui abrite 3,5 millions de civils, dont plus de la moitié ont été déplacés d’autres régions du pays. Comptant la plus forte concentration de combattants hostiles au régime, cette région est peu susceptible de tomber facilement. Lancée en avril et soutenue par la Russie, une offensive du régime s’est atténuée des suites d’un cessez-le-feu au cours de l’été. La prise de cette région demeure toutefois un objectif du régime. À ce jour, plus de 1 000 civils ont été tués et près de 500 000 personnes ont été déplacées à Idlib.

[CAVIARDÉ]. La Turquie considère ces forces dirigées par les Kurdes comme terroristes, mais elles ont joué un rôle déterminant dans la campagne contre Daech. Cette incursion a profité à la Russie, à la Turquie et au régime syrien. La Russie et la Turquie ont convenu que la Turquie assurera dans l’immédiat le contrôle sur les zones frontalières qu’elle a prises durant son opération, tandis que les forces du régime Assad contrôleront d’autres zones frontalières, pendant le retrait des forces kurdes.

Le régime ne s’est pas engagé sérieusement dans le processus de Genève chapeauté par l’ONU – et bénéficiant d’un large soutien – qui vise à négocier un règlement politique. Le processus d’Astana, mené par la Russie, l’Iran et la Turquie, vise à négocier les aspects militaires du conflit (comme les cessez-le-feu), mais il a exclu des groupes clés (p. ex. les Kurdes, auxquels la Turquie s’oppose pour des raisons de politique intérieure). Les progrès récents dans l’établissement d’un comité constitutionnel de 150 membres sous l’égide de l’ONU (composé de façon équitable par des fidèles du régime, d’opposants à ce dernier et « d’indépendants ») ont été remis en question par la récente invasion turque, bien que la formation d’un tel comité continue de recueillir l’appui de l’ONU et de la Russie.

Répercussions régionales et mondiales

Le conflit en Syrie a donné lieu à un réseau complexe de points chauds régionaux ayant des liens avec les tensions entre l’Iran et les États-Unis et l’Iran et Israël; le conflit opposant le Qatar à la Turquie et à l’Arabie saoudite; le conflit entre chiites et sunnites et entre Arabes et Kurdes; l’extrémisme sunnite et les espaces non gouvernés; l’appauvrissement des réfugiés qui n’ont aucun moyen de rentrer chez eux en toute sécurité; et la rivalité entre la Russie et l’OTAN. La possibilité que d’autres conflits violents se poursuivent dans la région pourrait avoir de vastes répercussions sur la scène internationale (prix de l’énergie, retour de combattants terroristes étrangers, terrorisme national), susceptibles de se répercuter sur les intérêts canadiens. [CAVIARDÉ]

Priorités et engagement du Canada

Le Canada a fermé son ambassade à Damas et expulsé les diplomates syriens du Canada en 2012. En réponse à la crise en Syrie, le Canada a accueilli plus de 64 000 réfugiés syriens et a affecté jusqu’à 3,5 milliards de dollars sur cinq ans (2016-2021) pour apporter une aide militaire et humanitaire ainsi qu’un soutien à la sécurité, à la stabilisation et au développement dans la région. Le Canada est un membre actif de la Coalition mondiale contre Daech dirigée par les États-Unis et contribue à toutes ses initiatives militaires et civiles.

Le Canada appuie aussi les Casques blancs (désignés comme une organisation terroriste par la Syrie et la Russie), qui agissent comme premiers répondants dans les zones tenues par l’opposition.

En juillet 2018, le Canada a dirigé une opération internationale, qui a eu un grand retentissement, pour évacuer des membres particulièrement vulnérables des Casques blancs du sud de la Syrie. Les efforts se poursuivent pour réinstaller les 422 Casques blancs et leurs familles.

Négociations politiques :

Pour le Canada, il est primordial de trouver une solution politique au conflit syrien pour améliorer la sécurité, la stabilité et les conditions humanitaires en Syrie et dans la région. Pour appuyer les négociations politiques, le Canada entretient un dialogue avec des groupes d’opposants politiques et civils et de la société civile et contribue à des processus de médiation officiels et officieux. Le Canada a toujours été un ardent défenseur du processus politique de l’ONU et a contribué à assurer un dialogue constructif avec l’opposition, notamment en veillant à ce que les femmes soient représentées dans les négociations ainsi que dans les conseils locaux et provinciaux.

Responsabilité pour les crimes de guerre commis en Syrie :

Le Canada et de nombreux autres partenaires internationaux ont condamné le mépris du régime syrien à l’égard du droit international humanitaire et des droits de la personne et le recours répété aux armes chimiques. Le Canada soutient le Mécanisme international, impartial et indépendant (2,9 millions de dollars) chargé d’enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, la Commission pour la justice et la responsabilité (3,9 millions de dollars) et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (27 millions de dollars).

Besoins humanitaires et accès à l’aide humanitaire :

Le Canada demeure l’un des principaux pays donateurs – ses dons s’élèvent à 450 millions de dollars depuis 2016. Le Canada appuie également les Casques blancs (considérés comme une organisation terroriste par la Syrie et la Russie), qui jouent le rôle de premiers répondants dans les territoires contrôlés par les opposants. En juillet 2018, le Canada a chapeauté un effort international de grande envergure pour aider à évacuer des membres particulièrement vulnérables des Casques blancs du sud de la Syrie. Le travail se poursuit pour réinstaller les 422 Casques blancs et leurs familles au Canada et dans d’autres pays partenaires.

Inde

Enjeu

Contexte

Forte d’un PIB affichant une croissance supérieure à 7 p. 100 et d’une économie devant devenir la troisième dans le monde d’ici 2025, l’Inde est une puissance économique mondiale. Son influence politique sur la scène internationale progresse substantiellement. Membre important du G20, l’Inde collabore de plus en plus avec l’Asie, le Moyen‑Orient et l’Afrique en matière de commerce, de développement et de politique.

L’Inde s’impose également à titre de puissance militaire régionale et comme contrepoids stratégique face à la Chine, les deux pays rivalisant pour le contrôle de l’océan Indien. L’Inde poursuit ses objectifs en faisant entre autres la promotion d’une stratégie indo‑pacifique « libre, ouverte et inclusive ».

Dans un contexte plus général, l’Inde est la plus grande démocratie du monde, et elle se positionne à ce titre en tant que partenaire stratégique du Canada. Bien qu’elle partage les mêmes vues que le Canada dans la promotion d’un système international fondé sur des règles, elle entretient parallèlement des relations étroites avec la Russie et l’Iran.

Avant 2010, l’Inde était un grand bénéficiaire de l’aide internationale, mais elle est depuis devenue un pays donateur, consacrant des millions de dollars en aide, et ce, principalement à des pays du sud de l’Asie.

De même, l’Inde cherche à représenter les intérêts des pays en développement au sein des organisations internationales et lors de négociations multilatérales.

Dynamique nationale et régionale

Sur le plan national, l’Inde a connu d’importants changements politiques récemment. Après des années de domination du Congrès national indien, un parti centriste, le premier ministre Narendra Modi et son parti conservateur nationaliste hindou, le parti Bharatiya Janata (PBJ), ont été élus pour un premier mandat en 2014. Ils ont été reportés au pouvoir en mai 2019 avec une majorité historique, contrôlant maintenant les deux chambres du Parlement. Le PBJ détient également le pouvoir dans 13 des 30 assemblées législatives d’État du pays.

Depuis sa réélection, le gouvernement Modi [CAVIARDÉ]. en révoquant le statut constitutionnel spécial du Jammu‑et‑Cachemire et en soutenant la mise en œuvre d’un registre controversé des citoyens dans l’État d’Assam (frontalier avec la Chine).

Les actions du gouvernement, surtout au Jammu-et-Cachemire, ont provoqué des tensions avec ses rivaux, le Pakistan et de plus en plus la Chine, ce qui fait craindre une aggravation du conflit et l’intensification de l’activité militaire dans la région.

Les tensions qui perdurent depuis des décennies, ponctuées par trois guerres avec le Pakistan, une puissance nucléaire, occupent toujours une place centrale dans les perspectives stratégiques de l’Inde. Des escarmouches se produisent régulièrement le long de la frontière contestée, la plus récente ayant eu lieu en février 2019 alors que des avions de chasse indiens ont pénétré au Pakistan pour la première fois depuis des dizaines d’années à la suite d’un attentat‑suicide ayant causé la mort de dizaines d’agents de police paramilitaire indiens au Jammu-et-Cachemire. Parallèlement, les aspirations politiques et économiques de l’Inde demeurent freinées par ses difficultés sur les plans du développement humain. Malgré une croissance économique rapide et des efforts de développement novateurs, la pauvreté, le manque d’infrastructures et de services sociaux, le taux de chômage élevé chez les jeunes, les inégalités entre les hommes et les femmes [CAVIARDÉ] persistent en Inde. Il est difficile pour les pouvoirs publics de trouver des solutions à ces problèmes compte tenu de l’ampleur des défis à relever [CAVIARDÉ]

Relations bilatérales

L’Inde est le neuvième partenaire économique en importance du Canada. Le commerce bilatéral entre les deux pays a bondi de 11 p. 100 en 2018 uniquement. La visite officielle du premier ministre Trudeau en 2018 s’est traduite par une vaste gamme d’engagements commerciaux et bilatéraux, et ce, malgré les controverses. Jusqu’à présent, la relation commerciale repose largement sur des relations interentreprises. De fait, plus de 1 000 entreprises canadiennes mènent des activités en Inde, et les investissements de portefeuille canadiens sont maintenant évalués à plus de 30 milliards de dollars. Même si l’Inde offre un potentiel énorme pour accroître les exportations et les investissements canadiens, les inefficacités de l’économie indienne, y compris la réglementation complexe, les délais sur le plan juridique et [CAVIARDÉ]. présentent encore des obstacles pour les entreprises canadiennes.

Abstraction faite du domaine du commerce, la coopération entre les deux pays demeure modeste, y compris sur les plans de la sécurité, de la défense et des enjeux mondiaux. De plus, les dialogues ministériels sur la politique étrangère, le commerce, l’investissement, les finances et l’énergie ont été intermittents.

Les liens interpersonnels solides continuent de façonner les relations de façon fondamentale. L’importante diaspora indienne au Canada, qui compte plus de 1,4 million de personnes, stimule la croissance du commerce, du tourisme et de l’éducation, en plus de renforcer les liens culturels. Bien qu’il ait cessé de fournir à l’Inde de l’aide bilatérale en 2006 à la suite d’un changement de la politique gouvernementale indienne, le Canada continue de fournir de l’assistance par la voie d’organisations multilatérales (12,7 millions de dollars en 2017‑2018, aide axée sur la santé) et de financer des partenariats entre des organisations non gouvernementales canadiennes et indiennes (880 000 $ en 2017‑2018).

Principales considérations

L’Inde est résolue à approfondir ses relations avec le Canada, et les possibilités existent pour le faire; cependant, le Canada devra à l’avenir porter une attention particulière au renforcement de ses liens avec l’Inde dans le contexte des [CAVIARDÉ]

L’Inde représente certes un marché très prometteur pour le Canada, mais la concurrence internationale pour accéder à ce marché est féroce – surtout celle provenant des États‑Unis, de l’Union européenne, du Japon et de l’Australie. Par ailleurs, l’Inde dépend moins des échanges que d’autres partenaires du Canada dans la région, et des préoccupations intérieures pourraient entraîner un niveau élevé de protectionnisme, ce qui viendrait restreindre l’accès au marché des entreprises et des produits du Canada (p. ex. légumineuses).

Il convient également de souligner que les alliés du Canada courtisent ouvertement l’Inde tant sur le front commercial que politique. Les États‑Unis, le Japon, la France et l’Australie ont tous élaboré des stratégies indo‑pacifiques complémentaires.

Perspectives

[CAVIARDÉ] et elle continuera de soulever cet enjeu, ce qui peut être géré dans le cadre de dialogues continus à tous les niveaux. Cela dit, il est évident que les relations peuvent être approfondies sur les plans du commerce, de l’investissement, de la sécurité, de l’énergie et de l’environnement. À court terme, un engagement de haut niveau pourrait commencer par le renouvellement des dialogues ministériels (p. ex. sur les affaires étrangères ou le commerce et les investissements) au cours des prochains mois. Les tensions liées à la question du Jammu-et-Cachemire, y compris les inquiétudes au sujet des droits de la personne, [CAVIARDÉ]

L’Inde devrait poursuivre progressivement son ascension en tant que puissance économique et leader régional, et insister pour être reconnue à l’international en tant que grande puissance en devenir. La domination politique du parti Bharatiya Janata du président Modi indique un éloignement [CAVIARDÉ].Bien qu’elle déploie des efforts pour libéraliser son économie, l’Inde devrait demeurer instinctivement protectionniste.

Tensions dans le Jammu-et-Cachemire

Enjeu

Contexte

Le 5 août 2019, le gouvernement de l’Inde a révoqué l’article 370 de la Constitution indienne, lequel conférait au Jammu-et-Cachemire un statut spécial d’État semi-autonome. La loi connexe réorganisant l’État et la région voisine du Ladakh en deux nouveaux territoires de l’Union directement administrés par Delhi est entrée en vigueur le 31 octobre 2019. Bien que le Jammu-et-Cachemire dispose toujours d’une assemblée législative locale, son pouvoir législatif sera limité par rapport aux autres États.

La révocation de l’article 370 a également entraîné l’abolition des droits et des privilèges spéciaux accordés au Jammu-et-Cachemire, y compris les restrictions relatives à la propriété foncière et immobilière.

Positions divergentes au pays

L’Inde insiste sur le fait que les changements constitutionnels sont un enjeu d’ordre interne. La révocation du statut spécial du Jammu-et-Cachemire était un objectif stratégique de longue date du parti nationaliste hindou au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), dirigé par le premier ministre Narendra Modi.

Le gouvernement affirme que cette décision permettra de favoriser la justice sociale et le développement économique de la région, et d’aider à promouvoir l’unité nationale. Cette décision a été bien reçue par les Indiens à l’extérieur du Jammu-et-Cachemire.

Le Pakistan considère la question du Cachemire comme un enjeu existentiel et se présente comme le défenseur de la population du Jammu-et-Cachemire, à majorité musulmane.

Le 7 août 2019, le Pakistan a limité ses relations avec l’Inde, interrompu ses échanges commerciaux bilatéraux avec ce pays et expulsé le principal diplomate indien. De plus, Islamabad a lancé une campagne de relations publiques et diplomatiques afin de qualifier la révocation de l’article 370 d’« illégale » à l’échelle internationale et de souligner qu’elle va à l’encontre de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Conditions de sécurité

New Delhi a envoyé quelque 50 000 membres de ses forces paramilitaires dans la région depuis août. Bien que les autorités aient déclaré que le nombre de personnes assignées à domicile ou gardées en détention préventive est de quelques milliers, des sources crédibles estiment ce nombre à [CAVIARDÉ], y compris des parlementaires. Des allégations d’abus par les forces de sécurité ont été signalées.

Les gestes posés par l’Inde pourraient [CAVIARDÉ]. au Jammu-et-Cachemire et donner lieu à d’autres attaques terroristes contre l’Inde. Des attaques précédentes ont été associées au Pakistan.

La situation pourrait également avoir une incidence négative sur le conflit en Afghanistan, où le Pakistan et l’Inde se livrent à une lutte d’influence. Le Pakistan a déjà tenté [CAVIARDÉ] pour persuader Washington d’intervenir en sa faveur à propos du Cachemire. À ce jour, la Maison-Blanche a appelé à « la paix et la stabilité » le long de la Ligne de contrôle entre l’Inde et le Pakistan. De plus, les États‑Unis ont souligné le besoin d’un dialogue, se sont dits inquiets quant à l’état des droits de la personne dans la région et a appelé le Pakistan a cessé de soutenir les groupes extrémistes qui se livrent à des activités terroristes transfrontalières. Bien que le président Trump ait déjà offert d’agir à titre de médiateur, il a depuis lors indiqué qu’il considérait la question du Jammu-et-Cachemire comme une question d’ordre bilatéral entre l’Inde et le Pakistan.

La Chine, alliée stratégique du Pakistan dans la région, a qualifié la décision de l’Inde d’« inacceptable » et de décision n’ayant aucune force de loi, et a appelé au début octobre l’Inde et le Pakistan à résoudre le conflit bilatéralement. [CAVIARDÉ].Beijing a sévèrement critiqué le gouvernement indien pour sa création de deux territoires unis, qui comprend un territoire revendiqué par la Chine dans la région contestée de l’Aksaï Chin.

Autres réactions internationales

Un grand nombre de partenaires d’optique commune du Canada ont exprimé leur inquiétude, [CAVIARDÉ] par voie de déclarations, au sujet des violations des droits de la personne qui pourraient avoir lieu à la suite des mesures récentes, ainsi que le risque que la situation ne dégénère.

Certaines déclarations [CAVIARDÉ].

Outre certaines exceptions (c.-à-d. la Turquie, la Malaisie), la plupart des voisins régionaux en Asie et au Moyen‑Orient ont qualifié la question du Jammu-et-Cachemire comme un enjeu interne à l’Inde. Les pays du Golfe [CAVIARDÉ]. aux gestes de l’Inde, malgré leurs liens culturels étroits avec le Pakistan. Selon de nombreux observateurs, cette réaction mondiale discrète face à la campagne diplomatique du Pakistan témoigne de l’influence croissante de l’Inde sur les plans politique et économique et de la crainte de représailles envers toute critique explicite de New Delhi à l’égard du Jammu-et-Cachemire.

[CAVIARDÉ] de ses liens de longue date avec l’Inde en tant que démocratie, partenaire commercial de grande importance et acteur stratégique important dans la région.

Toutefois, on craint que l’intervention de l’Inde ait mené à une restriction des libertés (p. ex. embargo sur les communications, détentions arbitraires) et, ainsi, on estime que l’on devrait encourager New Delhi à respecter les droits civils et à veiller à un processus de transition inclusif au Jammu-et-Cachemire.

De concert avec les pays d’optique commune, la ministre des Affaires étrangères, Mme Freeland, a émis une déclaration le 13 août 2019 pour exprimer son inquiétude quant à l’envenimement du conflit et à la répression des droits civils. La ministre s’est également entretenue sur cette question avec son homologue indien, le ministre Jaishankar, le 14 août 2019, ainsi qu’avec son homologue pakistanais, le ministre Qureshi, le 16 août 2019.

Avenir

[CAVIARDÉ].

Le Canada devra adopter une approche bien éclairée et pragmatique en Asie du Sud afin de naviguer ces changements au paysage politique et sécuritaire dans le Jammu-et-Cachemire et le reste de la région. Au lendemain de la décision sur le Jammu-et-Cachemire, l’établissement de l’équilibre entre les priorités en matière d’économie, de droits de la personne et de politique étrangère sera un défi constant. Cependant, le Canada [CAVIARDÉ]. en plaidant pour une transition pacifique, respectueuse des droits civils, et inclusive au Jammu-et-Cachemire, ainsi qu’en soulignant l’importance de tenir des discussions concrètes et des consultations auprès des collectivités touchées.

Cas consulaires

Enjeu

Affaires mondiales Canada gère un éventail de cas consulaires complexes et parfois très médiatisés qui peuvent être difficiles à régler et nécessiter une vaste gamme d’interventions, y compris du/de la ministre des Affaires étrangères et, dans certains cas exceptionnels, du premier ministre.

Contexte

La plupart des quelque 210 000 cas ouverts par les représentants consulaires d’Affaires mondiales Canada en 2018 étaient de nature courante. Il s’agissait principalement de pertes ou de vols de documents, de demandes de services de passeport, de demandes de citoyenneté ou de demandes de renseignements.

Environ 3 p. 100 de ces cas étaient de nature plus complexe, et des dossiers ont été ouverts pour aider des Canadiens en difficulté à l’étranger : décès (1 440), arrestation/détention (1 151), aide médicale (961), enjeux liés à des enfants/des membres de la famille (657), demandes quant au bien‑être ou à la localisation de personnes (613), autres raisons (524), et agressions (280). Le règlement de ces cas peut prendre un temps considérable et les personnes touchées se trouvent souvent en situation de grand stress. La plupart de ces cas se sont produits aux États‑Unis, au Mexique et en Chine.

Certains cas peuvent devenir très complexes. L’un ou plusieurs des facteurs suivants peuvent donner lieu à un cas complexe :

Accès consulaire limité :

Lorsque les représentants consulaires ont un accès limité ou inexistant à un Canadien détenu à l’étranger. Ces cas peuvent se produire lorsque la détention est liée à la sécurité nationale du pays en question, lorsque le pays en question ne reconnaît pas la double citoyenneté de la personne détenue ou lorsque les conditions de sécurité du pays limitent la capacité des représentants consulaires de se déplacer [CAVIARDÉ].

Conditions de détention :

Les conditions carcérales varient considérablement d’un pays à l’autre. Les Canadiens peuvent faire face à un surpeuplement, une alimentation inadéquate, un manque d’accès à des soins de santé, ainsi qu’à des problèmes de salubrité, ce qui entraîne un autre niveau de service.

Vulnérabilité individuelle :

Ces cas impliquent généralement des enfants, des personnes âgées, des personnes ayant des problèmes de santé mentale ou physique, ou des personnes à risque en raison de leur religion ou de leur orientation sexuelle.

Conditions/circonstances locales :

Il s’agit ici des cas touchés par des enjeux propres au pays en question, par exemple des gouvernements locaux et d’autres autorités antagonistes ou incompétents, de la corruption, ou des différences linguistiques, culturelles et religieuses. Lorsque les cas comprennent des questions d’ordre juridique, les personnes touchées sont souvent confrontées à des systèmes juridiques fondamentalement différents et à des défis en matière procédurale.

Enjeux concernant des enfants :

Ces cas portent souvent sur la protection de l’enfance, les mariages forcés, l’adoption internationale et la maternité de substitution. L’enlèvement international d’un enfant par un parent est une préoccupation particulière, surtout dans les pays n’ayant pas ratifié la Convention de La Haye sur l’enlèvement d’enfants [CAVIARDÉ].

Mauvais traitement/torture :

Lorsqu’un citoyen canadien allègue avoir été victime de torture ou de mauvais traitement par les autorités locales pendant sa détention dans un pays étranger, ou lorsqu’un représentant consulaire croit que ce fut le cas [CAVIARDÉ].

Peine de mort :

Lorsque la personne touchée risque d’être condamnée à la peine de mort. Le gouvernement du Canada demande systématiquement la clémence dans tous les cas de Canadiens faisant face à la peine de mort à l’étranger [CAVIARDÉ].

Enjeux de sécurité nationale :

Les cas comportant des allégations ou des soupçons de terrorisme ou d’espionnage présentent des risques, car ils peuvent entraîner des violations de l’application régulière de la loi, des mauvais traitements et des obstacles à l’accès consulaire et à l’accès à un avocat. Les gouvernements hôtes sont souvent réticents à coopérer avec les autorités canadiennes [CAVIARDÉ].

Information/opinion publique :

Les attentes des Canadiens sont parfois incompatibles avec les services consulaires qui peuvent être fournis. La couverture médiatique des cas, les réseaux sociaux et la participation d’organisations non gouvernementales peuvent contribuer à ces attentes.

Rôle du/de la ministre

Le/la ministre des Affaires étrangères est régulièrement sollicité(e) par des clients, leurs familles ou leurs défenseurs (y compris des députés) au sujet des cas consulaires. Il/elle participe directement au règlement des cas en :

Cas consulaires d’envergure

Bien que des cas complexes puissent se produire partout dans le monde, le Canada gère [CAVIARDÉ]. Cas d’envergure en chine [CAVIARDÉ]

Chine :

Le Canada gère actuellement un certain nombre de cas complexes en Chine [CAVIARDÉ]. l’arrestation arbitraire de Michael Kovrig et de Michael Spavor, ainsi que la condamnation à mort arbitraire de Robert Schellenberg. Depuis décembre 2018, le Canada a tenu plus de 1 000 engagements diplomatiques discrets (y compris des réunions officielles et des appels/interactions auxquels ont participé [CAVIARDÉ].

Syrie :

Affaires mondiales Canada est au courant que [CAVIARDÉ]. voyageurs canadiens extrémistes et les membres de leur famille se trouvent en Syrie [CAVIARDÉ]. Affaires mondiales Canada a reçu des demandes en vue d’aider les personnes sous la garde des autorités kurdes, dont certains sont des parents avec leurs enfants. Le gouvernement du Canada a fermé son ambassade à Damas en 2012 et les représentants canadiens ne peuvent pas se rendre au nord-est de la Syrie en raison des conditions de sécurité. Ainsi, la capacité du Canada de fournir de l’aide consulaire est extrêmement limitée.

[CAVIARDÉ].

Peine de mort :

[CAVIARDÉ] Canadiens font actuellement face à la peine de mort à l’étranger [CAVIARDÉ] La politique actuelle du Canada est de demander clémence pour tous les Canadiens faisant face à la peine de mort à l’étranger. Tous ces cas ont été soulevés, de façon précise ou générale, auprès des plus hautes instances.

Agitation politique à Hong Kong

Enjeu

Contexte

Agitation politique

Hong Kong connaît actuellement les plus grandes manifestations de son histoire en réponse aux modifications aux lois sur l’extradition de la Région administrative spéciale (RAS) qui ont été proposées en avril 2019. Si elles avaient été adoptées, ces modifications auraient permis, au cas par cas, l’extradition vers n’importe quel territoire, y compris la Chine continentale. Même si les autorités de Hong Kong ont annoncé le retrait du projet de loi d’extradition le 15 juin, les manifestations se sont poursuivies, et des affrontements de plus en plus violents ont eu lieu entre une minorité de manifestants et les forces de sécurité. Durant tout l’été, la situation s’est dégradée au rythme des affrontements hebdomadaires, et un grand nombre de manifestants ont été arrêtés.

Le 4 septembre, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong Carrie Lam a annoncé le retrait complet du projet de loi. Les manifestants, qui demeurent insatisfaits et méfiants à l’égard des autorités, maintiennent leurs quatre autres demandes :

La démission de Mme Lam; une enquête sur l’usage excessif de la force par la police; la cessation de l’utilisation de termes comme « émeutiers » pour décrire les manifestants; et la reprise du dialogue sur l’instauration du suffrage universel. Jusqu’à présent, les autorités de Hong Kong et de Beijing n’ont accédé à aucune de ces demandes et ont plutôt émis des messages condamnant les manifestations, notamment qualifiées d’« actes de terrorisme ».

En réaction aux heurts violents au cours des célébrations de la fête nationale de la Chine le 1er octobre dernier, les autorités de Hong Kong ont invoqué les pouvoirs spéciaux conférés par l’« Emergency Regulations Ordinance » pour bannir le port de masques dans le cadre de manifestations. Cette décision a été prise en contexte de tension croissante entre les forces policières et les protestataires, après qu’un étudiant de 18 ans ait été atteint par les balles d’un agent de police lors d’une confrontation. L’aggravation subséquente des tensions a été le théâtre au cours des dernières semaines d’un nombre croissant d’attaques envers des individus, visant en majorité des figures de proue parmi les protestataires mais également des activistes pro-Beijing.

Réactions internationales

[CAVIARDÉ]. Jusqu’à présent, Beijing a hésité à intervenir directement, craignant l’important ressac qu’une telle mesure pourrait susciter à Hong Kong et au sein de la communauté internationale, en plus de compromettre la réputation de Hong Kong en tant que centre d’affaires international stable. Hong Kong est également un canal d’investissement indispensable pour la Chine, qui fournit 65 p. 100 des flux d’investissements directs étrangers. En plus d’autres facteurs économiques, la crise a affaibli l’économie hongkongaise. En effet, les prévisions de croissance du PIB de la RAS (en 2019) sont récemment tombées entre 0 et 1 p. 100, alors qu’elles étaient auparavant estimées entre 2 et 3 p. 100. En outre, les principales agences de crédit ont abaissé la cote de crédit de Hong Kong en invoquant des facteurs comme le risque que Hong Kong soit intégrée dans le système judiciaire de la Chine.

De nombreux pays aux vues similaires ont exprimé leurs préoccupations aux autorités hongkongaises et à Beijing, ainsi que dans des déclarations publiques préconisant le dialogue et la préservation de la grande autonomie et des libertés fondamentales dont jouit Hong Kong. Pour leur part, Hong Kong et Beijing ont condamné les manifestations et présenté l’agitation comme un problème de sécurité lié à des difficultés économiques plutôt qu’un enjeu politique, comme l’a indiqué Carrie Lam dans son discours de politique prononcé le 16 octobre. Les autorités hongkongaises ont toutefois entamé un processus de dialogue qui, si les leaders des manifestations l’estiment crédible, pourrait constituer une voie vers une résolution pacifique. Quelles que soient les mesures prises à court terme, l’inquiétude concernant l’érosion de l’autonomie de Hong Kong et les restrictions croissantes qu’impose Beijing aux libertés civiles devrait persister, tout comme les préoccupations locales concernant l’insécurité économique et la perte de la langue et de la culture cantonaises.

Érosion d’« un pays, deux systèmes »

Inscrit dans la Déclaration commune régissant la rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni à la République populaire de Chine, le cadre « un pays, deux systèmes » garantit à Hong Kong ses propres systèmes politique et juridique, son autonomie économique et le respect des droits de la personne de ses citoyens pendant 50 années après sa rétrocession à la Chine en 1997. En vertu de la déclaration, le gouvernement central de la Chine conserve la responsabilité des relations étrangères et de la défense nationale. Jusqu’à présent, l’arrangement a relativement bien fonctionné pour ce qui est de préserver les institutions de Hong Kong. Cependant, une érosion sur le plan politique a été observée depuis 1997, à mesure que les interventions de Beijing dans les affaires locales (en particulier celles touchant la politique et la liberté d’expression) sont devenues de plus en plus intrusives.

Les préoccupations au sujet des droits de la personne se sont également intensifiées depuis la condamnation, en août 2017, de trois jeunes militants accusés en lien avec des manifestations tenues en 2014 en faveur de la démocratie, et depuis l’interdiction faite aux politiciens qui contestent les opinions de Beijing de se présenter aux élections locales. En réponse, la communauté internationale, y compris le Canada, s’est publiquement inquiétée du fait que ces mesures visaient à dissuader des mouvements politiques légitimes.

Réactions du Canada

L’agitation à Hong Kong est surveillée de près par la communauté internationale, y compris par le Canada. Étant donné que quelque 300 000 Canadiens vivent à Hong Kong, le Canada s’intéresse tout particulièrement à la stabilité et la prospérité de Hong Kong – lesquelles reposent sur la relative autonomie de Hong Kong et sur ses libertés fondamentales.

Dans le cadre d’une démarche commune avec les États-Unis, le 29 mai, des représentants canadiens à Hong Kong ont soulevé de sérieuses questions auprès de la cheffe de l’exécutif Carrie Lam concernant les modifications proposées aux lois sur l’extradition. Le Canada a aussi exprimé ses préoccupations dans une déclaration commune avec le Royaume-Uni le 30 mai, puis dans une déclaration distincte le 12 juin. Le 17 août, le Canada a émis une déclaration commune avec l’Union européenne, appelant toutes les parties à rejeter la violence et à prendre d’urgence des mesures pour apaiser la situation.

Le 8 août, Affaires mondiales Canada a mis à jour ses conseils aux voyageurs canadiens à destination de Hong Kong. Il est conseillé aux voyageurs de faire preuve d’une grande prudence à Hong Kong en raison des manifestations de grande ampleur qui perdurent et du potentiel de violence. Le Canada a également créé un groupe de travail interministériel (présidé par Affaires mondiales Canada) afin d’aider le consulat général à gérer cette crise et d’établir des plans d’urgence prévoyant divers scénarios possibles quant à l’évolution des choses.

Le 29 octobre dernier, en réponse à la décision des autorités hongkongaises d’interdire à Joshua Wong, l’une des figures de proue des manifestations, de se présenter aux élections pour les conseils de district, prévues le 24 novembre, Affaires mondiales Canada a réitéré auprès de l’ambassade de Chine la recommandation formulée par le Canada devant le Conseil des droits de l’homme dans le cadre de l’examen périodique universel de 2018 visant la Chine : « Respecter le droit des citoyens de Hong Kong de participer au gouvernement, sans aucune distinction ». Le Canada a souligné que le fait de limiter l’admissibilité à présenter aux élections est contraire à cette recommandation, que la Chine avait acceptée. L’interdiction de ce candidat et la mort d’un manifestant étudiant, alors qu’il fuyait, selon ce qui est rapporté, des tirs de gaz lacrymogène, contribueront certainement à aggraver les tensions entourant ces élections de district.

Tensions entre le Japon et la Corée du Sud

Enjeu

Contexte

Depuis les années 1990, des ressortissants coréens intentent des procès en Corée du Sud et au Japon pour réclamer des dommages et intérêts relativement au travail forcé qu’ils ont subi pendant la colonisation de la péninsule coréenne par le Japon (de 1910 à 1945). En octobre 2018, la Cour suprême sud-coréenne a confirmé la décision d’un tribunal inférieur ordonnant à une entreprise japonaise (Nippon Steel & Sumimoto Metal Corp.) d’indemniser quatre travailleurs forcés. En novembre 2018, la cour a rendu une décision similaire qui visait une entreprise tierce (Mitsubishi).

Ces entreprises japonaises ont refusé de verser une indemnisation ou de respecter par ailleurs les décisions de la Corée du Sud, conformément à la position officielle du Japon voulant que les indemnisations individuelles aient été couvertes dans un traité de 1965 qui normalisait les relations bilatérales. Des procès similaires sont en cours contre 70 sociétés japonaises, et on estime que 250 autres entreprises pourraient être visées par de futures décisions.

Le Japon a fait une demande d’arbitrage en invoquant le traité de 1965. La Corée du Sud a refusé, affirmant d’une part, que l’administration ne pouvait se mêler d’une procédure judiciaire, et d’autre part, que les consultations bilatérales (prévues dans le traité de 1965) n’avaient pas été épuisées.

Les décisions judiciaires de 2018 sont les plus récentes d’une série de différends historiques et territoriaux découlant de l’occupation de la péninsule coréenne par le Japon de 1910 à 1945, qui comprenait l’esclavage sexuel des Coréennes (comme « femmes de réconfort ») par le Japon. [CAVIARDÉ].

Recours aux mesures commerciales

En juillet 2019, le Japon a annoncé qu’il resserrerait les mesures de contrôle des exportations sur trois produits chimiques spécialisés utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs et d’écrans de téléphones intelligents et de téléviseurs. Le Japon est le plus grand producteur mondial de ces produits chimiques, et plusieurs grandes entreprises sud-coréennes dépendent largement de son offre. De plus, le Japon a retiré la Corée du Sud de sa « liste blanche » des pays admissibles à l’obtention de licences d’exportation simplifiées, en vigueur depuis le 28 août 2019.

Le Japon maintient que ces restrictions commerciales n’ont rien à voir avec les relations bilatérales tendues. Tokyo a plutôt invoqué des inquiétudes quant au système de contrôle des exportations de la Corée du Sud, notamment la réglementation du commerce (continu) de produits ou de technologies qui pourraient servir à des fins militaires. De son côté, Séoul a fait valoir que les restrictions commerciales du Japon étaient imposées en guise de représailles directes aux décisions rendues par la cour suprême en 2018 et qu’elles visaient à miner le développement économique coréen.

En réponse aux mesures commerciales du Japon, la Corée du Sud a retiré son voisin de sa liste de destinations de choix pour ses exportations, déclaré qu’elle mènerait plus souvent des vérifications de rayonnement sur certains produits alimentaires et déchets provenant du Japon et cessé les consultations en vue de se joindre à l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), une initiative perçue comme étant menée par le Japon depuis le retrait des États-Unis en janvier 2017.

Le 11 septembre dernier, la Corée a formellement demandé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la tenue de consultations avec le Japon, comme première étape au règlement du différend (rien pour améliorer la situation, le 10 septembre, l’Organe d’appel de l’OMC a confirmé une décision contre les droits antidumping de la Corée du Sud, décision rendue à la suite d’une plainte déposée par le Japon en 2015). Au-delà de la réponse officielle, certains consommateurs sud-coréens ont boycotté les produits et le tourisme japonais.

Retombées géopolitiques

Le différend est devenu hautement politisé dans les deux pays. [CAVIARDÉ]

Le 11 août dernier, la Corée du Sud a annoncé son retrait d’une entente de partage du renseignement militaire avec le Japon (l’entente GSOMIA), juste avant sa date limite de renouvellement, soit le 24 août. L’entente est entrée en vigueur en novembre 2016, après des années de négociations [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

Le 4 novembre dernier, le premier ministre Abe et le président Moon ont tenu leur première rencontre bilatérale en 13 mois. Au cours de cette rencontre de onze minutes, en marge du sommet de l’ANASE + 3 Bangkok, les deux leaders ont réaffirmé que la résolution de leurs problèmes bilatéraux devait passer par le dialogue.

Rôle du Canada

Jusqu’à maintenant, la situation n’a entraîné aucun coût direct pour les intérêts commerciaux du Canada dans l’un ou l’autre des pays. [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ] Par la suite, le premier ministre Trudeau a abordé la question de ces tensions avec le premier ministre Abe à l’occasion d’une rencontre en marge de la réunion du G7. [CAVIARDÉ]

Des représentants des deux gouvernements ont aussi rencontré leurs homologues à Ottawa pour exprimer les positions de leur pays respectif et tenter d’obtenir du soutien. [CAVIARDÉ]

Le Canada a intérêt à entretenir de bonnes relations à long terme avec le Japon et la Corée du Sud. En effet, leur coopération est essentielle au maintien de la stabilité et de la sécurité dans l’Asie du Nord. Les relations entre le Japon et la Corée du Sud ont connu plusieurs moments difficiles depuis la colonisation japonaise (pas plus tard qu’en 2017, le Japon a retiré son ambassadeur de la Corée du Sud pendant plusieurs mois en réaction à l’installation d’une statue représentant les « femmes de réconfort » à Séoul). [CAVIARDÉ]

Afghanistan

Enjeu

Contexte

De 2001 à 2018, le gouvernement du Canada a joué un rôle actif en Afghanistan en versant 3,3 milliards de dollars d’aide internationale et en déployant en tout 40 000 soldats auprès de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN, dont la mission de combat a pris fin en 2014. Le Canada s’est engagé à fournir 195 millions de dollars à l’appui des Forces de défense et de sécurité nationales afghanes jusqu’en 2020-2021.

Des progrès inégaux mais concrets ont été réalisés en Afghanistan. Les taux d’inscription scolaire des filles sont plus élevés que jamais; l’espérance de vie a connu une augmentation; des médias libres ont été créés; et le pays est dirigé par un gouvernement fonctionnel qui affiche certaines caractéristiques démocratiques et qui a la confiance d’importantes régions du pays et du peuple. La situation est meilleure qu’il y a 20 ans sur le plan qualitatif. Cependant, certains problèmes persistent malgré ces progrès, ce qui n’est pas étonnant dans un contexte aussi fragile. En effet, des problèmes sociaux tels que la violence et la discrimination étendues contre les femmes et les minorités sont aggravés par une faible gouvernance, une forte insurrection et des intérêts étrangers divergents.

La situation globale en matière de sécurité en Afghanistan demeure précaire et imprévisible, y compris pour les représentants du Canada, et plus particulièrement dans les régions rurales. Entre autres facteurs, la stabilité du pays repose sur une coopération régionale concrète, une collaboration avec les donateurs en tenant compte des intérêts locaux divergents, ainsi que sur la vigilance contre le terrorisme. Lorsque ces facteurs sont compromis, les solutions politiques en souffrent.

Pourparlers de paix

En septembre 2019, un accord de paix entre les États‑Unis et les talibans a été conclu « en principe » après plus d’un an de négociations (à Doha, au Qatar). Cependant, le président Trump a annulé les pourparlers le 7 septembre dernier, invoquant un manque d’engagement des talibans après une attaque perpétrée à Kaboul qui a fait 12 morts, dont un soldat américain.

Avant l’annonce faite par les États‑Unis, des progrès avaient été réalisés pour quatre objectifs principaux : l’accord des talibans de désavouer tout lien avec des groupes terroristes transnationaux; la négociation des conditions d’une réduction de la présence des forces américaines; l’accord des talibans de participer à des pourparlers avec le gouvernement afghan; et un engagement à réduire la violence (global).

En revanche, la cessation des pourparlers de paix est susceptible d’entraîner une montée de la violence et du conflit, sans perspective claire de règlement. La rupture des négociations a diminué les attentes quant à la possibilité d’un accord à court terme et créé de l’incertitude entourant toutes les composantes du processus, notamment les possibilités de pourparlers internes entre Afghans et la réduction graduelle de la présence des forces américaines.

Même si ce scénario semble lointain, l’un des principaux objectifs des États-Unis dans le cadre d’une reprise des pourparlers serait la tenue de négociations internes entre Afghans menant à une solution politique négociée entre le gouvernement de l’Afghanistan et les talibans.

[CAVIARDÉ]

La dynamique entre les grandes puissances en Afghanistan complique d’autant plus les efforts [CAVIARDÉ] en vue d’une entente avec les talibans sur une solution à laquelle participerait le gouvernement national. [CAVIARDÉ]

Rôle du Canada

Depuis 2001, le Canada a grandement contribué aux efforts internationaux de stabilisation de l’Afghanistan. À noter que 159 membres des Forces armées canadiennes ont perdu la vie en participant à la mission de combat de l’OTAN, et le diplomate canadien Glyn Berry a été tué en 2006 lors d’une attaque terroriste alors qu’il était en poste à Kandahar. Ces sacrifices ont été accompagnés par de considérables investissements dans des initiatives en matière de sécurité, de développement et d’aide humanitaire, dont un grand nombre se poursuivent aujourd’hui.

Le Canada se classe actuellement au huitième rang des donateurs (2017) d’aide bilatérale en Afghanistan. Son engagement à verser 465 millions de dollars sur trois ans à la sécurité (195 millions de dollars) et au développement (270 millions de dollars) est fondé sur une approche axée sur les femmes et les filles, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.

Le Canada a dirigé des efforts visant à promouvoir la participation des femmes au processus de paix en Afghanistan, et soutenu le renforcement des capacités nationales afghanes à fournir des services essentiels, notamment aux femmes et aux filles. Plus de 8,9 millions d’enfants (dont 3,4 millions sont des filles) ont maintenant accès à une éducation de base, alors que moins d’un million d’enfants (des garçons, pour la plupart) étaient inscrits à l’école en 2001. L’espérance de vie en Afghanistan a augmenté de plus de 17 ans depuis 1990, et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a connu une nette diminution. Le Canada a également appuyé le recrutement accru de femmes au sein des forces de sécurité afghanes, ainsi que la réinstallation de 8 459 réfugiés afghans entre 2011 et 2017.

Les niveaux d’aide au développement bilatéral de [CAVIARDÉ]. par année sont tirés des ressources internes d’Affaires mondiales Canada et bonifiés par des initiatives multilatérales et des partenariats. Depuis 2014, le Canada a également fourni plus de 83 millions de dollars d’aide humanitaire, dont 9,7 millions ont été affectés en 2019. Affaires mondiales Canada formule la réponse du Canada aux appels humanitaires de 2020. Le Canada apporte actuellement un soutien financier aux forces de défense et de sécurité afghanes, ce qui aide à contrer l’insurrection et à protéger les droits des civils. Les alliés et partenaires de l’OTAN se sont engagés à fournir des militaires et du soutien financier aux forces afghanes jusqu’en 2024. Le financement du soutien canadien en matière de sécurité aux forces militaires et policières de l’Afghanistan expirera en 2020-2021. [CAVIARDÉ]

Considérations clés

La politique des États-Unis/de l’OTAN sur l’Afghanistan est un facteur clé de la situation de sécurité et des perspectives de paix. Il est probable que la situation demeure la même ou que la violence augmente à court terme.

Le Canada ne fournit pas un soutien militaire à la mission « Resolute Support » de l’OTAN, à laquelle participent 39 pays. Cependant, nous avons déployé un agent de la police civile auprès du bureau du haut représentant civil de l’OTAN en Afghanistan.

[CAVIARDÉ]

Crise des Rohingyas

Enjeu

Il est peu probable que le rapatriement de plus de 740 000 Rohingyas, qui se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir la violence au Myanmar, puisse avoir lieu à court ou moyen terme, alors que la crise humanitaire persiste. Entre-temps, le gouvernement du Bangladesh se montre de plus en plus impatient. [CAVIARDÉ]

Contexte

Myanmar

À la suite des atrocités commises en août 2017, plus de 740 000 Rohingyas ont trouvé refuge à Cox’s Bazar, au Bangladesh. Dans un rapport produit par la mission d’enquête des Nations Unies sur le Myanmar et publié en août 2018, on indique que les forces de sécurité du Myanmar avaient posé des gestes constituant une violation flagrante des droits de la personne et qu’il était raisonnable de croire que le Myanmar avait eu des intentions génocidaires.

Le rapatriement des réfugiés à court terme est peu probable, puisque les Rohingyas continuent de faire face à la violence et à la persécution au Myanmar, où le gouvernement n’a pas réglé les enjeux principaux qui faciliteraient leur retour, y compris les questions de liberté de déplacement, d’accès équitable aux services sociaux, de possibilités d’éducation et de moyens de subsistance, de garanties de sécurité et de citoyenneté. Les Rohingyas forment la plus grande population apatride au monde

De plus, les Rohingyas sont réticents à retourner au pays pour les raisons suivantes : l’impunité continue des auteurs de crimes; le conflit croissant dans l’État de Rakhine entre les forces armées du Myanmar et une organisation armée ethnique principalement bouddhiste de Rakhine (l’armée Arakan); les restrictions sur l’accès humanitaire et les télécommunications; l’intolérance répandue face aux musulmans et aux Rohingyas.

Bangladesh

[CAVIARDÉ] la crise humanitaire à Cox’s Bazar, qui est maintenant le plus grand camp de réfugiés au monde. Dhaka appelle à un rapatriement accéléré des réfugiés rohingyas vers le Myanmar, [CAVIARDÉ]. Il plaide également pour un meilleur partage des responsabilités à l’échelle internationale. [CAVIARDÉ]. en augmentant les restrictions sur les activités des ONG [CAVIARDÉ] et en imposant des restrictions sur l’utilisation d’Internet et les télécommunications.

Dhaka compte également mettre en œuvre son plan controversé visant la réinstallation de 100 000 réfugiés des camps de Cox’s Bazar vers Bhasan Char, une île du golfe du Bengale sujette aux inondations et cyclones.

La communauté internationale a exprimé d’importantes préoccupations face aux besoins de protection et à la viabilité économique de cette île, puisqu’une telle réinstallation doublerait les coûts de l’aide humanitaire.

Rôle du Canada

À la suite du déclenchement de la crise en 2017, le Canada a nommé l’honorable Bob Rae à titre d’envoyé spécial du premier ministre au Myanmar. Le rapport et les recommandations de ce dernier ont façonné la stratégie du Canada pour répondre à la crise des Rohingyas au Myanmar et au Bangladesh.

Dans le cadre de cette stratégie, 300 millions de dollars sur trois ans (2018-2021) ont été réservés pour alléger la crise humanitaire, favoriser une évolution positive de la situation politique au Myanmar, veiller à la responsabilisation et accroître la coopération internationale.

Depuis le début de 2017, le Canada a consacré plus de 109 millions de dollars à la prestation d’une aide humanitaire sexospécifique vitale au Myanmar et au Bangladesh. Le Canada se classe au quatrième rang des pays donateurs au plan d’intervention humanitaire conjoint pour le Bangladesh.

Le Canada continue de plaider pour un accès efficace et opportun des ONG à l’État de Rakhine, ainsi que pour le retour volontaire, digne, sécuritaire et durable des réfugiés. Les initiatives de développement sexospécifique mises en œuvre par le Canada à Rakhine visent à promouvoir la cohésion sociale, la réconciliation et la gouvernance inclusive. À Cox’s Bazar, le Canada fournit de l’aide au développement aux collectivités d’accueil, tout en plaidant pour des possibilités d’éducation et d’autonomie pour les réfugiés, droits qui sont actuellement rejetés par le gouvernement du Bangladesh.

En septembre 2018, la Chambre des communes du Canada a reconnu les crimes commis contre les Rohingyas comme relevant d’un génocide. Le Canada continue de demander à ce que la situation au Myanmar soit renvoyée par le Conseil de sécurité à la Cour pénale internationale, et appuie la création par les Nations Unies d’un mécanisme d’enquête indépendant visant le Myanmar, dont le mandat est de recueillir des preuves et de préparer des dossiers en vue de futures procédures pénales.

Bien que le Canada ait imposé de rigoureuses sanctions, y compris un embargo sur les armes, un gel des avoirs et une interdiction de transactions depuis 2007, il a également collaboré de près avec l’Union européenne et les États‑Unis pour coordonner l’imposition d’autres sanctions ciblées en 2018 contre divers individus impliqués dans les opérations militaires dans l’État de Rakhine.

Considérations clés

Les tensions augmentent à Cox’s Bazar entre les collectivités d’accueil et les [CAVIARDÉ]

En matière de responsabilisation internationale, la Gambie, au nom de l’Organisation de coopération islamique, devrait déposer, le 11 novembre, une plainte contre le Myanmar à la Cour internationale de justice, de façon à déterminer si ce pays a violé la Convention relative au crime de génocide. Plusieurs parlementaires, organisations de la société civile et conseils municipaux du Canada ont demandé au Canada d’adopter cette approche. [CAVIARDÉ]

Profil sur le commerce et l’investissement internationaux

Tendances du commerce et de l’investissement au Canada

Tendances du commerce et de l’investissement au Canada
Version texte

Tendances du commerce et de l’investissement au Canada

MarchandisesServicesInvestissement direct étranger
Hausses de 6 % et de 7 %Hausses de 4 % et de 6 %Hausses de 19 % et de 23 %

Échanges commerciaux du Canada avec le reste du monde - Marchandises (en milliards de $)

Année20142018
Exportations527584
Importations512596

Échanges commerciaux du Canada avec le reste du monde - Services (en milliards de $)

Année20142018
Exportations98121
Importations123146

Échanges commerciaux du Canada avec le reste du monde - Investissement direct étranger (en milliards de $)

Année20142018
Vers l’étranger8451289
De l’étranger745877

Échanges commerciaux avec les États-Unis - Marchandises (en milliards de $)

Année20142018
Exportations405438
Importations279305

Échanges commerciaux avec les États-Unis - Services (en milliards de $)

Année20142018
Exportations5467
Importations6979

Échanges commerciaux avec les États-Unis - Investissement direct étranger (en milliards de $)

Année20142018
Vers l’étranger346595
De l’étranger352406

Échanges commerciaux avec l’Asie et l’Océanie - Marchandises (en milliards de $)

Année20142018
Exportations6076
Importations113148

Échanges commerciaux avec l’Asie et l’Océanie - Services (en milliards de $)

Année20142018
Exportations1418
Importations1620

Échanges commerciaux avec l’Asie et l’Océanie - Investissement direct étranger (en milliards de $)

Année20142018
Vers l’étranger6790
De l’étranger8291

Échanges commerciaux avec l’Europe - Marchandises (en milliards de $)

Année20142018
Exportations4349
Importations6481

Échanges commerciaux avec l’Europe - Services (en milliards de $)

Année20142018
Exportations1822
Importations213316

Échanges commerciaux avec l’Europe - Investissement direct étranger (en milliards de $)

Année20142018
Vers l’étranger213316
De l’étranger275328

Échanges commerciaux avec l’Amérique latine et les Caraïbes - Marchandises (en milliards de $)

Année20142018
Exportations1417
Importations4654

Échanges commerciaux avec l’Amérique latine et les Caraïbes - Services (en milliards de $)

Année20142018
Exportations68
Importations1013

Échanges commerciaux avec l’Amérique latine et les Caraïbes - Investissement direct étranger (en milliards de $)

Année20142018
Vers l’étranger216280
De l’étranger3350

Échanges commerciaux avec l’Afrique - Marchandises (en milliards de $)

Année20142018
Exportations54
Importations64

Échanges commerciaux avec l’Afrique - Services (en milliards de $)

Année20142018
Exportations23
Importations12

Échanges commerciaux avec l’Afrique - Investissement direct étranger (en milliards de $)

Année20142018
Vers l’étranger37
De l’étranger32

Commerce et investissement – Canada

Commerce et investissement – Canada
version texte

Commerce et investissement – Canada

Monde2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises584 $6,910,9
Importations - Marchandises596 $6,216,4
Exportations - Services121 $5,822,9
Importations - Services146 $4,219,0
Sortants - IDE1 289 $10,452,5
Entrants - IDE877 $5,017,8
Amérique du Nord2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises446 $5,78,8
Importations - Marchandises346 $5,510,7
Exportations - Services65 $3,924
Importations - Services79 $3,414
Sortants - IDE617 $13,971,4
Entrants - IDE409 $4,915,7
États-Unis d'Amérique2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises438 $8,3%5,7%
Importations - Marchandises305 $5,7%5,5%
Exportations - Services67 $4,4%22,7%
Importations - Services79 $4,0%14,9%
Sortants - IDE595 $13,3%71,7%
Entrants - IDE406 $5,0%15,4%
Mexique2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises8,2 $4,6%45,4%
Importations - Marchandises37 $3,7%27,7%
Exportations - Services1,4 $-7,1%44,2%
Importations - Services3,3 $-1,1%23,2%
Sortants - IDE22 $15,2%63,5%
Entrants - IDE2,7 $1,3%82,0%
Amérique latine et Caraïbes2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises16,6 $9,215,8
Importations - Marchandises53,6 $2,716,2
Exportations - Services8,1 $4,526,3
Importations - Services12,9 $6,725,4
Sortants - IDE279,9 $6,929,6
Entrants - IDE49,7 $8,952,3
Brésil2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises2,2 $27,9%0,6%
Importations - Marchandises5,5 $16,8%58,9%
Exportations - Services0,7 $1,8%18,7%
Importations - Services0,3 $2,9%22,3%
Sortants - IDE14 $0,8%0,6%
Entrants - IDE15 $10,9%-26,0%
Europe2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises49 $6,915,1
Importations - Marchandises81 $10,426,3
Exportations - Services22 $1,418,3
Importations - Services29 $6,332,7
Sortants - IDE316 $10,548,7
Entrants - IDE328 $4,919,3
Royaume-Uni2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises16,0 $-7,7%7,0%
Importations - Marchandises9,2 $3,4%0,0%
Exportations - Services7,0 $11,8%13,1%
Importations - Services7,5 $-9,0%29,0%
Sortants - IDE109 $12,0%46,1%
Entrants - IDE50 $7,2%28,5%
Allemagne2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises4,8 $16,9%55,0%
Importations - Marchandises19 $6,3%19,4%
Exportations - Services2,3 $-1,1%2,4%
Importations - Services2,9 $1,1%6,9%
Sortants - IDE10,0 $14,4%13,6%
Entrants - IDE17,0 $2,4%39,4%
Asie et Océanie2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises76 $13,626,6
Importations - Marchandises148 $7,130,5
Exportations - Services18 $7,827,6
Importations - Services20 $6,028,5
Sortants - IDE90 $4,135,4
Entrants - IDE91 $4,311,2
Chine2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises28 $17,3%43,5%
Importations - Marchandises76 $6,5%28,8%
Exportations - Services3,8 $-1,8%46,5%
Importations - Services2,8 $2,8%19,4%
Sortants - IDE13 $13,9%58,5%
Entrants - IDE17 $4,5%8,6%
Japon2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises13 $9,5%20,4%
Importations - Marchandises17 $-3,9%26,4%
Exportations - Services1,5 $-3,8%-1,6%
Importations - Services2,6 $9,8%25,2%
Sortants - IDE7,6 $15,5%29,6%
Entrants - IDE29 $2,5%30,1%
Inde2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises4,3 $0,4%33,3%
Importations - Marchandises5,1 $23,3%61,1%
Exportations - Services1,0 $-1,5%34,4%
Importations - Services1,5 $2,3%30,9%
Sortants - IDE2,3 $33,9%232,3%
Entrants - IDE2,6 $-5,9%-34,6%
Afrique2018 G $Δ 1 anΔ 5 an
Exportations - Marchandises4,5 $10,6-4,8
Importations - Marchandises4,4 $-19,4-31,2
Exportations - Services2,7 $10,829,8
Importations - Services1,6 $6,251,2
Sortants - IDE7,2 $-1,5116
Entrants - IDE1,7 $-12,1-45,8

Asie

Enjeu

Contexte

Carte de l’Asie

Par le passé, le Canada a toujours appliqué une vision sinocentrique à la région de l’Asie-Pacifique; toutefois, d’importants changements aux relations économiques et à la dynamique des pouvoirs forcent les pays asiatiques et occidentaux à redéfinir cette région. Aujourd’hui, on accepte de plus en plus le terme Indo-Pacifique, qui n’est pas encore tout à fait défini, mais qui englobe généralement les pays de l’est de l’océan Indien jusqu’à l’océan Pacifique, qui sont rattachés par l’Asie du Sud-Est et incluent l’Asie du Nord.

L’Indo-Pacifique : une région marquée par les changements et des tensions

La région indo-pacifique est de plus en plus intégrée sur le plan économique, mais elle est aux prises avec une multitude de problèmes de sécurité interreliés. Comptant 60 p. 100 de la population mondiale, cette région représente 43 p. 100 de l’économie mondiale. Elle abrite trois des six économies nationales les plus importantes du monde (soit la Chine, le Japon et l’Inde) et les dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE)Note de bas de page 3.

L’Indo-Pacifique est la région économique qui connaît la plus forte croissance dans le monde : en effet, on s’attend à ce que son PIB s’accroisse de 5,1 p. 100 en 2019 (FMI). Au cours des 20 dernières années, la croissance a été constante et robuste, et est attribuable surtout à la bonne tenue économique des marchés émergents (Chine, ANASE, Inde), à l’expansion de la classe moyenne et au resserrement des liens avec les chaînes de valeur mondiales.

Toutefois, ce succès cache une dure réalité : cette région compte trois des dix pays dans le monde où des populations vivent dans la pauvreté absolue (Inde, Bangladesh et Indonésie) : on y dénombre 1,1 milliard de personnes pauvres, dont 264 millions vivent dans l’extrême pauvreté.L’égalité des genres n’est pas uniforme dans la région; en effet, d’importants progrès ont été réalisés en vue de moderniser des lois et des politiques, mais une grande portion des femmes sont victimes de violence conjugale, et le mariage d’enfants et la grossesse chez les adolescentes sont toujours fréquents dans certains pays.

Les changements sans précédent aux relations économiques et à la dynamique des pouvoirs dans la région sont des sources inévitables de discorde et de tensions entre ces pays, dont les relations sont complexes et ont souvent été tendues par le passé. On observe un retour à une politique des grandes puissances dans de nombreux pays de la région, alors que l’attachement à l’ordre fondé sur les règles fluctue de par le monde, en ce sens que des États agissent dans leur intérêt national, sans se sentir limités par les contraintes des normes et des institutions multilatérales, ce qui entraîne des risques de déstabilisation et de conflit. La suprématie stratégique des États-Unis dans l’Asie de l’Est et dans la région du Pacifique occidental est menacée par l’essor de la Chine et la position stratégique de plus en plus affirmée de cet État. En outre, les tensions bilatérales entre les États-Unis et la Chine surgissent dans le contexte de visions stratégiques divergentes pour la région.

Principaux acteurs

La Chine a enregistré une croissance économique incroyable, qui en fait la deuxième puissance économique mondiale et lui a permis de réduire la pauvreté de façon spectaculaire. La Chine affecte beaucoup de ressources à ses forces militaires, ce qui augmente son pouvoir d’influence et sa capacité de changer la dynamique des pouvoirs en vigueur jusque-là dans la région.

[CAVIARDÉ]. Parti communiste chinois, un régime [CAVIARDÉ].à parti unique, repose sur la capacité du gouvernement d’assurer une forte croissance économique et, de plus en plus, sa capacité de maintenir le prestige national. On a observé une forte diminution de la tolérance à l’égard de la dissidence politique et de la liberté d’expression depuis l’entrée en fonction du président Xi Jinping, en 2013, et la vague de répression des droits de la personne se poursuit.

L’initiative des nouvelles routes de la soie de la Chine se trouve au cœur du repositionnement stratégique de ce pays; elle prévoit [CAVIARDÉ]. des investissements massifs dans les infrastructures qui répondent à des besoins réels dans de nombreux cas, mais qui, à moyen terme, pourraient servir à rehausser l’influence économique et militaire de la Chine dans la région indo-pacifique et au-delà.

Les négociations de l’ANASE+6Note de bas de page 4 en vue de conclure un éventuel accord de partenariat économique global régional constituent un outil supplémentaire permettant à la Chine d’accroître son influence dans la région.

La sécurité du Japon et de la Corée est assurée en partie par les États-Unis, mais repose désormais aussi dans une grande mesure sur les relations économiques que ces pays entretiennent avec la Chine. Ces derniers comprennent bien qu’ils sont vulnérables à la volatilité des relations entre les deux plus grandes puissances du monde (ainsi qu’avec la Corée du Nord) [CAVIARDÉ]

[CAVIARDÉ] le Japon fait la promotion d’une stratégie d’un « Indo-Pacifique libre et ouvert », qui s’étend de la côte est de l’Afrique à la côte ouest de l’Amérique et repose sur la primauté du droit, la liberté de navigation, la prospérité économique, la paix et la stabilité en tant qu’éléments du bien collectif international. Des approches similaires adoptées par l’Australie, les États-Unis et l’Inde (pays qui, avec le Japon, sont surnommés la « Quadrilatérale »), ainsi que par la Corée du Sud et l’ANASE viennent compléter cette stratégie japonaise.

L’Inde a également connu une forte croissance économique et a su réduire la pauvreté, bien que dans une moindre mesure que la Chine.

À l’échelle régionale, les relations de l’Inde avec la Chine ont été difficiles, alors que ses relations étaient habituellement bonnes avec la Russie (qui a perdu beaucoup d’influence dans la région). En tant que puissance régionale émergente, l’Inde [CAVIARDÉ]. Le bouleversement de la dynamique des pouvoirs dans la région, tout en se heurtant à des animosités de longue date avec le Pakistan et à des problèmes découlant du conflit qui persiste en Afghanistan.

Dans le contexte de ces perturbations, incertitudes et tensions montantes, toutes les grandes puissances ont commencé à courtiser [CAVIARDÉ]. la collaboration des plus petits pays de l’ANASE, qui doivent à leur tour naviguer entre les intérêts divergents de ces puissances régionales.

La menace du protectionnisme et de la dissociation des économies de la Chine et des États-Unis ont donné une nouvelle impulsion en faveur d’une plus grande intégration des économies au sein de l’ANASE et de la région, ainsi qu’avec d’autres régions. De façon similaire, les membres de l’ANASE se retrouvent au centre des dialogues régionaux de premier plan sur la politique et la sécurité qui ont lieu au Sommet de l’Asie de l’Est et à la Réunion élargie des ministres de la Défense de l’ANASE, auxquels participent les grandes puissances de la région, comme la Chine, les États‑Unis, le Japon et l’Australie.

Tous ces changements se produisent dans une région où les pays ont une histoire complexe et la mémoire longue. Les litiges territoriaux et d’autres griefs de longue date sont nombreux : les deux Corées sont officiellement toujours en guerre, et la Chine revendique fermement sa souveraineté sur Taïwan.

Le Canada dans l’Indo-Pacifique

Le Canada a de nombreux intérêts stratégiques dans la région, par exemple : i) élargir l’accès aux marchés libres et ouverts pour les marchandises, les services et les investissements canadiens dans la région – tant dans des économies matures comme l’Inde, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie, que dans des marchés émergents comme l’Indonésie, les Philippines et le Vietnam; ii) faire la promotion des valeurs démocratiques, de la saine gouvernance et des droits de la personne avec des partenaires d’optique commune; iii) composer avec l’ascension de la Chine et de l’Inde et s’y adapter; iv) préserver et renforcer la sécurité et la stabilité dans la région, notamment en collaborant avec des alliés régionaux et en les soutenant.

Présence et difficultés actuelles :

[CAVIARDÉ]

Les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Chine, l’Inde et la Russie, quant à eux, [CAVIARDÉ]. pour accroître leur présence et leur influence dans la région. En revanche, les efforts du Canada dans la région ont été inégaux, avec de grandes fluctuations; le Canada n’a toujours pas tiré pleinement avantage de ses importants liens interculturels, de ses relations commerciales et de sa bonne réputation dans le monde.

Situation politique et sur le plan de la sécurité :

Le Canada s’emploie activement à faire avancer ses intérêts prioritaires et à promouvoir des valeurs universelles dans la région. [CAVIARDÉ]. le Canada a cherché à travailler en collaboration avec des forums et mécanismes régionaux, comme l’APEC, l’ANASE et le Sommet de l’Asie de l’Est, montrant ainsi sa volonté de s’investir durablement dans des dossiers qui façonneront les intérêts tant régionaux que canadiens, tels que les changements climatiques, la cybersécurité, la santé mondiale, ainsi que la gouvernance dans l’Arctique et à l’échelle internationale. Les perceptions positives dont jouit le Canada dans la plupart des pays de la région, particulièrement dans le contexte des tensions sino-américaines, pourraient ouvrir de nouvelles possibilités de resserrer les liens diplomatiques.

La région est aux prises avec de nombreux défis susceptibles de mener à des conflits ou de menacer d’une autre manière les intérêts canadiens. Parmi ces risques, figurent plusieurs litiges territoriaux de longue date (péninsule coréenne, détroit de Taïwan, Inde/Pakistan, Japon/Chine) et un certain nombre de nouvelles menaces planant sur la sécurité (mer de Chine méridionale, menaces terroristes dans l’ensemble de la région).

Des liens interpersonnels profonds et d’une grande ampleur unissent le Canada et la région indo-pacifique, notamment grâce aux dizaines de milliers de Canadiens qui vivent, travaillent et voyagent en Asie chaque année et, réciproquement, à la diaspora asiatique dont les membres vivent, étudient ou travaillent au Canada. Quelque 44 p. 100 des Canadiens nés à l’étranger sont originaires de cette région, une proportion qui devrait s’accroître progressivement au cours des dix prochaines années. Dans l’ensemble, 16 p. 100 des Canadiens se disent originaires de la région indo-pacifique.

Pour la même raison, la vigueur de certaines communautés de la diaspora asiatique et l’influence qui leur est prêtée (à tort ou à raison) au Canada peuvent donner lieu à des accusations de partialité, qui sont susceptibles de nuire à la coopération et aux relations bilatérales.

À l’instar des autres pays occidentaux, le Canada doit relever le défi de faire avancer ses objectifs en matière de promotion de valeurs universelles (démocratie, primauté du droit, respect des droits de la personne) tout en protégeant ses intérêts économiques indéniables en Chine et dans d’autres pays qui ne partagent pas les mêmes valeurs ou n’y adhèrent pas.

Commerce :

De nombreuses économies de la région affichent une croissance vigoureuse, estimée à 5 p. 100 par année en moyenne. Malgré son ralentissement, l’économie chinoise devrait continuer de progresser de plus de 6 p. 100 par année pendant un certain temps encore. D’ici 2030, on prévoit que la région comptera 65 p. 100 de la classe moyenne sur la planète et sera à l’origine de 50 p. 100 du PIB mondial.

Les points forts du Canada dans des industries comme l’exploitation minière, l’énergie, les services financiers, les infrastructures, les technologies et services liés à l’environnement et l’agroalimentaire sont en étroite adéquation avec les besoins de la région, ce qui offre d’importantes possibilités de diversifier les exportations. Au cours des dernières décennies, bien des pays du bassin indo-pacifique ont misé sur la mondialisation et l’intégration régionale pour accélérer leur développement économique, attirer des investissements étrangers et créer la plus vaste classe moyenne du monde.

La demande de ressources énergétiques continuera de croître dans la région et demeurera nettement supérieure à l’offre régionale.

Même si les échanges commerciaux et les investissements augmentent entre le Canada et les pays de la région, de vastes possibilités encore inexploitées s’offrent au Canada pour tirer parti de la vigoureuse croissance dans la région, ce qui sera crucial pour assurer la prospérité économique du Canada dans les années à venir.

Par exemple, la région a été à l’origine de 14 p. 100 de la croissance des exportations totales du Canada au cours des dix dernières années, mais la part occupée par le Canada dans les échanges commerciaux de la région s’est néanmoins maintenue à 2,5 p. 100. De plus, même si la région est à l’origine de 10 p. 100 du total des IDE au Canada, celui-ci demeure la 13e destination en importance de l’IDE en provenance de la région dans le monde et ne reçoit que 1 p. 100 du stock d’IDE asiatique.

Si l’on fait abstraction de ce potentiel, il reste que les problèmes de gouvernance et, de plus en plus, le recours à des mesures commerciales arbitraires continueront de limiter les liens commerciaux. Des risques planent sur les intérêts économiques canadiens en raison de la montée du nationalisme économique et du scepticisme grandissant quant à la valeur de liens commerciaux ouverts et axés sur le marché et de l’ordre international fondé sur des règles, qui sous-tend et rend possibles de tels échanges. Même si les échanges commerciaux augmentent entre le Canada et la Chine, la volonté de cette dernière de lier des enjeux politiques et économiques rend la relation commerciale plus précaire, ce qui se traduit par une incertitude et des coûts accrus pour les entreprises.

À l’heure actuelle, le Canada a deux accords de libre-échange en vigueur avec des partenaires de la région indo-pacifique : l’Accord de libre-échange Canada-Corée (2015) et l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (2018). En vue de conclure d’autres accords de libre-échange, le Canada a achevé récemment des discussions exploratoires avec l’ANASE, a aussi tenu des pourparlers exploratoires avec la Chine et mène des négociations avec l’Inde, bien que celles-ci soient au point mort.

Développement :

L’aide au développement du Canada dans la région demeure un volet important de nos relations avec les pays du bassin indo-pacifique, dont un grand nombre abritent les populations les plus pauvres du monde. En 2017‑2018, le Canada a versé une aide totale de 1 316 millions de dollars dans la région, en incluant l’Asie centrale. De ce total, une somme de 451 millions de dollars a été administrée par les voies multilatérales, notamment par la Banque asiatique de développement (dont le Canada constitue l’un des plus grands donateurs) et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures.

Malgré la croissance impressionnante enregistrée dans bien des pays de l’Asie-Pacifique, il reste difficile pour les femmes de bénéficier à part égale des avantages du développement. Le Canada a fait de l’égalité et du renforcement du pouvoir des femmes et des filles un volet fondamental de sa programmation dans la région. Entre autres, le Canada soutient l’éducation des filles en Afghanistan, la santé et les droits sexuels et reproductifs au Bangladesh, le renforcement économique des femmes au Pakistan, aux Philippines, en Indonésie, en Mongolie, au Myanmar et dans les îles du Pacifique, ainsi que les droits politiques des femmes dans les pays de l’ANASE.

Au départ, le soutien apporté par le Canada visait à aider les pays de la région indo-pacifique à répondre aux besoins fondamentaux de la population. L’aide canadienne à la région a ensuite évolué afin de fournir aux pays une assistance technique ciblée pour appuyer l’adoption de réformes institutionnelles nécessaires pour réduire la pauvreté à long terme. Les efforts déployés pour favoriser une meilleure gouvernance aux niveaux national et infranational et la reconnaissance à leur juste valeur de la primauté du droit, de la démocratie et du respect des droits de la personne contribuent aussi à faire mieux comprendre les avantages de l’ordre international fondé sur des règles et ainsi à rallier plus d’appuis en faveur de celui-ci.

Facteurs régionaux à surveiller

Devant l’influence grandissante exercée par la Chine [CAVIARDÉ], les pays asiatiques jouent des coudes pour améliorer ou au moins maintenir leur propre position sur les plans économique et politique dans la région. Cette rivalité est la source de tensions grandissantes entre les pays et au sein de ceux-ci, [CAVIARDÉ]

L’évolution socio-économique associée à des facteurs démographiques sera aussi à surveiller dans la région.

Par exemple, la Chine, avec sa population vieillissante et son économie robuste, délocalise de plus en plus les activités de fabrication dans des pays de la région où les salaires sont plus bas. D’autres tensions pourraient surgir à mesure que des pays voisins rivalisent pour attirer les investissements chinois, [CAVIARDÉ]

Du point de vue du Canada, même si nous nous trouvons de l’autre côté de la planète, nous ne pouvons nous croire à l’abri des effets de ces changements. Alors que la région abritera bientôt les deux tiers de la classe moyenne dans le monde, il faut s’attendre à ce que son influence se fasse sentir sur les plans culturel, sociétal et financier partout autour du globe.

Pour promouvoir et défendre efficacement les valeurs canadiennes, le Canada devra communiquer des messages clairs et cohérents, mettant à contribution l’ensemble du gouvernement. À cette fin, des mécanismes comme l’APEC, le Sommet régional de l’ANASE et le G20 constituent d’importants vecteurs pour y arriver, tout comme les accords de libre-échange. Enfin, pour mieux diffuser les messages du Canada dans l’ensemble de la région, il demeurera important que le Canada continue de travailler en partenariat avec des pays aux vues similaires dans la région, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Europe et Eurasie

Enjeu

L’Europe devient de plus en plus imprévisible et divisée quant aux approches adoptées pour relever des défis communs. Elle est toutefois essentielle à la promotion des intérêts fondamentaux du Canada, comme un ordre international fondé sur des règles, le commerce ouvert et inclusif, la sécurité et la prospérité.

Contexte

Carte de l'Europe et Eurasie

Dans un contexte mondial difficile, il importe de pouvoir compter sur une Europe forte et démocratique. Une relation Canada-Europe bien gérée peut être source de prospérité et de stabilité.

Région avancée et diversifiée comptant 515 millions d’habitants, l’Union européenne (UE) est le deuxième marché en importance du Canada. Six de ses États membres figurent parmi les 15 principaux partenaires commerciaux du Canada, et quatre se trouvent parmi les dix principales sources d’investissement direct étranger (IDE) du Canada. Entre 2008 et 2018, la part européenne de l’IDE au Canada est passée de 34 à 38 p. 100 (soit plus de 300 milliards de dollars), tandis que celle des États-Unis a chuté pour passer de 53 à 46 p. 100 (soit un peu plus de 400 milliards de dollars).

Les partenaires traditionnels :

Le Canada a d’importantes occasions de faire avancer des intérêts essentiels dans les régions familières et historiquement similaires de l’Europe, y compris au sein du groupe d’États membres de l’UE qui sont également des alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Les États de l’UE ont été confrontés à des défis complexes ces dernières années, notamment une performance économique inégale, des migrations irrégulières en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, la montée de mouvements populistes antidémocratiques, un regain de l’extrémisme d’extrême droite, l’influence malveillante d’acteurs extérieurs, ainsi que le Brexit. Dans l’ensemble, toutefois, les États européens demeurent des partenaires de choix pour le Canada en raison de la concordance de leurs intérêts fondamentaux respectifs et de leur poids collectif et individuel dans le système mondial, en particulier le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne.

L’OTAN demeure le pilier central de la sécurité euro-atlantique et a contribué à une période sans précédent de paix et de prospérité dans la région au cours de ses 70 ans d’histoire. L’Alliance est néanmoins confrontée à des défis pour maintenir l’unité transatlantique, étant donné les divisions politiques entre les États-Unis et l’Europe et les pressions américaines sur les alliés pour qu’ils augmentent leurs dépenses militaires. Parmi plusieurs contributions canadiennes importantes aux opérations de l’OTAN, le leadership du Groupement tactique de présence avancée renforcée en Lettonie a été particulièrement bien accueilli par les alliés sur le flanc est de l’OTAN, qui redoutent l’agression russe. Au‑delà de l’OTAN, le Canada apporte des contributions d’experts aux missions d’observation électorale et policière de l’UE.

L’Accord de partenariat stratégique avec l’UE aide à orienter la coopération entre le Canada et l’UE sur des questions telles que le multilatéralisme efficace, la primauté du droit, les droits de la personne, un ordre économique international qui fonctionne bien, la sécurité mondiale, le climat et l’Arctique. Le Canada n’est pas toujours au premier rang des préoccupations de l’UE et de ses États membres, mais ces derniers reconnaissent l’importance pratique des liens avec le Canada à l’échelle mondiale pour élargir leurs propres options de partenariat et sont reconnaissants de nos valeurs communes. Des interactions régulières et intensives entre les ministres et hauts fonctionnaires canadiens et leurs homologues européens renforcent cette relation.

L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’UE est appliqué à titre provisoire depuis septembre 2017. Certaines dispositions relatives à l’investissement, notamment le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États et certaines dispositions du chapitre sur les services financiers ne s’appliqueront que lorsque tous les États membres auront ratifié l’AECG. Le commerce bilatéral a augmenté de 7,4 p. 100 en 2018, pour s’établir à 156 milliards de dollars. Le Canada s’efforce d’obtenir la ratification de l’AECG par tous les États membres : à ce jour, 13 l’ont ratifié et 15 doivent encore le faire. Le drame du Brexit au Royaume-Uni a engendré beaucoup d’incertitude, y compris pour les entreprises canadiennes. Le Royaume-Uni est le plus grand marché du Canada au sein de l’UE (22 p. 100 du commerce de marchandises avec l’UE en 2018). Le Canada poursuivra ses propres intérêts commerciaux avec le Royaume-Uni à mesure que le Brexit se concrétisera, notamment en mettant en œuvre des accords bilatéraux dans des domaines clés comme l’énergie nucléaire et l’aviation civile.

L’Europe élargie :

Au-delà de ses partenaires familiers, le Canada est de plus en plus touché par l’évolution de la situation dans une Europe élargie qui s’étend à l’est et au sud pour inclure la Russie, les Balkans occidentaux, la Turquie, l’Asie centrale et le Caucase. Cette région abrite certaines des principales lignes de fractures qui se dessinent dans l’actuel ordre international fondé sur des règles. Bien que le commerce avec l’Europe de l’Est et l’Eurasie (y compris la Turquie) n’ait atteint que 12 milliards de dollars en 2018, il existe un potentiel considérable de croissance des relations commerciales dans la région.

La Russie continue de prendre des mesures agressives et illégales pour affirmer ses ambitions géopolitiques et protéger ses intérêts nationaux, en particulier dans les anciennes républiques soviétiques et les Balkans occidentaux. Il s’agit notamment de violations de la souveraineté de ses voisins (Ukraine et Géorgie), de tentatives d’ingérence et de déstabilisation (Monténégro, Moldova, Macédoine du Nord, dialogue entre la Serbie et le Kosovo) et de signaux indiquant qu’elle pourrait intervenir pour protéger les minorités russophones des États voisins. La Russie a également ciblé l’OTAN, les États‑Unis, l’Allemagne, la France, l’Ukraine et d’autres pays par des campagnes de désinformation et des cybercampagnes visant entre autres à s’ingérer dans les processus électoraux. Les relations du Canada avec la Russie demeurent difficiles, et des sanctions contre la Russie pour ses actions en Ukraine sont en place. Par contre, les échanges diplomatiques se poursuivent sur des questions d’intérêt commun telles que l’Arctique, la coopération spatiale et le renforcement du pouvoir des femmes.

Pendant ce temps, les États postsoviétiques du Caucase et d’Asie centrale tâchent de se détacher de la sphère d’influence russe — soit pour choisir une orientation euro-atlantique, soit pour établir un équilibre entre la Russie et l’Occident (ou, dans certains cas, la Chine). Certains sont confrontés à des menaces envers leur intégrité territoriale et ont du mal à réconcilier des domaines politiques, économiques et générationnels concurrents. Malgré le fait que la stabilité dans cette région repose sur des objectifs de sécurité, politiques et économiques mondiaux et canadiens, la présence diplomatique du Canada y est relativement faible.

L’Ukraine, théâtre particulièrement important de la lutte contre l’agression et l’autoritarisme croissant, est une exception. Depuis que la Russie a annexé illégalement la Crimée et commencé à soutenir des militants dans l’est de l’Ukraine en 2014, le Canada a engagé plus de 785 millions de dollars en aide de toutes sortes à l’Ukraine. La Conférence sur les réformes en Ukraine de 2019, organisée par le Canada, est un bon exemple de cette mobilisation importante et continue. L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine est en vigueur depuis août 2017. Les dirigeants ukrainiens sont reconnaissants du soutien du Canada en matière de politique, de commerce, de développement et de sécurité, [CAVIARDÉ]

La Turquie, alliée de l’OTAN, partenaire du G20 et candidate à l’adhésion à l’UE, représente un défi différent. [CAVIARDÉ]. . Le Canada est préoccupé [CAVIARDÉ]. récente opération militaire en Syrie. [CAVIARDÉ].Sur le plan commercial, la Turquie est un marché émergent du G20 dont la valeur du commerce bilatéral s’accroît de 20 à 25 p. 100 par année et a atteint près de 4 milliards de dollars en 2018.

Perspectives :

Si, par le passé, les interactions du Canada avec les États européens étaient considérées comme bien établies et raisonnablement prévisibles, le contexte actuel, empreint de menaces pour la sécurité et la prospérité, donne davantage raison au Canada d’investir dans ses relations avec l’Europe. [CAVIARDÉ]. Le Canada et l’Europe peuvent œuvrer de concert pour faire pencher la balance dans les États qui luttent pour la démocratie et une économie ouverte, ainsi que pour favoriser le succès de ces derniers.

Amérique latine et Caraïbes

Enjeu

Contexte

Carte de l'Amérique latine et des Caraïbes

La forte croissance économique en Amérique latine et dans les Caraïbes au début des années 2000 a contribué à sortir 72 millions de personnes de la pauvreté et a permis à 94 millions de personnes d’intégrer la classe moyenne.

Néanmoins, les récents troubles civils dans toute la région démontrent l’absence d’inclusivité de cette croissance ainsi que les défis sous-jacents en matière de gouvernance.

Malgré les grandes améliorations observées au chapitre de la répartition des revenus au début des années 2000, les progrès à cet égard ont ralenti depuis 2010. Les inégalités sociales et économiques coïncident souvent avec d’autres formes d’inégalité, notamment celles liées au genre, à la race et à l’appartenance ethnique.

Les inégalités entre les genres et les taux de grossesse chez les adolescentes sont très élevés dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Par ailleurs, les taux de féminicide et de violence sexuelle et fondée sur le sexe sont parmi les plus élevés au monde.

La corruption compromet les progrès.

En 2016-2017, 20 p. 100 des personnes en Amérique latine et dans les Caraïbes ont déclaré avoir payé un pot-de-vin en échange de services tels que l’éducation et la santé. Odebrecht (société brésilienne d’ingénierie et de construction) a admis avoir versé des pots-de-vin dans plus de la moitié des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

Les effets des changements climatiques ont un impact sur la croissance et la stabilité dans toute la région.

Les Caraïbes sont particulièrement touchées, de nombreux petits États insulaires très endettés absorbant d’importants coûts de reconstruction. Récemment, la région amazonienne a connu un nombre d’incendies de forêt supérieur à la moyenne. Bien que le Brésil ait été le plus durement touché, les incendies sont également considérés comme le défi environnemental le plus important auquel la Bolivie a dû faire face au cours de la dernière décennie.

La migration irrégulière est à un niveau record en raison de la situation au Venezuela et en Amérique centrale (Nicaragua, Salvador, Guatemala et Honduras). Les services publics de la Colombie, du Pérou, de l’Équateur, du Costa Rica et du Mexique sont débordés en raison des migrants. Environ le quart de la population totale de la région (154 millions de personnes) a entre 15 et 29 ans. Les taux d’achèvement des études primaires sont élevés (93 p. 100), mais les jeunes représentent plus de 40 p. 100 des chômeurs (un moteur de la migration irrégulière).

Bien que la région ne représente que 9 p. 100 de la population mondiale, elle compte pour près de 40 p. 100 des homicides. Les gangs et réseaux criminels, responsables du tiers de la violence dans la région, sont particulièrement importants au Mexique et en Amérique centrale, ce qui alimente une vague de migration irrégulière vers le nord.

Bien que la région ait maintenant adopté la démocratie, on observe un certain recul. Dans certains endroits, la dynamique politique est instable et polarisée, ce qui entraîne une augmentation du populisme. Au Venezuela et au Nicaragua, les dirigeants ont pris des mesures pour saper les institutions démocratiques et l’état de droit. La crise vénézuélienne constitue une menace pour la paix et la sécurité régionales et compromet la mise en œuvre des accords de paix en Colombie. La crise a entraîné l’exode de plus de quatre millions de personnes et constitue un enjeu géopolitique névralgique.

Malgré ces défis, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes affichent un potentiel élevé de croissance et de progrès de la démocratie. Le Canada est bien placé pour contribuer à atténuer les problèmes de gouvernance, et à tirer parti de la croissance des échanges commerciaux et des investissements, ainsi que des liens institutionnels et interpersonnels.

Le commerce bilatéral de services entre le Canada et l’Amérique latine et les Caraïbes a totalisé 21 milliards de dollars en 2017, une augmentation de 26 p. 100 depuis 2013. Les exportations de services vers cette région s’élevaient à 8,1 milliards de dollars, et les importations de services, à 12,9 milliards. Les investissements canadiens en Amérique latine et dans les Caraïbes se sont élevés à 147 milliards de dollars en 2018.

La valeur totale de l’aide internationale canadienne en Amérique latine et dans les Caraïbes s’élevait à 708 millions de dollars en 2017-2018 (12 p. 100 de notre aide internationale totale), et l’aide a évolué pour refléter les besoins complexes et changeants de la région.

Les défis à relever pour réaliser des progrès durables sont liés notamment aux faibles taux de croissance des grandes économies. En juillet 2019, le FMI a réduit les estimations de croissance pour le Brésil et le Mexique (les deux plus grandes économies de la région) à 0,8 p.100 et 0,9 p. 100 respectivement.

Le Canada et l’Amérique latine et les Caraïbes

Dans le but d’assurer une prospérité et une sécurité communes, le Canada saisit les occasions qui se présentent et appuie les efforts déployés pour relever les défis qui se posent dans la région :

Promouvoir le commerce et l’investissement

En plus du commerce bilatéral des services et de l’investissement étranger canadien mentionnés ci-dessus, huit des quatorze accords de libre-échange du Canada englobent des pays de la région. Ces accords de libre-échange ouvrent d’importantes possibilités aux entreprises canadiennes. Les négociations en cours avec les blocs commerciaux de l’Alliance du Pacifique et du Mercosur devraient créer de nouveaux débouchés.

Promouvoir la démocratie et les droits de la personne

Le Canada s’est toujours fait le champion de la défense de la démocratie et de la promotion des droits de la personne en Amérique latine et dans les Caraïbes, notamment en procurant un appui exhaustif en faveur de la diplomatie, de la stabilisation et du développement dans le cadre du processus de paix en Colombie, en appuyant les efforts multilatéraux anticorruption au Guatemala et au Honduras, en imposant des sanctions contre des fonctionnaires au Venezuela et au Nicaragua, et en travaillant au sein de l’Organisation des États américains (OEA), où, par exemple, le Canada joue un rôle de chef de file à l’égard de la crise au Venezuela.

Renforcer la résilience aux changements climatiques

Le Canada renforce la résilience aux changements climatiques dans les Caraïbes, notamment par l’intermédiaire d’un engagement à verser 100 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer la reconstruction après les ouragans et par des efforts de défense des intérêts visant à défendre l’accès au financement auprès des institutions multilatérales. De telles mesures appuient une priorité régionale clé et assurent des déplacements plus sûrs pour les Canadiens.

Possibilités de resserrer les liens

Renforcement des capacités
Technologies novatrices et financement
Développement des ressources naturelles
Démocratie, droits de la personne, État de droit
Éducation

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Enjeu

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est importante pour la prospérité et la sécurité du Canada et de ses alliés. Le rôle du Canada doit être soigneusement calibré face aux conflits qui entraînent de grandes répercussions internationales.

Contexte

Carte du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord

Huit ans après le Printemps arabe, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MOAN) est le théâtre de rivalités géopolitiques accrues, de relations changeantes et de nouveaux conflits complexes. Sur le plan géographique, la région du MOAN (qu’on considère généralement s’étendre du Maroc à l’Iran) se situe au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, et elle constitue le berceau de la civilisation moderne. Sa longue histoire et la grande diversité de peuples qui l’habitent en font un lieu de fractures culturelles et religieuses.

La région joue un rôle déterminant dans l’économie mondiale. Cinq des dix principaux pays producteurs de pétrole s’y trouvent, dont ceux du Golfe, qui possèdent le tiers des réserves pétrolières et gazières de la planète. La région abrite trois des points de transport maritime les plus vulnérables au monde, à savoir le détroit d’Ormuz, Bab el-Mandeb et le canal de Suez. Elle offre aussi des possibilités commerciales et des sources d’investissement en capital, concentrées surtout en Israël et dans les États du Golfe. Le PIB régional s’est chiffré à 3,6 billions de dollars américains (environ 4 p. 100 du PIB mondial). Étant donné qu’elle constitue une source sûre de pétrole abordable pour l’économie mondiale, l’Arabie saoudite est un membre du G20.

L’inégalité des revenus et les frictions liées à la gouvernance et aux droits de la personne provoquent de l’agitation politique et sociale.

Au sein de la région, l’Arabie saoudite et l’Iran luttent pour asseoir leur domination par l’intermédiaire de groupes qui exploitent les rivalités historiques entre, respectivement, les sunnites et les chiites. Les deux pays ont fourni du soutien à des factions rivales au Yémen (où l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis appuient le gouvernement yéménite dans son combat contre les forces rebelles houthies aidées par l’Iran) ainsi qu’en Libye, et ils conservent leurs liens avec certains groupes au Liban et en Irak, [CAVIARDÉ]. Plus récemment, sous l’autorité du président Erdogan et en réaction à la guerre civile en Syrie, la Turquie a cherché à réaffirmer son influence dans la région du MOAN.

Étant donné la grande importance géostratégique de la région et ses abondantes richesses naturelles, les puissances mondiales se sont à leur tour alignées sur des acteurs régionaux. Les États-Unis entretiennent de solides liens commerciaux avec l’Arabie saoudite, et les deux pays collaborent au chapitre de la sécurité pour limiter l’influence iranienne. Pour sa part, la Russie travaille en étroite collaboration avec l’Iran, notamment en Syrie. Ses motivations sont davantage stratégiques que commerciales (bien que le commerce y joue un certain rôle), à commencer par le fait que cette collaboration lui permet d’établir des bases militaires (et navales) dans l’ouest de la Syrie.

[CAVIARDÉ] La situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est volatile, et le risque d’escalade demeure omniprésent. Le conflit demeure une pomme de discorde dans l’ensemble de la région; seules l’Égypte et la Jordanie ont signé des traités de paix avec Israël. Au niveau politique, le soutien régional aux Palestiniens [CAVIARDÉ].et, dans le cas des États du Golfe, financier, mais l’opinion publique appuie encore massivement les Palestiniens. L’Égypte, par exemple, poursuit son blocus de la bande de Gaza conjointement avec Israël. Des inquiétudes partagées au sujet de l’Iran ont changé la dynamique, certains États arabes ayant maintenant des interactions plus concrètes avec Israël. L’application par ce pays de ses lignes rouges en Syrie et sa confrontation avec le Hezbollah au Liban ont d’ailleurs pour but de combattre l’expansion et les visées de l’Iran, qu’il continue de considérer comme sa principale menace.

Les profondes inégalités sociales dans la région et le ressentiment envers les puissances occidentales coloniales et postcoloniales ont entraîné le développement d’une interprétation extrémiste et farouchement anti-occidentale de l’Islam, associée initialement à Al‑Qaïda avant que se l’approprie Daech (acronyme arabe signifiant « État islamique au Levant »).

La Coalition mondiale contre Daech, dont fait partie le Canada, a joué un rôle crucial dans la défaite territoriale de ce groupe terroriste. La stabilisation à long terme de l’Irak exige la création d’institutions gouvernementales capables de rebâtir le pays, de fournir des services et d’apaiser les tensions sectaires.

L’espoir soulevé par le Printemps arabe d’une véritable démocratie dans la région s’est amenuisé alors que de nombreux pays continuent d’être aux prises avec une gouvernance faible, de la corruption, des menaces à la sécurité, des populations jeunes et en croissance, des taux de chômage élevés et de l’agitation sociale. Cela a donné lieu à des vagues de migrations irrégulières vers l’Europe. Récemment, ces conditions ont entraîné des manifestations de protestation de masse au Liban et en Irak. [CAVIARDÉ]. Les monarchies de la région (les pays du Golfe et le Maroc) sont demeurées stables, mais peinent à donner suite aux demandes de changements socioéconomiques et politiques réclamés par la population. La Tunisie, une démocratie en développement, est confrontée à diverses difficultés sur le plan socioéconomique, y compris le chômage chez les jeunes.

Engagement du Canada

Travaillant en collaboration avec la communauté internationale, le Canada continue d’exercer un leadership dans les domaines où cela est possible pour lui, notamment en faisant la promotion des droits de la personne, de l’égalité des genres et des libertés universelles; en contribuant au développement économique; en poursuivant les efforts de stabilisation et d’aide humanitaire; en encourageant la démocratie; et en luttant contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Le Canada joue depuis 2003 un rôle de premier plan dans la résolution annuelle sur l’Iran à l’Assemblée générale des Nations Unies, et il a dénoncé d’une voix forte les détentions arbitraires en Arabie saoudite ainsi que l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Toutefois, il a été critiqué par des pays de la région pour les reproches qu’il a adressés à certains États en raison de leur non-respect des droits de la personne et pour son bilan de vote aux Nations Unies relativement aux enjeux israélo-palestiniens.

Les Forces armées canadiennes participent à sept opérations menées à divers endroits de la région du MOAN, et elles ont joué un rôle actif dans l’alliance qui a chassé Daech de l’Irak. L’engagement militaire du Canada dans le cadre de l’opération IMPACT a été prolongé jusqu’à mars 2021. Cette opération vise le déploiement de jusqu’à 850 militaires canadiens en Irak, au Koweït, au Qatar, en Jordanie et au Liban pour former et conseiller les forces de sécurité irakiennes, ainsi que la prestation de matériel, de personnel et de capacités de renseignement à la Coalition mondiale contre Daech. De plus, des officiers canadiens fournissent un apport à l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance et de la trêve (ONUST) et soutiennent le renforcement des capacités de l’Autorité palestinienne.

La présence de citoyens canadiens ayant la double nationalité, de membres de communautés de la diaspora et d’un grand nombre d’expatriés canadiens dans la région contribue à la richesse des liens interpersonnels qui unissent celle-ci et le Canada, mais d’importantes obligations consulaires peuvent en découler.

En 2018, la valeur des échanges canadiens bilatéraux de marchandises avec la région s’est chiffrée à 14,8 milliards de dollars. De ce montant, 5,6 milliards de dollars découlent des échanges avec l’Arabie saoudite, qui se classe au 17e rang des principaux partenaires commerciaux du Canada. La région est perçue comme une importante source potentielle d’investissements étrangers, surtout en raison de l’ampleur des fonds d’investissement souverains des États du Golfe (qui ont une valeur estimée à 2,5 billions de dollars) et des milliers d’étudiants qui en sont originaires. Le Canada a conclu des accords de libre-échange avec Israël et la Jordanie.

En 2017-2018, le Canada a dépensé un total de 634 millions de dollars en aide au développement officielle dans la région, soit 11 p. 100 de ses dépenses à ce chapitre dans le monde. Les programmes étaient axés sur les secours humanitaires, la gouvernance inclusive et la croissance économique, ainsi que le renforcement du pouvoir des femmes. Au cours des dernières années, les principaux bénéficiaires de cette aide dans la région ont été l’Irak, le Liban, la Jordanie et les Palestiniens. Les secours humanitaires fournis par le Canada dans le cadre des conflits au Yémen et en Syrie en font l’un des plus grands donateurs au monde à cet égard.

Le Canada investit jusqu’à 3,5 milliards de dollars sur cinq ans (de 2016 à 2021) pour intervenir face aux crises en Syrie et en Irak et atténuer leurs répercussions en Jordanie, au Liban et dans la région.

Cette aide contribue à établir les conditions nécessaires à la sécurité et à la stabilité, à apaiser la souffrance humaine, à permettre la mise en œuvre de programmes de stabilisation dirigés par des civils, à appuyer la gouvernance et à favoriser la résilience à long terme.

Afrique subsaharienne

Enjeu

L’Afrique subsaharienne est une région qui présente un grand potentiel économique et se trouve de plus en plus au cœur de rivalités géopolitiques. Pour le Canada, cette région offre l’occasion d’établir des partenariats économiques et politiques, mais elle est aussi le théâtre de jeux d’influence entre des acteurs mondiaux et régionaux. Toutefois, cette région demeure aux prises avec des problèmes chroniques, comme la pauvreté, la mauvaise gouvernance, l’insécurité et les inégalités entre les hommes et les femmes.

Contexte

Carte de l'Afrique sub-saharienne

L’Afrique subsaharienne est une région dont l’importance économique et géopolitique s’accroît. On prévoit que le PIB progressera de 3,5 p. 100 en 2019 dans la région, avec des taux de croissance de 5 p. 100 ou plus dans presque la moitié des pays subsahariens. Cette région abrite trois des cinq économies affichant la croissance la plus rapide dans le monde, soit le Rwanda (8,6 p. 100), l’Éthiopie (7,7 p. 100) et la Côte d’Ivoire (7,4 p. 100). Parallèlement, l’entrée en vigueur en juillet 2019 de l’accord créant la Zone de libre‑échange continentale africaine, qui a été ratifié par 27 États membres de l’Union africaine, vise à rehausser l’intégration économique régionale et à stimuler encore davantage la croissance.

Au cours des dix dernières années, l’expansion économique a créé des débouchés pour les Africains et leurs partenaires internationaux, dont bon nombre (comme les États‑Unis, l’Union européenne, la Chine, l’Inde et la Turquie) ont saisi ces occasions de resserrer leurs liens commerciaux et politiques. La Russie constitue le dernier pays en date à avoir tenu un sommet africain [CAVIARDÉ]. La présence politique et économique de la Chine en Afrique est montée en flèche, alors que la valeur de ses investissements est passée de 2,1 milliards de dollars en 2005 à 51,5 milliards de dollars à 2017, ce qui représentait 2,2 p. 100 des investissements chinois à l’étranger en 2017. Par comparaison, les investissements canadiens en Afrique subsaharienne se sont montés à 10,4 milliards de dollars en 2017, ce qui représente 0,9 p. 100 des investissements canadiens à l’étranger. Au chapitre du commerce des marchandises, la valeur des échanges entre la Chine et la région s’est chiffrée à 176 milliards de dollars en 2017, contre 5,64 milliards de dollars pour le Canada.

Grâce à l’Union africaine, les pays d’Afrique adoptent de plus en plus une position coordonnée à l’égard des enjeux mondiaux et exercent une plus grande influence au sein d’organisations internationales, dont les Nations Unies (54 États membres), la Francophonie (26), l’Organisation mondiale du commerce (39) et le Commonwealth (19). En outre, ils jouent un rôle plus grand dans la résolution de problèmes de sécurité régionale, notamment au moyen d’importantes contributions aux efforts de maintien de la paix, de prévention des conflits et de médiation dirigés par les Nations Unies et l’Union africaine. Parmi les pays de l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie renforcent leur rôle en tant qu’acteurs importants dans la région et sur le continent, comme en témoigne le rôle qu’a récemment joué le premier ministre de l’Éthiopie dans la négociation d’un accord sur une constitution de transition au Soudan.

Malgré ces progrès, l’Afrique subsaharienne est en proie à de graves problèmes. Entre autres, quelque 41 p. 100 de la population de cette région vit encore dans l’extrême pauvreté, car la réduction des taux de pauvreté est inférieure au taux de croissance démographique. Ces problèmes sont exacerbés par des pressions démographiques (p. ex. 60 p. 100 des membres de la population sont âgés de moins de 25 ans) et les répercussions grandissantes des changements climatiques. Selon l’organisation Freedom House, en 2019, seulement 16 des 48 pays d’Afrique subsaharienne étaient des démocraties électorales. En outre, malgré les progrès réalisés à l’égard de la participation politique des femmes et de l’accès des filles à l’enseignement primaire, les femmes et filles africaines ne cessent de se heurter à des obstacles juridiques discriminatoires, à un accès inéquitable aux ressources, à l’imposition de limites à leurs droits reproductifs et à la violence sexuelle et fondée sur le sexe.

Fragilité et conflits en Afrique subsaharienne

Les conflits armés, l’instabilité politique, le terrorisme et le crime organisé continuent d’affliger certaines régions d’Afrique, notamment les pays du Sahel et du bassin du lac Tchad (Mali, Burkina Faso, Cameroun, Nigéria), de la région des Grands Lacs et d’Afrique centrale (République centrafricaine, République démocratique du Congo, Burundi), et de la Corne de l’Afrique (Somalie, Soudan, Soudan du Sud). Depuis 2012, les problèmes propres au Mali s’étendent dans les pays avoisinants, et ces effets déstabilisateurs régionaux pourraient se faire ressentir au‑delà du Sahel. En outre, la piraterie demeure un problème, particulièrement dans la région du golfe de Guinée. L’affiliation de certains groupes extrémistes violents avec des réseaux mondiaux de terroristes constitue un problème, tout comme la migration irrégulière d’Africains en Europe, qui comprend souvent des traversées dangereuses de la Méditerranée. Selon les estimations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, 2  275 personnes ont péri ou sont disparues en tentant de traverser la Méditerranée en 2018.

Présence du Canada en Afrique subsaharienne

Le Canada entretient des relations en Afrique depuis plus de 50 ans, notamment par sa collaboration avec des pays d’Afrique et des organismes régionaux et internationaux. Il dispose d’une présence diplomatique dans 19 pays et maintient un dialogue avec l’Union africaine sur des questions d’ordre régional et international. En 2018, la valeur des échanges commerciaux bilatéraux entre le Canada et les pays d’Afrique subsaharienne s’est élevée à 5,5 milliards de dollars, et le Canada avait huit accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers en vigueur avec le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Tanzanie, le Mali et le Sénégal.

En 2017, les sociétés minières canadiennes possédaient des avoirs d’une valeur de plus de 26 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, et les universités canadiennes ont accueilli plus de 33 500 étudiants africains. Le Canada administre sur le continent africain 15 programmes bilatéraux de développement et un programme régional de développement. En 2017‑2018, il a fourni plus de 2,32 milliards de dollars en aide internationale dans la région, ce qui représente 38 p. 100 de toute l’aide internationale versée par le Canada. En 2017, le Canada s’est engagé dans sa Politique d’aide internationale féministe à accroître de 50 p. 100 d’ici 2021‑2022 la part de l’aide internationale bilatérale qu’il fournit en Afrique subsaharienne.

Affaires mondiales Canada adopte une démarche féministe dans sa politique étrangère en vue de faire avancer ses grands objectifs internationaux, notamment énoncés ci-après :

Promouvoir les droits de la personne et la gouvernance inclusive

Le Canada appuie les efforts visant à promouvoir la gouvernance inclusive et le respect des droits de la personne en Afrique subsaharienne, particulièrement ceux des femmes, des filles et d’autres groupes marginalisés. Dans le cadre de sa participation au programme Voix et leadership des femmes, le Canada soutient des organisations féminines locales dans 16 pays d’Afrique subsaharienne ainsi qu’à l’échelle régionale. Il travaille en étroite collaboration avec des partenaires africains pour faire la promotion de valeurs communes, notamment en parrainant (conjointement avec la Zambie) depuis 2013 à l’Assemblée générale des Nations Unies une résolution biennale pour mettre fin aux mariages précoces et forcés. En outre, le Canada défend la démocratie publiquement au moyen de déclarations ministérielles demandant la résolution démocratique de la situation au Soudan.

Soutenir des mesures de lutte contre la pauvreté qui profitent aux plus pauvres et aux plus vulnérables

Le Canada contribue activement à cette priorité en investissant dans l’éducation, la santé et le renforcement du pouvoir économique des femmes. Le Canada soutient la santé et les droits sexuels et reproductifs en collaborant avec neuf pays d’Afrique occidentale membres du Partenariat de Ouagadougou dans le but d’élargir l’accès à la planification familiale à 2,2 millions d’utilisateurs de plus.

Au Sommet du G7 de 2018 à Charlevoix, le Canada a annoncé une contribution de 400 millions de dollars sur trois ans pour l’éducation des filles dans les États fragiles et touchés par un conflit ‒ une importante portion de ce financement étant destinée à l’Afrique subsaharienne ‒ comme part du montant de 3,8 milliards de dollars promis par plusieurs partenaires du G7 et la Banque mondiale.

Investir dans la croissance économique inclusive et verte et diversifier le commerce

Le Canada verse une contribution de 150 millions de dollars en vue de réaliser les objectifs de l’Initiative de l’Afrique pour les énergies renouvelables, qui visent à accroître l’accès aux sources d’énergie renouvelable. De plus, il collabore avec des partenaires d’Afrique pour le développement de l’économie bleue; en novembre 2018, il a notamment tenu conjointement avec le Kenya la Conférence sur l’économie bleue durable, qui a réuni des représentants de haut niveau. Le Canada constitue aussi le seul donateur du Centre africain pour la politique commerciale, qui a appuyé la conception de la Zone de libre‑échange continentale africaine. Conjointement avec ces initiatives et par l’intermédiaire de son Service des délégués commerciaux, le Canada aide les entreprises canadiennes à saisir des débouchés dans une foule de secteurs, dont les technologies propres, les pratiques agricoles respectueuses du climat, l’éducation, l’exploitation minière et les technologies de l’information et des communications.

Contribuer à la paix et à la stabilité

Le Canada contribue à la paix et à la sécurité dans la région en déployant du personnel auprès des missions de maintien de la paix des Nations Unies, en effectuant des investissements dans les domaines de la prévention des conflits, de l’établissement de la paix et du renforcement des capacités, et en parrainant le programme sur les femmes, la paix et la sécurité. Il déploie un maximum de 20 policiers auprès de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et de la mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure maliennes de l’Union européenne, ainsi que dix officiers d’état-major auprès de la MINUSMA; de plus, il déploie une capacité de transport aérien tactique auprès du Centre de services régional des Nations Unies à Entebbe, en Ouganda. Par ailleurs, le Canada collabore avec la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’initiative du G7 pour le programme sur les femmes, la paix et la sécurité. Dans le contexte de l’Initiative Elsie pour la participation des femmes aux opérations de paix, le Canada a établi des partenariats bilatéraux avec les forces armées du Ghana et le service de police de la Zambie, en plus d’apporter un soutien à la Stratégie d’intégration des femmes des forces armées du Sénégal.

Nations Unies

Enjeu

Le système des Nations Unies est une composante vitale de l’architecture de gouvernance mondiale et demeure une plateforme essentielle à la promotion des relations étrangères du Canada. Il fait cependant l’objet de pressions de plus en plus importantes en raison de l’évolution de la dynamique des grandes puissances, ainsi que des défis à l’échelle organisationnelle.

Contexte

Les Nations Unies sont la seule entité multilatérale à participation universelle, réunissant actuellement 193 États membres. L’Assemblée générale et les principaux sommets des Nations Unies permettent de rassembler les dirigeants mondiaux afin de dialoguer sur des enjeux mondiaux pressants et de négocier des cadres normatifs à leur égard. Le Conseil de sécurité demeure le seul organe mondial ayant le pouvoir de désigner les menaces à la paix et la sécurité internationales et de déployer des interventions, y compris des sanctions et du personnel militaire. Les missions de maintien de la paix (14 missions à l’heure actuelle) visent à intervenir face aux conflits à multiples facettes, et leurs mandats respectifs englobent une vaste gamme d’activités, y compris la protection des civils, la surveillance des droits de la personne, l’appui aux élections, la facilitation de l’accès humanitaire et la gestion des efforts de réforme dans le secteur de la sécurité. Le Système de développement des Nations Unies offre un soutien essentiel à divers pays pour aider les populations les plus pauvres et vulnérables et mettre en œuvre le Programme à l’horizon 2030. Les entités des Nations Unies telles que le Programme alimentaire mondial et le Haut‑commissariat des Nations Unies pour les réfugiés sont des intervenants de première importance face aux crises humanitaires. De plus, l’Accord de Paris négocié par les Nations Unies permet d’orienter les efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques. Les Nations Unies font également la promotion des normes relatives aux droits de la personne et contribuent à la primauté de l’État de droit en établissant des codes et en élaborant des lois internationales sur un large éventail de sujets.

Compte tenu de son mandat diversifié et de son rôle central dans l’architecture de gouvernance mondiale, il est important que les Nations Unies fonctionnent de manière efficace. Cependant, les Nations Unies font actuellement face à divers enjeux pressants, en particulier la renaissance de la dynamique des grandes puissances, ainsi qu’une situation financière difficile.

Un retour à la concurrence entre les grandes puissances mondiales et à l’accroissement de l’unilatéralisme chez celles-ci se déroule en temps réel aux Nations Unies. Ces facteurs peuvent nuire à certains principes et à certaines institutions qui composent l’organe mondial.

La position plus ferme adoptée par l’administration américaine actuelle sur divers enjeux aux Nations Unies, notamment sa décision de se retirer du Conseil de sécurité et de l’UNESCO et de limiter unilatéralement sa quote-part aux efforts de maintien de la paix (actuellement à 28 p. 100), a eu pour effet de [CAVIARDÉ] On le voit par la Chine, qui a adopté une approche de plus en plus active et assurée aux Nations Unies et qui affirme, de manière convaincante, que son poids économique et politique devrait lui valoir une plus grande influence. [CAVIARDÉ]

La dynamique géopolitique a également une incidence sur le Conseil de sécurité des Nations Unies : sa réputation et son efficacité sont régulièrement entravées par la mesure dans laquelle ses délibérations sont orientées par les intérêts nationaux des cinq membres permanents (P5) et le recours (ou la menace d’un recours) au droit de veto par la Chine et la Russie, un fait illustré le plus clairement dans le cas de la Syrie.

Les Nations Unies font actuellement face à de graves difficultés sur le plan financier : le montant dû par les États membres en quotes-parts s’élève à environ 5 milliards de dollars américains. À eux seuls, les États‑Unis doivent 3,3 milliards de dollars américains. Payer une part des coûts des Nations Unies est une obligation fondamentale des membres. Le secrétaire général António Guterres a écrit aux dirigeants mondiaux à trois reprises au cours de la dernière année pour les exhorter à payer ce qu’ils doivent. Le Canada verse toujours sa quote-part (76,2 millions de dollars américains) au système onusien, en entier et à temps. La Chine paye également en entier. Les quotes-parts servent à couvrir le budget ordinaire des Nations Unies (5,8 milliards de dollars américains pour la période biennale 2018-2019), le budget de maintien de la paix (6,7 milliards de dollars américains à l’appui de 13 des 14 missions actives de maintien de la paix) et les tribunaux pénaux internationaux (196 millions de dollars américains pour la période biennale 2018-2019).

Les Nations Unies ont longtemps été critiquées pour ses structures fragmentées et qui se chevauchent, ses procédures budgétaires lourdes et coûteuses, ses processus trop bureaucratiques, sa culture organisationnelle qui peut nuire à l’exécution efficace des programmes sur le terrain, ainsi que sa haute direction de qualité inégale, et ce, même si ces problèmes sont souvent le résultat des décisions prises par les États membres. De plus, les Nations Unies ont récemment été confrontées à des lacunes dans la gestion de certains organismes et programmes, les dirigeants du Programme des Nations pour l’environnement et d’ONUSIDA ayant démissionné. Face à cette situation, le secrétaire général António Guterres a déposé un ambitieux programme de réforme qui a bousculé des structures datant de plusieurs décennies dans les domaines de la paix et la sécurité, du développement durable et de la gestion interne afin de renforcer l’efficacité, la transparence et la responsabilisation. La parité des genres au sein de la haute direction et la lutte contre l’exploitation, l’abus et le harcèlement sexuels font également partie des objectifs du programme de réforme. Des progrès sont réalisés à cet égard.

Un fonctionnement efficace des Nations Unies permet de protéger et de promouvoir les intérêts nationaux du Canada. Notre participation aux Nations Unies nous permet de collaborer avec nos partenaires afin de faire progresser les priorités internationales et de renforcer les institutions, les traités, les arrangements et les normes essentiels à un système international fondé sur des règles. En présentant sa candidature pour obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, le Canada se montre fermement déterminé à partager les responsabilités mondiales. De plus, en tant qu’un des principaux contributeurs aux Nations Unies, nous pouvons continuer de donner l’exemple à l’aide de notre appui ferme envers la mise en œuvre des mesures de réforme, ainsi que notre engagement multilatéral constructif.

Budget ordinaire des nations unies : Dix principaux contributeurs

RangÉtat membreQuote-part dans le budget ordinaire des Nations Unies
1États Unis22,000 %
2Chine12,005 %
3Japon8,56 %
4Allemagne6,090 %
5Royaume Uni4,567 %
6France4,427%
7Italie3,307 %
8Brésil2,948 %
9Canada2,734 %
10Russie2,405 %

OTAN

Enjeu

Contexte

L’OTAN soutient et protège de façon inconditionnelle l’ordre international fondé sur des règles actuel, tel qu’il a évolué au cours des 70 dernières années. Selon le principe de la défense collective des alliés de l’OTAN, qui est inscrit à l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, les alliés défendront la souveraineté et la sécurité du Canada en cas de menace militaire. En retour, le Canada s’engage à défendre ses alliés de l’OTAN. L’Alliance est une pierre angulaire de la politique de défense internationale du Canada. Les décisions y étant prises d’un commun accord, le Canada a une voix et un droit de veto relativement aux enjeux qui concernent la sécurité euro‑atlantique.

À l’heure actuelle, trois grandes tâches incombent à l’Alliance, à savoir : 1) la défense collective des 29 alliés (bientôt 30 avec la Macédoine); 2) la gestion des crises à l’intérieur et au‑delà des frontières des pays membres de l’OTAN (par exemple les missions en Afghanistan et en Libye); et 3) la sécurité coopérative au moyen de partenariats (c’est‑à‑dire le renforcement des capacités en Irak, en Jordanie et en Géorgie).

Principaux défis de l’Alliance :

Agression russe :

La relation entre l’OTAN et la Russie, qui était déjà tendue depuis les hostilités de 2008 en Géorgie, s’est gravement détériorée après l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014, l’interférence constante de la Russie dans l’est de l’Ukraine, ainsi que les actions agressives menées par la Russie dans le détroit de Kertch en novembre 2018. En réaction à l’attitude provocatrice et déstabilisatrice de la Russie, l’OTAN adopte une approche à deux volets, soit la dissuasion et le dialogue politique de haut niveau. Notamment, l’OTAN a établi une présence avancée renforcée caractérisée par quatre regroupements tactiques multinationaux en rotation, dont un en Estonie, un en Lettonie (sous la direction du Canada), un en Lituanie et un en Pologne.

Partage du fardeau :

Le partage équitable du fardeau de l’OTAN, de même que les progrès réalisés par chaque allié pour se conformer à la ligne directrice des 2 p. 100 du produit national brut, demeure un enjeu de la plus haute importance pour les États‑Unis. Il sera d’ailleurs l’enjeu le plus difficile à gérer à la réunion des dirigeants de décembre 2019. Le Canada n’a pas fourni de plan pour indiquer s’il se conformera à la ligne directrice des 2 p. 100 d’ici 2024. Il continue toutefois de s’assurer que ses contributions importantes à l’Alliance et l’augmentation de ses dépenses en matière de défense obtiennent une reconnaissance. Dans le cadre de sa stratégie de défense Protection, Sécurité, Engagement, le Canada s’est engagé à augmenter ses dépenses en matière de défense de 70 p. 100 de 2016-2017 à 2026-2027. Celles‑ci devraient atteindre 1,48 p 100 du produit national brut en 2024-2025, (environ 31 milliards de dollars canadiens). Les niveaux actuels et prévus des dépenses en matière de défense des alliés se trouvent à l’annexe A. Pour atteindre 2 p. 100 en 2024, selon les prévisions actuelles du produit intérieur brut, les dépenses devraient se situer à environ 54,4 milliards de dollars et s’assortiraient d’importantes contraintes opérationnelles. En 2018-2019, les dépenses en matière de défense du Canada représentaient 1,27 p. 100 du produit national brut, soit environ 28,8 milliards de dollars.

Tensions dans les relations transatlantiques :

La relation entre les États‑Unis et les autres pays membres de l’OTAN s’est tendue sous l’administration Trump. Parmi les facteurs qui contribuent à cette situation, mentionnons, d’une part, les menaces du président américain Trump de se retirer de l’Alliance si les alliés ne partagent pas équitablement le fardeau et, d’autre part, une volonté de l’Europe de stimuler la coopération en matière de défense et de sécurité intérieure dans le but de réaliser l’« autonomie stratégique » européenne. L’appel lancé par le président français Macron en faveur d’une « armée européenne » a soulevé des inquiétudes au sujet de la concurrence avec l’OTAN et du dédoublement des efforts.

Autre source de colère pour les États‑Unis : la possibilité que les alliés ne faisant pas partie de l’Union européenne soient désavantagés dans les projets et les marchés de défense européens, voire même qu’il leur soit interdit d’y participer. Malgré ces frictions, la coopération entre l’OTAN et l’Union européenne a crû dans les dernières années, et il est nécessaire de la poursuivre pour préserver l’unité de l’Alliance.

Chine :

À la demande des États‑Unis, les alliés ont entamé une évaluation globale de l’incidence des politiques chinoises en matière d’affaires étrangères, de défense et de sécurité sur la sécurité de l’Alliance. Les recommandations formulées par les alliés à l’intention de l’OTAN [CAVIARDÉ]

Frictions entre la Turquie et les États‑Unis :

Selon toute vraisemblance, la détérioration de la relation entre la Turquie et les États‑Unis aura des répercussions sur l’Alliance. Les deux pays sont en désaccord sur de nombreuses questions reliées entre elles, notamment le soutien accordé dans le passé par les États‑Unis aux forces démocratiques syriennes, désignées entités terroristes par Ankara, l’invasion turque du Nord-Est de la Syrie et l’achat par la Turquie du système de missile sol‑air S‑400 de fabrication russe. La Turquie est un membre important de l’Alliance, et son armée est la deuxième par la taille au sein de l’Alliance.

Afghanistan :

L’OTAN est toujours présente en Afghanistan, principalement dans le cadre de sa mission Resolute Support et du soutien financier de la Défense nationale et des Forces de sécurité afghanes. Aucun membre du personnel militaire du Canada ne participe actuellement à la mission de formation de l’OTAN en Afghanistan (la France est le seul autre allié qui n’a pas fourni de contingent), mais le Canada a versé 195 millions de dollars pour soutenir le secteur afghan de la sécurité de 2018 à 2020, et il a consacré 270 millions de dollars à l’aide au développement de 2017 à 2020. Par ailleurs, les pourparlers de paix engagés par les États‑Unis et l’Afghanistan avec les talibans auront des répercussions sur les opérations de l’OTAN.

Nucléaire et contrôle des armes :

L’OTAN continue d’adapter sa politique nucléaire en fonction des défis en matière de sécurité nucléaire. Le Canada soutient les efforts déployés par l’OTAN dans ce domaine et continue de mobiliser les alliés en faveur du désarmement, du contrôle des armes et de la non-prolifération.

En réaction à la violation persistante du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire par la Russie, les États‑Unis se sont retirés du Traité le 2 août 2019. L’OTAN a explicitement appuyé le retrait des États‑Unis.

Le Canada et l’OTAN

Le Canada est l’un des 12 États qui ont fondé l’OTAN en 1949 et il a contribué à toutes ses opérations militaires. La délégation mixte du Canada à l’OTAN se compose de membres d’Affaires mondiales Canada et du ministère de la Défense nationale/des Forces armées canadiennes. En 2018-2019, la contribution financière du Canada totalisait 165 millions de dollars.

À l’heure actuelle, le Canada dirige trois opérations de l’OTAN :

Le Canada est aussi un chef de file relativement à la question des femmes, de la paix et de la sécurité à l’OTAN. Il est également le plus important bailleur de fonds du bureau de l’OTAN consacré à cette question, lequel est dirigé par une Canadienne, Clare Hutchison. Des Canadiennes officiers généraux occupent actuellement le poste de commandant du Collège de la défense de l’OTAN, commandent le 2e Groupe maritime permanent de l’OTAN et dirigent la mission de l’OTAN en Irak depuis cet automne.

Nouveaux enjeux

L’OTAN s’attaque actuellement à de nouveaux enjeux et à des enjeux en évolution, notamment les cybermenaces et les menaces hybrides, les technologies perturbatrices et le rôle croissant de l’espace.

Prochains grands événements de l’OTAN en 2019

Le Canada et le G7

Enjeu

Contexte

Historique et principaux enjeux

Le Groupe des sept (G7) a été créé en 1975 pour accroître la coopération internationale sur des enjeux économiques et financiers mondiaux urgents. La portée de son programme s’est élargie, et les membres se penchent maintenant sur une gamme de questions, dont la sécurité, le développement, l’environnement, la santé et l’égalité des genres.

Le G7 est composé de l’Allemagne, du Canada, des États‑Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume‑Uni. Depuis 1977, l’Union européenne (UE) est également invitée à participer aux réunions du G7. En 1997, la Russie s’est jointe à la formation, faisant de celle‑ci un G8 jusqu’à son expulsion en 2014, à la suite de son annexion illégale de la Crimée.

Le Canada a accueilli six sommets du G7, dont le plus récent dans Charlevoix, au Québec, en 2018.

G7 et contexte international

Les membres du G7 ont toujours été liés par le respect des droits de la personne, des libertés fondamentales, de la démocratie et de la primauté du droit, ainsi que par un attachement commun au système international fondé sur des règles. Par le passé, le G7 a renforcé l’unité économique internationale et proposé des actions concertées pour faire face à des crises économiques et à des enjeux urgents touchant la paix et la sécurité à l’échelle mondiale.

[CAVIARDÉ] Dans le cadre du G8 par exemple, il est arrivé à plusieurs occasions que l’on publie les résumés des présidents plutôt que des communiqués de consensus négociés.

La véritable valeur du G7 ne réside pas seulement dans la capacité des membres à parvenir à un consensus sur des enjeux, mais aussi dans la tenue de discussions ouvertes et franches sur les défis communs et les points de division en vue de combler ces écarts et, par conséquent, d’influencer les discussions et la prise de décisions à l’échelle mondiale.

Le Canada et le G7

[CAVIARDÉ] Une place à la table de négociation offre au Canada l’occasion de tirer parti de l’influence politique et économique substantielle du groupe pour s’attaquer aux enjeux mondiaux qui revêtent pour lui un intérêt prioritaire. [CAVIARDÉ] la portée du G7 demeure encore aujourd’hui inégalée. Le G7 a joué un rôle déterminant dans l’orientation et la stabilisation des marchés financiers mondiaux, en apportant un financement indispensable au soutien d’initiatives mondiales et en tirant parti de partenariats élargis avec des pays non membres du G7. Le G7 offre également au Canada (et aux autres pays) l’occasion privilégiée de s’engager et de coopérer face à des défis géopolitiques communs.

La France assure la présidence en 2019, et les dirigeants se sont réunis à Biarritz, du 24 au 26 août. Les États‑Unis occuperont la présidence en 2020, et le sommet des dirigeants aura du 10 au 12 juin (lieu à déterminer). L’ordre du jour et les thèmes ne seront probablement connus qu’à la fin de 2019.

Outre le sommet lui‑même, chaque présidence choisit une série de réunions ministérielles en fonction de ses priorités au sein du G7, bien que les ministres des Finances et des Affaires étrangères se réunissent chaque année.

[CAVIARDÉ]

Cependant, les États‑Unis ont manifesté au cours de la dernière année leur intérêt à réinviter la Russie à la table [CAVIARDÉ]

Réunions des ministres des Affaires étrangères du G7

La participation du Canada au processus des ministres des Affaires étrangères du G7 lui offre un mécanisme unique pour harmoniser ses positions avec celles d’un petit groupe de nos partenaires les plus proches sur des défis pressants en matière de politique et de sécurité internationales. La réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 se tient habituellement avant le Sommet des dirigeants, mais les dates pour 2020 n’ont pas encore été annoncées. [CAVIARDÉ]

Le Royaume‑Uni assurera la présidence du G7 en 2021.

Le Canada et le G20

Enjeu

Contexte

Historique et principaux enjeux

Créé en 1999, le Groupe des 20 (G20)Note de bas de page 5 est en grande partie le fruit des efforts déployés par le Canada en réaction à la crise financière asiatique de la fin des années 1990. Au départ, les rencontres réunissaient les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales d’économies avancées et émergentes dans le but de tenir des discussions sur la stabilité des marchés financiers et sur les mesures à prendre afin d’encourager la coopération économique. Les membres diversifiés du G20 comptent pour 85 p. 100 du PIB mondial.

À la suite de la crise financière mondiale de 2008, le niveau de représentation au G20 a été rehaussé à celui des chefs d’État et de gouvernement. Essentiellement, les membres du G20 sont censés promouvoir la stabilité économique et la croissance durable. Des politiques monétaires et budgétaires responsables et mieux coordonnées sont des conditions préalables à une telle croissance. Le G20 continue d’offrir un cadre de premier plan pour discuter de stratégies communes pour résorber les déséquilibres mondiaux, de la réglementation des marchés financiers, de l’investissement et du commerce international, ainsi que de la création d’emplois durables dans un monde de plus en plus numérique.

Ces dernières années, le G20 s’est attaqué à un nombre croissant de sujets, comme la santé, l’environnement et les changements climatiques, l’égalité des genres et l’entrepreneuriat des femmes, l’éducation et la formation de même que les migrations et les déplacements de populations.

Tout en procédant avec prudence pour éviter un changement d’orientation de la mission du groupe, le Canada a fait valoir qu’il était pertinent que le G20 se penche sur de telles questions, étant donné qu’elles peuvent toutes entraîner d’importantes répercussions économiques si elles sont négligées, et que des actions du G20 à leur égard peuvent avoir un effet d’émulation important.

En plus d’accueillir le Sommet annuel des dirigeants (dont le plus récent a eu lieu les 28 et 29 juin 2019 à Osaka, au Japon), le pays qui assume la présidence du G20 tient habituellement une série de réunions ministérielles annuelles qui coïncident avec ses priorités.

Réunion des ministres des Affaires étrangères du G20

La présidence japonaise du G20 se terminera par une réunion des ministres des Affaires étrangères en novembre 2019. Il s’agira seulement de la quatrième réunion du genre organisée par un pays hôte du G20, car les questions de la paix et de la sécurité ont rarement été abordées dans ce forum par le passé. La réunion permettra d’avoir des échanges francs sur des questions d’actualité liées à l’ordre international fondé sur des règles, à la lutte contre le terrorisme et la corruption et possiblement aux points chauds géographiques. Elle donnera aussi l’occasion de tenir des réunions bilatérales d’une grande importance.

Le Canada et le G20

Pour le Canada, le G20 demeure un forum important pour influer sur les enjeux économiques, financiers et commerciaux mondiaux, notamment en raison de sa composition. Le Groupe est particulièrement efficace lorsqu’il se concentre sur les questions touchant la stabilité et la croissance ainsi que la gouvernance économique internationale.

À cet égard, la véritable valeur du G20 continue de reposer sur le fait qu’il permet de trouver un terrain d’entente entre les principaux pays représentés afin d’établir des assises solides essentielles à la stabilité et à la croissance économiques. Pour ce faire, les pays doivent entre autres chercher à adopter une approche internationale collective qui soutient l’architecture financière internationale de même que les échanges commerciaux et les investissements ouverts et fondés sur des règles comme moyen d’améliorer les perspectives de croissance. Toutefois, étant donné la grande variété d’intérêts et de points de vue des pays, il peut être difficile de parvenir à un consensus. [CAVIARDÉ]

En 2018 et 2019, tous les membres du G20 ont reconnu que le système commercial fondé sur des règles constitue un intérêt commun, bien que les règles et les institutions actuelles (l’Organisation mondiale du commerce, en l’occurrence) ne répondent pas aux attentes. Le G20 a demandé des réformes pour mieux adapter le système multilatéral aux défis du XXIe siècle. En 2019, le Canada a lancé avec succès une nouvelle initiative : le réseau EMPOWER, une alliance du secteur privé en faveur du renforcement du pouvoir des femmes et de l’amélioration de leur représentation dans le monde économique. La première réunion de ce réseau devrait avoir lieu sous la présidence de l’Arabie saoudite.

À l’approche de 2020, [CAVIARDÉ]

Nous pouvons nous attendre à ce que l’Arabie saoudite cherche à utiliser le G20 pour se présenter avantageusement comme un pays à la grande influence économique qui privilégie une approche réformiste conforme à ses propres efforts de réforme intérieure.

Le commerce et le fonctionnement efficace des institutions qui soutiennent un ordre commercial fondé sur des règles devraient demeurer les points prioritaires de l’ordre du jour.

Grâce à son rôle de chef de file au sein du G20 et d’autres organisations, le Canada peut continuer de faire valoir son point de vue pragmatique en faveur du commerce. De même, il y aura d’importantes occasions d’utiliser la tribune du G20 afin de promouvoir des possibilités économiques pour tous les citoyens, notamment en veillant à ce que la présidence saoudienne donne suite à l’engagement du G20 à l’égard du réseau EMPOWER. [CAVIARDÉ] Le Canada aura une importante occasion d’encourager les membres du G20 à continuer de se concentrer sur les principaux enjeux susceptibles de perturber la croissance économique mondiale, tout en veillant à ce que le Sommet annuel produise des résultats concrets.

L’Italie assumera la présidence du G20 en 2021.

Organisation mondiale du commerce

Enjeu

Depuis sa fondation en 1995, l’OMC a contribué à l’établissement d’un vaste ensemble de règles communes, qui sous-tend la majorité des échanges commerciaux internationaux. Dans le cadre de l’OMC, les pays membres ont abaissé leurs droits de douane et mis en place des disciplines à l’égard d’autres obstacles au commerce. À l’heure actuelle, l’OMC est cependant confrontée à de grandes difficultés, notamment pour mener à bien les négociations qui se déroulent sous son égide, et à de graves menaces pesant sur sa fonction de règlement des différends ayant force exécutoire.

Context

Dans un monde de plus en plus multipolaire où des aspirations de longue date sont remises en question, l’OMC demeure la principale institution internationale chargée de faire respecter le commerce fondé sur des règles, et elle revêt une importance stratégique pour les intérêts canadiens.

L’OMC a été créée en 1995 pour remplacer son prédécesseur, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Elle compte une soixantaine d’accords liant ses 164 États membres, qui constituent les plus importants accords commerciaux au monde et établissent concrètement les règles de base du système commercial multilatéral. Le mécanisme de règlement des différends de l’OMC constitue aussi une fonction essentielle utilisée par les membres pour assurer le respect des règles.

Intérêts du Canada à l’OMC

L’OMC est une pierre angulaire de la politique commerciale du Canada. Elle établit un ensemble commun de règles, de droits et d’obligations pour ses 164 membres et offre au Canada un cadre inégalé pour faire avancer le plus largement possible ses intérêts commerciaux. L’OMC donne aussi l’occasion au Canada d’établir des alliances, d’influer sur les règles commerciales multilatérales et d’obtenir des concessions sur certains enjeux à l’égard desquels il aurait autrement peu d’emprise en tant qu’économie de taille moyenne. En particulier, le mécanisme de règlement des différends contraignant de l’OMC a facilité le règlement de certains différends commerciaux du Canada (comme les différends relatifs au bois d’œuvre ainsi qu’à l’étiquetage indiquant le pays d’origine du bœuf et du porc), [CAVIARDÉ]

État des négociations à l’OMC

Le plus récent cycle complet de négociations de l’OMC (le Programme de Doha pour le développement, ou PDD) a été lancé en 2001. Il couvre les domaines cruciaux que sont l’agriculture, l’accès aux marchés pour les produits non agricoles et les services, la facilitation des échanges, le développement, la propriété intellectuelle, les recours commerciaux et les règles visant les subventions, le commerce et l’environnement ainsi que le règlement des différends.

Depuis 2008, les pourparlers sont au point mort; et à la 10e Conférence ministérielle (CM) de l’OMC en 2015, les membres n’ont pu s’entendre sur l’avenir de ce cycle de négociations — [CAVIARDÉ] Les négociations se poursuivent sur certains enjeux fondamentaux (soutien interne à l’agriculture, disciplines relatives aux subventions dans le secteur de la pêche), quoiqu’il y ait peu de progrès.

En décembre 2017, les membres de l’OMC se sont engagés à conclure les négociations multilatérales sur les subventions à la pêche d’ici la fin de 2019, [CAVIARDÉ]. Par exemple, en janvier 2019, 76 membres de l’OMC (dont le Canada) ont annoncé leur intention d’entamer des négociations plurilatérales sur le commerce électronique.

Parmi les autres initiatives plurilatérales en cours, mentionnons les négociations relatives à la réglementation intérieure des services, aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et à la facilitation des investissements.

Réforme de l’OMC

L’OMC est aux prises avec de nombreuses difficultés : les priorités commerciales divergentes de ses membres; l’absence de consensus quant à la façon d’intégrer aux politiques commerciales les considérations en matière de développement, surtout la question du traitement différencié à accorder aux pays en développement; un système de règlement des différends surchargé; et le blocage du processus de dotation des sièges actuellement ou prochainement vacants de l’Organe d’appel. Ces problèmes ont soumis le système à de fortes pressions, au point d’amener certains observateurs à remettre en question sa pertinence. Néanmoins, les membres de l’OMC conviennent que cette organisation joue un rôle crucial dans la facilitation du commerce mondial. Dans ce contexte, et compte tenu de l’importance qu’il accorde à l’OMC, le Canada a joué un rôle mobilisateur en vue d’encourager les membres à discuter de la nécessité de réformer l’OMC. En octobre 2018, le Canada a constitué un groupe diversifié et représentatif de membres de l’OMCNote de bas de page 6 (le « Groupe d’Ottawa ») résolus à soutenir et à renforcer le système commercial multilatéral en travaillant avec d’autres membres de l’OMC pour assurer la complémentarité et la cohérence de leurs efforts de modernisation et trouver des idées qui intéresseront l’ensemble des membres de l’organisation. Les discussions ont porté sur trois enjeux prioritaires :

  1. améliorer l’efficience et l’efficacité de la fonction de surveillance et de transparence de l’OMC;
  2. préserver le mécanisme de règlement des différends à l’OMC; et
  3. actualiser les règles de l’OMC pour les adapter aux réalités du XXIe siècle. Les ministres du Groupe d’Ottawa se sont réunis trois fois jusqu’ici : en octobre 2018, en janvier 2019 et en mai 2019.

Impasse dans les nominations à l’Organe d’appel

Le fonctionnement du mécanisme de règlement des différends de l’OMC est une source de préoccupations pour les États-Unis, et ce, quelle qu’ait été l’administration au pouvoir dans les dernières années. Depuis quelque temps, les États-Unis bloquent la nomination de nouveaux membres à l’Organe d’appel de l’OMC. [CAVIARDÉ]

Si l’impasse n’est pas résolue d’ici le 10 décembre (moment où le mandat de deux des trois derniers membres prendra fin), l’Organe d’appel ne pourra pas entendre de nouveaux appels, car le seuil minimal de trois membres requis pour trancher un appel ne sera alors plus respecté.

Étant donné qu’un membre de l’OMC qui se voit donner tort par un groupe spécial de règlement des différends de l’OMC peut faire appel de cette décision à l’Organe d’appel, laquelle décision prendra seulement effet à l’issue de la procédure d’appel, un différend porté en appel devant un Organe d’appel non fonctionnel pourrait demeurer sans suite. Cela minerait la force exécutoire des règles de l’OMC et irait à l’encontre des intérêts de nombreux autres membres de l’OMC (y compris le Canada), en plus de porter gravement atteinte à la crédibilité de cette organisation. [CAVIARDÉ]

Le Canada continue de travailler avec des membres de l’OMC aux vues similaires pour trouver des façons de répondre aux préoccupations des États-Unis. Le Canada et d’autres membres du Groupe d’Ottawa appuient le « processus Walker » établi sous les auspices du Conseil général de l’OMC et dirigé par l’ambassadeur de la Nouvelle-Zélande à l’OMC (David Walker). Le processus a suscité des discussions constructives et a permis de cerner des points de convergence dans les positions des membres de l’OMC, [CAVIARDÉ] Compte tenu de l’urgence de la situation, le Canada et l’Union européenne ont conclu une entente bilatérale sur une procédure d’arbitrage d’appel provisoire qui suivra les règles existantes de l’OMC et leur offrira la possibilité de recourir à un arbitrage exécutoire comme solution de rechange au règlement des différends si l’Organe d’appel n’est pas en mesure d’entendre de nouveaux appels. Le Canada a tenu des pourparlers avec d’autres membres de l’OMC pour évaluer la mesure dans laquelle ils seraient disposés à conclure des ententes analogues. [CAVIARDÉ]

Événements à venir

Des mini-réunions ministérielles de l’OMC doivent se tenir en marge du Forum économique mondial de Davos (janvier 2020) et des réunions ministérielles de l’OCDE à Paris (mai 2020). Une réunion ministérielle du Groupe d’Ottawa pourrait être organisée à ces occasions. La 12e Conférence ministérielle de l’OMC (CM12) doit avoir lieu en juin 2020 à Nur-Sultan, au Kazakhstan. [CAVIARDÉ]

Institutions financières internationales

Enjeu

Contexte

Les IFI sont des composantes de l’architecture financière internationale établie après la Seconde Guerre mondiale. Leur mandat est passé de la reconstruction de l’Europe d’après-guerre à la fourniture des ressources financières nécessaires à des programmes dans des pays pauvres et à revenu intermédiaire, dont des États fragiles. Les IFI possèdent des avantages comparatifs pour favoriser une saine gestion économique, le développement de l’infrastructure et la croissance du secteur privé local grâce à des mécanismes de financement novateurs.

Les IFI comprennent les banques multilatérales de développement (BMD) et le Fonds monétaire international (FMI). Les BMD visent à réduire la pauvreté, à favoriser un développement économique et social durable et à promouvoir la coopération et l’intégration régionales.

Les BMD fournissent généralement une aide financière aux conditions du marché aux pays à revenu intermédiaire et à certains pays à faible revenu solvables. Elles fournissent également aux pays à faible revenu une assistance à des conditions de faveur, y compris des subventions et des prêts à des taux d’intérêt inférieurs à ceux du marché.

Partageant les mêmes objectifs que les BMD, le FMI encourage la coopération monétaire mondiale, assure la stabilité financière et facilite le commerce international. Le FMI assure une surveillance économique et fournit des conseils stratégiques, des programmes de prêts et une assistance technique.

Les IFI s’efforcent de répondre aux préoccupations concernant la représentativité de leurs organes de gouvernance, en particulier la réforme des droits de vote. Des puissances mondiales comme la Chine, l’Inde et le Brésil, de même que des pays en développement, sont soucieuses d’accroître leurs possibilités de s’exprimer et leur droit de vote au sein de ces forums.

Les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) explorent également d’autres voies pour jouer un plus grand rôle dans la gouvernance mondiale en dehors des IFI traditionnelles que le Canada appuie. Les pays du BRICS ont créé la Nouvelle Banque de développement en 2016 (anciennement la Banque de développement des BRICS) pour financer les infrastructures. Les actionnaires traditionnels des IFI demeurent préoccupés par l’absence de solutions pour remédier aux emprunts non viables des pays en développement [CAVIARDÉ]

Le Canada et les IFI

Le Canada est un actionnaire important des IFI. Les IFI figurent parmi les plus grands partenaires stratégiques du Canada en vue d’appuyer des interventions de développement à grande échelle, compte tenu de l’étendue de leurs activités, de leurs réalisations passées, de leur expertise technique et financière, de leur rôle rassembleur et de leur leadership éclairé. Par exemple, grâce aux contributions du Canada et d’autres donateurs, l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale a versé 20 milliards de dollars en subventions et en prêts par année, en moyenne, de 2015 à 2018 afin de faire des avancées dans les secteurs des infrastructures et de la protection sociale, entre autres, pour favoriser le développement des pays les plus pauvres. Au cours de cette période, 44 millions de personnes ont notamment été raccordées à des services d’électricité nouveaux ou améliorés.

Les relations du Canada avec toutes les IFI sont gérées conjointement par Affaires mondiales Canada et le ministère des Finances. Le ministre des Finances est le gouverneur du Canada au Conseil des Gouverneurs de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Le ministre du Développement international est le gouverneur du Canada auprès de la Banque africaine de développement, de la Banque asiatique de développement, de la Banque de développement des Caraïbes et de la Banque interaméricaine de développement. En tant que gouverneurs, ils sont responsables de la surveillance et de la gouvernance globale de ces institutions par le Canada, y compris de leur orientation stratégique en matière de politiques, de la reddition de comptes, de l’efficacité institutionnelle, des décisions financières et de programmation. La plupart de ces pouvoirs sont généralement délégués aux cadres supérieurs d’Affaires mondiales Canada ou de Finances Canada. Des administrateurs représentent le Canada au sein des conseils d’administration de ces institutions, qui sont chargés de surveiller leurs activités générales.

Le Service des délégués commerciaux (SDC) compte des bureaux de liaison avec les institutions financières internationales (BLIFI) dans la plupart des villes sièges des IFI afin de fournir de l’information, du soutien et des conseils aux clients canadiens à la recherche de marchés et de possibilités de financement. En grande majorité, les entreprises canadiennes décrochent auprès des IFI des petits contrats portant sur des services de conseil (plutôt que sur des biens ou des travaux). Cependant, par rapport aux entreprises d’autres grands donateurs, les entreprises canadiennes ne réussissent pas aussi bien à participer à la mise en œuvre des grands projets liés à l’action climatique financés par les IFI. Pour remédier à cette situation, le SDC a investi en 2017 dans de nouvelles ressources consacrées au domaine du financement de l’action climatique et compte actuellement des délégués commerciaux dans les missions du Canada à Washington, Londres, Manille et Abidjan, qui se concentrent sur leurs régions respectives.

Enjeux prioritaires actuels pour les IFI

Fonds monétaire international (FMI)

Kristalina Georgieva, ancienne directrice générale de la Banque mondiale, a succédé à Christine Lagarde au poste de directrice générale du FMI. Nous nous attendons à ce que, sous sa direction, le FMI continue de suivre l’impact économique des inégalités entre les genres dans les domaines où elles ont une incidence cruciale sur la croissance économique et les finances publiques. Étant donné que la viabilité de la dette est de plus en plus préoccupante, le FMI et la Banque mondiale ont élaboré une nouvelle approche de la gestion de la viabilité de la dette, qui comprend une plus grande transparence.

Groupe de la Banque mondiale (GBM)

La Banque mondiale est la plus grande institution partenaire du Canada en matière de développement. C’est un partenaire stratégique de choix pour soutenir les interventions de développement à l’échelle, compte tenu de ses opérations mondiales, de ses antécédents, de son expertise technique et financière, de son rôle de rassembleur et de son leadership éclairé. Le GBM s’est engagé sérieusement à éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030 et à promouvoir une prospérité partagée. En 2018, le Canada, les États-Unis et d’autres actionnaires ont convenu d’une augmentation de capital de 13 milliards de dollars, qui a renforcé la stabilité financière du GBM et fixé des objectifs solides à l’égard de l’égalité des genres, des changements climatiques et des États fragiles et touchés par des conflits. Le financement de l’action climatique est devenu une part de plus en plus importante de son portefeuille, représentant près d’un tiers de ses financements en 2019. Le Canada a joué un rôle clé au sein de l’organisation pour promouvoir l’égalité des genres et la viabilité de la dette. Les négociations sur la reconstitution des ressources du guichet de financement concessionnel de la Banque mondiale prendront fin en décembre 2019.

Banque africaine de développement (BAfD)

La BAfD se consacre à la réduction de la pauvreté, au développement économique et à l’amélioration des conditions de vie des populations du continent. En 2019, le Canada a démontré son appui en fournissant un capital exigible temporaire à la BAfD pour protéger sa cote AAA.

Cela a permis à la Banque de conserver sa capacité de prêter de l’argent à ses membres régionaux à un taux d’intérêt inférieur à celui du marché. Des négociations sont en cours pour reconstituer les ressources du Fonds africain de développement, le guichet de financement concessionnel de la Banque, qui a accordé des prêts et des subventions aux pays les plus pauvres pour améliorer leur gouvernance économique, construire des infrastructures et s’attaquer aux sources de fragilité et de vulnérabilité.

Banque interaméricaine de développement (BID)

La BID se consacre à la réduction de la pauvreté et des inégalités, à l’amélioration de l’infrastructure et à l’amélioration de la santé et de l’éducation dans les Amériques. La BID sera un partenaire clé pour reprendre le dialogue et aider à reconstruire le Venezuela une fois que la transition aura eu lieu. Elle a obtenu d’importants résultats dans le domaine des infrastructures. Entre 2016 et 2018, elle a contribué à la construction ou à la modernisation de plus de 6 000 km de routes, à l’accès de plus de 968 000 ménages à des installations sanitaires nouvelles ou améliorées et à la fourniture d’eau potable à plus de 792 000 ménages.

Banque asiatique de développement (BAsD)

La BAsD se concentre sur la réduction de la pauvreté et le développement des infrastructures, en plus d’être l’un des principaux contributeurs à la production et à la diffusion du savoir en Asie.

En 2018, la BAsD a contribué à la réduction de près de 2,5 millions de tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone par an et a formé 1 200 000 étudiants aux systèmes d’assurance de la qualité. Les négociations relatives à la reconstitution de son guichet de financement concessionnel, le Fonds asiatique de développement, auront lieu en 2020.

Banque de développement des Caraïbes (BDC)

La BDC soutient une croissance et un développement inclusifs et durables, encourage la bonne gouvernance et améliore le fonctionnement et l’efficacité des institutions locales. En 2018, la BDC a aidé 15 643 personnes à bénéficier d’infrastructures routières améliorées et 103 petites et moyennes entreprises à bénéficier d’un meilleur accès au crédit. Les négociations relatives à la reconstitution de son guichet de financement concessionnel, le Fonds de développement spécial, auront lieu en 2020.

Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII)

Créée en 2016 et établie à Beijing, la BAII est une nouvelle banque multilatérale de développement axée sur le financement de projets d’infrastructures. En octobre 2019, la BAII comptait 74 pays membres, finançait 50 projets pour un montant de 9,6 milliards de dollars américains et jouissait toujours d’une cote AAA. Depuis sa création, la BAII a mis en œuvre plusieurs politiques, stratégies sectorielles et mécanismes de gouvernance pour définir comment elle fonctionne et investit, au diapason des banques multilatérales de développement traditionnelles. En 2020, nous nous attendons à ce que la BAII accélère les investissements, continue d’introduire de nouvelles stratégies (stratégie organisationnelle, stratégie relative à l’eau), tout en commençant à examiner l’efficacité des politiques existantes (p. ex. examen des politiques environnementales et sociales).

Organisation de coopération et de développement économiques

Enjeu

Contexte

Fondée en 1961, l’OCDE regroupe 36 pays membres représentant environ 62 p. 100 de l’économie mondiale. Son mandat consiste à promouvoir de meilleures politiques pour favoriser une croissance économique durable, l’emploi et le rehaussement du niveau de vie grâce à des marchés ouverts et stables et à des politiques économiques et sociales qui se renforcent mutuellement. Plus de 700 délégués canadiens de tous les ordres du gouvernement et de la société civile participent aux travaux des comités de l’OCDE.

L’OCDE compte plus de 250 comités, groupes de travail et autres organes qui se penchent sur divers domaines de travail de l’OCDE (économie, commerce, science, éducation). Quatre enjeux qui se posent actuellement à l’économie mondiale sont particulièrement pertinents dans le contexte de l’OCDE : 1) le ressac grandissant contre le commerce international et la mondialisation; 2) la fragilité globale de l’économie mondiale; 3) l’interdépendance du système commercial mondial; et 4) la transition numérique. Par comparaison avec d’autres organisations, l’OCDE a pour avantages d’offrir une approche globale et pluridisciplinaire en ce qui concerne la collecte de données et l’analyse comparative, l’apprentissage par les pairs, des orientations politiques et des principes directeurs fondés sur des données probantes, ainsi que la mesure de la cohérence des politiques et de leurs incidences. Les travaux de l’OCDE sont soutenus par un secrétariat comptant 3 500 employés venant des pays membres. Angel Gurria, secrétaire général depuis 2006, terminera son troisième mandat en 2021. [CAVIARDÉ]

Le budget de l’OCDE pour 2019 s’élève à 386 millions d’euros. Le Canada est le septième contributeur en importance, versant 3,5 p. 100 du budget de base (18 millions de dollars annuellement en quotes-parts).

En 2017, six pays (l’Argentine, le Brésil, la Bulgarie, la Croatie, le Pérou et la Roumanie) ont présenté des demandes pour adhérer à l’OCDE, [CAVIARDÉ]

En 2019, l’OCDE s’est concentrée sur les questions afférentes à la transition numérique pour ses économies. Les faits saillants comprennent la tenue du Sommet sur la transformation numérique (mars 2019) et la Réunion du Conseil au niveau des ministres (mai 2019), dont la vice‑présidence a été assurée par le ministre du Commerce international du Canada et qui a porté sur les façons de tirer parti des avantages socioéconomiques du passage au numérique tout en atténuant les risques potentiels connexes.

Le Canada et l’OCDE

L’OCDE est une plateforme multilatérale importante pour le Canada, en particulier dans la lutte contre le courant antimondialisation et en vue de l’élaboration de politiques faisant la promotion de sociétés inclusives. L’OCDE offre un forum fondé sur des principes permettant d’échanger des pratiques exemplaires et de connaître l’avis de pays aux vues similaires. Les priorités du Canada concernant l’OCDE en 2019-2020 sont le commerce et l’investissement, la fiscalité internationale, le soutien du développement durable, l’innovation et la productivité et l’économie numérique.

Le Canada collabore avec d’autres pays membres pour renforcer la gouvernance de l’OCDE, axée sur les priorités des pays membres et la discipline budgétaire.

Forum de coopération économique Asie-Pacifique

Enjeu

Contexte

Établi en 1989, l’APEC demeure le plus important forum économique d’Asie. Sa mission, soit de favoriser la croissance et la prospérité de ses 21 économies membresNote de bas de page 7, est exécutée au moyen de divers forums, groupes de travail et d’initiatives visant à accroître les investissements et les échanges ouverts et libres, ainsi qu’à entretenir un environnement propice au commerce dans l’ensemble de la région. Les membres du Forum cherchent tout particulièrement à rehausser l’intégration régionale en éliminant les obstacles au commerce et aux investissements aux frontières, en resserrant les liens entre les divers maillons des chaînes d’approvisionnement de part et d’autre des frontières, et en améliorant les régimes réglementaires à l’intérieur des frontières.

Par ailleurs, l’APEC sert de cadre permettant aux membres d’échanger sur des pratiques exemplaires en matière de commerce, d’intégration économique et de réformes structurelles et de mettre en place des initiatives de coopération technique visant les économies membres en développement.

Les initiatives de l’APEC viennent souvent compléter les travaux effectués par d’autres organisations multilatérales comme le G7, le G20, l’Organisation de coopération et de développement économiques et l’Organisation mondiale du commerce pour soutenir un système commercial fondé sur des règles.

Le rôle d’hôte de l’APEC représente un engagement important et est conféré aux membres à tour de rôle chaque année. En plus de la Réunion annuelle des dirigeants économiques (le « Sommet de l’APEC »), l’hôte de l’année organise des réunions des ministres des Affaires étrangères, du Commerce ou des Finances des pays de l’APEC, des réunions ministérielles sectorielles portant sur des sujets précis, comme le transport, le tourisme et les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que diverses activités techniques et à l’intention du secteur privé. Le Chili devait être l’hôte pour 2019, mais a été dans l’obligation d’annuler en raison de troubles civils. La Malaisie sera l’hôte en 2020, la Nouvelle‑Zélande en 2021 et la Thaïlande en 2022. Depuis la création de l’APEC, en 1989, le Canada n’a été hôte qu’une seule fois, en 1997 (alors que la plupart des économies en mesure d’assumer ce rôle l’ont fait à deux reprises).

Les récentes tensions commerciales entre les États‑Unis et la Chine ont nui au caractère collaboratif habituel du Forum et ont limité les progrès à l’égard de certains de ses principaux objectifs. En effet, au sommet de 2018, en Papouasie-Nouvelle‑Guinée, les dirigeants n’ont pu arriver à un consensus sur la déclaration, une première depuis 1993.

La participation du secteur privé constitue un pilier des activités du Forum. Le Conseil consultatif des gens d’affaires de l’APEC (ABAC) représente les intérêts du milieu des affaires du Forum. Le Sommet annuel des dirigeants d’entreprises de l’APEC et les dialogues réguliers de l’APEC avec l’industrie offrent aux dirigeants d’entreprises des occasions d’interagir avec les dirigeants de l’APEC. Chaque dirigeant de l’APEC peut nommer un maximum de trois membres de l’ABAC. À l’heure actuelle, le Canada est actuellement représenté par deux membres au sein de l’ABAC, soit Ralph Lutes (vice‑président, Asie, Teck Resources) et Janet De Silva (chef de la direction, Toronto Region Board of Trade).

L’APEC dans l’économie mondiale

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

Le Canada au sein de l’APEC

L’APEC procure au Canada l’occasion de resserrer davantage ses liens commerciaux et économiques avec certaines des économies les plus dynamiques de l’Asie‑Pacifique. Quatre des cinq partenaires commerciaux les plus importants du Canada sont membres du Forum : États‑Unis, Chine, Mexique et Japon. En 2017, l’APEC représentait plus de 84 p. 100 de tous les échanges de marchandises et comptait des investissements directs étrangers au Canada d’une valeur totale de 480 milliards de dollars.

L’APEC est la seule organisation régionale transpacifique dont le Canada est membre à tenir une rencontre annuelle réunissant des chefs d’État. Il constitue donc une tribune essentielle permettant au Canada de faire avancer ses objectifs régionaux, dont la libéralisation des échanges et la réforme des marchés, et de plus vastes intérêts liés à sa politique étrangère, dont l’obtention du statut de membre au sein de forums régionaux comme le Sommet de l’Asie de l’Est, qui réunit des chefs d’État, et la Réunion élargie des ministres de la Défense de l’ANASE.

Affaires mondiales Canada coordonne les activités de plus d’une douzaine de ministères partenaires participant au programme général de l’APEC, qui touche un large éventail de domaines, allant des formalités douanières et de la réforme de la réglementation jusqu’au renforcement économique des femmes, en passant par l’économie numérique et la santé mentale.

Au cours des dernières années, le Canada a joué un rôle de premier plan dans les efforts visant à réformer la gouvernance du Forum, et notamment simplifier la structure organisationnelle complexe et vaste de l’APEC, qui compte actuellement plus de 30 groupes de travail. Toutefois, le Canada a participé dans une moindre mesure à la définition du programme de l’APEC, qui constituait pourtant, pour les économies membres, un indicateur clé de l’engagement du Canada à l’égard de la région.

Perspectives

Le Chili devait tenir une Réunion ministérielle et des dirigeants de l’APEC, du 13 au 17 novembre 2019, à laquelle étaient invités à participer les ministres et les dirigeants des Affaires étrangères et du Commerce de chaque économie membre. Le 29 octobre 2019, le président chilien a annulé les réunions pour que son gouvernement puisse concentrer ses efforts sur la résolution des conflits au pays.

La Malaisie sera l’hôte du Sommet de l’APEC pour 2020, dont la première réunion des hauts dirigeants doit avoir lieu du 9 au 11 décembre 2019. La semaine des dirigeants se tiendra du 6 au 12 novembre 2020.

Multilatéralisme interaméricain

Enjeu

Le contexte multilatéral complexe des Amériques rend nécessaire pour le Canada d’entretenir des relations stratégiques avec les organisations qui lui offrent les meilleures occasions de faire avancer sa politique étrangère.

Contexte

Le Canada est un acteur multilatéral respecté et influent dans les Amériques et tire parti de ses relations avec les institutions multilatérales de la région pour promouvoir la démocratie, la sécurité et les droits de la personne (y compris l’égalité des genres ainsi que les droits des peuples autochtones et des minorités), accroître le commerce et les investissements responsables, et lutter contre les changements climatiques.

Les Amériques ont été prolifiques dans la création d’organisations multilatérales, souvent avec des objectifs, des fonctions et des activités qui se chevauchent. Une récente enquête menée par l’entremise du Centre de recherches pour le développement international a permis de recenser près de 180 groupements multilatéraux dans les Amériques. Le Canada pourrait déployer des efforts supplémentaires pour entretenir des relations stratégiques avec les institutions qui nous permettent le mieux de promouvoir nos valeurs et nos intérêts fondamentaux.

L’Organisation des États américains et le Sommet des Amériques

Les organisations dont les activités sont axées sur l’Organisation des États américains (OEA) et sur le processus du Sommet des Amériques sont considérées comme formant le Système interaméricain. L’OEA compte 34 États membres actifs et son mandat repose sur quatre piliers harmonisés avec les intérêts de longue date du Canada dans la région : la démocratie, les droits de la personne, le développement et la sécurité.

L’OEA est le principal forum de participation politique dans les Amériques, et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes lui accordent une grande importance.

Ses réunions et assemblées générales annuelles offrent l’occasion d’approfondir les relations bilatérales avec les principaux partenaires de la région. Les instruments de l’OEA, comme la Charte démocratique interaméricaine, qui vise à défendre la démocratie lorsqu’elle est menacée, sont parmi les plus avant-gardistes du genre. De plus, les missions d’observation électorale de l’OEA sont considérées comme un modèle à suivre à l’échelle mondiale.

Toutefois, l’OEA est confrontée aux limites et aux défis inhérents à bon nombre d’organisations multilatérales. [CAVIARDÉ]

De plus, l’OEA est parfois encline à trop étirer son mandat malgré un budget modeste (82,7 millions de dollars américains en 2019) et une capacité institutionnelle limitée.

Le processus du Sommet des Amériques attire le plus haut niveau d’attention politique sur les enjeux de l’hémisphère et offre aux dirigeants l’occasion de se réunir, généralement tous les trois ans, et de définir l’orientation du Système interaméricain sur les enjeux urgents. Le dernier Sommet s’est tenu en 2018 à Lima, au Pérou, et avait comme thème « la gouvernance démocratique contre la corruption ».

Autres organisations interaméricaines

Le Canada collabore également avec d’autres organisations interaméricaines, dont certaines qui ont des liens extrarégionaux, ainsi qu’avec des organismes sous-régionaux et des groupements informels qui complètent les efforts officiels. Les petits groupements sous-régionaux organisés selon des aspects géographiques ou idéologiques sont de plus en plus importants pour la participation du Canada dans l’hémisphère. La Communauté des Caraïbes (CARICOM) est la plus ancienne de ces entités et s’est montrée particulièrement habile à tirer parti de son bloc électoral au sein d’organisations plus importantes comme l’OEA et l’ONU. Le Canada est également un observateur régional du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), [CAVIARDÉ]. qui est essentiel au développement économique et à l’intégration de l’Amérique centrale.

En Amérique du Sud, la Colombie et le Chili font la promotion du nouveau Forum pour le progrès et le développement de l’Amérique du Sud (PROSUR) comme solution de rechange à l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), une tentative de réunir les nations sud-américaines pour explorer les possibilités de coopération politique et économique. Le Canada surveille l’évolution du Forum, car il a le potentiel de devenir un acteur important dans la région.

Le Canada négocie actuellement un accord de libre-échange avec le Marché commun du Cône sud (MERCOSUR) ainsi qu’un accord de libre-échange afin de devenir un État associé de l’Alliance du Pacifique (AP). Le MERCOSUR et l’AP sont d’importants blocs commerciaux qui sont essentiels aux intérêts stratégiques du Canada en matière de commerce et d’investissement dans la région.

Parmi les organisations interaméricaines ayant des liens extrarégionaux, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et la Banque interaméricaine de développement (BID) ont été des partenaires clés du Canada dans l’hémisphère en matière de politiques et de programmes. Outre la contribution cumulative de 7 milliards de dollars américains qu’il a versée à la BID, le Canada a accordé un financement de base de 18,3 millions de dollars en 2018‑2019 pour soutenir cette institution.

L’émergence de groupements informels, comme le Groupe de Lima formé par certains États membres de l’OEA, dont le Canada, désireux de s’attaquer au recul démocratique au Venezuela a eu une incidence sur la dynamique multilatérale dans les Amériques. De tels groupements peuvent être utiles à l’adoption de mesures temporaires qui complètent le travail des organismes officiels lorsque les circonstances le justifient.

L’orientation interaméricaine du Canada à ce jour

Le Canada est devenu un partenaire respecté et influent dans la région, sur la base de relations de longue date, d’un respect mutuel, de sa réputation d’apporter une voix nuancée aux débats régionaux ainsi que de ses investissements dans les programmes.

La promotion et la défense de la démocratie et des droits de la personne ont caractérisé la participation multilatérale du Canada dans la région. Le Canada a joué un rôle important dans l’adoption de la Charte démocratique interaméricaine en 2001 et, plus récemment, le leadership du Canada au Venezuela et au Nicaragua a renforcé notre voix et notre réputation.

Le Canada a participé à des initiatives et à des programmes multilatéraux de lutte contre la corruption et de promotion de la sécurité dans l’hémisphère, notamment dans le cadre de son Programme d’aide au renforcement des capacités de lutte contre la criminalité, programme axé sur les Amériques. De plus, [CAVIARDÉ].le Canada a établi de bons liens économiques grâce à des accords commerciaux et à des programmes de développement visant une croissance inclusive et propre.

L’aide internationale interaméricaine fournie par le Canada est axée sur la gouvernance, la santé, l’égalité des genres, la croissance inclusive et les changements climatiques. De plus, elle renforce la capacité de certaines institutions régionales, comme l’OPS, la Commission interaméricaine des droits de l’homme, le Centre des études de la justice des Amériques et ParlAmericas. L’appui financier et institutionnel fourni par le Canada a aidé ces organismes à se fonder sur des données probantes et à mettre en œuvre d’importants programmes dans la région.

La Francophonie

Enjeu

Contexte

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), avec ses 88 États et gouvernements membres et observateurs (dont 54 sont des membres de plein droit), provenant de tous les continents, est l’organisation multilatérale qui réunit le plus grand nombre de pays après l’ONU. Compte tenu que plus de la moitié de ses membres votants sont des pays africains, l’organisation est résolument tournée vers l’Afrique. Dotée d’un budget annuel d’environ 100M$, sa programmation est principalement orientée vers la jeunesse, un reflet du fait que 60 pour cent de la population totale de l’espace francophone a moins de 35 ans.

Le Canada est le second bailleur de fonds de la Francophonie après la France, grâce à des contributions annuelles d’environ 40M$ dont 24M$ à l’OIF. La somme restante est divisée entre les différentes institutions de la Francophonie, dont TV5MONDE, TV5 Québec-Canada, l’Association des maires francophones, l’Agence universitaire de la Francophonie, l’Université Senghor d’Alexandrie, et les deux conférences ministerielles (celle des ministres de l’Éducation – CONFEMEN - et celle des ministres de la Jeunesse et des Sports – CONFEJES).

Dimension fédérale-provinciale

Pour le Canada, la Francophonie comporte une dimension fédérale-provinciale centrale car le Québec et le Nouveau-Brunswick y siègent au même titre que le Canada, tandis que l’Ontario y a adhéré à titre d’observateur en 2016. C’est la seule organisation internationale avec une telle participation provinciale.

Des relations de travail constructives entre les différents paliers de gouvernements canadiens ont permis au Canada de maintenir une réputation enviable au sein de la Francophonie. Seule ombre au tableau, le renoncement récent du gouvernement du Nouveau-Brunswick d’accueillir les Jeux de la Francophonie de 2021.

Le Canada a tenu plusieurs événements de haut niveau de la Francophonie sur son territoire, dont trois sommets : à Québec en 1987 et 2008, et à Moncton en 1999. Cette tendance se poursuit puisque le Québec est candidat pour accueillir la Conférence ministérielle de 2021.

Membres de plein droit de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

Membres de plein droit de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
Version texte
ContinentNombre de membres
Afrique29
Amériques6
Asie5
Europe13
Océanie1
Total54

Influence et leadership

L’arrivée de Louise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie en janvier 2019, succédant à Michaëlle Jean, n’a pas entraîné de perte d’influence du Canada. La secrétaire générale a sélectionné la Canadienne Catherine Cano à titre d’administratrice de l’OIF, le second poste en importance au sein de l’Organisation. Celles-ci partagent des vues similaires sur les grandes orientations de l’Organisation. Elles ont, entre autres, mis sur pied un groupe de réflexion sur les orientations et la gouvernance de l’Organisation et instauré une pause sur les nouvelles adhésions afin de ne pas interférer dans les réflexions sur l’expansion de l’Organisation.

Les quatre axes majeurs de la feuille de route de la secrétaire générale (rayonnement du français, notamment dans la sphère numérique, la jeunesse, l’égalité entre les sexes et l’action politique) s’inscrivent dans la liste des priorités canadiennes de longue date au sein de la Francophonie. La secrétaire générale et l’administratrice souhaitent que l’Organisation présente une programmation plus focalisée et privilégie des projets qui apportent une valeur ajoutée aux communautés.

Expansion de l’OIF

Depuis 20 ans, encouragée par la France, l’OIF a vu le nombre d’adhérants augmenter de plus de 60 pour cent. [CAVIARDÉ]

50e anniversaire en 2020

L’OIF célèbrera son 50e anniversaire en 2020 et le Sommet de Tunis constituera le clou des célébrations. Ce Sommet, le premier piloté par Louise Mushikiwabo et Catherine Cano sera plus que symbolique. Les recommandations des divers groupes de travail et commissions qui examinent des thèmes clés pour l’avenir de l’organisation (orientations, gouvernance, expansion, programmation, budget, transparence, etc.) devraient être présentées aux chefs d’État et de gouvernement pour adoption et pourraient redéfinir l’organisation.

Commonwealth

Enjeu

Contexte

Le Commonwealth moderne est une association de pays partageant des valeurs communes qui a été fondée en 1949. Il compte 53 États membres ayant pour la plupart des liens historiques avec le Royaume-Uni et englobant un bassin de 2,4 milliards de personnes réparties sur cinq continents. Le budget du Secrétariat du Commonwealth pour 2019-2020 est de 44,1 millions de livres sterling (environ 74,8 millions de dollars).

Le Commonwealth comprend trois organisations intergouvernementales :

[CAVIARDÉ] Au cours des dernières années, le Canada n’a cessé de réclamer des réformes pour faire en sorte que le Commonwealth soit adapté au XXIe siècle et a préconisé que l’on mette davantage l’accent sur les domaines où il apporte une valeur ajoutée, notamment :

Le Commonwealth a joué un rôle d’observateur dans plus de 140 élections dans près de 40 pays depuis 1980.

Gouvernance du Commonwealth

Alors que la reine Elizabeth II est le chef de l’ensemble du Commonwealth, la baronne Patricia Scotland, qui possède la citoyenneté britannique et dominiquaise, en est à la dernière année d’un mandat de quatre ans en tant que secrétaire générale. Son mandat prendra fin en avril 2020, mais sera probablement prolongé de deux mois jusqu’à la RCGC de juin 2020. On s’attend également à ce qu’elle sollicite un deuxième mandat de quatre ans.

Lors de la RCGC de 2015, les dirigeants ont confié au groupe de haut niveau sur la gouvernance du Commonwealth le mandat de formuler des recommandations indépendantes sur les moyens d’améliorer la gouvernance du Commonwealth. Ces recommandations, qui comprenaient notamment la mise en place d’évaluations régulières du rendement des secrétaires généraux, ont été adoptées par les ministres des Affaires étrangères des pays du Commonwealth lors de leur réunion de septembre 2019, à la suite de trois tentatives infructueuses, et elles entreront en vigueur immédiatement après la RCGC de 2020, sous réserve de l’approbation des chefs. Toutefois, les États membres ne se sont pas encore mis d’accord sur ses recommandations.

Le Canada, un acteur clé

Membre fondateur, le Canada figure parmi les trois premiers contributeurs en importance du Commonwealth, avec le Royaume-Uni et l’Australie. En 2018-2019, le Canada a versé 10,5 millions de dollars de financement de base, dont 7,9 millions de dollars en contributions au Secrétariat et à la Fondation, et 2,6 millions de dollars en contributions volontaires au Commonwealth of Learning.

Le Commonwealth offre au Canada une tribune et la possibilité de faire avancer ses priorités, y compris sa campagne pour obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le Canadien Arnold Smith a été le premier secrétaire général (1965-1975), et le Canada a accueilli la RCGC à deux reprises (1973 et 1987). Au milieu des années 1980, le Canada a joué un rôle de chef de file au sein du Commonwealth en dirigeant les efforts visant à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.

La RCGC de 2020

La prochaine RCGC aura lieu à Kigali, au Rwanda, du 22 au 27 juin 2020 (et inclura une réunion des ministres des Affaires étrangères et des forums parallèles, à savoir le Forum des gens d’affaires, le Forum des jeunes, le Forum des peuples et le Forum des femmes). Plus de 8 000 participants sont attendus.

À titre de pays hôte, le Rwanda a cerné comme thème principal « Vers un avenir commun » axé sur la communication, l’innovation et la transformation, ainsi que cinq thèmes clés secondaires pour le document final de la Réunion (communiqué) :

  1. gouvernance et état de droit;
  2. technologies de l’information et des communications et innovation;
  3. jeunesse;
  4. environnement;
  5. commerce.

Au cours des prochains mois, les consultations se poursuivront sur un document d’orientation général diffusé par le Rwanda, qui servira de base au communiqué final.

Parmi les autres questions clés qui devraient être discutées à la RCGC de 2020, on peut citer :

  1. la réadmission des Maldives ;
  2. l’approbation des recommandations du groupe de haut niveau par les chefs;
  3. la mise en œuvre continue des engagements pris à l’occasion de la Réunion de 2018 à Londres, y compris la Charte bleue du Commonwealth (le Canada [ministère des Pêches et des Océans] est le champion de la Charte bleue du Commonwealth sur les observations océaniques, par l’entremise d’un groupe d’action).

La RCGC de 2020 offrira au premier ministre du Canada et à d’autres ministres des Affaires étrangères l’occasion de participer à des activités parallèles et à des réunions bilatérales, de faire des annonces et d’effectuer une éventuelle visite dans d’autres pays africains en marge de la Réunion. La Réunion de 2020 aura lieu trois semaines après l’élection aux sièges non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le Forum économique mondial

Enjeu

Le Forum économique mondial est un lieu de rencontre essentiel pour les dirigeants des secteurs public et privé, qui s’y réunissent pour se pencher sur des enjeux mondiaux et orienter des plans d’action internationaux, régionaux et sectoriels. Le Canada prend part activement au Forum en participant à des activités et des instances qui s’y rattachent, en collaborant à des dossiers et à la production de rapports clés et en finançant des initiatives précises. Une délégation canadienne choisie par le premier ministre se rend à la réunion annuelle du Forum, qui se tient chaque année à Davos en janvier.

Contexte

Fondé en 1971 sous la forme d’une fondation à but non lucratif, le Forum économique mondial a pour but de trouver des solutions à des enjeux mondiaux par la collaboration entre les secteurs public et privé. Ayant son siège à Genève, en Suisse, le Forum sert de cadre à un dialogue entre des dirigeants issus de la sphère politique, du milieu des affaires, du monde universitaire et de la société civile, afin d’orienter des plans d’action internationaux, régionaux et sectoriels. En janvier 2016, le Forum s’est vu accorder le statut d’organisation internationale.

Bien qu’il soit souvent perçu comme élitiste, le Forum a réussi à s’imposer comme un lieu essentiel pour favoriser la formation de partenariats public-privé et centrer l’attention des dirigeants du secteur privé sur des actions à long terme et l’application de solutions à des enjeux mondiaux comme la durabilité, la perturbation des technologies, les problèmes environnementaux et sociaux, et la gouvernance. En particulier, le Forum s’est placé à l’avant‑garde des discussions internationales sur la « mondialisation 4.0 », aussi appelée la quatrième révolution industrielle.

Direction du Forum

Le Forum est présidé par son fondateur, le professeur Klaus Schwab. La mission et les valeurs de l’organisation sont guidées par un conseil de fondation composé de hauts responsables du milieu des affaires, de la sphère politique, du monde universitaire et de la société civile. Les Canadiens Mark Carney et Chrystia Freeland siègent actuellement au conseil à titre personnel.

Un conseil d’administration assure la direction et veille à ce que les activités menées remplissent la mission du Forum. Borge Brende, ancien ministre des Affaires étrangères de la Norvège, préside le conseil d’administration, ce qui en fait de facto le numéro deux de l’organisation.

Réunions du Forum

La réunion annuelle emblématique du Forum se tient chaque année à Davos en janvier. Une délégation ministérielle canadienne y assiste, parfois présidée par le premier ministre. En étant présent à la réunion de Davos, le Canada profite d’une occasion d’attirer des investissements, de faire avancer ses thèmes prioritaires et de forger des réseaux, ce qui l’aide à influer sur les discussions entre divers secteurs au sujet d’enjeux mondiaux, ainsi que sur le programme de travail futur du Forum.

Le Forum tient aussi une série de réunions régionales annuelles ou semestrielles en Chine, en Afrique, au Moyen‑Orient, en Inde et en Amérique latine. Ces réunions permettent de façon inégalée de mieux comprendre les priorités dans ces différentes régions et d’y nouer des liens sur les plans économique et politique. [CAVIARDÉ]

Structure de travail du Forum

Le Forum a établi une série d’« initiatives systémiques », sous la conduite de hauts dirigeants des secteurs public et privé (nommés « stewards » en anglais), qui servent de plateformes pour établir les priorités dans des domaines particuliers et mobiliser à cette fin la volonté d’agir, l’expertise et des ressources des entreprises, des gouvernements, de la société civile et d’organisations internationales. Par le passé, de nombreux ministres canadiens ont assumé le rôle de parrains de ces initiatives systémiques du Forum. Le ministre du Commerce international pilote l’initiative visant à façonner l’avenir des échanges commerciaux et des investissements internationaux, sur la base de projets qui contribueront à moderniser le système international régissant le commerce et l’investissement, notamment en apportant des améliorations en ce qui concerne la facilitation des échanges, la politique sur l’investissement et les chaînes de valeur mondiales.

Les conseils sur l’avenir du monde (Global Future Councils) du Forum sont chargés de réaliser les plans d’action établis au titre des différentes initiatives systémiques, en mettant à profit les talents et l’expertise de vastes réseaux de savoir publics et privés et en encourageant l’innovation et la coopération à l’égard d’enjeux mondiaux. Le Canada est bien représenté au sein de ces conseils, à la fois par des hauts fonctionnaires et des dirigeants de la société civile et du secteur privé canadiens.

Centres du Forum

Le Forum a récemment lancé deux centres : le Centre de la quatrième révolution industrielle, à San Francisco, et le Centre pour la cybersécurité, à Genève. Le Centre de la quatrième révolution industrielle examine les façons dont les politiques sur la science et la technologie peuvent bénéficier à la société et les moyens de remédier aux effets perturbateurs des nouvelles technologies. Le mandat du Centre pour la cybersécurité [CAVIARDÉ]

Participation du Canada

Grâce à son écosystème unique réunissant des acteurs de la sphère politique, du milieu des affaires, du monde universitaire et de la société civile, le Forum offre au Canada une plateforme multidimensionnelle pour faire avancer ses priorités et contribuer à orienter le programme de travail du Forum.

La participation du Canada au Forum va du financement d’initiatives précises (comme l’Alliance mondiale pour la facilitation des échanges) jusqu’à la participation à plusieurs organes du Forum, en passant par la collaboration à des projets et à la production de rapports clés. Le Canada assiste aussi à la réunion annuelle à Davos et aux réunions régionales du Forum.

La participation d’Affaires mondiales Canada au Forum a récemment porté sur les initiatives liées au commerce et à l’investissement, au financement du développement, à la sécurité alimentaire, à l’aide humanitaire, au renforcement de la résilience et à l’Arctique. C’est en collaboration avec le Forum que le Canada a créé en 2015 la plateforme Convergence pour accélérer la conclusion d’ententes de financement mixte dans les pays en développement. Plus récemment, l’exemple du Canada a incité le Forum à réaliser des projets pilotes de recensement des besoins dans les pays en vue d’attirer des capitaux privés pour soutenir des projets liés aux Objectifs de développement durable.

La réunion annuelle à Davos et les réunions régionales du Forum offrent l’occasion de promouvoir des initiatives canadiennes auprès d’un public international par la participation à des séances publiques, ainsi que d’établir des liens avec un large éventail d’acteurs au moyen de la tenue de réunions bilatérales et d’entretiens informels.

Les travaux du Forum recoupent ceux d’autres organisations internationales comme le G7, le G20, l’APEC et l’OMC.

Association des nations de l’Asie du Sud-Est

Enjeu

Contexte

L’Asie du Sud‑Est est une région qui revêt une importance grandissante sur les plans politique et économique pour le Canada. L’ANASE constitue le plus important regroupement multilatéral de la région. Ses dix membres comptent une population totale de près de 637 millions d’habitants et affichent un PIB combiné de 3,1 billions de dollars américains (2019). Collectivement, les pays de l’Association forment la septième économie mondiale et se classent au troisième rang en Asie au chapitre de la population.

Carte géographique des États membres de l’ANASE

Établie en 1967 pour prévenir les conflits et la propagation du communisme en Asie du Sud-Est, l’ANASE mène ses activités en appliquant les principes de non‑ingérence, de résolution pacifique des différends, de renonciation à la menace ou au recours à la force, et de coopération régionale. Chaque année, un État membre différent assure la présidence de l’Association, ce qui lui permet de définir les priorités pour l’année à venir et de faire des déclarations qui présentent les positions de l’ANASE. La Thaïlande assume la présidence pour 2019; elle sera suivie du Vietnam en 2020.

[CAVIARDÉ pour cause de droits d'auteur]

Depuis sa création, l’ANASE a su rehausser son importance, notamment grâce à ses partenariats de dialogue avec des puissances mondiales et régionales, dont les États-Unis, l’Union européenne, la Chine et le Japon. Les partenaires de dialogue de l’ANASE, comme le Canada, jouissent de relations spéciales avec cette association et ont l’occasion de participer aux processus et aux réunions de l’ANASE. Ces activités comprennent la Conférence postministérielle annuelle (qui réunit les ministres des Affaires étrangères de tous les partenaires de dialogue) et les consultations économiques Canada-ANASE, coprésidées par le ministre du Commerce international du Canada.

Les réunions tenues par l’ANASE portent sur un large éventail d’enjeux liés notamment à la politique étrangère, à la sécurité, aux liens culturels et interpersonnels, au commerce et à l’économie; ces réunions permettent donc d’obtenir des renseignements uniques sur la région et son rôle dans le monde. Étant donné que les plus importants partenaires commerciaux du Canada et des acteurs régionaux d’optique commune participent également aux divers forums de l’ANASE, ces réunions offrent une occasion d’interagir (sur le plan bilatéral ou autre) et de promouvoir les priorités du Canada en Asie‑Pacifique.

Participation du Canada

Les interactions multilatérales entre le Canada et les membres de l’ANASE s’accroissent. Les récents progrès stratégiques comprennent : la conclusion des pourparlers exploratoires sur un éventuel ALE Canada-ANASE; l’étude de faisabilité conjointe pour un ALE Canada‑ANASE; l’annonce d’un programme canadien de bourses d’études pour l’ANASE; et la signature de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), dont quatre États membres sont des pays de l’ANASE.

En outre, le Canada soutient l’ANASE en offrant des programmes de développement international et de sécurité. Depuis 2000, le Canada a versé une aide au développement de 2,7 milliards de dollars à l’ANASE et à ses États membres dans le but d’aider à y réduire la pauvreté. Cette aide est fournie de différentes façons, dont la prestation de programmes bilatéraux, régionaux et multilatéraux et des programmes de partenariats, ainsi que par l’intermédiaire du Centre de recherches pour le développement international (CRDI). Par ailleurs, le Canada soutient la région à l’aide du programme ciblé de développement régional de l’ANASE, qui dispose d’une présence sur le terrain à Jakarta et qui contribue directement à la réalisation des priorités définies dans l’entente de partenariat de dialogue Canada‑ANASE.

L’aide aux programmes de sécurité internationale offerte à l’ANASE comprend des initiatives de renforcement des capacités de lutte contre la criminalité et le terrorisme, et un important appui de la lutte contre la prolifération dans le cadre du Programme de réduction des menaces liées aux armes, ce qui fait du Canada un partenaire privilégié dans ce secteur. Depuis 2011, quelque 45 millions de dollars ont été consacrés à l’ANASE et à ses États membres au titre de de programme, dont un montant de 7,3 millions de dollars annoncé en 2018 pour soutenir l’atténuation de graves menaces biologiques dans l’ensemble de la région.

Objectifs du Canada dans le contexte de l’ANASE

Le Canada est un membre fondateur du Forum régional de l’ANASE, qui constitue le principal cadre consacré à la sécurité et à la défense sous la conduite des ministres des Affaires étrangères pour la région de l’Asie‑Pacifique.

À l’heure actuelle, outre le rôle qu’il joue déjà, le Canada vise les objectifs suivants :

[CAVIARDÉ]

Statut de partenaire stratégique

[CAVIARDÉ] Bien qu’il s’agisse surtout d’un statut symbolique, son obtention communiquerait clairement aux membres de l’ANASE que le Canada est engagé à long terme dans la région et qu’il désire être un partenaire fiable. [CAVIARDÉ]

Conclusion d’un éventuel ALE Canada‑ANASE

Le Canada et l’ANASE ont lancé des pourparlers exploratoires en vue d’un éventuel ALE en septembre 2017. La première série de discussions s’est déroulée en juillet 2018, et la série subséquente, en avril 2019. Les représentants de l’ANASE et du Canada ont présenté aux ministres des Affaires économiques un rapport conjoint sur les résultats lors des consultations économiques Canada-ANASE, le 10 septembre 2019, à la clôture des pourparlers exploratoires. Les deux éventuels partenaires étudient actuellement les prochaines mesures à prendre, [CAVIARDÉ]

Sommet de l’Asie de l’Est

Le SAE est le principal mécanisme de dialogue utilisé par les dirigeants de la région; il réunit les chefs d’État ou de gouvernement des dix pays de l’ANASE, des États-Unis, de la Chine, de la Russie, du Japon, de l’Inde, de l’Australie, de la Nouvelle‑Zélande et de la République de Corée (soit tous les partenaires de dialogue de l’ANASE à l’exception du Canada et de l’Union européenne). On y discute d’un large éventail d’enjeux mondiaux, dont la stabilité et la sécurité régionales, l’énergie, l’environnement, le commerce et l’économie. C’est au SAE que les dirigeants définissent l’orientation de la coopération future dans la région, et la participation à cet événement procure aux pays l’occasion d’exercer une influence sur l’évolution de la région.

Réunion élargie des ministres de la Défense de l’ANASE

L’ADMM+ est un forum axé sur les questions de défense opérationnelle qui compte autant de participants que le SAE. Dans sa politique de défense de 2017, le Canada a clairement désigné l’obtention d’un statut de participant à l’ADMM+ comme un objectif stratégique en Asie‑Pacifique. Depuis 2017, le ministère de la Défense nationale a augmenté ses interactions avec les membres de l’ANASE, notamment au moyen d’une meilleure présence navale dans la région de l’Asie-Pacifique, d’une participation accrue aux exercices multinationaux dans la région, d’engagements renforcés de haut niveau et d’efforts ciblés destinés à consolider les relations bilatérales clés. [CAVIARDÉ]

Le Canada et l’Union africaine

Enjeu

Contexte

L’Union africaine (UA), dirigée par une Assemblée composée de 55 chefs d’États et de gouvernement de pays africainsNote de bas de page 8, est une organisation multilatérale qui œuvre à promouvoir l’intégration continentale, la sécurité et le développement durable. Elle définit, négocie et adopte des positions communes sur les grands enjeux et les priorités du continent. Le travail de l’UA est guidé par l’Agenda 2063, un plan africain visant à favoriser le développement durable et inclusif. L’Agenda 2063 vise à bâtir une Afrique intégrée, prospère et pacifique.

Le Canada voit l’UA comme un interlocuteur essentiel pour faire avancer les objectifs africains en matière de paix, de sécurité, de commerce et de développement. Le Canada appuie les efforts de l’UA, qui cherche à proposer des solutions africaines aux problèmes politiques et liés au développement.

Malgré ses limites financières et ses capacités restreintes, l’UA joue un rôle de plus en plus important pour la paix et la sécurité sur le continent grâce aux missions autorisées ou mandatées par son Conseil de paix et de sécurité. Elle dirige les opérations de paix en Somalie (AMISOM) et participe à l’opération hybride ONU-UA au Darfour (MINUAD). L’UA s’active également pour faire la promotion du Programme des femmes, de la paix et de la sécuritéNote de bas de page 9 et a lancé une série d’activités visant à établir des réseaux et à encourager les États membres à adopter des plans d’action nationaux en la matière. L’UA œuvre à la prévention et à la résolution des conflits dans plusieurs pays, notamment au Soudan. Il est primordial de renforcer ces capacités afin de protéger les intérêts politiques et économiques du Canada, surtout en raison de l’insécurité croissante sur le continent africain et ailleurs.

Sommets de l’UA

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UA se réunissent chaque année au Sommet de l’UA, qui est l’un des événements politiques les plus importants du continent. Les événements de haut niveau qui ont lieu en marge de ce sommet offrent une excellente occasion pour les membres de l’UA de discuter en profondeur de leurs priorités communes avec leurs partenaires panafricains. Le président de l’Égypte, Abdel Fattah al-Sissi, est l’actuel président de l’Assemblée de l’UA. L’Afrique du Sud a été désignée pour lui succéder en 2020.

Commission de l’UA (CUA)

La Commission de l’UA (CUA), basée en Éthiopie, à Addis-Abeba, agit à titre de secrétariat pour l’UA et est responsable d’élaborer des cadres, des initiatives et des instruments stratégiques pour mettre en œuvre les décisions de l’UA. Le président de la CUA est Moussa Faki Mahamat, un dirigeant influent sur le continent élu en 2017 pour un mandat de quatre ans.

Zone de libre-échange continentale africaine

L’un des projets phares les plus en vue de l’UA est la création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Le Canada a versé 13,2 millions de dollars (2016-2021) à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) pour appuyer cette initiative. L’accord sur la ZLECA est entré en vigueur le 30 mai 2019. En novembre 2019, l’accord avait été signé par 54 des 55 États membres de l’UA (l’Érythrée ne l’a toujours pas signé) et ratifié par 28 États membres de l’UA. La ZLECA stimulera la croissance et l’innovation en Afrique et contribuera ainsi à réduire la pauvreté et à atteindre les Objectifs de développement durable. L’intégration économique en Afrique aura pour effet de renforcer les relations commerciales entre le Canada et le continent et offrira de nouvelles possibilités aux entreprises canadiennes.

Coopération UA–ONU

L’UA et l’ONU ont fait de leur partenariat une priorité en signant en avril 2017 le Cadre commun ONU-Union africaine pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité. Bien que la coopération entre les deux organisations se soit améliorée, la question du versement d’un financement prévisible et stable pour les missions de paix sanctionnées par l’ONU et dirigées par l’UA au moyen de quotes-parts versées à l’ONU demeure controversée. [CAVIARDÉ]. Bien que le Canada appuie les efforts déployés pour mettre en place des mécanismes de financement plus prévisibles, flexibles et durables pour les missions de paix dirigées par l’UA, il reconnaît que l’ONU traverse une crise financière.

Réformes institutionnelles de l’UA

Depuis 2016, l’UA a lancé un processus de réforme pour régler un certain nombre de problèmes touchant notamment son financement, sa gouvernance, sa structure, et les difficultés de coordination entre elle et d’autres organismes régionaux africains. Le Canada suit de près cette réforme, car le renforcement des capacités de l’UA lui permettrait d’être un partenaire continental stratégique plus solide pour promouvoir la paix et la sécurité, le commerce, la croissance économique et le développement.

Engagement du Canada auprès de l’UA

Le Canada est représenté à l’UA par l’ambassadeur du Canada en Éthiopie qui dispose d’une double accréditation. Le Canada apporte un soutien financier important à l’UA et aux organisations partenaires, notamment ce qui suit :

Initiatives liées à l’UA

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