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Déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7

Le 7 avril 2022 – Bruxelles, Belgique – Affaires mondiales Canada

Nous, les ministres des Affaires étrangères du G7 représentant l’Allemagne, le Canada, les États-Unis d’Amérique, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, ainsi que le haut représentant de l’Union européenne, condamnons, avec la plus grande fermeté, les atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans certaines autres villes ukrainiennes. Les images terrifiantes de civils morts, de victimes de torture et d’apparentes exécutions, ainsi que les informations à propos d’actes de violence sexuelle, et la destruction des infrastructures civiles, montrent le vrai visage de la guerre d’agression brutale menée par la Russie contre l’Ukraine et sa population. Les massacres de la ville de Boutcha et d’autres villes ukrainiennes seront inscrits sur la liste des atrocités et des graves violations du droit international, y compris le droit humanitaire international et les droits de la personne, commises par l’agresseur sur le sol ukrainien.

En présence du ministre ukrainien des Affaires étrangères, M. Dmytro Kouleba, nous avons exprimé aujourd’hui notre solidarité sincère avec le peuple ukrainien, et nos plus sincères condoléances aux victimes de cette guerre et à leurs familles. Nous soulignons notre soutien indéfectible à l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières reconnues, et nous nous déclarons prêts à apporter une aide supplémentaire, notamment sous forme d’équipements militaires et de moyens financiers, pour permettre à l’Ukraine de se défendre contre l’agression de la Russie et de se reconstruire.

Nous insistons sur le fait que les auteurs de ces gestes haineux et de ces atrocités, y compris toutes les attaques visant des civils et la destruction d’infrastructures civiles, devront rendre des comptes et être poursuivis en justice. Nous saluons et soutenons les travaux en cours visant à enquêter et à rassembler des preuves sur ces crimes et d’autres potentiels crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment par le Bureau du procureur de la CPI, la Commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Mission de surveillance des droits de la personne en Ukraine du HCDH, et la mission d’experts de l’OSCE mandatée par les États participants de l’OSCE. Nous fournirons un soutien aux enquêtes, des experts techniques et des fonds. Nous continuerons à promouvoir la responsabilisation de tous les complices de la guerre de choix menée par Moscou, y compris le régime de Loukachenko au Bélarus. Nous sommes convaincus que le moment est venu de suspendre l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme.

La Russie doit immédiatement se conformer à l’ordre juridiquement contraignant de la Cour internationale de Justice de suspendre les opérations militaires qu’elle a lancées le 24 février 2022 sur le territoire de l’Ukraine. Nous exhortons en outre la Russie à retirer complètement ses forces et ses équipements militaires de l’ensemble du territoire de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières reconnues internationalement.

Nous mettons en garde contre toute menace ou utilisation d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires. Nous rappelons les obligations de la Russie en vertu des traités internationaux auxquels elle est partie et qui nous protègent tous. Toute utilisation par la Russie de telles armes serait inacceptable et entraînerait de lourdes conséquences. Nous condamnons les affirmations non fondées et les fausses allégations de la Russie à l’encontre de l’Ukraine. L’Ukraine est une partie respectée de la Convention sur les armes biologiques et à toxines et de la Convention sur les armes chimiques, et elle respecte pleinement ses obligations légales associées à ces instruments. Nous sommes préoccupés par les autres pays et acteurs qui ont amplifié la campagne de désinformation de la Russie.

Nous exprimons notre plus vive inquiétude face à la prise de contrôle par la force d’installations nucléaires par la Russie, et aux autres actions violentes en rapport avec un certain nombre d’installations nucléaires, de matières nucléaires et d’autres matières radioactives, qui ont causé des menaces graves et directes à la sûreté et à la sécurité de ces installations et de leur personnel civil, et continuent de faire peser des menaces, ce qui augmente considérablement le risque d’accident ou d’incident nucléaire et met en danger la population de l’Ukraine, des États voisins et de la communauté internationale.

Nous réitérons notre demande à la Russie de respecter ses obligations au titre du droit international humanitaire et de renoncer à commettre de nouveaux abus flagrants. Les dirigeants russes doivent immédiatement assurer un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave et faire fonctionner les passages sécuritaires afin de permettre à l’aide humanitaire d’être acheminée vers les villes assiégées et aux civils de se mettre en sécurité.

Nous nous engageons à soutenir la structure de coordination humanitaire du gouvernement ukrainien et à décaisser rapidement l’aide humanitaire. Nous demandons aux autres pays de se joindre à cet effort. Une intervention humanitaire est nécessaire de manière urgente, y compris un financement accru, en Ukraine et au-delà, car la guerre et les actions impitoyables de la Russie ont des conséquences massives sur les prix des produits de base et des aliments à l’échelle mondiale. L’augmentation de l’insécurité alimentaire qui en résulte est ressentie de manière disproportionnée par les personnes les plus vulnérables. Nous sommes solidaires de nos partenaires du monde entier qui doivent assumer le prix croissant du choix unilatéral du président Poutine de faire la guerre en Europe. Nous ferons un usage cohérent de tous les instruments et mécanismes de financement pour contrer l’insécurité alimentaire, maintenir les marchés ouverts et renforcer la résilience du secteur agricole sur tous les continents. Nous nous opposerons activement à l’argument de la Russie selon lequel les sanctions occidentales sont à l’origine de la hausse des prix alimentaires mondiaux et nous désignerons cet argument par ce qu’il est : un mensonge flagrant.

Compte tenu de l’agression continue de la Russie contre l’Ukraine, menée avec la complicité du Bélarus, nous avons déjà adopté des sanctions économiques et financières coordonnées et sans précédent contre la Russie, qui imposent un coût important à son économie. Nous soulignons la nécessité d’accroître davantage la pression économique exercée sur la Russie et le régime de Loukachenko au Bélarus. De concert avec ses partenaires internationaux, le G7 maintiendra et renforcera les mesures prises à l’encontre de la Russie en imposant des mesures restrictives supplémentaires et coordonnées afin de contrecarrer efficacement les capacités de la Russie à poursuivre son agression contre l’Ukraine. Nous travaillerons ensemble pour mettre fin à toute tentative de contourner les sanctions ou d’aider la Russie par d’autres moyens. Nous prenons de nouvelles mesures pour accélérer les plans  en vue de réduire notre dépendance de l’énergie russe, et nous travaillerons ensemble à cette fin.

Nous félicitons les États voisins de l’Ukraine qui ont fait preuve d’une solidarité et d’une humanité exemplaires en accueillant les réfugiés ukrainiens et les ressortissants de pays tiers touchés par le conflit. Nous confirmons la nécessité d’accroître l’aide humanitaire internationale et nous continuerons de soutenir ces pays, notamment en accueillant davantage de réfugiés. La guerre d’agression du président Poutine contre l’Ukraine a déjà contraint des millions de civils, plus particulièrement des femmes, des enfants et des personnes âgées, à fuir leur foyer. Plus de 4,2 millions de personnes ont franchi la frontière vers d’autres pays, presque toutes vers l’Union européenne et la République de Moldova. Nous réitérons notre engagement à protéger ces réfugiés.

Les ministres ont accordé une attention particulière à la République de Moldova, qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens par habitant. Les ministres ont convenu de coordonner davantage leurs efforts d’aide en faveur de la réponse humanitaire et de la résilience à long terme de la Moldova, à la suite de la conférence de soutien à la Moldova, organisée conjointement par l’Allemagne, la France et la Roumanie le 5 avril à Berlin, et de la création de la plateforme de soutien à la Moldova.

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