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Déclaration de la Coalition pour la liberté des médias à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse

Le 3 mai 2022

Aujourd’hui, nous, membres de la Coalition pour la liberté des médias, soulignons le courage de tous les journalistes et travailleurs des médias, plus particulièrement ceux qui rendent compte de la situation dans les zones de conflit et de guerre, de la corruption et des abus des gouvernements et des entreprises, en ligne et hors ligne.

Le droit à la liberté d’expression telle qu’exercée par les journalistes et les médias est fondamental pour la protection et la promotion de la démocratie, de tous les droits et libertés de la personne et de l’état de droit. Des médias libres, indépendants et pluralistes, en ligne et hors ligne, sont essentiels pour qu’une société démocratique puisse prendre des décisions éclairées, demander des comptes aux gouvernements, aux institutions et aux particuliers, et entendre une diversité de points de vue. Le fait de pouvoir travailler en toute sécurité permet aux journalistes de remplir leur rôle crucial qui consiste à être une source d’information objective et impartiale.

Alors que le monde répond à divers conflits aux 4 coins de la planète, une presse libre et sa capacité à accéder aux moyens de rendre des comptes, y compris les méthodes numériques, n’ont jamais été aussi importantes. Les travailleurs des médias de première ligne jouent un rôle essentiel dans la communication et la documentation des réalités et des répercussions des conflits et de la corruption ainsi que des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des génocides et des violations des droits de la personne, car ils sont souvent les premiers témoins de l’histoire.

Plusieurs États continuent de réprimer et de censurer les médias; de même, ils arrêtent, intimident, harcèlent et tuent des journalistes et des travailleurs des médias dont les contributions essentielles permettent au monde d’avoir un aperçu de la situation sur le terrain et d’agir en fonction des renseignements que ces personnes courageuses ont fournis. Les femmes journalistes sont particulièrement exposées au risque de marginalisation et sont visées de manière disproportionnée par le harcèlement et la violence. Dans de nombreux cas, les États n’enquêtent pas non plus sur les menaces de meurtre, les actes de violence et les attaques contre les journalistes et les travailleurs des médias, ce qui encourage les auteurs de ces crimes et a un effet dissuasif supplémentaire sur la société ainsi que sur l’exercice de la liberté d’expression.

Conjuguée au danger physique auquel sont confrontés les journalistes et autres travailleurs des médias, l’évolution à l’échelle mondiale des modèles d’entreprise des médias a placé les institutions journalistiques indépendantes dans une situation financièrement précaire, provoquant ce que certains observateurs ont appelé une « extinction des médias » avec la fermeture, partout dans le monde, d’organes de presse qui fournissent des services d’information essentiels à leurs collectivités. Cette tendance inquiétante menace de priver des personnes partout dans le monde de l’accès à l’information et entrave leur capacité à demander des comptes aux acteurs puissants. Cette réalité a une incidence disproportionnée sur les personnes appartenant à des groupes marginalisés en raison des multiples formes de discrimination auxquelles elles doivent faire face.

Aujourd’hui et tous les jours, nous demandons aux États de mettre fin à la répression des médias et de leurs travailleurs. Nous demandons en outre aux États de cesser leurs efforts visant à entraver les reportages par l’adoption de lois qui limitent l’accès à Internet, qui menacent d’incarcération ceux qui rapportent la vérité et qui autorisent des poursuites judiciaires stratégiques contre la participation du public pour harceler et intimider les médias et leurs travailleurs.

Nous invitons les gouvernements, les acteurs du secteur privé et les particuliers à se réunir pour élaborer des solutions viables visant à renforcer les institutions essentielles du journalisme et à soutenir un secteur des médias indépendants résilient et viable.

La Coalition pour la liberté des médias demande à tous les pays de contrer les menaces pesant sur la liberté de la presse et de prendre des mesures tant à l’échelle nationale qu’internationale pour garantir le respect du droit à la liberté d’expression, y compris la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute nature, sans égard aux frontières, que ce soit oralement, par écrit, sous forme d’art ou par tout autre moyen de communication.

Nous rappelons que la conférence mondiale annuelle de la Journée mondiale de la liberté de la presse de l’UNESCO se déroule actuellement à Punta del Este, en Uruguay, sous le thème Le journalisme sous l’emprise du numérique. Il s’agit d’une occasion de formuler des recommandations concrètes pour relever les nouveaux défis liés à l’ère numérique.

Nous saluons les gouvernements qui ont pris des mesures décisives en vue de renforcer la protection de la liberté de la presse.

Nous demeurons unis et déterminés à promouvoir la liberté de la presse et à nous opposer à toute tentative de la miner.

Argentine, Australie, Autriche, Belize, Botswana, Bulgarie, Canada, Chili, Costa Rica, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Ghana, Grèce, Guyane, Honduras, Islande, Irlande, Italie, Japon, Kosovo, Lettonie, Liban, Lituanie, Luxembourg, Maldives, Monténégro, Nouvelle-Zélande, Macédoine du Nord, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Serbie, Seychelles, Sierra Leone, Slovaquie, Slovénie, Corée du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Ukraine, Royaume-Uni, Uruguay, États-Unis.

Personne-ressource

Service des relations avec les médias
Affaires mondiales Canada
media@international.gc.ca
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