Augmentation de 50 % des exportations du Canada vers les marchés d’outre-mer – mise à jour 2021
Résumé
- Dans son énoncé économique de l’automne 2018, le gouvernement du Canada se fixait pour objectif d’augmenter de moitié d’ici 2025 les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer (c.-à-d. ailleurs qu’aux États-Unis). Toutefois, l’économie et le commerce mondiaux ont depuis connu d’importants changements.
- Après un recul important en 2020, les exportations canadiennes ont connu une forte remontée en 2021, si bien que le Canada a rattrapé une partie du retard accumulé pendant la pandémie. Toutefois, au cours des prochaines années, une croissance plus forte sera nécessaire pour atteindre l’objectif de 2025.
- En 2021, malgré un redressement général des exportations outre-mer, la reprise a été inégale. Si les prix élevés des produits de base ont stimulé les exportations canadiennes d’énergie, de minerais métalliques et de minéraux non métalliques, par contre une grave sécheresse a limité la croissance des exportations de produits agricoles. Les exportations canadiennes de services sont demeurées faibles, car les restrictions frontalières ont encore un impact négatif important sur les exportations de services de voyage et de transport.
- Les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer devraient augmenter de moitié d’ici 2026, soit un an plus tard que prévu initialement. Ce retard peut être attribuable aux effets de la pandémie.
- Cette prévision comporte des risques tant à la baisse qu’à la hausse :
- Risques à la baisse :
- l’attaque de la Russie contre l’Ukraine pourrait avoir d’autres effets néfastes sur les économies de l’Union européenne et du Royaume-Uni;
- l’apparition de nouveaux variants de la COVID-19 ou des mesures de confinement plus strictes en Chine pourraient réduire la demande d’exportations canadiennes.
- Risques à la hausse :
- la hausse des prix des produits de base pourrait stimuler davantage les exportations canadiennes;
- les nouveaux vaccins et produits thérapeutiques, comme la réduction des restrictions aux frontières, offrent un potentiel à la hausse pour les exportations de services de voyage.
Contexte
Dans l’énoncé économique de l’automne 2018Note de bas de page 1, le gouvernement du Canada a fixé comme objectif d’augmenter de 50 % les exportations du Canada vers les marchés d’outre-mer (c.-à-d. ailleurs qu’aux États-Unis), d’ici 2025. En 2017, la dernière année dont on disposait de données complètes avant la publication de l’Énoncé économique de l’automne 2018, le Canada a exporté 195 milliards de dollars de marchandises et de services vers les marchés d’outre-mer. Une hausse de 50 % signifie que les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer doivent atteindre 292 milliards de dollars d’ici 2025, soit un taux de croissance annuel de 5,2 %. Ce taux de croissance annuel est une moyenne et il est plus que probable que la croissance réelle d’une année à l’autre fluctuera. Tant que les taux de croissance annuels atteignent en moyenne 5,2 %, l’objectif sera atteint. La croissance des exportations vers les marchés d’outre-mer en 2018 et en 2019 l’illustre bien. En 2018, la croissance des exportations était de 10,2 %, donc supérieure à 5,2 %, tandis qu’en 2019, elle était inférieure. En moyenne, on a constaté que le Canada a vu ses exportations croître à un taux de 6,3 % par année sur cette période de deux ans (voir la figure 1). Toutefois, l’année 2020 a été exceptionnelle, puisque la fermeture des frontières, la limitation des voyages et les autres mesures de confinement adoptées pour lutter contre la propagation de la COVID-19 ont freiné l’activité économique et commerciale. La valeur des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer a chuté de 7,2 % en 2020, menant à un taux de croissance de 1,6 % par année entre 2017 et 2020.
La valeur des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer a connu une remontée de 6,1 % en 2021, ce qui a dépassé le taux de croissance annuel requis, mais n’a pas suffi à compenser les pertes subies en 2020. Par conséquent, les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer ont augmenté de 2,7 % par année entre 2017 et 2021, et devront croître de 7,7 % par année entre 2021 et 2025 pour atteindre la cible fixée dans l’Énoncé économique de l’automne 2018. Bien que le commerce se soit généralement redressé en 2021, les restrictions liées à la COVID-19 ont affecté de façon disproportionnée les exportations de services de voyage et de transport aérien. De plus, des vagues de chaleur et une sécheresse dans les Prairies ont affecté les exportations de produits agricoles canadiens, l’un des groupes de produits les plus importants parmi les exportations du Canada vers les marchés d’outre-mer. Par contre, la hausse des prix des produits de base a favorisé une forte reprise des exportations de produits énergétiques et de métaux de base. Les services commerciaux, dont beaucoup peuvent être fournis par voie numérique, ont continué à afficher une certaine vigueur sur les marchés d’outre-mer.
Figure 1 : Exportations canadiennes de marchandises et de services vers les marchés d’outre-mer

Version texte - Figure 1
milliards de $ | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
courbe de croissance de 5,2 % | 194,507 | 206,664 | 218,820 | 230,977 | 243,134 | 255,290 | 267,447 | 279,604 | 291,761 |
exportations vers les marchés d'outre-mer | 194,507 | 214,279 | 219,919 | 204,151 | 216,581 |
Rendement par catégorie de produits
Des variations considérables ont été observées entre les différentes composantes des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer (voir la figure 2). Les exportations de marchandises ont dépassé les exportations de services, mais elles n’ont tout de même augmenté que de 3,4 % par année entre 2017 et 2021, ce qui est inférieur au taux de croissance requis de 5,2 %. Les services n’ont progressé que de 0,9 % entre 2017 et 2021, mais il existe des divergences entre les différentes catégories de services. Diverses restrictions sont demeurées aux frontières pour lutter contre la pandémie et ces restrictions ont continué de peser sur les exportations de services de voyage vers les marchés étrangers, qui ont encore diminué de 12 % en valeur en 2021 après avoir baissé de 40 % en 2020. Les services de transport ont également été affectés, ne progressant que de 4,5 % en valeur après une baisse de 35 % en 2020. La valeur des exportations de services commerciaux a augmenté de 2,4 % en 2021 après une croissance de 6,4 % en 2020, soit un taux de croissance de 9,1 % par année entre 2017 et 2021; ce rendement impressionnant s’explique par le fait que de nombreux services peuvent être fournis par voie numérique. Les exportations de services commerciaux vers l’Union européenne ont été le moteur de cette croissance; celles-ci ont été particulièrement fortes car elles ont connu une croissance de 13 % par année en valeur depuis 2017.
Figure 2 : Croissance des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer, taux de croissance annuel moyen 2017-2021

Version texte - Figure 2
Groupe de produits | Taux de croissance annuel moyen de 2017 à 2021 pour les exportations canadiennes outre-mer |
---|---|
Total | 2.7% |
Produits | 3.4% |
Services | 0.9% |
Voyages | -8.3% |
Transports | -6.7% |
Services commerciaux | 9.1% |
Taux de croissance requis | 5.2% |
En 2021, la valeur des exportations canadiennes de marchandises Note de bas de page 2 vers les marchés d’outre-mer a crû de 11 %, mais cela n’a pas suffi à compenser la stagnation en 2019 et la baisse en 2020, ce qui a entraîné un taux de croissance de 4,4 % par année entre 2017 et 2021, inférieur au taux de croissance requis de 5,2 % (figure 3). Les exportations canadiennes de produits agricoles, de produits de la pêche et de produits alimentaires intermédiaires (le plus grand groupe de produits vers les marchés d’outre-mer), n’ont augmenté que de 2,3 % en valeur en 2021, ce qui mène à un taux de croissance de 4,8 % par année entre 2017 et 2021, inférieur au taux de croissance requis. Les conditions de sécheresse généralisée pendant la saison de croissance ont été un frein à la production agricole et aux exportations en 2021.
Toutefois, certains groupes de produits ont réussi à dépasser le taux de croissance requis pour atteindre l’objectif de 2025. Tant les minerais et les minéraux non métalliques que les produits énergétiques ont profité de la hausse mondiale des prix des produits de base en 2021. Les exportations de minerais et de minéraux non métalliques vers les marchés d’outre-mer ont augmenté de 21 % en valeur en 2021, et les produits énergétiques ont augmenté de 57 %; on remarque particulièrement une forte augmentation des exportations de charbon métallurgique vers la Chine. Malgré les contraintes de la chaîne d’approvisionnement mondiale, les exportations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicule automobile vers les marchés d’outre-mer ont augmenté de 9,1 % en valeur en 2021, ce qui représente un taux de croissance de 7,2 % par année par rapport à 2017; toutefois, ce taux de croissance annuel élevé est surtout un legs de la forte croissance en valeur (35 %) observée en 2018. La valeur des exportations de véhicules et de pièces vers les marchés d’outre-mer en 2021 était encore inférieure aux niveaux de 2018, et ne représentait que 3 % des exportations de marchandises vers les marchés d’outre-mer.
Figure 3 : Croissance des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer, taux de croissance annuel moyen 2017-2021, par type d’exportations de marchandises

Version texte - Figure 3
Produit marchand | Taux de croissance annuel moyen de 2017 à 2021 pour les exportations canadiennes outre-mer |
---|---|
Produits forestiers & matériaux de construction & d'emballage | -3.7% |
Machines, matériel & pièces industriels | -2.7% |
Produits chimiques, produits en plastique & en caoutchouc | 1.2% |
Aéronefs & autres matériel & pièces de transport | 1.5% |
Matériel & pièces électroniques & électriques | 2.2% |
Produits en métal & produits minéraux non métalliques | 3.6% |
Biens de consommation | 4.3% |
Toutes les marchandises | 4.4% |
Produits agricoles & de la pêche & produits intermédiaires des aliments | 4.8% |
Véhicules automobiles & pièces pour véhicule automobile | 7.2% |
Produits énergétiques | 8.8% |
Minerais & minéraux non métalliques | 13.6% |
Taux de croissance requis | 5.2% |
Rendement par partenaire commercial
Comme on pouvait s’y attendre, les exportations canadiennes vers la majorité des principaux marchés d’outre-mer ne connaissent pas une croissance annuelle de 5,2 % ou plus depuis 2017 (voir la figure 4). L’Union européenne (UE) est la principale destination des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer; en 2021, les exportations vers l’UE ont augmenté de 7,5 %, ce qui se traduit par un taux de croissance annuel moyen de 4,7 % depuis 2017. Il existe quelques divergences de rendement, puisque les exportations de produits vers l’UE ont augmenté de 5,4 % par année depuis 2017, surpassant le taux de croissance requis, tandis que les services n’ont augmenté que de 3,4 % par année. Le ralentissement de la croissance des services est principalement attribuable aux services de voyage et de transport, qui ont diminué respectivement de 20 % et de 6,5 % par année depuis 2017. Comme il a été précisé antérieurement, les exportations canadiennes de services commerciaux vers l’UE ont augmenté de 13 % par année depuis 2017, surpassant de loin le taux de croissance requis (5,2 %).
La Chine est le deuxième marché d’exportation d’outre-mer du Canada et les exportations ont augmenté de 1,5 % par année vers ce marché depuis 2017, les biens ayant augmenté de 3,4 % par année et les services ayant diminué de 6,9 % par année. Le déclin des services peut là encore s’expliquer par les exportations de services de voyage, qui représentaient en moyenne près de 80 % des exportations de services du Canada vers la Chine. (Remarque : les services de voyage comprennent les exportations de services d’éducation, c’est-à-dire lorsque des étudiants étrangers étudient au Canada.)
Les exportations canadiennes ont diminué de 1,1 % par année vers le Royaume-Uni depuis 2017, la troisième destination des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer. Du côté des services, on assiste à une situation semblable car les exportations de services de voyage et de transport ont subi de fortes baisses. Du côté des marchandises, les exportations canadiennes vers le Royaume-Uni sont dominées par les exportations d’or, qui ont connu une baisse de 27 % en valeur en 2021.
Les exportations canadiennes vers deux partenaires d’outre-mer de premier plan, la Suisse et Hong Kong, ont réussi à accomplir l’exploit rare de croître plus rapidement que la croissance requise depuis 2017. Les exportations canadiennes vers la Suisse et Hong Kong ont été soutenues par l’or, que les investisseurs ont tendance à acheter en période d’incertitude économique.
Figure 4 : Croissance des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer 2017-2021, taux de croissance annuel moyen, par principal partenaire d’exportation outre-mer

Version texte - Figure 4
Destinations d'exportation | Taux de croissance annuel moyen 2017 – 2021 |
---|---|
Marchés d'outre-mer | 2.7% |
Chine | 1.5% |
Union européenne 27 | 4.7% |
Hong Kong | 8.7% |
Inde | 2.7% |
Japon | 3.8% |
Mexique | 0.3% |
Corée du Sud | 1.0% |
Suisse | 6.9% |
Royaume-Uni | -1.1% |
Autres | 3.3% |
Taux de croissance requis | 5.2% |
Rendement par prix par rapport à la quantité
La valeur des exportations peut également être divisée en deux composantes : la quantité de biens échangés et le prix payé pour ces biens. Il est important d’examiner les composantes de prix et de quantité, car elles donnent un aperçu de la situation des exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer par rapport au taux de croissance visé. Les augmentations de prix échappent largement au contrôle des exportateurs canadiens, car la plupart d’entre eux sont des preneurs de prix. Les exportateurs canadiens ont relativement plus de contrôle sur les quantités exportées, qui correspondent davantage à l’économie réelle. Lorsque nous examinons uniquement la valeur des exportations, nous ne savons pas si les exportateurs canadiens exportent davantage vers les marchés d’outre-mer ou s’ils obtiennent simplement des prix plus élevés. En examinant le prix par rapport à la quantité, nous pouvons mieux comprendre cette questionNote de bas de page 3 .
Entre 2017 et 2021, la valeur des exportations de marchandises vers les marchés d’outre-mer a augmenté de 17 % Note de bas de page 4. La croissance était entièrement attribuable aux prix (croissance de 23 %) car les quantités exportées avaient diminué de 5 %. Par conséquent, les prix des exportations de marchandises sont proches du taux de croissance visé (25 % depuis 2017), mais les quantités exportées accusent un retard important.
On peut observer une tendance semblable dans les exportations de marchandises du Canada vers les principaux partenaires, les prix des exportations de marchandises connaissant une croissance positive, et dans certains cas, les prix des exportations de marchandises vers certains partenaires d’outre-mer dépassant même le taux de croissance visé. Les quantités de marchandises exportées vers les principaux marchés d’outre-mer accusent un retard important, à l’exception de l’Allemagne, où la croissance des quantités exportées depuis 2017 a dépassé celle des prix à l’exportation.
Figure 5 : Contributions des prix et des quantités à la croissance des exportations canadiennes de marchandises, par principal partenaire commercial, sur une base douanière, 2021 par rapport à 2017

Version texte - Figure 5
Ln changement de 2017 à 2021 (% approximatif du changement) | Marchés d'outre-mer | Chine | Mexique | Japon | Allemagne | Italie | France | Royaume-Uni |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Valeur des exportations | 0.16 | 0.20 | 0.04 | 0.19 | 0.51 | 0.15 | 0.17 | -0.09 |
Prix des exportations | 0.21 | 0.22 | 0.15 | 0.26 | 0.20 | 0.14 | 0.22 | 0.29 |
Quantité exportée | -0.05 | -0.02 | -0.11 | -0.07 | 0.30 | 0.01 | -0.05 | -0.37 |
Perspectives d’avenir
En raison du revers causé par la pandémie de COVID-19 et des modifications de la demande qui ont suivi, ainsi que des mesures de confinement, les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer ne devraient pas atteindre l’objectif fixé dans l’Énoncé économique de l’automne 2018, à savoir augmenter de 50 % les exportations vers les marchés d’outre-mer d’ici 2025, selon le Conference Board du Canada (figure 6). Les exportations vers les marchés d’outre-mer devront augmenter de 7,7 % par année à partir de 2021 pour atteindre l’objectif, et le Conference Board a prévu une croissance de 7,4 % entre 2021 et 2025.
Selon les prévisions du Conference Board, les exportations de biens vers les marchés d’outre-mer devraient croître de 5,3 % par année de 2017 à 2025, soit plus rapidement que le taux de croissance requis (5,2 %), mais les services devraient être à la traîne, à 4,3 % par année. La croissance prévue pour les biens est en partie soutenue par les prix élevés des produits de base, ce qui devrait favoriser les exportations canadiennes de produits énergétiques, de métaux de base et de minerais. Le rendement plus faible prévu dans les services témoigne des cicatrices laissées par les mesures de confinement de la COVID 19, qui font en sorte que l’avenir des voyages et du transport de voyageurs demeure incertain. Une réduction des mesures de confinement à la frontière, un rattrapage de la demande plus important que prévu pour les voyages internationaux, ainsi que la poursuite de la vaccination et le développement de médicaments peuvent potentiellement apporter un soutien à la hausse aux exportations canadiennes de services vers les marchés d’outre-mer.
Figure 6 : Prévisions des exportations de biens et de services canadiens vers les marchés d’outre-mer

Version texte - Figure 6
milliards de $ | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
trajectoire requise pour atteindre l'objectif | 194,507 | 206,664 | 218,820 | 230,977 | 243,134 | 255,290 | 267,447 | 279,604 | 291,761 | |
Exportations vers les marchés d'outre-mer | 194,507 | 214,279 | 219,919 | 204,151 | 216,581 | |||||
Prévisions du Conference Board | 214,527 | 238,832 | 258,822 | 272,280 | 284,922 | 297,833 |
À court terme, l’inflation, la hausse des prix des produits de base et les contraintes d’approvisionnement sont des sujets préoccupants pour l’économie mondiale, et ces préoccupations sont aggravées par l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, qui fait augmenter les prix de nombreux produits de base. Bien que l’on s’attende à ce que les répercussions économiques directes du conflit sur le Canada soient modestes, l’Union européenne et le Royaume-Uni, respectivement le premier et le troisième marché d’exportation d’outre-mer du Canada, devraient connaître une baisse importante de leur croissance économique, ce qui pourrait avoir une incidence sur la demande de produits canadiens dans ces marchés (voir la figure 7). En contrepartie, les prix élevés des produits de base devraient contribuer à l’augmentation de la valeur des exportations canadiennes de produits de base vers les marchés d’outre-mer, mais il n’est pas certain que la quantité d’exportations soit suffisante pour répondre à la demande à court terme. À moyen terme, on s’attend toujours à ce que la croissance économique soit plus forte dans les marchés émergents de la région de l’Asie-Pacifique, ce qui pourrait diriger davantage de produits canadiens vers cette région.
Figure 7 : Prévisions de croissance économique

Version texte - Figure 7
Pays | An | Conflit entre la Russie et l'Ukraine – scénario à la baisse (croissance économique prévue) | Prévisions de départ (croissance économique prévue) |
---|---|---|---|
Canada | 2022 | 3.8% | 3.9% |
Canada | 2023 | 2.4% | 2.7% |
Chine | 2022 | 4.8% | 4.9% |
Chine | 2023 | 5.2% | 5.4% |
Union européenne | 2022 | 2.0% | 3.2% |
Union européenne | 2023 | 1.1% | 2.8% |
Inde | 2022 | 7.0% | 7.3% |
Inde | 2023 | 5.6% | 5.8% |
Japon | 2022 | 2.7% | 2.8% |
Japon | 2023 | 1.9% | 2.1% |
Mexique | 2022 | 1.9% | 2.0% |
Mexique | 2023 | 2.5% | 2.7% |
Royaume-Uni | 2022 | 2.7% | 3.7% |
Royaume-Uni | 2023 | 0.8% | 2.1% |
États-Unis | 2022 | 3.2% | 3.4% |
États-Unis | 2023 | 1.9% | 2.1% |
Monde | 2022 | 3.3% | 3.7% |
Monde | 2023 | 2.8% | 3.3% |
L’environnement économique et commercial mondial a considérablement changé depuis que l’objectif d’exportation vers les marchés d’outre-mer a été fixé dans l’énoncé économique de l’automne 2018. Même avant la propagation de la COVID-19, la montée des sentiments protectionnistes à l’échelle mondiale et les tensions géopolitiques entre les plus grandes économies du monde ont créé de l’incertitude dans le contexte commercial mondial. La pandémie, et les mesures de confinement qui ont suivi, ont eu une incidence énorme sur les exportations canadiennes, et son effet escompté, c’est-à-dire de repousser d’un an seulement la date à laquelle le Canada atteindra son objectif de croissance des exportations vers les marchés d’outre-mer, peut être considéré comme positif. Malgré ces revers, la diversification du commerce demeure une stratégie importante, car elle permet d’atténuer les répercussions des chocs externes, particulièrement dans certains secteurs ou pays.
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