Rapport trimestriel sur l’économie et le commerce – T2 2024

Points saillants

L’économie mondiale a poursuivi sa croissance, progressant de 2,8 % au deuxième trimestre de 2024, soit une croissance légèrement supérieure à celle du trimestre précédent (2,7 %). La croissance dans les économies avancées s’est accélérée, augmentant de 2,0 % au deuxième trimestre, contre 1,3 % au premier trimestre de 2024, alors que les États-Unis ont connu une croissance plus forte que prévu, que le Royaume-Uni a poursuivi sa croissance et que la croissance du Japon a été positive. Le volume du commerce mondial de marchandises s’est accéléré au deuxième trimestre de 2024, augmentant de 1,0 %.

La croissance du PIB réel du Canada s’est accélérée pour s’établir à 2,1 % (en rythme annualisé) au deuxième trimestre, contre 1,8 % au premier trimestre, principalement grâce aux dépenses publiques, aux investissements des entreprises et aux dépenses des ménages en services, tandis que le commerce net s’est affaibli et que l’investissement résidentiel a diminué. La croissance économique a été généralisée au Canada, 15 industries sur 20 enregistrant une croissance, en particulier les industries productrices de services.

Sur le plan commercial, les exportations canadiennes de biens et de services ont augmenté de 1,0 %, les biens de 0,9 % et les services de 1,5 %. Les importations de biens et de services ont augmenté un peu plus rapidement, à 1,4 %.

Avec l’atténuation des pressions sur les prix, la Banque du Canada a annoncé une autre réduction de 25 points de base du taux directeur le 4 septembre, le ramenant à 4,25 %. La Banque a réitéré qu’il était « raisonnable de s’attendre à d’autres réductions » si les prévisions d’un affaiblissement progressif de l’économie et d’une pression à la baisse sur l’inflation sont confirmées par les données.

Tableau 1 : Faits saillants – Deuxième trimestre 2024

Remarques : *Le PIB correspond à des variations trimestrielles en taux annualisés. Le pourcentage de changement pour l’année en cours désigne la variation depuis le début de l’année par rapport à la même période l’année précédente.

Sources : Oxford Economics, Netherland Bureau for Economic Analysis, Statistique Canada.

Au deuxième trimestre, les économies avancées connaissent une croissance tandis que les économies émergentes ralentissent

L’économie mondiale a progressé à un rythme annuel de 2,8 % au deuxième trimestre de 2024, soit un peu plus rapidement qu’au premier trimestre (2,7 %). Les économies avancées ont accéléré le rythme et ont progressé de 2,0 %, contre 1,3 % au premier trimestre de 2024, tandis que la croissance des marchés émergents a ralenti à 3,9 % contre 4,6 %.

Le PIB américain a augmenté de 3,0 % au deuxième trimestre sur une base annualisée (après avoir augmenté de 1,4 % au premier trimestre 2024), les dépenses en équipement des entreprises ayant été plus fortes que prévu et les dépenses de consommation ayant dépassé les attentes. Bien que le taux de chômage ait augmenté ces derniers mois (4,3 % en juillet 2024), l’analyse d’Oxford Economics suggère que cela est dû aux nouveaux entrants sur le marché du travail, un élément lié à l’immigration plus élevée, et non aux licenciements.

Conformément aux prévisions précédentes, l’économie chinoise a décéléré au deuxième trimestre de 2024, sa croissance s’établissant à 4,5 % sur une base annualisée, après avoir affiché une croissance de 7,6 % au premier trimestre de 2024. Les mesures de relance budgétaire mises en place par le gouvernement n’ont pas atteint leurs objectifs et, bien que les exportations de marchandises aient fortement augmenté, les dépenses de consommation sont restées faibles.

La zone euro a connu une croissance de 1,0 % au deuxième trimestre de 2024 sur une base annualisée. Alors que le commerce net a été à l’origine de la croissance de 3,3 % de l’Espagne, l’économie allemande s’est contractée de 0,3 %. Il s’agit de la troisième baisse trimestrielle du PIB de l’Allemagne au cours des six derniers trimestres. En France et en Italie, le PIB a légèrement progressé, stimulé par le commerce net en France et la consommation intérieure et les services en Italie. Au Royaume-Uni, l’économie a affiché une croissance  de 2,2 % sur une base annuelle au deuxième trimestre.

Les volumes du commerce mondial accélèrent au deuxième trimestre de 2024

Le volume du commerce mondial de marchandises a augmenté de 1,0 % au deuxième trimestre de 2024, soit la croissance la plus élevée depuis le troisième trimestre de 2022. Au cours du deuxième trimestre, les exportations ont augmenté de 0,8 %, tandis que les importations ont augmenté de 1,2 %.

Les économies émergentes ont tiré vers le haut les volumes d’exportation au deuxième trimestre, qui ont progressé de 2,1 %, tandis que les exportations des économies avancées ont légèrement baissé de 0,1 %. Parmi les économies émergentes, la Chine a enregistré une augmentation de 4,0 % du volume des exportations. L’augmentation des volumes est attribuable aux produits technologiques (puces, ordinateurs) et au matériel de transport (automobile, navires). Les volumes d’exportation de l’Amérique latine ont augmenté de 1,2 % après avoir connu une baisse au trimestre précédent.  

Les importations des économies avancées ont augmenté de 1,4 %, dépassant la moyenne mondiale. Avec son économie en plein essor, le Royaume-Uni a vu ses importations bondir de 10,4 %, tandis que celles du Japon ont progressé de 3,2 %. Les importations des économies émergentes ont augmenté de 0,9 %, la Chine (+1,4 %) venant en tête, tandis que l’Europe de l’Est et l’Amérique latine ont chacune affiché une hausse de 2,7 %. 

La production industrielle mondiale a augmenté de 0,5 % au deuxième trimestre, et l’on a constaté des contributions presque égales des économies avancées (+0,6 %) et émergentes (+0,5 %). Au deuxième trimestre, la production industrielle aux États-Unis a augmenté de 0,9 %, tirée par les dépenses d’équipement, et le Japon a également augmenté sa production industrielle de 0,9 %. Dans les marchés émergents, la croissance a été tirée vers le haut par les pays émergents d’Asie hors Chine (+1,6%), d’Europe de l’Est (+1,4%) et d’Amérique latine (+1,2%).

La croissance économique mondiale demeure stable à moyen terme

Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la croissance mondiale a atteint 3,3 % en 2023. Il a légèrement abaissé ses prévisions pour 2024 de 0,1 point de pourcentage à 3,2 %, en raison de révisions à la hausse des prix des matières premières, des prix de l’énergie persistants et des pressions sur les prix plus faibles, mais toujours présentes en raison du conflit au Moyen-Orient. Les prévisions mondiales pour 2025 restent à 3,3 %.

Dans les économies avancées, la croissance devrait atteindre 1,7 % en 2024 et 1,8 % en 2025. Les États-Unis ont connu un début d’année plus faible au premier trimestre, et le FMI prévoit une croissance de 1,9 % en 2025, alors que le marché du travail se refroidit et que la consommation ralentit en raison d’un resserrement progressif des politiques fiscales.

Pour 2024, le FMI s’attend à une modeste reprise de 0,9 % dans la zone euro, tirée par les services et la hausse des exportations nettes, tandis que les attentes pour le Japon ont été révisées à la baisse de 0,2 point de pourcentage à 0,7 % en raison de la faiblesse de l’investissement privé.

Selon les prévisions, la croissance des économies émergentes et en développement devrait atteindre 4,3 %, stimulées par une activité plus forte en Chine et en Inde. En Chine, les exportations ont rebondi au premier trimestre 2024, et les prévisions de PIB ont été revues à la hausse et devraient atteindre 5,0% en 2024. La croissance devrait atteindre 7,0 % en Inde, dans un contexte d’augmentation de la consommation privée, en particulier dans les zones rurales.

L’activité économique conserve son élan au deuxième trimestre 2024

Le PIB réel du Canada a augmenté de 2,1 % (taux annualisé) au deuxième trimestre 2024, après avoir enregistré une croissance de 1,8 % au trimestre précédent. Les investissements des entreprises, la hausse des dépenses publiques et les dépenses des ménages en services ont contribué à la hausse du PIB, mais ils ont été contrebalancés par des baisses du commerce net, de l’investissement résidentiel et des dépenses des ménages en biens.

Les dépenses publiques ont été le principal vecteur de croissance au deuxième trimestre (contribution de 79,1 %) en raison de la hausse de la rémunération et des achats de biens et de services. Les dépenses des entreprises en matériel et en pièces ont augmenté de 28,8 % au deuxième trimestre, principalement en raison de la hausse des dépenses en aéronefs et autres matériel et pièces de transport. L’investissement des entreprises en ouvrages non résidentiels a augmenté de 2,0 % en raison de la hausse des dépenses en ouvrages de génie, principalement dans le secteur pétrolier et gazier.

En revanche, les exportations de biens et de services (-1,8 %) ayant diminué plus rapidement que les importations (-0,5 %), le commerce net a contribué négativement à la croissance du PIB au deuxième trimestre. Un certain nombre de marchandises ont entraîné une baisse des exportations : l’or, l’argent et les métaux du groupe du platine sous forme brute, les voitures de tourisme et les camions légers et les produits pétroliers raffinés. Les baisses ont été atténuées par la hausse des exportations de pétrole brut, qui a été stimulée par le lancement de l’expansion du réseau Trans Mountain en mai.

La croissance des dépenses des ménages a ralenti au deuxième trimestre 2024, en hausse de 0,6 %, après avoir augmenté de 3,6 % au premier trimestre. L’investissement résidentiel a diminué de 7,3 %, ce qui représente la baisse la plus prononcée depuis le premier trimestre 2023, en raison d’une baisse de l’investissement dans les nouvelles constructions. 

La croissance par industrie a été généralisée au deuxième trimestre

Le PIB réel par industrie a augmenté de 0,5 % (2,2 %* en rythme annualisé) au deuxième trimestre 2024. La croissance a été généralisée, et 15 industries ont contribué aux résultats positifs obtenus durant le trimestre.

Du côté des services, les services d’enseignement ont connu la croissance la plus rapide au deuxième trimestre, soit 2,0 %. Les secteurs publics, qui comprennent les services d’enseignement, les soins de santé et l’aide sociale et l’administration publique, ont été le principal vecteur de la croissance pour un deuxième trimestre consécutif. Parmi les autres secteurs importants ayant contribué à la croissance, mentionnons les transports et l’entreposage en raison de l’augmentation de l’achalandage du transport en commun urbain et de l’augmentation de la capacité du pipeline Trans Mountain. Le secteur de la finance et des assurances a également joué un rôle important, la décision de la Banque du Canada de réduire son taux directeur en juin ayant contribué à une hausse de l’activité sur les marchés financiers.   

Du côté des industries productrices de biens, le secteur de l’extraction minière, pétrolière et gazière a connu une croissance de 2,5 % au deuxième trimestre 2024, en raison de l’activité accrue dans l’extraction des sables bitumineux. Toutefois, le secteur de la construction a freiné la croissance en raison de la faiblesse de la construction résidentielle. Le secteur de la fabrication a également reculé pour un quatrième trimestre consécutif, la fabrication de matériel de transport ayant été l’un des principaux secteurs à l’origine de la contraction.

*Le PIB par industrie peut différer légèrement du PIB par dépenses dans la dernière diapositive.

Croissance modeste des exportations au deuxième trimestre

La valeur des exportations de biens et de services a augmenté de 1,0 % au deuxième trimestre 2024, la croissance des exportations de biens étant principalement attribuable à la hausse des exportations d’aéronefs (+12,7 %) et à la croissance des exportations de services, qui est principalement attribuable à la vigueur des services commerciaux (+2,6 %).

En revanche, les exportations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicule automobile ont diminué pour un troisième trimestre consécutif, alors que plusieurs usines de fabrication au Canada sont entrées dans une phase de transition durant laquelle les chaînes de montage sont réoutillées pour produire de nouveaux modèles de véhicules. De plus, il y a eu arrêt de la production dans une usine d’assemblage de véhicules automobiles de l’Ontario.

La valeur des importations de biens et de services a augmenté de 1,4 % au deuxième trimestre 2024, les importations de biens ayant augmenté de 2,0 % et celles des services ayant diminué de 0,6 %. Les importations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicule automobile (+5,3 %) ont été à l’origine de la hausse, en raison de la vigueur des importations de voitures de tourisme et de camions légers. La hausse des importations d’or a également contribué à cette augmentation.

Les importations de services ont diminué au cours du trimestre en raison de baisses dans les services commerciaux (-0,9 %) et les services de voyage (-0,8 %). La faiblesse des services commerciaux s’explique principalement par la baisse des importations de services informatiques ainsi que de services scientifiques et techniques.

Croissance des exportations vers les États-Unis et la Chine au deuxième trimestre

L’excédent commercial de biens avec les États-Unis a légèrement augmenté au deuxième trimestre, la croissance des exportations de biens (+1,4 %) ayant légèrement dépassé celle des importations de biens (+1,4 %). La croissance des exportations s’est produite malgré la faiblesse de l’un des principaux produits d’exportation du Canada vers ce pays, les véhicules automobiles et les pièces pour véhicule automobile. D’autre part, la croissance des importations de véhicules automobiles et de pièces en provenance des États-Unis a bondi.

La croissance des exportations vers la Chine a été inférieure à celle des importations. Les importations de divers produits en provenance de la Chine ont connu une croissance notable en juin. 

Les exportations et les importations de biens avec l’Union européenne ont diminué au deuxième trimestre. Il convient de noter qu’il y a eu une baisse notable des importations de divers produits en provenance de l’Allemagne en mai, alors que l’économie allemande était en difficulté.  

Les exportations de biens vers les pays autres que les États-Unis ont diminué de 1,6 % au deuxième trimestre. Mentionnons que les exportations mensuelles d’or ont connu une forte volatilité, principalement vers le Royaume-Uni. Parallèlement, les importations en provenance des pays autres que les États-Unis ont augmenté de 4,4 %. Notons qu’en mai, les importations d’or destiné à l’affinage en provenance de plusieurs pays, dont le Brésil, la Mauritanie, le Chili et le Guyana, ainsi que de minerais et concentrés de cuivre en provenance du Chili ont fortement augmenté.

Le commerce de services avec les États-Unis a connu une croissance au deuxième trimestre

Les exportations de services vers les États-Unis ont légèrement augmenté de 1,2 % au deuxième trimestre 2024, dépassant les importations qui ont augmenté de 0,8 %. Par conséquent, le déficit commercial des services avec les États-Unis s’est légèrement rétréci. Le nombre de résidents des États-Unis ayant visité le Canada a augmenté de 5,9 % et le nombre de Canadiens ayant visité les États-Unis a augmenté de 0,9 %, ce qui a soutenu le commerce des services de voyage entre les deux pays.

Par ailleurs, les exportations de services vers la Chine ont augmenté de 9,7 % et celles vers les pays autres que les États-Unis, de 3,8 %. Les exportations de services vers l’Union européenne (-5,4%) ont freiné la croissance globale.

Parallèlement, les importations de services en provenance de l’Union européenne (-5,5 %) et du reste du monde (-1,7 %) ont diminué, mais les importations de services en provenance de la Chine ont augmenté de 5,6 %.

Les visiteurs en provenance de pays autres que les États-Unis ont augmenté de 3,8 % au deuxième trimestre, soutenant ainsi les exportations de services de voyage. Parallèlement, le nombre de Canadiens visitant des pays autres que les États-Unis a diminué de 5,1 %, ce qui a freiné les importations de services de voyage en provenance de ces pays.

L’économie canadienne est en situation d’offre excédentaire, ce qui devrait continuer de tempérer l’inflation

Dans son rapport sur la politique monétaire de juillet, la Banque du Canada a révisé à la baisse ses prévisions pour le PIB canadien de 2024 de 0,3 point de pourcentage pour les établir à 1,2 %. Les perspectives pour 2025 (2,1 %) sont conformes aux estimations précédentes (2,2 %). Cependant, les prévisions ont été faites avant la publication des excellents résultats du deuxième trimestre.

Les pressions inflationnistes générales se sont atténuées et l’indice des prix à la consommation (IPC) est passé de 3,4 % en décembre 2023 à 2,7 % en juin 2024, se rapprochant ainsi de l’objectif de 2 %. L’économie est passée d’une demande excédentaire à une offre excédentaire, ce qui a contribué à la décélération des prix.

Après une période de surchauffe, le marché du travail s’est stabilisé, le taux de chômage s’étant établi à 6,4 % en juin 2024. Cependant, le taux a commencé à augmenter chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans. Les dépenses des ménages ont ralenti, car une proportion plus élevée du revenu est allouée au service de la dette, mais la croissance économique devrait s’accélérer à mesure que les taux d’intérêt diminueront graduellement jusqu’en 2025 et que la confiance des ménages et des entreprises augmentera.

En 2025, les dépenses des ménages devraient encore augmenter sous l’effet de la baisse des coûts d’emprunt. La croissance démographique devrait ralentir en raison des nouvelles limites imposées à l’afflux de résidents temporaires, et l’offre excédentaire sera lentement absorbée.

Annex: Tables

Tableau 1 : Commerce canadien par secteur industriel (en millions de dollars)

Remarque : « T/T % » est la variation par rapport au trimestre précédente; « A/A % » est la variation par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Sources : Statistique Canada, Tableau 36-10-0019-01 et Tableau 36-10-0021-01. Balance des paiements, données désaisonnalisées.

Tableau 2 : Commerce canadien de marchandises par partenaire commercial (en millions de dollars)

Remarques : Le total pour la région Indo-Pacifique inclut uniquement les neuf marchés pour lesquels il existe des données. « T/T » est la variation par rapport au trimestre précédent et « A/A » est la variation par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Source : Statistique Canada, Tableau 36-10-0023-01. Balance des paiements, données non désaisonnalisées.

Tableau 3 : Commerce canadien de services par partenaire commercial (en millions de dollars)

Remarques : Le total pour la région Indo-Pacifique inclut uniquement les neuf marchés pour lesquels il existe des données. « T/T » est la variation par rapport au trimestre précédent et « A/A » est la variation par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Source : Statistique Canada, Tableau 12-10-0157-01. Balance des paiements, données non désaisonnalisées.