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Rapport sommaire de l’événement
Femmes dans le domaine des STIM dans le cadre de l’AMCG : Remédier au « tuyau percé »

Le 8 novembre 2022, la Nouvelle-Zélande a été l’hôte de la troisième activité de coopération dans le cadre de l’Arrangement mondial sur le commerce et le genre (AMCG) , avec le soutien des autres participants : le Canada, le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou. Le thème de la discussion était « Les femmes dans le domaine des STIM : remédier au « tuyau percé ». L’événement a réuni des femmes leaders dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) du Canada, du Chili, de la Nouvelle-Zélande et du Mexique afin de partager des idées et des conseils et d’échanger des points de vue sur la manière d’encourager et de soutenir davantage de femmes dans des carrières du domaine des STIM, et de les retenir afin de remédier au « tuyau percé » ou à la sous-représentation des femmes dans les domaines des STIM.

Les femmes dans le domaine des STIM a été un domaine sélectionné pour être mis en œuvre dans le cadre de l’AMCG, car il est mentionné comme un domaine de coopération potentiel dans le texte de l’Arrangement (voir article 9)Note de bas de page 1. Les STIM sont importantes pour faire progresser la participation des femmes au commerce, car elles constituent souvent la base de carrières bien rémunérées qui renforcent la sécurité économique des femmes, contribuent à l’économie de la connaissance et facilitent la création de jeunes entreprises innovantes. Les compétences et les connaissances en matière de STIM sont également transférables à l’échelle mondiale, ce qui offre aux femmes de ce secteur de plus larges possibilités de commerce et d’investissement. Selon un rapport très récent, l’accroissement de la participation des femmes aux carrières dans le domaine des STIM augmentera les revenus cumulés des femmes de 299 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, ce qui accélérera le développement économique mondialNote de bas de page 2.

L’événement était organisé en deux segments : « Les femmes en innovation » et « Industrie 4.0 ». Chaque intervenant a reçu une question pour partager son point de vue et son histoire. Le premier segment, « Les femmes en innovation », présentait Catherine Clennett de Nouvelle-Zélande et madame Poh Tan du Canada, en tant que femmes qui sont à l’avant-garde de la promotion de l’innovation par la science et la recherche, notamment dans les secteurs de l’environnement et de la biomédecine. Le deuxième segment, « Industrie 4.0 », a été animé par Barbarita Lara du Chili et Graciela Rojas Montemayor du Mexique, en tant que femmes dans le secteur de la technologie soulignant l’importance des relations interpersonnelles et de l’éducation, notamment en exploitant la puissance de la technologie.

L’animatrice de l’événement était Anna Guenther, responsable des femmes à l’exportation au sein de New Zealand Trade and Enterprise (NZTE). Le mot de bienvenue a été prononcé par Wendy Matthews du ministère des Affaires étrangères et du Commerce de la Nouvelle-Zélande en tant que pays hôte. Lydia Antonio De la Garza, du ministère de l’Économie du Mexique, Angela Ospina, du ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de la Colombie, et Jose Luis Castillo, du ministère des Affaires étrangères et du Tourisme du Pérou, ont également pris la parole en tant que nouveaux membres de l’AMCG.

Dans la deuxième partie de l’événement, une série de cinq questions a été posée par le public et les experts y ont répondu. Ces réflexions ont été consignées dans le rapport qui suit, qui comprend un résumé des présentations de chacun des intervenants du segment. L’événement a attiré plus de 120 participants de 22 pays. Un enregistrement de l’événement est disponible ici.

Premier segment : « Les femmes dans l’innovation »

Catherine Clennett, Directrice générale/Cofondatrice de Hiringa Energy – Nouvelle-Zélande

Catherine Clennett a parlé de son parcours. Elle est passée d’ingénieure en mécanique et en électricité à directrice générale et cofondatrice de Hiringa Energy. Hiringa Energy est une entreprise d’hydrogène vert basée en Nouvelle-Zélande dont l’objectif est de lutter contre le changement climatique en décarbonisant certains des secteurs où il est le plus difficile de réduire l’empreinte carbone dans le monde, comme les transports lourds et les processus industriels.

Catherine a indiqué que les changements climatiques étaient le plus grand défi de notre époque, et a souligné que la science fournit les compétences nécessaires pour y faire face. Elle a fait notamment remarqué que l’ingénierie joue un rôle essentiel dans la résolution des problèmes et la mise en œuvre de technologies, telles que l’hydrogène vert, qui sont essentielles au changement que nous devons opérer.

Dans ce contexte, Catherine a abordé la question suivante : « Pourquoi les STIM sont-elles importantes et pourquoi vaut-il la peine de promouvoir les carrières dans ce domaine auprès des femmes et des filles? ».

Elle a affirmé qu’il y a des avantages directs à ce que les femmes participent au marché du travail avec leurs forces et leurs capacités uniques. Catherine a souligné l’importance de créer un environnement propice à l’épanouissement des femmes dans les carrières dans le domaine des STIM. Par exemple, promouvoir les femmes à des postes de direction pour permettre des parcours professionnels plus diversifiés; et assurer un meilleur équilibre entre les genres au bénéfice de tous.

Poh Tan, PDG de STEMedge Academy – Canada

La Docteure Poh Tan a fait part de son point de vue en tant qu’immigrée au Canada, d’abord en tant que scientifique spécialisée dans les cellules souches, puis en tant que candidate au doctorat sur l’enseignement des sciences, en cherchant à décentrer la manière dominante occidentale et masculine d’enseigner les sciences.

Elle a abordé la question suivante : « Pourquoi le mentorat et la représentation sont-ils importants dans le domaine des STIM pour les jeunes qui envisagent une carrière dans ce domaine? ». Elle explique que l’enseignement traditionnel des sciences mettait l’accent sur la transmission des connaissances au moyen des manuels et de la mémorisation, souvent à travers un seul récit. Poh a partagé le fait qu’au Canada, l’accent est de plus en plus mis sur le savoir autochtone, sur l’intégration des intérêts autochtones dans des domaines tels que la science, au-delà de la perception d’un savoir purement technique et objectif, et sur la diversité, à l’aide du « Défi 50-30 » du gouvernement du Canada, qui encourage les organisations à assurer la parité entre les genres (50 % de femmes et/ou de personnes non binaires) et une représentation de 30 % des groupes marginalisés dans les postes de direction.

Poh a souligné l’importance de la représentation et de la reconnaissance des nombreuses couches de diversité dans le secteur des STIM. Elle a également souligné que l’on pourrait raconter davantage d’histoires sur les femmes scientifiques dans les salles de classe – qu’ont-elles découvert, qu’en était-il? Qu’ont-elles partagé avec le monde? Poh a indiqué que la normalisation d’un tel récit dans un environnement de classe permettrait aux jeunes étudiantes de surmonter les stéréotypes de genre et d’augmenter leurs attentes en matière de réussite, en croyant qu’elles ont aussi leur place dans les STIM. En outre, le fait d’éduquer les élèves sur les scientifiques « qui leur ressemblent » contribuera également à inciter les filles à s’orienter vers les sciences dures où les scientifiques masculins sont prédominants.

Poh a conclu que tout ce que nous faisons est relationnel et se résume à des relations. Lorsque nous enseignons et apprenons une science qui réunit la langue, la culture et les relations, nous acquérons en fin de compte une compréhension plus profonde et plus efficace de l’importance de l’équité dans le domaine des sciences.

Segment deux : Industrie 4.0

Barbarita Lara, PDG d’EMERCOM et cheffe du projet S!E – Chili

Barbarita Lara a raconté comment elle est devenue la PDG d’EMERCOM et la cheffe du projet S!E. Le thème de son récit est « piratez-vous » où elle aborde la question « Comment construire des équipes diversifiées dans les industries des STIM, pourquoi c’est important et quelle est la meilleure façon d’y parvenir? ».

Brabarita a partagé son expérience lors d’un tremblement de terre en 2010 au Chili. À cette époque, 93 % de la population chilienne avait été touchée et un tsunami a fait de nombreuses victimes. Elle a souligné qu’à l’époque, l’absence d’un réseau de communication viable et de technologie avait fait que les personnes qui avaient besoin d’informations ne les recevaient pas en temps opportun. En réponse à cette situation, elle a créé S!E, un système permettant de communiquer avec la population touchée en cas d’urgence à l’aide d’une radio haute fréquence.

Brbarita a fait remarqué que le manque de préparation dans l’enseignement des STIM a entraîné un manque d’occasions pour les filles et les femmes. Elle a souligné que les attentes de la société ont souvent façonné et établi un « prototype » de ce qu’un garçon ou une fille devrait « aimer » et « faire », en mettant l’accent sur les rôles et les attentes liés au genre et sur l’inégalité qui en résulte. En raison de ces comportements, nous perdons des capacités et des talents dans nos sociétés en limitant ce que les gens peuvent faire, en particulier dans les secteurs des STIM.

Barbarita a souligné que les crises sont des occasions et que la technologie est un outil très puissant pour tous, y compris pour les femmes, les filles et les personnes de cultures et de langues différentes. Elle fait remarquer que la technologie est transsectorielle et transversale, peu importe qui vous êtes, et que nous devrions tous adopter cet outil pour relever ensemble les défis et les crises mondiales.

Graciela Rojas Montemayor, fondatrice de Movimiento STEM – Mexique

Graciela Rojas Montemayor a répondu à la question « Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui s’orientent vers des études ou des carrières dans le domaine des STIM? ». Madame Montemayor fait part de son propre parcours en tant que fondatrice de Movimiento STEM, un cabinet de conseil en éducation qui favorise la connexion et le développement de l’enseignement des STIM en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Graciela a noté que le monde a besoin de talents dans le domaine des STIM; les filles et les garçons sont notre espoir pour résoudre les nombreux problèmes mondiaux tels que la pauvreté et l’atténuation du changement climatique. Elle se donne donc pour mission de sensibiliser les parties prenantes à l’importance de combler le fossé entre les genres dans l’enseignement des STIM.

Graciela a souligné la nécessité pour les femmes de cette génération d’embrasser la quatrième révolution industrielle induite par les avancées technologiques.

Graciela a expliqué que les entreprises les plus productives et innovantes sont inclusives. Elle a identifié l'inclusion comme l'un des quatre piliers qui sous-tendent la base de la réussite au XXIsiècle, avec d’autres comme la capacité pour l’industrie 4.0, le Programme 2030 et l’innovation. Graciela a indiqué que pour avoir une incidence sur l’habilitation des femmes, il faut s’assurer que les femmes sont présentes pour participer aux discussions et aux dialogues, et qu’elles ont la possibilité de contribuer dans différents domaines, y compris dans le secteur des STIM.

Conclusion

Les STIM sont identifiés comme un axe de coopération pour les activités menées dans le cadre de l’AMCG, et cet événement a montré l’importance de promouvoir les occasions et l’engagement des femmes dans les domaines des STIM, y compris la promotion du commerce dans les secteurs des STIM. En résumé, tous les intervenants ont abordé les thèmes suivants : l’importance de la représentation, la manière dont la diversité de pensée et d’identité contribuera à résoudre les plus grands problèmes de notre époque, et le rôle influent que joue notre société dans l’orientation de l’éducation et des carrières des filles. Ils ont souligné la valeur des perspectives et des prises de décision inclusives. Il reste encore beaucoup à faire pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, en particulier la représentation des femmes dans le secteur des STIM. Les initiatives de coopération internationale telles que l’AMCG sont donc essentielles pour aider nos sociétés à progresser.

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