Audit des opérations régionales du Service des délégués commerciaux
Rapport final
Bureau du dirigeant principal de l’audit
Novembre 2022
Table des matières
Constatations et recommandations
Annexe B: Recommandations, réponses et plans d’action de la direction
Sommaire
En conformité avec le Plan ministériel d’audit basé sur les risques 2020-2021, le Bureau de la dirigeante principale de l’audit a mené un audit portant sur les opérations régionales du Service des délégués commerciaux.
Contexte
Le Service des délégués commerciaux (SDC) fournit des renseignements commerciaux et des conseils pratiques sur les marchés étrangers à des entreprises canadiennes prêtes à exporter afin de les aider à atteindre leurs objectifs. Celui-ci apporte une contribution essentielle à l'économie du Canada. Au cours de l'exercice 2020-21, le SDC a servi 10 116 entreprises canadiennes désireuses d’exporter, ce qui a entraîné des retombées économiques d’une valeur estimée à 4 milliards de dollars.
Les bureaux régionaux constituent des points de services clés dans le réseau du SDC par leur proximité, leurs connaissances et leurs liens avec les entreprises canadiennes, les gouvernements provinciaux et d'autres partenaires locaux. Voir Figure 1 pour l’organigramme du SDC.
Version texte
Il s’agit de d’un organigramme ciblé du Service des délégués commerciaux avec les parties prenantes qui interagissent avec les bureaux régionaux. On compte cinq niveaux :
- Niveau 1: L’ensemble formé du secteur Développement du commerce international, investissement et innovation (BFM) et des secteurs géographiques (EGM, NGM, OGM et WGM) constitue le Service des délégués commerciaux.
- Niveau 2:
- Le secteur Développement du commerce international, investissement et innovation (BFM) est le responsable fonctionnel du Service des délégués commerciaux au sein d’Affaires mondiales Canada.
- Les secteurs géographiques (EGM, NGM, OGM et WGM) sont responsables des délégués commerciaux en poste dans les missions.
- Niveau 3: Les deux directions générales se rapportent au secteur Développement du commerce international, investissement et innovation (BFM).
- La direction générale Opérations commerciales régionales et relations intergouvernementales (BSD) est responsable de la gestion du réseau des bureaux régionaux.
- La direction générale Service des délégués commerciaux – Opérations (BTD) élabore des outils, des lignes directrices et des politiques pour le Service des délégués commerciaux.
- Niveau 4: La direction Réseau régional et relations intergouvernementales (BSI) et les bureaux régionaux se rapportent à la direction générale Opérations commerciales régionales et relations intergouvernementales (BSD). Les délégués commerciaux dans les missions se rapportent à leur secteur géographique respectif.
- La direction Réseau régional et relations intergouvernementales (BSI) offre un soutien administratif aux bureaux régionaux.
- Il y a six bureaux régionaux situés à Vancouver, Calgary, Winnipeg, Toronto, Montréal et Halifax. On compte 140 délégués commerciaux travaillant dans ces bureaux, incluant 27 agents satellites. Le budget des bureaux régionaux au cours de l’exercice 2021-2022 a été de 13.6 million de dollars.
- Les missions comptent 967 délégués commerciaux répartis dans 160 villes à travers le monde.
- Niveau 5 : Le Service des délégués commerciaux déssert plus de 16 000 clients canadiens actifs.
Le mandat du réseau régional est double:
- Établir des relations avec des clients ciblés du SDC dans les secteurs proactifs ainsi qu’un appui soutenu et personnalisé à ces clients pour encourager leur expansion à l’échelle internationale.
- Fournir un appui et des conseils aux ministres, aux cadres supérieurs d'Affaires mondiales Canada et aux chefs de mission (au cas par cas) dans l’élaboration des programmes de sensibilisation nationaux.
Objectif et portée
L’audit avait pour objectif de déterminer s’il y a un cadre de gestion efficace en place afin d’appuyer la prestation de service et la réalisation des objectifs stratégiques du SDC dans son réseau régional.
L’audit a porté sur les activités du réseau régional du SDC durant la période comprise entre avril 2019 et mars 2022. Cela inclut les six bureaux régionaux ainsi que leurs 27 agents satellites localisés au sein d’organisations partenaires. Les activités des directions Réseau régional et relations intergouvernementales, Direction des services de haute intensitéet Outils, analyses et performance du SDCliées aux opérations régionales ont également été inclues. La fonction d’appui et conseils que les bureaux régionaux offrent aux ministres, aux cadres supérieurs d'Affaires mondiales Canada et aux chefs de mission ainsi que la direction du Programme CanExportont été exclues de la portée de cet audit.
Conclusion
L’audit conclut qu’un cadre de gestion est en place afin d’appuyer la prestation de services et l’atteinte des objectifs stratégiques du SDC dans les bureaux régionaux. Toutefois, le SDC devrait renforcer les aspects suivants : la coordination entre les bureaux régionaux et les missions, ainsi que la communication de l’information complète par rapport aux services offerts par le SDC et le rôle des bureaux régionaux.
Énoncé de conformité
L’audit a été effectué conformément aux Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit internede l’Institut des auditeurs internes, de même qu’à la politique et à la directive du Conseil du Trésor (CT) sur l’audit interne, comme en témoignent les résultats de l’évaluation externe de l’assurance de la qualité.
Constatations et recommandations
1. Orientation stratégique
L’orientation stratégique du réseau régional est clairement définie et alignée avec les objectifs stratégiques du Service des délégués commerciaux (SDC) et les priorités ministérielles. Le SDC articule son orientation dans son Plan stratégique 2018-2021 et sa Mise à jour stratégique du SDC 2021. Dans sa Mise à jour, le SDC établit son bilan par rapport à ses progrès dans la réalisation de ses objectifs contenus dans le Plan stratégique 2018-2021et identifie les prochaines étapes à mettre en œuvre au cours des prochaines années.
Strategia:
L'outil intégré de planification et d'établissement des priorités des missions (incluant les bureaux regionaux) lié aux processus budgétaires des missions
Chaque année, les bureaux régionaux rédigent leur plan d’affaires à l’aide du processus ministériel Strategia. Les plans d’affaires décrivent comment les bureaux régionaux contribuent à la mise en œuvre du Plan stratégique et servent à identifier les secteurs prioritaires de chaque bureau régional, leurs principaux risques et les mesures d’atténuation connexes.
La Mise à jour stratégique du SDC 2021met en relief le rôle primordial des bureaux régionaux dans la mise en œuvre du programme Gestion des comptes cléset la promotion du commerce inclusif.
Chaque bureau régional nomme un délégué commercial ayant le rôle de gestionnaire de comptes clés qui a pour mandat d’offrir un service accru et personnalisé à des clients préalablement identifiés comme ayant un fort potentiel afin de faciliter l’atteinte de leurs objectifs commerciaux. Les délégués commerciaux qui exercent cette fonction peuvent compter sur des lignes directrices et des outils pertinents ainsi que sur l’appui de l’Administration centrale pour la mise en œuvre du programme.
En ce qui a trait au commerce inclusif, le SDC offre un appui particulier aux entreprises canadiennes liées à des groupes sous-représentés au sein du commerce international, soit des entreprises détenues ou dirigées par des femmes, des jeunes, des membres des peuples autochtones, des membres des minorités visibles et des membres de la communauté LGBTQ. Chaque bureau régional s’est doté d’un délégué commercial qui agit à titre de champion du commerce inclusif qui a pour mandat d’appuyer ce segment spécifique de la clientèle du SDC. Les champions ont indiqué que leur rôle était clair et qu’ils avaient accès à suffisamment d’informations, d’outils et de ressources pour jouer leur rôle adéquatement.
2. Prestation de services
2.1 Identification des clients
Les bureaux régionaux identifient les clients potentiels en effectuant des études de marchés, en rencontrant directement les entreprises canadiennes, en participant à divers événements (ex : foires commerciales) et en évaluant les références reçues par des partenaires clés. Les bureaux régionaux ont accès à des critères et des lignes directrices précis afin d’évaluer l’éligibilité des entreprises aux services du SDC. Les délégués commerciaux ont indiqué que ceux-ci étaient clairs et suffisants. Les clients potentiels peuvent obtenir de l’information sur le SDC par le biais du site internet du Ministère et des publications sur les médias sociaux. Cependant, des clients rencontrés ont indiqué qu’il était difficile de connaître le rôle spécifique des bureaux régionaux ainsi que l’éventail complet des services offerts par le SDC puisque cette information ne leur est pas clairement communiquée. Si le SDC ne communique pas toute l’information requise concernant l’éventail de leurs services, certains clients potentiels pourraient lui échapper.
2.2 Coordination avec les missions canadiennes à l’étranger
Afin d’offrir un service cohérent qui répond adéquatement aux besoins des clients, les bureaux régionaux et les missions canadiennes à l’étranger doivent coordonner leurs efforts. À ce sujet, il est à noter qu’il n’existe pas de page web sur le site intranet du Ministère dédiée spécifiquement aux bureaux régionaux, c’est-à-dire une page qui explique le rôle et les responsabilités des bureaux régionaux, et fournit la liste des secteurs prioritaires et des délégués commerciaux responsables. De plus, les délégués commerciaux dans les bureaux régionaux ont affirmé que, de manière générale, les missions ne comprennent pas bien le rôle et la valeur ajoutée des bureaux régionaux alors que les délégués commerciaux dans les missions soulignent qu’ils n’ont pas accès à suffisamment d’informations concernant les bureaux régionaux. Une telle situation ne favorise pas la coordination des activités entre les bureaux régionaux et les missions.
Le SDC utilise le système TRIO2 pour coordonner ses activités. Deux de ces activités exigent une collaboration étroite entre les bureaux régionaux et les missions, soit le lien établi avec le client(LC) et les opportunités d’affaires(voir Figure 2).
TRIO2
Système de gestion des relations avec la clientèle pour gérer les relations et les activités du SDC avec les organisations canadiennes clientes et ses contacts locaux clés.
Figure 2. Définitions de Lien établi avec le client (LC) et d’Opportunité d’affaires
Version texte
Cette figure définit les liens formels qui unissent les bureaux régionaux et les missions :
- Lorsqu’un client canadien a un intérêt pour un ou des marchés à l’étranger et requiert un service à cet égard, le bureau régional rédige un lient établi avec le client et l’assigne à un ou des délégués commerciaux à l’étranger. La demande de service s’effectue donc à partir d’un bureau régional vers une ou des missions à l’étranger.
- Lorsqu’un délégué commercial dans une mission à l’étranger identifie une opportunité d’affaire pouvant intéresser une ou plusieurs entreprises canadiennes, il l’inscrit dans TRIO2 sans qu’elle soit assignée à un bureau régional en particulier. Dans ce cas-ci, ce sont les missions à l’étranger qui communiquent des opportunités d’affaires à l’ensemble du réseau des bureaux régionaux.
Afin de bien répondre aux besoins des clients et faciliter les suivis, les LC doivent être rédigés de manière explicite et ciblée. L'analyse de cent LC effectués au cours des trois derniers exercices financiers a révélé que 28 d’entre eux n'incluaient pas les informations nécessaires pour permettre d’appuyer efficacement les missions dans leur prestation de services. En plus, certains délégués commerciaux à l’étranger ne gardent pas toujours les bureaux régionaux engagés lors de la prise en charge d’un LC. Ces carences limitent la capacité du SDC à répondre efficacement et de manière cohérente aux demandes de services, ce qui peut créer de l’insatisfaction auprès des clients. Bien que TRIO2 soit le système utilisé pour la coordination, il ne permet pas aux délégués commerciaux de faire le suivi de leurs LC. Par conséquent, certains d’entre eux peuvent échapper à l’attention des délégués commerciaux.
Lorsqu’une mission identifie une opportunité d’affaire auprès d'une entité étrangère, elle l’enregistre dans TRIO2. Les bureaux régionaux peuvent ensuite examiner l'opportunité afin de la référer à un ou plusieurs clients qui ont l'intérêt et la capacité d’y répondre. Pour que les bureaux régionaux puissent être en mesure de transmettre rapidement les opportunités d’affaires aux entreprises canadiennes et pour que ces dernières puissent y répondre adéquatement, les opportunités doivent être rédigées clairement et contenir suffisamment de détails. Les analyses menées par le Bureau régional de l’Ontario en 2021 sur l’ensemble des opportunités d’affaires révèlent que la majorité d’entre elles ne comprenaient pas de descriptions complètes (ex : brève description du contact au niveau local et de l’opportunité offerte, échéances) et n’étaient donc pas prêtes à être partagées avec les clients (voir Figure 3). Les retards dans l'appariement des clients aux opportunités identifiées à l'étranger peuvent entraîner des occasions d’affaires manquées.
Version texte
Ce graphique décrit l’état des opportunités reçues par les bureaux régionaux pour les exercices 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021 :
- 47% des opportunités ne pouvaient pas être définies comme des opportunités ou n’étaient pas prêtes pour les clients.
- 00% des opportunités étaient incomplètes ou nécessitaient des modifications.
- 16.53% des opportunités étaient prêtes pour les clients.
2.3 Coordination avec les partenaires externes
Dans le Plan stratégique 2018-2021, le SDC s’est fixé comme objectif de fournir une expérience client intégrée et simplifiée par le biais d’une collaboration étroite avec des partenaires externes ayant des mandats complémentaires, comme les ministères et organismes fédéraux et provinciaux, les associations d’affaires et les organismes de développement économique régionaux et municipaux. Autant les bureaux régionaux que les partenaires externes ont affirmé que leurs interactions mutuelles étaient efficaces, incluant la prise en charge les clients de manière conjointe en fonction de leur mandat respectif. Toutefois, les partenaires externes ont également mentionné que le rôle des bureaux régionaux et celui des missions n’était pas toujours claire. De plus, les bureaux régionaux ont ajouté que les missions contactent souvent des partenaires externes sans les informer, même s’ils ont des relations de travail déjà établies avec ces mêmes partenaires. Cela peut affecter les relations entre les bureaux régionaux et les partenaires externes, et donner l'impression que le réseau du SDC n'est pas bien coordonné.
Recommandation 1
La sous-ministre adjointe de Développement du commerce international, investissement et innovation (Déléguée commerciale en chef) devrait renforcer la coordination entre les bureaux régionaux et les missions canadiennes à l’étranger.
Recommandation 2
La sous-ministre adjointe de Développement du commerce international, investissement et innovation (Déléguée commerciale en chef) devrait réviser les plateformes déjà existantes afin de fournir une information complète et à jour concernant les services offerts par le Service des délégués commerciaux et le rôle des bureaux régionaux par rapport à celui des missions canadiennes à l’étranger.
2.4 Satisfaction des clients
Il est important que le SDC recueille et utilise la rétroaction des clients afin d’éclairer la conception, la prestation et l’amélioration continue de ces services. Pour ce faire, le SDC s’est doté d’une stratégie de sondage auprès de ses clients qui comporte deux volets : d’une part, un mécanisme de rétroaction rapide et automatisé qui envoie un sondage en ligne à tous les clients ayant reçu un service du SDC et, d’autre part, la réalisation d’études poussées menées auprès d’un échantillon de clients du SDC de manière périodique afin de mieux connaître leurs besoins et d’identifier des opportunités d’améliorations. Les résultats des sondages automatisés sont communiqués aux bureaux régionaux afin qu’ils puissent analyser leur rendement et apporter les correctifs nécessaires. Pour l'exercice 2021-2022, avec un taux de réponse de 17%, le taux de satisfaction des clients à l'égard des services fournis se situe en moyenne à 90 %.
3. Gestion des ressources humaines
3.1 Postes vacants
Les bureaux régionaux peinent à attirer, recruter et retenir des employés qualifiés (Voir Figure 4). Ces derniers ont indiqué qu’il était difficile de combler les postes permutants liés au service à l’étranger en raison d’une perception selon laquelle il y aurait moins d’opportunités d’avancement dans les régions comparativement à l’Administration centrale ou dans les missions. De plus, les bureaux régionaux affirment que la compétition que se livrent le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et le secteur privé pour le même bassin restreint de candidats ne leur facilite pas la tâche. L’Administration centrale et les bureaux régionaux travaillent ensemble pour combler les postes vacants à l’aide de différentes solutions, comme l’embauche d’étudiants et d’employés occasionnels, des ententes de déploiement avec des partenaires externes et l’établissement de bassins de candidats qualifiés. L’Administration centrale s’est également doté des outils pour effectuer un suivi étroit du statut des ressources humaines dans les bureaux régionaux.
Version texte
Ce graphique a pour but de montrer les postes vacants dans les six bureaux régionaux :
- Bureau régional Pacifique (ROPAC): On compte vingt-deux postes pourvus et deux postes vacants.
- Bureau régional pour l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest (ROANT): On compte quinze postes pourvus et trois postes vacants.
- Bureau régional pour le Manitoba et la Saskatchewan (ROMSK): On compte neuf postes pourvus et trois postes vacants.
- Bureau régional Ontario (ROONT) : On compte trente et un postes pourvus et sept postes vacants.
- Bureau régional Québec et Nunavut (ROQUE) : On compte vingt postes pourvus et douze postes vacants.
- Bureau régional Atlantique (ROATL) : On compte treize postes pourvus et quatre postes vacants.
3.2 Formation et intégration
Dans son Plan stratégique 2018-2021, le SDC s’engage à développer de la formation taillée sur mesure pour les délégués commerciaux. Lorsqu’il/elle entre en fonction dans un bureau régional, le/la délégué(e) commercial(e) passe par un processus d’intégration complet. Il/elle a également accès à une formation variée et à de nombreuses ressources spécifiques par rapport à la prestation de service. En entrevue, les délégués commerciaux ont indiqué que la formation et les ressources offertes répondaient généralement à leurs besoins et que le processus d’intégration était efficace. Le Sondage des employés du Service des délégués commerciaux 2021recensait des résultats similaires.
Cependant, plusieurs délégués commerciaux ont également mentionné qu’ils aimeraient obtenir davantage de ressources spécifiques par rapport aux secteurs d’activités pour lesquels ils sont responsables. Bien que tous les secteurs d’activités aient leur propre page Wiki, le détail et la pertinence des informations que ces pages contiennent varient d’un secteur à l’autre. Dans certains cas, une partie de l’information fournie, comme la stratégie de secteurs ou le calendrier d’événements, est périmée. Avoir accès à des connaissances et des renseignements sectoriels à jour est essentiel pour appuyer le travail des délégués commerciaux dans les bureaux régionaux et les missions.
3.3 Code de valeurs et d’éthique du secteur public
La nature de la tâche des délégués commerciaux peut potentiellement les placer dans des situations de conflits d’intérêts. Par exemple, les délégués commerciaux sont susceptibles de recevoir des cadeaux ou d’autres types de bénéfices. Ceux-ci peuvent également être en position d’accorder un traitement préférentiel à certains clients, notamment en raison de leur accès à de l’information privilégiée. Compte tenu du potentiel réel de conflits d’intérêts, il est donc nécessaire que les délégués commerciaux adhèrent étroitement au Code de valeurs et d’éthique du secteur public(Code) et évitent de se placer dans toute situation où il y a conflit d’intérêt réel, perçu ou potentiel afin d’effectuer leurs tâches adéquatement.
Afin d’informer et de rappeler aux employés leurs responsabilités par rapport au Code, le Ministère exige qu’ils complètent obligatoirement tous les deux ans la formation sur les valeurs et l’éthique. Ainsi, les délégués commerciaux doivent eux-mêmes s’assurer de compléter cette formation dans les deux mois suivant leur entrée en poste et à tous les deux ans par la suite. Les données fournies révèlent que seulement 33 délégués commerciaux affectés dans les bureaux régionaux sur 125 (soit 26%) ont complété le cours initial de la formation sur les valeurs et l’éthique au cours des deux dernières années. Cependant, il faut noter qu’au cours des quatre dernières années, les employés du Ministère, incluant les délégués commerciaux, n’avaient pas accès à de l’information fiable et complète sur les formations complétées en raison de problèmes liés aux technologies de l’information concernant la vérification de la réussite de ce cours. L’obtention de cette information clé aurait pu leur permettre de suivre la formation obligatoire en temps opportun. Suite à cette constatation, tous les délégués commerciaux dans les bureaux régionaux ont reçu la formation sur les valeurs et l’éthique la plus récente et ce dans les plus brefs délais. S’assurer que tous les délégués commerciaux complètent la formation sur les valeurs et l’éthique en temps opportun contribue à clarifier les exigences du Code et à éviter que les délégués commerciaux se placent dans des situations délicates pouvant causer du tort à la réputation du Ministère.
4. Données
4.1 Utilisation stratégique des données et des outils
Conformément à la Stratégie de données d’Affaires mondiales Canadaet à son Plan stratégique 2018-2021, le SDC a développé une stratégie de données adaptée à son mandat et ses opérations qui introduit des pratiques de gestion de données pour le SDC et ses bureaux régionaux. Ces derniers ont accès à des outils informatiques pour collecter, créer, stocker et partager les données. Toutefois, ces outils ont des limites pour la saisie de certaines données et les délégués commerciaux ont mis en place différentes pratiques informelles de collecte et de stockage. Cependant, ces pratiques peuvent entraîner des problèmes au niveau de la qualité des données.
Au cours de l'audit, le SDC a commencé à élaborer un nouveau cadre de gouvernance et de gestion des données. Ce cadre de gouvernance des données vise à consolider et à organiser les sources de données, à améliorer leur partage et à favoriser une meilleure surveillance de celles-ci. Il devrait également, s’il est mis en œuvre correctement, établir une feuille de route pour les futures activités stratégiques liées aux données. Combiné avec la Stratégie de données du SDC, ce cadre de gouvernance des données devrait contribuer à la réalisation des objectifs stratégiques du SDC et à la prestation de services dans les bureaux régionaux.
4.2 Données de performance
Il est nécessaire que le SDC, y compris les bureaux régionaux, établisse des indicateurs clés, mesure son rendement et effectue un suivi continu de ce dernier afin d’éclairer sa prise de décisions. À ce sujet, le SDC a élaboré un modèle logique et un cadre de gestion du rendement détaillé comprenant des indicateurs de rendement qui mettent l’accent sur les activités destinées aux clients (ex : le pourcentage d'entreprises canadiennes se disant satisfaites des services du SDC). Les bureaux régionaux utilisent des rapports de tendances et d’autres rapports spécifiques afin d’appliquer les facteurs clés de succès dans leur propre région et de s'assurer qu'ils atteignent leurs objectifs.
4.3 Protection de l’information confidentielle
Les bureaux régionaux utilisent les données d'entreprises et les données personnelles de manière confidentielle et en conformité avec les exigences fédérales en matière de gestion de l'information, de sécurité et de confidentialité. Concernant les renseignements personnels, des règles et des exigences sont en place afin de limiter leur collecte et leur conservation. Il est à noter que les délégués commerciaux dans les bureaux régionaux n’utilisent pas TRIO2 pour saisir ou sauvegarder des informations commercialement sensibles provenant des clients. Les caractéristiques de sécurité de TRIO2 sont conformes à la sensibilité des renseignements contenus dans le système.
Conclusion
L’audit conclut qu’un cadre de gestion est en place afin d’appuyer la prestation de services et l’atteinte des objectifs stratégiques du SDC dans les bureaux régionaux. Toutefois, le SDC devrait renforcer les aspects suivants : la coordination entre les bureaux régionaux et les missions, ainsi que la communication de l’information complète par rapport aux services offerts par le SDC et le rôle des bureaux régionaux.
Annexe A: À propos de l’audit
Objectif
L’audit avait pour objectif de déterminer s’il y a un cadre de gestion efficace en place afin d’appuyer la prestation de service et la réalisation des objectifs stratégiques du Service des délégués commerciaux pour son réseau régional.
Portée
L’audit a porté sur les activités du réseau régional du SDC durant la période comprise entre avril 2019 et mars 2022, ce qui inclut les six bureaux régionaux ainsi que leurs 27 agents satellites localisés au sein d’organisations partenaires. Les activités des directions Réseau régional et relations intergouvernementales, Direction des services de haute intensitéet Outils, analyses et performance du SDCliés aux opérations régionales ont également été inclues. La fonction d’appui et conseilsque les bureaux régionaux offrent aux ministres, aux cadres supérieurs d'Affaires mondiales Canada et aux chefs de mission ainsi que la direction du Programme CanExportont été exclues de la portée de cet audit.
Critères
Les critères ont été élaborés à la suite de l’évaluation détaillée des risques, et l’étude a porté sur les critères d’audit relatifs au cadre de responsabilisation de gestion établi par le Bureau du contrôleur général du Secrétariat du Conseil du Trésor. Les critères d’audit ont fait l’objet d’une discussion et d’une entente avec l’entité vérifiée.
Critère | Évaluation | Constatations | |
---|---|---|---|
Critère 1 | L’orientation stratégique du réseau régional est clairement définie et alignée avec les objectifs stratégiques du SDC et les priorités ministérielles. | Satisfaisant | Les bureaux régionaux contribuent aux objectifs stratégiques du SDC, notamment la gestion des comptes clés et la promotion commerce inclusive. |
Les bureaux régionaux rédigent leur plan d’affaires annuel à l’aide du processus ministériel Strategia. | |||
Critère 2 | Le rôle du réseau régional est clairement défini, compris et communiqué aux parties prenantes clés. | Nécessite une amélioration substantielle | Les délégués commerciaux dans les bureaux régionaux affirment que, dans l’ensemble, les missions ne comprennent pas bien le rôle et la valeur ajoutée des bureaux régionaux |
Le rôle du réseau régional n’est pas clairement défini, compris, ni communiqué aux clients et aux parties prenantes externes. | |||
Critère 3 | Le réseau régional identifie, évalue et atténue les risques pouvant affecter la réalisation de ses objectifs. | Satisfaisant | Chaque année, les bureaux régionaux identifient leurs risques à l’aide du processus ministériel Strategia. |
Critère 4 | Il y a des systèmes et des processus en place afin que les services fournis soient accessibles et efficaces tout en répondant aux besoins des clients. | Nécessite une amélioration substantielle | L’éventail des services offerts par le SDC n’est pas clairement communiqué aux clients. |
La coordination et la communication entre les bureaux régionaux et les clients ne sont pas efficaces. | |||
La rétroaction des clients est recueillie et est utilisée afin d’améliorer la prestation de service. | |||
Critère 5 | Le réseau régional a les ressources humaines requises afin de remplir son mandat. | Nécessite une légère amélioration | Les délégués commerciaux des bureaux régionaux ont accès à une formation et de ressources suffisantes, sauf par rapport aux secteurs commerciaux. |
26% des délégués commerciaux affectés dans les bureaux régionaux ont complété la formation sur les valeurs et l’éthique telle que requise. | |||
Critère 6 | Il y a des politiques, des pratiques et des systèmes en place pour appuyer la collecte adéquate et l’utilisation efficace de données pour la prestation de services et la gestion du rendement. | Satisfaisant | Grâce à TRIO2 et Strategia, les bureaux régionaux ont accès à une architecture robuste des outils informatiques pour collecter, créer, stocker et partager les données. |
Il y a un modèle logique et un cadre de gestion du rendement détaillé. | |||
Les bureaux régionaux utilisent les données pour la prestation de services et la gestion du rendement. | |||
Les bureaux régionaux utilisent les données d'entreprise et les données personnelles de manière confidentielle et conformément aux exigences fédérales. |
Approche et méthodologie
L’audit a été effectué conformément aux Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit internede l’Institut des auditeurs internes ainsi qu’à la Directive sur l’audit interne et à la Politique sur l’audit internedu CT. En vertu de ces normes, l’audit doit être planifié et exécuté de manière à obtenir l’assurance raisonnable que l’objectif de l’audit a été atteint.
La méthodologie d’audit incluait, mais ne se limitait pas, à :
- L’analyse de politiques
- L’analyse de données
- Des analyses documentaires et consolidations de celles-ci
- Des revues de processus et des schématisations
- Des entrevues avec des fonctionnaires du Ministère, des clients et des parties prenantes
- Des visites aux bureaux régionaux
Annexe B: Recommandations, réponses et plans d’action de la direction
Recommandation | Réponse de la direction | Plan d’action de la direction | Secteur responsable | Date prévue de mise en œuvre |
---|---|---|---|---|
1. La sous-ministre adjointe de Développement du commerce international, investissement et innovation (Déléguée commerciale en chef) devrait renforcer la coordination entre les bureaux régionaux et les missions canadiennes à l’étranger. | La direction est d’accord avec la recommandation. | 1.1 Fixer un objectif annuel pour le nombre d’opportunités pour les délégués commerciaux dans les bureaux régionaux de visiter les missions et/ou pour le nombre d’employés du commerce recrutés sur place de visiter un bureau régional au Canada dans le cadre de l’initiative des employés du commerce recrutés sur place dans les bureaux régionaux. 1.2 Créer un module de formation et d’intégration évolutif pour les délégués commerciaux expliquant les rôles, les responsabilités et la coordination entre les bureaux régionaux et les missions, incluant de l’information sur les secteurs prioritaires ainsi que sur les clients à fort potentiel et/ou à forte croissance. 1.3 Réviser le matériel de formation existant concernant les bureaux régionaux et leurs rôles auprès des missions dans la formation offerte à l’ensemble du réseau du Service des délégués commerciaux (SDC). 1.4 Réviser et améliorer les processus utilisés par les bureaux régionaux et les missions pour les Liens établis avec le client et les Opportunités, et partager l’information concernant ces processus et ces meilleures pratiques au sein du réseau du SDC. 1.5 Améliorer la capacité des délégués commerciaux d’effectuer des suivis des Liens établis avec le client et des Opportunités dans TRIO3. Cela pourrait inclure des rapports d’évaluation numérisés de Développement commerce international (DCI) afin de bénéficier de la version améliorée du moteur de recherche de TRIO3 ainsi qu’un meilleur suivi du parcours des clients à fort potentiel et/ou à forte croissance. | Sous-ministre adjointe de Développement du commerce international, investissement et innovation (Déléguée commerciale en chef). | 1.1 Septembre 2023 1.2 Octobre 2023 1.3 Mai 2023 1.4 Avril 2023 1.5 Octobre 2023 |
2. La sous-ministre adjointe de Développement du commerce international, investissement et innovation (Déléguée commerciale en chef) devrait réviser les plateformes déjà existantes afin de fournir une information complète et à jour concernant les services offerts par le Service des délégués commerciaux et le rôle des bureaux régionaux par rapport à celui des missions canadiennes à l’étranger. | La direction est d’accord avec la recommandation. | 2.1 Créer du matériel promotionnel spécifique pour les bureaux régionaux: des cartes d’affaires numériques avec des codes QR, des pamphlets sur les services offerts par les bureaux régionaux, mettre à jour l’annuaire des délégués commerciaux travaillant dans les bureaux régionaux et produire un court vidéo décrivant le rôle des bureaux régionaux et le parcours du client. 2.2 Mettre à jour l’intranet du SDC afin de fournir davantage d’information concernant les bureaux régionaux pour référence interne. S’assurer que la page internet public du SDC présente avec précision les rôles respectifs des délégués commerciaux dans les bureaux régionaux et dans les missions afin que les clients puissent s’y référer. 2.3 Mettre à jour et standardiser l’information et les stratégies sectorielles dans les pages wiki du Ministère en identifiant les aperçus sectoriels, les tendances sur les capacités canadiennes et les secteurs prioritaires du Gouvernement du Canada et d’Affaires mondiales Canada aux délégués commerciaux dans les bureaux régionaux et dans les missions. Inclure les évaluations DCI mises à jour effectuées par les bureaux régionaux en tant que ressource importante pour l’ensemble des délégués commerciaux. | Sous-ministre adjointe de Développement du commerce international, investissement et innovation (Déléguée commerciale en chef). | 2.1 Juillet 2023 2.2 Mai 2023 2.3 Octobre 2023 |
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