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Comparution de la Ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international devant le Comité permanent des ressources naturelles (RNNR) pour l'étude sur la relance économique dans le secteur forestier

2021-02-26

Table des matières

Notes d'information

  1. Litige sur le bois d'œuvre résineux
  2. Procédure de recours commercial des États-Unis en cours sur le bois d'œuvre résineux
  3. Négociations en vue d'un futur accord sur le bois d'œuvre et efforts de sensibilisation
  4. Soutien au secteur forestier face à la COVID‑19
  5. Soutien à la diversification du commerce dans le secteur forestier

Notes contextuelles

  1. Historique du différend sur le bois d'œuvre et chronologie de la situation sous l'administration Trump
  2. Intervenants concernés par le différend actuel sur le bois d'œuvre résineux

Notes d'information

Litige sur le bois d'œuvre résineux

Contexte

Peu après l'expiration, à la fin de 2016, de la période de statu quo d'un an, prévue en vertu de l'Accord sur le bois d'œuvre résineux de 2006, le Département du commerce des États‑Unis a lancé des enquêtes sur les droits antidumping et compensateurs à la demande de l'industrie américaine concernant certains produits canadiens de bois d'œuvre résineux. Parallèlement, la Commission du commerce international (ITC) des États-Unis a enquêté sur l'allégation de l'industrie américaine selon laquelle elle avait été lésée par les importations de bois d'œuvre résineux canadien.

À la suite de ces enquêtes, la plupart des entreprises canadiennes ont été soumises à un taux de droit combiné de 20,23 % sur leurs exportations de bois d'œuvre résineux vers les États-Unis de janvier 2018 à la fin de 2020, date à laquelle le taux de droit combiné a été réduit à 8,99 % pour la grande majorité des entreprises. De plus, dans le cadre de ses enquêtes initiales, le Département a déterminé que les importations de bois d'œuvre résineux provenant de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador ne sont pas soumises aux droits américains tant qu'elles sont certifiées par l'Atlantic Lumber Board (ALB) comme ayant été produites pour la première fois dans ces provinces à partir de grumes originaires de ces provinces.

Le Canada conteste activement les droits américains sur le bois d'œuvre résineux. Il a lancé trois contestations en vertu du chapitre 19 de l'ALENA à la fin de 2017 et au début de 2018 (sur les déterminations initiales du Département en matière de droits compensateurs et antidumping et sur la détermination du préjudice de l'ITC). La contestation du préjudice du Canada a pris fin en mai 2020 lorsque le groupe spécial de l'ALENA chargé de statuer sur l'affaire a confirmé de manière inattendue la décision de l'ITC sur renvoi selon laquelle les importations de bois d'œuvre résineux canadien causent un préjudice à l'industrie américaine. Le Canada et les États-Unis continuent de dialoguer longuement sur la composition des groupes spéciaux pour les affaires relatives aux droits compensateurs et antidumping.

Le Canada conteste également les déterminations du Département devant l'OMC. Le rapport du groupe spécial sur la contestation des droits antidumping du Canada a été publié le 9 avril 2019. Le groupe spécial a convenu avec le Canada que les États-Unis ont incorrectement calculé les marges de dumping. Cependant, le rapport comporte également des conclusions défavorables au Canada. Le 4 juin 2019, le Canada a fait appel des conclusions du groupe spécial sur ces questions. Le rapport du groupe spécial sur la contestation des droits compensateurs du Canada a été publié le 24 août 2020. Les conclusions du groupe spécial de l'OMC étaient très majoritairement en faveur du Canada; le groupe spécial a déterminé à l'unanimité que les droits compensateurs américains sur le bois d'œuvre résineux canadien sont incompatibles avec les obligations des États-Unis à l'OMC. Les États-Unis ont fait appel du rapport du groupe spécial le 28 septembre 2020. Les délais des deux procédures d'appel ne sont pas clairs en raison de l'absence actuelle de quorum au sein de l'Organe d'appel de l'OMC.

Enfin, le Canada poursuit les contestations des résultats finaux des premiers examens administratifs du Département en vertu du chapitre 10 de l'ACEUM. Le Canada a déposé une demande de révision par un groupe spécial concernant les résultats des droits compensateurs le 10 décembre 2020 (le chapitre 10 de l'ACEUM a remplacé le chapitre 19 de l'ALENA à compter de juillet 2020). Le Canada participe également à l'affaire du chapitre 10 de l'ACEUM lancée par la société Résolu FP concernant les résultats du premier examen administratif sur les droits antidumping.  

Procédure de recours commercial des États-Unis en cours sur le bois d'œuvre résineux

Faits et chiffres à l'appui

Les taux figurant dans le tableau ci-dessous sont actuellement en vigueur pour les entreprises visées par les premiers examens administratifs.

Premier examen administratif (résultats finaux) – Taux de 2018

 Taux compensateursTaux antidumpingTaux combinés compensateurs et antidumping
Canfor Corporation2,63 %1,99 %4,62 %
Résolu FP Canada Inc.19,10 %1,15 %20,25 %
West Fraser Mills Ltd.7,57 %1,40 %8,97 %
J.D. Irving Ltd.2,66 %1,57 %
(Tous les autres)
4,23 %
Tous les autres7,42 %1,57 %8,99 %

Les entreprises qui n'ont pas fait l'objet des premiers examens administratifs continueront d'être soumises au taux de droit combiné de 20,23 % « tous les autres », fixé par l'enquête initiale. On pense que la grande majorité des entreprises de bois d'œuvre ont fait l'objet des premiers examens administratifs.

Contexte

Le Département américain du commerce procède à des révisions annuelles de ses ordonnances de droits antidumping et compensateurs. Ce processus, connu sous le nom de d'examen administratif, est similaire à celui utilisé pour les enquêtes initiales, mais ne s'applique qu'aux entreprises visées par l'examen. Une entreprise est soumise à l'examen si une demande d'examen de cette entreprise a été déposée auprès du Département. À l'issue du processus d'examen administratif, les taux d'imposition des droits de douane sont établis pour les expéditions entrées pendant la période d'examen, ainsi que les nouveaux taux de dépôt sur les droits de douane jusqu'à l'achèvement de l'examen administratif annuel suivant.

Le 23 novembre 2020, le Département a publié les résultats finaux de ses premiers examens administratifs sur les droits antidumping et compensateurs (voir les résultats ci-dessus). Les taux de droits définitifs sont, pour la plupart des entreprises, nettement inférieurs à ceux de l'enquête initiale (8,99 % par rapport à 20,23 % pour le taux « tous les autres »). La seule exception concerne la société Résolu, dont le taux final est passé de 17,90 % à 20,25 %. Ces nouveaux taux de droits seront en vigueur jusqu'à ce que le Département du commerce publie ses résultats définitifs dans le cadre des deuxièmes examens administratifs, qui sont attendus à la fin de 2021. 

Le 10 décembre 2020, le Canada a contesté les résultats définitifs du premier examen administratif en matière de droits compensateurs effectué par le Département du commerce en vertu du chapitre 10 de l'ACEUM. Le Canada conteste également les résultats de l'examen administratif en vertu du chapitre 10 de l'ACEUM.

Les deuxièmes examens administratifs du Département du commerce sont déjà en cours. Les résultats préliminaires sont attendus en mai 2021 et les résultats finaux pourraient être publiés à la fin de novembre 2021. Ces échéances pourraient changer en fonction des prolongations.

Les troisièmes examens administratifs ont également été lancés. Les résultats préliminaires sont attendus vers janvier 2022 et les résultats finaux pourraient être publiés vers août 2022. Ces délais pourraient changer en fonction des prolongations.

Négociations en vue d'un futur accord sur le bois d'œuvre et efforts de sensibilisation

Messages supplémentaires

Faits et chiffres à l'appui

Contexte

À la suite de l'expiration de l'Accord sur le bois d'œuvre résineux de 2006 (ABR de 2006) en octobre 2015, le Canada et les États-Unis ont entamé des discussions en vue de conclure un nouvel accord en janvier 2016. Mis à part une pause engendrée par le changement d'administration aux États-Unis au début de 2017, les négociations se sont poursuivies jusqu'à ce que les États-Unis publient des déterminations finales des droits sur le bois d'œuvre canadien en novembre 2017.

Malgré un haut degré d'engagement auprès du gouvernement américain tout au long de 2016 et de 2017 et des efforts considérables dans les négociations et les consultations avec les parties prenantes, le Canada et les États-Unis n'ont pas pu parvenir à un accord. Depuis, les négociations sont au point mort et ni le gouvernement américain ni l'industrie n'ont exprimé la volonté de reprendre les discussions sur des conditions mutuellement acceptables.

La position du Canada demeure qu'un nouvel accord sur le bois d'œuvre résineux est dans le meilleur intérêt des deux pays, et le Canada est prêt à reprendre les négociations lorsque les États-Unis seront prêts à discuter de propositions réalistes qui seraient acceptables pour l'industrie canadienne. Entre-temps, le Canada continue de contester vigoureusement les droits américains devant l'OMC et devant les groupes spéciaux de règlement des différends de l'ALENA et de l'ACEUM.  

Le bois d'œuvre résineux demeure une priorité pour le gouvernement du Canada, et cette question est soulevée à tous les échelons de l'administration Biden. De plus, le Canada continuera de collaborer avec ses alliés de longue date aux États-Unis, comme les associations de constructeurs d'habitations, pour souligner que les droits américains engendrent un préjudice indu non seulement aux producteurs canadiens, mais aussi aux constructeurs d'habitations et consommateurs américains. 

Soutien au secteur forestier face à la COVID‑19

Messages supplémentaires

Faits et chiffres à l'appui

Contexte – Soutien à l'industrie forestière

Face à l'imposition de droits compensateurs préliminaires par les États-Unis sur le bois d'œuvre résineux en avril 2017, le Canada a réagi rapidement pour atténuer les répercussions sur les travailleurs et les collectivités. Le 1er juin 2017, le gouvernement a annoncé le Plan d'action sur le bois d'œuvre résineux (Plan d'action) afin de consacrer 867 millions de dollars sur trois ans pour des mesures visant à soutenir les travailleurs de l'industrie forestière et les collectivités touchées par le différend sur le bois d'œuvre résineux. Dans le budget de 2019, on a alloué 251,3 millions de dollars supplémentaires sur trois ans à certains des programmes financés par le Plan d'action qui visaient à aider les entreprises à diversifier leurs marchés, à élargir leurs débouchés ou à faire des investissements en capital (Ressources naturelles Canada est le chef de file dans ce dossier). L'approche du Canada en matière de soutien demeure que toute aide à l'industrie doit être conforme à ses obligations commerciales internationales.

À l'échelle du Canada, l'activité des scieries qui avait été réduite en raison de la COVID‑19 a depuis repris et les scieries fonctionnent maintenant à pleine capacité. Cependant, l'industrie continue de faire face à des défis importants qui existaient avant la pandémie. Par exemple, en Colombie-Britannique, la province est confrontée à des problèmes d'approvisionnement en fibre en raison de facteurs environnementaux, notamment le bois endommagé par le dendroctone du pin et les feux de forêt, en plus des pressions constantes exercées par les droits injustes et injustifiés imposés par les États-Unis.

Soutien à la diversification du commerce dans le secteur forestier

Messages supplémentaires

Faits et chiffres à l'appui

Contexte

En ce qui concerne les entreprises novatrices de produits forestiers, en particulier les PME, qui diversifient activement leur production vers des produits biosourcés (c.-à-d. biocarburants, produits biochimiques) et d'autres nouveaux matériaux en bois, les principales priorités consistent à attirer des investissements, à mettre au point des applications commerciales à l'aide de partenariats et à découvrir de nouveaux débouchés. Ces trois domaines d'action concordent bien avec l'approche commerciale d'Affaires mondiales Canada axée sur l'intégration.

Affaires mondiales Canada soutient depuis longtemps toutes les associations commerciales du secteur forestier canadien qui déploient des efforts de développement des marchés au profit de l'ensemble de l'industrie. En 2019-2020, un total de 624 organisations canadiennes (dont 579 PME) ont été enregistrées à Affaires mondiales Canada comme clients sous la catégorie « foresterie », dont 37 « nouveaux clients actifs ». Ces chiffres sont similaires à ceux enregistrés au cours de l'exercice précédent.

Notes contextuelles

Historique du différend sur le bois d'œuvre et chronologie de la situation sous l'administration Trump

Résumé

Lorsque l'administration Trump en entrée en fonction au début de 2017, les États‑Unis avaient déjà lancé des enquêtes de recours commercial concernant le bois d'œuvre résineux du Canada. Le Canada et les États-Unis ont poursuivi les discussions en vue de conclure un nouvel accord sur le bois d'œuvre résineux, mais ces négociations sont au point mort depuis que le Département du commerce des États-Unis a publié des déterminations finales de droits compensateurs et antidumping sur le bois d'œuvre résineux canadien en novembre 2017.

Vous trouverez ci‑dessous une liste des principaux développements liés aux procédures de recours commerciaux des États-Unis et aux contestations par le Canada des droits injustes imposés par les États-Unis.

DateDéveloppement
Avril 2017Détermination préliminaire du droit compensateur
Juin 2017Détermination préliminaire des droits antidumping
Novembre 2017Déterminations finales en matière de droits compensateurs et antidumping
Novembre 2017Le Canada dépose une contestation sur les droits compensateurs au titre du chapitre 19 de l'ALENA
Novembre 2017Le Canada dépose une demande de consultation à l'OMC concernant les déterminations de droits compensateurs et antidumping
Décembre 2017Le Canada présente une contestation sur les droits antidumping au titre du chapitre 19 de l'ALENA
Décembre 2017Détermination finale du préjudice
Janvier 2018Le Canada présente une contestation des dommages au titre du chapitre 19 de l'ALENA
Avril 2019Rapport du groupe spécial de l'OMC sur la contestation des droits antidumping
Juin 2019Le Canada fait appel de certains aspects du rapport du groupe spécial de l'OMC sur les droits antidumping
Septembre 2019Décision initiale du groupe spécial de l'ALENA
Décembre 2019Révision de la détermination du préjudice
Mai 2020Le groupe spécial sur le préjudice de l'ALENA confirme la révision de la détermination du préjudice
Août 2020Rapport du groupe spécial de l'OMC sur la contestation des droits compensateurs
Septembre 2020Les États-Unis font appel du rapport du groupe spécial de l'OMC sur les droits compensateurs.
Novembre 2020Résultats finaux des premiers examens administratifs
Décembre 2020Le Canada dépose une contestation en vertu du chapitre 10 de l'ACEUM concernant les résultats du premier examen administratif des droits compensateurs.
Janvier 2021Le Canada dépose une contestation des résultats des premiers examens administratifs sur les droits antidumping en vertu du chapitre 10 de l'ACEUM, à la suite de la procédure initialement lancée par Résolu FP.

Contexte

Historique du différend sur le bois d'œuvre

Le commerce des produits du bois d'œuvre fait l'objet d'un différend de longue date entre le Canada et les États-Unis. L'industrie américaine du bois d'œuvre allègue que les différences entre les pratiques de gestion forestière des deux pays entraînent le subventionnement de l'industrie canadienne du bois d'œuvre. Au Canada, la majorité des forêts sont de propriété publique alors qu'aux États-Unis, la plupart des terres forestières sont de propriété privée. L'industrie américaine allègue que toute différence entre les prix facturés par les provinces pour les droits de coupe (le prix du bois sur pied et le droit de le récolter) et le prix du bois en vigueur sur le marché américain constitue une subvention aux producteurs de bois canadiens. Cette différence de propriété a été utilisée par l'industrie américaine comme prétexte pour demander l'application de droits injustifiés et injustes afin de se protéger de la concurrence des importations canadiennes de haute qualité et abordables. Au cours des 35 dernières années, les États-Unis ont souvent imposé des restrictions unilatérales aux importations de bois d'œuvre canadien par l'application de leurs lois sur les droits compensateurs et antidumping. Chaque fois, le Canada a eu gain de cause en contestant avec succès ces restrictions comme étant incompatibles avec le droit américain et les obligations commerciales internationales.

Depuis le début des années 1980, le Canada a fait l'objet de quatre cycles d'enquêtes américaines sur les recours commerciaux. Après des années de litiges, les trois derniers cycles se sont conclus par une période de calme relatif en vertu d'un accord commercial géré entre les deux pays, dans lequel le Canada a accepté certaines restrictions à son accès au marché américain.

Intervenants concernés par le différend actuel sur le bois d'œuvre résineux

Résumé

Le différend sur le bois d'œuvre résineux est un irritant commercial de longue date entre le Canada et les États-Unis. Dans le cycle actuel du différend, le Département du commerce des États-Unis a mené des enquêtes en matière de droits compensateurs et antidumping qui ont mené à l'imposition de droits américains sur certains produits canadiens de bois d'œuvre résineux à partir de 2017.

Après la conclusion des enquêtes, le Département procède à des examens annuels de ses ordonnances de droits, appelés examens administratifs. Vous trouverez ci-dessous une liste, par type de procédure, des entreprises qui ont été mises en cause dans les procédures antisubventions et/ou antidumping.

Enquêtes initiales :

Premiers examens administratifs :

Deuxième examen administratif :

Bien que les entreprises susmentionnées aient fait l'objet d'une enquête individuelle dans le cadre des procédures compensatrices et/ou antidumping à ce jour, des centaines d'entreprises de tout le pays sont touchées par l'imposition de droits américains injustes et injustifiés.

Le gouvernement fédéral travaille en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les entreprises individuelles, les associations régionales et de sous-catégories de produits, les syndicats et les intérêts des Premières Nations et communique périodiquement avec ces groupes pour leur fournir des mises à jour et demander leur avis sur la marche à suivre au fur et à mesure que le dossier évolue.

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