Comparution du ministre des Affaires étrangères devant le Comité permanent des affaires étrangères de la Chambre des communes et le développement international (FAAE) – Questions et réponses : COVAX – Matériel de breffage
2021-04-29
Q : Qu’est-ce que le Mécanisme COVAX?
- Lancé au printemps dernier, le Mécanisme COVAX est dirigé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), conjointement avec Gavi, l’Alliance du Vaccin et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies.
- Le Mécanisme COVAX travaille à l’élaboration, à l’achat et à la livraison de vaccins contre la COVID-19.
- COVAX est fondé sur le principe de l’accès équitable : cela signifie que tout pays, quelle que soit sa capacité à payer, peut participer pour obtenir le même accès aux vaccins approuvés par l’OMS.
- Cent quatre-vingt-dix (190) pays participent à COVAX.
Q : Comment COVAX fonctionne-t-il?
- COVAX a été expressément conçu pour mettre en commun la demande de vaccins dans tous les pays du monde afin de garantir un meilleur accès et des prix plus bas pour tous.
- COVAX comporte deux volets. Tout d’abord, un volet d’autofinancement : les pays à revenu élevé et moyen supérieur, comme le Canada, peuvent adhérer pour garantir l’accès aux vaccins pour un maximum de 50 % de leur population. En second lieu, un volet de garantie de marché (AMC) : fournit à 92 pays à revenu faible ou moyen un accès à des doses de vaccins contre la COVID-19 sûrs et efficaces financées par des donateurs.
- En soutenant l’élaboration et la fabrication de vaccins par l’intermédiaire de COVAX, les pays augmentent leurs chances d’obtenir des vaccins contre la COVID-19 et veillent à ce que le reste du monde y ait également accès.
- En investissant dans le volet d’autofinancement, les pays donnent à COVAX des pouvoirs d’achat et de négociation accrus auprès des sociétés pharmaceutiques afin d’obtenir les meilleures offres pour les besoins des pays à revenu faible et moyen.
- COVAX vise la livraison d’au moins deux milliards de doses d’ici la fin de 2021. Les pays pourront ainsi vacciner 20 % de leur population, ce qui, selon l’Organisation mondiale de la Santé, est suffisant pour vacciner le personnel de la santé et d’autres groupes à haut risque.
Q : Une couverture de 20 % par COVAX n’est pas suffisante pour atteindre l’immunité collective. Pourquoi le chiffre est-il si bas?
- Vingt pour cent (20 %) était l’objectif initial fixé par COVAX afin de fournir des vaccins partout dans le monde pour assurer la vaccination des populations prioritaires les plus à risque, comme les travailleurs de la santé et des services sociaux et les personnes âgées.
- En ce qui concerne particulièrement le volet de garantie de marché, l’occasion d’investissement COVAX récemment annoncée porte cet objectif à 30 % en 2021.
- COVAX s’efforce également d’accroître la couverture en obtenant des doses supplémentaires, y compris des doses offertes par les pays qui ont un excédent d’approvisionnement par l’intermédiaire d’un mécanisme de partage de doses en cours d’élaboration par Gavi, pour la création duquel le Canada a engagé 5 millions de dollars.
- Comme le reste du monde, COVAX travaille dans une période d’approvisionnement limité en vaccins contre la COVID-19 et continuera à travailler pour obtenir un approvisionnement supplémentaire pour 2021-2022 afin d’atteindre, puis de dépasser, ces objectifs.
Q : Si le Canada ne prenait pas de doses de COVAX, cela ne permettrait-il pas au Mécanisme d’atteindre une couverture vaccinale globale plus élevée?
- L’objectif principal de COVAX est de garantir un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 et de vacciner les populations les plus à risque dans le monde le plus rapidement possible pour mettre fin à la phase aiguë de la pandémie.
- L’adhésion des participants autofinancés, dont le Canada, est essentielle pour garantir et renforcer le pouvoir d’achat du Mécanisme COVAX et lui permettre d’accroître son pouvoir de négociation avec les fabricants de vaccins.
- Le Canada a fourni 5 millions de dollars à Gavi pour la création d’un mécanisme de partage de doses afin que les pays ayant une offre excédentaire puissent s’assurer que les doses qu’ils sont en mesure de donner sont allouées de manière équitable.
Q : Quel est le rôle du Canada dans COVAX?
- Par la voie de COVAX, le Canada appuie un accès rapide, juste et équitable à des vaccins sûrs, efficaces et de qualité pour tous les pays participants afin d’aider à ralentir la pandémie mondiale.
- Le Canada est l’un des principaux donateurs du système de garantie de marché COVAX et nous avons également acheté des doses pour les Canadiens par l’intermédiaire du volet d’autofinancement. Nous avons contribué de manière importante à COVAX, car nous croyons en un effort coordonné pour fournir des vaccins au monde entier.
- Gavi, l’Alliance du Vaccin, est l’entité juridique du Mécanisme COVAX. En tant que donateur fondateur de longue date et fervent défenseur de Gavi, le Canada dispose d’un siège au conseil d’administration de Gavi.
- Dans le cadre de notre engagement envers COVAX, je copréside le Groupe de mobilisation de la Garantie de marché avec les ministres de la Santé de l’Éthiopie et de l’Indonésie.
- Le Canada a contribué à hauteur de plus de 325 millions de dollars pour que COVAX soit en mesure d’acheter et de livrer le plus rapidement possible des doses de vaccin aux populations prioritaires et en particulier aux travailleurs de la santé et aux populations à haut risque dans les pays à revenu faible et moyen inférieur. Cette somme comprend 250 millions de dollars pour la garantie de marché et 75 millions de dollars pour la distribution et la livraison des vaccins une fois qu’ils sont arrivés dans le pays.
- Ce soutien comprend jusqu’à 5 millions de dollars pour mettre au point un mécanisme de partage équitable des doses de vaccin par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX.
Q : Quel budget finance les investissements ou les dons COVAX du Canada?
- L’investissement du Canada dans la garantie de marché COVAX, ainsi que tous ses autres financements dans l’Accélérateur ACT, constituent une aide au développement officielle gérée par Affaires mondiales Canada.
- En tant que participant autofinancé, le gouvernement du Canada s’est engagé à verser 220 millions de dollars au Mécanisme COVAX. Le Canada participera par l’intermédiaire du modèle d’achat facultatif afin d’obtenir des doses pour 20 % de la population canadienne, les doses nécessaires pour protéger les populations prioritaires lorsque les vaccins seront disponibles.
- L’approvisionnement du Canada en doses à usage national est dirigé par mes collègues responsables de la santé et de l’approvisionnement.
Q : Les autres pays du G7 sont-ils membres de COVAX en tant que pays autofinancés?
- Oui. L’UE/Team Europe (Allemagne, France, Italie), le Japon et le Royaume-Uni sont tous des participants autofinancés à COVAX.
- Bien que les États-Unis n’aient pas adhéré en tant que participant autofinancé, ils constituent le plus grand pays donateur du système de garantie de marché COVAX.
Q : Pourquoi n’investissons-nous pas davantage dans le Mécanisme COVAX? La réponse internationale du Canada ne devrait-elle pas être égale à notre réponse nationale?
- Nos engagements envers COVAX et l’Accélérateur ACT ont fait du Canada un chef de file reconnu dans ce domaine.
- Le Canada a été un partenaire précoce et un donateur important de l’Accélérateur ACT, ayant effectué des investissements de 940 millions de dollars dans les quatre piliers, car il reconnaît l’importance du dépistage, du traitement et des systèmes de santé en plus de la vaccination.
- Bien que chaque pays doive intensifier ses efforts et continuer à faire davantage pour mettre fin à la phase aiguë de la pandémie, il est largement reconnu que la contribution importante du Canada dans ce domaine a été opportune et a fait une différence.
Q : Pourquoi le Canada accède-t-il aux doses dans le cadre du volet d’autofinancement de COVAX? Le Mécanisme COVAX n’est-il pas destiné aux pays en développement?
- Le Mécanisme COVAX est pour tout le monde.
- Il a été expressément conçu pour mettre en commun la demande de vaccins dans tous les pays du monde afin de garantir un meilleur accès et des prix plus bas pour tous.
- En soutenant l’élaboration et la fabrication de vaccins par l’intermédiaire de COVAX, les pays augmentent leurs chances d’obtenir des vaccins contre la COVID-19 et veillent à ce que le reste du monde y ait également accès.
- L’investissement du Canada dans COVAX en tant que participant autofinancé a été un élément complémentaire important de la stratégie nationale globale d’approvisionnement en vaccins du gouvernement.
- Le portefeuille de vaccins candidats COVAX a également permis au Canada d’accéder à un plus large éventail d’options vaccinales pour répondre aux besoins nationaux. Il s’agissait d’une considération importante au début de la pandémie, lorsque le taux d’efficacité potentiel des vaccins candidats était peu connu.
- Par l’intermédiaire de COVAX, le Canada s’est procuré des doses du vaccin d’AstraZeneca pour les Canadiens, alors que, aux côtés d’autres pays, nous nous efforçons de vacciner les segments de la population les plus à risque.
- Les doses que le Canada a obtenues par l’intermédiaire de COVAX complètent les accords bilatéraux que le Canada a conclus avec les fabricants de vaccins et ont pour effet de diversifier ses sources d’approvisionnement.
- D’autres pays à revenu élevé ont également investi en tant que participants autofinancés et auront accès à des doses pour leurs propres pays.
- La garantie de marché COVAX, à laquelle le Canada s’est engagé à verser 220 millions de dollars, permet à 92 pays à revenu faible ou moyen d’avoir accès à des vaccins.
- COVAX a négocié des accords avec les fabricants de vaccins au nom des participants au système de garantie de marché et des participants autofinancés.
Q : Pourquoi le Canada est-il le seul pays du G7 à prendre des doses dans le cadre du volet d’autofinancement?
- Chaque pays a sa propre méthode en ce qui concerne la vaccination de sa population.
- Le Mécanisme COVAX est un mécanisme d’approvisionnement mondial visant à soutenir l’élaboration de vaccins contre la COVID-19 sûrs, efficaces et accessibles et leur distribution équitable à toutes les économies participantes, quels que soient leur niveau de revenu, la taille de leur population et leurs besoins.
- Les doses que le Canada a obtenues par l’intermédiaire de COVAX complètent les accords bilatéraux que le Canada a conclus avec les fabricants de vaccins et ont pour effet de diversifier nos sources d’approvisionnement.
- Le Mécanisme COVAX est conçu de manière à ce que les pays à revenu supérieur comme le Canada investissent dans le Mécanisme COVAX et augmentent ainsi le pouvoir d’achat commun qui offre à COVAX un plus grand pouvoir de négociation avec les sociétés pharmaceutiques de manière à répondre aux besoins des pays en développement. C’est en raison de cet avantage global commun que le gouvernement du Canada a orienté certains de ses efforts d’approvisionnement vers le Mécanisme COVAX.
- Selon le suivi public fourni par COVAX, un certain nombre de pays du G7 et du G20 à revenu supérieur ont reçu des doses du Mécanisme COVAX, notamment l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, la République de Corée et le Royaume-UniNote de bas de page 1. On s’attend à ce que ce chiffre augmente au fur et à mesure que des vaccins de Janssen et de Novovax seront fournis à COVAX dans les mois à venir.
Q : Le Canada accède-t-il aux doses par l’intermédiaire de COVAX parce que notre approvisionnement national a été un échec?
- COVAX a toujours fait partie du portefeuille global d’approvisionnement en vaccins du Canada.
- COVAX est utilisé pour compléter les accords d’achat bilatéraux que le Canada a conclus avec les fabricants de vaccins.
- L’attribution de vaccins par l’intermédiaire du volet d’autofinancement de COVAX montre que le mécanisme fonctionne.
Q : Pourquoi le Canada cherche-t-il à obtenir des doses par l’intermédiaire de COVAX au lieu d’acheter davantage de doses directement auprès des fabricants pour vacciner les Canadiens plus rapidement?
- COVAX a toujours fait partie du portefeuille global d’approvisionnement en vaccins contre la COVID-19 du Canada.
- Au départ, COVAX a permis au Canada d’avoir accès à un plus grand nombre de vaccins potentiels.
- En investissant et en achetant des doses pour les Canadiens par l’intermédiaire du volet d’autofinancement de COVAX, le Canada augmente la capacité de COVAX à négocier avec les fabricants de vaccins afin d’acquérir des vaccins pour les pays à revenu faible et moyen de manière équitable.
- Nous pensons que la meilleure façon de lutter contre cette pandémie est la collaboration mondiale.
Q : Le Canada s’est procuré plusieurs fois plus de vaccins que ce dont il aura besoin. À quel moment le Canada donnera-t-il ses excédents aux pays en développement et comment décidera-t-on qui reçoit quoi?
- En décembre, le premier ministre s’est engagé à ce que le Canada, s’il reçoit plus de doses de vaccin contre la COVID-19 que la quantité nécessaire, partage avec le monde entier les doses excédentaires.
- Nous devrions avoir une meilleure idée des éventuels stocks excédant les besoins du Canada, ainsi que des options possibles offertes par le Mécanisme COVAX, au fur et à mesure que d’autres candidats-vaccins seront examinés par Santé Canada pour autorisation et que nous confirmerons les calendriers d’approvisionnement et les plans nationaux de vaccination.
- Le Canada travaillera en étroite collaboration avec des partenaires internationaux, dont Gavi, le Mécanisme COVAX et les fabricants de vaccins pour explorer toutes les options possibles permettant d’assurer que des doses sont envoyées aux populations du monde qui en ont besoin.
- Actuellement, Santé Canada a approuvé l’utilisation des vaccins de Pfizer, de Moderna, d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson au Canada.
- COVAX travaille à l’achèvement d’un mécanisme par lequel les pays pourront partager équitablement avec d’autres pays les doses de vaccin excédentaires approuvées par l’OMS dans le cadre du protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence.
Q : Pourquoi le Canada s’engage-t-il à partager les doses de vaccin avant d’avoir entièrement vacciné sa propre population?
- Le Canada a investi dans un portefeuille de vaccins diversifié pour sa campagne de vaccination nationale, et la sécurité des Canadiens demeure sa priorité absolue.
- En fin de compte, cependant, notre sécurité chez nous exige que nous vainquions la pandémie partout dans le monde, et le Canada est déterminé à faire sa part pour aider à vacciner tout le monde, dans le monde entier.
- Comme l’a dit le premier ministre : « Au fur et à mesure que le Canada se fera vacciner, si nous avons plus de vaccins que nécessaire, absolument, nous partagerons avec le monde » [traduction].
Q : Le Canada est-il en train d’« amasser » les vaccins et de faire preuve de « nationalisme vaccinal »?
- Le Canada s’est engagé à adopter une approche équitable et mondiale pour lutter contre la pandémie de la COVID-19.
- En investissant à la fois dans le volet d’autofinancement de COVAX et dans la garantie de marché, le Canada s’assure d’être en mesure de donner la priorité à la vaccination des Canadiens tout en faisant sa part pour vacciner tout le monde, dans le monde entier.
Q : Les pays en développement ne devraient-ils pas avoir la possibilité de vacciner leurs populations à haut risque — particulièrement les travailleurs de la santé — avant que le Canada ne vaccine sa population à faible risque?
- Le système d’allocation équitable COVAX a été établi dans le but de garantir que tous les pays participants puissent vacciner leurs populations à haut risque, qu’il s’agisse de pays à revenu élevé ou à faible revenu.
Q : Que fait le Canada pour soutenir les efforts de vaccination dans les contextes humanitaires?
- Le Canada a soutenu COVAX dans la création du stock tampon humanitaire COVAX. Le stock tampon est une mesure de dernier recours qui permettra l’accès aux doses de vaccins contre la COVID-19, en tant que mesure de dernier recours, pour les agences humanitaires et les participants au programme COVAX afin de s’assurer que les personnes vivant dans des situations de crise humanitaire ne sont pas laissées pour compte.
- Nous devons continuer à soutenir les autres pays dans leur lutte contre la COVID-19 afin de protéger les plus vulnérables, où qu’ils se trouvent.
- Le Canada a invité les pays à inclure dans leurs plans de vaccination nationaux toutes les personnes se trouvant à l’intérieur de leurs frontières, y compris les réfugiés, les personnes déplacées et les migrants.
- Le Canada a également demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies et à toutes parties à des conflits de mettre pleinement en œuvre la Résolution 2532 du Conseil de sécurité et de garantir un accès rapide, sûr et sans entrave au personnel humanitaire pour qu’il puisse fournir tous les services de santé vitaux, y compris entreprendre des efforts de vaccination.
- Nous croyons que les organisations de la société civile, les Nations Unies et d’autres organismes humanitaires ont des rôles importants à jouer dans la vaccination, non seulement en ce qui concerne la prestation de services aux communautés mal desservies, y compris les communautés fragiles et touchées par les conflits, mais aussi en matière de planification, de surveillance et de responsabilité.
Q : De quelle façon le Canada a-t-il contribué aux interventions mondiales face à la COVID-19?
- Le Canada a soutenu l’effort mondial pour vaincre la pandémie depuis le tout début. À ce jour, le Canada a mobilisé plus de 2 milliards de dollars d’aide internationale en réponse à la pandémie de la COVID-19, comme suit :
- 940 millions de dollars pour le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (l’Accélérateur ACT) — ce partenariat mondial essentiel qui assure un accès équitable aux tests de dépistage, aux traitements et aux vaccins contre la COVID-19;
- plus de 740 millions de dollars pour financer l’aide humanitaire et l’aide au développement afin de répondre aux besoins urgents causés par la pandémie de la COVID‑19;
- 488 millions de dollars pour adapter les accords de financement existants aux partenaires afin que leurs activités répondent aux besoins urgents des pays en développement découlant de la pandémie
- Le budget de 2021 a mis en évidence un financement supplémentaire pour soutenir la réponse mondiale à la COVID-19 (375 millions de dollars).
- De plus, en avril 2021, le Canada a accordé un nouveau prêt de 1 milliard de dollars au Fonds de fiducie pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance du Fonds monétaire international en lien avec la pandémie de la COVID‑19.
Q : Les femmes sont-elles touchées de manière disproportionnée par la COVID-19? Si tel est le cas, que fait le Canada pour régler ce problème et de quelle façon?
- Conformément à la Politique d’aide internationale féministe du Canada, la réponse canadienne met l’accent sur les plus pauvres et les plus marginalisés du monde, et tient compte des besoins distincts qu’ont les femmes et les filles.
- Des études montrent que près de la moitié des femmes se sentent plus anxieuses, déprimées, surmenées, isolées ou physiquement malades en raison de l’augmentation de la charge de travail domestique découlant des mesures de confinement liées à la pandémie.
- Alors que la pandémie de la COVID-19 aggrave le stress économique et social et que des mesures de restriction des déplacements et d’isolement social sont mises en place, la violence sexiste augmente de manière exponentielle. De nombreuses femmes sont contraintes de « s’enfermer » chez elles avec leur agresseur, alors que les services d’aide aux survivantes sont interrompus ou rendus inaccessibles.
- Les femmes ont moins de capacité à absorber les ralentissements économiques de la COVID-19 parce qu’elles ont des revenus, une épargne et une sécurité d’emploi plus faibles et qu’elles sont surreprésentées dans les emplois non officiels précaires, en particulier dans les pays à faible revenu et en situation de crise humanitaire.
- La charge de travail non rémunéré lié à la prestation des soins des femmes a augmenté, compte tenu des enfants non scolarisés, des besoins accrus en matière de soins pour les personnes âgées et des services de santé débordés.
- Les femmes effectuent 76,2 % du nombre total des heures du travail lié à la prestation de soins non rémunéré, soit une proportion qui est le triple de celle des hommesNote de bas de page 2. La COVID-19 montre qu’il est absolument nécessaire de faire évoluer les normes familiales qui font que les hommes assument davantage de responsabilités de soins non rémunérés, et de modifier les politiques pour reconnaître la valeur économique du travail lié à la prestation de soinsNote de bas de page 3.
- Si les premiers rapports révèlent que davantage d’hommes meurent à cause de la COVID-19, la santé des femmes en général est touchée en raison de la réaffectation des ressources et des priorités, y compris les services de santé sexuelle et reproductive.
- Dans de nombreux pays, les femmes représentent plus de 75 % du personnel de santéNote de bas de page 4 et, étant donné leur interaction de première ligne avec les communautés et leur participation à une grande partie du travail de prestation des soins, elles sont exposées à un risque plus élevé d’exposition au virus.
- Le Canada collabore avec un certain nombre d’ONG canadiennes, dont Vision mondiale Canada, Aide à l’enfance — Canada et Plan International Canada, pour s’attaquer au travail de soins non rémunéré, à l’emploi non officiel et aux rôles de première ligne des femmes et des filles, car ils exacerbent l’inégalité entre les sexes dans les sociétés à faible revenu du monde entier.
- En ce qui concerne la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré lié à la prestation de soins, le Canada s’est engagé à concevoir des programmes qui tiennent compte de ce phénomène et qui visent à l’atténuer ou à y remédier, tout en défendant et en protégeant les droits des personnes qui assurent la prestation de soins en étant rémunérées ou non, de façon à s’attaquer à l’une des causes premières des inégalités à l’échelle mondiale.
- Nous avons également constaté l’importance de laisser les femmes et les filles s’exprimer plus avant dans toute leur diversité, et nous avons collaboré avec nos partenaires pour arriver à le faire de façon significative dans le cadre de notre travail auprès du Forum Génération Égalité, de même que par l’octroi d’un financement supplémentaire aux organisations de défense des droits des femmes et au Fonds des femmes pour la paix et l’aide humanitaire.
- Nous avons pris d’autres mesures pour maintenir l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive et aider à lutter contre la violence sexiste pendant la pandémie, de même que pour continuer à préconiser l’abandon des pratiques préjudiciables, par exemple en assurant le leadership de la résolution des Nations Unies sur les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés.
Q : Nous avons vu ici au Canada que les écoles ont dû adopter les classes virtuelles, et nous commençons à voir les effets que cela a sur les enfants et leur apprentissage. Qu’est-ce que cela signifie pour les pays dans lesquels l’accès aux ressources virtuelles n’est pas aussi facile qu’ici? Comment le Canada travaille-t-il pour s’assurer que nos investissements dans l’éducation à l’échelle mondiale sont mis à profit pour empêcher les enfants de prendre du retard?
- Les écoliers des pays à faible revenu et à revenu moyen ont perdu près de quatre mois de scolarité au cours des six premiers mois de la pandémie, contre six semaines pour ceux des pays à revenu élevé.
- Cette situation touche plus directement les filles, car elles sont plus susceptibles de rester à la maison pour assumer la charge des soins non rémunérés, en raison des préjugés sexistes et des normes sociales bien ancrées qui favorisent l’éducation des garçons par rapport à celle des filles. Certaines estimations indiquent que jusqu’à 10 millions d’adolescentes supplémentaires pourraient ne pas être scolarisées à la fin de la pandémie.
- Les enfants qui ne vont pas à l’école pendant de longues périodes ont moins de chances d’y retourner, en particulier les filles.
- Les filles sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle et sexiste et sont soumises à des pratiques néfastes telles que les mariages précoces et forcés ou le sexe transactionnel pour survivre. Les responsables du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) estiment que la pandémie pourrait entraîner jusqu’à 13 millions de mariages d’enfants, de mariages précoces et de mariages forcés supplémentaires.
- Les femmes et les filles handicapées sont parmi les personnes les plus marginalisées et continuent d’être une tranche de la population laissée pour compte. Ces femmes et ces filles sont touchées de manière disproportionnée par la pandémie et courent des risques plus élevés d’exposition, de complications et de décès liés à la COVID-19, outre des taux plus élevés de pauvreté et de violence sexuelle et sexiste.
- Pour que les mesures contre la pandémie et en faveur du redressement soient efficaces, et pour ne pas reproduire ni perpétuer les inégalités entre les genres ou les inégalités en matière de santé, il est important de prendre en considération les rôles, les rapports et les normes sexospécifiques particulièrement néfastes pour les femmes et les filles, et de s’y attaquer, et cela dans l’ensemble des stratégies de lutte nationales et internationales, y compris dans le cadre des politiques de redressement des gouvernements, dont ses programmes et ses politiques dans les secteurs de l’éducation et de l’économie.
- Les ONG canadiennes se sont efforcées d’atténuer ces effets et de maintenir le plus grand nombre possible d’enfants à l’école :
- Right to Play Canada, avec le soutien d’Affaires mondiales Canada, a travaillé sur le terrain pour former les enseignants sur la façon d’offrir des leçons à distance mobilisatrices pour les enfants de la première à la troisième année dans le cadre de leur programme pour la transformation et l’éducation tenant compte de l’égalité des genres (Gender Responsive Education and Transformation ou GREAT) au Mozambique, au Ghana et au Rwanda.
- UNICEF Canada a lancé un nouveau programme en collaboration avec Affaires mondiales Canada, intitulé « Un meilleur retour à l’école » (Back to School Better), qui s’attaque aux obstacles à l’éducation des filles réfugiées et déplacées au Burkina Faso, en République démocratique du Congo et au Mali, et qui s’efforce de réimaginer les systèmes éducatifs afin qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte.
Q : Le Canada a fourni un financement important à Gavi pour soutenir l’immunisation systématique dans les pays à faible revenu — comment ces efforts sont-ils touchés par la COVID-19? Comment nos investissements dans Gavi seront-ils touchés par le retour en arrière et la perte des acquis en matière de vaccination systématique?
- La vaccination est l’une des interventions sanitaires les plus rentables au monde. On estime que pour chaque dollar américain dépensé pour la vaccination, le rendement du capital investi est de 54 dollars américains. Les avantages de la vaccination vont au-delà de la personne qui reçoit le vaccin et s’étendent aux membres de la famille et de la communauté. Ainsi, nous sommes tous gagnants lorsque les gens ont accès à la vaccination systématique.
- Gavi est un partenaire clé qui soutient les efforts du Canada pour lutter contre la mortalité infantile au moyen de la vaccination. Depuis 2002, le Canada a versé plus d’un milliard de dollars à Gavi.
- Ce financement a permis à Gavi de vacciner plus de 822 millions d’enfants contre la polio, la méningite, la rougeole, les infections à pneumocoques, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, notamment. Les efforts de Gavi ont permis d’éviter plus de 14 millions de décès.
- En mai 2020, le Canada s’est engagé à verser 600 millions de dollars à Gavi pour sa période stratégique 2021-2025, afin de soutenir les efforts de Gavi pour vacciner 300 millions d’enfants supplémentaires et sauver de 7 à 8 millions de vies de plus.
- Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, les programmes et les campagnes de vaccination systématique ont été interrompus. Gavi a travaillé avec les gouvernements des pays pour adapter et relancer les services de vaccination afin de rattraper ceux qui ont été manqués avant et pendant la pandémie. Parallèlement à ces efforts, Gavi investit dans des systèmes de vaccination renforcés qui seront plus résilients et mieux adaptés aux communautés bénéficiant de cette vaccination.
- Gavi continue également à maintenir des stocks d’urgence de vaccins contre le choléra, la fièvre jaune, les maladies à méningocoques et le virus Ebola. Grâce à ces stocks, Gavi peut réagir rapidement aux épidémies, contribuant ainsi à empêcher la propagation des maladies.
- Ces efforts contribueront à diminuer les retours en arrière et à prévenir l’apparition d’autres maladies infectieuses.
- Bien que l’on ne dispose pas encore de données sur les répercussions de la pandémie sur les taux de couverture vaccinale, Gavi et ses partenaires sont bien placés pour soutenir les pays dans leurs efforts pour non seulement rattraper les programmes de vaccination, mais aussi pour les étendre afin d’atteindre les enfants et les communautés qui n’avaient pas accès aux programmes de vaccination auparavant.
Q : Quel est le bilan du Canada en matière de santé dans les pays en développement?
- Une bonne santé est essentielle à la réduction de la pauvreté. La pauvreté et l’exclusion sont les moteurs des inégalités en matière de santé. Les systèmes de santé ont un rôle clé à jouer dans l’étude de la relation entre la pauvreté, l’exclusion et la santé.
- Les efforts du Canada pour combattre la COVID-19 dans les pays en développement s’inscrivent dans le cadre plus large de notre travail en tant que chef de file de longue date dans la promotion de la santé mondiale.
- Le Canada est un donateur de longue date de Gavi, l’Alliance du Vaccin qui soutient l’immunisation systématique dans les pays à faible revenu. Le Canada occupe un siège au conseil d’administration de Gavi et, à l’heure actuelle, Gavi administre également le Mécanisme COVAX.
- Le Canada, qui représente le secteur le plus important de notre aide au développement, a amélioré la vie de millions de personnes au cours de la dernière décennie grâce à son travail dans des domaines essentiels comme la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, la réduction des maladies infectieuses, la promotion de la santé sexuelle et reproductive et des droits connexes ainsi que le renforcement des systèmes de santé.
- Il existe un risque important que les progrès réalisés ces dernières années en matière de santé et de nutrition, en particulier dans le domaine de la santé maternelle et néonatale, soient sapés.
- Le Canada soutient les approches fondées sur les droits de la personne qui placent les plus pauvres et les plus marginalisés au cœur de tous les efforts et les approches qui contribuent à éliminer les obstacles structurels et sociétaux afin que les femmes et les filles ne soient pas laissées pour compte.
Q : Comment pouvons-nous aider les pays en développement à mettre en place des systèmes de santé plus résilients?
- La COVID-19 a mis en évidence la nécessité de renforcer les systèmes de santé, les soins de santé primaires et les soins de proximité, en tant qu’éléments clés de la prévention et d’une meilleure préparation de l’avenir.
- Le renforcement de ces systèmes nous aide à placer l’égalité des genres, l’équité et les droits de la personne, y compris la santé sexuelle et reproductive et les droits connexes, au cœur de nos interventions et à apporter un soutien durable aux plus vulnérables.
- La COVID-19 offre l’occasion de mettre en place des systèmes de santé plus solides et plus résistants aux perturbations et de veiller à ce que ces services soient accessibles à tous, y compris aux populations les plus éloignées et les plus vulnérables. Le Canada s’est engagé à soutenir les pays à revenu faible et moyen inférieur dans leurs efforts sur ce front.
- Le Canada soutient le renforcement des approches en matière de soins de santé primaires afin de réaliser une couverture sanitaire universelle. Le Canada soutient les soins de santé primaires par l’intermédiaire d’efforts de programmation tels que l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des services de santé et de nutrition pour les plus pauvres et les plus vulnérables, la réduction du fardeau des maladies infectieuses sur les systèmes de santé grâce à nos efforts continus liés à la polio, au sida, à la tuberculose et au paludisme, entre autres choses.
Q : Comment savons-nous que ces vaccins distribués par COVAX aux pays à faible revenu seront utilisés correctement? Que fait le Canada pour s’assurer qu’ils le sont?
- Comme nous l’avons constaté dans tous les pays du monde — y compris ici au Canada —, le déploiement d’une campagne de vaccination de masse sans précédent est un défi. Les partenaires du Mécanisme COVAC et de l’Accélérateur ACT travaillent d’arrache-pied pour soutenir les pays qui commencent à vacciner leurs populations et continueront à travailler aux côtés des gouvernements et des professionnels de la santé pour fournir des vaccins à ceux qui en ont besoin.
- Le Mécanisme COVAX est un partenariat entre Gavi, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies et l’OMS qui, ensemble, ont une longue expérience de campagnes de vaccination réussies dans le monde entier.
- Dans le cadre du processus de préparation au déploiement du vaccin dans le pays, les pays admissibles à la garantie de marché ont préparé des plans nationaux de déploiement et de vaccination. Ce sont des plans opérationnels visant à planifier, à mettre en œuvre et à surveiller le déploiement de la vaccination anti-COVID-19.
- L’élaboration d’un plan national permet aux pays de se préparer à la vaccination, de déterminer les besoins en ressources et de rationaliser le processus d’introduction des vaccins. Ces plans doivent être approuvés par le Mécanisme COVAX et les bureaux régionaux de l’OMS avant que les pays ne reçoivent des doses du Mécanisme COVAX.
- L’OMS a fourni aux pays un certain nombre d’outils offrant un cadre et une orientation pour garantir que les doses parviennent à ceux qui en ont le plus besoin. Il s’agit notamment du cadre de valeurs du Groupe Stratégique Consultatif d’Experts (SAGE) de l’OMS sur l’immunisation pour l’attribution et l’établissement des priorités des vaccins contre la COVID-19 et de la Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-Covid-19 dans un contexte d’approvisionnement limité.
- Gavi, l’OMS et l’UNICEF ont travaillé avec les pays de mise en œuvre pour assurer la préparation et le déploiement afin d’éviter les goulets d’étranglement dans les pays. Ces efforts comprennent un soutien de 300 millions de dollars approuvé par le conseil d’administration de Gavi pour appuyer l’assistance technique, la livraison et les besoins en ce qui concerne la chaîne du froid pour les pays du système de garantie de marché COVAX.
- Le Canada contribue en outre à l’appui au déploiement de la vaccination dans les pays par l’entremise du Mécanisme COVAX et des partenaires du Connecteur de systèmes de santé de l’Accélérateur ACT afin de réduire et d’éliminer les goulets d’étranglement déterminés par les pays eux-mêmes. Cette contribution comprend un soutien dans des domaines tels que les suivants :
- des conseils sur le déploiement des travailleurs de la santé et l’optimisation des rôles;
- l’équipement de protection individuelle pour les travailleurs de la santé de première ligne;
- l’engagement communautaire pour une intervention et des messages axés sur les personnes et adaptés au contexte;
- des stratégies visant à faire participer les acteurs du secteur privé des soins de santé à un déploiement plus rapide des vaccins;
- soutenir la préparation du budget de la santé afin de garantir l’allocation de ressources suffisantes pour le déploiement du vaccin; et
- une assistance pour le suivi de la mise en œuvre de la chaîne d’approvisionnement et le contrôle de la prestation.
Q : Combien de doses ont été livrées par COVAX jusqu’à présent, et dans quels pays? Tableau de bord des attributions en date du 22 avril :
- 117 pays ont reçu des doses par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX (ce chiffre comprend les pays admissibles à la garantie de marché, ainsi que les participants autofinancés);
- 11,3 milliards de doses obtenues dans le monde;
- 3,56 milliards de doses obtenues et réservées par le Mécanisme COVAX;
- 40,8 millions de doses expédiées par le Mécanisme COVAX.
Q : Pourquoi sommes-nous en pourparlers avec les États-Unis pour obtenir d’eux davantage de doses du vaccin d’AstraZeneca? Ne devrions-nous pas encourager les autres pays à revenu élevé à faire don de leurs doses aux pays qui en ont besoin par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX?
- Il est important que les doses de vaccin contre la COVID-19 parviennent à ceux qui en ont besoin.
- Comme nous l’avons vu au cours des derniers mois, les États-Unis sont pleinement engagés dans le projet COVAX et dans sa réussite. Cette participation comprenant un engagement de 4 milliards de dollars américains en faveur du système de garantie de marché au cours des deux prochaines années et le lancement récent de l’occasion d’investissement du système de garantie de marché.
- Comme nous le faisons ici au Canada, je sais que les pays gèrent activement leur approvisionnement en vaccins contre la COVID-19, y compris l’approvisionnement en doses en cas de besoin et la gestion d’un éventuel surplus, et qu’ils envisagent toutes les options pour s’assurer que les doses parviennent aux personnes qui en ont besoin.
- L’approvisionnement du Canada en doses à usage national est dirigé par mes collègues responsables de la santé et de l’approvisionnement.
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