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Rapport d’étape sur le Plan d’action national 2017-2022 du Canada pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité exercices financiers 2021-2022 et 2022-2023

Sur cette page

  1. Introduction
  2. Résultats
  3. Améliorer la capacité du gouvernement du Canada à mettre en œuvre le Plan d'action
  4. Conclusion et prochaines étapes

Acronymes

2ELGBTQI+
Personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers intersexuées et autres
ACS Plus
Analyse comparative entre les sexes Plus
AMC
Affaires mondiales Canada
EAS
Exploitation et abus sexuels
ECOSOC
Conseil économique et social des Nations Unies
EFTC
États fragiles et touchés par les conflits
EMP
Examen à mi-parcours
FAC
Forces armées canadiennes
FCIL
Fonds canadien d’initiatives locales
FEGC
Femmes et Égalité des genres Canada
FNUAP
Fonds des Nations Unies pour la population
FPS
Femmes, paix et sécurité
GAR
Gestion axée sur les résultats
GRC
Gendarmerie royale du Canada
IRCC
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
MDN
Ministère de la Défense nationale
OCDE-CAD
Organisation de coopération et de développement économiques – Comité d’aide au développement
OEA
Organisation des États Américains
OIAC
Organisation pour l’interdiction des armes chimiques
OIM
Organisation internationale pour les migrations
ONU
Organisation des Nations Unies
OSC
Organisation de la société civile
PSOP
Programme pour la stabilisation et les opérations de paix
PANC-2
Deuxième Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité
PANC-3
Troisième Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité
PIP
Programme d’opérations policières internationales de paix et de maintien de la paix
SAC
Services aux Autochtones Canada
SCC
Service correctionnel du Canada
SP
Sécurité publique Canada
SSSR
Services de santé sexuelle et reproductive
SSR
Santé sexuelle et reproductive
RCAANC
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l’enfance
VFG
Violence fondée sur le genre
VLF
Voix et leadership des femmes
VSLC
Violences sexuelles liées aux conflits
VSFG
Violence sexuelle et fondée sur le genre

Avant-propos

Cette édition du rapport pangouvernemental sur les progrès réalisés dans le cadre du Plan d’action national du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité est un rapport transitoire qui résume les travaux réalisés au cours des exercices financiers 2021-2022 et 2022-2023. Il s’appuie sur les rapports d’étape préparés par chacun des neuf partenaires fédéraux dans le cadre du deuxième Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité (PANC-2). Ces rapports décrivent les réalisations, les progrès et les défis des partenaires en vue d’atteindre les objectifs et les cibles énoncés dans le Plan d’action et les plans de mise en œuvre ministériels qui l’accompagnent. Ce résumé, ainsi que les rapports d’étape eux-mêmes sont déposés ensemble au Parlement.

Le présent rapport tire profit de l’examen à mi-parcours du deuxième plan d’action national du Canada et des consultations avec les partenaires du plan d’action fédéral et la société civile. Affaires mondiales Canada a accepté de coordonner et de produire ce rapport de 24 mois afin de combler le vide entre le deuxième plan d’action national et le lancement du plan d’action renouvelé (troisième plan d’action national), tout en respectant l’obligation de présenter un rapport annuel. Cela a également permis de libérer les fonctionnaires responsables du PANC chez les partenaires fédéraux du plan d’action afin qu’ils jouent un rôle plus actif dans l’élaboration du PANC-3. Le présent rapport comporte des améliorations conformes aux recommandations formulées dans le rapport à mi-parcours, notamment en présentant davantage d’études de cas et en mettant l’accent sur les défis et les obstacles systémiques.

Au cours de la période visée par le rapport, le monde a connu une montée de l’autoritarisme, ainsi que la poursuite ou l’éclatement de violences, de conflits et de troubles dans des contextes allant de l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine à la prise de pouvoir par les talibans et au renversement du gouvernement élu de l’Afghanistan, en passant par la crise du Tigré en Éthiopie et l’instabilité persistante en Haïti. Chacune de ces crises a eu des répercussions disproportionnées sur les femmes et les filles ainsi que sur les groupes marginalisés et mal desservis, notamment les autochtones, les personnes 2ELGBTQI+ et les personnes handicapées.

Les progrès ont continué à être lents en ce qui concerne le changement de culture dans les espaces traditionnellement dominés par les hommes. La participation des femmes aux efforts de paix et de sécurité est restée faible, malgré l’expérience et l’expertise uniques qu’elles apportent. Lorsque les femmes rejoignent les secteurs de la politique ou de la sécurité, elles se heurtent souvent à des obstacles importants, au harcèlement et à d’autres formes de traitement inégal. Au Canada et dans les pays fragiles ou touchés par un conflit, le niveau de violence politique visant les femmes leaders, y compris celles qui défendent les droits de la personne et qui œuvrent à la paix, a augmenté. Nous avons ainsi pu constater que :

Dans un monde interrelié, aucune région n’a été épargnée par cette instabilité et, pour de nombreux pays, la gestion isolée de ces défis s’est révélée insurmontable, voire impossible. La politique étrangère féministe du Canada et l’ensemble des politiques qui l’accompagnent (notamment la Politique d’aide internationale féministe et la Politique de défense – protection, sécurité, engagement) reconnaissent non seulement la nécessité de participer à l’instauration et au maintien de la paix dans les États fragiles et touchés par les conflits (EFTC), mais aussi, et surtout, le rôle clé des femmes, des filles, des personnes 2ELGBTQI+ et d’autres groupes historiquement marginalisés dans la prise de décision et les processus de paix. Le Canada place l’égalité des genres, l’autonomisation et les droits de la personne au centre des décisions relatives à l’action humanitaire, à l’aide au développement et aux interventions en faveur de la paix et de la sécurité. L’intégration de la dimension du genre dans les initiatives pangouvernementales sur la paix et la sécurité reste essentielle dans les outils d’alerte précoce jusqu’aux réponses aux catastrophes, en passant par le renforcement des capacités de défense et de sécurité, les opérations de paix et la stabilisation.

L’Analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus) est également essentielle à la mise en œuvre du Programme FPS au Canada, où les populations clés que sont les femmes, les filles, les personnes 2ELGBTQI+ et d’autres groupes historiquement marginalisés continuent de se heurter à des obstacles et à des difficultés pour faire respecter leurs droits. Afin d’être un véritable chef de file dans ce domaine, le Canada reconnaît qu’il doit faire du travail à l’intérieur du pays, et plusieurs partenariats de mise en œuvre ont progressé au cours de la période visée par le présent rapport.

Les partenaires fédéraux ont réussi à faire avancer les priorités du Plan d’action au cours de la période visée par le rapport en obtenant des résultats concrets, notamment par : leur soutien aux organisations locales de défense des droits des femmes et aux mouvements féministes pour répondre aux besoins déterminés liés aux FPS; l’amélioration du recrutement et du maintien en poste de femmes diversifiées dans les Forces armées canadiennes (FAC); l’élimination des obstacles à la participation des femmes autochtones aux processus qui ont une incidence sur elles; la poursuite de la défense et du soutien de la politique de tolérance zéro des Nations Unies en matière d’exploitation et d’agression sexuelles; l’accueil d’un nouveau flux de réfugiés constitué de défenseurs des droits de la personne; la poursuite des efforts visant à prévenir la traite des personnes et à fournir une aide humanitaire adaptée au genre; la présidence du Réseau des chefs de la défense sur les femmes, la paix et la sécurité; et la poursuite de l’Initiative Elsie pour la participation des femmes dans les opérations de paix.

Faire le point sur les progrès accomplis permet également de réfléchir aux difficultés rencontrées en cours de route. Si certains défis externes étaient difficiles à anticiper et à planifier (par exemple, la pandémie de COVID-19 et l’intensification des campagnes d’actions contre les femmes), d’autres étaient attribuables à nos organisations : notamment un manque de capacité à fournir un soutien adéquat à tous les partenaires de mise en œuvre et au réseau de missions du Canada en matière de FPS et, surtout, de cultures et de normes sur le lieu de travail qui étaient intrinsèquement contraires à une approche féministe. Il faudra de la détermination et du courage pour relever ces défis internes et culturels, et tous les partenaires chargés de la mise en œuvre ont travaillé et continueront de travailler d’arrache-pied pour mettre en œuvre des changements internes significatifs.

1. Introduction

Lancé en 2017, le deuxième Plan d’action national du Canada décrivait une approche pangouvernementale visant à améliorer la sécurité, à promouvoir l’égalité des genres, à prévenir les conflits et à instaurer une paix durable. Il visait à assurer une réponse cohérente et à collaborer avec des partenaires pour faire progresser le Programme FPS tant au pays qu’à l’étranger. Les deuxième et troisième plans d’action nationaux restent au cœur de la politique étrangère féministe du Canada.

Pour garantir une action concertée et atteindre le niveau d’ambition élevé, le deuxième Plan d’action national du Canada a été mis en œuvre par l’intermédiaire de neuf ministères et organismes fédéraux ayant des mandats à la fois internationaux et nationaux :

  1. Affaires mondiales Canada (AMC);
  2. Ministère de la Défense nationale (MDN) / Forces armées canadiennes (FAC);
  3. Gendarmerie royale du Canada (GRC);
  4. Sécurité publique Canada (SP) (avec des contributions du Service correctionnel du Canada [SCC]);
  5. Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC);
  6. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC);
  7. Ministère de la Justice du Canada;
  8. Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC);
  9. Services aux Autochtones Canada (SAC).

Le présent rapport et les rapports d’étape ministériels ci-joints décrivent les réalisations et les défis à relever pour atteindre les objectifs et les cibles définis dans le Plan d’action et les plans de mise en œuvre ministériels correspondants.

Engagements du Canada

Dans le cadre de son deuxième Plan d’action national, le Canada s’est engagé à :

Ces objectifs s’appliquent à tous les engagements du Canada dans le cadre des efforts de développement, de diplomatie, d’aide humanitaire, de paix et de sécurité à l’étranger, ainsi qu’aux efforts nationaux liés à ces questions. Tous les partenaires fédéraux chargés de la mise en œuvre du plan d’action étaient responsables de la réalisation des objectifs relevant de leur mandat. Les engagements propres à chaque ministère fédéral figurent dans leurs plans ministériels de mise en œuvre et leurs rapports ministériels annuels, annexés au présent rapport sommaire.

Ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité

En 2019, le premier ministre a nommé par décret Jacqueline O’Neill en tant que première ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité. En 2022, le mandat de cette dernière a été renouvelé jusqu’à la fin du mois de mars 2025. L’ambassadrice est principalement chargée de fournir des conseils confidentiels aux ministres qui participent à la mise en œuvre du Plan d’action national du Canada sur les FPS et de partager des conseils sur la façon dont le Canada peut continuer à faire preuve de leadership à l’échelle mondiale dans ce domaine. Dans le cadre de ses fonctions, l’ambassadrice renforce les efforts pour la mise en œuvre complète du Plan d’action national dans l’ensemble du gouvernement du Canada, et la mise en œuvre élargie du Programme FPS au Canada et à l’étranger.

Au cours de la période visée par le rapport, le travail de l’ambassadrice et de son bureau s’est concentré sur les aspects suivants :

i. Renforcer et élargir le réseau des partenaires du plan d’action fédéral

L’ambassadrice O’Neill a continué à faire progresser la coordination et le partage d’informations au sein du gouvernement fédéral, avec le parlement et avec la société civile.

En juin 2021, elle a convoqué tous les ministres fédéraux responsables du Plan d’action, ainsi que le chef d’état-major de la Défense et le commissaire de la GRC, et a donné lieu à un engagement ministériel d’élaborer un troisième Plan d’action national. Avec l’équipe qui travaille à l’élaboration du troisième Plan d’action national du Canada, elle a convoqué les points focaux de chaque ministère pour partager des informations, réfléchir aux progrès et aux défis, et envisager le prochain Plan d’action national.

L’ambassadrice O’Neill a continué à renforcer les efforts du gouvernement pour faire en sorte que le Programme FPS soit davantage axé sur des activités sur le sol canadien et que tous les ministères s’attaquent à un éventail plus large de menaces pour la sécurité. Cela a contribué à l’augmentation du nombre de ministères et d’organismes fédéraux impliqués dans la planification du troisième Plan d’action national du Canada, passant de neuf partenaires pour le PANC 2 à dix pour le PANC 3.

En novembre 2022, l’ambassadrice O’Neill a témoigné devant le sous-comité des droits de la personne internationaux du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international sur la situation des défenseurs des droits des femmes, et notamment sur les risques auxquels elles s’exposent dans l’exercice de leur métier.

L’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité a continué à dialoguer régulièrement avec des membres de la société civile, notamment dans le cadre de réunions trimestrielles avec le réseau FPS du Canada et d’une série d’interventions supplémentaires sur des questions et des situations thématiques et géographiques spécifiques avec des consolidatrices de la paix, des universitaires, des activistes 2ELGBTQI+ et des jeunes. 

Afin de poursuivre le travail d’établissement de relations sur les FPS avec les Peuples autochtones, l’ambassadrice O’Neill s’est engagée à traduire les éléments clés de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans cinq langues autochtones parlées au Canada : l’algonquin, le cri, le déné, l’inuktitut et l’ojibwé. Ces traductions ont été réalisées par des femmes autochtones de différentes régions du Canada et publiées sur les médias sociaux et sur le site web d’AMC.

ii. Soutenir la création d’outils, de ressources et de conseils personnalisés

L’ambassadrice O’Neill a aidé le personnel canadien dans l’ensemble du gouvernement à acquérir les compétences et les connaissances spécialisées nécessaires pour respecter les engagements du Plan d’action du Canada et maintenir son rôle de chef de file à l’échelle mondiale. Elle a accompli ces engagements par le biais de :

iii. Soutenir les initiatives canadiennes ambitieuses

En sa qualité de représentante de haut niveau du gouvernement canadien, l’ambassadrice O’Neill a fait la promotion des questions liées aux FPS dans quelque 135 réunions et événements par an au Canada et à l’étranger, notamment les suivants :

Elle a également participé à des visites de haut niveau visant à stimuler la mobilisation autour des questions liées aux FPS, notamment les suivantes : 

L’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité continue de soutenir les initiatives et les intérêts canadiens, notamment en défendant l’Initiative Elsie pour la participation des femmes dans les opérations paix, et en se mobilisant auprès des partenaires de mise en œuvre d’AMC, y compris de nombreuses organisations de la société civile.

Défis

Des défis omniprésents subsistent pour la mise en œuvre complète du Programme FPS, tant au niveau national qu’à l’étranger. Tout comme l’espoir de voir la pandémie de COVID-19 agir comme un « grand égalisateur » s’est estompé, les indications selon lesquelles la reprise après la pandémie serait inclusive et équitable se sont elles aussi dissipées. En fait, le monde a assisté à un recul accru et délibéré de l’égalité des genres et des droits des femmes, avec notamment une augmentation des violences sexuelles dans les conflits et des violences fondées sur le genre. Parallèlement, avec l’évolution de la nature des crises – notamment les changements climatiques et la désinformation croissante (y compris la violence fondée sur le genre facilitée par les technologies) – de réelles menaces pèsent sur les gains durement acquis à ce jour dans le cadre du Programme FPS.

Défis externes

Le Canada, tout comme ses alliés, a été confronté à des défis dans le cadre d’efforts bilatéraux, de forums multilatéraux et au niveau national. Par exemple :

Défis en Colombie

Malgré les efforts renouvelés du nouveau gouvernement colombien pour parvenir à une « paix totale » et avec tous les groupes armés à l’échelle du pays, le contexte de sécurité en Colombie est resté très difficile, certaines statistiques montrant une dégradation de la situation. Cela signifie que les femmes et les jeunes filles continuent d’être victimes du conflit et qu’il est toujours difficile d’atteindre ces populations vulnérables. Bien que la fréquence des attaques contre les forces publiques ait diminué, les groupes armés illégaux ont également profité de la réorientation des priorités gouvernementales pour étendre leur contrôle social et territorial. En raison de la pandémie, de nombreuses familles ont été touchées économiquement et les écoles ont été fermées, ce qui a rendu de nombreux garçons et filles vulnérables au recrutement par des groupes armés. Cette situation a entraîné une augmentation des déplacements forcés, des séquestrations, des disparitions et des homicides, touchant principalement les communautés afro-colombiennes et autochtones, ainsi que les migrants et réfugiés vénézuéliens. Les garçons sont les plus susceptibles d’être recrutés à des fins militaires, tandis que les filles sont exposées au risque de toilettage sexuel, d’exploitation et d’utilisation à des fins domestiques. C’est dans ce contexte difficile que le Canada s’est efforcé de mettre en place des programmes visant à répondre aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité dans le cadre du Programme FPS.

Défis internes

L’engagement du Canada à l’égard du Programme FPS s’est étendu à ses pratiques internes. Compte tenu de la nature systémique et culturelle de certains des défis internes rencontrés, un travail continu et déterminé reste nécessaire. Les défis allaient des capacités et des ressources internes à des facteurs bien plus importants que la bureaucratie gouvernementale, tels que le sexisme et la misogynie :

Examen à mi-parcours du deuxième Plan d’action national du Canada

Afin de déterminer les principaux défis et les enseignements tirés de la mise en œuvre du deuxième Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité, le gouvernement du Canada a commandé un examen à mi-parcours (EMP) mené par la Gender Associations International Consulting (GAIC). L’examen a porté sur le processus d’établissement de rapports et de coordination du deuxième Plan d’action national du Canada pour la période de septembre 2017 à mars 2020. Les principales conclusions visaient trois domaines : le processus d’établissement de rapports, les indicateurs et la coordination. Parmi les constats qui ressortent de l’examen, ce dernier relève que bien que le processus de reddition sur le Plan d’action a attiré l’attention des divers acteurs gouvernementaux sur les engagements du Canada en tant que leader mondial sur les questions liées aux FPS, l’alignement des activités ministérielles dans le cadre des objectifs stratégiques du Plan d’action a constitué un défi majeur. Certains ministères d’appui considèrent encore que le Plan d’action est principalement axé sur la scène internationale et ne constitue donc pas une priorité. En outre, l’EMP constate un manque de formation et de connaissances en matière de gestion axée sur les résultats (GAR) parmi les points focaux, ce qui limite l’efficacité du suivi de la mise en œuvre du Plan d’action. En ce qui concerne les indicateurs, l’EMP observe que l’absence de mesures et de critères de référence communs, élaborés et partagés par les services chargés de la mise en œuvre, avait fait du processus d’établissement des rapports un système cloisonné, les indicateurs étant uniquement axés sur la responsabilité. L’examen a par ailleurs souligné d’autres problèmes, notamment le trop grand nombre d’indicateurs, le manque de ressources humaines et l’absence d’indicateurs pour mesurer efficacement les résultats. Il convient de noter que ces points sont repris dans l’audit de 2023 du Bureau du vérificateur général sur l’aide internationale pour appuyer l’égalité des genres, qui a constaté, entre autres, qu’AMC devait rendre compte de manière plus approfondie des impacts cumulatifs des projets d’aide internationale. Enfin, en ce qui concerne la coordination, l’EMP révèle que les efforts déployés par les différents ministères semblent porter presque exclusivement sur le dépôt de rapports et les possibilités d’améliorer la coordination entre les partenaires de mise en œuvre fédéraux n’avaient pas été approfondies de manière stratégique.

L’EMP présente des recommandations de grande envergure, notamment les suivantes :

Bien que nombre d’entre elles ne puissent être prises en considération que dans le cadre de l’élaboration du troisième Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité, AMC s’est efforcé d’intégrer un certain nombre de recommandations dans le présent rapport sommaire.

2. Résultats

Pour les exercices 2021-2022 et 2022-2023, les résultats des efforts déployés par le Canada pour mettre en œuvre le Plan d’action se trouvent dans les rapports d’étape de chaque partenaire fédéral de mise en œuvre. Ces rapports ministériels fournissent des résultats détaillés sur les progrès réalisés et complètent le présent rapport sommaire pangouvernemental. La présente section met en lumière certains exemples de résultats tirés des rapports d’étape ministériels dans le but de démontrer comment l’ensemble du gouvernement du Canada travaille à l’avancement du Programme FPS.  

Objectif 1 - Accroître la participation concrète des femmes ainsi que des organisations et des réseaux de femmes à la prévention, à la résolution des conflits, et à la reconstruction des États après les conflits.

Reconnaissant qu’il lui incombe de promouvoir la participation pleine, égale et significative des femmes dans toute leur diversité à la paix et à la sécurité, tant au pays qu’à l’étranger, le Canada a plaidé en faveur de l’inclusion significative des femmes dès les premières phases des processus de paix et de sécurité, et a fait progresser la participation des femmes par l’entremise de ses programmes, de sa diplomatie, de ses déploiements et de ses efforts en matière de politique. Voici quelques exemples des efforts déployés par le Canada au cours des deux derniers exercices :  

Stage de Sumita Dixit en sécurité internationale

Sumita Dixit, diplomate, avocate et militante canadienne, a passé sa carrière au sein d’AMC à œuvrer pour une plus grande représentation des femmes de couleur et des femmes handicapées dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales. Sumita a passé sa dernière affectation en tant que représentante permanente adjointe du Canada auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Pendant cette période, elle a plaidé en faveur de l’intégration de la dimension du genre à l’OIAC et dans la mise en œuvre plus large du désarmement des armes chimiques. Après le décès de Sumita en octobre 2022, ses collègues de l’ambassade du Canada aux Pays-Bas ont poursuivi l’héritage de Sumita, entre autres en avançant le premier document sur l’intégration de la dimension du genre lors de la cinquième conférence d’examen de la Convention sur les armes chimiques en mai 2023. L’initiative de Sumita a fait progresser des sujets comme la représentation équitable, les impacts genrés des armes chimiques et la nécessité de se doter de politiques porteuses de changements pour les femmes, à la fois au sein de l’Organisation et pour tous les États. Le document a été coparrainé par 62 États de tous les groupes régionaux et a déjà permis d’accroître les rapports sur les efforts en matière d’égalité des genres au sein du secrétariat technique de l’OIAC. Sumita laisse un héritage durable à La Haye et au Ministère. En 2023, AMC a instauré le stage Sumita Dixit en sécurité internationale afin d’embaucher, de former et d’encadrer de jeunes femmes de couleur et des femmes handicapées.

Programme Voix et leadership des femmes

Le Programme Voix et leadership des femmes (VLF) est une initiative phare de la Politique d’aide internationale féministe (PAIF) du Canada visant à soutenir les organisations de droits de femmes locales et les groupes 2ELGBTQI+ qui travaillent à faire progresser les droits des femmes et des filles et à promouvoir l’égalité des genres dans les pays en développement. En mars 2023, des projets VLF étaient en activité dans douze pays fragiles et touchés par des conflits, où les organisations de droits des femmes et les groupes 2ELGBTQI+ travaillaient pour la paix et la sécurité, entre autres priorités établies. La flexibilité du Programme VLF a permis au projet en Ukraine de s’adapter rapidement à l’impact humanitaire de l’invasion illégale de la Russie, en soutenant des initiatives urgentes tout en établissant des alliances et des partenariats stratégiques qui ont renforcé la capacité des organisations des droits des femmes dans les régions fortement touchées par les hostilités. Au Soudan du Sud, le projet VLF a renforcé les capacités de plaidoyer des partenaires et des réseaux soutenus, ainsi que leur leadership dans les mécanismes de prise de décision en matière d’aide humanitaire et de FPS. Les membres des réseaux ont entrepris un suivi des politiques pour plaider en faveur d’une représentation de 35 % des femmes dans les organes de gouvernance, tant au niveau des États qu’au niveau national, dans le cadre de l’accord de paix revitalisé. Les partenaires locaux ont sensibilisé le public au contenu de l’accord de paix et au quota de 35 % dans le cadre d’émissions radiophoniques en langues locales, de communiqués et de séminaires sur la mise en œuvre de l’accord de paix. De nombreux projets VLF, notamment au Myanmar et en Ukraine, ont intégré des fonds pour soutenir les défenseurs des droits des femmes et les activistes féministes afin qu’ils puissent s’occuper de leur propre sécurité et de leur bien-être, y compris de leur santé mentale. Dans le domaine de l’égalité des genres, un projet VLF a contribué à renforcer et à soutenir les capacités techniques et organisationnelles de plusieurs organisations de femmes afin d’apporter des changements progressifs et de promouvoir les droits des femmes et des filles ainsi que de renforcer l’égalité des genres dans six provinces de la République démocratique du Congo. En 2023, 15 Associations de femmes ont amorcé des mesures sur la VFG et ont réussi à obtenir l’engagement des autorités militaires et policières dans la lutte contre le harcèlement et les violences sexuelles à l’égard des jeunes filles. 258 mécanismes communautaires de lutte contre la VFG ont été mis en place et sont opérationnels depuis mars 2023, contre 110 en 2021-2022.

Programme canadien de renforcement des capacités de lutte contre la criminalité

Le Programme canadien de renforcement des capacités de lutte contre la criminalité (PCLC) a continué à soutenir la participation significative des femmes dans les systèmes de justice pénale et les organismes d’application de la loi dans les Amériques, en partenariat avec l’Organisation des États américains (OEA). Dans le cadre du projet « Égalité des genres dans les services de détection et de répression des infractions en matière de drogues (GENLEA Phase II) », 28 des 34 États membres de l’OEA se sont engagés à améliorer les pratiques et les politiques inclusives sur le plan du genre, à développer une main-d’œuvre plus inclusive du point de vue du genre et à renforcer l’efficacité des agents féminins chargés de la détection et de la répression des infractions en matière de lutte contre les stupéfiants. Au cours de l’exercice 2021-2022, six réunions en personne ont eu lieu, ce qui a permis à ces pays de rédiger un plan d’action dont les objectifs ont été mis en œuvre tout au long de l’année 2023. Pour chacun des pays, les plans d’action prévoyaient la modification des politiques nationales afin qu’elles soient inclusives sur le plan du genre. Pour aider à remédier aux déséquilibres persistants entre les genres dans les organismes de lutte contre la drogue des États membres de l’OEA, l’Unité de réduction de l’offre et de la demande de la Commission interaméricaine de lutte contre l’abus des drogues a conçu le cours virtuel Introduction à l’égalité des genres, qui sera offert en continu.

Objectif 2 - Prévenir la violence sexuelle fondée sur le genre (VSFG) commise lors des conflits ainsi que l’exploitation et les abus sexuels (EAS) perpétrés par des soldats de la paix et d’autres membres du personnel international, incluant le personnel humanitaire et du développement, intervenir dans ces cas de violence, d’exploitation et d’abus, et mettre fin à l’impunité les concernant.

Prévenir la VSFG, soutenir les survivants et garantir la lutte contre l’impunité restent une priorité absolue pour le gouvernement dans la mesure où les violations des droits de la personne et du droit international humanitaire demeurent élevées à l’échelle mondiale. Il en va de même pour la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels par les Casques bleus et le personnel d’aide internationale chargés de protéger les personnes les plus mal desservies et les plus marginalisées. Au cours de la période visée par le rapport, AMC a fait progresser cet objectif, notamment par les moyens suivants :

D’autres ministères ont contribué à l’atteinte de cet objectif au cours de la période 2021-2022 et 2022-2023, notamment au niveau national :

Le FCIL au service de la lutte contre la violence sexuelle et sexiste

Pour favoriser une approche localisée et féministe, il est essentiel de répondre aux besoins au fil de leur évolution, et le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) est l’un des outils qui permettent au Canada d’y répondre avec souplesse. Le Canada a continué de soutenir la lutte contre la violence sexuelle et fondée sur le genre par l’intermédiaire du Programme FCIL, en finançant par exemple un projet visant à améliorer l’accès à la justice et à la guérison pour les survivants de VSFG dans les régions éloignées du Kenya. Le projet a fourni des services juridiques, un soutien psychologique et une représentation aux survivantes de VFG et facilité la recherche d’aide pour les survivantes via des activités de sensibilisation à la prévention et à la réponse à la violence. Par ailleurs, le projet a renforcé la responsabilisation du pouvoir judiciaire et la lutte contre l’impunité.

Objectif 3 - Promouvoir et protéger les droits de la personne des femmes et des filles, l’égalité des genres (EG) et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles dans les zones fragiles et touchés par les conflits.

Dans un contexte mondial où l’égalité des genres et les droits des femmes sont bafoués, et où l’espace publique et les ressources des organisations de défense des droits des femmes et des mouvements féministes s’affaiblissent, une approche calculée et cohérente a continué d’être nécessaire au cours de l’exercice financier visé par le présent rapport. Le Canada a promu et protégé les droits fondamentaux des femmes, des filles et des personnes marginalisées par les moyens suivants :

Histoire de changement : l’organisation Wi’am en Cisjordanie

Une des 407 participantes du programme de formation de Wi’am sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CECAW) et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies a partagé : « Quand j’ai dit à mes amis que je m’inscrivais à une formation sur les droits des femmes, ils m’ont dit pourquoi, tu es folle, qu’est-ce que tu vas en faire? J’ai d’abord hésité. J’avais entendu beaucoup de choses négatives sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), notamment qu’elle allait à l’encontre de notre mode de vie islamique. Invitée par ma voisine, je me suis rendue à ma première réunion et j’ai adoré. La formation m’a appris beaucoup de choses, la plus importante étant que ces conventions ne sont pas là pour me forcer à vivre d’une certaine manière, mais pour garantir que j’ai toujours le droit de choisir dans ma vie. Je n’ai pas été forcée de renoncer à ma religion, mais j’ai eu le droit de la pratiquer chez moi, dans ma communauté et dans la société, pendant la guerre ou tout autre conflit. J’ai toujours des droits et j’ai l’intention de les conserver. Je travaille à la maison, mais maintenant je veux travailler avec d’autres, y compris avec notre municipalité, pour adopter la CEDAW et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies et pour enseigner et respecter ces droits, en particulier dans les communautés où ceux-ci sont attaqués. Ce qui m’a le plus frappée, c’est que ces formations ont changé ma façon de parler avec mes enfants et ma famille. Je suis à la fois plus confiante, mais aussi plus compréhensive parce que j’ai confiance en moi et que je connais mes droits en tant que femme. Et c’est ce que je veux transmettre à mes enfants. »

Le Canada et l’Afghanistan

Avant août 2021, en suivant une approche axée sur les droits des femmes et des filles d’abord dans les programmes de développement en Afghanistan, le Canada fournissait un soutien financier et de renforcement des capacités directement aux partenaires afghans, y compris les organisations de défense des droits des femmes. La programmation dans ce secteur était axée sur l’amélioration des possibilités économiques des femmes, la pleine inclusion des femmes dans le processus de paix et la consolidation de la paix locale, l’amélioration de leur santé et de celle de leurs enfants, la promotion des droits reproductifs ainsi que l’amélioration de leur accès à une éducation de base de qualité.

Le 15 août 2021, les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan par la force. Les autorités de facto ont depuis sévèrement restreint les droits des femmes et des filles, limitant leur liberté de mouvement, d’habillement et d’expression, ainsi que leur accès à l’éducation, aux possibilités d’emploi et à la justice. Bien que la prise de contrôle par les talibans ait nui à sa capacité à fournir une aide au développement, le Canada a continué à travailler en étroite collaboration avec des partenaires sélectionnés pour soutenir la prestation de services de base dans les domaines de la santé et de l’éducation, en mettant particulièrement l’accent sur la fourniture de l’aide nécessaire aux femmes et aux filles, dans le respect du Code pénal canadien et conformément à la Politique d’aide internationale féministe du Canada.

Depuis août 2021, le Canada a joué un rôle important dans la défense des droits des femmes et des filles afghanes, ainsi que d’autres groupes marginalisés, en saisissant toutes les occasions d’exhorter les talibans à faire respecter leurs droits. Il a notamment adressé des messages coordonnés aux talibans, en collaboration avec des pays aux mêmes vues, et des déclarations communes avec un ensemble de pays de différentes régions. Entre le 15 août 2021 et le 15 août 2023, la ministre canadienne des Affaires étrangères s’est jointe à 11 déclarations condamnant la situation des femmes et des filles en Afghanistan, y compris des déclarations communes avec d’autres femmes ministres des Affaires étrangères. Sur les réseaux sociaux, la représentante spéciale du Canada pour l’Afghanistan a relayé des messages forts en réponse à la répression systématique des droits des femmes et des filles en Afghanistan.

Le plaidoyer énergique du Canada en faveur de la protection des femmes et des filles afghanes résonne jusqu’aux Nations Unies. Depuis la prise du pouvoir par les talibans, le Canada a fait 13 déclarations à l’ONU concernant la situation des droits de la personne en Afghanistan et a coparrainé cinq résolutions sur l’Afghanistan, dont un puissant discours sur la situation à laquelle sont confrontées les femmes et les filles afghanes prononcé par l’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité lors du débat public du Conseil de sécurité en octobre 2022. Le 19 septembre 2023, la ministre des Affaires étrangères a coparrainé un événement parallèle organisé par l’Irlande et des militants de la société civile afghane, consacré aux droits des femmes et des filles en Afghanistan. En tant que président du Groupe des amis de l’Afghanistan à l’ONU, le Canada joue un important rôle de rassembleur pour un dialogue et une discussion franche et constructive sur l’Afghanistan, tout en améliorant la coordination entre les États membres. En outre, le représentant permanent du Canada auprès de l’ONU a prononcé des paroles fortes à l’Assemblée générale, condamnant les actions des talibans et réitérant le soutien inconditionnel du Canada à la pleine réalisation des droits des femmes et des filles afghanes, et a plaidé en faveur de l’inclusion des femmes afghanes dans les discussions politiques menées par le secrétaire général.

La mobilisation et les prises de position du Canada sur les droits des femmes et des filles afghanes sont guidées par les paroles et les voix des femmes afghanes, tant à l’intérieur de l’Afghanistan qu’au sein de la diaspora au Canada. Par exemple, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2023, la représentante spéciale du Canada pour l’Afghanistan a rencontré virtuellement des femmes leaders de la société civile en Afghanistan et au Canada afin de recueillir leurs points de vue, leurs besoins et leurs recommandations pour la réponse du Canada et de la communauté internationale à la crise des droits humains en Afghanistan. Cette mobilisation s’est basée sur la table ronde organisée en février 2023 par le ministre du Développement international, au cours de laquelle l’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité et certaines militantes de la société civile qui résident maintenant au Canada ont discuté avec lui de leurs préoccupations concernant l’exclusion des femmes de la vie publique et des mesures qu’elles recommanden.

Objectif 4 - Subvenir aux besoins particuliers des femmes et des filles dans les contextes humanitaires ; notamment veiller au respect de leurs droits sexuels et à l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive (SSSR)

Le Canada a continué à faire preuve de leadership au niveau mondial en favorisant une aide humanitaire adaptée aux femmes et en défendant les droits sexuels et l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, conformément à la Politique d’aide internationale féministe. Au cours de la période visée par le rapport, les efforts ont notamment porté sur les points suivants :

Identification de femmes en péril

Dans le cadre du programme de réinstallation des réfugiés, le Canada utilise la mention « femmes en péril » que les organisations d’orientation et les agents d’IRCC peuvent apposer aux recommandations et aux dossiers des réfugiés pour indiquer les femmes ou les filles qui se trouvent dans des situations périlleuses ou instables en permanence, et dans des situations où un traitement urgent ou accéléré peut s’avérer nécessaire. Cette mention reconnaît les risques particuliers auxquels sont confrontées les femmes et les jeunes filles réfugiées en raison des normes et pratiques sociales patriarcales et de la violence sexuelle ou fondée sur le genre, lorsque les autorités locales ne peuvent pas assurer leur sécurité. Elle permet au gouvernement du Canada d’offrir une protection rapide et efficace aux femmes et aux filles qui en ont besoin, y compris dans des contextes de conflit ou d’après-conflit. En reconnaissance de la discrimination à laquelle les femmes sont confrontées, les réfugiées réinstallées en vertu de cette identification sont dispensées de l’obligation habituelle de démontrer leur capacité à s’établir. Elles peuvent également bénéficier de services supplémentaires d’aide à l’établissement au Canada dans le cadre du Programme de parrainage d’aide-conjointe, qui offre aux réfugiés un soutien sur une période plus longue (jusqu’à 36 mois) et combine le soutien du gouvernement du Canada et de parrains privés. En outre, la persécution fondée sur le genre est l’un des motifs pour lesquels le Canada accorde l’asile. En 2021, le Canada a réinstallé 995 femmes et enfants réfugiés identifiés comme des personnes en péril. En 2022, 2 088 réfugiés réinstallés avaient été identifiés comme des femmes en péril.

Objectif 5 - Renforcer la capacité des opérations de paix à faire progresser le Programme FPS, notamment en déployant davantage de femmes et en intégrant pleinement le Programme FPS dans les opérations des FAC et les déploiements de la police.

Dans le cadre de l’Initiative Elsie pour la participation des femmes aux opérations de paix, le Canada s’est efforcé d’accroître la participation significative des femmes en uniforme :

Le Canada a poursuivi ses efforts pour intégrer le Programme FPS dans ses propres activités. Par exemple :

3. Améliorer la capacité du gouvernement du Canada à mettre en œuvre le Plan d’action

Les partenaires du Plan d’action se sont engagés à améliorer leur propre capacité interne à mettre en œuvre les objectifs du Plan d’action national du Canada. Bien qu’il reste des défis à relever et que les changements systémiques nécessitent du temps, on peut citer quelques exemples de mesures fortes en faveur de l’égalité des genres, de l’inclusion et des FPS au sein du gouvernement du Canada :

Programme d’expérience professionnelle autochtone

Travailler au Guatemala, où la plupart des interlocuteurs et des participants aux programmes du Canada sont autochtones, exige des connaissances et une sensibilité spécifique pour garantir des programmes et des résultats adaptés à la culture et dans un contexte post-conflit. Cependant, les personnes autochtones, en particulier les femmes, continuent de se heurter à des obstacles importants dans l’acquisition des compétences requises pour travailler pour les bailleurs de fonds, dont le Canada et ses partenaires. Cela crée un déficit de connaissances et de perspectives autochtones dans la communauté internationale et peut saper les efforts visant à établir la confiance de la communauté dans les territoires autochtones où de graves violations des droits de la personne ont été commises pendant le conflit armé. Le Programme d’expérience professionnelle autochtone représente un engagement concret pour intégrer une vision du monde autochtone dans notre travail, faire progresser la politique du gouvernement du Canada en matière de diversité et d’inclusion sur le lieu de travail, et faire avancer le Programme FPS. L’ambassade du Canada au Guatemala a bénéficié de l’intégration de 6 professionnels autochtones (5 femmes et 1 homme) dans la mission entre 2017-2022. Chacun a apporté une partie de lui-même et de sa culture au travail quotidien de la mission.

4. Conclusion et prochaines étapes

Malgré un contexte de sécurité mondial en constante évolution et un climat de plus en plus hostile à l’égalité des genres, aux droits des femmes et à l’inclusion, le Canada a continué à jouer un rôle de premier plan à l’échelle mondiale en matière de FPS et d’approche féministe, en défendant l’égalité des genres et les droits des femmes au sein des principales plateformes de négociations multilatérales sur la sécurité et d’autres enjeux connexes. Ce leadership s’est étendu sur le terrain dans la région de l’Afrique centrale et de l’Est, où les programmes canadiens d’aide internationale, d’aide humanitaire et du PSOP ont permis de répondre aux besoins fondamentaux des personnes en situation de vulnérabilité et d’apporter des changements transformateurs aux normes et pratiques sociales néfastes liées aux inégalités de genre. Sur le plan national, le Canada a établi plus de liens que jamais avec le Programme FPS, qu’il s’agisse de l’intégration des réfugiés, des déploiements des FAC et des opérations de paix internationales, ou même de la mise en œuvre du Plan d’action national sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Tous les partenaires de mise en œuvre ont réalisé des progrès concrets dans l’avancement du Programme FPS, dans l’intérêt des Canadiens.

Les défis sont inévitables lorsqu’il s’agit de poursuivre un objectif aussi ambitieux au sein de nombreux ministères fédéraux dotés de mandats différents. Les partenaires du Plan d’action ont éprouvé des difficultés à mettre pleinement en œuvre le Plan d’action dans l’ensemble des politiques, programmes et interventions du Canada. L’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité a contribué à faire connaître le Plan d’action à tous les partenaires, en les poussant à être ambitieux et en les réunissant régulièrement pour échanger avec eux.

Au cours de la période visée par le rapport, le gouvernement du Canada a travaillé à l’élaboration de son troisième Plan d’action national intitulé Les fondements de la paix : Plan d’action national du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité. Le Plan sera à nouveau coordonné par AMC et impliquera 10 partenaires fédéraux. Les partenaires ont chacun préparé un plan de mise en œuvre ou une déclaration d’appui pour démontrer la manière dont ils feront progresser le Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité dans le cadre de leurs mandats respectifs. En outre, le Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité tient compte des conclusions de l’examen à mi-parcours et offre l’occasion de relever les défis et de combler les lacunes critiques dans la mise en œuvre du Programme FPS. En allant encore plus loin, le Canada profitera de l’occasion pour explorer la manière dont il peut se servir du Programme FPS pour s’attaquer à l’héritage du colonialisme, en renforçant l’orientation nationale du Plan d’action, tout en continuant à jouer un rôle charnière dans l’avancement du programme à l’échelle mondiale. Le Plan offrira également une occasion de s’attaquer aux causes profondes de la violence et de la discrimination, notamment en appliquant une approche antiraciste et intersectionnelle pour répondre à la discrimination globale et systémique. Le troisième Plan d’action national a été élaboré en étroite collaboration et avec la participation de divers intervenants, notamment de la société civile et des communautés autochtones.

Bien que le présent rapport d’étape pangouvernemental marque la fin du deuxième Plan d’action national, les progrès tangibles réalisés et les leçons tirées ont été d’une valeur inestimable à un moment où le Canada progresse dans l’élaboration, le lancement et la mise en œuvre du troisième Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité. Un intérêt et un dévouement soutenus au plus haut niveau pour le Programme FPS et le Plan d’action seront nécessaires pour maintenir le leadership mondial du Canada dans ce domaine et, en fin de compte, pour contribuer à la création d’un monde plus sécuritaire, paisible et durable pour tous.

Annexes

Annexe A : Définitions

Ces définitions figurent dans le Plan d’action national du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité. Elles sont formulées et compilées pour aider les lecteurs à comprendre les termes tels qu’ils sont employés dans le Plan d’action.

Mariages d’enfants, précoces et forcés (MEPF) : Le terme « mariage d’enfants » désigne un mariage dans lequel au moins l’une des parties est un enfant. Selon la Convention relative aux droits de l’enfant, un enfant est « tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable ». Le « mariage précoce » est souvent utilisé de manière interchangeable avec le « mariage d’enfants » et fait référence aux mariages impliquant une personne âgée de moins de 18 ans dans les pays où l’âge de la majorité est atteint plus tôt ou au moment du mariage. Le mariage précoce peut également faire référence à des mariages où les deux époux ont 18 ans ou plus, mais où d’autres facteurs les rendent inaptes à consentir au mariage, comme leur niveau de développement physique, émotionnel, sexuel et psychosocial, ou un manque d’information concernant les options de vie de la personne. Un mariage forcé est un mariage qui se produit sans le consentement libre et entier de l’une ou des deux parties ou lorsqu’au moins l’une des deux parties n’est pas en mesure de mettre fin au mariage, notamment sous l’effet d’une contrainte ou d’une pression sociale ou familiale intense.

La fragilité se caractérise par l’accumulation et la combinaison de risques associés à une capacité insuffisante de l’État, du système ou d’une communauté à gérer, absorber ou atténuer leurs conséquences. Cette situation d’exposition au risque peut avoir des conséquences négatives, notamment la violence, les conflits armés, les crises politiques prolongées et le sous-développement chronique. Les risques et la capacité d’adaptation sont mesurés en fonction de cinq aspects : la politique, la société, la sécurité, l’économie et l’environnement (source : OCDE).

Le genre fait référence aux rôles, comportements, expressions et identités socialement construits des filles, des femmes, des garçons, des hommes et des personnes de genre. Il influence la façon dont les gens se perçoivent et perçoivent les autres, la façon dont ils agissent et interagissent, la répartition du pouvoir et des ressources dans la société, ainsi que les résultats sociaux, sanitaires et économiques des personnes.

Le sexe désigne un ensemble d’attributs biologiques chez l’humain et l’animal. Il est principalement associé à des caractéristiques physiques et physiologiques, notamment les chromosomes, l’expression des gènes, les niveaux et la fonction des hormones, et l’anatomie reproductive et sexuelle. Le sexe est généralement catégorisé comme féminin ou masculin, mais il existe des variations dans les attributs biologiques qui composent le sexe et dans la manière dont ces attributs sont exprimés.

L’égalité des genres fait référence à l’égalité des droits, des responsabilités et des chances pour les femmes, les hommes et les personnes de diverses identités de genre. L’égalité désigne l’état d’être égal, tandis que l’équité désigne l’état d’être juste, impartial ou équitable. Toutefois, l’égalité des genres ne garantit pas en soi l’égalité des résultats pour les femmes, les hommes et les personnes de diverses identités de genre.

L’intégration du genre consiste à s’assurer que les perspectives de genre et l’attention portée à l’objectif de l’égalité des genres sont au centre de toutes les activités, telles que la politique, la programmation et le plaidoyer, et dans toutes les phases : planification, mise en œuvre, suivi et évaluation.

L’Analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus) est un outil d’analyse visant à soutenir l’élaboration d’initiatives adaptées et inclusives, y compris les politiques, les programmes et d’autres initiatives. L’ACS Plus est un processus qui permet de comprendre qui est concerné par le problème abordé par l’initiative, de déterminer comment l’initiative peut être adaptée pour répondre aux divers besoins des personnes les plus touchées, et de prévenir ainsi que d’atténuer toute entrave à l’accès à l’initiative et tout obstacle empêchant d’en bénéficier. L’ACS Plus est aussi un processus continu qui ne prend pas fin une fois qu’une initiative a été élaborée. Il s’agit d’un outil analytique qui peut et doit être appliqué à tous les stades de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation d’une initiative. L’application de l’ACS Plus aux initiatives veille à ce que les considérations relatives à la diversité soient intégrées au processus décisionnel, permettant ainsi des initiatives adaptées et inclusives qui répondent aux besoins de différents groupes de personnes. Depuis 1995, le gouvernement du Canada s’est engagé à appliquer une analyse comparative entre les sexes dans tous les processus décisionnels et en 2011, il a ajouté le « Plus » à l’analyse pour insister sur la nécessité de prendre en compte un grand nombre de facteurs dans l’analyse, y compris le handicap.

Les politiques et programmes adaptés au genre sont élaborés en prenant en considération les normes, les rôles et les inégalités entre les genres et en prenant des mesures pour y remédier activement.

La sensibilité au genre suppose une conscience cognitive des différences entre les sexes; toutefois, les mesures appropriées n’ont peut-être pas été prises. Les expressions « adapté au genre » et « sensible au genre » sont souvent utilisées de manière interchangeable.

Les interventions porteuses de changements pour les femmes vont au-delà des questions d’égalité des genres. Leur but est de transformer les relations inégales entre les genres et de promouvoir le partage du pouvoir, le contrôle des ressources, la prise de décisions et le soutien envers l’autonomisation des femmes et des filles.

Discrimination multiple et croisée : Les personnes ont de multiples identités fondées sur des facteurs identitaires croisés tels que le genre, l’ethnicité, la race, la religion, l’âge, l’orientation sexuelle et les capacités. La discrimination à laquelle elles sont confrontées est multidimensionnelle et ses différentes composantes ne peuvent être traitées séparément.

Violence sexuelle et fondée sur le genre (VSFG) : La violence fondée sur le genre (VFG) est une violence dirigée envers des personnes en raison de leur expression sexuelle, leur identité sexuelle ou leur identité perçue. Cela inclut plus particulièrement la violence ou les abus pouvant se traduire par des souffrances ou des préjudices physiques, sexuels ou psychologiques. Elle touche toutes les sociétés et toutes les classes sociales et se manifeste aussi bien dans la vie privée que dans la vie publique. Qu’il s’agisse de viol comme arme de guerre, de trafic sexuel, de violence conjugale, de mutilation génitale des femmes ou autre, la VFG est une violation des droits de la personne. La VFG est une force destructrice qui porte atteinte à la dignité humaine, à sa santé et à sa capacité à participer à la vie sociale, économique et politique. Elle constitue un obstacle à l’égalité des genres, au développement durable et à la paix. La VFG est ancrée dans les inégalités entre les genres et intensifiée par d’autres formes de discrimination, notamment le racisme, le colonialisme, le handicap, l’homophobie, la transphobie et la pauvreté. Elle est souvent exacerbée dans les situations de conflit.

La violence sexuelle est un type prévalent de VFG. La violence sexuelle dans les conflits comprend le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée et la stérilisation ou l’avortement forcés. Le cadre juridique international précise clairement que le viol et les autres formes de violence sexuelle peuvent être des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des génocides. De nombreux États ont des lois rendant ces actes répréhensibles, soit en raison de leur nature intrinsèque, soit à titre d’infraction criminelle ordinaire. La Cour pénale internationale, à La Haye, a parfois compétence sur ces questions. Certains traités internationaux, et d’une certaine façon le droit coutumier international, obligent les États à poursuivre ou extrader les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocides. Selon le régime international et de nombreux États, on ne peut amnistier les auteurs de ces graves violations du droit international.

Santé et droits sexuels et reproductifs : englobent une éducation sexuelle complète adaptée à l’âge, les services de santé génésique, les services de planification familiale, y compris la contraception, les services d’avortement sûrs et légaux et les soins post-avortement; la prévention et la gestion du VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles, la prévention des violences sexuelles et fondées sur le genre et la réponse à ces violences, y compris la prévention des pratiques préjudiciables telles que le mariage forcé enfant et précoce et les mutilations génitales féminines ou excisions, et la fourniture de services psychosociaux aux survivants de VFG, la formation des professionnels de la santé à la prestation de services de santé sexuelle et reproductive et de planification familiale, les activités de plaidoyer des groupes de femmes, de jeunes, d’autochtones et d’acteurs de la société civile 2ELGBTQI+, la lutte contre les normes sociales qui limitent le contrôle des femmes et des adolescents sur leur corps et la prise de décisions en matière de procréation, et l’élimination des obstacles judiciaires et juridiques touchant la santé sexuelle et reproductive, ainsi que les droits connexes.

Renforcement du pouvoir des femmes et des filles : Prise de contrôle par les femmes et les filles de leur vie; détermination de leurs propres objectifs, acquisition de compétences et développement de leur autonomie. Les politiques et les programmes peuvent y contribuer. Par exemple, les femmes et les filles peuvent acquérir leur autonomie en fixant les conditions leur permettant de décider de l’utilisation qu’elles font des ressources et de leur revenu (autonomisation économique), en ayant accès à une éducation de qualité (autonomisation sociale) et en prenant part à la vie politique (autonomisation politique).

Annexe B : Théorie du changement

Plan d’action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité 2017-2022 (PANC 2)

Le Canada joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies et des résolutions ultérieures sur les FPS.

Impact

Les femmes participent aux efforts de paix et de sécurité, les femmes et les filles sont autonomisées et leurs droits de la personne sont respectés dans les États fragiles et touchés par les conflits (EFTC).

Résultats (objectifs)

Les femmes participent aux efforts de paix et de sécurité, les femmes et les filles sont autonomisées et leurs droits de la personne sont respectés dans les EFTC.

Résultats intermédiaires

Des changements positifs dans les comportements, les normes sociales, les pratiques institutionnalisées et les systèmes juridiques, y compris les lois coutumières et religieuses, en ce qui concerne l’égalité des genres, la violence sexuelle et sexiste, et l’exploitation et les abus sexuels commis par les Casques bleus et d’autres membres du personnel international.

Résultats immédiats

Les gouvernements nationaux et locaux, la société civile, les États donateurs, les Nations Unies et d’autres organisations multilatérales travaillant dans les EFTC ou en relation avec eux, ont augmenté la capacité et la motivation pour adopter une approche adaptée au genre et porteuse de changements pour les femmes, ainsi que pour promouvoir et protéger les droits des femmes et des filles, leur autonomisation et l’égalité des genres, et y faire participer les hommes et les garçons.

Mesures (ce que nous faisons)

Diplomatie et leadership politique

Programmation

Approche stratégique

Une approche adaptée au genre, basée sur les droits de la personne et de l’ensemble du gouvernement pour les interventions de paix et de sécurité et la situation des femmes et des filles dans les EFTC.

Contexte

Bien qu’il soit prouvé que la participation des femmes est essentielle à l’instauration et au maintien de la paix et que les femmes sont des agentes de changement essentielles, souvent à la tête de mouvements pour la paix et à l’origine du rétablissement de la communauté après un conflit, elles sont largement exclues des négociations et des processus de paix. La VSFG dans les conflits, les contraintes qui pèsent sur la capacité des femmes à participer à la résolution des conflits et les violations des droits fondamentaux des femmes et des filles restent des questions urgentes nécessitant l’adoption de mesures permettant de progresser vers des sociétés plus inclusives, plus équitables et plus stables.

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