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Déclaration de Reykjavik 2021

Douzième réunion des ministres du Conseil de l’Arctique

Nous, Ministres représentant les huit États de l’Arctique accompagnés des représentants des six organisations participantes permanentes du Conseil de l’Arctique, réunis à Reykjavik, en Islande, au terme du deuxième mandat de l’Islande à la présidence du Conseil, pour la douzième réunion des ministres du Conseil de l’Arctique,

Réaffirmant notre engagement à maintenir la paix, la stabilité et une coopération fructueuse dans l’Arctique,

Célébrant le 25e anniversaire du Conseil de l’Arctique et les progrès réalisés dans le cadre de son engagement en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement dans l’Arctique, soulignant son rôle en tant que principale enceinte de coopération dans la région, et réaffirmant notre engagement à le renforcer encore davantage et à fournir une orientation stratégique à ses travaux,

Reconnaissant la force de coopération des États de l’Arctique et des participants permanents pour s’attaquer à de nouveaux défis et débouchés dans l’Arctique, et soulignant leur position unique pour promouvoir une gouvernance responsable dans la région et les affaires arctiques,

Insistant sur l’importance d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et, à cet égard, appelant toutes les parties à l’Accord de Paris, y compris les États de l’Arctique et les États observateurs du Conseil de l’Arctique, à mettre en œuvre et à renforcer les contributions déterminées au niveau national et d’autres mesures conformes aux objectifs de l’Accord de Paris,

Notant le rôle essentiel de la dimension humaine et sociale dans le travail du Conseil de l’Arctique, réaffirmant que le bien-être des habitants de l’Arctique est au cœur de ses efforts, reconnaissant la diversité des sociétés, des cultures et des économies de l’Arctique, et constatant les effets d’une pandémie dévastatrice,

Reconnaissant les droits et circonstances particulières des peuples autochtones et le rôle unique des participants permanents au sein du Conseil de l’Arctique et prenant acte de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones,

Notant qu’en raison des changements climatiques et d’autres facteurs, l’Arctique devient plus accessible et que cela pourrait offrir des possibilités d’activités économiques nouvelles et élargies, réaffirmant que ces activités devraient être durables et transparentes et soulignant que les efforts d’atténuation des changements climatiques, tels que la transition vers des solutions à faible émission et à haut rendement énergétique, peuvent contribuer à la création d’emplois durables,

Reconnaissant la biodiversité unique de l’Arctique, notant avec inquiétude les graves menaces qui pèsent sur les écosystèmes arctiques, du fait des changements climatiques et d’autres facteurs de stress, et réaffirmant notre engagement à protéger l’environnement arctique,

Soulignant l’importance de renforcer et de poursuivre la recherche scientifique et les observations à long terme dans l’Arctique et notant que les données scientifiques, conjuguées aux connaissances traditionnelles et locales, continueront de jouer un rôle fondamental dans la prise de décisions éclairées dans l’Arctique et au Conseil de l’Arctique,

Notant avec satisfaction le travail de qualité et d’une grande portée réalisé par les organes subsidiaires du Conseil, sous la présidence islandaise, et dans les circonstances difficiles résultant de la pandémie,

Réaffirmant l’importance des Objectifs de développement durable des Nations Unies et la nécessité de leur mise en œuvre effective d’ici 2030,

Par les présentes :

Peuples et communautés de l’Arctique

  1. Réaffirmons notre soutien à la coopération sur des questions de nature à promouvoir la sécurité et la santé des communautés arctiques, dont le bien-être de tous les habitants de l’Arctique, reconnaissons les répercussions croissantes des changements climatiques dans l’Arctique, notons avec inquiétude les effets de la pandémie de COVID‑19 sur les communautés de l’Arctique, saluons le travail du Conseil de l’Arctique pour évaluer les conséquences de la pandémie dans l’Arctique et les réponses apportées et encourageons la poursuite du travail pour aider les communautés de l’Arctique à faire face aux enjeux sanitaires mondiaux à l’avenir et aux autres perturbations majeures de la vie dans la région arctique,
  2. Reconnaissons le lien intrinsèque entre la santé humaine, les animaux et l’environnement, comme le démontre l’émergence de maladies mortelles comme la COVID‑19, saluons les progrès continus dans la mise en place de réseaux circumpolaires d’experts en santé dans l’Arctique par l’entremise du projet One Arctic, One Health, réitérons notre soutien au bien-être mental et à la prévention du suicide dans l’Arctique, notons les progrès réalisés dans la réduction de la pollution par les polluants organiques persistants (POP), les métaux lourds et d’autres substances toxiques, accueillons avec satisfaction le rapport sur le projet de démonstration d’évaluation environnementale rapide en Russie, qui évalue les menaces à la santé humaine et l’environnement des installations de stockage de pesticides, et appelons à la poursuite des efforts en ce sens,
  3. Notons avec inquiétude que les peuples autochtones de l’Arctique sont encore parmi les populations mondiales les plus exposées aux contaminants qui s’accumulent dans les aliments de subsistance traditionnels, malgré la diminution de la présence de nombreux contaminants observée dans ces populations, réaffirmons notre soutien à la poursuite des études sur les contaminants nouveaux, émergents et réglementés, demandons instamment aux États de l’Arctique d’examiner les récents rapports sur les POP, le mercure et la santé humaine et les contaminants, et de se pencher sur leurs recommandations, et appelons au renforcement des mesures de mise en œuvre, dans le cadre des conventions de Stockholm et de Minamata, afin d’éliminer autant que faire se peut les émissions de POP et de mercure,
  4. Soulignons que la compréhension et la prise en considération des besoins et des défis auxquels sont confrontées les communautés éloignées de l’Arctique sont au cœur du rôle du Conseil de l’Arctique, saluons la mise en œuvre de l’évaluation communautaire du carbone noir et de la santé publique, qui fournira des renseignements précieux sur la façon dont les communautés peuvent réduire l’exposition au carbone noir provenant de la cuisson, du chauffage et de la production d’énergie, et notons que soutenir les efforts visant à réduire les émissions dans les communautés éloignées et autochtones de l’Arctique contribuera à la poursuite de nos efforts communs en faveur de l’environnement et contre les changements climatiques,
  5. Reconnaissons qu’un avenir énergétique propre et sûr est essentiel à la résilience des communautés de l’Arctique, soulignons la nécessité de poursuivre les travaux de l’Arctic Remote Energy Networks Academy II, réaffirmons l’importance de promouvoir l’utilisation de sources d’énergie durables, abordables, fiables et propres dans les communautés de l’Arctique et appelons à la poursuite des travaux sur les solutions énergétiques innovantes et renouvelables et le renforcement des capacités connexes dans l’Arctique afin de lutter contre les changements climatiques,
  6. Reconnaissons l’importance de renforcer les mesures de prévention, de préparation et d’intervention afin d’atténuer les répercussions des situations d’urgence sur les habitants et l’environnement de l’Arctique, saluons la poursuite des efforts pour assurer la mise en œuvre de l’Accord de coopération en matière de préparation et d’intervention en cas de pollution marine par les hydrocarbures dans l’Arctique et de l’Accord de coopération en matière de recherche et de sauvetage aéronautiques et maritimes dans l’Arctique, reconnaissons la menace croissante des incendies de végétation dans la région arctique, notons avec satisfaction les travaux en cours visant à renforcer la coopération circumpolaire face à ce grave problème, et appelons à la poursuite des efforts pour faire face aux conséquences fluctuantes des changements climatiques, des catastrophes d’origine tant naturelle qu’humaine, et pour favoriser la croissance des activités de développement durable,
  7. Notons avec satisfaction la coopération visant à partager les connaissances et l’expérience en matière de préparation et d’intervention en cas d’accidents et de menaces liés à la dispersion de radionucléides, saluons la création d’un groupe d’experts sur les rayonnements sous la présidence islandaise chargé d’examiner les risques connexes, y compris concernant les déchets nucléaires, et les mesures d’atténuation,
  8. Notons avec satisfaction les progrès réalisés dans la mise sur pied et l’élargissement du Réseau circumpolaire local d’observateurs de l’environnement, qui suscite une participation de plus en plus importante, reconnaissons son utilité pour renforcer les capacités et partager les connaissances, y compris parmi la jeunesse autochtone et locale, et saluons la poursuite du soutien à ce projet,
  9. Soulignons l’importance de l’égalité entre les genres et du respect de la diversité pour le développement durable de l’Arctique et accueillons avec satisfaction le Rapport panarctique intitulé « Gender Equality in the Arctic, Phase 3 », appelons à l’intégration de l’analyse comparative entre les sexes dans le travail du Conseil de l’Arctique et demandons que d’autres mesures soient prises pour faire progresser l’égalité entre les genres dans l’Arctique,
  10. Reconnaissons l’importance de la participation des jeunes de l’Arctique à la coopération internationale, saluons les initiatives des organes subsidiaires du Conseil en faveur de cette participation et invitons les hauts fonctionnaires de l’Arctique à poursuivre leurs efforts afin de trouver des moyens concrets et novateurs de favoriser la coopération transfrontalière des jeunes et de susciter leur intérêt pour les affaires de l’Arctique,
  11. Saluons la décision des Nations Unies de déclarer 2022‑2032 « Décennie internationale des langues autochtones », soulignons qu’il existe un lien évident entre les langues et le savoir autochtones de l’Arctique, encourageons les activités qui renforcent l’autonomie des utilisateurs de langues autochtones de l’Arctique, ainsi que le maintien et le renforcement de leurs langues, et accueillons avec satisfaction le projet de numérisation du patrimoine linguistique et culturel des peuples autochtones de l’Arctique,

Développement économique durable

  1. Réaffirmons la nécessité que l’Arctique soit et reste une région dynamique, où les habitants ont des perspectives d’emploi et d’amélioration de leur bien-être économique et social,
  2. Réaffirmons l’importance de comprendre les économies uniques, diverses et changeantes de l’Arctique, reconnaissons le rôle essentiel des entreprises autochtones et des moyens de subsistance traditionnels des peuples autochtones dans les économies de l’Arctique, saluons le quatrième rapport Economy of the North – ECONOR 2020 et encourageons les hauts fonctionnaires de l’Arctique à poursuivre les travaux visant à préserver et à renforcer la diversité économique des communautés de l’Arctique,
  3. Réaffirmons l’importance de poursuivre le développement d’une croissance économique durable dans l’Arctique, reconnaissons le rôle de la gestion responsable des ressources et du développement économique durable pour les moyens de subsistance dans la région, soutenons, de concert avec les parties concernées, des moyens concrets pour mieux promouvoir les activités économiques durables et encourageons l’innovation et l’esprit d’entreprise,
  4. Soulignons, le cas échéant, l’importance d’investissements responsables, peu polluants et durables dans des infrastructures résilientes, comme des réseaux d’énergie, de connectivité et de transport améliorés qui profiteront aux communautés de l’Arctique, en contribuant à leur fournir un accès significatif aux services publics pertinents, reconnaissons l’importance de la collaboration avec le secteur privé, qui peut contribuer à la transition vers des économies à faibles émissions, et encourageons les partenariats autour de questions d’intérêt commun et le renforcement des capacités, en tenant compte des répercussions sur la biodiversité et l’utilisation traditionnelle des terres,
  5. Saluons le travail accompli par l’Arctic Food Innovation Cluster, soutenons la production alimentaire locale et soulignons l’importance de la sécurité alimentaire dans l’Arctique, en amplifiant le rôle de la région arctique dans la production alimentaire durable et mondiale,
  6. Reconnaissons l’importance du maintien des ressources marines vivantes dans l’Arctique, accueillons favorablement le rapport Blue Bioeconomy in the Arctic Region, soulignons le potentiel de développement économique par la gestion durable et l’utilisation responsable des bioressources marines dans l’Arctique, et encourageons les États de l’Arctique à faciliter et à promouvoir, le cas échéant, le développement durable de la bioéconomie bleue,
  7. Reconnaissons la nécessité d’accroître les perspectives d’emploi et d’élever le niveau de vie dans l’Arctique, reconnaissons la nécessité de soutenir les entreprises de l’Arctique et soulignons que tous les projets, petits, moyens ou grands, doivent être menés de manière responsable, dans le respect des droits des peuples autochtones,

Changements climatiques, solutions énergétiques vertes, environnement et biodiversité

  1. Sommes préoccupés au plus haut point par le fait qu’au cours des cinquante dernières années, l’Arctique s’est réchauffé à un rythme trois fois supérieur à la moyenne mondiale, ce qui a eu des effets dévastateurs sur l’environnement, la biodiversité, la société et les infrastructures, ainsi que sur les moyens de subsistance de nombreuses communautés arctiques, reconnaissons que le dépôt de carbone noir dans l’Arctique accélère la fonte de la neige et de la glace, intensifiant ainsi les effets néfastes des changements climatiques, et que les futures émissions mondiales de gaz à effet de serre et de polluants climatiques de courte durée de vie (PCDV) détermineront en grande partie l’ampleur des changements climatiques dans l’Arctique, réaffirmons la nécessité d’une action renforcée pour atteindre l’objectif à long terme concernant la température et la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de PCDV, et de ralentir le taux d’augmentation de la température moyenne au niveau mondial et dans l’Arctique,
  2. Sommes vivement préoccupés par l’augmentation continue des émissions anthropiques mondiales de gaz à effet de serre et de PCDV qui entraînent des changements climatiques et ont des répercussions majeures sur l’Arctique, avec des effets néfastes généralisés sur les personnes, les sociétés et les écosystèmes, y compris sur les moyens de subsistance de nombreuses communautés de l’Arctique, et soulignons la nécessité d’intensifier les efforts pour atteindre l’objectif à long terme de l’Accord de Paris en matière de température,
  3. Saluons les rapports Arctic Climate Change Update 2021: Key Trends and Impacts and Short-lived Climate Forcers (SLCFs) 2021, chargeons le Conseil de l’Arctique de poursuivre et d’avancer ses travaux de surveillance et d’évaluation des répercussions et de l’atténuation des changements climatiques dans l’Arctique, ainsi que de l’adaptation ces changements, d’informer et de contribuer aux évaluations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, et d’autres organisations internationales compétentes, afin d’encourager une action mondiale plus soutenue pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre et de PCDV, et prévenir la perte de biodiversité,
  4. Approuvons le rapport intitulé Expert Group on Black Carbon and Methane, Summary of Progress and Recommendations 2021, concernant les progrès collectifs réalisés par les États de l’Arctique et plusieurs États observateurs pour réduire les émissions de carbone noir et de méthane, encourageons les États de l’Arctique et les États observateurs à développer leur coopération et à mettre en œuvre les recommandations du rapport, soutenons l’objectif collectif et ambitieux de réduire, d’ici 2025, les émissions de carbone noir de 25 à 33 % par rapport aux niveaux de 2013, encourageons vivement les États observateurs à s’engager à atteindre des objectifs de réduction similaires, envisageons d’éventuelles mises à jour de l’objectif et présenterons une recommandation en ce sens lors de la prochaine réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, et notons que des actions et des mesures supplémentaires sont nécessaires pour réduire de manière significative les émissions globales de méthane,
  5. Saluons le travail visant à atténuer les émissions de carbone noir et de méthane provenant du brûlage à la torche dans le secteur pétrolier et gazier de l’Arctique, et réaffirmons l’importance de la poursuite de la coopération arctique en matière de réduction des PCDV,
  6. Conscients du réchauffement accéléré de l’Arctique, de la fonte de la glace de mer et de la couverture neigeuse qui y est associée, de l’érosion côtière et d’autres répercussions, reconnaissons le besoin urgent de mesures d’adaptation aux changements climatiques à tous les niveaux, soutenons les efforts visant à accroître la capacité de toutes les communautés de l’Arctique à s’adapter aux changements climatiques et encourageons la poursuite des efforts visant à définir et à partager les pratiques exemplaires pour relever ces défis,
  7. Reconnaissons que les peuples autochtones de l’Arctique sont parmi ceux qui contribuent le moins aux changements climatiques, tout en étant les premiers à en observer et à en subir les effets, et notons l’importance de les consulter de bonne foi sur les enjeux liés aux économies à faibles émissions,
  8. Saluons le rapport intitulé Zero Arctique: Concepts for Carbon Neutral Arctic Construction Based on Tradition, et demandons instamment que davantage d’efforts soient déployés pour soutenir les approches innovantes, le développement des capacités et les technologies afin de stimuler les solutions énergétiques fiables et propres,
  9. Notons le potentiel de l’Arctique en tant que bénéficiaire et producteur d’énergies durables et à faibles émissions, de minéraux essentiels et de solutions innovantes susceptibles d’accélérer la transition énergétique durable à l’échelle mondiale, en tenant compte des écosystèmes vulnérables et de la biodiversité, et soutenons le développement des énergies renouvelables dans les communautés de l’Arctique et la coopération à cet égard, tout en appliquant des normes élevées de protection de la santé, de la sécurité et de l’environnement, et en facilitant leur fiabilité,
  10. Reconnaissons la valeur intrinsèque de la biodiversité et de sa conservation en tant que préoccupation commune et soulignons son importance pour le bien-être environnemental, culturel, économique et spirituel des habitants de l’Arctique, soulignons l’importance de la protection des écosystèmes de l’Arctique, encourageons les solutions fondées sur la nature, telles que les zones protégées, les efforts de conservation menés par les Autochtones et d’autres mesures efficaces de conservation par zone, afin de conserver la biodiversité de l’Arctique, y compris les espèces arctiques, et appelons à des actions visant à promouvoir une approche écosystémique de la gestion et de l’intégration de la biodiversité dans les prises de décision pertinentes, et à continuer de contribuer à la Convention sur la diversité biologique, le cas échéant,
  11. Soulignons l’importance d’une surveillance et d’une conservation constantes de la biodiversité arctique, accueillons favorablement le rapport intitulé State of the Terrestrial Biodiversity et le nouveau plan stratégique du Programme de surveillance de la biodiversité circumpolaire (2021‑ 2025), et encourageons la poursuite des efforts visant à répondre aux besoins de surveillance et à dresser des rapports sur l’état de la biodiversité des écosystèmes arctiques afin d’éclairer les initiatives nationales, régionales et mondiales,
  12. Reconnaissons que les zones humides et les forêts boréales de l’Arctique soutiennent la biodiversité, apportent des contributions substantielles à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques et fournissent d’importants services écosystémiques aux communautés de l’Arctique et du monde, notamment en stockant le carbone et en renforçant la résilience aux répercussions des changements climatiques, accueillons favorablement le rapport intitulé Resilience and Management of Arctic Wetlands: Key Findings and Recommendations, et encourageons la mise en œuvre de ses recommandations et la poursuite des travaux sur les zones humides arctiques,

Environnement marin de l’Arctique

  1. Notons avec inquiétude l’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone, l’acidification des océans et les répercussions généralisées des changements climatiques sur les environnements marins et côtiers de l’Arctique, y compris la perte de glace de mer, et décidons de continuer à surveiller et à évaluer ces répercussions pour éclairer les décisions et les actions visant à améliorer la coopération liée aux activités marines et à la protection de l’environnement arctique,
  2. Notons avec inquiétude la pression croissante exercée par les changements climatiques et d’autres facteurs de stress sur la biodiversité marine et les communautés côtières de l’Arctique, prenons note des documents d’information intitulés Marine Protected Areas in a Changing Arctic et Indigenous Food Security in the Arctic - Implications of a Changing Ocean, reconnaissons que les aires marines protégées et d’autres mesures efficaces de conservation par zone peuvent être des outils efficaces pour améliorer la conservation de la biodiversité et la résilience lorsqu’elles sont appliquées sur la base des meilleures données scientifiques disponibles conformément à la législation nationale et au droit international, en tenant compte de l’impact socioéconomique, et félicitons de la poursuite des travaux en la matière,
  3. Saluons le premier dialogue sur les mécanismes marins entre les Hauts Représentants de l'Arctique et les professionnels des milieux marins, dans le prolongement des recommandations du Groupe de travail sur la coopération marine dans l’Arctique II (2019), et réjouissons de la poursuite de ce type de dialogue sous les futures présidences,
  4. Réaffirmons l’importance du Plan stratégique pour les mers arctiques 2015-2025 (AMSP) et des actions pour la biodiversité arctique 2013‑2021 pour fournir une orientation stratégique à la conservation et à l’utilisation durable des ressources marines vivantes dans l’Arctique, saluons le travail de mise à jour de l’AMSP pour proposer de nouvelles actions stratégiques en réponse aux questions nouvelles et émergentes, et attendons avec hâte l’entrée en vigueur de l’Accord international visant à prévenir la pêche non réglementée en haute mer dans l’océan Arctique central, une fois ratifié par toutes les parties,
  5. Saluons le rapport final sur la modélisation de la connectivité océanographique de l’Arctique et les nouveaux efforts déployés par le Programme circumpolaire de surveillance de la biodiversité pour mettre en place une plateforme de coproduction de connaissances dans la surveillance et l’évaluation des écosystèmes côtiers de l’Arctique,
  6. Réaffirmons l’importance de l’approche écosystémique pour la gestion de l’environnement marin dans l’Arctique, encourageons l’utilisation des lignes directrices pour la mise en œuvre d’une approche écosystémique de la gestion des écosystèmes marins de l’Arctique (2019) et saluons les activités connexes en ce domaine,
  7. Notons avec inquiétude les répercussions de la pollution à longue distance sur l’environnement arctique et sa faune, dont fait état le document POPs and Chemicals of Emerging Arctic Concern: Influence of Climate Change 2020, Summary for Policy Makers and Mercury Assessment 2021, Summary for Policy Makers, appelons à la réalisation d’autres études sur les répercussions des changements climatiques sur les contaminants, encourageons l’utilisation de la science ainsi que des connaissances traditionnelles et locales dans la recherche sur les polluants et les changements climatiques, et coopérons pour fournir des données sur l’Arctique à prendre en considération dans le cadre des accords internationaux sur les produits chimiques,
  8. Notons avec inquiétude la présence de déchets marins et de microplastiques dans l’environnement arctique, décidons de promouvoir les travaux visant à améliorer la gestion des déchets afin de prévenir et de réduire les déchets marins, et encourageons les États de l’Arctique à coopérer avec les organisations régionales et internationales compétentes pour traiter la question des déchets marins, par une approche circulaire et axée sur le cycle de vie,
  9. Saluons le travail sur les déchets marins, y compris les microplastiques, approuvons le plan d’action régional sur les déchets marins dans l’Arctique, reconnaissons son rôle important dans la réduction des déchets marins dans la région, soulignons la nécessité d’assurer une mise en œuvre efficace du plan d’action et appelons les États observateurs, selon qu’il convient, à prendre des mesures pour réduire les déchets marins provenant de l’extérieur de l’Arctique,
  10. Saluons le plan de surveillance des déchets et des microplastiques, qui complète le plan d’action régional sur les déchets marins dans l’Arctique et d’autres activités internationales, et encourageons les États arctiques à soutenir sa mise en œuvre dans toute la région arctique,
  11. Reconnaissons que la présence de déchets marins dans l’océan est imputable au manque de systèmes efficaces de gestion des déchets dans le monde entier, saluons la coopération et les efforts visant à renforcer la capacité de gestion écologiquement rationnelle des déchets solides et des déchets marins dans l’Arctique, reconnaissons l’importance de renforcer la coopération sur les enjeux liés au transport maritime dans l’Arctique, y compris dans le cadre de l’Organisation maritime internationale, et accueillons favorablement le travail sur les arrangements régionaux pour les installations de réception portuaires dans l’Arctique, afin de faciliter la gestion efficace des déchets produits par les navires,
  12. Prenons note de l’augmentation de la navigation dans l’Arctique, approuvons les mises à jour des recommandations de l’évaluation de la navigation maritime dans l’Arctique, reconnaissons le rôle du forum d’information sur les pratiques exemplaires de navigation dans l’Arctique pour promouvoir le code polaire et encourageons les efforts importants déployés en coopération avec les acteurs concernés pour promouvoir une navigation sûre et durable dans l’Arctique circumpolaire,
  13. Reconnaissons que l’intensification du transport maritime dans l’Arctique fait ressortir la nécessité d’aménager des routes maritimes qui réduisent le plus possible les répercussions sur les communautés côtières et l’environnement marin, saluons le rapport intitulé Underwater Noise in the Arctic - Understanding Impacts and Defining Management Solutions - Final Phase I Report, le rapport intitulé Low Impact Shipping Corridors in the Arctic et le Meaningful Engagement of Indigenous Peoples and Local Communities in Marine Activities Reference Guide,
  14. Saluons la création d’outils en ligne sur la viabilité de l’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures dans la région circumpolaire et l’évaluation des risques dans l’Arctique, ainsi que la production de vidéos en ligne sur la prévention, la préparation et l’intervention dans les petites communautés, et encourageons les États de l’Arctique à promouvoir l’utilisation de ces outils, selon qu’il convient,
  15. Saluons les modifications à la Convention MARPOL relatives à l’interdiction d’utiliser et de transporter comme combustible du fioul lourd dans les eaux arctiques, afin de protéger l’environnement marin, et soutenons le développement d’une base de connaissances sur les combustibles alternatifs et leurs caractéristiques, afin de comprendre leur comportement dans les eaux froides pour éclairer les futures activités de prévention, de préparation et de réponse aux déversements d’hydrocarbures dans l’Arctique,
  16. Saluons la proclamation par les Nations Unies de la Décennie des sciences océaniques au service du développement durable (2021‑2030) et notons l’importance de ses résultats escomptés, y compris en ce qui concerne le milieu marin de l’Arctique,

Renforcement du Conseil de l’Arctique

  1. Rappelons la signature de la déclaration d’Ottawa, le 19 septembre 1996, créant le Conseil de l’Arctique, félicitons de la coopération fructueuse du Conseil sur les questions communes relatives à l’Arctique au cours du dernier quart de siècle et reconnaissons la nécessité de veiller à ce que le Conseil soit prêt à relever les défis futurs, décidons d’adopter un plan stratégique pour guider les travaux du Conseil au cours de la prochaine décennie et chargeons les hauts représentants de l’Arctique de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre ce plan,
  2. Reconnaissons le rôle important de la coopération scientifique internationale dans l’obtention de nouvelles données sur les risques naturels, les changements climatiques et l’état de la pollution dans l’Arctique et chargeons les hauts représentants de l’Arctique d’étudier la possibilité de mener une expédition scientifique du Conseil de l’Arctique dans l’océan Arctique,
  3. Saluons l’examen des activités du Secrétariat du Conseil de l’Arctique (SCA), au terme de ses six premières années de fonctionnement, notons avec satisfaction que cette instance a, depuis sa création, soutenu de manière efficace et efficiente le Conseil, notons également les changements apportés à ses documents directeurs en réponse aux conclusions de cet examen et demandons aux hauts représentants de l’Arctique de lui permettre de continuer à soutenir avec succès les activités du Conseil,
  4. Saluons la mise à jour de la Stratégie de communication du Conseil de l’Arctique (2020), réaffirmons l’importance de communications harmonisées du Conseil de l’Arctique et de tous ses organes subsidiaires, et demandons aux hauts représentants de l’Arctique de faciliter la coordination efficace des communications et l’accès public à tous les rapports du Conseil de l’Arctique,
  5. Reconnaissons les précieuses contributions des participants permanents et le soutien apporté par le Secrétariat des peuples autochtones, et appelons à la poursuite des efforts qui renforcent leur capacité à participer pleinement et efficacement aux travaux du Conseil de l’Arctique dans les domaines qui leur sont prioritaires,
  6. Reconnaissons que pour répondre de manière adéquate aux changements rapides de l’environnement arctique, il importe d’avoir accès à des réseaux d’observation durables et à des données fiables pour faciliter la compréhension et prendre des décisions éclairées, saluons les progrès dans la mise en œuvre des principes directeurs sur la gestion des données et l’accès à celles-ci, et faisons en sorte que les données produites par le Conseil soient trouvables, accessibles, interopérables, réutilisables et largement partagées,
  7. Saluons la création par les hauts représentants de l’Arctique d’un groupe informel chargé d’évaluer comment améliorer le financement des projets du Conseil de l’Arctique et l’avenir de l’instrument de soutien des projets, décidons de prolonger le mandat de fonctionnement de cet instrument jusqu’à la fin 2023, encourageons les États de l’Arctique à continuer de lui verser des contributions volontaires pendant cette période, et chargeons les hauts représentants de l’Arctique de faire rapport sur cette question à la réunion ministérielle de 2023,
  8. Souscrivons à la déclaration de coopération entre le Conseil de l’Arctique et le Forum des gardes côtières de l'Arctique en vue d’améliorer et de promouvoir des activités maritimes sûres, durables et responsables dans l’Arctique, et nous réjouissons d’une coopération accrue avec le Forum des gardes côtières de l'Arctique,
  9. Prenons acte avec satisfaction de la première réunion conjointe du Conseil économique de l’Arctique et du Conseil de l’Arctique à Reykjavik en octobre 2019 et nous réjouissons de la poursuite de la coopération avec le Conseil économique de l’Arctique et d’autres acteurs non gouvernementaux et du secteur privé concernés,
  10. Approuvons la déclaration conjointe du Conseil de l’Arctique et de la Commission hydrographique régionale de l’Arctique sur l’hydrographie dans l’Arctique, qui encourage les gouvernements des États de l’Arctique à améliorer les levés bathymétriques et hydrographiques, la collecte de données et la cartographie dans la région arctique,
  11. Prenons note avec satisfaction de la troisième réunion des ministres des Sciences de l’Arctique, qui s’est tenue à Tokyo en mai 2021, et prenons acte de la déclaration commune des ministres adoptée à cette occasion,
  12. Félicitons l’Université de l’Arctique (UArctic) à l’occasion de son 20e anniversaire cette année, reconnaissons la précieuse contribution au savoir et à la science des affaires arctiques par l’UArctic, un réseau d’universités, de collèges et d’instituts de recherche dans la région et au-delà, notons le rôle du Conseil de l’Arctique dans la création de l’UArctic en 2001, et saluons le renforcement organisationnel de l’UArctic, grâce à son enregistrement officiel en Finlande, en 2020,
  13. Reconnaissons le rôle important que les observateurs jouent dans les travaux du Conseil de l’Arctique, notons les efforts continus des hauts représentants de l’Arctique et des organes subsidiaires pour renforcer leur engagement constructif, chargeons les hauts représentants de l’Arctique de revoir le rôle des observateurs ainsi que les modalités de leur contribution au Conseil et appelons les observateurs à accroître leur participation concrète à la réalisation des projets et des objectifs du Conseil de l’Arctique,
  14. Prenons note du deuxième examen du groupe d’observateurs de Fairbanks accrédités au cours des années 1998‑2000 et 2017, réaffirmons le statut des observateurs examinés, et chargeons les hauts représentants de l’Arctique de procéder au deuxième examen du groupe d’observateurs de Rovaniemi et de faire rapport des résultats aux ministres en 2023,
  15. Adoptons le rapport présenté aux ministres par les hauts représentants de l’Arctique, y compris les plans de travail et les éléments livrables, approuvons le budget du Secrétariat du Conseil de l’Arctique pour 2022‑2023, et chargeons les hauts représentants de l’Arctique d’examiner et de modifier, au besoin, les mandats et les plans de travail des groupes de travail du Conseil de l’Arctique et des organes subsidiaires,
  16. Saluons le travail effectué par l’Islande à la présidence du Conseil de l’Arctique pour la période 2019‑2021, et sommes heureux d’accepter l’offre de la Fédération de Russie d’assumer la présidence du Conseil de l’Arctique pour la période 2021‑2023 et d’organiser la treizième réunion des ministres en 2023.
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