Déclaration d’engagement envers l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté
Généralités
- Par la présente, le Canada adhère volontairement à l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté et se déclare déterminé à poursuivre la mission, les objectifs et les principes de l’Alliance tels qu’ils sont exprimés dans le mandat et le cadre de gouvernance de l’Alliance mondiale, et à collaborer avec les autres membres pour trouver des solutions durables au problème de la pauvreté et de la faim dans le monde, comme indiqué ci-dessous.
Le Canada :
- Reconnaît que la faim et la malnutrition sont les manifestations perverses d’une pauvreté et d’une inégalité persistantes et structurelles, et reconnaît la nécessité de mettre fin à la pauvreté et à la faim sous toutes leurs formes et dimensions et de mettre en œuvre pleinement et efficacement le Programme 2030.
- Reconnaît l’augmentation alarmante du nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté au cours des dernières années, notant que, malgré tous les efforts significatifs passés et présents, le monde n’est pas en voie d’atteindre les cibles des ODD 1 et 2, que l’inégalité est également en hausse (ODD 10) et qu’une intensification significative de l’ambition collective et une amélioration de l’harmonisation et de la coordination collectives pour la lutte contre la faim et la pauvreté sont nécessaires de toute urgence.
- À cet effet, il soutient l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté et sa mission consistant à soutenir et à accélérer les efforts pour éradiquer la faim et la pauvreté (ODD 1 et 2) tout en réduisant les inégalités (ODD 10), en contribuant à revitaliser les partenariats mondiaux pour le développement durable (ODD 17) et la réalisation d’autres ODD interdépendants, ainsi qu’en défendant des transitions durables, inclusives et justes.
- Note qu’il est essentiel que le monde s’unisse derrière des approches intégrées à grande échelle, combinant les échelons international, régional, national et local, qui reconnaissent la nature interreliée des défis et des solutions à la faim et à la pauvreté et associent la protection sociale à l’accès aux biens et aux services qui peuvent aider les personnes vivant dans la pauvreté et les populations vulnérables à surmonter les obstacles structurels et à favoriser un investissement responsable dans leur capacité de production. Ces services complémentaires comprennent, sans s’y limiter, des interventions pour la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la nutrition, l’aide à la petite enfance, l’éducation et le développement des compétences, des services d’emploi, des services de santé et de soins, ainsi que l’accès des familles d’agriculteurs et de petits exploitants au financement, aux services de vulgarisation, à la recherche et aux intrants agricoles, conformément aux engagements et aux obligations internationaux.
- Reconnaît particulièrement la grande valeur et les répercussions positives d’une mise en œuvre efficace d’instruments politiques et de programmes nationaux et locaux inclusifs, pris en charge par les pays et axés sur les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la protection sociale, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, de l’égalité des genres, du travail décent dans le secteur agroalimentaire, du développement des compétences, de l’agriculture familiale et des petits exploitants agricoles, de la transformation des systèmes alimentaires, des services de santé et de soins, et du renforcement de la résilience.
- Reconnaît également les politiques de référence communes de l’Alliance mondiale comme étant un ensemble permanent et collectif d’exemples solidement étayés de réduction de la faim et de la pauvreté, ainsi qu’une base utile pour guider l’action commune et améliorer l’action concertée de la communauté internationale à l’échelle des pays. Cette reconnaissance s’applique à l’approche comme telle de l’ensemble de politiques, c’est-à-dire un guide général d’action, et n’implique pas l’approbation d’un instrument politique ou d’un programme particulier de cet ensemble.
- Par conséquent, en adhérant à l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, le Canada s’engage à faire de son mieux, dans son propre domaine d’action et conformément à son mandat, à ses capacités, à ses priorités, à ses préférences, à ses procédures et à son cadre juridique, pour soutenir la mise en œuvre d’instruments politiques et de programmes à l’échelle nationale, le cas échéant, y compris par la promotion du partage de connaissances et la mobilisation de ressources publiques et privées à grande échelle.
Particulièrement
Engagements en matière de coopération politique et de soutien
Le Canada :
S’engage, dans la mesure de ses capacités, à partager ses propres enseignements et à fournir par ailleurs une aide et un soutien appropriés, dans la limite de ses moyens, avec d’autres pays membres de l’Alliance mondiale afin de mettre en œuvre les politiques et les programmes mentionnés dans l’ensemble de l’Alliance, de les améliorer ou d’en intensifier l’exécution.
En particulier, il oriente et s’engage à mettre en œuvre les actions, les programmes et les autres activités énumérés ci-dessous, à l’appui des objectifs de l’Alliance mondiale :
Le Canada est prêt à partager ses expériences et ses enseignements concernant les politiques et les instruments politiques suivants, entre autres :
- Politique d’aide internationale féministe
Faire progresser la Politique d’aide internationale féministe pour aider les pays membres à mettre en œuvre les programmes ou les instruments politiques transformateurs en matière de genre inclus dans l’ensemble de politiques de référence de l’Alliance mondiale, à les améliorer ou à en intensifier l’exécution pour mener la lutte contre la faim et la pauvreté, conformément à des stratégies de financement et de mise en œuvre durables menées par les pays.
- Nutrition
Améliorer l’accès aux aliments nutritifs, aux micronutriments et aux services de nutrition complets pour lutter contre la malnutrition aiguë et contribuer à soutenir les systèmes alimentaires sensibles à la nutrition tout au long de la vie, en mettant l’accent sur les femmes, les adolescents et les jeunes enfants, y compris les populations vulnérables dans les situations de crise et de conflit.
- Résilience des systèmes agroalimentaires
Promouvoir la résilience des systèmes agroalimentaires afin d’améliorer les programmes, la politique et le plaidoyer du Canada en matière de développement international pour s’attaquer aux causes des crises alimentaires mondiales, en mettant l’accent sur l’agriculture intelligente en contexte de changement climatique, les chaînes de valeur agroalimentaires durables, la gouvernance inclusive des systèmes alimentaires et les filets de sécurité productifs.
- Améliorer la cohérence des politiques en soutenant les dialogues entre le gouvernement et d’autres acteurs
De nombreux projets d’aide au développement du Canada favorisent le dialogue politique entre le gouvernement et les partenaires du développement. Par exemple, dans le cadre de la Stratégie régionale de la FAO sur l’égalité des sexes pour l’Amérique latine et Caraïbes financée par le Canada, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) facilite les discussions politiques avec les ministères locaux de l’Agriculture, les organisations d’agriculteurs, les Bureaux pour l’égalité entre hommes et femmes, les institutions de recherche et les centres communautaires de transformation des produits agricoles afin d’améliorer les moyens de subsistance des femmes et des jeunes dans les chaînes de valeur de l’agriculture résistante au climat dans les Caraïbes.
- Assistance technique aux pays en développement pour améliorer la conception et la mise en œuvre des stratégies, des plans et des programmes et nationaux.
De nombreux projets d’aide au développement du Canada fournissent une assistance technique pour renforcer les stratégies, les plans et les programmes et nationaux. Financé par le Canada, le mécanisme de déploiement d’experts pour l’action climatique en Afrique en est un exemple. Il permet le déploiement souple et rapide d’experts qualifiés, principalement des Canadiens, en réponse à des demandes d’assistance technique provenant aussi bien de gouvernements africains de tous les ordres que d’organismes non gouvernementaux, afin de s’attaquer aux causes et aux effets du changement climatique.
- Soutenir les groupes de travail de donateurs en agriculture, en sécurité alimentaire ou en nutrition
Le Canada se joint à d’autres donateurs et partenaires de développement dans le dialogue politique et les discussions de coordination au sein des groupes de travail de donateurs gouvernementaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine sur des sujets liés à l’agriculture, à la sécurité alimentaire et à la nutrition.
- Politique alimentaire pour le Canada
La Politique alimentaire pour le Canada rassemble des perspectives diverses provenant de l’ensemble des systèmes alimentaires du pays afin de combler les principales lacunes et de mieux coordonner les actions liées à l’alimentation en vue d’améliorer les résultats sociaux, sanitaires, environnementaux et économiques. Elle vise à garantir que tous les habitants du Canada puissent avoir accès à une quantité suffisante d’aliments sains, nutritifs et culturellement diversifiés.
- Allocation canadienne pour enfants
L’Allocation canadienne pour enfants, qui consiste en un versement mensuel non imposable fait aux familles admissibles pour les aider à élever leurs enfants de moins de 18 ans, a permis de réduire de plus de moitié le taux de pauvreté des enfants entre 2015 et 2023.
- Alimentation scolaire
Le Canada se joint à d’autres partenaires pour faire avancer les objectifs de la Coalition pour une saine alimentation scolaire, notamment en matière d’apprentissage et de sensibilisation. Le Canada soutient fortement les projets de repas à l’école dans les pays en développement grâce à des partenariats de longue date avec le Programme alimentaire mondial et d’autres partenaires. Ce financement a permis d’améliorer l’état nutritionnel, la fréquentation scolaire et de réduire les différences de résultats entre les garçons et les filles. Le Canada investit également dans le développement d’un programme national d’alimentation en milieu scolaire, en collaboration avec les provinces, les territoires, les communautés autochtones et des organismes locaux de la société civile, afin d’améliorer l’accès des enfants aux programmes de repas scolaires dans tout le pays.
Engagements de soutien financier
Le Canada :
S’engage à faire tout son possible pour améliorer la destination, l’allocation et l’alignement de l’utilisation de ses ressources officielles de développement, notamment par le biais de la coordination et de la coopération facilitées par l’Alliance mondiale, afin d’aider les pays membres à mettre en œuvre des programmes ou des instruments politiques sélectionnés dans l’ensemble de référence de l’Alliance, à les améliorer ou à en intensifier l’exécution, afin de lutter contre la faim et la pauvreté, conformément à des stratégies durables de financement et de mise en œuvre dirigées par les pays.
S’engage à apporter un soutien continu à la réalisation de l’ODD 2 : éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable, en s’associant à des partenaires du système alimentaire et de la nutrition à tous les niveaux, y compris des partenaires canadiens clés tels que la Banque canadienne de grains et Nutrition International.
Engage 100 millions de dollars canadiens dans la 13e reconstitution des ressources du Fonds international de développement agricole (FIDA) pour soutenir la croissance agricole et la transformation rurale inclusive, en mettant l’accent sur l’aide aux populations rurales pauvres pour qu’elles améliorent leur production et leur productivité, renforcent leurs capacités et aient accès aux marchés et aux services.
Déclare que le pays, en tant qu’actionnaire de diverses banques multilatérales de développement et membre d’organisations internationales, ainsi que dans le cadre de discussions pertinentes au sein du G20 et d’autres forums, veillera à ce que ces entités continuent à fournir du financement pour l’éradication de la pauvreté et de la faim, conformément aux programmes des pays emprunteurs, y compris dans le cadre de la reconstitution des ressources de l’IDA-21.
Engagements en matière de soutien à la connaissance
Le Canada :
S’engage à faire de son mieux pour cocréer et fournir de l’assistance technique, un renforcement des capacités, de la formation et/ou du partage de connaissances, sur une base volontaire et dans des conditions convenues d’un commun accord, en réponse aux demandes des pays membres de l’Alliance mondiale qui choisissent de mettre en œuvre des instruments et des programmes de politique générale inclus dans l’ensemble de politiques de l’Alliance et qui sont compatibles avec ses domaines d’expertise.
S’engage à faire de son mieux pour mieux harmoniser ses actions, notamment par le biais des mécanismes de coordination de l’Alliance mondiale, accroître l’effet de levier et établir des partenariats avec d’autres acteurs afin de mieux soutenir la mise en œuvre à grande échelle par les pays membres de l’Alliance mondiale de politiques et de programmes de l’ensemble de référence, dans le but d’améliorer les résultats au niveau national.
S’engage à collaborer avec d’autres membres de l’Alliance pour mettre au point des solutions innovantes et partager les pratiques exemplaires en matière d’apprentissage, d’échange et de diffusion des connaissances selon des modalités volontaires et mutuellement convenues, de collecte et d’analyse des données, notamment en tirant parti des réseaux de connaissances, des coalitions, des communautés et d’autres regroupements existants aux échelons local, national et international et portant sur des aspects liés à la lutte contre la faim et la pauvreté.
Informe et s’engage à mettre en œuvre les actions, programmes et autres activités suivants en soutien aux objectifs de l’Alliance mondiale :
S’engage à partager les enseignements tirés de la mise en œuvre de sa Politique d’aide internationale féministe (PAIF), qui vise à promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles dans les pays en développement. Il s’attache à soutenir les projets et les politiques qui répondent aux besoins et aux défis particuliers des femmes et des jeunes filles dans divers domaines, dont l’agriculture. Le soutien du Canada au développement agricole se concentre sur les approches transformatrices pour l’égalité des genres en agriculture afin de mieux soutenir la gestion durable et équitable des ressources, la production agricole et l’accès aux marchés dans le but de réduire la pauvreté et la faim.
Reconnaissance générale
Reconnaît la possibilité, notamment par l’entremise des mécanismes dont disposent les membres de l’Alliance mondiale, de coordonner les autres membres de l’Alliance, d’établir des partenariats avec eux ou de solliciter leur soutien, dans les limites de leurs capacités, de leur disponibilité et de leurs domaines d’activité respectifs, afin de mettre en œuvre les présents engagements avec une plus grande efficacité.
Tout en reconnaissant que les engagements susmentionnés sont volontaires et non juridiquement contraignants, qu’ils sont soumis à ses propres capacités, réglementations, priorités et modalités et qu’ils sont mis en œuvre en fonction de la disponibilité des ressources appropriées, le Canada s’efforcera sérieusement, le cas échéant, et conformément à ses propres cadres juridiques et processus de gouvernance, à revoir ses procédures et priorités si cela s’avère nécessaire pour mieux respecter les présents engagements, à renforcer les synergies et les efforts conjoints avec d’autres entités et initiatives, ainsi qu’à améliorer les résultats de la lutte collective contre la faim et la pauvreté.
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