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Déclaration du Groupe de Lima

Le 8 novembre 2019

Les gouvernements de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Paraguay, du Pérou et du Venezuela, membres du Groupe de Lima, et réunis à Brasilia, au Brésil, déclarent qu’ils :

  1. Réitèrent et renforcent leur soutien au président par intérim, Juan Guaidó, et à l'Assemblée nationale, en tant qu'autorités légitimes et démocratiquement élues, et au peuple vénézuélien qui exprime son rejet de la dictature par le biais de manifestations pacifiques telles que celle prévue le 16 novembre 2019.
  2. Soutiennent, en l’absence des conditions nécessaires à la tenue d’élections libres, l’accord approuvé par l’Assemblée nationale le 17 septembre 2019 qui entérine la voie politique proposée pour sortir de la crise et confirme Juan Guaidó en tant que président par intérim responsable du pays au-delà du 5 janvier 2020, jusqu'à la fin de l'usurpation et la tenue d'élections présidentielles libres, équitables, transparentes et observées au niveau international.
  3. Réitèrent leur soutien à une solution politique, pacifique et démocratique menée par le peuple vénézuélien, comme moyen de résoudre la crise grave et complexe que traverse le Venezuela. Ils réitèrent également leur conviction que seule une restauration complète de la démocratie permettra de résoudre la crise politique, économique, humanitaire et des droits de la personne. Ils rejettent l'intention du régime illégitime de convoquer des élections législatives anticipées dont le seul objectif est de dissoudre l'Assemblée nationale légitime et démocratiquement élue.
  4. Notent que le prétendu « conseil national » du régime illégitime n'offre pas les garanties requises pour un processus crédible de dialogue et de négociation avec l'Assemblée nationale en vue de résoudre la crise par la tenue d’élections présidentielles libres, équitables et transparentes au Venezuela.
  5. Décident de renouveler et d'accroître les efforts conjoints des membres du Groupe de Lima pour déclarer et dénoncer, dans tous les forums multilatéraux et régionaux, la crise créée par le régime illégitime de Maduro.
  6. Acceptent de déployer un effort concentré et coordonné avec les pays d'autres régions pour étaler et dénoncer la crise créée par le régime illégitime de Maduro en vue d'obtenir leur coopération pour une transition démocratique au Venezuela.
  7. Décident de coopérer pour présenter à la communauté internationale la gravité de la situation économique, politique et humanitaire au Venezuela, par exemple en recueillant des témoignages de migrants et de réfugiés vénézuéliens sur les violations des droits de la personne dans ce pays.
  8. Condamnent les liens explicites du régime de Maduro avec des groupes armés illégaux et des organisations terroristes, ainsi que la protection que le régime accorde aux membres de l'ELN et à d'autres groupes armés illégaux qui ont trouvé refuge au Venezuela pour mener leurs activités terroristes et criminelles. Cela représente une menace évidente pour la paix, la stabilité et la sécurité de la région.
  9. Rejettent les déclarations des porte-parole du régime illégitime qui prônent et incitent à la violence dans différents pays de la région. En particulier, ils rejettent avec la plus grande fermeté les menaces directes proférées par la dictature vénézuélienne, notamment l’utilisation de missiles contre des civils sur le territoire colombien.
  10. Exhortent les gouvernements qui soutiennent le régime illégitime au Venezuela à soutenir la transition démocratique dans ce pays. Ils demandent en particulier à Cuba de faire partie de la solution à la crise. Ils réitèrent leur appel pour que la paix et la prospérité du peuple aillent de pair avec le respect de la primauté du droit et de l'exercice de la démocratie.
  11. Notent que les initiatives de dialogue encouragées par divers acteurs sont utilisées par le régime de Maduro en manœuvres dilatoires pour rester au pouvoir, contrecarrant ainsi la volonté démocratique de la population vénézuélienne. Par conséquent, les initiatives de dialogue futures doivent être soigneusement évaluées par la communauté internationale.
  12. Condamnent avec la plus grande fermeté la situation alarmante des droits de la personne au Venezuela et réaffirment leur soutien indéfectible à la résolution 42/25 du Conseil des droits de l'homme visant à créer une mission d'enquête internationale indépendante dotée d’un mandat large et solide pour enquêter sur les violations graves et systématiques des droits de la personne perpétrées au Venezuela depuis 2014, en vue de garantir que les auteurs de ces violations soient tenus pleinement responsables et que les victimes obtiennent justice, et d'éviter que de telles violations ne se reproduisent.
  13. Condamnent le meurtre brutal d'Edmundo Rada, chef du parti Voluntad Popular (volonté populaire), demandent la libération immédiate de tous les prisonniers politiques au Venezuela et exhortent la communauté internationale, en particulier le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, à agir immédiatement pour que les droits des Vénézuéliens soient rétablis et que leur intégrité soit protégée.
  14. Déplorent profondément que le régime illégitime et dictatorial de Nicolás Maduro ait été élu au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Cette élection, un événement lamentable qui ne doit pas être répété, représente une violation supplémentaire des droits de la personne de tous les Vénézuéliens et un affaiblissement du système international des droits de la personne des Nations Unies.
  15. Partagent les préoccupations de la commission d'enquête de l'Organisation internationale du Travail concernant les violations récurrentes des droits des travailleurs et des employeurs au Venezuela et regrettent le manque de coopération du régime illégitime avec cet organisme.
  16. Réaffirment leur pleine volonté de continuer à faire progresser les efforts dans d'autres forums — tels que l'Organisation des États américains (OEA) et le Traité interaméricain d'assistance réciproque — d'intensifier la coopération légale, judiciaire et policière dans le but d'adopter des mesures concrètes à l'encontre des personnes et des entités associées au régime illégitime qui sont impliquées dans des actes de corruption, des activités de blanchiment d'argent, le trafic de drogue, le terrorisme et son financement.
  17. S'engagent à adopter des mesures de pression supplémentaires — à l'exclusion du recours à la force — sur le régime de Maduro, y compris des sanctions spécifiques pour favoriser une transition démocratique, conformément aux systèmes juridiques nationaux respectifs.
  18. Rappellent que le maintien du statu quo au Venezuela n’est pas une option, un fait également reconnu par le Groupe de contact international (GCI) sur le Venezuela. Ils ont souligné la réunion du Groupe de Lima avec le GCI à New York, tenue le 25 septembre 2019, et leur décision de travailler de manière coordonnée et complémentaire, ainsi que de promouvoir le rapprochement avec d'autres acteurs de la communauté internationale afin de soutenir une solution politique, pacifique et démocratique à la crise au Venezuela.
  19. Annoncent leur volonté de convoquer une conférence internationale avec l'appui de la Banque interaméricaine de développement en marge de son assemblée générale en mars 2020 à Barranquilla, en Colombie, afin de soutenir les efforts du gouvernement légitime de Juan Guaidó pour la mise en œuvre de son Plan País (plan de pays), conçu pour aider le Venezuela à se remettre de sa grave crise économique et de son effondrement social.
  20. Reconnaissent l'importance des contributions financières déjà annoncées et réitèrent la nécessité d'accroître l'aide financière aux pays d'accueil des migrants vénézuéliens. À cet égard, ils saluent l'appel lancé lors de la Conférence internationale de solidarité sur la crise des réfugiés et des migrants du Venezuela, tenue à Bruxelles les 28 et 29 octobre 2019, de mobiliser des fonds supplémentaires importants, notamment par l’intermédiaire d’une conférence pour les annonces de contributions.
  21. Accueillent favorablement la décision de tenir une réunion du groupe des amis du processus de Quito, en tant que mécanisme de coopération régionale destiné à relever les défis posés par la forte migration de ressortissants vénézuéliens vers les pays d'Amérique latine et des Caraïbes.
  22. Soulignent la participation à cette réunion des représentants de l'Équateur, du Salvador, des États-Unis, de l'Union européenne et du secrétariat de l'OEA, avec lesquels ils ont analysé les points de convergence, et leur volonté de continuer à soutenir les efforts régionaux conduisant à la tenue d'élections présidentielles libres, justes et transparentes, avec observation internationale, au profit du peuple vénézuélien.
  23. Ils conviennent de maintenir une communication permanente.

Brasilia, le 8 novembre 2019

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