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Intervention du gouvernement du Canada à la 69e session du Comité exécutif de l'UNHCR (2018)

Déclaration général

Madame la présidente, haut-commissaire Grandi,

Au nom de la délégation canadienne, je tiens à remercier le haut-commissaire pour ses observations préliminaires et son solide leadership au cours de la dernière année. Nous tenons à féliciter l’Agence, son personnel et ses partenaires de leurs efforts inlassables afin de trouver des solutions, de répondre aux besoins urgents et d’assurer la protection des réfugiés et des autres personnes relevant de leur responsabilité. Il s’agit d’une année critique, car ensemble, nous prenons les dernières mesures en vue de l’appobation du Pacte mondial sur les réfugiés. Le Pacte offre une occasion unique de renforcer la solidarité internationale et de soutenir des approches qui profitent à la fois aux réfugiés et à nos propres sociétés. À mesure que nous approchons de l’adoption du Pacte, nous devons nous préparer à assurer l’efficacité de sa mise en œuvre. Nous avons tous un intérêt dans ce processus et nous devons tous contribuer de la manière la plus appropriée possible à sa réussite.

Madame la présidente, le Canada est un partenaire engagé du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), et il appuie fermement son mandat. Nous fournissons au HCR un financement institutionnel pluriannuel, sans affectation particulière et en temps opportun. Notre soutien aux niveaux national et régional est flexible pour permettre au HCR de déterminer où il a le plus besoin de soutien.

Le Canada continuera d’élargir son programme de réinstallation, en accueillant notamment 1 000 femmes et filles supplémentaires, ce qui témoigne l’engagement de l’ensemble de la société canadienne envers le partage des responsabilités.

À l’avenir, le Canada voit le Pacte mondial comme une occasion d’accroître l’utilisation d’approches globales et  la mobilization de nouveaux acteurs à l’appui des collectivités d’accueil et des réfugiés. Par exemple, notre récent partenariat avec la Banque mondiale pour débloquer un financement accru de l’IDA 18 pour le Bangladesh démontre notre intérêt à soutenir des approches de financement novatrices pour fournir des ressources supplémentaires. Notre réponse pangouvernementale à la crise des Rohingyas témoigne également de notre engagement à adopter des approches globales, tout comme l’aide humanitaire et au développement pluriannuelle de 1,1 milliard de dollars que nous offrons pour répondre à la crise en Syrie. De même, nous sommes pleinement déterminés à partager les leçons tirées des programmes canadiens de réinstallation des réfugiés et des programmes complémentaires de cheminement afin de démontrer à quel point ils peuvent être utiles. 

Madame la Présidente, les réponses globales aux besoins des réfugiés montrent comment nous pouvons exploiter le puissant potentiel des approches inclusives. L’éducation en est un exemple important. L’intégration des réfugiés dans les systèmes éducatifs du pays d’accueil permet d’investir dans des systèmes nationaux plutôt que dans des systèmes parallèles. Cela permet de répondre aux objectifs nationaux de dévelopment du pays hôte tout en facilitant l’accès des réfugiés à une éducation sûre et de qualité, ce qui augmente considérablement leur capacité à contribuer positivement aux sociétés d’accueil et à leur pays d’origine. Le Canada est fier d’appoyer  l’accès des réfugiés à l’éducation, y compris à travers notre engagement de 400 milions de dollars inclus dans le récent investissement de 3,8 milliards de dollars dans le cadre du G7 dans l’éducation des femmes et des filles en situation de crise et de conflit. Nous nous réjouissons des nouvelles possibilités que le Pacte mondial offre dans ce domaine.

Le Canada apprécie grandement l’importance accordée à l’égalité des sexes et au  renforcement du pouvoir des femmes et des filles dans le Pacte mondial. Nous voyons également le récent engagement du G7 à travailler avec les organismes humanitaires et leurs conseils d’administration pour faire de l’égalité des sexes une priorité organisationnelle comme une façon d’améliorer la qualité des interventions auprès des réfugiés. Collectivement, cependant, il reste encore du travail à faire pour « passer de la parole aux actes » et atteindre les plus vulnérables. Ainsi, même si nous félicitons l’Agence pour son récent bilan de l’égalité entre les sexes, nous exhortons le HCR à affecter les ressources et le personnel nécessaires à la mise-en-oeuvre efficace de la nouvelle Politique sur l’âge, le genre et la diversité.

Enfin, nous demandons instamment un soutien accru à la participation des réfugiés aux discussions sur les politiques mondiales. Nous félicitons les réfugiés qui ont participé aux consultations du Pacte mondial, ainsi que les organisateurs du tout premier Sommet mondial des réfugiés qui s’est tenu à Genève en juin dernier. Nous sommes fermement convaincus que le comité exécutif du HCR devrait systématiser les possibilités d’obtenir la rétroaction des réfugiés eux-mêmes en matière de politique et d’intervention en faveur des réfugiés.

Madame la présidente, je conclus en nous encourageant tous à nous rappeler pourquoi nous sommes ici. À l’heure où les frontières se durcissent et où la rhétorique se fait de plus en plus virulente à l’égard de ceux qui cherchent sécurité et protection, nous, membres du comité exécutif, devrions attirer encore plus l’attention sur le sort des personnes chassées de chez elles et honorer nos responsabilités à leur égard. Nous devons nous rappeler notre humanité commune et le fait que notre sécurité collective est mieux préservée par des réponses fondées sur le respect des droits de la personne et un ordre international fondé sur des règles.

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