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Déclaration du Canada à la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Venezuela, prononcée par l'Ambassadeur Marc-André Blanchard, Représentant permanent

26 février 2019

Merci, Monsieur le Président, d’avoir invité le Canada à se joindre à ce débat d’actualité.

Le Canada se réjouit d’avoir l’occasion de discuter du Venezuela devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Depuis notre dernière réunion, la situation au Venezuela n’a fait qu’empirer, et les conséquences sont graves.

Le 23 février, les acteurs du régime ont déployé une force mortelle contre leur propre peuple au lieu d’accepter l’aide offerte par les pays voisins.

Le Canada offre ses plus sincères condoléances aux familles des victimes. Nous demandons de nouveau que ces événements fassent l’objet d’une enquête et que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.

Le régime de Maduro continue d’entraver l’accès à l’aide humanitaire indispensable aux populations vulnérables du Venezuela.

Que ce soit bien clair : le Venezuela est sous le contrôle d’une dictature capable de laisser son peuple mourir de faim au lieu de céder un iota de pouvoir.

Fuyant ces conditions, plus de 3,3 millions de personnes ont quitté le Venezuela depuis 2015, auxquelles les pays voisins ont généreusement offert refuge et soutien.  

Le 4 février, au cours de la 10e réunion ministérielle du Groupe de Lima, le Canada a annoncé quelque 53 millions de dollars qui serviront au développement, à la stabilisation et à l’aide humanitaire afin d’aider les personnes touchées par la crise qui sévit au Venezuela, notamment les réfugiés, les migrants et les communautés hôtes.

Toutefois, malgré les efforts de la communauté internationale, il est clair que la crise qui ne cesse de s’aggraver au Venezuela a des répercussions de plus en plus importantes sur la stabilité et la sécurité régionales.

Le Groupe de Lima, y compris le Canada et maintenant avec l’entière participation du gouvernement intérimaire du Venezuela, s’est réuni hier, à Bogota. Nous y avons affirmé que le maintien au pouvoir de Nicolás Maduro et de son régime illégitime représente une menace sans précédent pour la sécurité, la paix, la liberté et la prospérité dans l’ensemble de la région.   

Nous avons également réitéré notre engagement à agir en faveur d’une transition démocratique et pacifique fondée sur la constitution vénézuélienne, ainsi que notre rejet de la revendication illégitime du pouvoir par le régime de Maduro.

Les élections présidentielles de mai 2018 étaient indubitablement frauduleuses. Fraude électorale, coercition sociale, irrégularités dans le dépouillement des votes et restrictions imposées sur la participation des partis d’opposition : tous ces actes en ont fait partie.

Même durant son mandat initial, Maduro a exercé la répression, trempé dans la corruption et porté gravement atteinte aux droits de la personne, violant ainsi les droits constitutionnels des citoyens vénézuéliens et dénigrant leurs institutions démocratiques.

Les attaques du régime contre la démocratie comprennent l’établissement d’une Assemblée nationale constituante, créée en vue d’usurper les pouvoirs de l’Assemblée nationale élue démocratiquement en raison de la majorité de l’opposition dans cet organe.

Le régime de Maduro n’a manifestement aucun pouvoir pour gouverner le Venezuela.

De concert avec plus de 50 pays démocratiques du monde entier, dont la plupart des pays des Amériques, nous avons reconnu Juan Guaidó comme le président intérimaire légitime du Venezuela.

Cette reconnaissance est strictement fondée sur la propre constitution du Venezuela.

Le 15 janvier 2019, l’Assemblée nationale élue démocratiquement a déclaré que la présidence avait été « usurpée » par Maduro.

Selon l’article 233 de la constitution vénézuélienne, en l’absence d’un président légitime, Juan Guaidó, à titre de président de l’Assemblée nationale, doit assumer la fonction de président par intérim.

Le Groupe de Lima appuie son programme visant à déclencher des élections libres et justes dès que possible pour que la démocratie constitutionnelle se rétablisse pacifiquement au Venezuela.

Rappelons‑nous que la clause démocratique de la Charte démocratique interaméricaine, signée par Chavez, le président d’alors, à Québec en 2001, rejetait clairement toute « altération ou interruption inconstitutionnelle de l’ordre démocratique ».  

Dans cet esprit, nous répétons que nous prions le régime de Maduro de céder le pouvoir immédiatement.

Dix mille Vénézuéliens sont descendus dans la rue ces dernières semaines pour demander un véritable changement.

Le Groupe de Lima a exprimé sans équivoque son soutien à l’égard d’une transition pacifique et démocratique au Venezuela, transition qui est déjà en cours, reposant sur la constitution vénézuélienne, ainsi que son rejet du recours à la force.

Nous exhortons tous les États membres qui sont en communication avec le régime de Maduro à lui demander instamment de mettre fin à la violence.

Les manifestants pacifiques qui demandent des aliments et des médicaments ne devraient pas être exposés au gaz lacrymogène et aux projectiles.

En attendant, le Canada soutient le peuple vénézuélien dans sa lutte pacifique pour le respect de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit.

Ce sont ces principes que nous avons exprimés dans la Déclaration d’Ottawa pour le Venezuela, et nous encourageons tous les membres présents à entériner ce document qui démontre leur engagement commun.  

Nous poursuivrons nos efforts en collaboration avec nos partenaires du Groupe de Lima, par l’intermédiaire du système des Nations Unies, et dans d’autres forums multilatéraux.

Le Canada invite tous les membres de la communauté internationale à faire de même et à soutenir le peuple vénézuélien, qui cherche à libérer son pays de la dictature de Maduro.

Merci.

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