Sélection de la langue

Recherche

Débat trimestriel du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la MANUA - Remarques du Canada - Le 19 juin 2019

Merci Monsieur le Président/Madame la Présidente,

Je tiens tout d’abord remercier le Représentant spécial Yamamoto pour son exposé informatif sur la situation en Afghanistan. Son analyse nous aide tous à mieux appuyer l’Afghanistan durant cette période cruciale avant les élections présidentielles. Par son entremise, permettez-moi aussi de remercier tout le personnel de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan pour leur engagement et travail continu dans ce pays. J’aimerais aussi remercier les autres présentateurs pour leurs exposés perspicaces et qui suscitent la réflexion.

J’aborderai aujourd’hui deux questions importantes pour le Canada : premièrement, les prochaines élections présidentielles, et deuxièmement, l’inclusion des femmes dans le processus de paix.

En ce qui concerne les prochaines élections présidentielles, la tenue d’élections transparentes et équitables en septembre est essentielle pour la consolidation des gains obtenus. Nous accueillons favorablement la décision de la Commission électorale indépendante de reporter les élections du Conseil provincial et des élections parlementaires de Ghazni afin de se concentrer sur les élections présidentielles. De plus, nous nous réjouissons que les autorités électorales afghanes appliquent les leçons tirées des élections législatives d’octobre 2018, surtout en ce qui concerne l’utilisation de la biométrie.

Le Canada appuie le maintien du gouvernement constitutionnel jusqu’à la tenue d’élections et exhorte tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue avant les élections.

Monsieur le Président / Madame la Présidente,

Nous sommes préoccupés par l’augmentation du nombre d’attaques contre des écoles afghanes en raison de leur utilisation comme bureaux de vote. L’éducation n’est pas un privilège. C’est un droit. Les écoles devraient être des lieux où tous les élèves, peu importe où ils vivent, peuvent apprendre et s’épanouir en paix. Afin de réduire au minimum l’incidence négative des élections sur l’éducation et les enfants, nous exhortons le gouvernement afghan à chercher, dans la mesure du possible, d’autres lieux pour les bureaux de vote.

Nous soulignons l’importance d’assurer la sécurité des électeurs comme prérequis pour que les femmes soient capables de participer élections afghanes de manière sécuritaire et tangible. 

Tant les élections que le processus de paix seront imparfaits si les femmes ne participent pas à toutes les étapes.

Ceci m’amène à mon deuxième point. La recherche est claire : quand les femmes participent à la consolidation de la paix, aux négociations et aux pourparlers de paix, les résultats sont meilleurs et plus durables. Près de 30 % des participants à la Loya Jirga consultative pour la paix du mois dernier étaient des femmes et, bien qu’il s’agisse d’un pas important, il reste encore beaucoup à faire pour que les voix des femmes soient entendues. Un accord qui n’apporte pas la paix à tous les membres de la société n’est pas un accord de paix. Les hommes doivent être solidaires des femmes pour parvenir à une entente profitable pour tous les Afghans.

Les femmes afghanes ne sont pas prêtes à sacrifier les gains durement acquis dans leurs droits pour un règlement politique avec les talibans. Pour garantir que les droits des femmes, la démocratie et la constitution soient préservés au-delà du processus de paix, et qu’ils soient étendus aux femmes et filles vivant dans les zones contrôlées par les Talibans, les femmes et les filles doivent jouer un rôle prépondérant dans toutes les négociations.

C’est pourquoi le Canada collabore avec des partenaires pour que les organisations de femmes puissent acquérir les compétences dont elles ont besoin pour négocier efficacement et défendre leur place à la table. Grâce à notre appui au Réseau international de l’action civique, le Canada fournit des prêts aux organisations de femmes afin de renforcer leurs capacités à s'impliquer dans les processus de paix locaux et nationaux, la formation de cercles de paix pour les jeunes et l’aide à la réintégration d’anciens combattants.

Comme nous le savons tous, les défis auxquels sont confrontées les Afghanes ne se limitent pas à la vie civique. Les taux de violence à l’égard des femmes sont parmi les plus élevés au monde, et la justice pour les victimes reste gravement insuffisante malgré les efforts déployés par le gouvernement pour y mettre fin. Le Canada décourage fortement le recours à la médiation dans les cas de violence faite aux femmes et encourage le gouvernement à faire preuve d’une plus grande diligence raisonnable pour assurer l’égalité entre les sexes devant la loi.

Nous appuyons les efforts déployés par les Afghans en faveur de la paix et de la démocratie, et continuera de plaider en faveur de l’inclusion des femmes et des filles dans ces deux initiatives.

Merci.

Signaler un problème sur cette page
Veuillez cocher toutes les réponses pertinentes :

Merci de votre aide!

Vous ne recevrez pas de réponse. Pour toute question, s’il vous plaît contactez-nous.

Date de modification: