Sélection de la langue

Recherche

Allocution du Canada à la 74e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, livrée par l’Ambassadeur Marc-André Blanchard

Le 30 septembre, 2019

Monsieur le Président, Excellences, chers collègues, c’est pour moi un honneur et un privilège de prendre la parole à l’occasion de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Monsieur le Président, la portée et l’étendue des délibérations tenues au cours de la dernière semaine nous ont rappelé l’importance unique de la présente Assemblée générale. Aucun autre forum ne permet à une telle diversité de voix et d’opinions de s’exprimer pleinement. Aucun autre forum ne réunit le monde de cette manière.

Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont systémiques. Ils n'ont pas de frontières nationales. Aucun État, quelle que soit sa taille ou sa puissance, ne peut réussir en agissant de manière isolée ou même bilatérale.

De plus, il est maintenant clair pour la plupart des gens que les gouvernements agissant seuls ne peuvent pas livrer eux-mêmes les bénéfices du multilatéralisme. Les politiques publiques et les ressources publiques, bien qu'absolument essentielles, sont insuffisantes pour lutter contre le changement climatique et les inégalités, ou pour réaliser pleinement le développement durable.

Le multilatéralisme doit être plus inclusif et innovant que jamais afin d'apporter des résultats aux populations du monde entier. Les silos doivent être brisés. Renforcer le multilatéralisme signifie impliquer toutes les parties prenantes. Oui, les gouvernements devraient diriger, mais les idées et la participation des jeunes, des femmes, des peuples autochtones, des entrepreneurs et des autres membres de la société civile sont essentielles pour favoriser le genre d'innovation dont nous avons besoin pour réussir en tant que communauté mondiale.

Pas simplement parce que nos défis sont communs, mais plutôt parce que les solutions et les gains potentiels sont tous collectifs. Pour les réaliser, nous devons travailler ensemble.

Ce qui s'est passé à l'ONU la semaine dernière apporte de l'espoir. Il s'agissait de diversifier les voix autour de l'ONU de favoriser des partenariats novateurs.

Cette semaine de haut niveau a commencé avec les jeunes du monde entier qui ont tiré la sonnette d’alarme sur les changements climatiques et réclamé la prise de mesures immédiates, un leadership et une prise de responsabilité.

Nous avons entendu des jeunes de Tuvalu, de Kiribati, des Îles Marshall et de l’ensemble du Pacifique nous dire qu’ils vivent dans la crainte constante que leur pays d’origine ne soit plus habitable en 2030.

Ces jeunes hommes et ces jeunes femmes ont parcouru des milliers de kilomètres pour nous transmettre un simple message : Sauvez le Pacifique, sauvez le monde! Je veux qu’ils sachent que le Canada a entendu leur message.

Vendredi dernier, le message s'est fait entendre haut et fort dans l'ensemble du Canada où des centaines de milliers de jeunes se sont mis en grève et ont défilé dans les rues pour participer à la plus grande manifestation de ce genre jamais organisée au Canada.

Monsieur le Président, lors du Sommet Action Climat, nous avons entendu dire que le pouvoir de changer de cap est entre nos mains. Il existe des solutions faciles à mettre en œuvre qui pourraient éliminer 70 % des émissions mondiales.

Monsieur le Président, au cours du Sommet sur les ODD, nous avons entendu dire que tous nos efforts doivent être canalisés vers nos objectifs communs axés sur les populations, la planète et la prospérité. Nous devons veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.

Monsieur le Président, lors de l’examen à mi-parcours des Orientations de SAMOA, on nous a rappelé les vulnérabilités particulières des petits États insulaires en développement et les grands risques auxquels ils sont exposés.

Monsieur le Président, à l’occasion de la réunion de haut niveau sur la couverture universelle des soins de santé, nous avons entendu parler des répercussions notables que les soins de santé peuvent avoir sur la prospérité, non seulement pour les personnes, mais également pour des pays entiers. L’absence de couverture garde les personnes dans la pauvreté et les empêche de réaliser leur potentiel économique.

Monsieur le Président, le Canada est fier d’avoir assumé le rôle de coanimateur du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement avec le Ghana, notre partenaire.

Dans le cadre de ce processus, nous avons appris comment les pays les plus pauvres et les plus vulnérables font face à des niveaux d’endettement insoutenables. Et nous avons appris à quel point le déclin des relations de correspondants bancaires constitue une menace existentielle pour les pays des Caraïbes et du Pacifique.

Nous avons appris comment le fléau des flux financiers illicites continue de priver les pays en développement des ressources financières dont ils ont besoin pour investir dans l’avenir de leur population.

Mais nous avons aussi appris que le monde dispose de ressources financières plus que suffisantes pour faire des objectifs de développement durable une réalité. Les problèmes sont la coordination et la connexion. Nous devons de toute urgence nous attaquer à l'écart entre l'endroit où se trouvent les ressources financières et celui où elles sont le plus nécessaires.

Nous devons faire de la résolution de ce problème une priorité collective, tant ici aux Nations Unies que chez nous. Nous pourrons alors réaliser tout ce que nous avons entrepris d’accomplir cette semaine – qu’il s’agisse de la lutte contre les changements climatiques, des soins de santé universels ou de l’établissement d’une prospérité durable, inclusive et axée sur les personnes du Programme 2030.

Le Canada a fondé avec la Jamaïque le Groupe des Amis concernant le financement des ODD. En effet, nous sommes déterminés à trouver des moyens de mobiliser les ressources nécessaires auprès des secteurs public, privé et philanthropique pour atteindre les ODD d’ici 2030.

C’est aussi pourquoi le Canada et la Jamaïque se sont associés au Danemark, au PNUD et à l’Université du Maryland pour lancer l’initiative « Combler le fossé en matière d’investissement », qui vise à aider les pays en développement à bâtir plus rapidement des infrastructures durables. Et cela fonctionne. Jusqu'à présent, cette initiative a permis de débloquer 4,3 milliards de dollars en projets.

En effet, le Canada a travaillé vigoureusement avec ses partenaires pour créer une dynamique en vue de financer le développement durable. Et nous commençons à voir le résultat.

De nouveaux acteurs entrent dans l'espace, notamment les banques et les investisseurs d'impact, qui sont de plus en plus disposés à travailler avec des bailleurs de fonds publics et des philanthropes.

Monsieur le Président, alors que la présente séance de ce débat général tire à sa fin, le Canada poursuit sa réflexion sur tout ce qui s’est dit au cours de la dernière semaine.

Nous voulons assurer aux autres pays membres, ainsi qu’aux citoyens du monde qui sont venus ici, que nous avons écouté et que nous avons compris.

Nous avons entendu le président du Sénégal, Macky Sall, dire : « L’Afrique n’a pas besoin de tutorat. L’Afrique a besoin de partenariats. »

Nous le comprenons et nous sommes d’accord.

Nous avons entendu le président de Kiribati, Taneti Mamau, déclarer : « La véritable mesure des Nations Unies ne réside pas dans le nombre de résolutions adoptées, mais dans le nombre de personnes défavorisées dont le sort sera amélioré grâce à ces résolutions. C’est la raison pour laquelle nous nous rassemblons ici. »

Nous le comprenons et nous sommes d’accord.

Nous avons entendu le premier ministre maltais, Joseph Muscat, déclarer que « le rôle des femmes dans la société est sous-estimé et sous-évalué, et qu’il passe parfois inaperçu ».

Nous le comprenons et nous sommes d’accord.

Nous avons écouté le président de l’Assemblée générale, M. Tijjani Muhammad-Bande, pour qui « une multitude d’exemples montrent que nous pouvons accomplir de grandes choses lorsque nous faisons preuve de courage, de détermination et d’empathie ».

Nous le comprenons et nous sommes d’accord.

Nous avons écouté notre secrétaire général, qui nous a rappelé que « nous sommes ici pour servir». Nous l’avons entendu demander à chacun d’entre nous « de restaurer la confiance, de redonner espoir et d’aller de l’avant, ensemble ».

Monsieur le Secrétaire général, nous vous comprenons et nous sommes d’accord avec vous. Nous sommes tous ici pour œuvrer au service de nos citoyens et de la planète et pour progresser ensemble.

Together. Ensemble. Juntos [espagnol]. sa-wee-aan [arabe]. Vmesti [russe]. Yiqi {ee-tchee} [chinois].

Unis. En tant que nations et partenaires.

Des Nations Unies vigoureuses sont bénéfiques pour tous, tout comme l’est un Conseil de sécurité efficace, capable de s’adapter aux défis du 21e siècle et de les relever.

Le Canada veut contribuer à l’atteinte de cet objectif.

Nulle part ailleurs le besoin n'est plus urgent que là où la fragilité et la violence touchent des millions de personnes. L'Assemblée générale sait très bien où des solutions politiques sont désespérément nécessaires pour mettre un terme aux atrocités de masse et apporter des solutions durables aux crises prolongées afin que des générations de personnes puissent rentrer chez elles, en toute sécurité et dignité. Pour qu'ils puissent avoir de l'espoir, prospérer et grandir.

Les Syriens, les Yéménites, les Vénézuéliens et des citoyens d'innombrables autres pays regardent le drapeau bleu et blanc de l'ONU avec espoir, mais aussi, trop souvent, avec frustration et même colère.

Nous avons la responsabilité de les servir. Nous devons faire plus pour aider. Tout espoir, cependant, n'est pas perdu. Nous devrions reconnaître avec admiration et respect que l'ONU peut agir, et agit, comme une force de paix dans de nombreuses régions du monde.

Les événements de haut niveau organisés cette semaine par les gouvernements du Burkina Faso, du Mali, de la Somalie et du Soudan témoignent d’une volonté réelle d’établir un partenariat en faveur de la paix.

Il est dans l’intérêt de cette organisation et de ses États membres de répondre à ces attentes légitimes. Nous devons les accompagner dans leur quête d’une paix et d’une prospérité durables pour leur peuple.

Le Canada est prêt à faire sa part. Nous voulons aider à trouver des solutions novatrices aux problèmes mondiaux les plus difficiles.

Nous voulons mettre à profit notre expérience unique et diversifiée pour proposer des solutions véritablement mondiales, tout en respectant pleinement les dirigeants locaux.

Nous espérons contribuer à un nouveau multilatéralisme qui profite à un plus grand nombre de personnes, qui est plus équitable et dont les avantages sont mieux partagés; un multilatéralisme dans lequel les engagements pris seront respectés et mis en œuvre, et donneront des résultats pour la population.

Pour y parvenir, nous souhaitons siéger à un Conseil de sécurité des Nations Unies qui défend véritablement les intérêts de tous les États membres.

Si notre candidature est retenue, les États membres pourront compter sur le Canada pour agir comme il l’a toujours fait : il posera les questions difficiles, écoutera activement les réponses données, défendra les dossiers importants, sera clair et cohérent et cherchera à unifier plutôt qu’à diviser.

Nous sommes pleinement déterminés à apporter des idées novatrices pour prévenir les crises et y faire face, et nous croyons fermement au pouvoir des solutions et des partenariats multilatéraux pour relever les défis mondiaux les plus difficiles à relever.

En tant que membre du Conseil de sécurité, le Canada se concentrera sur les cinq priorités suivantes.

La première consiste à maintenir la paix, ensemble.

Nous souscrivons sans réserve à la vision du secrétaire général à cet égard. La prévention et la consolidation de la paix sont des éléments essentiels d’une action efficace.

Un Canadien, l'ancien premier ministre Lester B. Pearson, a été au cœur de la création de la première force de maintien de la paix des Nations Unies il y a plus de 60 ans. Depuis, plus de 125 000 Canadiens ont participé à des opérations de maintien de la paix onusiennes à l’étranger.

Depuis longtemps, nous présidons le Groupe de travail plénier du Comité spécial des opérations de maintien de la paix des nations unies, pour amener les pays fournisseurs d’effectifs militaires et policiers, les donateurs financiers et les États hôtes à améliorer cet effort collectif essentiel qu’est le maintien de la paix au 21e siècle. Nous avons stimulé l'innovation dans ce domaine et nous continuerons de le faire, tout comme nous l'avons fait avec des engagements conjoints et les Principes de Vancouver.

Notre pays a également siégé à la Commission de consolidation de la paix, et présidé la Formation Sierra Leone pendant plus d’une décennie. Notre appui constant au relèvement et au développement dirigés par la Sierra Leone a contribué à une paix durable dans ce pays.

Nous sommes fiers de nos réalisations, mais le travail réalisé par une multitude d’autres pays est aussi pour nous une source d’inspiration.

Nous sommes reconnaissants à la Jordanie qui a été visionnaire en 2015 lorsqu’elle a créé un nouveau programme pour les jeunes, la paix et la sécurité, dont la nécessité était évidente.

Nous appuyons les efforts de la Guinée équatoriale pour appeler l’attention du Conseil de sécurité sur l’initiative « Faire taire les armes à feu » de l’Union africaine, qui revêt aussi une grande importance.

Nous saluons les efforts du Koweït, qui a proposé la toute première résolution du Conseil de sécurité sur les personnes disparues dans le cadre d’un conflit armé. Il en va de même pour ceux de la Pologne, qui a élargi la portée du programme de protection des civils du Conseil, dont le Canada a été le fer de lance il y a vingt ans, aux personnes handicapées en situation de conflit.

Ces initiatives axées sur l’action montrent bien ce qui peut être accompli lorsque les membres élus du Conseil de sécurité travaillent ensemble.

La deuxième priorité consiste à lutter contre les changements climatiques, ensemble.

Les changements climatiques constituent le principal enjeu de notre époque. Il s’agit d’une menace existentielle sans précédent, qui a une dimension à la fois environnementale et économique. Et, comme la vie et les modes de subsistance de citoyens du monde entier sont menacés, c’est l’un des enjeux de sécurité les plus importants du 21e siècle.

C’est pour cela que nous avons écouté attentivement les points de vue exprimés lors du débat public organisé en janvier par la République dominicaine, sous sa récente présidence du Conseil de sécurité. Ce débat avait pour le thème « Lutter contre les effets des catastrophes climatiques sur la paix et la sécurité mondiales ».

Comme la majorité des États membres, nous sommes convaincus que les changements climatiques accentuent les risques pour la sécurité. Ils sont à l’origine de conflits et de troubles.

Et lorsqu’ils s’intensifieront, des millions de personnes seront déplacées, victimes de la faim et exposées aux maladies et aux catastrophes naturelles.

Le Conseil de sécurité doit montrer la voie au reste du monde en reconnaissant l’urgence et la nécessité d’agir.

En tant que pays dont le littoral est bordé par trois océans, qui est touché par les changements climatiques et qui contribue depuis longtemps à la recherche de solutions à des problèmes de sécurité non conventionnels, le Canada a beaucoup à offrir.

Nous espérons exploiter l'énergie, les partenariats et les résultats générés par la Conférence sur l'économie bleue durable que nous avons co-organisée avec le Kenya et le Japon à l'appui de cet objectif.

Troisièmement, pendant son mandat au Conseil de sécurité, le Canada s’emploiera à promouvoir la sécurité économique, ensemble.

Le maintien de la paix et de la sécurité internationales passe essentiellement par un investissement dans les personnes et dans les pays pour stimuler la prospérité et favoriser l’égalité des chances.

Haïti en est un exemple frappant. Il y a quelques mois, j’ai dirigé une délégation d’États membres dans le cadre de la visite annuelle du Groupe consultatif spécial sur Haïti du Conseil économique et social.

Nous avons alors entendu des témoignages convaincants et irréfutables montrant que l’exclusion et les inégalités économiques sont les causes profondes de l’instabilité politique et de la détérioration de la situation de la sécurité dans ce pays. Il ne peut y avoir de paix et de sécurité en Haïti quand 25% de la population a faim.

Nous en avons fait état au secrétaire général et aux membres du Conseil de sécurité. Nous leur avons aussi demandé de tenir davantage compte des dimensions économiques de la transition actuelle en Haïti, dans le cadre de l’approche évolutive des Nations Unies. C’était la bonne chose à faire, car la nouvelle mission politique spéciale n’en sera que plus efficace.

La situation au Sahel en est un autre exemple frappant. Les jeunes ont trop peu d'opportunités, ce qui les rend plus vulnérables aux réseaux criminels et terroristes.

M. le Président, alors que la plupart des conflits sont profondément enracinés dans le manque d'opportunités économiques, se concentrer sur le programme de prévention et de consolidation de la paix signifie examiner les conflits sous l'angle de la sécurité économique.

Comme membre du Conseil de sécurité, le Canada appellera l’attention sur les liens essentiels entre la croissance économique durable et inclusive, la création d’emplois, la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la sécurité.

Nous continuerons également à éliminer les cloisons entre la sécurité et le développement, entre les gouvernements et le secteur privé, entre le Nord et le Sud, entre les partenaires traditionnels et non traditionnels, et entre les organes des Nations Unies comme le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix, afin qu'ils puissent mieux travailler ensemble, pour tous.

M. le Président, la quatrième priorité consistera à promouvoir l’égalité des genres, ensemble.

Malgré des progrès importants, les inégalités de genre sont encore très répandues. L’impunité, y compris pour les auteurs de violences sexuelles et basée sur le genre, demeure un aspect commun et inacceptable des conflits.

Nous savons que l’instauration d’une paix durable ne sera possible que si les femmes participent de manière significative aux opérations de paix des Nations Unies, aux processus de paix et à la consolidation de la paix. Mais les progrès sur ce front sont trop lents.

M. le Président, le Canada a décidé d’agir, de concert avec d’autres donateurs et ONU Femmes, pour créer le Fonds de l’Initiative Elsie pour la participation des femmes en uniforme aux opérations de paix. Ce nouveau fonds aide les partenaires à accroître considérablement la représentation des femmes de manière générale et dans les postes supérieurs.

Au moment où nous nous apprêtons à célébrer le 20e anniversaire de la résolution historique 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, une résolution que mon pays a appuyée de près lors de son dernier mandat au Conseil de sécurité, le Canada aligne toutes ses politiques et tous ses programmes - paix et sécurité, humanitaire et développement - pour vraiment prendre le virage.

Nous sommes encouragés de voir tant d'autres pays essayer d'apporter des changements positifs en ce qui concerne l'égalité des genres.

Le Canada est fier d'avoir une politique étrangère féministe. Cela signifie que nous défendrons toujours les droits des femmes, partout dans le monde, même lorsqu'il est difficile de prendre la parole. Et nous appuierons nos paroles sur l'action.

De l'Initiative Elsie à la collaboration avec les partenaires du G7 pour obtenir un investissement de 3,8 milliards de dollars pour l'éducation des femmes et des filles, en passant par la nomination du premier poste d'ambassadeur du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité et l'adoption d'une politique d'aide internationale féministe qui place la presque totalité du travail canadien sur le développement international dans une perspective de genre, nous croyons que la responsabilisation économique et politique des femmes et des filles est essentielle pour bâtir un monde plus sûr, prospère et plus ouvert.

Enfin, M. le Président, en tant que membre du Conseil de sécurité, le Canada s’emploiera, de concert avec ses partenaires, à renforcer le multilatéralisme.

Depuis près de 75 ans, le multilatéralisme a permis de réaliser des progrès remarquables. Le système de traités, de lois, de normes et d'accords de coopération qui ont été élaborés pour guider les affaires mondiales a permis d'éviter les guerres et d'améliorer les conditions de vie et les moyens de subsistance.

Mais nous savons aussi que les règles n'ont pas été appliquées uniformément et que leurs avantages n'ont pas été répartis également. La mise en œuvre des engagements reste un défi permanent. Il en va de même pour la traduction des décisions en progrès concrets pour les gens sur le terrain.

Plus de 70 ans après leur création, nos institutions multilatérales doivent être adaptées afin que tous les États puissent en profiter. Nos approches doivent également refléter les nouvelles réalités du monde dans lequel nous vivons.

Avec une population de 36 millions d'habitants, le Canada a besoin et comprend l’importance d’un système international fondé sur des règles – où les pays les plus puissants n’ont pas nécessairement le dernier mot et doivent traiter les autres, plus petits, conformément à des normes respectées, reconnues et appliquées à l’échelle internationale. C'est pourquoi nous travaillons à les réformer et à les adapter aux objectifs du XXIe siècle.

M. le Président, le Canada a toujours été un acteur mondial responsable et un important donateur d’aide humanitaire. Nous sommes conscients des progrès qui peuvent être réalisés, tant sur notre territoire qu’à l’étranger, et nous sommes déterminés à travailler sans relâche avec les autres États pour les réaliser.

Nous cherchons à nouer des partenariats sincères avec les autres États, le secteur privé et tous les groupes de la société civile, notamment les leaders spirituels, les universitaires, les militants et les jeunes.

Plusieurs anciens premiers ministres et envoyés spéciaux canadiens de différents partis politiques sont venus à New York la semaine dernière ainsi que de nombreux investisseurs et dirigeants d’entreprises.

Les membres de notre délégation de haut niveau − à la fois diversifiée et formée de représentants des secteurs public et privé − ont rencontré les représentants de plus de 100 États membres. Ils ont ainsi trouvé de nouvelles occasions de travailler en coopération dans les domaines du commerce et du financement pour le développement.

L’engagement multilatéral du Canada continuera d’être caractérisé par une capacité de tirer parti de la diversité. L’identité canadienne repose sur le principe fondamental selon lequel nos différences sont un atout, pas un obstacle.

La population canadienne regroupe plus de 200 origines ethniques, y compris de nombreux peuples autochtones aux cultures distinctes et dynamiques. Plus de 200 langues provenant des quatre coins du monde sont parlées au Canada.

C’est pourquoi nous nous sentons tout à fait chez nous aux Nations Unies.

Notre pays peut se vanter d'un degré similaire de diversité. Près de 50 % de la population de Toronto, notre plus grande ville, est née à l'extérieur du Canada. C'est la même chose à Vancouver.

Nous traitons les autres comme des amis, avec respect. Nous croyons qu’il est important d’aider chacun à réaliser son plein potentiel.

Mais comme tous les États, M. le Président, il nous reste du travail à faire. Tel que mentionné dans la déclaration nationale du Canada à cette Assemblée il y a deux ans, nous avons beaucoup de travail à faire pour promouvoir les droits des peuples autochtones au Canada. Ce chemin de réconciliation est difficile et prendra du temps, mais nous y sommes pleinement engagés. Alors que nous construisons l'avenir, il est essentiel que tous les Canadiens jouissent d'un statut et d'un statut égaux devant la loi.

Bien que notre bilan soit imparfait, nous reconnaissons nos fautes avec humilité et nous nous efforçons de nous améliorer, notamment en écoutant chacun d’entre vous et en apprenant de vos expériences.

Nous agissons ainsi parce que nous considérons que notre avenir est intimement lié à celui du reste du monde. Les Canadiens valorisent l’esprit communautaire. Nous rassemblons les personnes.

Nous savons que les occasions naissent des liens entre les personnes. Nous apportons une énergie porteuse d’espoir aux Nations Unies. C’est ce que nous sommes, tout simplement.

Vous pouvez compter sur nous pour continuer à écouter la diversité des points de vue autour de la table. Vous pouvez compter sur nous pour toujours faire de la place à table pour les autres, quelle que soit leur taille ou leur stature. Une voix est une voix est une voix ; tout doit être entendu.

Le Canada est ici pour servir et pour aller de l'avant, ensemble.

Unis, en tant que nations et en tant que partenaires.

C’est le genre de membre que sera le Canada s’il siège au Conseil de sécurité : un membre inclusif, novateur, ouvert, honnête et fiable. Un membre qui travaille de concert avec tous les États membres, pour tous les États membres.

Nous espérons obtenir votre appui pour pouvoir justement appliquer ces principes.

Je vous remercie.

Signaler un problème sur cette page
Veuillez cocher toutes les réponses pertinentes :

Merci de votre aide!

Vous ne recevrez pas de réponse. Pour toute question, s’il vous plaît contactez-nous.

Date de modification: