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Débat du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité – Le 29 octobre 2019

Déclaration au nom de nombreux États membres

Madame la Ministre des Affaires étrangères,

C’est avec plaisir que je m’adresse à vous au nom de 56 États membres représentant les cinq groupes régionaux des Nations Unies.

Le Groupe tient tout d’abord à remercier les orateurs d’aujourd’hui d’avoir partagé leurs idées et leurs expériences. Nous profitons également de l’occasion pour remercier les membres du Conseil de sécurité des efforts qu’ils déploient pour traiter plus systématiquement des droits fondamentaux des femmes, de l’égalité entre les sexes et de l’effet différent des conflits selon le sexe.

Nous félicitons l’Afrique du Sud d’avoir organisé ce débat ouvert sur le thème important de la mise en œuvre intégrale et efficace du programme sur les FPS. Comme l’indique clairement le dernier rapport du Secrétaire général sur cette question, la mise en œuvre du programme d’action pour les femmes, la paix et la sécurité a progressé, mais des lacunes et des difficultés persistent et la mise en œuvre est loin d’être terminée. Le Groupe tient à souligner qu’une action significative en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité exige que l’on s’engage à mettre en œuvre pleinement et efficacement tous les éléments du programme sur les FPS et à reconnaître leur nature interdépendante, indissociable et synergique.

Le Groupe accueille favorablement les recommandations et les mesures suggérées dans le rapport du Secrétaire général comme un moyen de combler les lacunes dans la mise en œuvre. Nous insistons sur l’importance d’une surveillance et d’un suivi continus des progrès réalisés. À cet égard, nous tenons à souligner le rôle déterminant joué par la société civile dans tous les aspects de ce programme, y compris le suivi de sa mise en œuvre.

Les femmes demeurent constamment sous-représentées et exclues des efforts de paix et de sécurité, y compris des négociations de paix. Le Groupe souligne que la participation pleine, égale et significative des femmes à tous les aspects de la paix et de la sécurité, y compris tous les processus décisionnels formels et informels à tous les niveaux, doit être garantie. Ce n’est pas négociable. Nous insistons sur le fait que le Secrétaire général met l’accent sur le renforcement de l’appui et des ressources en faveur d’une participation significative des femmes aux processus de paix et de sécurité.

La violence politique à l’égard des femmes demeure très préoccupante, car elle empêche les femmes de participer à la vie publique et aux processus décisionnels. Le fait de cibler délibérément les femmes qui œuvrent à la consolidation de la paix et les femmes qui défendent leurs droits fondamentaux demeure également une préoccupation majeure. Le Groupe condamne avec la plus grande fermeté les actes qui constituent des violations et des abus du droit international en matière de droits de la personne et du droit international humanitaire et empêchent la réalisation de la pleine égalité entre les sexes, de la paix et du développement durable.

La participation pleine et entière des femmes au secteur de la sécurité, y compris aux opérations de maintien de la paix, est un autre domaine où des progrès restent à faire. En effet, bien qu’il y ait eu quelques développements positifs, les progrès sont trop lents. Le Groupe salue les mesures novatrices prises pour accroître la participation pleine et entière des femmes aux opérations de maintien de la paix, notamment la Stratégie sur la parité entre hommes et femmes en uniforme 2018-2028. Le Groupe souligne également le rôle clef que la direction des missions doit jouer pour intégrer une perspective sexospécifique dans toutes les composantes des missions. Cela doit être une priorité absolue pour les dirigeants de l’ONU, les pays fournisseurs de contingents et de forces de police et tous les États membres.

Il est effarant de constater que la violence sexuelle et sexiste sévit toujours dans les situations de conflit armé partout dans le monde. Elle continue d’être utilisée comme tactique de guerre et de terreur et doit être abordée comme une question de sécurité cruciale. Le Groupe appelle au renforcement des mesures de justice et de reddition de comptes pour lutter contre la violence sexuelle et sexiste dans les conflits. Conscient qu’il importe de fournir rapidement une assistance aux victimes de violences sexuelles, le Groupe exhorte les organismes des Nations Unies et les donateurs à fournir des services de santé non discriminatoires et complets, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive, de soutien psychosocial, juridique et en matière de moyens de subsistance, et d’autres services multisectoriels aux victimes de violences sexuelles. En outre, le Groupe demande au Conseil de sécurité d’ajouter la violence sexuelle et sexiste comme critère de sanction et d’évaluer les répercussions des sanctions selon le sexe.

En terminant, comme d’autres l’ont fait remarquer, 2020 sera une année charnière pour les femmes, la paix et la sécurité avec le 20e anniversaire de la résolution 1325 que la Namibie a parrainée. Ce n’est pas le moment de se satisfaire du statu quo, mais plutôt d’être plus ambitieux et de combler les lacunes pour poursuivre la mise en œuvre du programme complet sur les FPS. Le Groupe demande à toutes les instances des Nations Unies, au Conseil de sécurité, à tous les États membres et à toutes les autres parties prenantes de saisir cette occasion pour passer des paroles aux actes et assurer l’application intégrale et effective du programme sur les FPS.

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