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Déclaration nationale du Canada, Visioconférence ouverte du Conseil de sécurité sur les violences sexuelles liées aux conflits
Le 17 juillet 2020

Monsieur le Président,

La présente déclaration est faite au nom du Canada.

Le Canada est fier d’avoir une politique étrangère féministe, qui place l’égalité des genres au cœur de notre engagement et de notre prise de décision à l’échelle mondiale. Il existe des preuves irréfutables que l’égalité des genres est essentielle pour parvenir à une paix et à une sécurité durables, à un développement durable et à une croissance économique inclusive. Nous avons tous droit à une participation égale, à la non-discrimination et à la protection contre la violence.

Même si de nombreux progrès ont été réalisés au cours des deux dernières décennies depuis l’adoption de la résolution 1325, cette année anniversaire constitue une occasion pour nos pays de réfléchir aux domaines dans lesquels des améliorations doivent être apportées et à la manière dont d’autres mesures doivent être prises pour obtenir des résultats dans la mise en œuvre. L’un de ces domaines consiste à mettre fin à la violence sexuelle et basée sur le genre continue et généralisée dans les conflits. Nous avons tous l’obligation collective de transformer nos engagements en actions.

Les femmes et les filles, les membres de la communauté LGBTQI et d’autres personnes appartenant à des groupes marginalisés continuent d’être victimes de violences sexuelles et basées sur le genre dans des situations fragiles et conflictuelles, et les répercussions de ces violences n’ont fait que s’aggraver pendant l’épidémie de COVID-19. Nous sommes consternés par la conclusion du rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’homme selon laquelle la violence sexuelle et basée sur le genre, y compris dans les contextes de conflit, est souvent liée à la montée des discours misogynes, sexistes et homophobes des dirigeants politiques.

Il est essentiel de comprendre les causes profondes de la violence sexuelle et basée sur le genre et de prendre des mesures concrètes pour y remédier afin de mettre en place une réponse axée sur les survivants qui apporte un soutien à court et à long terme aux personnes et aux communautés.

La pandémie de COVID-19 a démontré l’importance de reconnaître les aspects liés au genre des crises de santé publique, tels que l’augmentation de la violence domestique et de la tendance à faire des LGBTQI et d’autres groupes minoritaires des boucs émissaires. L’importance de considérer les services de lutte contre la violence sexiste comme essentiels et vitaux et la responsabilité de tous les acteurs jouant un rôle dans les efforts de réponse à la COVID-19 ont été mises au premier plan. La pandémie a également mis en évidence la nécessité continue de mettre en place des politiques tenant compte des spécificités des hommes et des femmes, ainsi que des initiatives visant à soutenir les victimes et les survivants de la violence sexuelle et basée sur le genre, en particulier les organisations communautaires dirigées par des femmes, qui ont besoin d’un financement adéquat. Le Canada s’est engagé à verser 3 millions de dollars supplémentaires au Fonds pour les femmes, la paix et l’action humanitaire afin de garantir que les questions de genre soient au premier plan de la consolidation de la paix et des réponses à la pandémie, et 2 millions de dollars supplémentaires à l’intervention à l’égard de la COVID-19 du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Les systèmes de santé ont peine à répondre de manière adéquate à la pandémie, tandis que la nécessité de protéger l’ensemble de la santé et des droits sexuels et reproductifs, y compris l’accès à un avortement sûr et à la contraception, doit rester une priorité. Le Canada continuera à soutenir l’important travail de ses partenaires qui veillent à ce que des services de santé sexuelle et reproductive de qualité continuent d’être disponibles et accessibles, et s’efforcera de protéger les efforts de sensibilisation qui favorisent les droits de tous, en particulier des plus marginalisés. Le Canada a annoncé une nouvelle aide internationale de 8,9 millions de dollars pour garantir aux femmes et aux jeunes filles du monde entier l’accès à des avortements sûrs et à des services de santé reproductive, ainsi qu’un montant supplémentaire de 1,2 million de dollars pour fournir un soutien technique et renforcer les capacités du secteur humanitaire afin de soutenir la santé sexuelle et reproductive dans les États fragiles et les situations de conflit.

Au Canada, nous nous efforçons également de prévenir la violence et la discrimination que connaissent les femmes, les jeunes filles et les personnes bispirituelles autochtones pendant la pandémie et d’y répondre. Cela constitue un rappel brutal que la violence sexuelle et basée sur le genre peut se produire à plusieurs niveaux, y compris dans notre propre société. Le Canada reste déterminé à promouvoir les droits et la sécurité des peuples autochtones au Canada et a annoncé un nouveau financement pour répondre aux besoins des femmes et des enfants autochtones qui subissent et fuient la violence domestique, avec des fonds supplémentaires pour répondre aux demandes accrues pendant la pandémie de COVID-19. Le Canada élargit également son plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité pour lutter contre ce type de violence.

Nous devons veiller à ce que les diverses voix des survivants de la violence sexuelle et basée sur le genre dans les conflits soient pleinement prises en compte dans nos efforts pour mettre fin à cette violence trop répandue. Cela nécessite des réponses adaptées au contexte et qui s’attaquent également aux causes profondes de la violence et des conflits. Le Canada reconnaît les progrès normatifs importants qui ont été réalisés dans la lutte contre la violence sexuelle dans les conflits. Toutefois, nous devons prendre les mesures nécessaires pour combler les lacunes dans la mise en œuvre et veiller à ce que ces progrès se traduisent par un respect universel, soutenu par les mécanismes d’application nécessaires, y compris des régimes de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Canada se félicite de l’élaboration du code Murad, qui permettra à la communauté internationale d’accroître l’obligation de rendre des comptes à l’égard des actes de violence sexuelle en situation de conflit et de subvenir aux besoins des victimes et des survivants, de favoriser leur sécurité et de promouvoir leurs droits au moyen d’une démarche axée sur les survivants.

La COVID-19 nous a appris à adapter nos efforts à de nouveaux défis. Le Canada demeure déterminé à prévenir la violence sexuelle et basée sur le genre et à y répondre et à promouvoir l’égalité des genres.

En ce 20e anniversaire de la résolution 1325, nous ne pouvons pas accepter de revers.

Merci.

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