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Débat public de haut niveau à l’occasion du 20e anniversaire de la résolution 1373 et de la mise sur pied du Comité contre le terrorisme : réalisations en matière de coopération internationale, défis et possibilités

New York, 12 janvier 2021

Tout d’abord, le Canada souhaite remercier la République tunisienne d’avoir organisé ce débat public qui offre à point nommé une occasion de réfléchir aux importants faits nouveaux qui sont apparus depuis l’adoption de la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité. Ce débat permet aussi de cerner les défis, d’envisager les tendances nouvelles et d’évaluer les possibilités de modeler l’intervention multilatérale à venir contre le terrorisme, à mesure que nous approchons du moment où nous réexaminerons la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies (SATM), cet été.

Depuis 2001, la collectivité internationale a déployé de grands efforts pour combattre la menace terroriste mondiale. Nous avons accompli d’importants progrès, mais cette menace continue d’évoluer et de s’adapter à nos interventions concertées. La pandémie de COVID‑19 a eu des effets sur presque tous les aspects de notre vie, y compris sur l’environnement de sécurité. Il ne s’agit pas seulement d’une crise touchant la santé publique : c’est aussi une crise économique, sociale et sexospécifique, une crise qui a accentué les inégalités existantes et plongé des dizaines de millions de personnes dans une pauvreté extrême. L’accroissement de la pauvreté et des inégalités, conjugué à l’emploi beaucoup plus répandu d’Internet, a procuré aux terroristes et aux groupes extrémistes violents de nouveaux moyens de manipuler les personnes et de susciter la peur et la confusion. Cela leur a permis de renforcer leurs effectifs, de lever des fonds, de propager leurs messages haineux et de disséminer de faux renseignements préjudiciables. En outre, la collectivité internationale assiste à une multiplication des actes extrémistes violents à motif idéologique qui sont engendrés par des propos misogynes violents et par la recherche d’une suprématie nationaliste ou raciale. Ces divers mouvements et ces formes complexes et émergentes d’extrémisme violent posent de graves défis à la collectivité internationale. Ce sont des menaces pour nos institutions et nos valeurs démocratiques et aussi pour la sécurité, la sûreté et la stabilité de nos collectivités. Il faut s’y opposer vigoureusement.

Une intervention rapide s’impose face aux menaces déstabilisatrices pesant sur la démocratie, la primauté du droit, les droits de la personne, le développement social et économique, la paix et la sécurité. Dans l’environnement actuel, il nous faut devenir aussi créatifs que nos adversaires si nous voulons juguler cette tendance et nous devrons le faire également, une fois enrayée la pandémie de COVID‑19. Il nous incombe par ailleurs de défendre les droits de la personne et de faire en sorte que des garanties suffisantes soient adoptées, de manière que nos efforts antiterroristes n’accentuent pas par inadvertance les vulnérabilités, y compris celles des groupes minoritaires ou marginalisés.

Dans les mois qui mènent au septième examen biennal de la SATM, le Canada est résolu à faire en sorte que ses efforts antiterroristes déployés avec l’ONU s’adaptent au contexte en rapide évolution de la lutte contre le terrorisme et qu’ils appuient concrètement le travail des praticiens en première ligne, eux dont les efforts sont essentiels pour prévenir l’extrémisme violent et le terrorisme dans leurs localités et pour faire échec à ces derniers.

Afin de garantir des approches efficaces et durables, il est capital que nos interventions mondiales contre le terrorisme respectent les droits de la personne conformément au droit international, qu’elles tiennent compte des traumatismes et de la situation des victimes ainsi que de l’âge et du genre des personnes, et qu’elles soient adaptées aux expériences et aux besoins divers des personnes et des collectivités.

Les groupes de femmes et les organisations de la société civile doivent avoir voix au chapitre et être pleinement intégrés dans tous les efforts que nous faisons pour favoriser la paix et la sécurité.

En particulier, une approche tenant compte des genres ainsi que des expériences et des rôles variés que les hommes et les femmes jouent dans les organisations terroristes et extrémistes violentes est essentielle à nos efforts mondiaux. Les groupes terroristes exploitent et renforcent les normes et la dynamique sexistes et dommageables afin de recruter, de radicaliser et de conserver leurs membres. En reconnaissant et en comprenant cette dynamique, nous pouvons mieux combattre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Une approche fondée sur des données probantes, dirigée par des civils et respectant les droits de la personne produira de meilleurs effets qui persisteront longtemps et favoriseront la résilience communautaire.

Bref, le pilier des droits de la personne, qui est intégré à l’architecture antiterroriste de l’ONU, doit reposer plus solidement sur tous les volets de la SATM.

Malgré son importance et les nombreuses réalisations lui étant dues, la SATM doit continuer d’évoluer pour que soit réalisé son plein potentiel. En tant que partenaires, nous pouvons travailler ensemble pour promouvoir, protéger et appuyer les acteurs locaux, de manière à renforcer dans leurs collectivités leur capacité de faire face à la radicalisation favorable à la violence. Le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (FMLT), que le Canada copréside avec le Royaume du Maroc, renforce notre lutte coordonnée contre le terrorisme, en fournissant une plateforme permettant de mettre en commun des outils, des pratiques exemplaires et des leçons retenues qui sont ensuite partagés avec la collectivité mondiale. Nous avons vu que les terroristes ont un esprit créatif et opportuniste. Grâce à son approche sans formalités, souple et tournée vers l’action, le FMLT est particulièrement bien placé pour appuyer les travaux des adhérents au Pacte mondial de coordination contre le terrorisme de l’ONU, qui visent à faire échec au terrorisme et à prévenir l’extrémisme violent.

Le Canada est impatient de poursuivre dans la coopération les discussions constructives au cours de l’examen de la SATM qui aura lieu cette année.

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