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Déclaration nationale du Canada au Conseil de sécurité des Nations unies — Débat public sur les enfants et les conflits armés

New York, 28 juin 2021

Madame la Présidente,

Merci à l’Estonie d’avoir convoqué les États membres à ce débat public sur les enfants et les conflits armés, afin d’examiner les conclusions du rapport annuel du Secrétaire général.

En raison de la pandémie de COVID-19, la dernière année n’a pas été une année comme les autres. Dans le monde entier, les progrès durement acquis pour défendre les droits des enfants touchés par les conflits ont connu un recul important.

En République démocratique du Congo, en Myanmar et en Soudan du Sud, des enfants sont encore recrutés et utilisés par les forces ou les groupes armés. En Afghanistan, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, et en Syrie, des enfants continuent d’être tués et mutilés. Même si le rapport du Secrétaire général n’en fait pas état, les allégations crédibles de violences sexuelles généralisées contre des enfants, en particulier des filles, au Tigré, en Éthiopie, sont extrêmement préoccupantes.

En outre, des attaques contre des écoles et des hôpitaux ont été ou sont perpétrées au Cameroun, au Nigéria, en Syrie et ailleurs, en violation du droit international. Par ailleurs, nous condamnons avec la plus grande fermeté les frappes délibérées contre un établissement médical à Atarib, dans le nord d’Alep, en Syrie, en mars 2021, et l’attaque de juin 2021 contre l’hôpital Al-Shifaa, à Afrin, qui a tué et blessé de nombreux enfants.

Selon nous, ces tendances sont non seulement préoccupantes, mais aussi inacceptables. Le Canada condamne toutes les violations graves contre les enfants. Aussi, de concert avec nos partenaires, nous poursuivrons nos efforts pour les prévenir et y mettre fin, y compris en obligeant les responsables à rendre compte de leurs actes.  

Madame la Présidente,

Le Canada réaffirme son ferme soutien à l’impartialité et à l’indépendance du Mécanisme de surveillance et de communication de l’information, qui est l’un des outils les plus importants pour promouvoir la vérité et la responsabilisation face aux violations graves contre les enfants.

Le travail du Mécanisme et l’action en faveur des enfants dans les conflits armés sont renforcés par l’application de critères clairs, cohérents et objectifs pour inscrire ou radier le nom des parties responsables de violations graves contre les enfants.

Le Canada continuera à plaider en faveur du respect le plus strict de ces principes, y compris en sa qualité de président du Groupe des amis, à New York.

En plus de ses efforts aux Nations Unies, il copréside des Groupes des amis en Colombie, aux Philippines, au Soudan du Sud et au Soudan. C’est là le témoignage de notre action et de notre contribution en faveur des enfants touchés par les conflits armés à l’échelle internationale.

Pour sa part, le Groupe des amis du Soudan du Sud, coprésidé par le Canada et l’Afrique du Sud, poursuit ses démarches en faveur de ce pays, en plus de l’aider à mettre en œuvre son Plan d’action global pour prévenir les violations graves contre les enfants, et y mettre fin. De même, le Groupe encourage le Soudan du Sud à adhérer à des instruments clés, comme les Principes de Vancouver.

En Colombie, le Canada et la Suède, en tant que coprésidents du Groupe des amis, ont effectué des visites virtuelles pour évaluer la situation des enfants dans les régions où le recrutement s’est accentué en raison de la COVID-19.

En outre, nous restons déterminés à renforcer les liens et les synergies entre New York et le terrain en ce qui concerne l’action en faveur des enfants dans les conflits armés.

Madame la Présidente,

Depuis le lancement des Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats en 2017, un nombre croissant d’États membres des Nations Unies ont manifesté leur soutien à ceux-ci.

À ce jour, 102 pays se sont engagés formellement à œuvrer pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats là où sous déployées des missions onusiennes de maintien de la paix. Cet engagement prend de nombreuses formes. Il peut s’agir de donner une formation adéquate aux Casques bleus, ou encore de veiller à ce que les missions de maintien de la paix aient les ressources suffisantes pour lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants.

Le Canada salue et félicite les pays qui ont souscrit à ces engagements depuis le dernier débat public sur les enfants et les conflits armés, en 2020, à savoir le Qatar, le Bénin, la République démocratique du Congo, les Comores, le Ghana et le Togo. Nous espérons que d’autres États membres se joindront à nous pour mieux prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats dans le cadre des opérations de maintien de la paix.

Nous nous réjouissons également à l’idée de promouvoir l’application concrète des Principes de Vancouver à tous les aspects du maintien de la paix aux Nations Unies. À l’échelle nationale, le Centre d’excellence Dallaire pour la paix et la sécurité des Forces armées canadiennes, qui relève de notre ministère de la Défense nationale, facilite leur mise en œuvre dans les Forces armées canadiennes. L’élaboration d’une doctrine décrivant les tâches dévolues aux militaires pour prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats revêt une importance cruciale à cet égard. Ces tâches, qui se fondent sur des études et la consultation d’acteurs de la société civile, auront une incidence sur les orientations, les processus et la formation des militaires canadiens chargés du maintien de la paix, qui seront ainsi mieux à même de prévenir le recrutement. Nous serons heureux de partager le résultat de ces efforts avec d’autres partenaires. 

Madame la Présidente,

Nous devons absolument collaborer pour que les mandats de maintien de la paix soient davantage en phase avec les ressources, y compris les capacités et l’expertise en matière de protection des enfants. À cet égard, il faut se réjouir que, dans son dernier rapport, le Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix recommande le déploiement rapide de conseillers et d’équipes de protection des enfants dans les opérations onusiennes de maintien de la paix. En tant que membres de la Cinquième Commission de l’Assemblée générale, qui étudie actuellement les budgets des opérations de maintien de la paix, nous pouvons veiller à ce que la protection des enfants demeure une priorité, en particulier pour les missions investies de mandats spécifiques en ce domaine.

Le Canada réaffirme son ferme soutien à ces acteurs spécialisés dans la protection, qui contribuent à la détection rapide ainsi qu’aux réponses globales, intégrées et sensibles à la dimension de genre.

Madame la Présidente,

En outre, le Canada continuera de se faire entendre et d’apporter son soutien pour que les enfants soient adéquatement protégés dans les situations de conflit armé.

Par example, au Cameroun, notre soutien financier à Plan International permet de répondre aux besoins humanitaires urgents de 20 380 personnes déplacées et autres personnes touchées par le conflit, dont environ 9 500 garçons et filles. Ces efforts comprennent la création d’espaces et de structures communautaires sûres et la prestation de services de gestion de cas complets et inclusifs, y compris adaptés à l’âge et au genre, au bénéfice d’enfants vulnérables − dont les victimes de violences sexuelles et fondées sur le genre. À cela s’ajoutent la recherche de membres de la famille et la réunification des familles pour les enfants non accompagnés et séparés.

Au Soudan du Sud, le Canada soutient un projet dirigé par l’Institut Dallaire. Il répond à un triple objectif : renforcer la capacité des différents acteurs du secteur de la sécurité à prioriser la question des enfants soldats; empêcher le recrutement d’enfants; prévenir les violences sexuelles contre les enfants associées aux groupes armés. Ce projet avait permis de renforcer les capacités de 5 031 membres des forces unifiées du Soudan du Sud. Sa mise en œuvre implique une collaboration étroite avec la société civile sud-soudanaise et les organisations locales dirigées par des femmes, afin d’empêcher le recrutement de garçons et de filles à risque comme enfants soldats.

C’est avec plaisir que nous continuerons à travailler avec nos partenaires du monde entier pour mettre fin aux violations graves contre les enfants dans les conflits, où qu’elles se produisent.  

Merci.

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