Déclaration commune concernant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
Le 26 septembre 2024 – New York (New York) – Affaires mondiales Canada
Les gouvernements d'Albanie, d'Allemagne, d'Andorre, d'Australie, de Belgique, de Bulgarie, du Canada, du Chili, de Croatie, de l’Espagne, de Finlande, du Honduras, d'Irlande, d'Islande, de la République de Corée, de Lettonie, du Liechtenstein, du Luxembourg, du Malawi, du Maroc, de la Moldavie, du Monténégro, de la Roumanie, du Royaume des Pays-Bas, de la Slovénie et de la Suède ont fait aujourd’hui la déclaration suivante :
« Depuis la prise de pouvoir par les autorités de facto (les talibans), les femmes et les filles d’Afghanistan ont fait l’objet des violations systématiques les plus graves de leurs droits fondamentaux. Divers décrets, diverses ordonnances et d’autres mesures prises par l’Afghanistan interdisent de manière flagrante et systématique l’accès des femmes et des filles à la vie publique et les soumettent à une discrimination systématique fondée sur le genre. En raison de ces actions délibérées des autorités de facto (les talibans), les droits fondamentaux des femmes et des filles afghanes sont violés par les institutions publiques et privées. Les femmes et les filles afghanes sont socialement, politiquement, économiquement et juridiquement marginalisées. La loi dite « du vice et de la vertu », récemment promulguée, vise à réduire au silence la moitié de la population et à effacer les femmes et les filles de la vie publique. Celles-ci ne sont pas autorisées à voyager seules, à élever la voix en public ou à montrer leur visage dans la rue. La vie de nombreuses femmes et filles en Afghanistan ressemble à une assignation à domicile : elles sont privées de leur dignité même.
« Nous, Albanie, Andorre, Belgique, Bulgarie, Chili, Croatie, Espagne, Finlande, Honduras, Irlande, Islande, la République de Corée, Lettonie, Liechtenstein, Luxembourg, Malawi, Maroc, Moldavie, Monténégro, Roumanie, Slovénie et Suède, ainsi que l’Allemagne, l’Australie, le Canada et le Royaume des Pays-Bas, condamnons les violations flagrantes et systématiques des droits de la personne et les abus en Afghanistan, plus particulièrement la discrimination fondée sur le genre à l’égard des femmes et des filles. Nous avons à plusieurs reprises exhorté l’Afghanistan et les autorités de facto (les talibans), y compris dans le cadre des Nations Unies, à respecter le droit international, notamment les droits de la personne, à protéger les droits fondamentaux de toutes les Afghanes et de tous les Afghans, et à lever toutes les restrictions aux droits des femmes et des filles, y compris leur droit à l’éducation. Cependant, la situation ne s’est pas améliorée; au contraire, elle continue de s’aggraver.
« Les femmes et les filles d’Afghanistan ne méritent rien de moins que la pleine reconnaissance de leurs droits fondamentaux. Les femmes d’Afghanistan ont fait preuve d’un leadership courageux dans leur appel à la responsabilisation. Nous prenons acte de leur rôle crucial et nous entendons leur appel.
« L’Afghanistan est responsable, au titre du droit international, de la violation flagrante et systématique de nombreuses obligations découlant de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes [CEDEF], à laquelle il a adhéré.
« Nous, les États mentionnés ci-dessus, appelons l’Afghanistan et ses autorités de facto (les talibans) à cesser immédiatement de violer les droits des femmes et des filles du pays, et de répondre à la demande de dialogue en réponse aux préoccupations de la communauté internationale sur cette question, y compris par l’acceptation des recommandations formulées à l’endroit de l’Afghanistan pendant son quatrième examen périodique universel au Conseil des droits de l’homme. Nous appuyons l’initiative prise par l’Allemagne, l’Australie, le Canada et les Pays-Bas en vertu de l’article 29 de la CEDEF, qui ont officiellement pris des mesures pour rappeler à l’Afghanistan son obligation de cesser de violer la CEDEF.
« Les supporteurs de cette initiative continueront par ailleurs d’étudier d’autres options individuelles ou collectives en vertu de la CEDEF ou d’autres cadres pour les droits de la personne applicables, tout en demeurant déterminés à avoir un dialogue ciblé qui permettra d’améliorer les droits des femmes et des filles.
« Cette action ne porte pas atteinte à notre position ferme selon laquelle nous ne reconnaissons pas politiquement les autorités de facto (les talibans) comme représentants légitimes de la population afghane. Le non-respect par l’Afghanistan de ses obligations découlant de traités en matière de droits de la personne est un obstacle majeur à la normalisation des relations. Cela dit, nous soulignons que les autorités de facto (les talibans) demeurent responsables du respect des obligations juridiques internationales de l’Afghanistan, notamment en ce qui concerne l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et des filles au titre de la CEDEF. »
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