Déclaration nationale du Canada au débat public du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité
24 octobre 2024
Déclaration nationale du Canada prononcée par l'ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité lors du débat public du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité le 24 octobre 2024 :
Madame la Présidente, je vais à présent m'adresser au Conseil au nom du Canada.
L'an dernier, le Canada a réfléchi au fait que beaucoup trop de textes et de déclarations annuelles précédentes pouvaient être "recyclés" et rester tout aussi pertinents que lors de leur première publication. Nous pouvons malheureusement en dire autant aujourd'hui, même si les besoins sont encore plus importants et la patience face à l'inaction et à l'hypocrisie est encore plus mise à rude épreuve.
Le Canada continue d'appeler à une mise en œuvre beaucoup plus cohérente des engagements, ainsi qu'à une reconnaissance, à une mobilisation des ressources, à une inclusion ainsi qu’à une protection accrue des femmes qui œuvrent pour la paix.
Les femmes sages et consolidatrices de la paix au Canada et ailleurs nous rappellent qu'en dépit des crises, de la déshumanisation et des attaques contre notre travail, nous ne devons pas nous laisser étouffer par la négativité. Nous devons aussi oxygéner les progrès et les impacts.
Dans cet esprit, nous allons brièvement mettre en lumière trois d'entre eux.
Premièrement - de nombreuses jeunes femmes à travers le monde s'engagent dans l’agenda femmes, paix et sécurité, en adoptant ses principes tout en se l'appropriant. Nous les voyons se mobiliser rapidement et de manière créative, souvent en utilisant des outils numériques et d'autres approches pour rendre cet espace plus inclusif. Nombre d'entre eux créent des coalitions intersectorielles et géographiques avec des alliés investis, notamment des jeunes hommes et des membres des communautés LGBTQ+. Leur leadership engage les jeunes en tant qu'électeurs et acteurs des processus politiques et de paix. Ils s'opposent également à la désinformation visant à saper la démocratie, à semer la discorde et à écarter les femmes de la vie publique.
Le deuxième point positif concerne la qualité, et pas seulement la quantité, des plans d'action nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité. Pendant de nombreuses années, il y a eu deux grands types de plans : d'une part, ceux des pays qui avaient récemment connu la guerre et qui étaient concentrés sur leurs questions intérieures. L'autre était celui des pays qui se tournaient vers l'extérieur, l'approche femmes, la paix et la sécurité étant liée aux enjeux de politique étrangère et de maintien de la paix. Aujourd'hui, 19 ans après l’adoption du premier plan d'action national au monde, une proportion beaucoup plus importante des plans d’action - y compris le dernier du Canada – intègrent des questions et engagements nationaux et internationaux. Cette évolution reflète l'interconnexion des enjeux de sécurité et les progrès accomplis vers l'humilité et l'autoréflexion qui sont nécessaires pour reconnaître et éliminer les obstacles systématiques auxquels les femmes sont confrontées à l'intérieur de nos frontières également. Au sein des gouvernements nationaux, il en résulte une plus grande cohérence des politiques, un apprentissage qui va au-delà du travail en silo et un plus grand nombre de personnes dans un plus grand nombre de secteurs du gouvernement qui comprennent la pertinence de l’agenda femmes, paix et sécurité pour leur travail quotidien et qui se sentent concernés par cette approche.
Troisièmement, alors que les femmes consolidatrices de la paix au sein de la société civile manquent cruellement de ressources, il est de plus en plus reconnu que si le montant du financement est important, sa forme l'est tout autant. La paix n'est pas un projet, et les fonds les plus efficaces sont prévisibles et pluriannuels, flexibles et parfois rapides. Il en résulte une utilisation plus efficace et efficiente des fonds publics, des réponses plus pertinentes aux crises et une plus grande confiance, qui est souvent la monnaie la plus rare en période de conflit et de crise.
Monsieur le Président, chaque minute de chaque jour, dans chaque partie de notre monde, les champions des enjeux de femmes, paix et sécurité jouent un rôle de premier plan de milliers de façons différentes. Ils nous enseignent, nous inspirent et ont besoin que nous remplissions nos engagements.
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