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Conférence mondiale sur la liberté de la presse : résumé des consultations régionales en Amérique latine

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La COVID‑19 et la liberté des médias

Les participants ont souligné que la plupart des gouvernements de la région ont rapidement pris des mesures pour centraliser l’information, limiter l’accès aux données et contrôler le discours officiel, sous prétexte de réagir à une crise sanitaire sans précédent. Une proportion stupéfiante de journalistes ont indiqué avoir été confrontés à des restrictions, à des obstacles à l’accès à l’information (souvent de source gouvernementale) et à de l’intimidation. De nombreux participants ont déploré la montée de la censure indirecte, une tendance qui sera difficile à renverser après la pandémie de la COVID-19. Ils ont noté que la pandémie a mis en évidence la précarité des mécanismes institutionnels devant garantir le droit du public à l’information.

Les participants ont également souligné une montée de la violence envers les journalistes pendant la pandémie. Parfois ciblés par les propos hostiles des dirigeants politiques, les journalistes sont aujourd’hui considérés par beaucoup comme des « ennemis de l’État », ce qui les place dans des conditions vulnérables et dangereuses. Cette situation a incité plusieurs organes de presse à réduire leurs effectifs et à diminuer les reportages d’enquête. La pandémie a également aggravé les tendances déjà observées en matière d’exclusion des autochtones et des personnes handicapées. Dans certains cas, l’absence de contenu pertinent dans les langues autochtones a nui au droit à la santé des communautés autochtones.

De nombreux participants ont également dénoncé la montée de la désinformation pendant la pandémie. En effet, certains gouvernements ont utilisé la désinformation comme stratégie pour affaiblir la surveillance des politiques de santé publique, bien que ce phénomène permette de tenir compte des interventions d’un nombre croissant d’acteurs et de facteurs différents. Selon des études régionales, les gouvernements nationaux et infranationaux sont souvent à l’origine du problème, car ils génèrent des informations fausses ou confuses sur l’état de la crise.

Intelligence artificielle, technologie numérique et liberté des médias

Les participants ont convenu que l’utilisation généralisée des technologies numériques a considérablement modifié le paysage médiatique et pose de nouveaux défis. Ils ont critiqué l’opacité avec laquelle les plateformes numériques présentent les données à leurs utilisateurs. Bien que de nouvelles politiques visent à contrôler la propagation de la désinformation, l’utilisation croissante des algorithmes a augmenté le retrait ou le blocage de contenu légitime et la suspension des comptes qui sont peu transparents ou qui ne sont soumis à aucune obligation de rendre des comptes. Cette tendance est particulièrement préoccupante en Amérique latine, car les technologies numériques y ont parfois censuré et réduit au silence la dissidence.

Certains participants ont également mentionné que les technologies numériques auraient engendré des abus du côté de l’utilisation des données. Une organisation a indiqué que ces technologies numériques ont créé la « tentation » d’utiliser la surveillance de masse pour violer le droit à la vie privée, en l’absence de mesures de protection claires.

Les experts ont également dénoncé les restrictions à l’accessibilité, que de nombreux experts appellent le « fossé numérique ». Dans une région où une grande partie de la population vit dans des régions éloignées et rurales, l’accès à l’information peut être difficile. Cependant, les participants ont également souligné les aspects positifs de l’utilisation des technologies numériques dans les médias, car ils considèrent celles-ci comme un « catalyseur » permettant une diffusion plus large de l’information et la démocratisation des médias.

Violence et menaces de violence contre les professionnels des médias

La violence contre les journalistes reste un sujet d’inquiétude en Amérique latine, et la région affiche l’un des taux de meurtres de journalistes les plus élevés au monde. Certains participants ont fait valoir que la pandémie de la COVID-19 a exacerbé la violence contre les journalistes et de nombreux gouvernements ont eu recours à des discours hostiles contre ceux qui veulent avoir accès aux données.

La violence verbale et le harcèlement sur les réseaux sociaux sont devenus problématiques et entraînent souvent l’autocensure de la part des journalistes. En effet, certains ont réduit leur présence sur les réseaux sociaux pour éviter le harcèlement et les attaques. Bien que la plupart des participants aient noté une augmentation de la violence contre les journalistes dans leur pays, ils ont également souligné une augmentation notable de la violence contre les groupes racialisés et les femmes.

Recommandations des participants

Les participants ont recommandé plusieurs mesures pour accroître la liberté des médias en Amérique latine et dans les Caraïbes :

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