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Yemen - Examen périodique universel

EPU 32, 23 janvier 2019
Recommandations du Canada

Recommandations

Le texte prononcé fait foi

Merci, M. le Président,

Le Canada demeure profondément préoccupé par le conflit et reconnaît que de multiples acteurs sont responsables des graves violations des droits de la personne au Yémen.

Le Canada recommande que le Yémen :

  1. Coopèrent pleinement avec le Groupe d'experts éminents sur le Yémen à l’appui de son mandat et mettent en œuvre l’accord de Stockholm dans son intégralité.
  2. Met en pratique les recommandations acceptées précédemment pour interdire le mariage d’enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, ce qui comprend l’établissement de l’âge minimal du mariage à 18 ans, et pour empêcher le retrait forcé des filles des écoles.
  3. Met en pratique les recommandations acceptées précédemment pour protéger la liberté d’expression, notamment par la modification et la mise en application de la loi sur la presse et les publications.
  4. Cessent immédiatement d’avoir recours à la détention arbitraire, à la disparition forcée et à la torture, en particulier contre les journalistes, les défenseurs des droits de la personne, la société civile et les minorités comme les Bahá’ís.
  5. Établit, avec de l’aide internationale, un programme pour lutter contre la violence sexiste, lequel comprend des campagnes de sensibilisation et d’éducation, des services de santé, des refuges ainsi que de l’aide financière et juridique, dans toutes les régions.

Le Canada accueille favorablement les efforts déployés par les Nations Unies au Yémen et les consultations menées par Martin Griffiths, envoyé spécial.

Contexte

Selon UPR Info, un organisme sans but lucratif non gouvernemental qui fait le suivi du processus d’examen périodique universel (EPU), au cours des deux premiers cycles de l’EPU, le Yémen a reçu 344 recommandations dont 297 ont été acceptées (un taux d’acceptation de 86 %). Les recommandations que le Canada a faites précédemment au Yémen concernaient les droits des enfants et des femmes, la protection des journalistes, l’amélioration des conditions dans les prisons ainsi que la lutte contre la corruption.

Depuis 2015, le conflit a causé la mort ou le déplacement de milliers de gens, une grave insécurité alimentaire et des épidémies, en plus de mener des millions de personnes au bord de la famine. Cette terrible crise humanitaire a aggravé les difficultés qui existaient déjà en matière de droits de la personne.

La détention arbitraire, les disparitions forcées et la torture demeurent préoccupantes. Des violations ont été commises contre des journalistes, des défenseurs des droits de la personne et des militants de la société civile, et la situation s’est détériorée au fur et à mesure que progressait le conflit. Selon des organisations de défense des droits de la personne, diverses parties ont couramment recours à la détention arbitraire et à la disparition forcée comme stratégie de guerre pour cibler l’opposition politique et maîtriser la contestation. Il existe des cas attestés de torture causant la mort. Des défenseurs des droits de la personne ont fait était de la torture et de l’exécution de migrants détenus et de demandeurs d'asile, y compris des enfants.

La protection de l’éducation des enfants est également d’une importance cruciale. Selon l’UNICEF, le conflit a exclu des millions d’enfants de l’école, et le secteur de l’éducation est sur le point de s’effondrer. L’absence de paiement salarial a créé une pénurie d’enseignants, et l’endommagement, la destruction et la transformation (pour les groupes déplacés ou armés) des écoles ont entraîné un manque d’installations d’apprentissage.

En raison du conflit et des déplacements massifs qui en découlent, les femmes et les filles se trouvent dans des situations de danger extrême. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH), la demande de services d’intervention dans les cas de violence sexiste a augmenté de 36 % en 2017. Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a indiqué qu’en guise de mécanisme d’adaptation, les femmes sont les premières à manger moins dans leur famille, compte tenu de leur rôle traditionnel d’aidantes. Pour atténuer la perte de leurs moyens de subsistance, les familles se sont tournées de plus en plus vers le mariage d’enfants. Dans le cadre du processus de l’EPU de 2014, le Yémen a accepté les recommandations visant à établir légalement l’âge minimal du mariage à 18 ans, mais il n’a pas adopté de disposition spécifique dans le cadre de la loi sur la maternité sans risques de 2014.

Il y a également la question des protections juridiques de la liberté d’expression et de l'indépendance des médias qui n’est pas encore réglée. Dans le cadre du processus de l’EPU de 2014, le gouvernement du Yémen a entrepris la modification de la loi sur la presse et les publications pour accroître la liberté journalistique.

Bien que la crise nuise à la capacité des institutions yéménites de fonctionner efficacement, il incombe au gouvernement de respecter les engagements qu’il a pris dans ces domaines.

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