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Déclaration du Canada à la Conférence du désarmement – Segment de haut niveau 2024

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Le 26 février 2024

Allocution prononcée par secrétaire parlementaire Damoff

Monsieur le Président,

En 1960, le Canada était l’un des dix pays chargés d’explorer les voies d’un désarmement général et complet. La Conférence du Comité des dix puissances sur le désarmement est devenue la Conférence du désarmement, aujourd’hui composée de 65 membres, et devant laquelle j’ai l’honneur de m’exprimer aujourd’hui. Et l’objectif demeure le même : le désarmement général et complet.

Nos prédécesseurs ont reconnu l’urgence de réduire et, à terme, d’éliminer les arsenaux nucléaires mondiaux. Grâce à des décennies d’accords de contrôle des armements, de dialogues et de confiance mutuelle, les stocks d’armes nucléaires ont été réduits à un niveau jamais atteint depuis la fin des années 1950.

Bien que nous travaillions sans relâche pour que la quantité de ces armes continue à diminuer, il y a des raisons de s’inquiéter, notamment en raison de l’absence de progrès soutenus en matière de désarmement nucléaire, de l’augmentation des risques liés à l’évolution rapide des technologies et de la possibilité accrue que des guerres conventionnelles déclenchent des conflits régionaux.

Nous appelons tous les États qui développent leurs arsenaux nucléaires à inverser cette tendance. Et nous exhortons tous les États qui n’ont pas encore ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires à le faire, et ce, sans plus attendre.

La communauté mondiale a la responsabilité collective de protéger la paix et la sécurité internationales, mais les acteurs malveillants doivent être tenus responsables de leur rôle dans l’affaiblissement du mécanisme de désarmement.

Depuis deux ans, l’Ukraine subit une guerre totale à la suite de l’agression illégale et irréfléchie, ordonnée par le président Poutine. Ainsi, la Russie déstabilise davantage le système de désarmement. Elle abuse de la prise de décisions par consensus et des règles de procédure dans les tribunes multilatérales. Elle s’est retirée des accords bilatéraux de contrôle des armements et a annulé sa ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Les gestes éhontés et irresponsables de la Russie compromettent notre paix et notre sécurité collectives.

Nous appelons la Russie à retirer ses forces de lUkraine, à revenir à la table des négociations quant au nouveau Traité sur la réduction des armements stratégiques, à entamer de bonne foi des pourparlers sur le traité de remplacement et à mettre fin à ses campagnes de désinformation.

Nous appelons la République populaire démocratique de Corée à cesser ses tirs de missiles balistiques, à démanteler son programme nucléaire illicite, à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et à cesser ses envois d’armes à la Russie.

L’escalade incessante du programme nucléaire de l’Iran constitue une menace pour la paix et la sécurité mondiales. L’utilisation par la Syrie d’armes chimiques pour assassiner et mutiler des civils innocents, dont des femmes et des filles – lesquelles sont touchées de façon disproportionnée –, est odieuse. Nous implorons toutes les parties prenantes de respecter les garanties et les conventions interdisant ces armes de destruction massive et matières connexes.

La communauté internationale doit continuer à reconnaître les incidences humanitaires dévastatrices de tous les conflits et condamner l’utilisation aveugle d’armes explosives dans les zones densément peuplées. La prolifération des armes légères et de petit calibre pose son propre risque de mort et de destruction massives et doit être traitée avec la même urgence.

Enfin, nous appelons la communauté internationale à exécuter le mandat de la Conférence du désarmement avec une énergie renouvelée. Il nous faut négocier des instruments de désarmement, en commençant par un traité interdisant la production de matières fissiles destinées aux armes nucléaires. Pour faciliter les négociations, tous les États qui produisent des matières fissiles destinées aux armes nucléaires devraient déclarer des moratoires volontaires sur la production et les mettre en œuvre sans tarder. Un État doté de l’arme nucléaire, ainsi que plusieurs autres États, ne l’ont pas encore fait malgré les appels pressants à l’action.

De même, il reste encore beaucoup à faire pour renforcer la Convention sur les armes biologiques et à toxines, faire respecter la Convention sur les armes chimiques, prévenir une course aux armements dans l’espace, élaborer un cadre pour les systèmes d’armes autonomes et mieux réglementer les armes conventionnelles afin de répondre à l’évolution des conflits.

En 1960, mon prédécesseur canadien a déclaré devant le Comité des dix puissances sur le désarmement «Il est plus facile de souligner ce que nous savons qu’il faut faire que de trouver les moyens de le faire ».

Le moment est venu de se donner les moyens de trouver comment bâtir un monde plus sûr et plus pacifique pour tous. Pour ce faire, nous devons donner aux jeunes, aux femmes et aux personnes de toutes les régions géographiques les moyens de se mobiliser sur les questions de désarmement. Le Canada entend travailler avec tous les membres de la Conférence du désarmement pour réaliser des progrès concrets à l’atteinte de cet objectif.

Monsieur le Président, je vous remercie.

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