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Santé et bien-être des peuples autochtones : Les jeunes lancent un appel au changement

Santé et bien-être des peuples autochtones : Les jeunes lancent un appel au changement

Des femmes autochtones dansent à la cérémonie d'ouverture de la Conférence mondiale sur la prévention du suicide chez les peuples autochtones.


« Si l’on ne prend pas compte de leur accent, les jeunes Autochtones du Canada et de l’Australie font face aux mêmes défis. »

Jeunes de la Nation Nishnawbe Aski du nord de l’Ontario

Faible espérance de vie. Mortalité infantile. Malnutrition. Tuberculose. Suicide.

Ces derniers reflètent la dure réalité des communautés autochtones.

Malheureusement, les peuples autochtones du monde entier font face à ces problèmes de santé bien plus souvent que tout autre peuple non-autochtone.

Mais il y a tout de même de l’espoir. En effet, les jeunes Autochtones et les dirigeants du monde entier travaillent main dans la main dans le but d’inviter la population à passer à l’action et générer des changements positifs. Le Haut-Commissariat du Canada en Australie est fier de leur offrir son soutien.

Un passé en commun, des défis en commun

Les peuples autochtones du Canada et de l’Australie ont tous deux connu la colonisation britannique, y compris des politiques discriminatoires et la séparation systématique des enfants Autochtones de leurs familles. Au Canada, les enfants ont été arrachés de leurs familles par le système des pensionnats, ainsi qu’à l’aide d’adoptions forcées et de familles d’accueil. En Australie, on nomme la « génération volée » les enfants qui ont été ainsi séparés de leurs familles.

Pour cette raison, les peuples autochtones de ces deux pays ont plusieurs points en commun.

Cela inclut aussi leur surreprésentation au sein du système de justice pénale, des taux plus élevés de pauvreté et un nombre record d’enfants qui bénéficient des services de la protection de la jeunesse.

Ce qui constitue par surcroît plusieurs défis liés à la santé et au bien-être.

La santé n’est pas seulement déterminée par des facteurs physiques, mais également selon les différences sociales, économiques, culturelles et politiques, appelées déterminants sociaux de la santé. Cela signifie que la discrimination, la marginalisation et la pauvreté ont une incidence directe sur la santé.

Alors que les peuples autochtones subissent plusieurs épisodes de discrimination sociale, économique, culturelle et politique, leur état de santé continue d’en souffrir les conséquences.

4,9 % de la population du Canada est autochtones (Statistique Canada, 2016) et 3,3 % de la population australienne est aborigène ou insulaire du détroit de Torres (Bureau de la statistique de l’Australie, 2016).
Le taux de suicide est 2 à 3 fois plus élevés pour les peuples autochtones que pour les peuples non-autochtones du Canada et de l’Australie (Santé Canada, 2003, Ministère de la Santé de l’Australie, 2013).

Du Canada vers l’Australie : Établir des liens

Dre Nadine Caron, première chirurgienne généraliste du Canada d’origine autochtone et l’Honorable Ken Wyatt, ministre australien des Soins aux personnes âgées et de la Santé des peuples autochtones.
 
Mallary Oakes de la Saskatchewan interprète une danse traditionnelle lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence mondiale sur la prévention du suicide chez les peuples autochtones.

C’est ainsi que les communautés autochtones du Canada et de l’Australie travaillent de concert dans le but de partager leur savoir et trouver des solutions.

C’est avec grand plaisir que le Haut-Commissariat du Canada en Australie a invité Dre Nadine Caron à prononcer le discours liminaire dans le cadre de la conférence de la National Aboriginal Community Controlled Health Organization à Brisbane.

À titre de première chirurgienne généraliste d’origine autochtone et de codirectrice du Centre of Excellence for Indigenous Health, Dre Caron possède une connaissance directe des multiples crises dans le domaine de la santé auxquelles les Autochtones du Canada ont dû faire face à travers les années.

Elle a expliqué les différences en matière de bien-être physique et social qui existent entre les peuples autochtones et non-autochtones de la Colombie-Britannique, ce qui inclut une incidence plus élevée de maladies, des taux de suicide accrus et une espérance de vie plus faible.

Dre Caron a aussi souligné l’effet négatif que la colonisation, les pensionnats et les politiques d’assimilation ont eu sur la santé et le bien-être de ces peuples.

En revanche, on dénote aussi un effet positif correspondant de la culture, des cérémonies, de la langue, du lien à la terre et de l’autodétermination sur la santé des Autochtones.

Dre Caron explique que ces changements sociaux devraient jouer un rôle déterminant dans le cadre de l’amélioration de l’état de santé des peuples autochtones.


« Il ne suffit pas de simplement essayer de combler l’écart, les peuples autochtones devraient s’efforcer d’aller au-delà de la norme. »

Dre Nadine Caron, première chirurgienne généraliste du Canada d’origine autochtone

Face au problème du suicide

Le taux de suicide est 5 à 6 fois plus élevés pour les jeunes des Premières nations que pour les jeunes non-Autochtones et 11 fois plus élevés pour les jeunes Inuits que pour la moyenne nationale canadienne. (Services aux Autochtones, 2018).

Le suicide constitue un des plus grands fléaux auquel sont confrontés les peuples autochtones du monde entier.

Au Canada et en Australie, les Autochtones passent à l’acte 2 à 3 fois plus souvent que les non-Autochtones. En Australie, cela signifie que plus de 25 Autochtones sur 100 000 commettent l’irréparable. Au Canada, le suicide et l’automutilation représentent les principales causes de décès chez les jeunes et les adultes Autochtones de 44 ans et moins.

Dans le cadre de la deuxième Conférence mondiale sur la prévention du suicide chez les peuples autochtones (Second World Indigenous Suicide Prevention Conference) (WISPC), le peuple Whadjuk de la Nation Noongar près de Perth en Australie a accueilli plus de 500 peuples autochtones de partout dans le monde dans le but de partager et de trouver des solutions visant à prévenir le suicide chez les Autochtones.

Le chant traditionnel, la danse ainsi qu’une cérémonie ralliant les nations du monde entier ont su créer un environnement propice à la paix et au respect mutuel de toutes les cultures avant d’aborder une question aussi profonde.

Un total de 26 Autochtones provenant du Canada, y compris 16 jeunes, se sont rendus à la conférence avec l’aide du Haut-Commissariat du Canada en Australie.

Des jeunes Canadiens lancent un appel au changement

Seize jeunes leaders de la Nation Nishnawbe Aski (NAN) et de la Nation Crie se sont rendus sur la côte ouest de l’Australie, directement du Canada, dans le but de mettre en lumière les taux nettement plus élevés de suicide chez les jeunes Autochtones.

Les jeunes Autochtones du Canada font face à des taux de suicide encore plus élevés que chez les adultes Autochtones et les jeunes Inuits sont en proie à des taux parmi les plus élevés au monde.

Malheureusement, les statistiques sont pratiquement semblables pour les Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres en Australie.


« Nous tenons à ce que nos enfants se sentent aimer, qu’ils aient envie de vivre et de choisir la vie. »

Anna Betty Achneepineskum, Grand chef adjoint de la NAN

La réalisatrice Madelyn Pilon a présenté son documentaire sur les jeunes Métis, Feathers Falling, dans le cadre de la conférence. Le film démontre la réalité derrière les statistiques et provoque un questionnement sur les raisons de telles tragédies.

Samuel Kloestra, responsable de la jeunesse de la NAN, a parlé de l’impact de la faible qualité des établissements d’enseignement. 47 % des communautés des Premières Nations au Canada auraient besoin de nouvelles écoles et seulement 22 % des Premières Nations ont accès à l’éducation de la petite enfance.

Une éducation de qualité peut représenter une façon d’enrayer la pauvreté et de favoriser un état de santé et de bien-être positif, tandis qu’une éducation inadéquate contribue à des résultats négatifs à long terme sur le plan social, économique et de la santé.

Ces jeunes Autochtones du Canada luttent avec inspiration dans le but d’exposer ces taux de suicide anormalement élevés chez les jeunes et de s’assurer que de moins en moins de vies sont ainsi perdues.

Le travail se poursuit : objectif 2020

La réalisatrice Madelyn Pilon a présenté son documentaire sur les jeunes Métis, Feathers Falling, et le représentant de la jeunesse de la NNA, Samuel Kloestra, s’est entretenu avec les délégués au sujet des perspectives de la jeunesse dans le cadre de la WISPC.

Les approches soutenues par les communautés, qui ont fait l’objet de discussions lors de ces conférences, se sont avérées efficaces pour améliorer la santé des Autochtones. Mais il reste encore beaucoup à faire.

La collaboration se poursuivra en 2020, alors que la 3e Conférence mondiale sur la prévention du suicide chez les peuples autochtones se tiendra sur le territoire du Traité no 1 au Manitoba, Canada.

La pierre de guérison Mauri a été remise à Mme Leona Starr et Mme Carla Cochran du Secrétariat à la santé et au développement social des Premières Nations du Manitoba. Elles en prendront soin d’ici là.

Le Haut-Commissariat du Canada en Australie était fier d’apporter son soutien à ces conférences et continuera de supporter et de défendre la santé et le bien-être des peuples autochtones.

Le Canada s’engage à améliorer la santé et le bien-être des peuples autochtones au Canada ainsi que partout dans le monde dans le cadre d’une démarche de réconciliation et du renouvellement de sa relation, de nation à nation, avec les peuples autochtones.

Si vous éprouvez des problèmes de détresse émotionnelle et voulez en parler, communiquez avec les conseillers de la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être des Premières Nations et des Inuits en composant le numéro 1-855-242-3310. Il s’agit d’un numéro sans frais et d’un service disponible 24 heures sur 24, 7 jours par semaine.

Si vous ou quelqu'un que vous connaissez êtes en danger immédiat, faites le 911 ou composez le numéro des services d’urgence les plus près de chez vous.


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