Les Canadiens donnent au suivant pour faire échec à la pandémie de COVID-19
Lorsque les Canadiens ont commencé à se faire vacciner contre la COVID-19 l’année dernière, nombre d’entre eux ont ressenti le désir d’aider des gens de partout dans le monde à recevoir aussi leurs vaccins.
La campagne Donnez un vaccin, une initiative permettant aux Canadiens de faire des dons que le gouvernement du Canada s’engage à égaler, a permis à l’UNICEF de distribuer des doses de vaccin contre la COVID-19 dans les pays à revenu faible et moyen. Grâce aux fonds recueillis, l’UNICEF a été en mesure de couvrir les coûts de transport des doses de vaccin vers ces pays, d’en conserver l’efficacité, par exemple en protégeant la chaîne de froid pendant le voyage, et d’apprendre aux travailleurs de la santé à administrer les vaccins de manière efficace et à se débarrasser des aiguilles et des déchets de manière sécuritaire.
Au terme de la campagne Donnez un vaccin en septembre 2021, un total de 19,4 millions de dollars avaient été amassés, soit le double des quelque 9,7 millions de dollars versés par les Canadiens à UNICEF Canada dans l’espace de quelques mois.
Une réelle gratitude
Selon Rowena Pinto, chef des programmes d’UNICEF Canada, qui agit à titre de partenaire de mise en œuvre pour la vaccination mondiale, les dons versés à l’initiative Donnez un vaccin témoignent de la « réelle gratitude que les Canadiens ont commencé à ressentir » quand ils se sont fait vacciner.
« L’initiative a été l’occasion pour les Canadiens de donner au suivant », affirme-t-elle. Les gens ont ressenti beaucoup d’empathie pour les personnes les plus touchées par la pandémie : des enfants privés d’aller à l’école, des travailleurs de la santé aux prises avec de grandes difficultés, des pertes d’emplois. Ils comprenaient que ces problèmes seraient plus graves dans les pays « où les gens ne pourraient peut-être pas obtenir un vaccin aussi facilement », ajoute-t-elle. Par conséquent, Donnez un vaccin « a été une excellente occasion pour les Canadiens de contribuer à mettre fin à la pandémie pour tout le monde ».
Lorsque de tels dons sont doublés par le gouvernement, les gens considèrent que leur contribution « est aussi un investissement et que cet argent permet d’en faire deux fois plus. C’est alors d’autant plus motivant de faire un don à un organisme », explique Mme Pinto. « Quand le gouvernement du Canada conclut un partenariat avec un organisme comme l’UNICEF, cela donne de la crédibilité. »
Donnez un vaccin est un programme qui visait à permettre aux Canadiens de participer et de contribuer activement à la réponse du Canada à la COVID-19 à l’échelle mondiale. Depuis le début de la pandémie, le Canada s’emploie à s’assurer que les pays du monde entier ont accès à des doses de vaccin contre la COVID-19 en réalisant des investissements financiers, en donnant des doses excédentaires et en soutenant le déploiement et la livraison de vaccins, le tout par l’entremise du Mécanisme pour un accès mondial aux vaccins contre la COVID-19 (COVAX).
« C’est dans notre ADN »
Aime ton prochain est un mouvement national voué au don de vaccins contre la COVID-19 à des populations de pays à faible revenu, par le biais de l’UNICEF. Grâce au programme Donnez un vaccin, ce mouvement a pu doubler la somme de 536 000 $ qui avait été réunie par ses participants, entre autres un couple qui se mariait à Calgary, un pasteur presbytérien de Cornwall, en Ontario, qui avait besoin d’une coupe de cheveux et un jeune Torontois qui fêtait un anniversaire important.
Sara Hildebrand, coordonnatrice du projet Aime ton prochain, a lancé ce mouvement au début de 2021 avec l’appui de plus de 30 organisations et communautés multiconfessionnelles. Elle est convaincue que Donnez un vaccin a interpellé les Canadiens « parce que nous réagissons avec amour et générosité en temps de crise. C’est dans notre ADN; ça nous est aussi naturel que de respirer ». Elle fait remarquer que de nombreux Canadiens ont de la famille et des amis à l’étranger et se sentent solidaires de ces pays.
La campagne a par ailleurs offert une « solution de rechange active et intéressante au sentiment d’impuissance que les Canadiens éprouvaient depuis le début de la pandémie », ajoute Sara Hildebrand. « Voilà que quelque chose devenait possible alors qu’on avait l’impression que le monde nous glissait entre les doigts. Mettre fin à la pandémie semblait inatteignable, mais on pouvait tout de même faire une petite contribution. »
Une joie amplifiée
À l’occasion de leur mariage le 5 septembre dernier, Amy Matychuk et Peter Driftmier ont demandé à leurs invités de faire des dons en faveur de l’équité vaccinale au lieu de leur faire un cadeau. Cette demande du couple de Calgary s’inscrivait dans le concept juif de justice sociale appelé tikkun olam, qui signifie réparer ou guérir le monde.
« Nous avons toujours su que nous allions appuyer un organisme de bienfaisance, alors le choix est rapidement devenu évident compte tenu de la situation », explique Amy Matychuk, qui est avocate. Les dons effectués par l’entremise d’Aime ton prochain « ont amplifié notre joie le jour de notre mariage, un événement qui a été possible uniquement grâce aux vaccins », ajoute-t-elle. Le couple a également demandé aux invités de signer une pétition pour que soient suspendus les brevets afin de rendre les vaccins plus accessibles.
« À l’heure actuelle, j’encouragerais toute personne qui prévoit de se marier à envisager de faire une collecte de fonds pour les vaccins contre la COVID-19 », affirme quant à lui Peter Driftmier, qui est travailleur social et thérapeute en santé mentale. Le couple continue de faire des dons en guise de cadeaux et a l’intention de verser d’autres contributions à d’autres occasions, notamment pour son premier anniversaire de mariage. « Mettre fin à la pandémie dans le monde entier est à notre portée », fait remarquer M. Driftmier.
Une coupe de cheveux publique
Lorsque le révérend Robert Adams, pasteur de l’Église presbytérienne St. John à Cornwall a finalement décidé de se faire couper les cheveux l’été dernier après un long confinement dû à la COVID-19, sa congrégation en a fait un événement public et a recueilli des dons pour l’UNICEF. Durant la longue fin de semaine du mois d’août, après les services religieux du dimanche qui sont diffusés en direct, les caméras ont continué de filmer pendant que le révérend Adams se faisait couper les cheveux dans le gymnase de l’église.
La campagne Donnez un vaccin a rappelé aux paroissiens qui étaient enthousiastes et soulagés de se faire vacciner contre la COVID-19 qu’il y avait des gens moins chanceux, explique le révérend Adams, et il ajoute que le fait que le gouvernement canadien égalait les dons était important. « Les gens aiment voir qu’ils améliorent les choses et qu’ils travaillent de concert avec d’autres dans le cadre d’un plus vaste projet ».
D’après le révérend, la campagne « n’est plus à l’avant-scène » en raison d’autres crises humanitaires comme le conflit en Ukraine, mais il aimerait que ses fidèles recentrent leurs efforts sur la vaccination mondiale : « Il y a tellement d’endroits dans le monde où la première dose n’est qu’un rêve ».
Un geste d’anniversaire
Inspiré par la campagne Donnez un vaccin, Carter Carpenter a voulu continuer de soutenir les efforts axés sur la vaccination mondiale en commençant l’été dernier à amasser des fonds en vue de réunir une somme de 13 000 $ pour souligner son 13e anniversaire le 8 octobre.
« Nous avons vraiment de la chance au Canada d’avoir des soins de santé, et c’est simplement un beau geste d’aider les gens qui n’en ont pas », affirme Carter, qui se passionne pour la géographie. Il fait également partie de l'équipe consultative des jeunes de Millennium Kids, un groupe qui encourage les jeunes à se porter à la défense des objectifs de développement durable des Nations Unies.
Alana Walker Carpenter, la mère de Carter, se dit « en toute humilité fière » de la détermination de son fils à recueillir des fonds pour des doses de vaccin plutôt que de recevoir des cadeaux d’anniversaire, car à 13 ans la plupart des jeunes « commencent à être très centrés sur les choses matérielles ».
Sa campagne d’un an pour l’UNICEF a permis à Carter de réunir tout près de la moitié du total qu’il espère atteindre. « C’est un objectif tout à fait réalisable, affirme-t-il. Je crois que nous allons y arriver. »
La campagne se poursuit
Comme le précise Sara Hildebrand, Aime ton prochain poursuit sa campagne afin d’accroître la sensibilisation à l’équité vaccinale et de recueillir des fonds. « Même de petits dons de partout au Canada peuvent vraiment contribuer à livrer des vaccins à nos voisins les plus difficiles à joindre. »
Rowena Pinto croit que les Canadiens ont été conscientisés aux difficultés des pays à revenu plus faible après avoir entendu parler des efforts liés à la vaccination contre la COVID-19 dans le monde grâce à des programmes comme Donnez un vaccin. « Après avoir vécu l’expérience de la COVID-19, les gens comprennent ce que cela signifie », ajoute-t-elle.
À la fin du mois d’avril 2022, l’UNICEF avait livré 1,43 milliard de doses de vaccin à 145 pays à revenu faible et moyen par le biais du Mécanisme COVAX.
Signaler un problème sur cette page
- Date de modification: