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Un Canadien met en lumière l’action en faveur de l’environnement à l’échelle internationale pour aider les pays en développement


L’Assemblée du Fonds pour l’environnement mondial (GEF) (En anglais), qui réunira à Vancouver les leaders de l’environnement du monde entier du 22 au 25 août, constituera un événement majeur pour le Canada et un moment intense pour Tom Bui, directeur de l’Environnement à Affaires mondiales Canada.

Le GEF est le plus grand bailleur de fonds au monde pour la protection de la biodiversité, la restauration de la nature, la réduction de la pollution et la lutte contre les changements climatiques dans les pays en développement. L’Assemblée, qui se tient tous les quatre ans, rassemble des représentants de 185 pays membres, des agences de mise en œuvre, des conventions de l’ONU, des organismes de la société civile, des peuples autochtones, des universités et des chefs d’entreprise. C’est la première fois que l’Assemblée se tient dans un pays développé du G-7.

Pour M. Bui, coprésident élu du Conseil du GEF, l’organe directeur de l’organisation, la tenue du GEF au Canada s’inscrit dans le prolongement d’une carrière passée à l’intersection des actions humanitaire, économique et environnementale.

Tom Bui parle dans un microphone à titre de coprésident.
Tom Bui affirme que sa carrière est axée sur la création de solutions pour les personnes et la planète.
Crédit : Angeles Estrada/IIDD/ENB

« Ma vie dans la fonction publique a toujours été consacrée à la résolution de problèmes », déclare-t-il.

Un parcours de vie sur le thème de la raison d’être

Né à Hue, au Vietnam, M. Bui a été placé sur un bateau en 1981 par sa mère alors qu’il était âgé de neuf ans. Accompagné de sa tante, il est arrivé au Canada deux ans plus tard en tant que réfugié. Il a grandi à Vancouver et a fait des études en commerce, se spécialisant dans le domaine des finances. Plutôt que d’entrer dans le monde lucratif des services bancaires d’investissement, il a opté pour une carrière dans la fonction publique.

« Le bonheur vient lorsque l’on se rend utile et que l’on travaille pour obtenir des résultats significatifs pour les personnes les plus marginalisées », continue M. Bui. « Mon parcours dans la vie a toujours été axé sur la raison d’être, celle visant à créer des solutions pour les gens et la planète. »

M. Bui a travaillé dans le domaine des finances internationales et de l’allègement de la dette au sein du gouvernement fédéral et de la Banque mondiale, en particulier pour les pays en voie de développement. Il a été directeur de la politique sur les réfugiés à Citoyenneté et Immigration Canada, ce qui, selon lui, consistait à « rendre la pareille à la bonté humaine dont j’ai bénéficié au fil des ans. » Il a rejoint Affaires mondiales Canada en 2009, où il a occupé divers postes dans le domaine du développement international, notamment celui de directeur de programme pour le Vietnam, l’ANASE et l’Indonésie. Il a accédé à son poste actuel il y a trois ans, menant une équipe chargée des relations du Canada avec les processus environnementaux mondiaux, notamment les politiques en matière de changements climatiques, les politiques et les programmes internationaux en matière de biodiversité, les programmes en matière d’océans et d’intégration de l’environnement.

Certains enjeux, comme l’élévation du niveau des océans et la désertification, sont ceux qui touchent le plus les pays à faible revenu, souligne M. Bui.

« Si l’on y réfléchit bien, qui souffre le plus de la dégradation de l’environnement, de la perte de biodiversité et des changements climatiques? Ce sont les milliards de personnes qui n’ont pas les moyens de s’offrir l’air climatisé ni de se déplacer pour se procurer de la nourriture, explique-t-il. Leurs moyens de subsistance sont anéantis et certains meurent de faim, d’autres de coups de chaleur, d’autres encore perdent leurs terres et leurs maisons. »

Apporter une petite contribution

Ces problèmes le touchent de près. La mère de Bui (ainsi que ses deux frères et leurs familles) vit toujours à Hue. Elle a un problème cardiaque et d’autres complications de santé, et a été avertie que les températures de plus en plus élevées au Vietnam rendaient dangereuses les sorties à l’extérieur pendant la journée. « Son médecin lui a dit qu’elle ne pouvait sortir de chez elle que pendant la nuit », explique M. Bui.

« Lorsque vous voyez tant de gens souffrir, même s’il ne s’agit que de votre famille, et que vous êtes en mesure d’apporter une petite contribution, vous devez vous demander : "Pourquoi ne pas le faire?" », explique M. Bui. Il voit un lien important entre l’action climatique et les avancées du Programme des objectifs de développement durable parce qu’« on ne peut pas réduire la pauvreté sans protéger la santé de la planète ». C’est d’autant plus le cas qu’une grande partie de la nourriture provient de régions avec des forêts et des eaux côtières, note-t-il. « Tout le monde en dépend. »

Outre ses fonctions au sein du GEF, M. Bui siège au conseil d’administration du Fonds vert pour le climat qui aide les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques et à en atténuer les effets. Les solutions aux objectifs multiples lui plaisent particulièrement, par exemple la restauration des mangroves le long des côtes, qui permettent aux communautés locales de pêcher du poisson pour se nourrir tout en servant de brise tempête pour les terres. « Je les appelle des investissements écologiques pour protéger la santé de la planète, mais aussi la santé des êtres humains, des communautés et des familles. »

Tom Bui se penche vers William Ehlers et lui parle directement.
Tom Bui s’entretient avec William Ehlers, secrétaire du Conseil au sein du Secrétariat du GEF, lors de la réunion du Conseil du GEF à Brasilia en juin 2023.
Crédit : Angeles Estrada/IIDD/ENB

Il estime qu’il est important d’associer le secteur privé à la recherche et à la mise en œuvre de solutions environnementales, comme l’élimination de l’utilisation du mercure dans l’extraction de l’or et la prévention de la déforestation. Il a contribué à l’élaboration de la toute première stratégie de mobilisation du secteur privé (En anglais) du GEF. « Il ne s’agit pas de déclarer que "le secteur public est le mieux placé pour parler d’environnement". Nous devons tous travailler ensemble. C’est une question d’action collective et de véritable partenariat. »

Il apprécie tout particulièrement le Programme de microfinancements du GEF (En anglais) qui fournit de petits montants d’argent à des organismes participant à des actions environnementales. Par exemple, le programme a aidé l’Union des femmes de Hoi An, une ville ancienne du Vietnam nommée site du patrimoine mondial de l’UNESCO, située au sud de Hue, dont il est originaire, à mettre en place un système de ramassage, de tri et d’élimination des déchets dans cette ville. Cette initiative a permis de donner du travail aux femmes de la région ayant de faibles revenus, ce qui a modifié le tissu social de la communauté et en a fait des défenseures de l’environnement.

Une voix pour les femmes, les peuples autochtones et les jeunes

Les femmes, les jeunes filles ainsi que les peuples autochtones sont les plus groupes les plus affectés par les changements climatiques et la perte de biodiversité, mais ils « ne sont souvent pas bien représentés » dans les discussions sur les questions environnementales. Il est important que ces groupes soient reconnus comme des gardiens de la Terre et qu’ils aient leur mot à dire dans les activités du GEF, déclare M. Bui.

Il est encouragé par l’activisme de personnes comme Greta Thunberg, de Suède, et d’autres qui « s’engagent à contribuer à la lutte contre cette crise existentielle pour euxmêmes, pour leurs familles, pour leurs communautés et pour tous les peuples. Cela me donne de l’espoir. »

Père de deux adolescents, il s’inquiète du monde qui leur est légué, mais surtout pour les enfants des pays en voie de développement.

« Mes enfants sont en assez bonne posture, commente-t-il. Mais si vous pensez à la famille humaine dans son intégralité, vous voulez que tous les enfants aient une maison et une planète saines, ainsi qu’un quelconque avenir prometteur, avec le moins de soucis possible. »

M. Bui est fier du leadership dont le Canada a fait preuve en matière de biodiversité et de protection de la nature. Le pays a été l’un des membres fondateurs du GEF en 1991 et compte parmi ses principaux donateurs. Le Canada a également joué un rôle important en encourageant l’organisation à se concentrer sur les questions environnementales, telles que l’égalité des genres, la mobilisation des jeunes et la participation des peuples autochtones au processus décisionnel.

M. Bui fait remarquer que la 15e Conférence des parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique qui s’est tenue à Montréal en décembre dernier a débouché sur un accord historique concernant la mise en place du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal afin de protéger les espèces et les écosystèmes à l’échelle mondiale.

Une réunion de la famille du GEF

Lors d’une réunion à Brasilia en juin, le Conseil du GEF a décidé de créer un nouveau Fonds du cadre mondial pour la biodiversité (En anglais). Il devrait être ratifié et lancé lors de l’Assemblée du GEF à Vancouver, selon M. Bui, tout comme l’utilisation du GEF pour soutenir un nouveau traité de l’ONU sur la haute mer.

Un grand nombre de membres du Conseil du FEM est assis devant des affiches sur lesquelles est écrit « Global Environmental Facility ».
En juin 2023, le Conseil du GEF a convenu de créer un nouveau Fonds-cadre mondial pour la biodiversité et de soutenir un nouveau traité des Nations Unies sur la haute mer par l’entremise du GEF.
Crédit : Angeles Estrada/IIDD/ENB

L’événement sera également un « important rassemblement de ce que nous appelons la famille entière du GEF (En anglais), précise M. Bui. On peut dire qu’il s’agit d’une assemblée de frères et sœurs de l’environnement qui essaient de travailler ensemble afin de protéger la santé de la planète pour le bien de tous. »

M. Bui espère que les participants quitteront l’événement « revigorés et avec de nouveaux contacts et collaborateurs pour des initiatives environnementales ».

Lorsqu’on lui demande s’il espère pouvoir contribuer personnellement à changer les choses, M. Bui répond que c’est un fardeau « trop lourd pour quiconque de porter le monde entier sur ses épaules ». Il déclare plutôt : « Si je peux apporter une petite contribution à chaque tâche, chaque jour, j’en suis heureux. Je garderai la tête haute et j’encouragerai les autres à faire de même, et à avancer avec moi. »

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