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Les femmes membres d’une minorité rencontrent des obstacles semblables dans les médias canadiens et internationaux, selon une journaliste

En tant que femme multiraciale, Minelle Mahtani a travaillé sans relâche pour trouver sa voix à titre de journaliste au Canada, obtenir un poste au sein de la salle de presse de la télévision nationale de la CBC et devenir l’animatrice de sa propre émission de radio à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Aujourd’hui, en tant qu’universitaire parlant d’identité et d’actualité à des publics internationaux, Mme Mahtani constate que les femmes membres d’une minorité visible rencontrent de nombreux obstacles semblables dans le monde entier.

« Les modèles systémiques d’inégalité sont étonnamment similaires entre le Canada et d’autres pays en ce qui concerne le journalisme », déclare Mme Mahtani, professeure agrégée à l’Institut pour la justice sociale et titulaire de la Chaire sur les études canadiennes à l’Université de la Colombie-Britannique. Elle a été auparavant professeure agrégée de journalisme et de géographie à l’Université de Toronto.

Une femme portant un chemisier blanc sourit à l'appareil photo
Minelle Mahtani est professeure agrégée à l'Institute for Social Justice et titulaire de la chaire d'études canadiennes à l'Université de la Colombie-Britannique.

Crédit : Kyrani Kanavaros

Au début de l’année, Mme Mahtani a participé à une table ronde virtuelle au Bhoutan sur l’égalité des genres dans les salles de presse, organisée par l’ambassade du Canada au Bhoutan, en partenariat avec la Bhutan Media Foundation. S’exprimant sur l’égalité des genres et la diversité dans les médias au Canada, elle a expliqué à 50 journalistes bhoutanais de la presse écrite, audiovisuelle et numérique que, bien que les femmes soient aujourd’hui plus nombreuses que les hommes dans les salles de presse canadiennes, « les femmes de couleur sont encore pratiquement inexistantes », selon certaines études. Elle a indiqué que, selon certaines enquêtes, les femmes journalistes et professionnelles des médias au Canada et dans le monde sont victimes d’intimidation et de harcèlement en ligne, comme des messages offensants ciblant leur identité de genre et leur identité ethnique. En outre, Mme Mahtani a souligné que les femmes journalistes ne sont pas soutenues par leur direction dans des domaines comme les subventions aux services de garde d’enfants. 

Mme Mahtani a ajouté qu’il était important de prendre en compte « l’intersection des identités » et de voir si les personnes non binaires et transgenres étaient soutenues dans les salles de presse. Elle a déclaré que les publications en phase de démarrage semblent être beaucoup mieux informées et plus engagées en faveur de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans leur recrutement, et semblent faire preuve de plus d’ouverture et de moins de hiérarchie en milieu de travail. 

Lors d’une interview, Mme Mahtani, qui est d’origine indienne et iranienne, a déclaré qu’elle avait consacré toute sa carrière à la question de la race et de l’actualité. Après être passée du journalisme au monde universitaire, elle a parcouru le monde dans le cadre d’un projet postdoctoral pour parler à des femmes journalistes de leur expérience de la représentation des genres et de la race dans les salles de presse. Elle a décrit ses constatations dans un livre intitulé Mixed Race Amnesia: Resisting the Romanticization of Multiraciality (Amnésie multiraciale : Résister à la glorification de la multiracialité) et a coédité un recueil d’essais intitulé Global Mixed Race (Monde multiracial). Elle a aussi écrit des mémoires intitulées May It Have a Happy Ending (En espérant une fin heureuse), qui seront publiées à l’automne 2024.

Mme Mahtani s’inquiète des obstacles auxquels sont confrontées les femmes dans le journalisme actuel, compte tenu du déclin des médias traditionnels. Elle conseille aux jeunes femmes qui travaillent dans ce domaine de chercher différents médias pour les histoires qu’elles veulent raconter et de trouver des mentors susceptibles de les soutenir. Elle a expliqué à son public bhoutanais que les écoles de journalisme au Canada se concentrent désormais sur l’égalité des genres, l’actualité et l’intersectionnalité, « ce qui fait une grande différence », selon elle.

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