Une militante voit la possibilité de capter l’énergie de la jeunesse caribéenne lors d’un forum

Avec l’aimable autorisation d’Asha-Gaye Cowell

Pour Asha-Gaye Cowell, faire participer les jeunes à l’avenir des Caraïbes est une question de chiffres. Étant donné que 60 % de la population âgée de moins de 30 ans, elle estime qu’il est essentiel d’exploiter l’énergie des jeunes pour relever les défis du développement dans la région.

« Les jeunes ont une contribution à apporter à l’amélioration des Caraïbes », affirme cette jeune militante et professionnelle du développement originaire de Kingston, en Jamaïque. Elle participe au Youth for Innovation and Resilience Forum (Forum de la jeunesse pour l’innovation et la résilience), ou forum Youth FIRE, dans le cadre de la 54e assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque de développement des Caraïbes (BDC) qui a lieu à Ottawa du 17 au 20 juin.

Mme Cowell est coprésidente du Réseau des futurs leaders mis en place par la Banque, une institution financière régionale qui aide les pays des Caraïbes à financer des programmes de développement social et économique. Elle explique que ce réseau vise à donner suite à l’engagement de la CDB à faire en sorte que les jeunes vivant dans les 19 pays membres emprunteurs de la Banque soient reconnus et mobilisés.

« C’est ainsi que nous pourrons contribuer activement aux actions menées par la Banque, explique-t-elle. Nous devons être en mesure d’intégrer la voix des jeunes dans les politiques, les stratégies et le travail effectué. »

Le forum Youth FIRE placera à l’avant‑plan le renforcement innovant des capacités mené par les jeunes, explique Mme Cowell. Une salle Youth FIRE dédiée aux solutions sera le lieu d’un dialogue sur la résolution des problèmes de développement dans la région, dialogue qui, selon elle, aboutira à un document final.

« Souvent, on parle beaucoup, mais il n’y a pas de résultat, explique-t-elle. Nous voulons nous assurer que les jeunes peuvent faire entendre leur voix dans un espace important. »

Mme Cowell est passionnée par le développement international et a travaillé dans des domaines tels que le changement climatique et la prévention de la criminalité et de la violence. Pour elle, le leadership des jeunes dans la région est « le chaînon manquant que nous négligeons trop souvent ».

Elle constate que le nombre élevé de jeunes dans les Caraïbes crée des problèmes, notamment de chômage et surtout de sous-emploi. Cette situation a entraîné une « fuite des cerveaux », les jeunes cherchant des occasions ailleurs, ainsi que des problèmes sociaux, notamment des tendances à prendre des risques chez les jeunes.

« Nous avons beaucoup d’exubérance, mais elle n’est pas nécessairement exploitée », de dire Mme Cowell. Sa propre communauté à Kingston a tendance à être volatile, dit-elle. En 2016, Mme Cowell a joué un rôle essentiel en réunissant des jeunes par l’intermédiaire d’organismes de développement communautaire et a créé une entreprise d’arts du spectacle pour les faire participer et les réorienter. Cette initiative ainsi que d’autres efforts de collaboration au sein de la communauté ont permis de ramener le taux de criminalité à zéro cette année-là, dit-elle, alors que des taux de criminalité record avaient été enregistrés au cours des années précédentes.

Le Réseau des futurs leaders réfléchit à des initiatives axées sur le développement économique et l’esprit d’entreprise chez les jeunes, lesquelles seront proposées à la BDC, explique Mme Cowell. Il pourrait s’agir d’un fonds spécial destiné à soutenir un incubateur d’entreprises pour les jeunes, par exemple dans des domaines comme l’agroalimentaire. « Nous recherchons des projets centrés sur les jeunes qui leur seront bénéfiques et qui auront des retombées durables et exponentielles à l’échelle régionale. »

Selon Mme Cowell, l’assemblée annuelle d’Ottawa est l’occasion de faire entendre la voix des jeunes de toute la région et de nouer des liens avec les organismes jeunesse du Canada.

« L’assemblée sera fortement axée sur les solutions et l’innovation, et ne se limitera pas à un simple débat », d’ajouter Mme Cowell. Selon elle, le document final qui en résultera « sera activement soumis à la Banque en tant que livrable qui sera mis en œuvre ».