Compte rendu de la conférence de 2014 - Les investissements dans le secteur minier : Stimuler le développement économique local

Résumé

Le 1er mars 2014, Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada (MAECD), en partenariat avec le Forum économique mondial, a tenu sa deuxième conférence annuelle sur Les investissements dans le secteur minier : stimuler le développement économique local, à Toronto (Canada).

La conférence a réuni plus de 200 participants de la société civile, de l’industrie et des gouvernements, venus discuter des façons dont les divers types d’investissement dans le secteur minier peuvent contribuer à propulser le développement économique local dans les pays disposant d’abondantes ressources naturelles. Les conférenciers d’honneur et les membres des groupes de discussion ont abordé divers sujets, dont le contenu et l’approvisionnement à l’échelle locale, la mise en valeur des couloirs de ressources et l’infrastructure polyvalente, ainsi que certaines idées novatrices pour promouvoir la diversification de l’économie locale. La conférence comprenait aussi une séance spéciale qui portait sur l’incidence socioéconomique de la tuberculose dans le secteur minier.

Un certain nombre de thèmes clés sont ressortis des discours liminaires et des discussions entre experts. Le dialogue multipartite et la mobilisation des communautés ont été cités comme étant des éléments clés de la réussite de tout projet de mise en valeur des ressources minérales et de la création d’un actif commun pour l’ensemble des intervenants, à savoir le secteur privé, les communautés et les gouvernements. On a souligné l’importance de mobiliser les communautés dès les premières étapes de l’élaboration d’un projet, afin de faire en sorte que les entreprises obtiennent et conservent l’aval de la société à l’égard de leurs activités d’exploitation et de favoriser la prise en charge du projet par les communautés.

Les participants ont été invités à examiner l’incidence que chacune des phases de l’exploitation minière pourrait avoir sur le développement économique, notamment la phase d’exploration, étant donné qu’elle représente souvent la première activité économique nouvelle dans les régions minières éloignées et qu’elle offre d’importantes occasions d’acheter des biens et des services à l’échelle locale.

La nécessité d’investir dans le renforcement des capacités humaines, ou « l’infrastructure souple », a été soulignée, étant donné les difficultés auxquelles se heurtent de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) locales au moment d’accéder aux possibilités de marchés et de produire des biens et des services qui satisfont aux normes exigées par les sociétés minières internationales. Le renforcement des capacités des administrations locales a également été cité comme étant un élément essentiel pour que les administrations locales soient en mesure de diversifier l’économie et de gérer tout projet de développement connexe.

On a aussi mis en évidence les difficultés de coordination touchant les projets de mise en valeur des couloirs de ressources et d’infrastructure commune. Les membres des groupes de discussion ont souligné le rôle important que les gouvernements peuvent jouer dans la prise de mesures encourageant la collaboration entre les intervenants qui pourraient tirer des avantages de ces types de projets.

L’importance de réduire la dépendance des communautés à l’égard d’une ressource naturelle unique, de même que la nécessité d’investir dans la diversification durable de l’économie, ont également été soulignées. Les conférenciers ont aussi attiré l’attention sur le besoin de regarder au-delà de la région minière immédiate pour trouver des moyens de favoriser une diversification plus large de la chaîne de valeur.

Enfin, l’incidence considérable de la tuberculose sur le développement économique des pays riches en minéraux a été soulignée, notamment en Afrique australe. Les participants ont fait ressortir les répercussions considérables de la tuberculose sur la productivité de la main-d’œuvre, les frais d’exploitation des entreprises et les communautés d’origine des travailleurs migrants situées loin des installations minières.

Compte rendu de la conférence

Le 1er mars 2014, Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada (MAECD), en partenariat avec le Forum économique mondial, a été l’hôte de la deuxième conférence annuelle tenue à Toronto (Canada), sous le thème Les investissements dans le secteur minier : stimuler le développement économique local. L’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs et l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole ont également accordé un appui à la conférence en parrainant le dîner et la réception.

La conférence a réuni plus de 200 participants de la société civile, de l’industrie et des gouvernements, venus discuter des façons dont les divers types d’investissement dans le secteur minier peuvent contribuer à propulser le développement économique local dans les pays disposant d’abondantes ressources naturelles. Les conférenciers d’honneur et les membres des groupes de discussion ont abordé divers sujets, dont le contenu et l’approvisionnement à l’échelle locale, la mise en valeur des couloirs de ressources et l’infrastructure polyvalente, ainsi que certaines idées novatrices pour promouvoir la diversification de l’économie locale. La conférence comprenait aussi une séance spéciale qui portait sur l’incidence socioéconomique de la tuberculose dans le secteur minier.

Robert Schafer, deuxième vice-président de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (ACPE), président du comité international de l’ACPE et président de l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM), a ouvert la conférence. Il a souligné les retombées importantes des investissements dans le secteur minier pour les pays dotés d’abondantes ressources naturelles, car de 60 à 80 % de la valeur des métaux extraits ou récupérés demeurent dans les pays. Il importe de ne pas sous-estimer l’importance de la phase d’exploration minière, étant donné qu’elle représente souvent la première activité économique nouvelle dans les régions éloignées et qu’elle offre aux sociétés d’exploration l’occasion de se procurer localement la main-d’œuvre, les aliments, les matériaux de construction et les autres fournitures dont elles ont besoin, ce qui leur permet d’économiser temps et argent. De plus, la phase d’exploration est une période au cours de laquelle la demande pour la main-d’œuvre, les produits et les services peut souvent être comblée par l’offre locale, puisque la demande tend à croître au fur et à mesure que la production augmente.

Alex Wong, directeur principal et chef des industries mondiales au Forum économique mondial, a aussi prononcé un discours d’ouverture et a expliqué le travail du Forum lié à l’industrie minière et au développement durable, notamment l’Initiative pour le développement minier responsable (IDMR). Le Forum économique mondial a mis sur pied l’IDMR en 2010 afin de déterminer les principaux défis liés à la création d’une approche responsable et durable en matière d’exploitation des minéraux et de donner des conseils à cet égard. Compte tenu de la croissance soutenue de la demande mondiale de métaux, l’élaboration en cours de nouveaux projets miniers dans les pays en développement pourrait constituer un facteur clé de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. Pourtant, les gouvernements et les collectivités dans ces pays s’interrogent de plus en plus sur la valeur de l’exploitation des minéraux à l’intérieur de leurs frontières. Dans ce contexte, l’IDMR sert de plateforme neutre et multipartite où les décideurs du milieu des affaires, des gouvernements, des organisations multilatérales et bilatérales et de la société civile peuvent, dans un climat de respect, examiner et élaborer des idées permettant de capter le potentiel socioéconomique du secteur minier.

À l’aide de l’IDMR, le Forum économique mondial s’emploie activement à établir des dialogues multipartites axés sur la collaboration dans des pays où l’exploitation minière est ou sera appelée à devenir un secteur important de l’économie; le cadre de planification de 2014 comprend le Pérou, le Chili, la Mongolie, le Mozambique, la Tanzanie et la Guinée. Le Forum a identifié des mesures essentielles à mettre en œuvre afin d’assurer une exploitation responsable des minéraux, dont les suivantes :

  1. Mettre en place un dialogue avec l’ensemble des intervenants dès la phase initiale de l’exploitation minière.
  2. Maintenir des investissements dans le renforcement des capacités afin de faire en sorte que le dialogue soit constructif.
  3. Porter une attention particulière sur les façons de collaborer au sein des groupes d’intervenants et entre ces derniers.
  4. Mobiliser la communauté internationale (organisations internationales, donateurs, plateformes de l’industrie, etc.) afin de fournir une plateforme neutre et de créer le climat de confiance nécessaire à la création et au maintien de partenariats.

Pour de plus amples renseignements consultez veuillez consulter la page de l’Initiative pour le développement minier responsable du Forum économique mondial.

Discours liminaire

Luis Alberto Moreno, président de la Banque interaméricaine de développement (BID), a prononcé un discours liminaire.

M. Moreno a insisté sur l’importance de deux tendances distinctes qui auront une incidence sur la demande de minéraux : 1) la croissance de la classe moyenne; 2) l’urbanisation rapide. Comme conséquence de ces deux tendances, la demande de ressources minérales, lesquelles jouent un rôle essentiel dans notre société et notre mode de vie moderne, continuera de croître. Étant donné que l’exploration et l’exploitation des ressources minérales se poursuivront, nous devons nous assurer qu’elles se font de manière efficace, responsable et durable.

M. Moreno a souligné la nécessité de diversifier l’économie dans les pays disposant d’abondantes ressources naturelles en créant des liens avec d’autres secteurs de l’économie tels que l’agriculture et le secteur manufacturier, et il a insisté sur l’importance d’investir dans le renforcement des capacités institutionnelles afin de favoriser l’adoption de pratiques exemplaires dans l’industrie extractive. La qualité des institutions dans les pays riches en ressources naturelles est souvent inégale, ce qui peut avoir des répercussions sur l’état d’avancement des projets d’exploitation des minéraux et sur les avantages qu’en tire le pays hôte.

M. Moreno a expliqué que la BID a constaté une croissance considérable des demandes de soutien de la part des pays membres d’Amérique latine et des Caraïbes pour aborder les défis qu’ils doivent relever au sein de leur industrie extractive et pour prouver aux intervenants de divers milieux qu’ils peuvent exploiter les ressources naturelles de façon durable. En ce sens, il y a beaucoup à faire pour renforcer les organismes gouvernementaux chargés, entre autres, de réglementer le secteur; d’aider les pays à planifier, à concevoir et à construire l’infrastructure pour stimuler l’investissement dans les régions minières; et de financer les biens publics.

M. Moreno a conclu en soulignant qu’un projet d’exploitation minière réussi est caractérisé par des redevances significatives aux gouvernements et administrations à l’échelon local, régional et national, et par un réinvestissement de ces redevances dans les objectifs de développement à l’échelle nationale et locale. Ces projets connaissent du succès lorsque les gouvernements, les entreprises et la société civile trouvent des moyens de collaborer.

« L’exploitation minière est depuis longtemps une activité importante en Amérique latine et dans les Caraïbes, mais nos pays doivent relever le défi croissant que constitue l’exploitation de leurs ressources de façon responsable, transparente et durable. En collaborant avec Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada, nous avons trouvé un partenaire qui partage les préoccupations de notre région. »

- Luis Alberto Moreno, président de la Banque interaméricaine de développement

Discours liminaire

Son Excellence Marisol Espinoza, vice-présidente du Pérou, a prononcé un discours liminaire dans lequel elle a décrit les possibilités de développement au Pérou, quelques-uns des défis que le pays a dû relever au moment d’exploiter ses ressources minérales et les stratégies que le gouvernement du Pérou a déployées à cet égard.

Mme Espinoza a décrit les efforts que son gouvernement a déployés pour assurer la transparence, la responsabilisation et la collaboration avec les communautés. Le gouvernement du Pérou a insisté sur la nécessité d’établir un dialogue multipartite (entre et avec les gouvernements, les entreprises et les communautés) et a instauré le Bureau national du dialogue et de la durabilité. Le soutien porté à cette forme de dialogue multipartite a eu une incidence favorable sur la résolution et l’atténuation des conflits sociaux dans les régions minières et à proximité de celles-ci, et a permis aux projets de développement minier de progresser. Elle a souligné que l’intégration des communautés à l’élaboration des projets d’exploitation minière est un élément nécessaire pour assurer la réussite de ces projets.

La vice-présidente Espinoza a conclu en insistant sur l’engagement permanent du Pérou d’appuyer l’exploitation minière, le développement durable et le développement communautaire.

« L’intégration des communautés à l’élaboration des projets d’exploitation minière est un élément nécessaire à la réussite de ces projets. »

- Son Excellence Marisol Espinoza, vice-présidente du Pérou

Discours liminaire

Le ministre du Développement international et de la Francophonie, l’honorable Christian Paradis, a prononcé un discours liminaire. Le ministre Paradis a souligné l’expérience du Canada dans le secteur des ressources naturelles et le succès qu’il a connu dans la mise en valeur de ses richesses naturelles afin de favoriser la croissance et la diversification de l’économie.

Le ministre Paradis a insisté sur les éventuelles retombées de développement que procure le secteur des ressources naturelles dans les pays en développement en mentionnant qu’en 2011, la valeur des exportations de pétrole et de minéraux en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud a atteint plus de 1,4 billion de dollars, soit plus de dix fois la valeur de l’aide au développement international accordée pendant la même année.

Le ministre a également fait l’annonce de nouveaux projets que le gouvernement du Canada appuie, y compris le Fonds d’affectation spéciale sur la transparence établi par la Banque interaméricaine de développement, la Facilité africaine de soutien juridique, le Programme de coopération avec les industries extractives pour un développement économique renforcé (ou programme « CEDRE »), le Projet sur la transparence dans le secteur extractif (Indonésie), l’Institut international du développement durable, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et la Clinton Health Access Initiative. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur ces projets, veuillez consulter le Document d'information - Le Canada : chef de file dans la mobilisation des investissements du secteur privé pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et éradiquer la pauvreté.

Discours du ministre Paradis : Conférence sur les ressources extractives et le développement durable organisée par le Canada et le Forum économique mondial.

Groupe de discussion I

Optimiser le contenu et l’approvisionnement locaux

Le groupe de discussion I, dont le modérateur était Anthony Hodge, président du Conseil international des mines et des métaux, s’est penché sur la possibilité que le contenu et l’approvisionnement locaux créent une valeur commune et stimulent le développement économique à l’échelle locale.

Participants au groupe de discussion :

  • L’honorable Alhaji Inusah Fuseini, ministre des Terres et des Ressources naturelles du Ghana
  • Ed Opitz, vice-président à la responsabilité sociale, Kinross Gold Corporation
  • Rosemary McCarney, présidente et chef de la direction, Plan International Canada
  • Scott Gilmore, président-directeur général, Building Markets
  • Les membres du groupe de discussion ont insisté sur l’importance de créer une valeur commune et sur les façons dont le secteur minier peut créer des liens avec d’autres secteurs de l’économie afin d’accroître les recettes gouvernementales et de créer les emplois dont les communautés ont besoin.
  • Dans le contexte du Ghana, le gouvernement accorde la priorité au contenu local et à la participation locale afin de stimuler le développement économique local. Les principaux avantages que les communautés locales tirent de l’exploitation minière sont les emplois indirects créés dans le secteur des services. Le renforcement de la capacité des communautés locales de fournir des biens et des services de qualité répond aussi aux intérêts du secteur privé.
  • Les difficultés qu’éprouvent les petites et moyennes entreprises (PME) locales ont été soulignées, surtout lorsqu’elles tentent de fournir des produits et des services qui satisfont aux normes exigées par les sociétés minières internationales. A également été mise de l’avant la nécessité d’investir dans le renforcement des capacités et « l’infrastructure souple » (c’est-à-dire le renforcement des capacités humaines) qui auront des retombées économiques à long terme.
  • Les membres du groupe ont mentionné que les avantages possibles de créer des liens entre les entreprises et les possibilités d’approvisionnement local sont les plus grands pour les PME; toutefois, il est nécessaire de renforcer la capacité des PME de comprendre le processus de passation des marchés et d’accroître leur accès au capital afin d’améliorer leur position concurrentielle.
  • L’importance de la concurrence dans le secteur privé a été soulignée, car elle améliore les normes et les pratiques en matière d’approvisionnement local parmi les entreprises et les fournisseurs.
  • Ils ont insisté sur la nécessité de tenir compte du marché local pour l’achat de produits particuliers lors de l’élaboration des politiques en matière d’approvisionnement, car ce ne sont pas toutes les régions ou les communautés qui sont outillées pour produire et vendre des produits particuliers. Le groupe a fait remarquer qu’il importe de regarder au-delà des retombées strictement locales (c’est-à-dire les zones adjacentes aux installations minières) et d’examiner le rôle stratégique national que l’investissement dans le secteur minier peut jouer dans les objectifs de développement.
  • On a aussi soulevé le fait que les médias numériques peuvent servir de plateforme pour la participation des entreprises locales aux processus de passation de marchés et de développement économique d’une manière juste et transparente. Les membres du groupe sont également conscients du pouvoir des médias numériques et sociaux pour plaider en faveur du développement économique local plutôt que des modalités d’aide traditionnelles.

Groupe de discussion II

Les couloirs de développement des ressources et l’infrastructure polyvalente

Le groupe de discussion II, dont le modérateur était Pierre Gratton, président et chef de la direction de l’Association minière du Canada, s’est penché sur les difficultés et les possibilités rattachées aux couloirs de ressources et à l’infrastructure polyvalente en vue d’un développement économique local et régional.

Participants au groupe de discussion :

  • Daniel Linsker, vice-président, Control Risks
  • Neville D’Souza, directeur, Trimex International FZE
  • Ian Satchwell, directeur, International Mining for Development Centre (IM4DC)
  • Paulo de Sa, responsable de l’unité du pétrole, du gaz naturel et des mines du Département de l’énergie durable de la Banque mondiale
  • Les membres du groupe ont insisté sur l’importance de la participation de l’État aux stades de la planification et de l’élaboration pour assurer la réussite de tout projet sur les couloirs de ressources.
  • Ils ont fait ressortir l’importance de gérer les attentes des communautés pendant l’élaboration des projets de couloirs de ressources ou d’infrastructure polyvalente.
  • Bien que les couloirs de ressources puissent avoir des effets favorables sur les moyens de subsistance et le développement économique à l’échelon local, les membres du groupe ont insisté sur le fait que ce ne sont pas tous les projets qui se prêtent à l’établissement de couloirs de ressources.
  • Bien que l’investissement dans l’infrastructure soit un préalable aux projets de développement minier, les membres du groupe ont également souligné l’importance d’examiner l’infrastructure nécessaire pour soutenir les communautés aux environs des installations minières. Les besoins en infrastructure comprennent les routes, l’eau, les services de santé et l’éducation, et ces besoins évoluent souvent au gré du développement des communautés minières.
  • Les membres du groupe ont fait ressortir le manque de confiance qui existe souvent entre tous les intervenants (communautés, gouvernements, entreprises) et les difficultés que ce manque de confiance crée dans la recherche de solutions axées sur la collaboration en ce qui a trait aux besoins d’infrastructure commune. Il importe de souligner qu’il n’existe pas de modèle unique et que le choix entre des projets à fin unique et des projets à fins multiples doit être fondé sur une évaluation des besoins.
  • Ils ont souligné les difficultés de coordination liées aux projets de couloirs de ressources et d’infrastructure polyvalente. Dans certains cas, de nombreuses entreprises sont présentes dans le pays et la coordination est restreinte. En outre, les grandes sociétés ne sont pas toujours motivées à coordonner leurs activités, car elles ont les moyens de financer leurs propres projets d’infrastructure.
  • Les membres du groupe ont insisté sur le rôle important des gouvernements dans la prise de mesures encourageant la collaboration entre les intervenants afin d’optimiser la valeur commune des projets d’infrastructure. De plus, ils ont laissé entendre que les gouvernements peuvent intervenir de façon constructive lorsque les arguments économiques en faveur d’un projet d’infrastructure particulier ne sont pas explicites (p. ex. l’électrification).

Groupe de discussion III

Favoriser la diversification de l’économie

Le groupe de discussion III, dont le modérateur était Stephen D’Esposito, président de Resolve, s’est concentré sur les autres moyens novateurs de miser sur l’investissement dans le secteur minier pour promouvoir la diversification de l’économie.

Participants au groupe de discussion :

  • Bern Klein, directeur administratif par intérim, Institut canadien international pour les industries extractives et le développement
  • Richard Lacasse, directeur administratif, SOCODEVI
  • Cory McPhee, vice-président aux opérations, Vale International SA
  • Juanita Montalvo, vice-présidente principale, Affaires générales et Développement durable, Sherritt International Corporation
  • Le groupe de discussion a souligné la nécessité de réduire la dépendance des communautés à l’égard d’une ressource naturelle unique, de même que l’importance d’investir dans la diversification durable de l’économie.
  • La nécessité de regarder au-delà de la région minière immédiate pour trouver des moyens de favoriser une diversification plus large de la chaîne de valeur a été soulignée.
  • Le groupe de discussion a souligné l’importance d’investir dans des initiatives de formation professionnelle pour faire en sorte que les compétences acquises par la population locale pendant la phase de construction de l’exploitation minière (lorsque les emplois atteignent un sommet) soient transférables à d’autres secteurs d’activité lorsque la demande de main-d’œuvre diminue dans un chantier d’exploitation minière ou en cas de fermeture d’une mine.
  • Les centres de formation, par exemple en entrepreneuriat, en développement des compétences en affaires ou en planification communautaire, ont été mentionnés à titre de bon point de départ pour favoriser la diversification de l’économie et préparer le capital humain à participer à d’autres secteurs de l’économie.
  • Les participants ont également souligné l’importance de travailler avec de multiples intervenants pour la promotion de la diversification de l’économie et de faire participer les gouvernements à toute initiative de diversification de l’économie.
  • La phase d’élaboration d’un projet d’exploitation minière est souvent un moment délicat pour les entreprises, car les projets peuvent subir des retards, voire être interrompus. Pour cette raison, les membres du groupe ont mentionné la nécessité de gérer de façon permanente les attentes des intervenants, car les entreprises risquent de susciter des attentes irréalistes pendant les premiers stades d’un projet d’exploitation minière.
  • Le renforcement des capacités des administrations locales a été cité comme élément essentiel pour faire en sorte que les administrations locales soient en mesure de diversifier l’économie et de gérer les projets de développement connexes ainsi que les budgets qui s’y rattachent.

Séance extraordinaire

La séance extraordinaire a porté sur le lien entre la tuberculose et le secteur minier, ainsi que sur les partenariats novateurs entre le secteur public et le secteur privé ayant pour but de s’attaquer aux répercussions de la tuberculose dans les mines et dans les collectivités d’origine des travailleurs miniers. Le groupe de discussion avait pour modératrice Lucica Ditiu, secrétaire générale du partenariat Halte à la tuberculose.

Participants à la séance extraordinaire :

  • John Clarke, président et chef de la direction, Banro Corporation
  • Dr Mark Dybul, directeur administratif, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
  • Dre Mphu Ramatlapeng, vice-présidente administrative, VIH, Tuberculose et Financement de la santé, Clinton Health Access Initiative
  • Neil Clegg, gestionnaire de l’expansion commerciale, Platinum Group Metals
  • Dr Tim Evans, directeur du Département de la santé, de la nutrition et de la population de la Banque mondiale

Leur discussion a fait ressortir les éléments suivants :

  • La tuberculose a une incidence considérable sur le développement économique des pays actifs dans le secteur minier, y compris les communautés qui envoient des travailleurs dans les mines. La tuberculose nuit à la productivité de la main-d’œuvre, augmente les frais d’exploitation des entreprises et affecte les communautés d’origine des travailleurs migrants situées loin des installations minières. En Afrique australe, un tiers des nouveaux cas de tuberculose ont un lien avec le secteur minier. La maladie est endémique et atteint des proportions épidémiques.
  • Bien qu’il existe de nombreux exemples d’initiatives et de solutions fructueuses pour atténuer les répercussions de la tuberculose dans le secteur minier, les migrations nuisent à ces efforts. C’est pourquoi les pays africains envisagent des approches régionales harmonisées.
  • Il a été mentionné que le Canada, l’un des donateurs les plus importants à l’échelle mondiale pour la lutte contre la tuberculose, créait un environnement propice aux partenariats public-privé novateurs.
  • Les membres du groupe de discussion ont souligné l’importance des partenariats public-privé et insisté sur le fait que la collaboration peut décupler les efforts destinés à trouver des solutions au problème de la tuberculose et à d’autres problèmes de santé.
  • Il a été soulevé que, pour réussir, les nouvelles approches doivent être axées sur trois points d’accès : 1) la collaboration avec les exploitants des mines afin d’élaborer une approche uniformisée dans le secteur minier structuré et informel; 2) la promotion de meilleures possibilités de soins à domicile; et 3) l’élaboration d’un système de suivi unifié pour veiller à ce que les personnes atteintes n’interrompent pas leur programme de traitement d’une durée minimale de six mois.
  • À la suite de la signature de la Déclaration sur la tuberculose dans le secteur minier par les chefs d’État de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en 2012, un sommet ministériel a eu lieu à Johannesburg le 25 mars 2014. On y a abordé l’harmonisation de l’intervention régionale contre la tuberculose dans le secteur minier avec les ministres de la Santé, des Mines, du Travail et des Finances, les dirigeants de sociétés minières, des mineurs, d’anciens mineurs, la société civile et des partenaires du développement.

Conclusion

Diane Jacovella, sous-ministre adjointe au MAECD, a conclu la conférence et fait ressortir les principales leçons suivantes :

  • Le renforcement des capacités des gouvernements est essentiel pour veiller à ce que les pays puissent optimiser les avantages des investissements dans le secteur minier en vue d’atteindre les objectifs de développement à l’échelle nationale et locale.
  • La participation des communautés aux projets de développement minier dès les premiers stades est essentielle pour assurer la réussite de ces projets et la création d’une valeur commune pour l’ensemble des intervenants.
  • Les intervenants du secteur privé sont des partenaires de développement importants et il faut miser sur le savoir-faire, les connaissances et l’expérience de l’ensemble des intervenants (gouvernements, communautés, secteur privé, société civile) afin de tirer des enseignements de nos réussites et de nos échecs.

Au nom du MAECD et du Forum économique mondial, Mme Jacovella a remercié les participants à la conférence, les modérateurs et les conférenciers; l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs pour avoir parrainé le dîner et la réception; et l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole pour avoir parrainé la réception.