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Audit de l’administration des directives sur le service extérieur
Rapport final
novembre 2015
Table des matières
- Sommaire
- 1. Contexte
- 2. Observations et recommandations
- 3. Conclusion
- Annexe A : À propos de l’audit
- Annexe B : Portée de l’audit au niveau des dépenses en vertu des DSE
- Annexe C : Résultats d’analyse — DSE à surveiller
- Annexe D : Paiements en vertu des DSE assujettis à un pouvoir discrétionnaire
- Annexe E : Plan d’action de la direction
Sommaire
Conformément au Plan transitoire fondé sur le risque pour 2014-2015 qui a été approuvé, le Bureau du dirigeant principal de la vérification du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD, le Ministère) a mené un audit de l’administration des Directives sur le service extérieur (DSE, les Directives).
Les DSE constituent un système d’indemnités, d’avantages et de conditions d’emploi qui, combiné à la rémunération, permet au Ministère de recruter, de conserver et d’affecter des fonctionnaires compétents pour appuyer ses missions à l’étrangerNote de bas de page 1. Les dispositions des Directives tiennent compte, entre autres, des différences entre les régions, les pays et les villes pour ce qui est des conditions de vie, du coût de la vie, des déplacements à la maison pour les vacances, des études des enfants ou des services de garde et du choix d’un logement convenable, etc.
Les Directives sont élaborées en collaboration avec des agents négociateurs et des employeurs de la fonction publique au Conseil national mixte de la fonction publique du Canada (CNM)Note de bas de page 2 et font partie intégrante des conventions collectives des employés. En 2014-2015, le Ministère a dépensé environ 135 millions de dollars dans 41 DSE pour 1 767 fonctionnaires canadiens accompagnés de 2 991 personnes à charge, affectés dans 174 missions et déployés dans 107 paysNote de bas de page 3.
L’objectif du présent audit est de donner l’assurance que les DSE sont gérées d’une façon efficace, efficiente et financièrement durable, qu’elles sont appliquées uniformément et qu’elles respectent les principes directeurs de comparabilité et d’incitation/d’encouragement ainsi que les dispositions du programme. L’audit s’est concentré sur l’application des DSE de l’exercice 2012-2013 jusqu’à décembre 2014. Plus précisément, la portée de l’audit englobait les éléments suivants :
- Paiements en vertu des DSE autorisés à la fois par l’administration centrale (AC) et par les missions du 1er avril au 31 décembre 2014 à des fins d’analyse par échantillons;
- Pratiques d’administration et de gestion des trois dernières années;
- Portail des DSE et données;
- Pratique de projections financières et gestion du déficit rattaché aux DSE pour les quatre dernières années.
L’équipe d’audit a observé que le Ministère dispose d’une structure de gestion qui facilite l’administration quotidienne des DSE. L’examen des opérations choisies a révélé une opportunité d’améliorer l’efficience de l’administration des DSE. Il est important de prendre note que l’importance financière des erreurs constatées n’était pas importante. Néanmoins, les auditeurs ont conclu que la direction devait prêter une attention particulière aux points suivants :
- La gestion officielle des risques liés aux DSE n’est pas claire, ce qui peut par ailleurs avoir une incidence sur la capacité du Ministère de prendre des décisions parfaitement éclairées, de se concentrer sur la surveillance et de favoriser l’efficience du processus d’administration des DSE.
- Le processus d’approbation de certaines des réclamations en vertu des DSE n’est pas appuyé par suffisamment d’information et par une évaluation cohérente par rapport aux exigences de la politique des DSE; ainsi, il y a un risque que certaines réclamations approuvées en vertu des DSE ne soient pas admissibles.
- Les contrôles internes de l’information de base provenant des différentes directions générales servant au calcul des avantages liés aux DSE n’étaient pas suffisants. Cette situation a entraîné le versement de paiements incorrects et bon nombre de rajustements.
- Les pratiques de gestion des fonds et de budgétisation des DSE devraient être améliorées
Conclusion
La gestion des DSE est structurée de façon à faciliter l’administration quotidienne des Directives et d’assurer la conformité aux DSE; cependant, la gestion structurée des risques ainsi que le suivi axé sur les risque n’étaient pas évidents clairement établi pour permettre une prise de décisions éclairée et une administration efficiente des DSE. De plus, des faiblesses ont été relevées au niveau des contrôles internes en ce qui a trait à l’approbation des paiements en vertu des DSE, au niveau de l’information de base utilisée dans le calcul des avantages et des indemnités en vertu des DSE ainsi qu’au niveau de la gestion des fonds rattachés aux DSE.
Déclaration de conformité
Selon mon jugement professionnel en tant que dirigeant principal de la vérification, l’audit a été mené conformément aux Normes internationales pour la pratique de l’audit interne de l’Institute des auditeurs internes et aux Normes relatives à la vérification interne du gouvernement du Canada, comme en témoignent les résultats du programme d’assurance et d’amélioration de la qualité. Les procédés d’audit appliqués et les éléments de preuve recueillis sont suffisants et appropriés pour appuyer l’exactitude des constatations et des conclusions formulées dans le présent rapport et pour fournir une assurance au niveau de l’audit. Les constatations et les conclusions reposent sur une comparaison entre les conditions qui existaient au moment de l’audit et les critères de vérification préétablis convenus avec la direction. Les constatations et les conclusions ne concernent que l’entité examinée ainsi que la portée de l’audit et la période visée.
Dirigeant principal de la vérification
1. Contexte
Dans le Plan transitoire de vérification fondée sur le risque pour 2014-2015 qui a été approuvé, il a été établi qu’un audit interne de l’administration des Directives sur le service extérieur (DSE, les Directives) s’imposait. Cet audit était prévu dans le Plan en raison du rôle important que jouent les Directives au niveau du soutien des programmes gouvernementaux à l’étranger ainsi que de l’importance financière du budget rattaché aux DSE.
Les DSE dans le contexte du gouvernement du Canada
Les DSE forment un ensemble de 41 indemnités, avantages, conditions d’emploi, et les interprétations de questions spécifiques auxquels les employés travaillant à l’étranger ont droit. Le but des DSE est de permettre aux ministères et aux organismes de recruter, de conserver et de déployer des fonctionnaires compétents pour appuyer les programmes gouvernementaux à l’étranger. Les paiements versés en vertu des DSE pendant l’affectation d’un employé couvrent un éventail de dépenses, y compris les primes de service à l’étranger, les primes différentielles de poste, les indemnités de subsistance de mission, les dépenses de réinstallation et les frais de logement. La liste complète des DSE est affichée en ligne.
Les DSE sont élaborées en collaboration avec des agents négociateurs et des employeurs de la fonction publique au CNM et font partie intégrante des conventions collectives des employés des parties participantes en vertu des règlements de la CNM. Comme le stipulent les règlements de la CNM, un Comité des DSE composé d’agents négociateurs et de représentants ministériels a été mis en place. Le rôle du Comité est de passer en revue et de recommander les modifications apportées aux DSE, ainsi que d’entendre les griefs au dernier palier à cet égard. Ce Comité recommande des changements aux différents tarifs et aux primes sur une base périodique. Les DSE sont revues de façon cyclique par le Comité, habituellement tous les trois ans, pour vérifier qu’elles sont toujours pertinentes et suffisantes.
Administration des DSE au MAECD
Le Ministère administre les DSE pour ses employés qui travaillent dans les missions canadiennes à l’étranger et leurs personnes à charge respectives. Cela comprend les employés qui font carrière dans le service extérieurNote de bas de page 4 et les employés assignés à l’étrangerNote de bas de page 5 du MAECD. De plus, le MAECD administre les DSE s’appliquant aux employés d’autres ministères qui ont conclu un Protocole d’entente avec le MAECD pour que celui-ci administre les DSE pour leur compte.
Relevant du Secteur de la plateforme internationale du MAECD, la Direction générale sur le service extérieur (AED) est responsable de l’administration du paiement des DSE. AED compte deux divisions qui lui permettent d’exécuter son mandat : le Centre à la clientèle des DSE (AES) et la Direction des politiques et vérification des DSE (AEF). AES joue un rôle essentiel lorsqu’il s’agit de fournir des conseils axés sur la clientèle aux employés qui sont assignés à l’étranger et à leurs personnes à charge. AEF a de son côté, la responsabilité de clarifier ou d’interpréter les politiques et de contribuer à l’amélioration de l’ensemble des DSE pour le compte du Ministère, tout en assurant le suivi des dépenses effectuées en vertu des autorisations accordées par les DSE. De plus, AEF fournit également le soutien principal aux postes du MAECD pour la revue cyclique de DES.
On compte quelque 17 conseillers au service à la clientèle des DSE qui relèvent d’un directeur et de deux directeurs adjoints. Les conseillers au service à la clientèle sont assignés à diverses missions. On retrouve quatre coordonnateurs sous la direction d’un directeur adjoint et trois agents de la vérification des DSE qui sont responsables de vérifier et contrôler les versements des paiements en vertu de DSE. Pour l’exercice 2014-2015, ces employés et les missions ont traité l’équivalent de plus de 135 millions de dollars en avantages financiers rattachés aux DSE. L’organigramme qui suit montre la hiérarchie servant à la gestion et à l’administration des DSE au MAECD.
Équivalent textuel
- Secteur du la platforme internationale - Géré par sous-ministre adjoint
- Directions générale sur le service extérieur (AED) - Géré par le directeur général
- Direction des politiques et vérification des DSE (AEF) - Géré par 2 directeurs adjoints
- Groupe de coordonnateurs des DSE - 3 agents
- Groupe de vérification des DSE - 3 agents
- Centre à la clientèle des DSE (AES) - Géré par 1 directeur et 2 directeurs adjoints
- Conseillers auservice à la clientèle des DSE - 17 agents
- Direction des politiques et vérification des DSE (AEF) - Géré par 2 directeurs adjoints
- Directions générale sur le service extérieur (AED) - Géré par le directeur général
En 2013-2014, on comptait un total de 41 DSE s’appliquant à quelque 1 700 employés affectés dans 174 missions implantées dans 107 pays et à leurs 2 900 personnes à chargeNote de bas de page 6. De plus, certains paiements en vertu des DSE ont été versés directement à quelque 800 fournisseurs de services à l’échelle mondiale (p. ex. entreprises de déménagement et écoles). Le personnel d’AED traite plus de 90 000 opérations chaque année. Puisque les facteurs qui influent sur les avantages et les indemnités en vertu des DSE évoluent continuellement et que la clientèle est vaste, le processus d’administration des DSE est complexe.
Le Portail des DSE
En raison de la complexité du processus, un Portail des DSE a été lancé en 2012; la première phase de la mise en œuvre comptait 11 DSE. Le Portail des DSE permet aux employés assignés à l’étranger de soumettre et de suivre leurs demandes relatives aux DSE et de visualiser leurs profils. Le Portail des DSE a été conçu et mis en œuvre pour :
- améliorer l’intégrité des données et la fonction de contrôleur pour les dépenses relatives aux DSE;
- renforcer la cohérence et l’efficience au niveau de l’administration et du suivi des DSE;
- offrir une meilleure capacité de production de rapports et de surveillance;
- offrir un meilleur service à la clientèle;
- maximiser la productivité des ressources d’AED et des missions qui sont mises à contribution pour l’administration des DSENote de bas de page 7.
La deuxième phase de la mise en œuvre du Portail des DSE, soit pour le reste des DSE, devait être terminée à l’intérieur d’un délai de 2 à 4 ans au moment du lancement du projet.
2. Observations et recommandations
L’équipe d’audit a mené un examen des DSE en fonction des critères décrits à l’Annexe A. Les auditeurs ont interviewé 15 employés du MAECD, choisi 10 études de cas et analysé 138 opérations découlant de 10 DSE différentes. Par suite du travail réalisé, l’équipe a fait des observations et formulé des recommandations, présentées ci-après, traitant des thèmes suivants : structure de gouvernance et de gestion; conformité et administration des DSE; prévision des dépenses et gestion des fonds pour les DSE.
2.1 Structure de gouvernance et de gestion
2.1.1. Directive ministérielle
Le Ministère compte des lignes directrices, des directives et des précisions sur les politiques qui sont conformes aux exigences du CNM pour les DSE. Les employés du MAECD ont facilement accès à la documentation, tout comme les employés d’autres ministères qui sont ou qui seront assignés à l’étranger.
Au MAECD, les directives aux employés sur l’application des DSE sont surtout données par des conseillers au service à la clientèle d’AES. Des procédures administratives ont été élaborées précisément pour les conseillers au service à la clientèle des DSE; elles donnent un aperçu détaillé de la façon de traiter avec cohérence et précision les DSE. Les employés comptent sur le savoir et les conseils des conseillers au service à la clientèle pour s’assurer du respect des principes s’appliquant aux DSE. Par ailleurs, la formation des nouveaux conseillers au service à la clientèle a surtout pris la forme d’un exercice de jumelage. Le chef d’AEF organise périodiquement une séance de questions et de réponses qui vise à se pencher sur les enjeux et les préoccupations qui reviennent couramment dans la prestation des services.
De l’aide sur les DSE est aussi disponible sur le site intranet du Ministère et dans le Portail des DSE. Les employés du MAECD peuvent y trouver les procédures et les étapes à suivre permettant de savoir où, quand et comment présenter une demande individuelle en vertu des DSE. De plus, en 2014, AED a rédigé un Guide du service extérieur à l’intention des employés du MAECD et des autres ministères pour les aider, eux et leurs personnes à charge, tout au long du processus de préparation et pendant tout le cycle d’affectation. AEF coordonne la mise à jour de ce guide, qui est disponible en ligne depuis 2015-2016.
Conformément aux DSE, le Ministère offre à l’AC des programmes d’information pour se préparer aux affectations à l’intention des employés du MAECD et des autres ministères. Ces programmes permettent d’obtenir de l’information détaillée concernant le processus particulier d’application des DSE ainsi que les dispositions et les procédures connexes.
2.1.2. Structure de gestion
La plupart des décisions et des activités de la direction concernant l’administration des DSE se déroulent à l’AC. Toutefois, étant donné que certains des paiements en vertu des DSE se font dans les missions ou sont versés en devise locale, les chefs de mission et les agents de gestion et des affaires consulaires assument aussi des responsabilités relatives à l’examen, la vérification et l’approbation de certaines réclamations en vertu des DSE en conformité avec l’instrument de délégation du Ministère.
Groupes de travail et sous-comités interministériels
Comme l’exigent certaines DSE, les réclamations de nature exceptionnelle doivent être soumises à des fins d’examen et d’approbation par un comité de coordination interministériel. Deux groupes de travail interministériels ont été formés. Le Groupe de travail A (GTA) est présidé par un représentant du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT); il émet des conseil relatifs aux politiques pour l’application des DSE dans des dossiers complexes, surtout en ce qui à trait l’esprit des Directives. Le Groupe de travail B (GTB), auquel assistent les représentants d’autres ministères, est présidé par l’AEF. On compte aussi un sous-comité dont le mandat consiste à examiner des dossiers traitant de dispositions relatives à l’éducation formulé des recommandations sur les demandes reliées à l’éducation, et soumettre ces recommandations au GTB pour considération.
Les auditeurs ont examiné les procès-verbaux du GTB; il en est ressorti que les décisions prises par les membres des comités sont fondées sur une analyse de la documentation. Les discussions et les décisions sont bien documentées et sont clairement énoncées. Puisque le GTA se concentre sur les politiques, ce qui ne cadre pas avec la portée de l’audit, les procès-verbaux du GTA n’ont pas été examinés.
Modèle opérationnel
L’examen des organigrammes d’AED, des descriptions de travail et des entrevues avec des employés a révélé que le modèle opérationnel actuel appuie le mandat d’AED et ses activités quotidiennes. De plus, les descriptions de travail énoncent clairement les responsabilités et les rôles respectifs. Les entrevues réalisées auprès d’agents tant d’AES que d’AEF ont démontré que ceux-ci connaissent bien les rôles et les responsabilités qui leur ont été assignés. En général, les auditeurs ont observé que les rôles et les responsabilités assumés par les agents d’AES et d’AEF correspondaient à leurs descriptions de travail respectives.
Le Ministère a aussi établi des normes de service pour aider ses clients. Il s’agit d’attentes claires relativement aux services fournis qui garantissent que les conseils sont donnés à l’intérieur d’un délai annoncé.
2.1.4. Gestion et surveillance des risques
Étant donné la complexité du processus d’administration des DSE et la participation de plus de 100 centres de responsabilité dans les missions et à l’AC, l’équipe d’audit s’attendait à voir un plan de travail fondé sur le risque priorisant les tâches qui influent le plus sur l’atteinte des objectifs de l’organisation. Par ailleurs, les auditeurs s’attendaient à pouvoir évaluer la façon dont les enjeux opérationnels les plus complexes et les plus importants financièrement pour l’organisation étaient définis, gérés et suivis. Des entrevues avec des employés d’AEF et d’AES ont démontré que ceux-ci connaissaient certains risques liés à l’administration des DSE et à certaines DSE particulières. Toutefois, ces risques n’ont pas encore été définis, analysés et intégrés officiellement dans les processus décisionnels d’AED.
Les auditeurs ont observé que les efforts visant à vérifier les dépenses liées aux DSE n’étaient pas proportionnels au niveau de risque potentiel et à l’importance financière pour le Ministère. Par exemple, les entrevues ont permis d’apprendre que le coordonnateur des DSE passe un nombre d’heures disproportionné à examiner les dépenses de faible importance en éducation qui sont consacrées à l’achat de manuels scolaires par rapport au temps consacré à la vérification de dépenses plus importantes tel que les cotisations (droits) et les frais de scolarité.
En l’absence d’une administration des DSE fondée sur le risque, l’équipe d’audit s’attendait que la vérification des paiements des DSE effectuée pour l’article 33 de la Loi sur la gestion des finances publiques (LGFP) soit un contrôle compensatoire au cas où l’article 34 de la LGFP ait échoué. L’audit a révélé que la revue pour l’article 33 était faite en vertu d’une liste de risques de haut niveau qui n’avait pas été mis à jour au courant des dernières années. La liste à jour des paiements à haut risque est définie par la division Services de paiement, Opérations comptables (SMFP), comme étant une opération unique pour une réinstallation, une indemnité de congé, les frais scolaires ou tout paiement anticipé de plus de 50 000 $. SMFP n’effectue aucune revue, même sur la base d’un échantillon aléatoire, des dépenses qui ne sont pas comprises dans cette liste. Pour la période visée par l’examen de l’audit, les dépenses à risque élevé n’ont représenté que 0.1 % de toutes les opérations de paiements et 5% de la valeur des dépenses rattachées aux DSE. Selon cette pratique, ainsi que le fait que la surveillance actuelle ne soit pas fondée sur le risque, il y a un risque pour l’organisation que des dépenses liées aux DSE qui n’ont pas été autorisées convenablement n’aient pas été détectées.
La fonction de surveillance d’AEF est dotée de trois agents chargés de la surveillance et est dirigée par un gestionnaire. L’équipe d’audit a remarqué que le groupe chargé de la surveillance à AEF met actuellement l’accent sur la vérification et le traitement des paiements en vertu des DSE plutôt que sur suivi des transactions?). Quant aux activités de suivi qui sont menées, elles se limitent à s’assurer que le montant maximal de certaines DSE n’a pas été dépassé et que les dépenses sont codées en fonction du grand livre qui s’applique.
Les auditeurs ont également constaté que les erreurs et les rajustements ne faisaient ni l’objet d’un suivi ni d’une analyse. Par exemple, la raison d’être du nombre élevé de rajustements sur les indemnités mensuelles n’a pas été analysée et aucune mesure n’a été prise à cet égard pour réduire au minimum le risque que cette situation se reproduise à l’avenir.
Par conséquent, au niveau stratégique, l’audit a constaté qu’aucun plan de suivi fondé sur le risque n’avait été élaboré pour cibler le suivi des paiements à risque élevé dans le but de réduire le plus possible les pertes et de maximiser une utilisation efficiente des ressources se consacrant à la fonction de suivi. Les DSE qui présentent un risque potentiellement élevé pour le Ministère ne font pas l’objet d’une surveillance régulière. Un extrait des résultats d’analyse pour les DSE devant faire l’objet d’une surveillance est présenté à l’Annexe C.
Recommandation 1
Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, devrait élaborer, mettre en œuvre et suivre de près un cadre officiel de gestion du risque lié aux DSE qui comprend une fonction de surveillance et de production de rapports.
2.2. Conformité et administration des DSE
Les auditeurs s’attendaient à ce que des mesures garantissant la conformité aux DSE soient en place et à ce que les employés et leurs personnes à charge admissibles aux avantages et aux indemnités en vertu des DSE reçoivent le bon montant en temps opportun. Il s’agissait des mesures suivantes : paiements en vertu des DSE approuvés adéquatement par les autorités déléguées au moyen d’un examen documenté et d’une évaluation des exigences de la politique; que les contrôles internes à l’égard du calcul des avantages liés aux DSE soient en place et fonctionnent bien; et enfin, que les DSE soient administrées de façon efficace et efficiente.
2.2.1. Approbation des paiements en vertu des DSE
Le Ministère a mis à jour son instrument de délégation en novembre 2014. Pour la majorité des paiements en vertu des DSE à l’AC, le pouvoir conféré par l’article 34 est principalement exercé par les conseillers au service à la clientèle des DSE et les coordonnateurs d’AEF. De plus, les agents d’AEF exercent un pouvoir restreint au niveau de l’expédition et de l’entreposage des effets mobiliers. Dans les missions, les agents de gestion et des affaires consulaires, le chef de mission et d’autres employés exercent également un pouvoir en vertu de l’article 34.
À l’étape de l’examen de l’échantillon de paiements en vertu des DSE, les auditeurs s’attendaient à ce que l’approbation des paiements soit fondée sur un examen de la documentation et sur une évaluation, permettant à l’administrateur général de déterminer l’éligibilité des dépenses de DES demandées. L’étude de cas a démontré que, dans 23 cas sur 69, les pièces justificatives sur les opérations étudiées étaient absentes ou insuffisantes. L’analyse statistique de trois DSE nécessitant des factures ou d’autres pièces justificatives a révélé que 27 % des dossiers d’approbation des paiements ne contenaient aucun document justificatif ou que certaines pièces justificatives étaient absentes. Les auditeurs n’ont donc pas pu déterminer si ces dépenses autorisées des DSE auraient dû être payées ou non.
De nombreuses DSE contiennent des dispositions d’exception ou des restrictions qui doivent être prises en compte sur une base individuelle par l’administrateur général. Les DSE stipulent qu’il existe trois niveaux d’approbation discrétionnaire, soit aucun pouvoir, pouvoir partiel et plein pouvoir. Selon le Ministère, dans les dépenses liées aux DSE pour l’exercice 2013-2014, on comptait 8 millions de dollars en dépenses discrétionnaires rattachées à des DSE nécessitant un plein pouvoir. L’équipe d’audit n’a pas été en mesure de quantifier les dépenses totales pour les DSE nécessitant un pouvoir d’approbation discrétionnaire partiel puisque les dépenses discrétionnaires ne font pas l’objet d’un suivi ni de rapports distincts.
L’équipe d’audit a sélectionné les DSE suivantes qui nécessitaient un pouvoir d’approbation complet ou partiel de la direction afin de réaliser un examen détaillé : DSE 15.13; DSE 15.28; DSE 25; DSE 33; DSE 34.2. Pour compléter la revue de ces demandes de remboursement des DSE, l’examen des documents à l’appui était nécessaire pour déterminer l’éligibilité au remboursement. Les détails de l’examen sont présentés à l’Annexe D. Pour la plupart des dossiers examinés, les auditeurs n’ont pas trouvé de preuves indiquant que les exigences de la politique s’appliquant aux DSE avaient fait l’objet d’une évaluation et d’un examen exhaustifs.
Même s’il existait déjà des politiques et des directives générales à l’intention des bénéficiaires de DSE pour faciliter l’application des DSE, les auditeurs ont observé que les directives et les précisions sur les politiques à l’intention des administrateurs généraux sont limitées en ce qui a trait au niveau d’examen et de documentation requis pour approuver les réclamations prévues dans les DSE en vertu d’un pouvoir discrétionnaire. En l’absence de directives adéquates, il se peut que les exigences relatives aux DSE ne fassent pas l’objet d’un processus cohérent d’évaluation et de documentation.
Recommandation 2
Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, devrait s’assurer que l’on élabore des procédures et des directives pour l’exécution et la documentation de tous les examens de réclamations en vertu des DSE. La mise en œuvre de ces procédures devrait faire l’objet d’un processus de suivi officiel.
2.2.2 Contrôles internes à l’égard de l’administration des DSE
Pendant la période visée par l’examen de l’audit, 11 DSE ont été ajoutées au Portail des DSE, dont quatre indemnités mensuelles qui représentent 71 % des dépenses ministérielles totales liées aux DSE et 87 % des opérations de paiement totales pour les DSE. Le Portail des DSE nécessite un grand volume de données d’entrée qui sont versées, saisies et souvent mises à jour à partir de différentes sources et par différents centres de responsabilité, tant à l’AC que dans les missions. Par conséquent, la fiabilité, l’exactitude et le caractère opportun de l’information de base utilisée ont une incidence directe sur la précision du calcul des paiements en vertu des DSE. Ainsi, les auditeurs ont examiné l’information de base utilisée dans le Portail des DSE ainsi que les contrôles internes s’y rattachant.
Contrôles internes à l’égard de l’information de base
La principale source d’information des données d’entrée pour les DSE est la confirmation d’affectation, qui est téléchargée et utilisée dans le Portail des DSE pour calculer les indemnités des employés en vertu des DSE. Par conséquent, l’administration efficace des confirmations d’affectation représente un processus de contrôle essentiel pour s’assurer que l’information saisie est fiable et exacte. Les études statistiques, les études de cas et l’analyse des auditeurs ont révélé que l’information contenue dans les confirmations d’affectation est souvent incomplète. Par exemple, le test par échantillonnage statistique a démontré que 26 % des confirmations d’affectation délivrées à des employés se rendant à l’étranger n’étaient pas signées par un conseiller au service à la clientèle, alors que cette signature prouve l’exercice du pouvoir en vertu de l’article 34 de la LGFP. Sur les dix études de cas portant sur des employés qui ont été examinées, on a appris que huit employés n’avaient pas de confirmation d’affectation signée par un conseiller au service à la clientèle indiquant la bonne période d’affectation. De plus, l’analyse statistique des indemnités en vertu des DSE a fait ressortir que, dans 35 % des cas formant l’échantillon, les confirmations d’affectation avaient été signées en vertu de l’article 34 après la délivrance de la confirmation d’affectation.
Le Ministère utilise l’amendement à la confirmation d’affectation pour refléter et confirmer les changements qui ont une incidence sur les indemnités mensuelles et sur d’autres avantages en vertu des DSE. Ces changements englobent entre autres la destination et la durée de l’affectation, la structure familiale, l’âge des personnes à charge, les absences temporaires, etc. Des changements surviennent tout au long du cycle d’affectation de l’employé, ce qui est normal en raison de la nature du processus d’affectation. Toutefois, l’information indiquant comment et quand ces changements sont autorisés et consignés dans le système n’est ni clairement définie ni documentée. L’absence de contrôle sur cette information qui est en constante évolution peut accroître le risque que des paiements en vertu des DSE soient inexacts ou que des rajustements soient retardés.
Les auditeurs ont constaté un autre risque possible, soit les contrôles d’accès au Portail des DSE. 15 employés d’AES et d’AEF, ainsi que trois employés chargés des systèmes, avaient un accès à titre de « super utilisateur ». Cela signifie que ces employés avaient le même niveau d’accès aux tarifs, aux rajustements, aux téléchargements, aux importations dans le système de gestion des ressources humaines ainsi qu’aux paiements quotidiens et mensuels dans le système de gestion de l’information. En raison de cet accès exhaustif, une revue secondaire du système ne serait pas possible. Par conséquent, il se peut que la séparation des responsabilités pour le Portail des DSE ne soit pas adéquate, ce qui pourrait compromettre l’intégrité de l’information.
Rajustement des indemnités en vertu des DSE
Les résultats de l’analyse des indemnités en vertu des DSE ont démontré que les deux tiers des paiements d’indemnités comportaient des erreurs et des rajustements pour différentes raisons, comme des modifications du salaire, un changement à l’heure d’arrivée des personnes à charge, une mutation à une autre mission, une absence temporaire de la mission et un changement dans le niveau de difficulté. Une revue de ces rajustements a fait ressortir que 78 % de ceux-ci s’expliquaient par l’utilisation de renseignements qui ne sont plus à jour; cela pourrait être évité avec des contrôles internes de l’information de base plus forts ou plus opportuns.
De plus, il a été établi qu’aucun examen secondaire officiel n’a été mené concernant les rajustements qui ont été affichés dans le Portail des DSE et dans le système de gestion de l’information. Aucun rajustement n’a fait l’objet d’une vérification après paiement, et des rajustements ont été faits et affichés par un agent désigné uniquement à la demande des conseillers au service à la clientèle des DSE. L’analyse statistique des indemnités en vertu des DSE a permis de conclure que les deux tiers des cas examinés comportaient des erreurs et des rajustements. Une analyse plus poussée de ces rajustements a révélé que 48 % des cas n’étaient étayés par aucune pièce justificative.
En raison des erreurs qui se répètent et des rajustements, il faut prévoir des ressources supplémentaires qui seront utilisées pour apporter des modifications constantes sur une base quotidienne. Cela signifie également qu’il se peut que les employés ne reçoivent pas la bonne indemnité en vertu des DSE ou qu’ils ne la reçoivent pas à temps. Même si l’on sait que le taux d’erreurs peut être supérieur à la normale pendant la phase de lancement du Portail des DSE, il est primordial d’analyser les causes des erreurs en plus de mettre en place des contrôles opérationnels pour l’information de base.
Recommandation 3
Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, devrait mener une révision visant l’amélioration des contrôles sur l’information de base et la mise en œuvre des mesures pour s’assurer que l’information utilisée dans le calcul des avantages en vertu des DSE est exacte et opportune.
2.3 Prévision des dépenses en vertu des DSE, gestion des fonds et budgétisation
L’audit avait notamment pour objectif de donner l’assurance que les DSE sont gérées d’une façon financièrement durable. L’équipe d’audit a examiné et analysé les processus de prévision et de budgétisation des dépenses en vertu des DSE.
Afin de pouvoir évaluer la fiabilité des dépenses prévues à l’égard des DSE, les auditeurs ont comparé les dépenses prévues avec les dépenses réelles pour trois exercices, soit de 2012-2013 à 2014-2015, selon ce qu’indique le rapport de situation sur l’information financièreNote de bas de page 8. L’analyse a démontré que les différences entre les dépenses prévues et les dépenses réelles pour chaque exercice n’étaient pas significatives et qu’elles ont graduellement diminué au cours des trois exercices visés par l’examen. Cela indique que le Ministère a amélioré ses pratiques de prévision des dépenses en vertu des DSE au cours des trois dernières années.
Malgré les améliorations apportées aux prévisions au cours de chaque exercice, pour les trois dernières années consécutives, le Ministère a accusé un déficit au niveau du financement des DSE. Ce qui signifie que les dépenses relatives aux DSE ont dépassé celles prévues au budget. Les auditeurs ont examiné les processus servant au calcul du niveau de financement des DSE pour l’année suivante; ces calculs sont ensuite utilisés pour autoriser le budget des DSE auprès du Ministère. Plus concrètement, les auditeurs ont examiné les prévisions de financement des DSE qui ont été soumises ainsi que la base ayant permis d’établir de telles prévisions pour les trois derniers exercices (de 2012-2013 à 2014-2015). Ainsi, on a pu cibler deux facteurs d’importance qui ont contribué au déficit structurel rattaché aux DSE :
- La réduction du niveau de financement des DSE pour 2012-2013 combinée à d’autres réductions du financement en cours d’année était disproportionnée par rapport au changement net dans le nombre d’employés canadiens à l’étranger. Le budget initial était donc insuffisant en 2012-2013, ce qui a entraîné un déficit continu sur plusieurs exercices au niveau du financement.
- Le calcul du financement supplémentaire des DSE n’a pas suivi intégralement la formule préétablie au sens de l’entente conclue entre le Ministère et le SCT relativement aux rajustements des calculs pour la mise à jour annuelle des niveaux de référence et les crédits supplémentaires (Cadre quasi législatif).
Recommandation 4
Le dirigeant principal des finances devrait revoir le processus actuel d’estimation du niveau de financement des DSE pour s’assurer que le calcul du financement sur plusieurs exercices traduit bien les principes définis dans le Cadre quasi législatif.
3. Conclusion
La gestion des DSE est structurée de façon à faciliter l’administration quotidienne des Directives et d’assurer la conformité aux DSE; cependant, la gestion structurée des risques ainsi que le suivi axé sur les risque n’étaient pas évidents clairement établi pour permettre une prise de décisions éclairée et une administration efficiente des DSE. De plus, les faiblesses suivantes ont été relevées :
- les contrôles internes des paiements pour des dépenses rattachées aux DSE devraient être étayés par une documentation suffisante et un processus d’examen cohérent;
- les contrôles de l’information de base ayant servi au calcul des avantages en vertu des DSE devraient être renforcés pour s’assurer que l’information est conforme et que l’administration est efficiente; et
- il faudrait revoir le processus d’estimation du financement et de budgétisation pour les DSE.
Annexe A : À propos de l’audit
Objectif de l’audit
L’objectif du présent audit était de donner l’assurance que les DSE sont gérées d’une façon efficace, efficiente et financièrement durable, qu’elles sont appliquées uniformément et qu’elles respectent les principes directeurs de comparabilité et d’incitation/d’encouragement ainsi que les dispositions du programme.
Portée de l’audit
La portée de l’audit englobait les éléments suivants :
- paiements en vertu des DSE autorisés à la fois par l’AC et par les missions du 1er avril au 31 décembre 2014 à des fins d’analyse par échantillons;
- pratiques d’administration et de gestion des deux ou trois dernières années;
- Portail des DSE et données;
- information ayant servi aux projections financières et analyse des tendances pour les trois ou quatre dernières années;
- examen des DSE suivantes :
- DSE 55, 56, 58 : Indemnités mensuelles;
- DSE 34 : Indemnités scolaires;
- DSE 50 : Aide au déplacement de vacances;
- DSE 33 : Lycée au Canada;
- DSE 15.13 : Expédition des effets mobiliers au Canada et frais de déménagement vers la mission;
- DSE 15.13.2 : Expédition des effets mobiliers – mutation à une autre mission;
- DSE 15.28 : Voyages à la recherche d’un logement;
- DSE 25 : Logement.
Les auditeurs ont examiné l’information contenue dans le Portail des DSE, qui vient en partie d’autres systèmes d’information ministériels, comme le système de gestion des ressources humaines et le système de gestion de l’information. Toutefois, les contrôles internes à l’égard de ces systèmes ne sont pas pris en compte dans la portée du présent audit.
Critères d’audit
Les critères ont été élaborés par suite de la réalisation d’une évaluation détaillée des risques; ils tiennent compte des contrôles de gestion de base tirés des Critères de vérification liés au Cadre de responsabilisation de gestion, qui ont été élaborés par le Bureau du contrôleur général, Secrétariat du Conseil du Trésor. Les parties visées par l’audit ont discuté des critères de vérification et les ont approuvés. Les critères détaillés sont présentés ci-après.
1.0 Des cadres de gouvernance et de gestion sont en place pour superviser l’application des DSE. Ainsi :
- 1.1 La directive ministérielle est conforme aux DSE du CNM.
- 1.2 Les rôles et les responsabilités sont définis et communiqués.
- 1.3 Les risques rattachés à l’application des DSE sont définis, évalués, gérés et suivis de près.
- 1.4 Les dépenses à l’égard des DSE font l’objet d’un processus de prévision, de budgétisation, de surveillance et de déclaration adéquat.
2.0 Des procédures, des systèmes et des processus sont mis en place de manière à garantir une administration efficiente et conforme des DSE.
3.0 L’exercice des pouvoirs discrétionnaires est adéquat et cohérent.
Approche et méthode d’audit
L’audit des DSE a été mené conformément à la Politique de vérification interne et aux Directives du Conseil du Trésor ainsi qu’aux Normes relatives à la vérification interne du gouvernement du Canada; de plus, il respecte les Normes internationales pour la pratique de l’audit interne de l’Institute des auditeurs interne.
Afin de répondre aux critères qui précèdent et en fonction des principaux risques ciblés et évalués et des contrôles internes associés aux processus opérationnels connexes, la méthode d’audit englobait notamment ce qui suit :
- concevoir des diagrammes d’acheminement sur les processus d’administration, de paiement et de surveillance des DSE;
- définir et examiner les politiques, les lignes directrices et les lois qui sont pertinentes;
- analyser les données financières et non financières;
- examiner la documentation pertinente et un échantillon de dossiers pour la vérification des opérations, les études de cas et l’examen analytique;
- mener des entrevues et des révisions structurées des processus d’administration des DSE en collaboration avec le personnel et la direction du MAECD.
L’équipe d’audit a établi et sélectionné un échantillon statistiquement valide de 138 opérations de paiement en vertu de DSE pour l’analyse détaillée. L’échantillon a été sélectionné suivant une stratégie aléatoire stratifiée avec un intervalle de confiance de 95 % et une précision de ± 5 %. L’échantillon a été sélectionné de façon aléatoire et est représentatif de la population et de la sous-population définies à partir desquelles il est possible d’extrapoler des résultats d’analyse et de se faire une opinion générale. L’équipe d’audit a aussi sélectionné de façon discrétionnaire un échantillon à des fins d’examen analytique.
L’équipe d’audit a travaillé en étroite collaboration avec le groupe Contrôle interne (SCM) dans le domaine de la vérification des opérations liées aux DSE. Les DSE forment l’un des 12 processus opérationnels à partir desquels les principaux contrôles connexes ont été définis et analysés par SCM tant du point de vue de la conception que de l’efficacité opérationnelle. Puisque les analyses menées par SCM ont été coordonnées avec l’audit interne des DSE, il a été possible de réduire le plus possible les dérangements pour le client et d’éviter le dédoublement des efforts entre les deux groupes.
Annexe B : Portée de l’audit au niveau des dépenses en vertu des DSE
Les dépenses liées aux DSE de avril à décembre 2014 ont totalisé 111 millions de dollars, sans compter la DSE 8 – Affectations de courte durée et la DSE 25 – Logement. La portée de l’audit représente 66 % (73 066 062 $) des dépenses totales en vertu des DSE pour la période sous revue.
Équivalent textuel
Poucentage des dépenses DSE pour la portée de l'audit (avril-décembre 2014)
15.13 Expédition et entreposage des effets mobiliers - 12,76 %
15.28 Voyages à la recherche d'un logement - 0,47 %
33 Aide aux études dans un Lycée au Canada - 1,54 %
34.2 Études primaires et secondaires au poste - 14,28 %
50 Aide au déplacement de vacance - 9,62 %
55 Indemnité de subsistance de poste - 8,56 %
56.2 Prime de service extérieur - 16,82 %
58 Indemnité différentielle de poste - 0,47 %
15.13.2 Espédition et entreposage des effets mobiliers-muté à une autre mission - 1,37 %
Hors de la portée de l'audit - 34,11 %
Annexe C : Résultats d’analyse — DSE à surveiller
DSE | Description | Constatation | Risque pour l’organisation |
---|---|---|---|
DSE 50 (Aide au déplacement de vacances) | Il s’agit d’une indemnité non imposable accordée aux employés et aux membres de leur famille pour se rendre en voyage au Canada et/ou pour prendre des vacances à l’extérieur du lieu d’affectation pour chaque affectation. Pour cette indemnité, les Directives fixent notamment comme condition que l’employé peut la dépenser uniquement aux fins indiquées par l’employeur. Ainsi, l’employé est tenu de certifier que l’indemnité a bien été utilisée aux fins prévues et dans les délais prescrits. L’employé doit également conserver pour une période de sept ans des preuves de ce déplacement justifiant l’indemnité. | L’équipe d’audit a sélectionné au hasard 34 opérations de paiement à partir de quelque 1 000 opérations en vertu de la DSE 50 totalisant 10 millions de dollars et mettant en cause 1 000 employés pour la période visée par l’examen. Les résultats représentatifs de l’examen démontrent que 12 % des employés n’étaient pas en mesure de fournir 75 % des reçus pour prouver que les fonds avaient été dépensés aux fins prévues conformément à l’exigence ou n’avaient pas fait approuver le voyage avant la délivrance de l’indemnité en vertu de la DSE 50 pour le voyage suivant. Par ailleurs, la moitié des employés n’avaient pas soumis leur attestation dans les délais requis. Les résultats d’analyse provenant de SCM ont aussi confirmé la présente constatation de l’audit. Dans un cas en particulier qui représente 16.7% de l’échantillon statistique, un employé qui venait de prendre sa retraite avait détruit tous les reçus permettant de justifier l’indemnité en vertu de la DSE 50, ce qui est contraire aux exigences des Directives. | Il y a un risque que le Ministère ne soit pas conforme aux DSE. |
DSE 70 (Obligation de faire rapport et vérification des indemnités) | L’administrateur général peut demander que l’on vérifie les détails relatifs à l’utilisation de l’indemnité en vertu de la DSE 50. | L’examen de l’audit a révélé qu’aucune vérification ni analyse détaillée n’avait été menée par AEF, même au moyen d’un échantillon. Un tel examen permettrait de déterminer si le rapport d’attestation de l’employé est valide pour ce qui est de dépenser au moins 75 % de l’indemnité en vertu de la DSE pour le voyage prévu. AEF ne fait qu’une vérification de routine des anomalies relativement aux indemnités en vertu de la DSE 50 qui sont prêtes à être payées dans le Portail. | Il y a un risque que les employés n’utilisent pas l’indemnité aux fins prévues et que le Ministère ne soit pas au courant de la situation. |
DSE 34 (Études primaires et secondaires au poste) | L’administrateur général peut approuver une indemnité pour des frais de scolarité admissibles si l’école se trouve sur la liste des établissements types approuvés ou si un cas exceptionnel a été soumis au sous-comité de l’éducation et que ce dernier a approuvé la demande. | L’analyse de l’audit des 22 missions sélectionnées a révélé que pour 9 des missions, les frais d’études furent payés à des écoles soit ne figurant sur la liste des écoles, soit n’ayant pas obtenu l’approbation du groupe de travail B requise selon la DSE 34. Pour l’exercice 2014-2015, les frais examinés représentaient 51 opérations de paiement pour un total de 272,000 $. | Il se peut que les missions manquent de cohérence dans leur façon d’approuver les dossiers et de les renvoyer au Comité. |
Annexe D : Paiements en vertu des DSE assujettis à un pouvoir discrétionnaire
DSE | Description | Résultats de l’examen de l’audit |
---|---|---|
DSE 15.13-Expédition des effets – mutation à une autre mission | À l’aide d’un échantillon représentatif de réclamations, les auditeurs ont tenté de savoir si l’administrateur général avait vérifié que le poids prétendu de l’envoi respectait les limites énoncées dans les DSE et de quelle manière il avait fait cette vérification. | Les résultats de l’analyse ont démontré que 54 % des factures n’indiquaient pas le poids de l’envoi. Par conséquent, les auditeurs ont remis en cause la base sur laquelle ces dépenses en vertu de DSE ont été approuvées. |
DSE 15.28 — Voyages à la recherche d’un logement | Cette indemnité peut être autorisée par l’administrateur général si un employé est informé de sa réinstallation dans un nouveau lieu de travail où aucun logement appartenant à l’État n’est disponible et s’il peut démontrer de façon raisonnable que le voyage à la recherche d’un logement est rentable. | Les résultats de l’analyse ont démontré que 57 % des opérations de paiement ont été approuvées sans pièces justificatives ni formulaire de réclamation autorisé. De plus, il n’y avait pas d’évaluation documentée pour les réinstallations indiquant qu’aucun logement appartenant à l’État n’était disponible, ni que les frais reliés au voyage à la recherche d’un logement était rentable, tel que requis selon la DES 15.28. |
DSE 25 – Logement | L’employé doit verser un montant lorsqu’il occupe un logement de l’État ou lorsqu’il bénéficie d’une aide au logement. Les Directives énoncent également que les frais de logement peuvent être annulés en tout ou en partie sur approbation de l’administrateur général dans certaines circonstances et pour certaines périodes. | L’équipe d’audit a sélectionné dix cas pour lesquels les frais de logement avaient été annulés afin de mener un examen détaillé. L’analyse de l’audit a révélé que 50 % des cas ne démontraient pas clairement que les frais de logement ont été annulés conformément aux exigences de la politique s’appliquant aux DSE. |
DSE 33 – Aide aux études dans un lycée au Canada | Le pouvoir discrétionnaire de la direction peut être exercé par l’administrateur général quand la demande est prolongée au-delà de la période de deux ans si l’on confirme que l’employé est affecté successivement à un certain nombre de postes et si les besoins opérationnels le justifient. | L’analyse de l’audit a démontré que, dans 7 des 10 cas sélectionnés d’employés dont les frais de scolarité ont été payés pendant plus de trois ans, aucune lettre ne confirmait que l’employé occupant un poste permutant. Sur ces 10 cas, un seul était accompagné d’une lettre confirmant des besoins opérationnels. Par conséquent, les auditeurs n’ont pas été en mesure de confirmer si les dépenses étaient admissibles en vertu des exigences de la politique s’appliquant aux DSE. |
Annexe E : Plan d’action de la direction
Recommandation de l’audit | Action de la direction | Secteur responsable | Date d’achèvement prévue |
---|---|---|---|
1. Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, devrait élaborer, mettre en œuvre et suivre de près un cadre officiel de gestion des risques qui permettrait de classer par priorité les activités relatives à l’administration des DSE en plus d’établir et de mettre en place un plan de surveillance fondée sur le risque. | Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, accepte la recommandation. La Direction générale des DSE (AED) mettra en œuvre, en collaboration avec le Secteur de la planification ministérielle et de la gestion du rendement et du risque (SRD), un cadre officiel de gestion du risque lié aux DSE, qui comprend un contrôle et l’établissement de rapports. La concrétisation de cette mesure se fera en deux étapes : l’élaboration et la mise en œuvre. | AED, SRD | Phase d’élaboration : du 1er octobre au 31 décembre 2015 Phase de mise en œuvre : du 1er janvier au 31 décembre 2016 |
2. Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, devrait s’assurer que l’on élabore des procédures et des directives pour l’exécution et la documentation de tous les examens de réclamations en vertu des DSE. La mise en œuvre de ces procédures devrait faire l’objet d’un processus de suivi officiel. | Le Secteur de la plateforme internationale accepte la recommandation et veillera à ce que des procédures pour les réclamations relatives aux DSE soient élaborées, fassent l’objet d’un suivi et soient communiquées, au besoin, en les intégrant aux outils actuels et à des ressources telles que le guide des DSE et la formation préaffectation des chefs de mission et des agents-gestionnaires consulaires (AGC). À cette fin, il enverra un message pour diffusion générale et intégrera cette information au site intranet de la Direction générale des DSE (AED). Dans le cadre de l’élaboration du Portail, AED évalue actuellement les pouvoirs délégués de chaque mission relativement aux DSE, pour que l’autorité compétente ait bien défini les rôles et les responsabilités. Il est prévu de mettre en place un cadre de contrôle pour assurer le respect des procédures. | AED, AEF, AES | 31 mars 2016 |
3. Le sous-ministre adjoint, Secteur de la plateforme internationale, devrait mener une révision visant l’amélioration des contrôles sur l’information de base et la mise en œuvre des mesures pour s’assurer que l’information utilisée dans le calcul des avantages en vertu des DSE est exacte et opportune. | Le Secteur de la plateforme internationale (ACM) accepte la recommandation et note que le travail en ce domaine a déjà commencé. Il veillera au renforcement des contrôles pour que l’information de base sur les taux soit exacte. Pour cela, il clarifiera les procédures, veillera à la réalisation d’une série prédéterminée de vérifications fondées sur le risque et se penchera rapidement sur les problèmes liés aux systèmes. Il importe cependant de noter que, s’agissant de la rapidité et de la précision, ACM ne contrôle pas toutes les sources d’information (c.-à-d. gestion du système de paye, finalisation des formulaires de confirmation des affectations, etc.). Il en résulte souvent des erreurs ou des retards inévitables, mais ACM continuera de travailler avec les propriétaires de cette information ou de ces systèmes pour en accroître l’efficacité. | AED, AEF | 30 juin 2016 |
4. Le dirigeant principal des finances devrait revoir le processus d’estimation du niveau de financement des DSE pour s’assurer que le calcul du financement sur plusieurs exercices traduit bien les principes définis dans le Cadre quasi législatif. | Le secteur du DPF a revu la méthodologie de financement actuelle pour s’assurer qu’elle rencontre les principes définis au cadre quasi législatif. Toutefois, puisque le cadre quasi législatif actuel n’aligne pas adéquatement le financement aux dépenses, le secteur du DPF a engagé des discussions avec le SCT en septembre 2015 concernant le besoin de modifier le cadre législatif existant. L’objectif est d’obtenir un accord du SCT relatif aux changements proposés d’ici juin 2016. Ceci permettra au MAECD d’inclure une nouvelle méthodologie de financement aux Budgets supplémentaires des dépenses A/B (AF 2016-17). | SWD |
Juillet 2016 |