Impact économique de l’éducation internationale au Canada – Mise à jour 2020

 

4. Tendances concernant l’inscription des etudiants internationaux et les impacts economiques au Canada

Dans le présent chapitre, nous faisons ressortir les tendances relatives à l’inscription des étudiants internationaux et aux impacts économiques grandissants de ces étudiants sur l’économie canadienne.

4.1. Comparaison du nombre d’etudiants inscrits

Le tableau 4.1 ci‑dessous montre l’évolution du nombre d’étudiants internationaux inscrits de 2015 à 2018.

Tableau 4.1 – Comparaison du nombre d’étudiants internationaux au Canada, de 2015 à 2018
AnnéeTous les étudiants
2015457 828
2016523 971
2017590 506
2018686 855

De 2015 à 2018, le nombre d’étudiants internationaux venus étudier au Canada a augmenté de 50,0 %. Cette augmentation est principalement attribuable aux étudiants en séjour d’études de longue durée, c’est‑à‑dire ceux qui étudient plus de six mois au cours d’une année donnée.

4.2. Comparaison des dépenses totales de 2015 à 2018

Le tableau 4.2 ci‑dessous indique la valeur des dépenses annuelles totales des étudiants internationaux. De 2015 à 2018, les dépenses annuelles totales des étudiants internationaux ont augmenté, passant de 12,6 milliards de dollars en 2015 à plus de 22,3 milliards de dollars en 2018. Cela représente une augmentation de 77,0 % par année.

Tableau 4.2 – Comparaison des dépenses annuelles totales des étudiants internationaux au Canada, de 2015 à 2018
AnnéeTous les étudiants (milliards)
201512,6 $
201615,5 $
201718,4 $
201822,3 $

4.3. Comparaison des impacts directs et indirects combines, 2015 a 2018

La présente sous‑section résume les impacts économiques directs et indirects combinés des étudiants internationaux au Canada de 2015 à 2018.

Tableau 4.3 - Impacts économiques directs et indirects des étudiants internationaux au Canada, de 2015 à 2018 (en milliards de dollars)
 2015201620172018Variation en pourcentage de 2015 à 2018
PIB10,5 $12,8 $16,2 $19,7 $87,6 %
Revenu6,4 $7,7 $9,8 $12,0 $87,5 %
Emplois140 010168 861180 041218 57756,1 %
Revenus fiscaux2,3 $2,8 $3,1 $3,7 $60,8 %

Comme l’illustre le tableau, l’impact direct et indirect combiné sur le PIB des dépenses des étudiants internationaux a augmenté de 87,6 % de 2015 à 2018. Les dépenses des étudiants internationaux ont soutenu directement et indirectement 218 577 emplois au Canada en 2018, ce qui représente une augmentation de 56,1 % par rapport à 2015. Les revenus fiscaux tirés des dépenses des étudiants internationaux sont passés de 2,3 milliards de dollars en 2015 à 3,87 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de 60,8 %.

4.4. Comparaison des depenses totales avec les echanges commerciaux du Canada

Le tableau 4.4 résume la valeur des dépenses de tous les étudiants internationaux et les compare avec les valeurs globales des exportations canadiennes – une augmentation qui atteint 24,5 % en services en 2018.

Tableau 4.4 – Importance croissante des dépenses des étudiants internationaux dans les échanges commerciaux du Canada, de 2015 à 2018
 2015201620172018
Dépenses de tous les étudiants internationaux exprimées en % des exportations canadiennes de services12,5 %14,5 %22,3 %24,5 %

La comparaison de la portée mondiale du Canada par rapport aux autres pays donne une autre dimension stratégique à l’impact économique des étudiants internationaux.

Des statistiques récentes provenant des États‑Unis révèlent l’importance continue des étudiants internationaux pour l’économie. Comme il a été mentionné dans un article de Visual Capitalist[1], la contribution des étudiants internationaux correspondait à 41 milliards de dollars pour l’économie américaine en 2018‑2019.

En Australie, le ministre de l’Éducation a publié un communiqué de presse dans lequel il a révélé que le secteur de l’éducation en Australie a augmenté de 5 milliards de dollars pour atteindre une somme record de 37,6 milliards de dollars[2].

En Nouvelle‑Zélande, on a noté dans un récent rapport[3] qu’en 2016, la valeur économique de l’éducation internationale correspondait à 4,5 milliards de dollars, ce qui a permis de soutenir plus de 33 000 emplois, représentant une augmentation de 4,6 % par rapport à 2015. Un récent sondage sur les perceptions mené par Education New Zealand a révélé qu’en 2017, la valeur économique s’était élevée à 5,1 milliards de dollars.

Au Royaume‑Uni, la valeur du secteur de l’éducation continue à croître. Un rapport du ministère de l’Éducation de janvier 2019 a indiqué que les recettes du Royaume‑Uni provenant des exportations liées à l’éducation ont augmenté pour atteindre 19,9 milliards de livres en 2016, soit une augmentation de 26 % depuis 2010. Les données comprennent des estimations de l’éducation transnationale[4].

Une étude récente du Dr Rahul Choudaha intitulée « Beyond $300 Billion : The Global Impact of International Students » (en anglais seulement) a fourni une analyse comparative entre les pays. Il a montré que les impacts économiques directs, indirects et induits des 5,1 millions d’étudiants postsecondaires qui ont étudié à l’étranger en 2016 ont contribué à environ 300 milliards de dollars américains. La répartition de la contribution économique des étudiants internationaux par pays a été estimé comme suit :

  • 57,3 milliards de dollars américains aux États‑Unis;
  • 25,5 milliards de dollars américains au Royaume‑Uni;
  • 19,8 milliards de dollars américains à l’Australie;
  • 14,5 milliards de dollars américains à la France – les frais de scolarité des étudiants internationaux en France sont faibles, voire nuls;
  • 14,4 milliards de dollars américains à l’Allemagne – les étudiants internationaux ne paient pas de frais de scolarité en Allemagne;
  • 11,1 milliards de dollars américains au Canada;
  • 5,3 milliards de dollars américains aux Pays‑Bas, un pays qui facture des droits différentiels pour les étudiants en provenance de pays de l’Union européenne ainsi que pour les étudiants internationaux dont le pays d’origine ne fait pas partie de l’Union européenne.

Le Dr Choudaha a conceptualisé une évolution en 3 étapes au cours des 20 dernières années par rapport à la mobilité des étudiants internationaux  :

  • « Au cours de la première vague, soit de 2001 à 2008, les étudiants ont commencé à envisager d’autres destinations aux États‑Unis et l’Australie. Le Canada et le Royaume‑Uni ont repris des parts de ce marché. Le Processus de Bologne a marqué le début d’un pic de mobilité interrégionale en Europe, et le Japon est devenu un centre régional en Asie. Cette vague a vu le début d’un exode d’étudiants chinois et indiens qui se poursuit encore à ce jour. De 2001 à 2008, les étudiants chinois et indiens se sont principalement inscrits à des programmes de maîtrise et de doctorat.
  • Au cours de la deuxième vague, de 2008 à 2016, les collèges américains ont intensifié leurs activités de recrutement et un débat a été déclenché sur la question de l’utilisation d’agents, dont le salaire serait basé sur une commission. Les campus secondaires internationaux ont gagné en popularité et les institutions asiatiques se sont élevées dans le classement mondial des universités; la Chine, Hong Kong, la Malaisie, le Japon et Singapour seraient en concurrence pour devenir les prochains centres régionaux de l’éducation d’ici 2016. La mobilité interrégionale a continué d’être un facteur important pour les inscriptions en Europe. Un nombre élevé d’étudiants chinois sont partis à l’étranger pour leurs études de premier cycle et des cycles supérieurs.  Le Royaume-Uni, qui se classait au deuxième rang des destinations mondiales pour les étudiants internationaux, a renforcé ses lois sur le travail après les études pour les étudiants internationaux en raison du mécontentement de la population britannique face à l’immigration. De ce fait, les inscriptions des étudiants internationaux ont commencé à diminuer.
  • Le concept de la troisième vague du Dr Choudaha – “à compter de 2016” – est défini par un environnement géopolitique de plus en plus instable  : les politiques anti‑immigration et le populisme dans plusieurs pays ont changé la façon dont les étudiants internationaux choisissent leurs destinations. De telles politiques ont contribué à la baisse des parts de marché pour les États‑Unis et le Royaume‑Uni; à l’inverse, l’attitude plus accueillante de l’Australie et du Canada les ont aidé à accroître leur part de marché. Ces deux derniers pays ont vu leur nombre d’inscriptions augmenter si rapidement – surtout les inscriptions des étudiants chinois et indiens – que leurs institutions doivent maintenant apprendre à gérer la croissance et diversifier les pays sources d’étudiants internationaux. En Asie, les institutions des centres régionaux doivent trouver des façons pour intégrer les étudiants internationaux. Les tendances démographiques et économiques en Chine ont commencé à aplanir la tendance à la croissance du pays. Les institutions qui se font concurrence pour attirer des étudiants internationaux se sont tournés vers de nouveaux marchés de pays sources, soit des pays qui ont une forte population de jeunes et dont la capacité d’enseignement supérieur est insuffisante, tels sont les cas du Nigeria et du Vietnam. » [traduction]

[1]« The Impact of International students on the U.S. Economy. », Visual Capitalist  (en anglais seulement)

[2] https ://ministers.education.gov.au/tehan/international-education-makes-significant-economic-contribution? (en anglais seulement)

[3] https ://enz.govt.nz/news-and-research/media-releases/new-zealanders-perception-of-the-benefits-of-international-education-are-growing (en anglais seulement)

[4]https ://www.macrobusiness.com.au/2019/11/australias-37-6b-international-student-export-con/ (en anglais seulement)