Audit des pratiques de gestion des missions - Bamako

Rapport final
Affaires mondiales Canada
Bureau du dirigeant principal de l’audit
Octobre 2020

Table des matières

Abréviations et symboles

AC
Administration centrale
AGAC
Agent de gestion et des affaires consulaires
AGACA
Agent de gestion et des affaires consulaires adjoint
CCDERP
Conseil consultatif entre la direction et les employés recrutés sur place
CDM
Chef de mission
CGM
Comité de gestion de la mission
CR
Cadre de référence
CREM
Comités régionaux d’examen des marchés
EC
Employés canadiens
ERP
Employés recrutés sur place
FINSTAT
Rapport sur la situation financière
LGFP
Loi sur la gestion des finances publiques
LP
Logement du personnel
PPSC
Point de prestation des services communs
SC
Services communs
SFA
Système des finances et de l’administration
SIGBM
Système intégré pour la gestion des biens à la mission
SMA
Sous-ministre adjoint

Contexte

Conformément au Plan d’audit axé sur le risque de 2019-2020 approuvé d’Affaires mondiales Canada (le Ministère), le Bureau du dirigeant principal de l’audit a mené un audit des pratiques de gestion de certaines missions. Un audit de la mission à Bamako a été effectué dans le cadre d’un projet pilote mené conjointement avec la Direction générale de l’inspection, de l’intégrité et des valeurs et de l’éthique (ZID) pour réaliser simultanément des projets d’inspection et d’audit des missions.

L’ambassade du Canada au Mali, à Bamako, est une mission de taille moyenne qui compte 48 employés, soit 19 employés canadiens et 29 employés recrutés sur place (ERP). La mission comprend les programmes suivants : Services communs et consulaires; Développement; Service de la politique étrangère et de la diplomatie; Commerce; et Sécurité et gestion des urgences. La Défense nationale est le seul ministère partenaire présent à la mission.

Le Programme des services communs fournit un soutien administratif et opérationnel à la mission et est chargé des opérations financières et des activités liées aux ressources humaines (RH). La section des biens, du matériel et du transport est responsable de l’entretien de la chancellerie (propriété de l’État), des logements du personnel (17 en location-bail), de l’inventaire et d’un parc de 11 véhicules [CAVIARDÉ]. La mission reçoit un soutien financier, contractuel et de services d’approvisionnement du point de prestation de services communs situé à Bruxelles (Belgique). Le Programme est géré par un agent de gestion et des affaires consulaires (AGAC) et est appuyé par un agent de gestion et des affaires consulaires adjoint (AGACA). La mission à Bamako est une affectation difficile, et l’environnement local rend difficile la gestion des opérations de la mission. Avant l’arrivée de l’équipe de gestion actuelle en août 2018, le Secteur de la plateforme internationale avait affecté des agents d’expérience à une série d’affectations temporaires au sein des Services communs dans le but de combler les lacunes en matière de pratiques de gestion et de stabiliser les opérations.

Le tableau 1 montre les dépenses liées aux services communs de la mission de 2017-2018 à 2019-2020.

Tableau 1
Tableau 1
Centre financierFondsDépenses (en $ CA)
2017-20182018-20192019-2020
Source : Rapport sur les dépenses du Système des finances et de l’administration, 15 avril 2020.
Services communsFonctionnement et entretien404 067,81264 551,58 314 937,52
Immobilisations-127 626,1855 409,51
Salaire des ERP249 920,74321 655,94327 507,77
Total partiel653 988,55 713 833,70 697 854,80
Biens et matérielFonctionnement et entretien938 348,761 186 113,18918 628,85
Total  1 592 337,31 1 899 946,881 616 483,65

1. Objectif et portée de l’audit

Cet audit visait à déterminer si de saines pratiques de gestion et des contrôles efficaces étaient en place pour garantir la bonne intendance des ressources à la mission de Bamako en vue de contribuer à la réalisation des objectifs d’Affaires mondiales Canada.

Cet audit a porté sur les pratiques de gestion de la mission liées aux programmes de services communs et de services consulaires de la mission, en ce qui concerne la reddition de compte, la planification et la budgétisation, l’approvisionnement local, la gestion des biens, l’encaisse et les revenus, et les salaires des employés recrutés sur place (ERP), entre avril 2017 et mars 2020. Les critères d’audit sont inclus dans les sections contenant les observations. Une visite sur place a eu lieu à la mission du 2 au 11 mars 2020. L’équipe d’audit a donné une séance d’information verbale détaillée au chef de mission, à l’agent de gestion et des affaires consulaires et à l’agent de gestion et des affaires consulaires adjoint après l’achèvement des travaux sur place.

Recommandations

  1. Le chef de mission (CDM) devrait mettre en œuvre des documents officiels et à jour sur le mandat de tous les principaux comités de mission afin d’orienter leur fonctionnement.
  2. Le chef de mission devrait veiller à ce que des mesures pour les mécanismes d’approvisionnement appropriés soient établis et gérés, conformément aux politiques et aux procédures ministérielles applicables.
  3. Le chef de mission devrait améliorer les listes d’inventaire de manière à ce qu’elles soient exactes, mises à jour de façon continue, et qu’elles comprennent suffisamment de détails pour identifier avec précision l’emplacement, le mouvement, l’âge et l’état des marchandises individuelles.

Énoncé de conformité

L’audit a été effectué conformément aux Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne de l’Institut des auditeurs internes, ainsi qu’à la Politique sur l’audit interne et à la Directive sur l’audit interne du Conseil du Trésor, comme en témoignent les résultats du programme d’assurance et d’amélioration de la qualité.

2. Observations et recommandations

2.1 Reddition de comptes et surveillance

Critères d’audit :

Une structure de gouvernance adéquate est en place pour soutenir la bonne intendance des ressources de la mission.

Observation :

La direction exerce une surveillance appropriée des services communs et des programmes consulaires par l’entremise de comités de mission clés et des responsabilités de chaque gestionnaire. Les obligations redditionnelles, les rôles et les responsabilités de la mission ont été clairement définis, communiqués et compris par la direction et le personnel. Le Comité de gestion de la mission et le Conseil consultatif de gestion des ERP n’avaient pas de mandat à jour. Même si les comités fonctionnaient efficacement, l’absence de documents d’orientation officiels pourrait avoir une incidence sur la clarté des mandats des comités, la composition et la fréquence des réunions, ainsi que sur les rôles précis des membres des comités qui changent par rotation.

Recommandation 1 :

Le chef de mission (CDM) devrait mettre en œuvre des documents officiels et à jour sur le mandat de tous les principaux comités de mission afin d’orienter leur fonctionnement. 

Réponse de la direction :

La direction de la mission est d’accord avec la recommandation.

2.2 Planification et budgétisation

Critères d’audit :

Les activités de planification et de budgétisation sont fondées sur les besoins et justifient les activités et dépenses prévues.
Observation :

Des pratiques adéquates ont été mises en place pour veiller à ce que les budgets proposés correspondent aux dépenses et aux besoins opérationnels prévus. La gestion du budget en cours d’exercice a été jugée efficace, et aucun déficit ou excédent important et inexpliqué n’a été constaté au cours des deux derniers exercices.

2.3 Approvisionnement local

Critères d’audit :

Des contrôles efficaces sont en place pour que l’approvisionnement en biens et en services soit conforme aux politiques et aux exigences législatives pertinentes et permette l’optimisation des ressources.

Les observations sont fondées sur l’examen des processus, des mécanismes et des outils d’approvisionnement, du début au paiement, et comprennent l’examen d’un échantillon de 48 transactions et contrats d’approvisionnement, d’avril 2017 à mars 2020.

Observations :

a mission a apporté des changements positifs et des améliorations aux pratiques d’approvisionnement au cours des 18 mois précédents. Cela comprenait l’évaluation de la qualité du travail des entrepreneurs et le renforcement de la surveillance des contrats. On a toutefois cerné des possibilités d’améliorer l’administration globale de l’approvisionnement. L’examen d’un échantillon de transactions a permis de cerner les lacunes suivantes :

Des contrôles d’approvisionnement efficaces sont essentiels pour réduire le risque que la mission ne reçoive pas des services de qualité, à temps, à des prix concurrentiels, de fournisseurs fiables et dignes de confiance.

Recommandation 2 :

Le chef de mission devrait veiller à ce que des mesures pour les mécanismes d’approvisionnement appropriés soient établis et gérés, conformément aux politiques et aux procédures ministérielles applicables.

Réponse de la direction :

La direction de la mission est d’accord avec la recommandation.

2.4 Gestion des biens

Critères d’audit :

Des contrôles efficaces sont en place pour assurer que la gestion des biens (espèces et autres) est conforme aux politiques et aux exigences législatives pertinentes.

Les observations sont fondées sur un examen de la gestion des biens, des véhicules, du carburant, des stocks, de la petite caisse et des revenus consulaires.

Observation :

Des contrôles sont en place et fonctionnent efficacement au chapitre de la gestion des biens immobiliers, du parc de véhicules et du carburant. Il est possible de simplifier les contrôles sur le carburant diesel en augmentant l’utilisation des cartes d’achat de carburant. Le niveau des contrôles en place pour gérer la trésorerie de la mission a été jugé adéquat et conforme au volume de trésorerie disponible et au niveau de risque. Certains contrôles sont en place pour la gestion de l’inventaire des biens, bien qu’il faille améliorer l’exactitude des listes d’inventaire et le manque de suivi de l’information sur le cycle de vie. Sans cette information, il est difficile pour les équipes de gestion subséquentes de faire le suivi de ces biens appartenant à l’État et de planifier et de budgétiser adéquatement leur élimination et leur remplacement.

Recommandation 3 :

Le chef de mission devrait améliorer les listes d’inventaire de manière à ce qu’elles soient exactes, mises à jour de façon continue, et qu’elles comprennent suffisamment de détails pour identifier avec précision l’emplacement, le mouvement, l’âge et l’état des marchandises individuelles.

Réponse de la direction :

La direction de la mission est d’accord avec la recommandation.

2.5 Salaires et heures supplémentaires des employés recrutés sur place (ERP)

Critères d’audit :

Des contrôles efficaces sont en place pour veiller à ce que les salaires des ERP et les paiements d’heures supplémentaires (en espèces et en temps) :

Observations :

L’examen d’un échantillon de transactions salariales a permis de déterminer que les paiements étaient exacts et que des changements avaient été apportés au taux de rémunération annuel. Les trois transactions d’heures supplémentaires examinées avaient été préapprouvées, et les montants payés étaient justifiés et raisonnables.

3. Conclusion

L’audit a permis de conclure que de saines pratiques de gestion et des principaux contrôles internes efficaces étaient en place dans la plupart des cas. Bien qu’il y ait eu récemment une amélioration notable des pratiques de gestion et un renforcement des contrôles internes pour le Programme des services communs, des efforts continus sont nécessaires dans les domaines de l’approvisionnement local et de la gestion des stocks. Le fonctionnement des principaux comités de surveillance bénéficierait de la mise à jour des cadres de référence.

Annexe A – Plan d’action de la direction

Recommandation issue de l’auditPlan d’action de la directionSecteur responsableDate d’achèvement prévue - mois et année
  1. Le chef de mission (CDM) devrait mettre en œuvre des documents officiels et à jour sur le mandat de tous les principaux comités de mission afin d’orienter leur fonctionnement.

La direction de la mission est d’accord avec la recommandation.

Après la saison de réinstallation de 2020 et le retour des EC évacués en vertu de la Directive sur le service extérieur (DES) 64, tous les comités renouvelleront et mettront à jour leur mandat officiel et particulier aux fins d’approbation par le chef de mission (CDM).

Chef de mission - Bamako

Décembre 2020

  1. Le chef de mission devrait veiller à ce que des mesures pour les mécanismes d’approvisionnement soient établis et gérés conformément aux politiques et aux procédures ministérielles applicables.

La direction de la mission est d’accord avec la recommandation.

  1. Avec l’aide du Point de prestation des services communes (PPSC), le CDM approuvera des lignes directrices claires pour toutes les étapes de l’approvisionnement, conformément aux politiques et procédures ministérielles applicables. La mission communiquera ces lignes directrices à tout le personnel des services communs;
  2. La mission déterminera les possibilités de formation pour le personnel des services communs qui participe à l’approvisionnement;
  3. La mission examinera tous les contrats existants pour s’assurer qu’ils sont gérés conformément à toutes les politiques et procédures applicables.

Chef de mission - Bamako

(A) Décembre 2020

(B) Mars 2020

(C) Octobre 2020

  1. Le chef de mission devrait améliorer les listes d’inventaire de manière à ce qu’elles soient exactes, mises à jour de façon continue, et qu’elles comprennent suffisamment de détails pour identifier avec précision l’emplacement, le mouvement, l’âge et l’état des marchandises individuelles.

La direction de la mission est d’accord avec la recommandation.

  1. Le CDM recevra un inventaire de fin de mois, certifié par l’agent de gestion des affaires consulaires (AGAC), pour toutes les salles d’entreposage;
  2. Le CDM recevra une mise à jour annuelle de l’inventaire de tout l’équipement de bureau et du mobilier des logements du personnel (LP).
  3. Les listes d’inventaire des missions sont en cours de mise à jour afin d’inclure suffisamment de détails pour identifier avec précision l’emplacement, le mouvement, l’âge et l’état des marchandises individuelles. L’AGAC approuvera le mouvement des marchandises au cas par cas.

Chef de mission - Bamako

(A) Octobre 2020

(B) Juillet 2021

(C) Août 2020

Date de modification: