Rapport trimestriel sur l'économie et le commerce – T3 2022
Points saillants
- Stimulé, en partie, par un assouplissement temporaire des restrictions en cours en Chine au cours de l'été 2022 (avant la levée par la Chine de la plupart des restrictions reliées à la COVID-19 en décembre 2022) et par des dépenses de consommation plus fortes que prévu aux États-Unis, le PIB réel mondial a augmenté à un rythme plus rapide au troisième trimestre (3,9 %) par rapport au deuxième trimestre de 2022 (0,6 %). Les volumes du commerce mondial de marchandises (1,2 %) et de la production (1,3 %) ont également augmenté au troisième trimestre.
- Néanmoins, les perspectives du Fonds monétaire international pour la croissance économique mondiale en 2023 ont été de nouveau revues à la baisse, passant de 2,9 % en juillet à 2,7 % en octobre, car l'inflation persistante, l'augmentation du coût de la vie et la guerre en Ukraine ont un impact sur la croissance mondiale.
- L'économie canadienne a affiché une croissance étonnamment forte du PIB au troisième trimestre (2,9 %), grâce au commerce net et à l'accumulation des stocks. Cependant, les dépenses des ménages (-1,0 %) et la demande intérieure finale (-0,6 %) se sont contractées, ce qui suggère que l'économie commence à ralentir.
- La valeur des exportations de biens et services du Canada s'est contractée de 2,6 % au troisième trimestre en raison d'une baisse des prix, alors que les volumes ont en fait augmenté (en raison des exportations d'énergie). Les importations de biens et services ont augmenté de 1,5 %, ce qui a entraîné le premier déficit commercial de biens et services du Canada depuis plus d'un an.
- Alors que les taux d'intérêt augmentent et que la Banque du Canada s'efforce de maîtriser l'inflation, la croissance économique canadienne devrait ralentir à 0,9 % en 2023, avec une contraction modeste prévue pour le premier trimestre de l'année.
Tableau 1: Faits saillants – troisième trimestre de 2022
Variation en pourcentage par rapport au T3 2022 | Variation en % depuis le début de l'année | |
---|---|---|
PIB mondial réel* | 3,9 | 3,5 |
Volume du commerce mondial de marchandises | 1,2 | 4,6 |
PIB réel du Canada* | 2,9 | 3,9 |
Exportations canadiennes (biens et services) | -2,6 | 23,9 |
Importations canadiennes (biens et services) | 1,5 | 22,2 |
Remarques : *Dans l'ensemble du rapport, le PIB correspond aux variations trimestrielles à des taux annualisés. La variation en %, cumul annuel, est la variation depuis le début de l'année par rapport à la même période de l'année précédente à des taux annualisés.
Source : Oxford Economics, Bureau néerlandais d'analyse économique, Statistique Canada.
La croissance économique mondiale s'est redressée au T3
Après avoir enregistré une croissance très lente au deuxième trimestre (0,6 %), l'économie mondiale a crû de 3,9 % au troisième trimestre. Les marchés émergents ont connu une augmentation solide de 7,4 % au troisième trimestre, à la suite d'une contraction de 0,6 % au deuxième trimestre. La croissance des économies avancées s'est légèrement accélérée par rapport au deuxième trimestre, affichant une hausse de 1,8 %.
Un fort redressement des activités en Chine a stimulé la croissance des marchés émergents. Malgré la vigueur de la croissance de la Chine au troisième trimestre, les données économiques présentent des signes d'affaiblissement, notamment la contraction des ventes au détail, le ralentissement des investissements et le déclin continu des exportations. Les décisions récentes du gouvernement chinois d'assouplir certaines restrictions liées à la COVID-19 et de fournir un soutien pour le marché immobilier aideront à contrer le ralentissement, mais il se peut que la croissance économique pour 2022 et 2023 demeure faible par rapport aux normes historiques.
Après avoir connu une légère récession technique au cours du premier semestre 2022, la croissance aux États-Unis a augmenté à 2,9 % au troisième trimestre. Une augmentation des exportations, des dépenses de consommation et des dépenses publiques, ainsi que de l'investissement non résidentiel a stimulé la croissance au troisième trimestre. L'investissement dans le logement a continué de freiner la croissance.
L'inflation élevée et la crise de l'énergie dans la zone euro ont freiné la croissance au troisième trimestre, la région ayant enregistré une croissance de 0,8 %, même si celle-ci reste plus robuste que ce que beaucoup craignaient. La guerre en Ukraine a entraîné une importante crise du coût de la vie qui pourrait s'aggraver lorsque les Européens chercheront à chauffer leurs maisons pendant l'hiver.
Source : Oxford Economics, Statistique Canada. Données désaisonnalisées. Consulté le 2022-11-29.
Version texte
Variation trimestrielle annualisée en % du PIB réel
T2 2022 | T3 2022 | |
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Économies avancées | 1.4 | 1.8 |
Marchés émergents | -0.6 | 7.4 |
Canada | 3.22 | 2.94 |
Chine | -6.67 | 15.59 |
France | 1.94 | 0.7 |
Allemagne | 0.41 | 1.61 |
Italie | 4.61 | 1.86 |
Japon | 4.62 | -1.22 |
Royaume-Uni | 0.94 | -0.66 |
États-Unis | -0.58 | 2.93 |
Le volume du commerce mondial de marchandises a légèrement augmenté au troisième trimestre
La croissance du volume du commerce mondial de marchandises s'est légèrement accélérée (1,2 %) au troisième trimestre 2022, après une croissance de 0,7 % au deuxième trimestre. La croissance du volume des exportations a été généralisée dans les principales économies avancées, le Royaume-Uni affichant une croissance exceptionnellement forte au troisième trimestre (14,7 %), en raison toutefois d'une augmentation des exportations d'or non monétaire.
Dans le même temps, les volumes d'exportation des économies émergentes se sont contractés de 0,2 % au troisième trimestre. La baisse des volumes d'exportation de la Chine (-0,6 %) et de l'Europe émergente (-9,0 %) a été le moteur de la contraction des marchés émergents, reflétant les répercussions des confinements liés à la COVID-19 et le déclin du marché immobilier en Chine, ainsi que les retombées continues de l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Ces deux facteurs constituent un risque pour le commerce mondial à l'avenir.
Les volumes de production industrielle mondiale ont augmenté de 1,3 % au troisième trimestre de 2022 après avoir diminué de 1,6 % au trimestre précédent. Malgré les difficultés et la faiblesse de l'immobilier, la production de la Chine a rebondi, augmentant de 3,4 % au troisième trimestre après une contraction de 6,8 % au deuxième trimestre. La production dans les économies avancées a légèrement augmenté (0,7 %) au troisième trimestre par rapport au deuxième trimestre (0,2 %), grâce à un rebond de la production au Japon (5,1 %) et à une légère amélioration de la croissance de la production dans la zone euro (0,3 %).
Source : Bureau néerlandais d’analyse économique, consulté le 11/25/2022.
Version texte
Indice 2010 = 100
Date | Volume du commerce mondial de marchandises | Volume de la production industrielle mondiale |
---|---|---|
Déc-19 | 123.7 | 125.9 |
Jan-20 | 120.9 | 120.1 |
Fév-20 | 121.0 | 120.7 |
Mar-20 | 118.2 | 120.3 |
Avr-20 | 104.5 | 109.8 |
Mai-20 | 104.3 | 110.6 |
Juin-20 | 112.0 | 116.0 |
Juil-20 | 117.7 | 119.9 |
Août-20 | 119.7 | 121.4 |
Sep-20 | 123.2 | 123.2 |
Oct-20 | 123.7 | 124.3 |
Nov-20 | 125.3 | 125.6 |
Déc-20 | 126.1 | 127.0 |
Jan-21 | 127.0 | 128.5 |
Fév-21 | 126.8 | 128.3 |
Mar-21 | 130.9 | 128.7 |
Avr-21 | 130.2 | 129.3 |
Mai-21 | 128.9 | 127.9 |
Juin-21 | 129.7 | 129.4 |
Juil-21 | 129.0 | 129.7 |
Août-21 | 129.7 | 129.3 |
Sep-21 | 129.5 | 128.3 |
Oct-21 | 130.4 | 129.3 |
Nov-21 | 133.4 | 130.9 |
Déc-21 | 135.1 | 132.3 |
Jan-22 | 134.0 | 133.9 |
Fév-22 | 134.6 | 135.2 |
Mar-22 | 132.8 | 133.8 |
Avr-22 | 132.7 | 130.9 |
Mai-22 | 136.1 | 131.9 |
Juin-22 | 135.6 | 133.8 |
Juil-22 | 135.6 | 133.3 |
Août-22 | 136.6 | 134.1 |
Sep-22 | 136.8 | 134.4 |
Les perspectives économiques mondiales continuent de s'assombrir
Une inflation mondiale élevée et un resserrement monétaire rapide et synchronisé ont conduit à une crise du coût de la vie qui constitue une menace pour la croissance économique mondiale. Si les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour la croissance économique mondiale en 2022 restent à 3,2 %, soit un niveau inchangé par rapport à ses prévisions de juillet 2022, il a encore revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour 2023, de 2,9 % à 2,7 %. Cette prévision représente la plus faible croissance depuis 2001, si l'on exclut la grande récession de 2008-2009 et la brève contraction en 2020 provoquée par la pandémie de COVID-19.
Alors que la quasi pénurie de main-d'œuvre dans de nombreuses économies restent une source de force et que certains indicateurs précoces montrent que les goulets d'étranglement de l'offre s'atténuent, plusieurs risques à la baisse l'emportent sur ces indicateurs positifs. Les risques à la baisse comprennent la possibilité d'un mauvais dosage des politiques monétaire, fiscale ou financière, de nouvelles restrictions de l'approvisionnement en gaz de l'Europe dues à la guerre en Ukraine, une résurgence de la COVID-19 et un ralentissement de la croissance en Chine qui pourrait résulter d'une performance moins bonne que prévu du marché immobilier.
Source : Perspectives de l’économie mondiale du FMI, octobre 2022, consulté le 2022-11-24.
Version texte
2022 | 2023 | 2024 | |
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Croissance mondiale prévue du PIB (%) | 3.2 | 2.7 | 3.2 |
La croissance économique canadienne au troisième trimestre a surpris à la hausse, mais des vents contraires persistent
L'économie canadienne a connu une croissance de 2,9 % au troisième trimestre, soit une légère baisse par rapport à la croissance de 3,2 % enregistrée au deuxième trimestre. Le commerce net a été le plus grand contributeur à la croissance au troisième trimestre, ajoutant 3,4 points de pourcentage à la croissance annualisée. Sous l'impulsion des produits pétroliers, le volume des exportations a augmenté pour un deuxième trimestre consécutif (8,6 %), tandis que les importations se sont contractées de 1,5 % en raison de la baisse des importations de produits énergétiques. L'accumulation des stocks a également contribué à la croissance au troisième trimestre (0,2 point de pourcentage), les stocks non agricoles atteignant un niveau historique.
Bien que la croissance du troisième trimestre ait été plus forte que prévu, l'économie présente certains signes de faiblesse. La consommation a contribué à hauteur de 0,6 point de pourcentage à la croissance du PIB au troisième trimestre, soit nettement moins que sa contribution de 4,4 points de pourcentage au deuxième trimestre. En outre, la croissance de la consommation au troisième trimestre a été entièrement soutenue par les secteurs public et à but non lucratif, tandis que les dépenses des ménages se sont contractées de 1,0 %. La structure des dépenses des ménages a continué de s'orienter vers les services; les dépenses en biens durables et semi-durables se sont contractées au troisième trimestre, tandis que la croissance des dépenses en services a été forte (3,8 %). La contraction de l'ensemble des dépenses des ménages pourrait suggérer que la hausse des taux d'intérêt et l'inflation élevée commencent à se faire sentir.
En outre, le marché du logement a continué de freiner la croissance au troisième trimestre, l'investissement dans les structures résidentielles s'étant contracté d'environ 15,4 %, après une contraction de 31,5 % au deuxième trimestre. La demande intérieure finale s'est globalement contractée de 0,6 % au troisième trimestre.
Source : Tableau 36-10-0104-01 de Statistique Canada, consulté le 2022-11-29.
Version texte
T2 2021 | T3 2021 | T4 2021 | T1 2022 | T2 2022 | T3 2022 | |
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Croissance du PIB (%) | -2.3 | 5.8 | 6.9 | 2.8 | 3.2 | 3.0 |
Consommation (points de pourcentage) | -0.3 | 10.8 | 1.4 | 1.3 | 4.4 | 0.6 |
Investissements (points de pourcentage) | -0.2 | -3.5 | 2.3 | 1.6 | -2.1 | -1.2 |
Stocks (points de pourcentage) | 4.2 | -3.3 | 4.2 | 2.6 | 6.5 | 0.2 |
Échanges nets (points de pourcentage) | -6.5 | 2.1 | -1.1 | -2.6 | -5.9 | 3.4 |
Les produits énergétiques et agricoles ont mené la croissance au troisième trimestre
Le PIB réel par industrie a crû de 0,7 % au troisième trimestre, les industries produisant des biens ayant connu une progression de 1,0 %, tandis que les industries des services ont affiché une hausse de 0,6 %. La croissance au troisième trimestre a été généralisée, 15 des 20 principales industries de biens et de services ayant affiché une croissance positive.
Les industries produisant des biens ont été la locomotive de la croissance au troisième trimestre, le secteur de l'extraction minière, pétrolière et gazière ayant enregistré une hausse de 2,0 % attribuable à la production de bitume naturel, laquelle a atteint un sommet en septembre 2022. La croissance de la production agricole (8,8 %) a elle aussi soutenu le rendement au troisième trimestre grâce aux rendements de culture plus élevés que prévu. Les activités de fabrication ont poursuivi leur déclin, affichant leur quatrième recul en cinq mois en septembre et une croissance négative au troisième trimestre (-0,9 %). Cette contraction était imputable à une réduction généralisée de la fabrication de biens non durables, y compris la fabrication de produits alimentaires. Les gains au chapitre de la fabrication de machinerie ont aidé à compenser partiellement les pertes.
Du côté des services, la croissance a été modeste au troisième trimestre, soutenue par la croissance des services professionnels et techniques (1,7 %) et quantité d'autres industries des services sociaux, dont l'administration publique (1,2 %), l'enseignement (1,1 %) ainsi que les soins de santé et l'assistance sociale (0,9 %). La croissance s'est poursuivie dans plusieurs industries de services traitant directement avec les clients, notamment les arts et loisirs (4,7 %) et les services d'hébergement et de restauration (1,8 %). Au cours de la même période, le secteur des finances et des assurances et le secteur immobilier ont continué d'éprouver des difficultés, observant des reculs de 0,2 % et de 0,05 %, respectivement.
Source : Tableau 36-10-0449-01 de Statistique Canada, consulté le 2022-11-29.
Version texte
Secteur | % de croissance trimestrielle du PIB au T3 |
---|---|
Fabrication | -0.9 |
Commerce de détail | -0.7 |
Finances et assurances | -0.2 |
Services immobiliers et services de location | 0.0 |
Services administratifs, et de gestion des déchets | 0.1 |
Transport et entreposage | 0.3 |
Commerce de gros | 0.4 |
Construction | 0.7 |
Toutes les industries | 0.7 |
Secteurs de l'information et de la culture | 0.9 |
Soins de santé et assistance sociale | 0.9 |
Services d'enseignement | 1.1 |
Administration publique | 1.2 |
Services publics | 1.6 |
Services professionnels, scientifiques et techniques | 1.7 |
Hébergement et services de restauration | 1.8 |
Extraction minière, pétrolière et gazière | 2.0 |
Autres services (sauf l'administration publique) | 2.2 |
Arts, spectacles et loisirs | 4.7 |
Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 8.8 |
Contraction des exportations au troisième trimestre en raison de déclins généralisés des exportations de biens
À la suite de 4 trimestres consécutifs de croissance, la valeur des exportations a connu une régression de 2,6 % au troisième trimestre de 2022, entièrement attribuable à la contraction des exportations de biens (-3,5 %), les exportations de services ayant augmenté de 2,0 %. En dépit de la diminution de la valeur des exportations, les volumes des exportations ont été à la hausse. En parallèle, les importations ont progressé de 1,5 % au troisième trimestre, stimulées par les importations de services (+4,5 %) tandis que les importations de biens n'ont augmenté que de 0,9 %. Ainsi, la balance des biens et services du Canada est passée d'un surplus au deuxième trimestre à un déficit au troisième trimestre – le premier déficit commercial depuis un an.
Au troisième trimestre, des reculs ont été enregistrés dans 6 des 11 catégories de biens exportés, ce qui comprend des contractions importantes dans les catégories des biens de consommation (-9,8 %), des produits de foresterie et des produits connexes (-7,8 %) et des produits énergétiques (-7,0 %). Globalement, ce sont les déclins dans les exportations énergétiques qui ont le plus contribué à la contraction des exportations au troisième trimestre en raison de la chute des prix de l'énergie. Par ailleurs, une légère contraction des exportations de services commerciaux (-0,4 %) a été compensée une croissance robuste et continue des exportations de services de voyage (10,2 %) et des services de transport (3,1 %).
Des augmentations ont été enregistrées dans la moitié des 4 principales catégories d'importations de services au troisième trimestre. La croissance dans les importations de services au troisième trimestre a été principalement stimulée par la croissance des services de voyage (30,5 %), les Canadiennes et Canadiens continuant de profiter de l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 à l'étranger. Les importations de services commerciaux ont connu des difficultés, affichant une faible progression (0,5 %), tandis que les importations de services de transport (-3,6 %) et de services gouvernementaux (-0,7 %) ont régressé. Globalement, les importations de services se situent environ 7,8 % au-dessus de leur sommet d'avant 2020 (pré-pandémie), mais les services de voyage n'ont pas complètement récupéré et les importations de services de voyage au troisième trimestre étaient 25,0 % en deçà de leur niveau au T4 de 2019. Les importations de biens ont légèrement crû de 0,9 % au troisième trimestre, les hausses des importations de véhicules et de pièces automobiles (5,1 %) et de machines industrielles (5,3 %) ayant été réduites par le recul des produits minéraux métalliques et non métalliques (-6,8 %) et des produits énergétiques (-7,7 %).
Source : Tableaux 36-10-0019-01 et 36-10-0021-01 de Statistique Canada. Selon la balance des paiements, données désaisonnalisées.
Version texte
Croissance trimestrielle en % au T3
Secteur | Exportations | Importations |
---|---|---|
Agriculture, pêche et alimentation intermédiaire | 11.2 | -4.1 |
Services de voyage | 10.2 | 30.5 |
Aéronefs et autre matériel de transport | 9.6 | 2.7 |
Machines, matériel et pièces industriels | 3.3 | 5.3 |
Services de transport | 3.1 | -3.6 |
Équipement et pièces électroniques et électriques | 1.9 | 3.0 |
Minerais métalliques et minéraux non métalliques | 1.1 | 4.3 |
Services commerciaux | -0.4 | 0.5 |
Services gouvernementaux | -2.2 | -0.7 |
Total des biens et services | -2.6 | 1.5 |
Véhicules automobiles et pièces | -3.4 | 5.1 |
Produits de minéraux métalliques et non métalliques | -3.4 | -6.8 |
Produits chimiques, de plastique et de caoutchouc | -4.5 | -1.8 |
Produits énergétiques | -7.0 | -7.7 |
Foresterie et matériaux de construction et d'emballage | -7.8 | 1.0 |
Biens de consommation | -9.8 | 0.3 |
Le déclin des exportations de biens est principalement attribuable aux exportations de ressources aux é.-u.
Les exportations de biens du Canada vers les États-Unis ont reculé de 4,6 % au troisième trimestre, les exportations énergétiques ayant diminué en raison de la baisse des prix. La réduction des exportations de potasse et de bois d'œuvre résineux a elle aussi contribué à la contraction. Parallèlement à cela, les importations ont progressé de 2,1 %, entraînant une contraction de 9,8 G$ du surplus commercial du Canada avec les États-Unis, chutant à 28,8 G$ au troisième trimestre.
Les exportations vers le reste du monde ont connu une légère croissance au troisième trimestre (0,5 %), stimulées par les exportations de biens vers Hong Kong, lesquelles ont plus que quadruplé sur le plan de l'or et du pétrole brut. Après une première moitié d'année difficile, les exportations canadiennes vers la Chine (légumineuses, cultures, potasse et céréales) ont crû au rythme soutenu de 13,0 % au troisième trimestre. Les exportations de biens vers l'Union européenne ont elles aussi augmenté (1,5 %) au troisième trimestre, les diminutions des exportations vers les Pays-Bas (produits pharmaceutiques et minerai de fer) ayant été compensées par une hausse des exportations vers l'Allemagne.
Les importations de biens en provenance de pays autres que les États-Unis ont fléchi d'environ 1,2 % au troisième trimestre, reflétant le ralentissement de la demande au pays. Ce sont les importations en provenance du Royaume-Uni (or), des Pays-Bas (essence automobile), de Hong Kong et de la Suisse (cuivre) qui ont le plus diminué au troisième trimestre, elles ont toutefois été compensées en partie par une hausse des importations en provenance de la Chine (divers produits) et du Mexique (divers produits). Le déficit commercial de biens avec les économies autres que les États-Unis s'est réduit au troisième trimestre, passant à 27,1 G$.
Dans l'ensemble, le surplus commercial de biens du Canada avec le monde a reculé d'environ 8,7 G$ au troisième trimestre pour s'établir à 1,7 G$. Concernant la période à venir, les obstacles à la croissance des exportations persistent vu le ralentissement de la demande extérieure et les contractions auxquelles de nombreux pays devront potentiellement faire face au début de 2023.
Source : Tableau 36-10-0023-01 de Statistique Canada, selon la balance des paiements, données désaisonnalisées. L’Union européenne ne comprend pas le Royaume-Uni.
Version texte
Croissance trimestrielle en % au T3
Pays | Exportations | Importations |
---|---|---|
États-Unis | -4.6 | 2.1 |
Chine | 13.0 | 2.8 |
Union européenne | 1.5 | 1.6 |
Reste du monde | -2.4 | -4.3 |
Les voyages aux é.-u. Mènent la croissance du commerce des services au troisième timestre
La croissance des importations de services (4,5 %) a dépassé la croissance des exportations (2,0 %) encore une fois au troisième trimestre, donnant lieu à un déficit du commerce de services de 5,7 G$. Ce sont la Chine (8,2 %) et les É.-U. (0,7 %) qui ont le plus stimulé la croissance des exportations de services. De plus, les exportations de services vers les économies autres que les É.-U. ont elles aussi contribué à la croissance, en hausse de 3,6 %, une augmentation ayant été enregistrée pour les exportations vers la quasi-totalité des principales économies.
Les importations de services en provenance des É.-U. ont progressé de 7,7 % au troisième trimestre, principalement en raison des voyages des Canadiennes et Canadiens dans le Sud. Quant aux importations de services en provenance de pays autres que les É.-U., elles ont crû légèrement et atteint 0,5 % au troisième trimestre, tandis que les reculs dans plusieurs marchés asiatiques, ainsi qu'au Mexique, ont été compensés par une hausse des importations de services en provenance de l'Union européenne (1,5 %).
Après les services commerciaux, les voyages constituent la plus grande catégorie du commerce des services et celui-ci a été fortement touché par la pandémie de COVID-19 en raison des restrictions imposées par quantité de pays, dont le Canada. Les voyages internationaux ont commencé à se redresser en 2022, mais le nombre de voyageurs (que ce soit à destination ou en provenance du Canada) demeure bien en deçà des niveaux observés en 2019. Les importations de services de voyage (c.-à-d. des Canadiens voyageant à l'étranger) ont augmenté de 5,7 % au troisième trimestre, stimulées par les voyages de Canadiens aux États-Unis. Environ 2,4 millions de Canadiens ont voyagé aux É.-U. chaque mois en moyenne au cours du troisième trimestre, ce qui représente une hausse de 13,3 %, mais la croissance a ralenti par rapport au deuxième trimestre. Les exportations de services de voyage ont crû de 18,0 % au troisième trimestre, soit une forte baisse comparativement à la croissance au deuxième trimestre. Certes, les visites de la part de voyageurs américains et non américains ont augmenté globalement au troisième trimestre, mais la plupart de ces gains ont été enregistrés en juillet, tandis que les voyages à destination du Canada ont progressé lentement en août pour ensuite diminuer en septembre.
Source : Tableau 12-10-0157-01 de Statistique Canada, selon la balance des paiements, données désaisonnalisées. L’Union européenne ne comprend pas le Royaume-Uni.
Version texte
Croissance trimestrielle en % au T3
Pays | Exportations | Importations |
---|---|---|
États-Unis | 0.7 | 7.7 |
Chine | 8.2 | 0.1 |
Union européenne | 1.2 | 1.5 |
Reste du monde | 3.8 | 0.2 |
Les prévisions de croissance de l'économie canadienne réduites de nouveau en raison de la persistance de l'inflation
La Banque du Canada prévoit une croissance économique de 3,3 % pour 2022, en baisse par rapport à ses prévisions annoncées en juillet, soit 3,5 %. En outre, elle a réduit ses prévisions de croissance économique pour 2023 de près d'un point de pourcentage, passant de 1,8 % à 0,9 % entre ses prévisions du mois de juillet et le rapport sur la politique monétaire d'octobre.
C'est avant tout la persistance de l'inflation élevée qui a amené la Banque du Canada à revoir à la baisse les perspectives économiques pour 2023. Bien que l'inflation ait diminué depuis le sommet de 8,1 % qu'elle a atteint en juin, largement en raison de la baisse des prix de l'essence, elle demeure élevée (6,9 % selon les données pour octobre, les plus récentes au moment de la rédaction du présent document) et généralisée. De plus, il est attendu que la demande intérieure demeurera faible tout au long de 2023, tandis qu'un dollar canadien affaibli devrait compenser en partie le ralentissement de la croissance des exportations causé par le déclin de la demande mondiale.
Les autres perspectives formulées au sujet de l'économie canadienne sont plus pessimistes en ce qui concerne la croissance économique en 2023. Par exemple, Oxford Economics, une entité prévisionniste du secteur privé, prévoit que l'économie canadienne fléchira de 1,3 % en 2023. Oxford Economics prévoit une contraction des dépenses de consommation et du marché immobilier plus marquée que ce que prévoit la Banque du Canada, d'où la différence entre ces deux prévisions pour 2023. Ces prévisions s'accompagnent toutefois d'une grande incertitude quant à savoir si la Banque du Canada sera à même de réduire l'inflation en haussant les taux d'intérêt sans causer une récession profonde.
Malgré la persistance de l'inflation élevée et les risques liés aux augmentations des taux d'intérêt, la Banque du Canada continue d'estimer que l'inflation reviendra dans la fourchette cible d'ici la fin de 2024. À mesure que l'inflation se rapprochera de la cible de 2,0 %, la croissance de la production potentielle se redressera, et la demande extérieure se rétablira, la Banque du Canada prévoyant que la croissance économique croîtra de 2,0 % en 2024.
Source : Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada, octobre 2022.
Version texte
2022 | 2023 | 2024 | |
---|---|---|---|
Croissance prévue du PIB canadien (%) | 3.3% | 0.9% | 2.0% |
Pleins feux sur les marchés du travail
Les marchés du travail sont généralement restreints, mais commencent à se desserrer
Le marché du travail canadien a été restreint tout au long de 2022. En juin et en juillet, le taux de chômage a atteint un creux historique de 4,9 %, et il y avait un million de postes vacants (demande de main-d'œuvre non comblée), un nombre record, à l'échelle du pays, d'avril à juin. La demande de main-d'œuvre a rapidement dépassé l'offre depuis les bouleversements initiaux de la pandémie en 2020. Le Canada n'est pas le seul pays à se trouver dans cette situation; en effet, la plupart des économies avancées, y compris les É.-U., ont connu des pénuries de main-d'œuvre tout au long de 2022.
De surcroît, le taux d'activité du Canada (c.-à-d. le nombre de personnes en âge de travailler qui ont ou cherchent un emploi) demeure élevé, à 64,8 % en novembre. Ce chiffre donne à penser que le faible taux de chômage n'est pas dû à une diminution de la population active, mais à une forte demande de travailleurs. À la lumière de ces conditions, la plupart des prévisionnistes tendent à prévoir que le Canada évitera une récession profonde en 2023.
Cela dit, la Banque du Canada interprète cette tension sur le marché du travail comme un symptôme d'une demande excédentaire au sein de l'économie. Ainsi, elle demeure à l'affût des signes d'un ralentissement du marché du travail, lequel indiquera que l'économie décline et que les taux d'intérêt élevés commencent à faire effet. Au cours des derniers mois, le nombre d'emplois créés est demeuré relativement stable, le taux de chômage a un peu augmenté par rapport au creux qu'il avait atteint, et le nombre de postes vacants a légèrement diminué par rapport au sommet qu'il avait atteint. Ces changements dénotent un ralentissement du marché du travail. Tandis qu'elle cherche à endiguer l'inflation, la Banque du Canada continuera de surveiller ces indicateurs de près pendant les prochains mois.
Source : Tableau 14-10-0287-01 de Statistique Canada et totalisation spéciale de Statistique Canada pour les postes vacants selon des données désaisonnalisées (seulement disponible jusqu’en septembre 2022).
Version texte
Chômage et postes vacants au Canada
Date | Taux de chômage (%, données désaisonnalisées) | Postes vacants (Emplois x 1 000, données désaisonnalisées) |
---|---|---|
Oct-20 | 9.2 | 573.1 |
Nov-20 | 8.7 | 567.1 |
Déc-20 | 8.9 | 562.4 |
Jan-21 | 9.4 | 564.9 |
Fév-21 | 8.3 | 615.9 |
Mar-21 | 7.5 | 640.7 |
Avr-21 | 8 | 649.6 |
Mai-21 | 8 | 671 |
Juin-21 | 7.6 | 766.5 |
Juil-21 | 7.4 | 819.6 |
Août-21 | 7.1 | 888.2 |
Sep-21 | 7 | 922.4 |
Oct-21 | 6.8 | 918.2 |
Nov-21 | 6.1 | 910 |
Déc-21 | 6 | 963.8 |
Jan-22 | 6.5 | 926.7 |
Fév-22 | 5.5 | 917.9 |
Mar-22 | 5.3 | 986.2 |
Avr-22 | 5.2 | 990.1 |
Mai-22 | 5.1 | 1001.3 |
Juin-22 | 4.9 | 986.1 |
juil-22 | 4.9 | 953.5 |
Août-22 | 5.4 | 925.4 |
Sep-22 | 5.2 | 928.7 |
Oct-22 | 5.2 | |
Nov-22 | 5.1 |
Annexe: Tableaux
Tableau 1 : Commerce canadien par secteur industriel (en millions de dollars)
Exportations | Importations | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
T3 – 2022 | T/T % | CA % | T3 – 2022 | T/T % | CA % | |
Biens | 197 008 | -3,5 | 25,8 | 195 329 | 0,9 | 22,0 |
Produits primaires | 124 827 | -4,0 | 34,7 | 67 235 | -3,7 | 28,8 |
Produits énergétiques | 55 438 | -7,0 | 76,8 | 12 992 | -7,7 | 67,7 |
Produits non primaires | 67 035 | -2,8 | 12,9 | 120 120 | 3,0 | 18,7 |
Machines et matériel industriels | 11 546 | 3,3 | 18,5 | 22 288 | 5,3 | 22,8 |
Machines et matériel électroniques | 8 023 | 1,9 | 17,8 | 21 834 | 3,0 | 16,1 |
Véhicules automobiles et pièces | 20 364 | -3,4 | 14,6 | 29 608 | 5,1 | 19,7 |
Aéronefs et autre matériel de transport | 6 125 | 9,6 | -10,2 | 6 172 | 2,7 | 19,0 |
Biens de consommation | 20 977 | -9,8 | 14,6 | 40 218 | 0,3 | 17,4 |
Services | 40 417 | 2,0 | 15,3 | 46 085 | 4,5 | 23,4 |
Voyages | 8 209 | 10,2 | 81,3 | 9 372 | 30,5 | 298,5 |
Transports | 4 932 | 3,1 | 29,3 | 9 007 | -3,6 | 38,4 |
Commerciaux | 26 915 | -0,4 | 3,4 | 27 261 | 0,5 | 1,6 |
Gouvernement | 361 | -2,2 | 6,3 | 445 | -0,7 | 5,9 |
Total des biens et services | 237 425 | -2,6 | 23,9 | 241 414 | 1,5 | 22,2 |
Nota : T/T % est la variation depuis le trimestre précédent, CA % est la variation cumulative annuelle (du T1 au trimestre précédent) par rapport à la même période de l'année précédente.
Source : Statistique Canada, tableaux 36-10-0019-01 et 36-10-0021-01, base de la balance des paiements, désaisonnalisée.
Tableau 2 : Commerce de marchandises du Canada par partenaires commerciaux (en millions de dollars)
Exportations | Importations | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
T3 – 2022 | T/T % | CA % | T3 – 2022 | T/T % | CA % | |
États-Unis | 150 563 | -4,6 | 30,3 | 121 793 | 2,1 | 21,8 |
Mexique | 2 338 | -2,7 | 8,8 | 6 468 | 7,7 | 25,6 |
Union européenne | 9 169 | 1,5 | 15,9 | 17 969 | 1,6 | 21,7 |
France | 989 | -2,6 | 0,4 | 1 465 | 0,3 | 9,1 |
Allemagne | 2 114 | 13,8 | 4,1 | 4 904 | 4,3 | 18,0 |
Royaume-Uni | 4 802 | -13,2 | 12,5 | 2 219 | -25,6 | -0,4 |
Inde | 1 134 | -12,0 | 68,3 | 1 714 | 0,2 | 41,7 |
Chine | 7 232 | 13,0 | -7,1 | 18 559 | 2,8 | 27,7 |
Japon | 4 485 | -6,6 | 25,9 | 3 006 | 1,3 | 3,5 |
Corée du Sud | 2 131 | -11,8 | 47,3 | 2 738 | -2,9 | 29,9 |
Reste du monde | 15 154 | 5,7 | 11,9 | 20 863 | -5,9 | 21,5 |
Commerce total de marchandises | 197 008 | -3,5 | 25,8 | 195 329 | 0,9 | 22,0 |
Nota : T/T % est la variation depuis le trimestre précédent, CA % est la variation cumulative annuelle (du T1 au trimestre précédent) par rapport à la même période de l'année précédente.
Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0023-01. Base de la balance des paiements, désaisonnalisée.
Tableau 3 : Commerce des services canadiens par partenaires commerciaux (en millions de dollars)
Exportations | Importations | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
T3 – 2022 | T/T % | CA % | T3 – 2022 | T/T % | CA % | |
États-Unis | 21 716 | 0,7 | 11,8 | 26 296 | 7,7 | 21,0 |
Mexique | 442 | 0,9 | 29,3 | 637 | -7,3 | 88,3 |
Union européenne | 4 558 | 1,2 | 14,3 | 5 662 | 1,5 | 19,0 |
France | 1 112 | 0 | 29,5 | 886 | -0,7 | 30,0 |
Allemagne | 759 | 2,4 | 2,2 | 1 007 | 0,7 | 19,3 |
Royaume-Uni | 1 845 | 0,3 | 9,4 | 2 320 | -0,2 | 16,2 |
Inde | 1 564 | 7,8 | 21,4 | 740 | 3,4 | 20,4 |
Chine | 2 185 | 8,2 | 43,9 | 1 117 | 0,1 | 36,0 |
Japon | 480 | -0,6 | 21,1 | 808 | -0,2 | 36,5 |
Corée du Sud | 363 | 0,6 | 35,8 | 151 | -7,9 | 38,3 |
Reste du monde | 7 264 | 4,5 | 19,3 | 8 354 | 0,9 | 30,6 |
Échanges totaux de services | 40 417 | 2,0 | 15,3 | 46 085 | 4,5 | 23,4 |
Nota : « T/T % » est la variation depuis le trimestre précédent, « CA % » est la variation cumulative annuelle (du T1 au trimestre précédent) par rapport à la même période de l'année précédente.
Source : Statistique Canada, tableau 12-10-0157-01. Données calculées sur la base de la balance des paiements et désaisonnalisées.
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